LUCERNAE SINGULÄRES APULENSES C lo a c a L. B ä l u j ä M uze ul regional, Alba Julia La province située au nord du Danube — la Dacie — se trouvait, vers le milieu du IIe siècle de n. è., en plein essor. Les im portations de produits finis ne pouvaient plus satisfaire les exigences pressantes des établissements urbains, d’où la naissance de manufactures loca­ les, d’une production artisanale indigène. Les produits céramiques ont, tout particuliè- rement, représenté une véritable industrie spécialisée, dont témoigne le grand nombre de fours de poterie, de tuiles et de lampes découverts sur tout le tenitoire de la province, notamment dans les grands centres urbains. La production de lampes est connue par les ateliers de céramistes locaux dont les noms figurent sur les lampes, par des moules anépigraphiques, assez nombreux en Dacie et par un certain nombre de types, de variantes et de formes spécifiques pour la Dacie. Une étude exhaustive des lampes estampillées de toute la province, en cours d’élaboration, méne à la conclusion que le centre le plus actif de fabrication des lampes était Apulum, établis- sement qui, giace à des conditions naturelles et à des facteurs économiques favorables, s’est développé à un rythme si vif que, peu de temps aprés l’occupation, il est devenu la plus grande ville de la Dacie romaine, le principal centre économique, militaire, politique, administratif, religieux et routier de la province. L’ascension et l’épanouissement de ce centre si actif — vers lequel convergeaient les richesses, intensément exploitées, du sol et du sous-sol de la Dacie — sont attestés par l’im- mense matériel archéologique découvert, matériel d’une complexité et d’une diversité hors du commun. Pour ce qui est des lampes, dont un nombre impressionnant a été mis au jour, elles se présentent sous des formes extrèmement variées, suivant leur provenance. Ainsi, les unes sont des marchandises d’im portation, de facture italique septentrionale, italique centrale ou pannonienne, d’autres sont des copies ou des imitations des précédentes, dues à des potiers provinciaux des principaux centres danubiens en premier lieu, d’autres encore sont des copies ou des imitations locales soit des pièces originales, soit des copies ou des imitations de celles-ci, enfin, d’autres sont des créations des potiers autochtones, tantót connus par leur nom marqué dans le moule ou griffònné, tantöt anonymes. A Apulum on connait jusqu’à ce jour sept ateliers locaux de lampes, dont quatre ont le nom du potier marqué en relief, en majuscules et trois ont leur nom graf- fité. I. L a m p e s e s ta m p illé e s AC TO R est connu par une seule lampe mise au jour dans le cimetière rom ain du lieu-dit «Dealul Furcilor», situé entre Colonia Aurelia Apulensis et Municipium Aurelium Apulense.1 Elle correspond aux types2: 5, Dressel; 93—94, W alters; X, Loeschcke; XXVI, Broneer; XVII, D. Ivànyi; Sèrie 5, type B, L. Lerat; p. 60 sqq., M. Menzel; IV B l, M. Ponsich et date de la pèriode Hadrien — Antonin le Pieux.3 (N° d’inv. 4191 ; 1 = 8,9 cm, h = 3 cm, d = 6 cm.) A Q V IL A avait deux ateliers: l’un à Apulum, dont on connalt trois exemplaires issus du mème moule, rem arquable par Poriginalité de la forme et la finesse de l’exécution;1 l’autie à Criste$tii de Mure?, qui a produit des lampes du type de ceux de la vallèe du Pò, mais gauchement modelées.5 Tous les exemplaires d’Apulum ont été découverts dans la partie sud-est de l’actuelle Citadelle, où des fouilles systématiques ont identifié deux grands thermes et tout un quartier de villae, de temples et autres vestiges datant de la pèriode des Antonins. Elles sont à deux bees, avec un disque concave orné d’une rosace et une anse en forme de palmette stylisée. L’estampille est disposée à l’envers, la base des lettres vers les bees. Elies correspondent aux types Bilychnis avec anse en forme de palmette et avec le canal ferme. (Nos d’inv. 9056, 7289; 1 = 11,8 cm, h = 3,2 et 7,5 cm, d = 3,2 cm.) A R M E N IV S. Les lampes de ce céramiste locai sont celles qui ont connu la plus grande diffusion en Dacie. L’estampille A R M E N I d’Apulum connue par trois exemplaires identi- ques,6 aux majuscules gravées maladroitem ent et avec des ligatures, diffère de celle des pièces de la Dacie Inférieure,7 qui proviennent d’un atelier établi à Tomi, en Mésie In- férieure. Tous les exemplaires d’Apulum présentent le méme type évolué, commun aux produits de la vallèe du Pò. Ils ont été mis au jour dans le cimetière rom ain de Dealul F ur­ cilor et datent du milieu du IIe siècle de n. è. (Nos d’inv. 16109, 16110; état fragmentaire; un exemplaire, qui se trouvait à la Bibliothèque Batthyaneum d’Alba Iulia s’est perdu.) CAI. O nt connait en Dacie deux lampes estampillées CAI, sigle pouvant désigner soie Caius (cognomen), soit C(aius) A (...) /(...), l’une découverte à Criste$tii de Mure?,8 l’autre, qui diffère complètement de la première comme structure et comme type, mise au jour dans la zone des villae ìom aines de Colonia Aurelia Apulensis. L’exemplaire d’Apulum — Parto? est à trois becs, avec un disque orné d’une rosace, une anse en forme de palmette stylisée et une glazure verte. Il correspond aux méme types avec les lampes d'Aqvila, et date du règne de Septime Sévère. (N° d’inv. 20226; 1 = 16 cm, h = 4,5 et 10,5 cm, d = = 14,5 cm.) I I . L a m p e s g r a f fité e s IV ST IO N IS. Atelier d’Apulum, connu par un seul exemplaire, mis au jour sur le Pla­ teau des Romains, dans l’infrastructure d’un édifice datant des dernières décennies du IIe siècle. La piece est à deux becs et a Pansé ornée d’un aigle tourné vers la gauche, prét à prendre son voi.9 Elle correspond aux types Bilychnis avec une anse decorée et avec le canal ouvert. (N° d’inv. 7316, 1 = 15 cm, h = 4,1 cm, d = 7,9 cm.) M A X IM V S produisait des lampes de facture modeste, du type «Firmalampen», qu’il signait EG(o) / M A/XI(m us) F(eci).1 0 On en connait un unique exemplaire, découvert dans le cimetière rom ain de Dealul Furcilor et datant du milieu du IIe siècle. Elle correspond aux types: 5, Dressel; 93—94, W alters; X, Loeschcke; XXVI, Broneer; XVII, D. Ivànyi; Sèrie 5, type B, L. Lerat; p. 60 sqq., M. Menzel; IV B, M. Ponsich. (N° d’inv. 10.230; 1 = 7,5 cm, h = 2,9 cm, d = 1,9 cm.) V RBIC IVS est connu par une seule lampe, mise au jour dans un imposant édifice situé sur le territoire de l’ancienne Colonia Aurelia Apulensis.n Le nom, gravé, est encadré par deux hgnes paralleles incisées et par deux autres lignes extérieures, pointillées. La lampe est du type «Firmalampen», au canal ouvert, date des dernières décennies du IIe siècle et corresponde au ménte type avec la lampe précedente. (N° d’inv. 10635; 1 — 5,7 cm, h = = 2,5 cm, d = 3,3 cm.) Les lampes d’Apulum sont, en général, modelées avec soin, en une pate homogene dont les éléments se trouvent en proportions à peu près constantes. La couleur résulte dans la plupart des cas du mélange d’une poudre fine rouge-brique, obtenue par la trituration de l’argile locale entiérement cuite et d’une huile végétale. Les légères variations de nuance, qui n’excèdent d’ailleurs pas les limites habituelles des couleurs terreuses cuites, sont dues à des differences de comportement de la pàté au cours de la cuisson, aux variations et à l’inconstance de la température durant la cuisson, ainsi qu’à la diversité de concentration de la solution hétérogène. Si, sous le rapport artistique et typologique, les lampes romaines estampillées ou graf- fitées locales d’Apulum ne fournissent qu’un apport modeste à la connaissance plus étendue de ce produit, en échange, du point de vue historique, elles éclairent certains problèmes touchant le développement économique et so devenus colonies dans la seconde moitié du 1 A. C sern i, Jelentés a Colonia Apulensis teriiletén, 1911—1912-ben, vegzett àsatàsokról, extrait de Mùzeumi és Könivtäri Ertesitö (MKE) 6 (1912) 1—35. C. D a ic o v ic iu, La Transylvanìe dans Vantiquité (Bucarest 1945) 128—129, note 4 et pp. 170—171. I dem, Asezarea autohtona de la Apulum, Studii fi Cere, de 1st. Veche 1—2 (1950) 225—228. I. I. Russu, Apulum, Apulum 3(1946—1948) 145—159. G. F lorescu, Apulum, Apulum 3 (1946—1948) 162—169. D. T u d o r, Ora§e, tirguri fi sate in Dacia romanà (Bucarest 1968), 144— 162. M. M a crea, Viafa in Dacia romanà (Bucarest 1969) 125—127. A. P o pa , I. A. A ld ea, Colonia Aurelia Apulensis Chryso- polis, Apulum 10 (1972) 209—220. 3 H. D ressel, Annali (1880) 265. CIL XV, 782—870. H. B. W alters, Catalogue o f the Greek and Roman Lamps in the British Museum (London 1914). S. L oesch ck e, Lampen aus Vindonissa (Zürich 1919). O. B r o neer, Terra- cota Lamps, Corinth 4, part II (Cambridge 1930). D . I v a n y i, Die pannonischen Lampen, Diss. Pann. II (Budapest 1935). L . L er a t, Catalogue des lampes antiques du Musée de Besanfon, Annales littéraires de l’Université de Besangon T. I, fase. 1, Archives I, sér. 2: Catalogue des collect, arch. I Les lampes an­ tiques (Besangon 1954). M. M en z el, Antike Lampen in Römisch-Germanischen Zentralmu­ seum zu Mainz (Mainz 1954). M. P o n sic h, Les lampes romaines en terre cuite de la Maurè- tanie Tingitane (Rabat 1961). 3 N. G o star, Inscriptiile de pe lucerne din Dacia romanà, Archeologia Moldovei 1 (1961) 156, n. 3, fig. 8. C. B a lu t a, Opaitele romane de la Apulum (I), Apulum 4 (1961) 216, n. 40; 2, pl. X; 8 (l’auteur a lu erronément VICTOR, complété VICTORINVS-, il s’agit en fait d'AC- cial des deux établisements romains d’Apulum, IIIe siècle. TOR). I. I. Russu, N. Gostar, Inscriptiile de pe lucerne din Dacia romanà, Studii si Cere, de 1st. Veche 12 (1962) 467—471 : VICT, Apulum, il faut ajouter la lampe VICTOR, cf. C. Baluta, Apulum 4 (1961) 216, pl. X; 8. 4 CIL, III, 8076, 5. C. Baluta, o. c., 193, n. 4; 1— 3, pl. I; 5 et XI; 4. N. G ostar, o . c ., 154, 157, n. 16, 17 et fig. 6, a lu erronement A Q V IN 1.1.1. Russu, o. c., 468—469. 6 O. F loca, Buletinul muzeului arheologic al Societàri de istorie arheologie fi etnografie din Tirgu-Muref (Cluj 1937) 12 — lecture erro- née: AONIA. C. Baluta, o . c ., 193, note 4. N. G ostar, o . c., 173, III, graffiti, fig. 4: à com­ puter A(y)ONIA(nus). I. I. Russu, o. c., 470: lu en 1937 par O. Fioca, AONIA, à corriger en AQVILA. N. Gostar, o . c., 157, n. 18, fig. 5. 6 CIL, III, 1634, 3. A. Cserni, Alsófehér- varmegye torténelme monografiója (Nagy-Enyed 1901) 534, n. 2. N. G ostar, o . c ., 157, n. 20; 158 n. 21, fig. 11, n. 22, fig. 12 et n. 26. C. Ba­ luta, o. c., 194, n. VI; 1—3, pi. 11; 3. ’7 CIL, III, 12012,25; à Romula: D. T udor, Buletinul comisiunii monumentelor istorice 30 (1937) 120, n. 311, fig. 58 i; Idem, Arhivele Olteniei (=AO) 19 (1940) 51, n. 86 et 53, fig. 17 i; Idem, Oltenia romana (= OR) 77, 79, fig. 18 et 397, n. 111. N. G ostar, o. c ., 158, n. 23. C. Baluba, o. c., 194, note 1; à Sucidava: D. T udor, AO (1936) 11 et 376, n. 6. Idem, OR, 411, n. 223. N. G ostar, o . c ., 158, n. 24. C. Baluta, o. c., 194, note 2; àOrlea: D. T udor, OR, 425, n. 320. N. Gostar, o . c., 158, n. 25. C. Baluta, o . c., 194, note 2; à Or$ova: B. M illeker, Delmagyarorszcg Régisiglelstei 3 (1906) 238. C. Baluta, o . c ., 194, note 4. 8 O. F loca, o . c., 11. N. Gostar, o . c., 158, n. 34, fig. 10.1.1. Russu, o. c., 469 — une lampe estampillée CAIVS (?) se trouve au Musée de Sighi?oara, n. d’inv. 657. * C. B a l u t a , o . c ., 208, n. 23; 1, pl. VI; 7, 9. N. G o sta r, o . c ., 173. 1 0 C. Baluta, o . c ., 216—217, n. 41; 1, pl. X; 7. N. G ostar, o . c., 173. 1 1 A. C sern i, MKE 6 (1912) 29, fig. 19 et p. 32. I d em , MKE 7 (1913) 141. I d em , Az Alsó- fehérvàrmegyeiTorténelmiEvkonyve 17 (1913) 14. N. G o star, o . c ., 174. C. Ba lu t a, o . c ., 215, n. 38; 1, pl. X; 4. LU CERN A E SINGULÄRES IZ D A ČANSKEGA MESTA APULUM Povzetek Sredi 2. stoletja n. e. se je v Dakiji naglo začela razvijati domača obrt, posebej lončarstvo, o katerem priča veliko število zlasti v mestih odkritih lončarskih peči. Najbolj živahno središče izdelovanja oljenk je bilo Apulum, ki je kmalu po rimski okupaciji postalo največje mesto in vsestransko središče rimske Dakije, na kar kaže izredno bogat arheološki material, med katerim so tudi najrazličnejše oljenke. Doslej je v Apulu znanih 7 delavnic oljenk. Imena štirih lončarjev se pojavljajo v reliefnih ma- juskulah, imena treh pa gravirana. 1. O ljenke z reliefn im žigom . Lončar Actor je znan samo po eni oljenki z rimskega grobišča, najdenega na kraju .Dealul Furcilor', ki leži med mestoma Colonia Aurelia Apulensis in Munici- pium Aurelium Apulense. Odgovarja tipu Loeschke X in spada v obdobje Hadrijana oziroma Anto­ nina Pia. Aquila je imel dve delavnici, prvo v Apulu, odkoder poznamo tri fino izdelane enake pri­ merke svojske oblike, drugo v Criste?tii de Mure? z okorno izdelanimi oljenkami istega tipa kot jih poznamo iz Padske nižine. Vse tri oljenke iz Apula so bile najdene v območju, kjer so bile od­ krite dvojne terme, vile, templji in drugi sledovi iz obdobja Antoninov. Odgovarjajo tipom Bi ly­ chnis z ročajem v obliki palmete in zaprtim dotokom. Oljenke lončarja Annenius so bile v Dakiji najbolj razširjene. Trije enaki primeri iz Apula pripadajo razvitemu tipu, ki je običajen v Padski nižini. So z najdišča .Dealul Furcilor' in spadajo v sredino 2. stoletja n. e. Žig Cai nosi ena oljenka iz Apula, najdena v območju rimskih vil v naselju Colonia Aurelia Apulensis. Ima tri noske, disk, okrašen z rozeto, ročaj v obliki stilizirane palmete in je zeleno glazirana. Tip je kot pri oljenkah Aquila in spada v obdobje Septimija Severa. II. O ljenke z v g rav iran im žigom . Ime Iustionis je na eni oljenki z dvema noskoma in ročajem, ki ga krasi v levo obrnjen orel pred vzletom. Najdena je bila v rimski stavbi iz zadnjih desetletij 2. stoletja in odgovarja tipu Bilychnis z okrašenim ročajem in odprtim dotokom. Maximus je znan po enem samem primeru, na katerem je napisano eg(o) / Malxi(mus)f(eei). Izvira iz najdišča .Dealul Furcilor', spada v sredo 2. stoletja in odgovarja tipu Loeschke X. Tudi ime Urbicius se pojavlja na eni sami oljenki, najdeni v območju Kolonije Aurelije Apulensis. Ime je gravirano med dve paralelno vrezani črti, na zunanji strani katerih sta še pikčasti črti. Gre za tip pečatne oljenke z odprtim dotokom. Spada v 2. stoletje in pripada istemu tipu kot prejšnja oljenka. Oljenke iz Apula so v splošnem skrbno izdelane iz več ali manj vedno enake homogene mase. Barva je pogojena z mešanico opečno-rdeče pečene strte gline in rastlinskega olja. Odtenki so v glavnem odvisni od pečenja. Poleg tega, da vsaj skromno pripomorejo k boljšemu poznavanju oljenk samih, osvetljujejo določene probleme ekonomskega in socialnega razvoja obeh rimskih naselij Apulum, ki sta v drugi polovici 3. stoletja postali koloniji.