GUIDE DES VOYAGEURS EN EUROPE. Avec une Carte itinéraire de l'Europe, et une Carte de la Suiffe. K M7 K ' rs Mr. REIC Confeiller de S. A. S. Mfgr. le Duc régnant de Saxe-Gotha et A11 e n bourg. Tome Second. A WEIMAR au Bureau J* I n d u ft r i e, ï 7 9 3- f PREMIERE PARTIE. SECTION II. Ouid. d. V. t. h. p. i. Sect. ?. vin. LA HOLLANDE, Grandeur Sol. Denrées. Population. Latt» gase. Religion. Gouvernement. Forces de terre et de mer. Armoiries* IVfi Bufchitig donne à lâ république des province» unies 62) milles quarrés allemands de furface. Le terrain eft en grande partie bas, numide, coupé de Grande« plufieurs rivières et de lacs^ et d'une infinité de petits canaux. La province de Gueldres eft la plus élevée, et a mètue quelques montagnes et beaucoup d'endroits fablomieux. On trouve auiïï des tables à Utrecht et dans ïGvrr-Ysfel\ les autres provinces ne font que des pays humides et marécageux. La Hollande, la Zee-lande, Groningc, et la Frite, font en partie plus bas que. la mer du nord. Les dunes d'une part, et de l'autre de fortes digues les garamiifent des flots de la mer; ces digues font faites et entretenues à grands frais-. Le terrain humide, ét la grande quantité de canaux, qui ne peuvent pas toujours avoir aflèz d'écoulement, expofent la Hollande à des inondations fréquentes, dont il faut que les habitaus le garantiiTent A 2 pay par des moulins qui ne font que pour débarraffer îles eaux. A proprement parler, il n'y a point rle.cam-CUmat. P3gne en Hollande; en généial il n'y a que des marais. La plupart font déguifés en prairies. L'oeil fa-tisfait de la plus riante verdure, fe promené avec plai-fir dans des plaines immenfes couvertes de troupeaux de vaches les plus belles; mais le fond eft toujours mobile et tremblant. Cette dispofiiion du terrain et le voiiinage de la mer, rendent l'air épais et le climat humide et froid. Les venls differens et fr. q sens éciair-ciffent cependant le ciel, mais donnent en automine des tempêtes et de grandes pluies. De là vient que l'hiver depuis le mois d'octobre jusqu'en mars eft froid , nébuleux, humide et orageux, et occaiiomie les fcia-liques, le fcorbut, les toux et les rhumes. D'api es- la théorie de Maijtv et le thermomètre ds Héaumur les provinces unies ont pour degrés Latitude. Hauteur moyenne du Variation» thermomitre. 5o° io° ioô 55 8 iof Les rivières font le JAhin, la Meuse et l'Escaut. La mer de Haarlem communique par le Het T et le lht Pampus, avec le Zuyderfée, dont le Texel et le VUet rtioi!*' f°nt *es ^eux débouchés principaux. On fait monter le nombre des habitans, fuivant une lifte de 1780, â deux millions 758,000 ames : La religion dominante eft la réformée, mais toutes les autres fectes chrétiennes Religion, et même les Juifs, qu'on y diftingue en Juifs portugais et en allemands, y ont l'exercice libre et public de leur religion. La langue eft un dialecte de bas - allemand „ et les mois latins qu'on y rencontre, viennent de Viisage du latin dans le fervice divin. On parie deux dialectes du bas - Allemand, le Hollandais et le Frifon. Le François eft fi ufité que les négociations Lansa entre la République et les autres états, fe font presque toutes dans cette langue. Lesbeftiaux font la feule branche du commerce propre de cet état, qui eft de- De0tée' venu riche bien plus par le négoce extérieur, que par le rapport des productions du pays. Rien n'eft plu» agréable que la vue des prairies immenfes qui font ou entourées de foffés ou de haïes vives, et couvertes des plus beaux beftiaux. Le vaches s'y trayent tous les jours deux et trois fois, et donnent jusqu' â 12 pintes de lait par jour et plus. Il y a différentes fortes de fromage de Hollande; les uns ont la croûte blanche, d'autres rouge, plufieurs font verds et d'autres fonc remplis de cumin et de fines herbes. La pêche eft la plus ancienne et la plus importante profelRon de la Hollande, et. a établie le fondement du commerce de cette République. On diflingue la pèche en grande et en petite, la première confifte en pêches du Hareng et de la baleine,et l'autre en celle des côtes, dont la pins ancienne eft celle du cabélian. La pèche du hareng eft bie» tombée. Autrefois il en fortoit des ports de la Hollande annuellement i,5oo baufes, et à prêtent a peine 200. Guillaume Beukkel- Zoon, de Bierfliet en Flandres, enfeigna le premier vers- la fin du 14. fiecle à faler les harengs. L'empereur Charles - quint , fit faire un maufolée en i556, a l'inventeur d*ime cliofe aufli utile, ce qui engage un auteur François, de donner à cet empereur le furnom fi peu mérité de friand. La garance, le tabac, les fruits ptoduits plutôt par * l'art que par la nature , quelque peu de fer, la tourbe etc. font les autres productions de ce pays. Quelques < A 5 Hok é Vllî. LA HOLLANDE Hollandois font en jardins fruitiers et potagers, et ea ferres , de grandes dépenfes. Tous les fruits des 4, parties du inonde croiJleiit chez eux,, et quelque foi» £vec profulion. Aucuns jardiniers n'entendent celte partie, comme ceux de la Hollande, L'ingratitude de* leur ciel les a rendus â tous égards, les premiers jardiniers de l'Europe. Le nombre des manufactures de Hollande eft coniidérable. On peut y remarquer que tout ce qui fert au méchanisme des fabriques, eft de* la plus belle invention, et,de Ja meilleure qualité. Les draps noirs et lea ratines font «friméi. Ou connoit la beauté des tilles de Hollande, et du papier. La tourbe de Hollande et la manière dont on la tire de la terre, font des chofra très fingulieres. Si l'on préfume par les plantes qui croiflent fur la fui face de la leire, qu'il y a de la tourbe au délions, on oie la terre de la fur-face et on retire avec la bêche la matière de la. tourbe, qui confiCte dans des racines de plantes pourries. Sou> vent lorsqu'elle n'a pas allez de contiftance on la bè. che et on la fait fécher à l'air. De cette manière le», champs fe changent en lacs et fournjlTent aux habi-tans des poiflbns au lieu de grains. Quand une place a été employée de cette manière pendant 00 années et d'avantage» on l'entoure de digues aux fraix de l'état ou des particuliers, puis on la delléche par le moyen, des moulins, et on en fait des prés et des champs. Ces campagnes font ordinairement très-. fertiles et on eft amplement dédommagé des dépenfes qu'on a faites.t C'eft de cette manière qu'on a delléche il n'y a pas, bien Iongtems près de Haferwunde 4*067. champs. Un. canton de cette espèce fe nomme Polcker. Gonvet- Les 7 provinces de la Hollande, forment autant de républiques, Qiaque province eft un état diftin- VIII. LA HOLLANDS guè; maïs ces 7- provinces réunies , composent une république des plus confidérables. Les états des provinces fe forment de députés de la noblefie des villes, auxquels fe joignent en Frife et en Groninge, les Ei-generfde , et à Utrecht les Geligeerden. L'aiîemblée des états généraux ayant 7 voix, fe tient ordinairement â la Haye. On traite dans cette-allemblée.tout ce qui regarde le corps de la république entière. Le Stad-houder eft le gouverneur et capitaine général de la république. Cette dignité, créée en 1679, a établie héréditaire dans la maifon de Naûa-u - Orange. Le pays de ta généralité dépend uniquement des états , généraux. Le pays de Drenthe, eft fous la protection de la république. Ajoutez-y les polfelTions particulières du Stadhouder. Peur fournir'la fomme de 100 florins, les provinces unies contribuent dans la proportion fuivante. La Gueldre 6 Florins » 13 Stuvtrs, 5 La Hollande 61 6 2 La Zélande 4. 5 8 Utrecht h *7 8 La Frife i4 5 OveryfTel 3 10 8 Groninge 5 * 7 7 Drenthe 10 La cailfe de la gé- aéralilé 3 — — Les revenus de la caille d'état furpalToient en 1790-* la fomme de i5 millions florins; la province de Hollande y coutribuoit feule, 9»294>497 florins. Les Refen*» dettes d'état font aflez confidérables et celles de la province de Hollande, montent à ^5o millions florins. A /fc Mai» 8 VIII. L A H 0\L LANDE. Mais comme la république a pour créanciers fes propres fujets, cela ne fauroit être de conlèqueuce. Torcet de Les forces de terre confident en 4°>ooo troupes terre et , , _ • * de mer. réglées, et la marine en 120 vauleaux de guerre. Armoiries Les armes des fept provinces-unies, ou. des états de Hollande, font d'or, à un lion de gueuie, qui tient dans une de fes pattes, un fabre, et de l'autre un faifceau de fept flèches, ferrées les unes contre les autres, pour faire alluilon aux fept provinces alliées, avec la devife fuivante: concordin rcs ynrvae crefcunt*. Si vous en exceptez Amfterdam, la Haye, et quelque* autres villes, il règne encore en Hollande deaocurs une funplicité de moeurs, à laquelle on eft bien éloigné de croire au i3 iiecle- Elle s'eft fur-tout con-fervée dans quelques bourgs et dans plufieurs villages, telle qu'elle étoit il y a trois cent ans. Les anciens patriarches n'ont jamais vécu dans une fimplicité plus touchante, et il n'y a nulle apparence, que la corruption puîffe jamais y être apportée, ni par les livres, ni par l'exemplev. 2. Poids, Poids des marchands. Poid, de. Sehippcnd. Çuintal. Zyfpond. Stein. Livre. match. i 3 20 37?- 3oo \ *■* 100 d Poids Poids d'apothicaire. , Poids d'aputUic. Livre. Once. Drachme. Scrupule. Grains. 128 20,48o a 8 64 I,28o 1 8 160 % 20 Poids de marc , ou de Troye. Marc. Once. Engels. As. ' x 8 160 5,i2o £0 64.0 1 32 du Troye. Mefmes longues, liq-iides, rondes. L'aune d'Amfterdam et de la Hollande, a 3o6 lignes, LongUes. mefure de France. On fe fert quelquefois de Faune flamande, qui a 5i5 de ces lignes. Mefures liquides. Çuarleele o:t Ame. Anker* SteJian. Velten. Stoopen. Miugefa. Pintes. Liquides, 4 8 fit' 64 128 25G 1 2 16 32 64 X *! 8 16 52 1 5 $V l2a\- 1 2 4 1 2 Mefu- to \UI. L A Mefure» rondes. HOLLANDE. Ronde», Lafi. Tonne. Mudde. Sakk. Scheepei. fierdavauts. Kop*. I 21 \ 36 io3 \ \ *f 5 2o 160 X 4 i6 123 X 3 12 se X 4 • 52 X O 4- M O 11 n O î < m k> ■M» M •£* KM -4» j» §< ri* a 5* 05 O <*!M w.N (3 U Ol P O o co o o 9? 9 # cS o o S U1 OJ CDO » Q CD o Cl 9 O Le FUI. L A H O L L A N D B. »» Le titre de l'or fe divife en Hollande par 24 kâ-Tats, et chaque karat fe fubvivife en 12 grains. Le titre de l'argent fe divife en 12 pennings, et le pen-ïiing en 24 grains. Le ducat d'or porte pour empreinte, d'un'coté, FJvf • , 1 ce* a'or un homme a pied armé de toutes pièces, tenant d'une main un fabre, et de Tauire 7 flèches liées enfemble, et de l'autre cùté une légende renfermée dans un tableau quarré, et conçue ainfi : r.w. or. D. prov-in. fco-der. belg. ad leg. imp. Le ducat pefe 2 çngels 8j as, et eft ail titre de 2.3 karats 7 graiîi« Il a cours pour 5 florins 5 fous — rr. liv. rr. f. argent de Fiance. Le double ducat à proportion. Le ruyder d'or, porte pour empreinte d'un côté Un homme â cheval, armé de touies pièces, tenant un fabre et ayant le bras levé, on voit au - délions du cheval un petit écuilbn. De l'autre cùté eft un éculfon repréfentant un lion, qui tient dans une de fes pattes fept flèches liées enfemble, et. dans l'autre un fabre. Le ruyder d'or pèfe 6 engels i5 as, et eft au titre de 22 karals. Il a cours pour 14 florins ~ 00 liv. 16 f-de France. Le demi-ruyder à proportion. Toutes les efpeces d'or portent cette légende: Concordia rts parvae crefcunt. Le ruyder ou ducaton d'argent, porie la même Jax*eal. empreinte et la même légende que le ruyder d'or» excepté que l'ecuiTon, qui re pré fente le lion, eft fup-porté par deux lions couronnés: il a cours pour 5 florins 3 fols, 6]liv. 18 f, 6. den. Le demi-ruyder à proportion. Le ducat ou risda'er d'argent repréfente d'un cote un homme à pied armé de toutes pièces, tenant d'une main un fabre po£é fur Ton épaule, et fis Tautre un un écuflon. Il a cours pour 2 florins 10 fols, rr 5 liv. 10 f. Le demi à proportion. Les légendes du ducaton et du risdaler, font les mêmes que celles des ' efpeces d'or. La pièce de trois florins , repréfente d'un côlé une femme ayant le cafque en tête, un bras appuyé lur un livre, tenant fde l'autre main une pique, fur laquelle on voit un chapeau. La légende eft conçue en ces termes : hanc nitimur, kanc tuemur. Le florin et le demi - florin, portent la même empreinte. Le florin', — 2 liv. 4L argent de France. L'empreinte de l'efcalin, eft d'un côté un vaif-feau avec cette légende : ira relinquenda ut accepta. Le double fou porte d'un coté un écuJlbn accompagné d'un 2 et d'une S, et de l'autre le mot: Hol-landia. Le fol porte d'un côté un faifceau de fept flèches liées enfemble avec un 1. et une S, et de l'autre le mot, Hollandia. On fabrique en Hollande une feide efpece de cui- Efpeccs x * de cuivre vre> nommée dute ou duyten; il en faut 8 pour corn-pofer un foui Ces efpèces portent d'un côté les arme» de la province, où elles ont été fabriquées , et de l'autre fon nom, avec le milléflme. çoicUAe Dans les caifles de la banque d'Amfterdam, on d'AVer- ne comPte point les efpeces dans les grands payemens, ******* mais on les donne et les reçoit au poids. Marcs. Onces. Engels. As. 1000 ruyders. 40 3 9 16 1000 ducats 14 1 11 12 1000 louis vieux de France. 27 1 i5 — 1000 louis neuf* de France. 33 % -&f 20e 800 ducatons ou ruyders d'argent. 26 2oo ducats d'argent ou ris- dalers. 22 600 florins. 25 1000 piaftres. 109 5. Tableau de quelques villes. AMSTERDAM. Population. 000,000 h. Edifices remarquables. Curiojîtés. La vieille églife, dite Oudo kerk. (Le beau carillon de 36 cloches; tout le caâl-lon pcfe 33.i23 livres. Les plus belles peintures fur les vitres fe voyent dans la chapelle de la Vierge) — la nouvelle églife, dite St. Katherynen-Kerk. (on y admire le tombeau de l'amiral de Ruyter, qui mourut 1676 d'une blelTure, qu'il avoit reçu au pié gauche en vainquant la flotte françoife; le maufolée de l'amiral Beniink, mort en 1781 au combat de Doggers» Banc: et le monument de Vandel, célèbre poète Hok landois. La chaire eft d'une ancienne mais belle fabrique. ) — L^églife méridionale, dite Zuider-Kerk. et nombre d'atitres. — la fynagogue des Juifs portu* gais. — L'hôtel de ville et la banque. (La longueur de ce fomptueux bâtiment eft de 282 pieds, et fa largeur en y comprenant les faillies, de 235 pieds: la hauteur eft de n6 pies avec le toit, mais fans y comprendre la tour, qui a 41 pieds au-deffus du foubafle-ment des colonnes. Cet édifice eft pofé fur un pilotis de 1.5,659 grands mâts enfoncés. L'on trouve dans quelques unes de lies falles des tableaux d'un mérite rai-e: nous indiquerons de préférence, la lignature de U paix de Muiilier, par van. der Helft* une ailemblée des 3 i5 - 6 ix 8 5 zi 2o Vlir. LA H O L L A N D E» A»A«r- des états, tableau capital de Van Dyk; et I'aiîémblêe des confédérés par Rembrand. La méridienne dans îe grand fa Ion a été tracée par le célèbre Huygens; mafheureufement le bâtiment a un peu fléchi depuis. Voyez la Defcription de l'hôtel de ville d'Amfterdam. à Amfterdam : petit in 8. La banque a, été établie en iCog. Elle eft ouverte tous les jours. On doit y aller ou y envoyer quelqu'un avant 8 heures du matin , pour s'informer h. la partie que l'on prétend avoir été écrite fur fon compte, y eft en effet. Ceux qui y vont après 8 heures jufqu'à g, font obligés de paye* deux fols pour les parues qu'ils demandent, et depuis Ç) heures jufqu'à 3 après • midi 6 fols. Celui qui ayant fon argent en banque veut payer quelque partie à quelqu'un, doit y porter fon billet lui-même, ou pat fer procuration par devant Mrs. les teneurs de livres de la banque à celui duquel il veut fe fervir pour cet effets faute de quoi fon billet ne fera point reçu, ni par conféquent la partie écrite. Voici la formule du billet. „ Folio 1124. „ Meilleurs les commiflaires de la Banque paye* *'xont à NN. la fomme de douze cent cinquante qua* "tre florins douze fols huit deniers. " NN. „ Florins 1254. 12. g4 Le folio 1124 qui eft au deflus, marque le feuil* let du grand livre de la banque, où eft le compte de celui qui écrit la partie ou le billet. *— La bourre: (i! va deux belles galeries, où les marchands fe retirent quand il fait mauvais tems, et 46 gros piliers numérotés pour la commodité des marchands * qui par ce moyen trouvent d'abord ceux à qui ils ont a parler.) la bourfe au blé m* la tour dite Heerings - pakers-tooren — les 4 maifons de charité — l'hôpital —« (Ou* 1 (Outre les veaux et les moutons, on confume dans Aœfter- dam* cet hôpital environ 80 boeufs, 61,444 pots de lait, 126 barils de beurre; 20000 oeufs par an, et 56 tonnes de bière par femaine6, fans compter le pain, le fromage, les tourbes, le bois etc. On dit que le revenu de cette maifon monte à 100,000 florins par an. ) Le lazaret — la maifon des vieilles gens — les petites maifons — la cour dés veuves — les g maifons des orphelins— les 4- maifons de correction, fur-tout, le Rasphuis et le Spinhuis. — Le lombard — la maifon de l'amirauté et fon arfenal, les corderies. — Les maifons des compagnies des Indes orientales, et occidentales. — (Il faut être muni d'une permifTion, pour pénétrer dans les chantiers, magafms etc. de ces compagnies. Il en eft de même pour entrer dans les batimens de l'amirauté. ) Les 6 arfenaux de la ville — le jardin botanique: (on paye 4 ftuver pour y entrer.) Le pont fur 1'Ainftel (d'une fort belle exécution.)— Le port. (La quantité des vaiffeaux que l'on voit raffemblés dans ce vafte baffin y donne le fpec-tacle de la plus épaiile forêt, fuivie d'autres forêts encore. ) — La falle de fpectacles. Collections. Cabinets, la bibliothèque de la Theil-luftren - School ; le théâtre d'anatomie, et la collection fuperbe des maladies des os : nombre des collections en tout genre, dans des maifons des particuliers, fur-tout des cabinets d'hiftoire naturelle. Les cabinets de peinture des héritiers de I. Hope, de H. Hope, de Smelh, deBruindeH. terKats, deMuilman, d'Arp, deBrionen, de Winter, de Cl. de Hais. les collections d'eftampes et deffeins , de Gols van Frankenftein , de Ploos van A.mfiel ^1 poifede' plus de 600 deffeins des plus beaux) de Vos, de Louis Metager , de Marfeveen, de Ver- ïfi Vlir. Li HOLLANDE. AirffîT- Verftecg, de JBofch, de Vinkels: les collections de def- d.uri. feins de Fok, rie van Dy'< : les cabinets de peinture et deffeins rie Gilriemeefier et rie Sluiter: les ca. biners d'eftampes de Graf et de Linge. Et.ibliflrmenslittti aires et utiles. L'académie de def. fein; la foc:été poétique , ou Digtlievenrie Genoot* fchap: la fociété tôt nut vant Aigemeen. Nombre d'écoles publiques. Fabriques, manufactures : de drap, de ferçe. de fils d'or, de chapeaux. Des verreries, ries raffineries du camphre et du borax. Plufieurs compofit îons mét-riliques et pharmaceutiques en gi and : des fonderiesde cloches et de 1er; des rafrineres de lucre : des diftillateurs de vinaigre, torqueurs et fabriques de tabac; des chantiers: des corderies etc. Il y a beaucoup de diamantaires dans cette ville. Promenades. Les quais qui régnent le long de 1* Y, fur tout du côté de Kattenbôurg et Vogehvik: c'eft à cet endroit que la ville fe préfente dans toute fa magnificence. Le Heeren- Graft, et le Keziers-Graft au centre de la ville. Le Diemer - Meer, petit canton très-fertile, rempli de maifons de campagne, et de fermes. La nouvelle plantage. Les promenades en voiture ou en Trekfhuyt à l'auberge de Seeburg. (Les voitures dont on fait ufage à Amfterdam font ou des caroffes de louage à 4 roues ; ou des cabriolets à ' 2 roues, et à deux chevaux : ou dès Schleeti, c'eft à dire, des caiffes rie voitures, pofées fur un traîneau, et tirées par un cheval. 11 n* y a guère» aujourd' hui que les femmes du peuple, qui s'ert fervent.) Auberges. A la première bible: aux armes d'Emden: a la couronne impériale : au'Heerelogement: aux Doelen : aû Nieuwe Stadts • Herberge etc. (Un étranger trouve aux sus environs de Heere- Graft, Keizers - Graft, des chambres garnies à des prix raifonnables, ) Loges des Francs Maçons. La bien-aimée, loge jprôvinciaie : concordia vincit animos : la fidélité: la paix: la charité: virtulis et artis amici ; St. Louis: l'âge d'or. Du fyftème de la grande loge de Hollande. Spectacles. Théâtre hollandois; théâtre allemand; théâtre François; théâtre des Juifs, (le théâtre allemand et le théâtre fiànçois ne donnent leurs repréfentations publiques qu'en été; et en hiver devant les abonnés j ouïes Coltegiutns.) Livres qui peuvent fervi'r de guide et d'inflyuctioni Guide d'Amfterdam, enfeignant aux voyageurs et né-goeïans fon origine, fes aggrandiileinens, et fon état actuel: à Amfterdam.— Naamregifter van aile de Koo-jdiden en Fabrikanten der Staet Amfterdam : by v. der Lroë en Capell ap den Damm- Ce dernier livre paroît tous les ans; il eft d'une grande utilité fur tout pour des négocians. Excurjion à Savdam. II part régulièrement et réciproquement quatre barques publiques par jour d'Am: .flrrdam pour Sàrdam ; mais communément les compa^ nies ce ces barques ne font pas trop bien compofées ; il vaut mieux en fréter une pour foi et pour fà fociélé. Le trajet efi agré ble et de peu de durée, pour peu que le vent foit favorable. A un demi - mille de terre l'oeil embjalfe en entier le baflin d'Amftêrdaul, etft il é difficile d'exprimer le bel effet, que produit Cette immerl-fe quantité de mâts, à travers lesquels s'élèvent les tours et les clochers , et les faîtes d'une quantité im~ menfe de batimeris. On donne Communément depuis" 6 jufqu'à 9 florins pour l'aller et le retour. On n'di point trop de totite la journée pour parcourir ce vil'àg^; :Qm&, i. 'V. T. II, V. I. S**t. 34 S .1» VTIT. L A HOLLANDE. fans contredit l'un des plus riches et des plus peuplés de l'Europe» II faut s'expliquer bien clairement avec le patron de la barque fur l'heure que l'on entend par* tir de Sardam, du lieu du débarquement au retour» parcequ'il leur arrive, pour leur commodité particulière» Qu'ils colorent de vains prétextes , de débarquer les voyageurs où il leur plait, et que cela n'eft pas tou* jours égal, pour fe rendre à fon auberge. L'on trouvé furie port à Sr.rdam plufieurs bonnes auberges; on y Inange d'exceîlens poiffons, que l'on fait payer fort cher aux amateurs , lorfqu on néglige de convenir au préalable, du prix de toute chofe, C'efl a Sardam que l'on peut prendre une jufte idée de l'aifance, de la propreté, et fur-tout de findiiftiieHollandoife. Il n'eft permis à qui que ce foit d'y aller à cheval ou en voiture, parce que les rues font toujours nuilï bien balayées et nettoyées que les chambres de parade des autres pays, Le nombre des habitans eft d'environ 2Ôoo. Us font tous riches et en partie grands négocians. Toutes les maifons font peintes de différentes couleurs; ce qui donne au village un air bigarré. Ce qui frappe le plus les étrangers c'eft le nombre exorbitant de moulins à vent qu'on y voit. Ceux qui veulent s'inftruire de la conftruciion de ces édifices, n'en fauroient trouver mule part un aufli grand nombre d'espèces différentes. On en compte jusqu'à 2,300. Ils font hauts, bâtis en pierres a\ec des volets et des toits peints de piufieors couleurs. On diroit une vafre forêt» L'on ne doit point publier de fe faire montrer la maifon, nommée fur les lieux, ïurftenburg, que lierre le grand occupa pendant e long féjour qu'il fit à Sardam, Lorfque 1s grand-duc actuel de la Ruffie étoit à Sardam, le propriétaire de cette maifon lui montra plufieurs uftenli- les Vllî. LA HOLLANDE.' Ift les qui avoient fervîs à l'ufage de fon grand ayenl , et entre autres chofes une petite cafetière d'argent , dont fes enfans faifoicnt préfent à la grande ducheife. Le Village de Broèck dans la Hollande feptentrionale Offre comme celui de Sardam un exemple de la propreté des Hollandois. Les rues font pavées de tui* les, qu'on lave et qu'on polit avec un poliiToir. On les liffe avec une brofTe et les couvre de fable dont on forme diverfes figures. îl n'eft pas permis d'étal lir une auberge dans ce village. Il faut palier le village tout entier pour aller chercher une hôtellerie qui eft tout au bout. A f entrée de plufieurs maifons, on trouve des pantoufles toutes prêtes pour ceux qui auroient les fonliers crotés. Mélanges* Les deux grands canaux d'Amfterdarri» dormant entre des quais couverts de beaux arbres, les maifons élevées des deux côtés, dont le vitrage brillant réfléchit la verdure dGs feuilles, cette navigation continuelle dans le fein d'une grande ville, le charroi im* menfe des marchandifes, tant de ruagahns ouverts, une foule de peuple toujours en agitation et parlant toutes les langues du monde ; tous ces objets qu'on ne Voit raffemblés qu'en Hollande, ne lailfent pas de faire d'Amfterdam, et de quelques autres villes, un des fpectacles les plus curieux de l'univers. L'entreiieri des ponts, des canaux et des digues d'Amfterdam et de la banlieue, coûte rnès de 30.000 francs par jour. HARLEM. Population. 20,900. Harieroji Edifices remarquables. Curiojités. La grande églife (Il faut payer un ducat pour faire toucher l'orgue qui Jouit dé la réputation d'être le plus complet et le plus harmonieux, entre les plus célèbres que l'on connoifîe; ên le touche publiquement les mardis et les jeudis, de- B 2 P">* A> yiiL LA HOLLANDE. ï{*iem. puis midi jufqu' à une heure, et en hiver-les famedis depuis 6 jufqu'à 7 heures du foir; pourlors il n'eft pas permis aux femmes d'entrer dans l'églife)—.la cour des princes, ou le,palais du Stadhouder — l'hôtel de vi|ie — le jardin des apothicaires: (avec la fiatue de Laurent Kofter. que les médecins lui firent ériger en jj2i.) — 13 maifon de Laurent Kofter, avec une in-J'cription. — (Les jardins de Harlem font renommés depuis i5o ans par la culture des fleurs. Dans, le fiècle dernier on payoit un oignon de tulipe 3, 4» jusqu'à 5000 florins. En 1637 on vendit publiquement à AJk-waar, au profit de la maifon des orphelins, 120 tulipes avec leurs caïeux, dont on tira 90,000 florin?. La tulipomanie a un peu diminué de nos jours; on ne dorme guère plus de cent florins pour un oignon; mais on en trouve aufli à deux fluvres. Au printems on fait beaucoup de parties de plaiiir de routes les 7 provinces pour aller voir les fleurs de Harlem, Fabriques. Manufactures: de velours; d'étoffes de foie; d'indiennes; de tapifîeries; de hh retors,- de rubans de fil. Des falpêtriéres. ( Les blanchhTeries de Harlem font très-renommées; les plus proches font auprès du village de Bloemendahl. ) Ètablijfemens. littéraires et utiles. La fociété des feiences : la fociété économique. Loges des Francs-Maçons» De Eorger loge. Collections» Cabinets. La bibliothèque de la ville l (les anciens imprimés de Kofter à l'hôtel de ville, et cher M. Enfchede ; de même que la fonderie des caractères de ce dernier, et fon imprimerie. ) le cabinet de la fociété des feiences : la collection d'oifeaux de I\T/ Vriends : la collection de coquillages de M. de Riems* àykî les cabinets de peinture de M, M. de Golz, Heems> Heemskerk, van der Hnlft; les tableaux et de/Tins chez Harlem, M. Hooftuiann 2 les cabinets de defïins de M. M. Lefte-venon, P. Keps, et van Dupen : la grande collection ef'eftampes , de M. Teyler. Promenades. Divertijjemens. Les remparts : le bosquet- ou le bois de Harlem ; ( la maifon de pla i lance que M. Hoope vient de bâtir, et qui réunit la magnificence et le bon goût, eft tout près du bosquet de Harlem.) les Coliègiums, efpeces de clubs ou de cercles, qui femblent defcendre des anciennes chambres de Rhedatiker. Auberges. Au lion dur. LA HAYE. Population. 41,000 h. £aHaye; Edifices remarquables. Curiofttès. La cour — le vieux palais du Stadhouder — le palais du prince Maurice de Nalfau — la bourfe des grains (où s'aifemble une fociété des peintres et des amateurs)--l'hôtel de ville — la maifon de M. le Baron de Waflenaer de Twikel — Le maifon du comte de Bentheim — la Schutter - Doele — le temple neuf: ( l'aifemblage de la charpente qui couvre ce vaiffeau, eft un beau morceau de l'art.) le palais du prince de Naffau - Weilbourg, (Le vivier eft une belle place: la place nommée Ge-range - Poort eft célèbre par l'affaflinat des frères de Witt. Le prinzengraft palle pour la plus belle rue de la Haye. ) Fabriques: Manufactures: de porcelaines» Etabliffemens littéraires et utiles. La fociété de peinture, La fociété poétique, ou Cigtlievende Gcso- otfhap. Collections» Cabinets. Les cabinets de tableaux, d'hiftoire naturelle, d'antiques, de pierres gravées, de médailles, et la bibliothèque du Stadhouder: (on con- B 3 ferve ferve dans cette dernière le bouclier et lépée de François I. de France, les livres de prière, de Catherine de Médicis, d'Ifabelle de Caftile , du connétable Bourbon etc) — le cabinet de pierres gravées de M, Hem-fterhuis — les cabinets d'infectes de M. M. Voet et Meufchen — le cabinet de coquillages de M. Lyonnet —i le cabinet d'hift nat. de M. le docteur Hoey — la bibliothèque et la collection de raretés de M> Fagel —_ les cabinets de peinture et d'eftampes de M. M. le baron Coëhorn, Schep . Heteren , Sliugeland, Royer etc. Promenades. La Voorhout: le Bofch, et la maifon du bois du Prince: la métairie de Klein-Loo, où il y a la ménagerie du Stadhouder: le jaulin du comte de. Eentink- Portland; Scheveïing, port de pécheurs, di-ftant d'une petite lieue de la Haye; la route qui y con-duit eft délicieufe et bordée d'arbres: on y va volontiers déjeuner et jouir de l'appec de la mer, mais on doit être en garde ici, plus qu'ailleurs, contre le ran-çonnage des auberges. On conferve encore à Scheveïing la voiture conftruite par le mathématicien Simov Stevm. Elle a la forme d'un vailfeau et pouvoir contenir 38 perfonnes, elle étoit pourvue de voiles. On s'en fervoit le long du, rivage fur 1© fable, et le vent la faifoit aller aveu une viteffe fi extraordinaire, qu'en» deux heures de tems elle faifoit presque trois milles d'Allemagne. 11 arriva un jrur que. tout l'équipage faillit d'aller à pleines voiles dans la mer. Cette invention a cependant donné lieu à une espèce de traîneau, ou chariot qui pofe fur deux fers étroits et polis comme des patins, et dont on fe Tert dans le tems des fortes; gelées; c'eft auffi le vent qui le fait aller moyenant des, voiles. mais cette voiture avance avec une rapidité iï «tonnante qu'elle eft dangereufe et très - incommode à, caufe caufe de la rapidité avec laquelle elle coupe l'air. La promenade de Scheveling elt un des divertiuements des fcabiians de la Haye. Spectacles. Comédie françoife; les Klugtfpeelen* Auberges, Aux armes de Venife: au parlement d'Angleterre, au lion d'or; au maréchal de Turenne : à ;la„ nouvelle Doele; au Beudenhof. Loges des Francs • Maçons. Véritable Zèle : les; coeurs unis : l'union royale : l'indifl'olubie : l'élite dest frères : la réfolution : la loge d'UJingeu, ( Sylième dû. la grande loge de Hollande ) Livres qui peuvent fervir de guide. „ Jj2 Leids-»,mann der Vreemdlingen dpor's Gravenhage. 8» j> LEYDE. Population. 48,000 h. Edifices remarquables, Curiojitês. La rue large-(l'une des plus belles rues de l'Europe) -r- le bourg» ou le château: (on y jouit d'une vue magnifique) — l'hôtel de ville : ( dans une des falles on conferve le jugement dernier., peint à l'huile par Lucas de Leyde,}. — l'égliie de Ste. Pierre: (le tombeau du grand Boer-have, avec une infcription d'un ftyle aufll ûiuple que-nobie : Salutifero Boevhavii genio facrum. ). l'obfer* yatoire* ( On conferve à la maifon, où s'aflemblent les tailleurs, la table., dont s'eft fervi le célèbre chef des anabantiftes, lean de Leyde, comme compagnon^ tailleur. ) Loges des Francs ^Maçons* La vertu.: la concorde t. Je Standvaltighet. Fabriques. Manufactures.: de drap. Des favonneries t. des indjgoteries. Etablijfemens littéraires et utiles» L*univerfitâ (fon-clée en 1575): la fociété littéraire: la fociété poétique*. Collections. Cabinets. Le cabinet d'infiruiwens d* B 4 vhyù~ 4 V1ÏII. LA HOLLANDE. Leyde. phyfîque, et le cabinet d'hift. nat. de Tuniverlîté: ïc cabinet d'antiques : la collection de minéraux, de M. Doeveren : le cabinet d'hift. nat, de M. François Rerk-ley; le j*rdin botanique: les cabinets d'anatomie de M. le docteur Rau, et de M. Albinus l'aîné, au théâtre, d'anatomie: la bibliothèque de luniverfité (elle renferme 40,000 volumes et 10,000 manuferits. ) le cabinet de peinture de M. Selfos; la collection d'eftampes de feu M de Leyde: (ellepaffe pour la plus confidéra-ble de toute la Hollande.) la collection de tableaux hollandois de AT. Tak : le cabinets de de/Tins et de mé-' d'aillés, chez M. Dibbel : Quelques reftes de la magnifique collection Snakenbourgeoife chez M. van Eureny Le Pan poeticutn , ou la collection de portraits de la fociété poétique» / » Promenades. Les remparts. Auberges: Au lion d'or. Livres qui peuvent fervir de guide* Plans. De ver-màkelyke Leidfcfie Buitenlingels. 1734. S» — Les urin-cipales égli&s et édifices publics de la ville de Leyde, Fol. Jgp ROTTERDAM. Population. 56,000 h. Edifices remarquables. Curiofites. La bourfe — l'hôtel de ville — les batimens de la compagnie des Indes orientales — l'égïife principale: — (les tombeaux de deux amiraux, de Witt et Brakel ) la place et H ftatue d'Erafme: (La tête et les mains ont quelque beauté. Ses compatriotes lui érigèrent une ftatue de bois l'an 1640 une de pierre fan i55j enfin celle actuelle de bronze, en 1622.) — l'égïife anglicane—-le Hoog-^ heemraaclshuis — le théâtre national. Fabriques. Manufactures: de cérufe; de babioles de verre, de tournefoi j de fucre de faturne etc. Collesi- n». LA HOLLANDE; 2$ Collections. Cabinets. La bibliothèque, le cabinet d'an- ^l^' tiquités et la collection fuperbe de M. Gevers, où l'on trouve iesdefiïns originaux de la galerie de Luxembourg par Rubens: le cabinet d'hiftoire naturelle de M. Nozemann, Etablijfemens littéraires et utiles. La fociété d'hiftoire naturelle : Bataafsch Genootfhap der proefonder-vindelyke Wisbegeerde : Digslievende Genootfchap. Promenades. Les allées qui bordent lés canaux: le Bcompaës. Auberges.  la hure de fanglier; (au Sweimkoof) ÏÏlektnges. La Kermès ou la foire de Rotferdairi pafle pour la plus gaie de la Hollande. Il ne faut pas manquer d'aller à Gouda, voir les fabriques de pipes»-La communication la plus agréable de. Rotterdam à la Haye, fait palier par Delft, jolie petite ville, intéref-fante à voir. On y dine ordinairement, et cela donne allez de tems pour la parcourir. Les tombeaux de l'amiral Tromp, et du prince de Najfau-Orange, ornent; les deux grandes églifes, L'arfenal et l'hôtel de ville, méritent d'être remarqués. La fabrique des porcelaines foutient fa réputation. Ses magafms fojjt très - curieux à voir. Livres qui peuvent Jervir de guide. Befehryvingiî van Rotterdam door G. van Spaen. UTRECHT. Population. 32,000 h* uaeoh% Edifices remarquables. Curiofites. L'hôtel de ville — la cathédrale: (du plateau de fa tour, l'une des merveilles du pays, on jouit d'une vue immenfeinent riche, et dans un tems ca'me et ferein, on peut ob* ferver près de vingt villes, clans un cercle allez borné.) — le château dé Loo : (on y montre> entre autres chofes, la plume qui fervit de hgner la paix d'UttechrJ) l'hôpital des enfans — la filature de foie» B 5 V*+ Ctrecht. Promenades. Le mai] ; ( c'eft fur - tout Içs foirées des dimanches et jours de fête, qu'il eft très fréquenté. Il y a 7 allées de 2,000 pas de longueur, et 3 allées de traverfe ) le jardin de M. de Molien. Fabriques. Manufactures-, de drap; de velours; de dentelles; de des à coudre. Des, filatures de foie. Etabliffemens littéraires et utiles. L'univerlité: la, digtlievende Genoolfhap. L'obfervatûire. Le jardin botanique. Collections. Cabinets. La bibliothèque publique; la bibliothèque de M. de Goëns ; les cabinets d'hiftnire naturelle de M, M. Boddaert et Julianus; la collection de tableaux de M. de Greakelwaard. Livres qui peuvent fervir de guide. Befcbry ving deç §tadt Ubrecht, door V. I. Blondeal. Te Urrechr 1772&. Environs, La colonie des frères JYIoraves à ZeyCu Etat des portes, Voituriers, Trecldchiiytesi JSJotes instructives, et remarques qui inté-relïent les voyageurs, 4ans leur tournée. On voyage dans les provinces - unies de deux manie-ies, par terre et par eau. L'on peut, il est vrai, aile* par tout en voiture, mais cette manière de voyager elt j très-difpendieufe; d'ailleurs il y a bien des contrées, J particulièrement dans la province de Hollande, ou les chemins font déteftables et presque impraticables fur-tout au printemps et en automne, ou les pluies et les brouillards ajoutent encore à l'humidité d'un terrain naturel* ture'Iement gras et marécageux. Sur la plupart des'route s, fur-tout celles qui vont d'Allemagne à Amfterdam eu trouve des poftes roulantes à la manière allemande. A Osnabruck , Naanlen et Utrecht (j'gnora fi. la même chofefe pratique dans d'autres villes, frontières ) les maîtres de pofte font autorifés à délivrer aux voyageurs qui courent la pofte, ce qu'on appelle un billet du pofte, qui leur procure le double avantage d'être toujours mené grand train, et de n'avoir à elfuyer aucune difficultés relativement au nombre des chevaux. On n'a qu'à préfenter fon billet qui eft à peu près conçu en ces termes. Werden by defen aile pofthouders tuffchen en- ge-tajl deze extraordinavi Pojï - chaize met - perfoonm en. haar bagagie opt fpoedigfie by dag of nacht ne darfeU ven welgevallen met-goede paarden voort tebvevgen. De. hetalinge daar voor is hier ten comptoire gedaan, en zatt yder zyn contingent op Reekening valideeren. Actum etc. On paye à l'endroit où l'on prend le billet, p. e. à Osnabruck pour aller jusques à Naarden avec quatre, chevaux, que l'on changea chaque pofte, 5oéçuscequ£ eft la taxe fixe, et 16 gros pour le fecrétaire de la, pofte. Au contraire pour celle de Naarden a, Osnabruck on paye pour le même nombre de chevaux 5o dalers de Hollande. La route étant la même il eft fingujier que> fon paye davantage; il faut que cela tienne à quelque* circonffance locale. Ceux qui ont leur propre voiture* la iailTent à Naarden ou à quelque autre ville fronti* ère, et payent un ftuber par jour pour le couvertJ Dans l'intérieur des provinces il y a des diligences qui partent à certains jours et à certaines heures lixes, et mènent les voyageurs d'une ville à l'autre, Mais les places y font chères, autant fi l'on a avec foi beaucoup de bagage, car on n'eft exempt de port pour fes mal- 3* VUL LÀ HOLLAND fi/ malles, que jusque à la concurrence de quelques livres. En général ces voitures font très - couteufes pour quiconque voyage feul ; il y a même bien de pays où il n'en coûte pas tant pour aller en pofte, d'autant plus qu'à chaque inftant on eft obligé de payer des droits de péages de paifage etc. Depuis le 16. Avril 1791 il y à a Rotterdam un nouveau chariot de pofte qui fe rend en un jour à Nî'm-wegue trois fois par femaine , le mardi, le jeudi et le famedi. De là il va auifi dans un jour à Venloo ou il fe rencontre avec le chariot de pofte de Cologne, qui repart le lendemain matin et arrive le même jour dans cette dernière ville. 11 continue enfuite fa route par Bonn etCoblence et arrive enfin dans l'espace d'un jour, et d'une nuit à Francfort fur leMein; de façon que dans 5 jours et une nuit on fait toute la route de Rotterdam et Francfort qui eft de 96 lieues. De Francfort d'où ce chariot repart le mardi et le vendredi, les postes correfpondent de la même manière jusqu'à Rotterdam. Les voitures de pofte que l'on à en Hollande font pour l'ordinaire des calèches couvertes et très - courtes, ayant au lieu de tirnon une pièce de bois en forme du corne ou d'arc, placée entre les roues de devant, et fur laquelle le voiturier appuyé fes pieds, pour donner à fa voiture par cette prelïion la direction nécelfaire dans ces chemins plats. Les chevaux ne font attelés qu'avec des cordes, et l'on en met fouvent trois ou même davantage de front. Si l'on descend un pont, le voiturier appuyé le pied fur la croupe de l'un des chevaux, et retiçnt,,ainfi la voiture auSÏ long temps qu'il eft befoin. La manière la plus commode, et la moins difpen-dieufe de voyager en Hollande pour un particulier, c'eit fans contredit la voie des Frtckfcliuxjtes, et des Beurt- yill- L. A HOLLANDE, gj Beurtsjcheffs. Les Treckfchuyten font des batimens de forme allongée, portant une espèce de hutte, quia environ 7 pieds de haut, fur 30 de long, et G de large. Celte cahute ou maifon ne s'étend pas jusques aux deux extrémités du bâtiment, et le couvert en eft fi peu voûté que l'on peut marcher deiïus. Elle comprend deux parties principales ; celle de devant qui eft la plus longue et celle de derrière quj l'eu moins et qui s'appelle Roef. Dans celle de devant il y a des bonnes places fur trois hiesj et les fenètreà au lieu de vitre n'ont que des ii-deaux de cuir. C'eft là que fe tiennent les gens du Commun, parce que les places y font inoins chère ;c'eii auffi l'endroit ou l'on dépofe les bagages. L'autre partie, ou le Roef a. une double porte fur la derrière, et forme une jolie chambre où il y a des bancs rembourrés pour huit perfonnes. Elle eft peinte en vert, avec une fenêtre de chaque côté, une table dans le fond, un miroir, quelques crachoirs, et des bras. Le gouvernail eft placé devant la porte du Roef, et à l'autre extrémité du bâtiment eft une efpece de.mât, au deHus duquel palfe une longue corde qui d'un bout eft attachée au Roef> et de l'autre au cheval qui tire le bateau, et fur lequel eft monté le conducteur, ou le choj-jeur (het dagertje) comme on le nomme Communément qui pour l'ordinaire eft un jeune garçon, et qui va toujours au grand trot. Au lieu d'un cornet de polte, il a une corne de boeuf pendue à l'épaule, dont il fe fert, foit pour donner le lignai du départ, foit pour faire lever les ponts qui fe trouvent aux paffages, foit enfin pour avertir les bateaux qui viennent du cùté oppofe fur le même canal. En dehors, la fchuyt eit peinte en rouge et en vert, et par delTus il eft couvert d'une espèce d'enduit parfeiné de petits morceaux d'écaillés dé inouïe Se- Vlir. L À II O L L A N D Ë. moule, pilées fort menu. On fait par heure environ "deux lieux de france, ou un mille d'Allemagne, et maigre cette grande vïteffe, le mouvement eft fi doux, que l'on s'apperçot à peine qu'on avance. Lorsque deux de ces batimens fe rencontrent, i's Pavent fi bien prendre leurs mefures, qu'ils gliïfent à cofé l'un de l'autre fans fe heurter. Ces Sccmyis font toujours pleines de monde, pareeque l'on y voyage à très - bon compte xmand on refte dans la partie de devent, et que tout eft taxé. Une placé y coûte 6 Stuvers par mille. Dans le, Roef on paye davantage. Quand on veut avoir le [Roef en entier pour foi, il faut îë faire dire quelques heures d'avancé, ou même la veille, et l'on paye chèrement cette commodité. De Delft jusqù' à là Raye (trois milles d'Allemagne que l'on fait en trois heures de temps) on paye pour une place dans le Roef 12 Stuvers, et l'on peut prendre avec foi cent livres de bagage qui font èxemtës du port ; mais il l'on n'a qu'une place on doit s'attendre à la perdre, s'i fùrvf-ent un tfers qui loue tout le Roef. Si une perfonnè feule retient les haït places, elle ne paye que la moi* tié du prix. Il y a tons les jours 16 de ces batimens qui fe rendent de Rotterdam à la Haye par Dtlft, et autant qui en reviennent. Chacun d'eux peut contenir 8 perfonnes dans le Roef et 30 dans l'autre partie. Au tout de «rois heures de temps, on peut être rendu à la Haye. Ces batimens font numérotés et partent fuivant. l'ordre de leurs numéros. A chaque relai on donne au chajfeur quelques auitei, ou pour le plus un ituver en tout. *) *) H faut 8 iult$g pour fair« un Stuver. Les Beûrtfchiffs font de gros batimens à deux mâts, que l'on emploie fur le Zuiderfée et qui vont et viennent fans interruption d* Amfterdam h Lemmer, Hartin-ger et autre-, endroits. II y a quatre fortes de places dans ces batimens. Io. La Cahute , où une perfonne de taille moyenne peut fe tenir debout, avec des bmes placés fur les cotés pour huit perfonnes, deux fenêtres, et une table dans le milieu; il y a de plus des armoires et des lits *) pratiqués dans la cloifon. IIo. Le Roef eft une place couverte fur le pont, ou 12 perfonnes peuvent être afsifes, et où il y a en outre une table ét des lits. IIIo. La cave qui eft quelques marches plus bas et fur le devant du bâtiment. Elle eft balle et incommode; il s'y trouve auffi des lits. IVo. Enfin le fond de cale qui eft très - vafte et où fon eft afiïs pèle - mêle. C'eft la place la moins chère et c'eft auiïî l'entrepôt des marchandifes. Un pareil bâtiment peut contenir de 100 — 130 perfonnes. De Lemmer à Amfterdam , on paye un ducat pour la cahute que l'on foit feul, ou que l'on foit en compagnie. Ce trajet fe fait en 8 ou 10 heures de temps. Du refte on trouve fur ce bâtiment toutes les commodités polîibles. On peut s'y faire donner, vin, café, thé, liqueurs > bien conditionné"; et à bon comr>ir\ Autant le prix des plates fur ces batimens eft modique, autant les porteurs que l'on employé pour faire transporter les hardes foit d'un paquetbot dans l'autre font grollicrs et effrontés dans leurs prétentions* Il fuit être bien fur fes gardes, et convenir avec eux d'entrée, de ce qu'on leur donnera pour leur peine. Sans cela l'on eft expofé à des grohjèretés de leur pari 01 *) On les appelle Coysn. &* Vlll & A H OLLANDE. Wfi'oa fini par être obligé de leur paver ce qu'i's de* mandent. C'eft fur-tout à Amfterdam qu'on ne fauroit à cïï égard piendre trop de précaution. Non feulement il faut faire fon accord, mais de plus il ne faut jamais j>erdre- de vue le porte - faix on brouettier (Kruyer) paiçeque fans cela on court risque de ne le jamais revoir,, non plus que les bardes qu'on lui a confiées. H eft auflï très bon de fa voir d'avance la rue et la maifou où l'on doit loger; car quoique toutes les hifioires qu'on raconte de gens qui font métier de vendre leur fera-fclaljles (on ies appçïivSeelenverkdopey, vende, its d'à me? ) foient fort exagérées, elles ne font cependant pas fias .-fondement. AulTi faut-il avoir foin de fe faire donner par le capitaine du .va liteau un homme connu, et fur lequel on puiife compter. On fait. aulTi fort bien de n'avoir que peu de bagage avec foi fur les Treckfchuytes, non feulement parceque le transport d'une fchuyte dans l'autre eft dispendieux , mais encore parcequ' Ion eft. fouvcnt dans le cas défaire fes malles fort à la hâte, et .de repartir précipitemmeht, ce qui eft àufli enbarraffant que pénible. Au lieu d'avoir plufieurs petits paquets, il faut n'en faire qu'un feul; et en générel un voyageur qui ne loue qu'une place dans le Roef* s'épargne bien des embarras et des fraix, s'il ne prend avec lui qu'un petit porte - manteau, et s'il envoie le refte de Con ba» gage et ce qu'il a de plus lourd t par la voie des paquet-bots qui vont tous les jours d'une ville à l'autre, en l'adrellant à l'auberge où il fe propofe de loger. C'eft une précaution eifentielle fi l'on veut voyager commodément et à peu de frais par la voie des fchuytes. Les aubérgiftes Hollandois paUent pour tris întéreiTés. C'fcft I furtout dans les petites villes furdes routes peu fréquentées, qu'on en fait l'expérience. Ce qu'on peut faire dé taieux mieux c'eft de mangera table d'hère. Il eft rare que l'on fuupe en voyageant en Hollande, et ce repas quand on le commande eft toujours fort cher. Un mot fur le café que l'on boit en Hollande. Le café à la HoIJan-doife v.'cil que de l'eau légèrement teinte de café , et qu'on boit ordinairement fans fucre. 'Une demi-once de café fuïïït pour io à l5 taïfes. Aulfi arrive-1-il fouvent dans les auberges , que l'on demande aux étrangers s'ils veulent boire du bâte à l'Allemande? Dans ce cas il faut avoir foin de déterminer le nombre de tafles que l'on veut avoir avec une demi-once du café. Sans cela on vôiis le fait un peu plus chargé qu'à l'oidi naîre, mais tel cependant qu'aucun étranger ne peut le boire. four montrer combien l'on voyage à meilleur compte par eau, que par terre, je vais donner ici le compte de la doper,fe d'un voyage de Naardtnk Amflerdam et pat terre, et par eau, tel qu'il fe trouve dans le journal d'un voyageur qui avoit deux perfonnes avec lui. I. Par terre. Goulde. Stuvers Trois chevaux de Naardeh jusqu* à -, Amfterdam, diftance de deux mil-v' les d'Allemagne, le cheval à un lloiin par heure t% Au maître des chariots pour boire 6 Au même pour grailler les roues 6 Au voiturier pour boire i ■— Pour les chauffé es, au taux le plus bas i — 14 ui» 19. su Cuid.-i. *. T. 11 P. t Sect. 3. G tlïï. IA HOLLANDE. IL Par E a «. Jusqu' à M u y d e n. Goulue. Stuvtc, Pour le Roef — 12 Pour 3 perfonnes à 6 ftuvcrr par tète — ig Pour 3 coffres et 2 vahTes I 6 Pour le conducteur ou Chaffeur —- "â Au garçon du bâtiment pour porter le bagage au travers du village — £ 3, J « s q u* à A m R e r d a m. Goulde, Stuvee» Pour le ïloef I 4. Pour 3 perfonnes — Ig -Pour le bagage ï Pour le chaffeur « 2 AuxKruyers (porte - faix) pour porter le bagage jusqu'à l'auberge 1 2 7*G. ï6 Stv 7- Iti- VIH. LA K O L L A N D E. 55 Itinéraire dès Routes, t. Route . . u.y.~> . 2. Roule 2. Route de Ctéves n la lîaijt, à Rotterdam et s Helvoetfiuys. Milles. Noms. 1. Nimmege. 2. Wageningen. 3. Utrecht. Alphen.. Milles. 2 2 3 4 24 M. Noms». 4. Leydô. 5. La Haye. 6. Rotterdam*. 7. Helvoetfluys, Obfervations locales. *. V. Nro. 1. 2. Ville petite et jo5e; on y cultive 1s tabac en-, quantité. Le jardin de Roozendaal l'un des plus beaux de la Hollande, eft dans le voiftnage de Wageningen. 3. V. tableau. 4. V. tableau. Pays très-plat; les eaux y font quelquefois plus hautes que le terrain. 5. V. tableau. A 2 milles de la Haye eft Ryswidc. 6. V. tableau Auberge; Au Sweinshocf, ou à La-hure de fangUer, 7. Ce bourg et fon port, eft le rendez-vous des voyageurs, qui paûent en Angletefe ou qui en reviennent. An paqustbot, chez Madu Normand, bonus auberge. 3. Route d* Amfterdam à Munfier* Mllle*. 9 2 Noms. Arnhrim. :. Doesbourg. Ljckhold. Milles. 3 4 NorrtSt Coerfeld. Borken. Munlter. Obier. 31 VIH. LA HOLLANDE. Observations locales. 1. V. Nro. I. 2. Vis - à - vis de la ville, de l'autre bord, il y i le château de J)urenf maifon de chafle du. Stadhouder, 5, V» routes d'Allemagne. 4. Route cPAmfierdam à Etude*. Milles. 5 2 3 4 Noms. 1. Amersfort. Vorthufen. 2. Loo. 3. ZwolU Hardenberg. Millet, 2 lldtphont, A la Haye, a voL Neu- 46 Vin. LA ÏI O L L À N D È. tivre. Néiiefte Reifen diirch die vereiniçten itâederlàndè allemands 'erc. von D. I. L Volkmann-. Leipzig i?S3. G. Forfisr Anfichten vôra Niederrhein, von Bra« bant, Flaiîdern , Holland , England. Berlin 179 r. ( 2 vol. viennent de paroître. ) Ueber die vereinigten Niederlande, Briefe von Grabner, Gotha. 1792. livre» Travellers cornpanion throuh the Netherlands. 12. Éogloik. , Brabz À picturesque tour through Holland, Brabaht etc. by S. Ireland* London 1790. 2 vol. livres Reisboek door de vereenïgde Nederlandfche Pro-dois, vmcien etc. Amlterdarn., LÀ iîilANDE^BRETAGNE ET L'IRLANDE. î. Grandeur. Sol. Denrées. Population Langage. Religion. Gouvernement. Forces de -terre et de mer. Armoiries. Suivant M. Randel, la furface de la grande - Bretagne «t d' Irlande eft de 6,ckG milles qu-arrés d'Al-Crauàcui lemagne, et la population de 9 millions. Mais on peut caiculer avec beaucoup de vraifemblance , que la dernière monte en Angleterre à 8 millions, en F.colfe à i,5oocoo, et en Irlande à 2,000000, c'eft-à-dire> à un total de 12 millions d'habitans. Le climat de 1' Angleterre eft à la vérité plus tempéré en hiver et en été que dans les autres pays qui font fous la même hauteur du pôle, mais il eft humide et très - changeant. L'hiver confifte communément en neige qui ne tient que quelques jours, en pluie et en brouillards. La ciiiaat-terre eft h peu.endurcie par les gelées, qu'on peut labourer tout l'hiver, et que presque dans chaque mois on y enfemence, D'aprè* la théorie de Mayer et le ther- thermomètre des Réaumur les degrés de l'Angleterre ain/i que des isles britanniques en général font Latitude. Hauteur moyenne d» fariation, , thermomètre. 5o° io° ïo° 55 8 rof 6o 6 il Les montagnes du nord et de Y oueft donnent naiilance en Angleterre à plufieurs rivières confid érables telles que la Tnmife, la Saverne, le Mrdway, le Tvent, et V Hmnber. ( En Ecoile le Taij, le Fortheth , la AV/fc, en Irlande le Shàmmon etc. Le Lough Keagh en Irlande,1 eft l'un des plus grands lacs de f Europe}, Ces rivières font unies par difïérens canaux navigables, de forte qu'on peut non feulement pafler de la mer du nord dans celle d'Irlande en traverfant l'Angleterre, mais encore arriver eu bateaux aux endroits principaux du commerce du royaume. Ce qui fuit mérite particulièrement d'être remarqué. Le canal de Eridege ter, commence au milieu de la montagne de charbon de terre à. VVersley- mill, près de Manchefter dans la contrée de Lancafchire; il eft en grande partie fous terre et eft conduit par de grandes routes à travers quelques rivières et vallées. Il porte des bateaux de fix à huit tonneaux et fert à transporter du charbon de terre a Liverpooh Le canal qui réunit la rivière de Trent avec la Meefey eft encore plus grand. On peut de ce canal au moven d'un troifiei'ne à Staffordfchire gagner la rivière de Saverne, qui fe jeté dans le golphe de Criftol. Enfin il y a encore à remarquer le grand canal entre Liverpool et Leeds qui réunit le Humber avec la mer d'Ir- d'Irlande; A l'occafion de l'impôt fur les fenêtres on a compté en Angleterre 6<)0,ooo maifons, fans les butes appellées, cottages . qui nepayoient point cet impôt. 11 y a félon Brakénridge environ 200,000 de ces cabanes et ainli en tout 890,000 maifons. La religion dominante eft leglife Anglicane, the high church, et en Ecoffe l'égïife réformée presbytérienne, mais toutes les autres religions et fectes y font tolérées. La langue angloife eft un mélange de l'ancien Breton, du Latin, du Saxon, du Danois, du Norwégien, du François et de l'Italien. On parle en Angleterre la langue angloife } dans le pays de Galles, l'ancien breton, ou le gai- ns**** lois; et au nord de l'Ecolfe et en Irlande, Verfe, ou l'irlandois. Le bled eft depuis la linduliecle dernier une ^ des premières et des plus profitables productions de l'Angleterre, et confifte en froment, orge, feigle, avoine. Il n'y a point de terre qui porte plus de bled , et de meilleur que l'Angleterre, On compte qu'il y a tout au plus 52 millions d'acres, chacun de 55Go pieds quarrés anglois, et qu'il n'y a qu'un cinquième d'inculte et de dé&rt. La fomme du bled qui fe transporta des 67 ports de l'Angleterre depuis, 746 jusqu'en 1750 monta à 44*4^4*7^cus d'Empire, ou y millions d'écus environ par an : maïs depuis 1766 l'exportation en a été défendue et même l'importation permife,parceque le prix du bled commençoit à excéder la taxe fixée par les loix. Le pain ordinaire en Angle* terre même chez les gens du commun, eft fait de farine de fi ornent et rarement de feigle. L'orge ne s'em» ploie que pour le malt, dont les Anglois bralïent ain/i que du froment leur excellente bière, qu'on transporte ailleurs en grande quantité. M. Pennant vient de don* ner dans Ion livre of London, la lifte des principaux Guid. d. V. T. II. P. I. Sect. a. D l*t*X- bralTeurs du Porter, à Londres. Ils ont braHé depuis 1786 jusqu'en 1787, favoir Whitbread 150,280 barrils. Félix Calvert 101,043. Thrale io5,55g. G. Read o5,5o2. I. Calvert gi,i5o. Hammond 90,8 j2. Le barril eft de 32J gallons le gallon, de 4 quartes* Dans cette fpécifiCation ne font pas notées les bralfe-ries de 60, 5o, 40, J2o, 10,000 barrils par an. Qu'on juge par-là de l'énorme confommatidn de cette bierei La nourriture des beftiaux eft auftï con fi d érable en Angleterre que l'agriculture. Les herbes nourriiTan-tes que l'Angleterre produit, partie parla nature partie par une iiiduftrieufe culture, favori fent infiniment le profit fur les beftiaux. Qn connoit l'excellente viande de boeuf de l'Angleterre. Un boeuf du comté de Lam. cashire pefe fouvent fans les inteftins ni la peau, jusqu'à 1600 livres et fe paye 100 guinées. La ville de Chefter exporte par an 22000 tonneaux de fromage dont 14,000 pafient à Londres. Au commencement de ce fiècle on faifoit monter le nombre des montons en Angleterre à ï2 millions, et depuis cetemps ce nombre a bien plutôt augmenté que diminué. La laine eft (ans contredit la première et la plus importante pro* duction de ce royaume, et fait dès les temps les plus anciens une partie de fa richeife. Déjà au onzième lïecle fous les rois Normands, les impôts furent alfis d'après la quantité de la laine que les habitans polfé-doieni. Ce fut Edouard iv. qui vers le milieu du i£. fiecle fit venir 3,ooo moutons d'Espagne, et qui les fit diftri- diftribuer dans toutes les paroifles, avec ordre de faire accoupler les brebis ordinaires avec les moutons d'Espagne , et de ne tuer de fept ans aucun agneau. On peut affurer avec bien de la vraifemblance, que i,5oo,ooo aines s'occupent continuellement en Angleterre à travailler la laine. On tient en Angleterre trop de chevaux au détriment de l'agriculture. L'amour des chevaux dans ce pays eft très-ancien. Dès le 7e iiecîe on connut en Angleterre lee felles commodes, et. au 10e le roi Athelftan défendit importai ion des chevaux. Les premiers écalons espagnol» ne font venus en Angleterre que dans le il. liecle. Henri VII ordonna qu'il n'y eut point de jumens de menées à l'étalon au def-fous de iA palmes, ce qui améliora coplidéiablement toute la race. Sous le règne d'Elifabeth vint la mode de voitures et des courfes de chevaux. En 1767 un auteur fit monter le nombre des chevaux à 5ou,ooo, en comptant 100,000 feulement pour Londres. Il fort beaucoup de jumens et de chevaux hongres moyennant 5 fchillings de péage, mais ce n'eft qu'en fecret qu'on peut avoir des chevaux entiers. L'Angleterre a aulïi des fruits, mais le vin y vient rarement à maturité. Lefafran pailè pour être le meilleur de 1 Europe. Le houblon eft fans contredit auffi bon que celui de Lohème. L'Angleterre a du Gel marin, fe! de carrière et fel de fource. Le fel anglois connu fous le nom de fel purgatif ne fe tivoit autrefois que des eaux minérales d'Eilèxdans le comté de Surrey- à préfent il ne le fait que par art. Il n'y a point de pays en Europe qui ait en ii grande quantité et d'auifi bel élain que l'Angleterre. C'eft une branche de commerce fi ancienne ^ue les Phénicien! s'en feivoiem déjà. Les carrières d'étain de Comouailles en. rendent annuelle» D 2 nient ment pour 200,000 livres fterlings. On trouve auiTi en Angleterre du cuivre. On en emploie beaucoup pour la fabrication d'autres métaux, comme par exemple le tombac qu'on appelle en Angleterre Pinfchbec, du nom de fon inventeur qui eft mort il y a une di-xaîne d'années. Une immenfe quantité de fer s'y prépare en acier. La ville de Scheffield dans le Yorkshire elt la plus confidérable de celles qui renferme les fabriques de fer et d'acier. C'eft la que fe font la plupart des limes, des couteaux, des cifeaux, des lames, etc. Le nombre des fabricants fe monte à 40,000 qui travaillent fous 600 maîtres. Leur communauté s'appelle the catlers of Hallamfliire et elle a de grands privilèges. M. Hoffel vante le poli et la beauté des ouvrages en acier qui fe fabriquent à Salisbury, furtoutles cifeaux; mais ils font extrêmement chers. La célèbre NellGivyne, paya 00 livres fterling une paire de cifeaux de Salisbury. Le plomb eft une des productions conféquentés de l'Angleterre. Les crayons'anglois dont la matière confifte en une terre fortement mêlée de plomb appellée U^ad, forment une branche particulière de commerce. Les mines, furtoutàBor-îowdale en font h riches, qu'on ne les ouvre que tous les fept ans pour n'en pas trop remplir les marchés, et que la peine de mort eft affligée à ceux qui les ouvriraient avant ce terme. La quantilé du charbon de terre eft immenfe et il ne le cède en bonté qu'à celui d'Lcoife, dont les perfonnes aifées d'Angleterre fe fervent dans les cheminées etc. Le charbon appelle Can-dil - Kohlen eft celui qu'on tourne , qu'on polit et dont on fait de marques pour le jeu, des taflès à thé, des tabatières etc. Il donne en même temps une flamme fi vive que les pauvres gens à Camerfhire et dans d'autres endroits, s'en fervent au heu de lumières pour tra- travailler. Il ne manque pas d'eaux minérales en Angleterre, tant de celles qu'on boit que de celles pour bain. Les plus renommées font à Bath. Les poiifons doivent être mis au nombre des productions les plus utiles et les plus profitables de la grande Bretagne. Si les chefs de l'égïife romaine s'imaginent jamais d'en exempter les membres du maigre, l'Angleterre perdroit pluiieurs initiions fur fon commerce en poiilbns. On trouve suffi en Angleterre de la garance. Les principales denrée» de l'Irlande foui des beftiaux, la pêche, des peaux, du fuif, le beurre, le fromage, le miel, la cire , le fel , le chanvre , des toiles de lin , des planches pour les futailles , de la laine etc. Le principal commerce de l'Irlande coiififte en beftiaux et tout ce qui s'enfuit, comme boeuf*falé, beurre etc. On exporte en été, par femain'e, au moins 8,000 tonneaux de beurre. On fait atiiïï un grand débit au dehors de belles toiles qu'où appelle, Irifes. D'aprêa une lifte faite dernièrement eu Angleterre concernant leà fabriques, 011 voit que la grande Bretagne fabrique tous les ans pour iG,8oo,ooo livres, fterlings de laine, 10,600,000 de cuir, 1,700,000 de lin, 89,000 de chanvre, 65o,ooo de verre, 700,000 de papier, 1,000,000 do porcelaine, 3»35o,ooo de foie, 9(10,000 de coton, 1,650,000 de plomb 1,000,000 de cuivre jaune 8,700,000 de fer, 5,400,000 d'acier etc, et qu'elle occupe à tout ces objets 5,-'3o,o«»o hommes. La grande Bretagne eft coin po fée de deux grandes if les, hunes, dans l'océan feptentrional. La première contient l'Angleterre et l'Ecofle, la féconde l'Irlande. Il faut y ajouter en Europe les isles de Jerfey, Guerne-fey, Alderney < t Sa k, et la ville forte de Gibraltar. L electoiat de Bruul'vvik ne peut être regardé que D 5 foin- comme le patrimoine de la maifon préfentement régnante Le gouvernement eft monarchique et hérédf-Couvw taire tant en faveur des mâles que des femelles. Mais le pouvoir du roi eft borné, à certains égards, par les loix fondamentales du royaume, et par le parlement qui repréfente le corps de la nation. Le parlement eft divifé en deux chambres: i. la chambre haute ou la chimhre des Pairs; elle eft compofée des felgneurs ecdéftaftiques et féculiers, nommés en général Pairs du royaume ou Lords. Us font à préfent au nombre de 260; dont 16 pour 1 Ecolfe. 2. La chambre baffe, qu'on appelle auffi la chambre des communes; c'eft l'af-Temblée des députés des comtés, des villes et des "bourgs; elle eft compofée de 558 membres; 5i5 pour l'Angleterre et 4? pour l'Ecofle. Ces deux chambres délibèrent féparément fur les mêmes affaires et fe communiquent leurs concluions. La pluralité des voix décide, et la fanction du toï eft néceffaire pour la validité d'un acte of portement. Le grand - chancelier préilde à la chambre des pairs, et l'orateur à la chambre des communes. La forme du gouvernement de l'Irlande eft la même; un vice-roi y repréfente la ïWmiiiï. pe.rfonne du monarque. M. Sinclair porta en 1788 les revenus d'état de la grande-Bretagne, à 15,572,971 liv. fterl. et ceux de l'Irlande à plus de 6 millions. Suivant le Budget de M. Pitt du Janvier 1792 les revenus fixes delà grande-Bretagne, année commune font de 16,200,000 liv. fterl. et les dépenfes de i5,8oo,ooo. La lifte civile monte 3900,000 liv. fterl. et celle qu'accorda l'Irlande en 1779, à 336.457 liv. lier!, dont la plus grande partie refte dans ce royaume. Les revenus d'état de la monarchie angloife font actuellement de 26 fois plus forts qu'en 1600. Les Les dettes d'état, à ce qu'on allure, montent à 248 millions liv. fterl. et les intérêts annuels à 9,460,000 liv. fterl. M. Sinclair s'eft donné la peine de calculer les fournies que les étrangers poffedent dans les fonds anglois. Le total monta en 1789 à 24,435,447 liv. fterl. et les intérêts qui pafient chaque année hors du royaume, a 954,123. Dans les fonds de la compagnie des Indes orientales les étrangers font intérefles pour 757,128 liv. fterl. Les forces de terre ne font pas con- Fter" « iidérables en tems de paix, mais on peut y lever des de wcr* armées nombreuses en tems de guerre. L'armée de terre étoit forte en 1792 de 17,600 hommes. Pendant la dernière guerre en Amérique, la glande-Bretagne avoit à fa folde plus de 140,000 troupes réglées. En 1790 la flotte étoit compofée de i54vaifleaux de ligne, de 19 vaifleauxde 5o cannons, de 153 frégates, et de g5 chalouppes de guerre. Tout le monde fait que la marine angloife eft la plus formidable de l'univers. Les armoiries du roi de la grande - Bretagne font Armoiri*s au premier lieu, d'azur à trois fleurs de lis d'or; les armes de France écartelées avec celles d'Angleterre qui font de gueule à 3 lions paflant, gardant en palle d'or. Au fécond, dans une double treilure, contrefleurée de lis d'or un lion rampant de gueule pour l'Ecofle. Au troifieme, d'azur à une.harpe garnie d*e coi"des d'argent pour le royaume d'Irlande. Au quatrième, comme au premier. Ces armoiries ont été arrangées différemment depuis la dernière révolution et l'union; les armes d'Aindetterre et celles d'Ecofle font écarelées en-o femble; on y a ajouté les armes de la maifon de Bruni-wik - Lunebourg , qui font d'azur k un cheval en pleine liberté , d'argent , chargé de la couronne de Charlemagne, à caufe de fa dignité tt'architréforier de D a l'Era 1'Erapïre, le tout environné d'une jarretière, qui eft la marque principale de cet ordre, et par-deifus touÇ un. manteau d'étoffe d'or, doublé d'hermine, orné d'une couronne impériale, et furmonté pour cimier par un lion paiïant, gardant d'or, couronné comme le premier, et une licorne d'argent, qui a pour collier une couronne à laquelle eft attachée une chaîne, palTée entre fes jambes de devant, et retroulfée fur fon dos, d'or. Ce lion et la licorne, font placés fur un compartiment qui eft au delfous, fur la table duquel, on lit la devife du roi de la grande - Bretagne, qui eft: Dieu et mon droit. 2. Poids. roid» dé ^n ^a*fc U^aëe ^U poids - de - troy, pour pefer l'or et «roy« l'argent, les pierre» précieufes, les perles, les grains et le pain. Livre. Onces. Penmjweights Grains. C divt ) t 12 240 5,760 1 20 . 480 1 24 Les apothicaires emploient auiïi le poids - de - troy, mais ils ont quelque chofe de particulier quant aux diyilîons intermédiaires. Ils divifent l'once en huit - drams ou drachmes, la drachme en 3 fcrupules, et le fcrupule e,n 20 grains. C'eft C'eft avec le poids avoir - du - pois qu'on pèfe le aVofrîd* u. mercure, les épiceries. les métaux bas , les fromages, F0*** le fuif, le chanvre, les drogues, la cire etc. Jkh. Ilundrêds. Çuarters- x Ounces. Drams. i 20 80 2,240 35,84o 573440 a 4 112 28,672 a 28 448 7,163 1 16 256 1 16 Les marchands de laine ont auflï leurs efpeces de ^cw' poids particulières. lame' La/l. Saks. tV*ys. Toàs. Stottes. Clarts •» Nai/. Jfo. I 12 24 i56 3i2 624 4,068 1 2 i5 26 52 364 1 i3 SG 1S2 1 2 4 £8 1 2 • 14 1 7 L'origine du poids-de-troy, et du poids avoir-dû - pois, eft rapportée aux grains de ble contenus dans l'épi. , r 5. Mefu- IX. LA GRANDE BRETAGNE 3. Mefures longues, liquides, rondes, Longu*». Divifion des mefures longues. 4* ■ S> MO w4 O co ci-i œ Ci s» 05 Ci CO O Ci -P* O The yard, ou la verge, contient 5 pieds, ou f de l'aune de Paris de forte, que g verges angloifes, font 7 aunes de Paris. Mefu- Q 3 TW*. Pipes ou Pumhion. Hogh* Tierces. Burrâls* Rnudiets. butts. htads. t 2 4 6 8 14 1 Î2 3 4 7 i I* 2 â| 4f t , s 1 j 2 3| 1 »l 1 flf iï X Gallons. Futiles. 25a 604 126 252 84 168 65 126 42 84 M 63 2 Çuafrts. Finis. 1,008 2,0l6 5o4 1,008 556 67a «52 604 168 556 126 252 72 4 8 2 4 Mefures, pour niefurer la bière, ou Vaîe. (s. S, co » CO -Ê» Cl o£ h co ci CM -t> K> 00 Ci H Ci K» 4^ g » 4> Ol Ci C» 10 Ci ï» Cl U Ol CO -J Meut- y Mefures rondes , pour mefùrer les grains,, la fa- Ronde*, rine, le fel, les charbons de terre etc, i- ko *-1 ^ co m OT H 4^ 05 Ci 'J © ° h w C\ to 4>-*» C3 Ci rJ O Ô Ci » la « o O â ta Ci 13 Ci 10 ■+*• co c o 5 Ci i? 'Ox CO CA m 104» oo »t4> CO C\ © o M M i-i Ci >3 s^i ^ o o 4. Mon- M o n n o i e s. compte en Angleterre par pokMriV, livres de 2o fcliiilings, lesquels le divifent en i2 pences - fierlings + ou deniers, chaque pence en deux halfpences, et chaque halfpence en deux Farthings* Le titre de l'or s'y divife en 24 karats , et le ' karat en quatre parties, que l'on nomme auifi grains de fin. 06 grains de fin font égaux à 5,760 grains de poids, et par conféqueht Un grain de fin eft réputé équivalant à *o grains du poids anglois. Le titre de l'argent fe divife en 12?deniers, et chaque denier fe fubdivife en vingtièmes , ou grains de fin. 24.0 grains de fin font conféquemment égaux à 5,260 grains de poids, ainfi un grain de fin équivaut à 24. grains de poids. Efp<*c« Les efpeces d'or font au nombre de cinq; favoir des guinées, des doubles guinées, des pièces de cinq guinées , des demis et des quarts de guinées. Les guinées doivent être fabriquées à la taille de 44] à la livre, poids-de-troy* et leurs divifions à proportion. Leurs empreintes représentent d'un coté l'effigie du Souverain, et de l'autre un écu écartelé des armes d'An-gletterre, d'Ecofle, de France, d'Irlande etc. La gui-née a cours pour 21 Schillings, et les autres pièces d'or à proportion. Ef[i£céces de cuivre font de deux mîtes, favoirj Efp*«»«Jc 1 * cu1ttc. le half - pence , ou demi-denier; et le farthing ou quart de denier. On taille 56 des premiers, et 72 de» v féconds dans une livre de cuivre.. Tableau de quelques villes* BrISTOL. Population. 100,000 habitans, y compris Eriftoi. les fauxbourgs. Edifices remarquables. La bouffe : (c'eft la plus belle de l'Europe, les frais de fa conftruction montoient à 5o,ooo livres fterling) — l'hôtel de pofte: (la pofte rapporte, année commune, 10,000 livres llerling.) — l'hôtel de ville — le Guildhall — la douane — la falle des affemblées : (on lit fur le fronton Curas Citbara tollit.,,) — la halle des marchands la halle des des marchands de vin — 1 'églife cathédrale —- S. Mary Redclift: (Camden la croit la plus belle églife paroif-fiale de l'Angleterre: 011 y trouve un tableau très-renommé du célèbre rlogarih, et le maufolée de l'amiral Penn, père de Guillaume Penn. ) — les églifes Temple - Church, St. Nicolas, St. Etienne, St. James, St. Michel etc. — l'hôpital, Briftol - Infirmary: (on compte 18 hôpitaux à Briftol.) — la place, dite, Queens- Square, avec la ftatue équeftre de Guillaum© III. — le quai le long de l'A von et du Froome — 2a maifon du chevalier Tyndale — la fa île des ipectac-les — l'aqueduc. Collections. Cabinets. La bibliothèque publique de la ville. Promenades. Redclift- parade— Collège - green : (ce lieu paûe pour le plus fain de la ville.) — le parc du chevalier Tyndale — les coteaux de Clifton et de Durdham. (On compare Briftol à Rome, parcequ'ell» eft fituée fur fept collines, comme cette ancienne capitale du monde: le fleuve d'Avon, qui divife la ville en deux parties, refiemble au Tibre dans fa largeur et même clans la couleur de fes eaux. C'eft a Vincents-Kok, que fortent les eaux minérales h célèbres dans toute l'Europe fous le nom des eaux de Briftol; c'eft auifi là, que l'on trouve les diamans de Briftol, et à Cotham-houfe les pierres de Cotham et les Snakefto. nés. On a bâti fur le roc un édifice fuperbe, pour l'agrément des ceux qui prennent les eaux» Loges de F. M, Fountain — Cornftreet — 3 Tons — Collège • green — Old - Crow — Beaufort — Bath - Barge — Bail. Fabriques. Manufactures: D'étoffes de foie et do laine; de térébenthine, de fouffre, de vitriol: des fu- creriea ET LTRLANDE. €$ creries et raffineries confidérables ; i5 verreries: la fabrique de porcefune à Caftelgreen: la fabrique de laiton et de dinatiderie à Warmly, à 5 lieues de Briftol* DUBLIN. Population. 130,000 h. Dublin. Edifices remarquables. Cuvinfitês. le pont d'Fflex ( fa conftruction a coûté 20,000 livres fterlings ) — le pont de la Reine — la place St. Etienne verd ( une des plus grandes qu'il y ait en Kurope, chaque f()ce à 1000 pieds de long, c'eft là où l'on a érigé la ft.ttue de George II. ) — l'égïife de la Trinité ( Le célèbre Prior y eft inhumé) Téglife du chapitre de St Tatrik. (Le docteur Swift y eft inhumé) — Le collège de la Trinité. — La maifon du prévôt — le parlement ( c'eft un des plus beaux ornemens de la ville. On en a gravé le plan en cinq feuilles) — l'hôpital d'accouchement (un des plus beaux batimens de Dublin) l'hôpital St Pairie pour les frénétiques (inftituépar le D.Swift) — la bourfe. — La rue Sacville — la nouvelle douane — la halle des toiles. Fabriques. Manufactures: d'étoffes de foie; de po-plies et tabinets, de chapeaux, très - efiiinés. Loges des Francs - Maçons. La grande loge. Spectacles, Divertiffemens. Les fpectacles fur le théâtre deCrowftreet, et furcelui duSmock- Ally — les concerts dans le jardin de 1 hôpital (trois fois par femaine en été) — Les bals au château tous les mardis en hiver — le jardin de Ranelagh. Cabinets Collections. La bibliothèque de l'univerfi-té — la collection de peintures et la bibliothèque du comte Charlemont. — Les collections de peintures du comte de Moira , de Stuart Esq., de Henri. Esq , du comte Ely, de lady St. George, du général Guife etc. Gu>d. d. V, T. U, ïï. 1. i.tôt. a. E Etab* EtabliJJemens littéraires et utiles. L'univerlité. — La fociété pour l'amélioration de l'agriculture. — Avii. On Te fcrt a Dublin d'une elpèce de cariole qu'on nomme Koddits, et qui comme les fiacres fe tiennent toujours d;ins les rues. — II y a huit gazettes à Dublin. On y a auffi établi une penny-pofte. — Vingts coches ou carolîts publiques en parlent pour fe rendre dans les différentes contrées du royaume. Edim- EDIMBOURG. Population, 85,444 fe- Edifices remarquables. Curiofités. Le pont —■ I« bureau des archives — le cirque — les rues des princes, de George, de lareine (peut-être les plus belles de l'Europe.) — l'hôpital royal: (il y a encore les hôpitaux, des négocians, des filles, des artifans, de la Trinité, de Herriot etc.) — Le palais — la douane — la ftatue et la place de parliament clofe — le* id égli. fes— (la vue du château eft très - agréable. ) Etablijjemens littéraires et utiles. La fociété fpécu-lative; la lociété des antiquaires: la chambre de commerce: le collège ou l'univerfité: le jardin botanique. I Cabinets, Collections, En grand nombre. La bibliothèque, et le- cabinet d'hifh naturelle du collège. Spectacles. Aviufanens. Opéra italien : théâtre an-gloîs: académie de mufique; les affemblées publiques de danfe.. Mélanges. On compte i5 coches ou diligences, qui partent toutes les femaines, d'Edimbourg pour Londres; la diftance eft de 400 milles anglois, et ces coches font ce voyage en 4 jours. Il y a quatre gazettes-publiques à Edimbourg. Les carroffes et chaifes de pofte font renommées ; on en exporte fur - tout pour Pé- ters- tersbourg. On y fait aulTi un grand commerce des toiles. LONDRES. Population, Quelques-uns la portent Londr«»» à 900,000; d'autres à 1000,000 h. Ce dernier calcul pa-roît le plus vraifemblable» Edifices remarquables. Curioftès. (Avant l'incendie rnemorable de 1666 Londres contenait dans l'enceinte de fes murs environ 15,000 maifons, couvrant un ter-rein de 3165 pieds de circonférence. Ce gouffre maje-ftueux a actuellement englouti la viHe de Weftminfter, le bourg de Sou'hwark, et 46 villages. Dans quelques années la plupart des villages avoilinantes fera églament englobé, car toutes les avenues qui y couduifent, fe bordent annuellement de maifons, qui formeront avec le tems de rues régulières. L'accroiGfement que la circonférence de Londres a reçu dans le cours de 120 ans, eu. de 33 milles ou 11 lieues.) I. La cité, ou Londres, (divifée en 2; wards ou quartiers.) Le pont de Londres — les machines hydrauliques proche du pont — le monument (cette col-lonne s'élève à la hauteur de 202 pieds, fur 15 de diamètre. En dedans on a pratiqué un grand efcalier de marbre noir formé de 046 marches. L'incendie de 1666 dévora 400 rues, 13,200 maifons, la cathédrale de Sf, Paul et 89 églifes paroiifiales )— Fifhinonger's hall—1 la tour, ou le Towr: (il faut fe munir d'une petite brochure, qui porte le titre. Itijlorical defcriplion of the Tower of London an dits curiofites.) — la douane — Trinity - alms - houfe — la bourfeau bled —la halle des drapiers— l'égïife de Dunftan. (c'eft un chef - d'oeuvre île gothique moderne, fur-tout fon clocher, haut de £ % 125 Londres. 125 pieds) — l'hôtel de la compagnie des Indes — le Leadenhall warket (le marché le plus confidérable qu'on connoifTe en Europe pour les provifions de bouche) — l'hôtel des poftes—l'hôtel de la compagnie d'Hudfon — l'égïife de S. Mary - Wollnoth— Royal Exchange ou la bourferoyale: (détruit par l'incendie de 1666 l'édificequi fubfifte aujourdhui, fût bâti immédiatement après, et coûta à la cité 80,000 livres fterlings. Les marchands s'y affembïent entre 12 et 3 heures) — Sun - Fire-Ofïïce — la taverne de Londres — le bureau de l'ex-cife (bel édifice, conftruit en briques. ) — l'égïife de St. Hélène ( où eft le tombeau de François Bancioft qui fit placer dans fon cercueil une vitre au delfus de la tête) bank of England. (le deifous eft le plus précieux; ce font des fouterrains extrêmement vaftes, dont les murs font d'une force extraordinaire, et toutes les por» tes en fer; c'eft la qu'eft dépofé l'or, tant monnoyé qu'en lingots. Le total du nombre des employés au fervice de la banque, monte à 140 perfonnes) — l'hôtel de la compagnie de la mer de Sud — fhôpital de Bedlam — Biankwell — hall : ( le plus grand magahn qui exifte en Europe, pour draps et étoffes de laine.) Sion collège l'égïife de St. Giles: ( Mihon y eft enterré; ni monument ni infeription quelconque orne fon tombeau.) — Guildhall, ou l'hôtel de vile — Man» fion-houfe, hôtel du Lord-Maire — London-Stone; (fimple pierre dans les murs de l'égïife St. Swithias; déjà du tems d'Athelftan, elle étoit renommée par fon antiquité) — l'égïife de St. Ftienne : (le plus beau morceau d'architecture à Londres; il eft du même architecte que 6t. Paul, c'eft à dire de Sir Chriftophe Wren ) — l'égïife de Ste. Marie le Bow : ( ouvrage du même architecte; fon clocher fait plailir aux connoif- feurs feurs — Goldfinith - hall — Doctors Gommons — la Londre*. cathédrale de St. Patd : ( les fiais de la conftruction Montaient à 736,762 livres fterlings. Les étrangers qui vifîtent cette églife reçoivent des mains des prépofés à la garde, la lifte et la description imprimée des curiofi-tés à voir. Le prix des gratifications eft fixé et marqué / au défais des portes ; deux pences, 4 pences etc. Le tout ne monte qu'à deux fhellings. Dimenfions les églifes de St. Paul à Londres, et de St. Pierre à Rome. St Paul. St. Pierre. Longueur intérieure 4C9 p. 5^5 p. Longueur de la croifée 335 464. Largeur de la nef 169 g2 y compris les fans les chapelles. chapelles. Hauteur totale. 019 408 Les perfonnes qui défirent à voir la coupole de St. Paul de près, le peuvent en fe faifant conduire; elles arriveront à la galerie de fer, qui eft au pied de la lanterne, et jouiiont de cet endroit, du coup d'oeil le plus étendu et le plus varié: niais tout le monde ne peut pas fe donner ce plaifir , car des 534. marches qu'il faut monter pour y arriver, il n'y en a que î6'o de faciles; le refte demande un peu de courage, en forte que bien de perfonnes fe contentent de gagner la première galerie) — Chrift's hospital — le collège de médecins — Apothecanes - hall — l'égïife Blaok-friars: (on pofa les fondemens en i?63 ; fa longuer eft ie 995 pieds. — St, Bartholomevv - hôpital — Seifions-£ 3 houfe Xondrei. hoofe — Fleet - market et la prifon de Fleet. — Eri-dewell- Hofpital: ( les affaires de cet établiffemenr font fous la direction de 5*oo gouverneurs, à la tète desquels eft toujours le Lord-Maire— Temple-bar (c'eft fur la plaie- forme de cette porte, que l'on expofe ordinairement les tètes des criminels d état.)— le temple: — the 6 Clrrc' eft celui de M. M. Jeffery et Gray. ' ondres. Les réglemens de police font excellens tant pour ce qui concerne la propreté, que pour laclnrté des rues pendant la nuit; les fecours en cas d'incendies, qui font presque journaliers à Londres et qu'on ignore dans les difFérens quartiers de la ville, jusqu'à ce que les gazettes l'annoncent quelques heures après ; la célérité avec laquelle les voleurs et lçs malfaiteurs font faifis, et la manière dont on les tient en état d'arrefta-tion. Cependant malgré les moyens publics et fecrets que la police de Londres employé pour prévenir les délits, elle n'a pas encore pu parvenir à un certain degré de perfection. On fe convaincra de cette vérité d'après ce que j'ai déjà dit plus haut des moeurs qui régnent dans cette ville, et on peut aifément fe reprefenter combien I3 réduction trouve de facilité, dans une ville auffi peuplée, pour tendre des pièges à l'innocence. Les bateliers des ports de la Tamife qui panent ceux qui veulent traverfcr la rivière, font fournis aux mêmes loix pour leur falaire, que les cochers de place et les porteurs de chaife. Il y a une chambre d'alTurance pour toutes les-maifons incendiées, ou qui fouffrent d'autres accidents. La mauvaife habitude qu'ont la plupart les Anglois dans les marchés qu'ils pailentavec les architectes, lors^ qu'ils font bâtir une mnifon , d'exiger qu'elle doit, fur leur réfponfabilité, durer un certain nombre d'années* eft caufe qu'il s'écroule plus de maifons à Londres qu'ailleurs. A l'aide de la petite pofte, ( penny -poft) on peut faire tenir journellement des lettres dans tous les quartiers de la ville et dans les environs, moyennant une foible rétribution. De même il y a des gens prépofés qui \ qui pour peu de chofe viennent dans Jes maifons prén- Londres, dre les lettres, pour les porter au bureau général des poftes. Un règlement très - louable, eft celui qui défend d'enterrer un mort avant qu'on en ait fait faire lavifite, pour fe convaincre qu'il n'eft pas mort de mort vio-lente; dans le cas où il y aurait quelque indice contraire, on envoyé chercher le Coroner, homme de loi, qui eft obligé de faire un examen plus exact, pour con-ftater le fait. Que dans une ville telle que Londres on puilTe fe procurer promptement tout ce qu'on peut délirer,-tant pour ce qui eft nécelTaire à la vie, que pour ce qui eft utile et agréable, c'eft ce dont chacun doit être convaincu. L'esprit y trouve tous les jours d'excellcns fujets de Satisfaction ; une cour, des miniftres de toutes les priffances de l'Europe; le parlement, des trf-bunaux, des militaires , des coimnerçans, une ville qui peut être confédérée comme un port de mer; une académie des feiences et des arts; tous les divertiffe-mens polTibles: Une^ville où quiconque aime le travai' ne manque pas d'occupation. N'a-t on pas raifon de dire que Londres renferme tout ce qu'on peut délirer ? Il n'y a que la cherté des vivres, et Souvent l'éloigne-inent de l'endroit où vous logez, à celui où demeurent les perfonnes à qui vous êtes adreflés, qui en rend le féjouT pénible. Ce font les belles payfannes d'Italie qui font les chapeaux de paille de ris que les* charmantes ■Angloifes aiment tant à porter. En revanche on fait en Angleterre les chapeaux des Cardinaux. Ce troc de chapeaux eft allez joli , mais il y a cette différence qu on envoit annuellement trente mille chapeaux en AngieLerre, au lieu que l'Italie n'en reçoit que quelques- F 4 ' dou- 88 - Iï. LA GRANDE BRETAGNE douzaines. Mais l'Angleterre a aufil plus de jolis vifa-ges à garantir des rayons du foleil, que Rome n'a de cardinaux à créer. • Jxforrf. OXFORD. Edifices remarquables. Çuriofitès. Le pont de la P.Iadelaine. — l'églife de tous les faints. — f églife St, Pierre. — l'égïife St. Jean, -r? l'églife St. Marie. — The public fphools. — Le théâtre de Sheîdon* — Le mufeum d'Afhmol, — L'imprimerie de Clarendon.— La bibliothèque de RadçlilFe.— L'hôpital-—- L'obfervatoire. -r- Le jardin botanique. — Les vingt collèges. -— F.tablijjement littéraires. L'univerflte (Le collège de Balliol eft des plus anciens, il étoit deja fondé en 1263-) Cabinets. Collections. La galerie des peintures, avec les collections délivres, manuferits et monnpies de Tanner et de Will. — La bibliothèque de l'univer-Cté ou de Bodlejun. -r- Les marbres d'Arondel. — Le cabinet d'antiquités de Foinfred. — Le mufée du chevalier Ashmol. — La bibliothèque de Radcliffe. Mélanges. On voit à peu de diftance d'Oxford dans le village de Godstow, les ruines d'un ancien couvent de religieufes, où vécut et mourut la belle Rofe-monde; on trouve encore dans l'égïife quelques relies de fon monument et de l'infcription. Woodftook eft: auffi à quatre milles d'Oxford, de même que le célèbre palais de Blenhcim - houfe, qui fut bâti en l'honneur de la victoire, que le duc de Marlborough rapporta à Blenhehn ou Hochftadt; ce grand capitaine y eft inhumé. Livre qui peutfervir de guide. New pocket • corn-panion for Oxford. 6. Etat " r6: Etat des pôftes. Notes inftmctives, et remarques qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. On paiTe ordinairement en Angleterre avec le paquet, bot; le trajet fur les vaiifeaux marchands eft long, incertain , et accompagné de beaucoup d'incommodités. Gn s'embarque on en Hollande à Helvoetsluys, ou en France à Calais et k Dieppe , ou dans les Pays - bas autrichiens à Ofiende. Les voyageurs allemands prennent ordinairement la route de Hollande, et font le trajet d'Helvoetsluys à Harwich. La plus grand avantage qu'il y a à s'embarquer fur ces paquet-bots du roi qui vont et viennent de Hollande en Anglettere, c'eft qu'ils font extrêmement fùrs. Ils font très-bons voiliers; l'équipage eft nombreux, et les matelots ont acquis par une longue habitude une ft grande connoiiTance de la mer dans cette traverfée , que toute idée de danger feroit déraisonnable. Depuis un fiecle aucun de ces batimens n'a péri, quoiqu'il y en ait quatre par femaine qui partent et reviennent, ce qui prouve combien les voyages parv mer font peu dangereux » lorsque les vaiifeaux et l'équipage font tels qu'ils doivent être. On prend à Helr uoetsluys et à Iiavwich chez le rendent anglois un paife-port du roi qui coûte 7 florins et 12 ftuvers, ou environ 12 fhellings, et la moitié pour un domeftique. Sans cela, on n'eft point infcrit fur la lifte des paffa-gers, et arrivé en Angleterre on ne vous Iaiffe point de-fcendre à terre. Il faut avoir la même précaution lors- F 5 que que l'on veut repartir. Gourme rien ne peut fortir du royaume fans paiTe - port, il faut s'en pourvoir à Londres. On ne vous le délivre pas à moins de 5 guinées; c'eft la taxe fixée par une ordonnance du roi. Comme ce prix eft excefïïf, on Fait bien de fe mettre plufieurs enfemble, et de ne prendre qu'un feul pafle-port, car quatre perfonnes qui s'y font infcrire ne payent pas plus qu'une feule. Si l'on fait à Londres des achats dans certaines fabriques angloifes, on fe fait donner un certificat de traite, au moyen, de quoi l'on obtient un rabais fur les droits d'exportation. C'eft la raifon pour laquelle les marchandifes angloifes ne font gueres plus chères dans l'étranger, qu'à Londres même. Le pafle-port eft tout ce que l'on paye pour le fret, et l'on n'a rien de plus à débourfer, fi l'on veut rc-fier fur le tillac ou dans l'entre-pont avec les matelots; mais il l'on veut avoir une chambre et un lit dans la chambra de poupe Lia cahute du capitaine'): il en coûte une gui-née. Du refte c'eft une grande,commoditéfur-tout quand on a le mal de rner que d'avoir fon iit à foi. Dans les paquet-bots anglois les deux chambres et les deux cabinets contiennent ordinairement 26 lits pour les paffagers , qui ont foin de marquer chacun le leur. Tout eft de la plus grande propreté. La chambre de devant eft joliment boifée, et décorée de miroirs et de bras. Les lits placés dans les côtés fur deux files, l'une au deffus de l'autre, comme deux rangs de loges, font pourvus de tout ce qui eft néceffaire. Bons matelats, courtes-pointes blanches, jolis couffins , rideaux propres , tout, jusqu'au vafe de nuit de porcelaine an-gloife, s'y trouve réuni pourla commodité des paffagers. Lorsqu'on veut fe coucher, on ôte la planche qui ferme ces loges par devant, mais les matelots ont foin de :.ap c-1 ia la remelre pour empêcher qu'on ne tombe. Une per-fonne y eft couchée commodément; on peîi^îftième au befoin s'y mettre fur fon féaui. : en ■ gérerai tout cela eft fort bien arrangé. Les vivres font chers aux deux endroits où l'on s'embarque. Il eft vrai que ceux qui ont le mal de mer n'ont gueres envie de manger j et c'eft un profit pour le Stewart, ou garçon de la cahute; car toutes les provifions qu'on a achetées pour la traverfée lui refient, et il reçoit en outre un crown pour fa peine, On ne peut pas (aire ce trajet qui eft d'environ 2g milles d'Allemagne, à moins de 3 louis-d'or vieux. On ne paye rien pour une feule malle; c'eft autre choie fi l'on en a plufieurs. Quelques perfonnes donnent un demi-crown aux matelots, mais on peut s'en difpenfer. Comme le mal de mer ôte l'appétit, on confeille à ceux qui veulent voyager économiquement , de ne pas fe mettre en frais de pro-vifions. Quelque peu de thé, du fucre, et des citrons, c'eft tout ce qu'il en faut pour la traverfée. Le paquet-bot part tous les mercredis et les famedis. Par un bon vent, on fait le trajet dans 20, 36, ou 4*3 heures, mais fi le vent eft contraire, il faut quelques fois jusqu'à trois jours. De Harwich à Londres il y a 74 milles d'Angleterre. Le départ du coche fuit de près l'arrivée du paquet- bot. On eft fort bien à Harwich à l'hôtellerie des 3 gobelets. Les 74 milles d'Angleterre font partagés en 5 poftes; Manningstren 12 M, CoU chefter 10; Withatn 14; Ingateftone 14; Ronneford 12; Lonrfm 12; La pofte ne vous conduit dans la ville que jusqu'à l'endroit où l'on commence à trouver des fiacres. C'eft là qu'on change fa chaii'e de pofte contre un carroffe de remife, et l'on prend le premier qui fe pré- preferne fans faire d'accord ; car le prix eft fixe1 par la police. La féconde route pour palfer en Angleterre, eft celle de Calais à Douvres que l'on prend quand on vient par la France. La largeur du dérroit Suivant Caffini eft de 22,100 toifes, fuivant le générai Le Roi, de 2;Jm. d'Angleterre, que Ton fait par un bon vent en 3, 4. ou -5 heures. Ordinairement c'eft l'affaire de •6 à 8 heures, Souvent cependant on eft obligé de tenir la mer pendant 12 heures de fuite, et I. I. Rouf-feau, mît 14 jours à faire ce trajet, parcequ'il fût îvatlu de la tempête. On met moins de temps à palier j milles d'Angleterre; on l'appelle ordinairement le piftolet de poche de la reine EKfabeth. Les éiats d'Utrecht en firent pré-fent à cette reine. Le connétable du château eft ob-1 ligé de prêter ferment de fidélité vers les ruines de Bredenftone ou Davilsdrop, vieille tour ainli nommée à caufe de la folidité de fon ciment. Du haut de ce rocher et d'un autre de la même espèce qui n'eft pas éloigné, on jouit d'une vue magnifi-pie. Elle donne fur les cotes de France qui ne font qu'à quelques milles, et fur le canal où l'on découvre presque toujours quelques vaiifeaux. Il y croit beaucoup de fenouil de mer que l'on fait faler pour l'envoyer à Londres. Une troifième route que les voyageurs qui viennent de France prennent depuis quelques années de préférence, eft celle de Dieppe à Brighthelmstore. La traverfée eft un peu plus longue que depuis Calais; mais en revanche on abrège confidérablement le chemin de Paris jusqu'à la mer, et de la mer jusques à Londres. Dans le feptième volume de la collection allemande des petits voyages on trouve une charmante defcription de cette dernière route. ,, Qu'on la faife, dit le voyageur, à la fin de mois d'Août, ou dans les premiers jours de Septembre, vers le coucher du fo-leil, l'efprit calme et fans aucune penfée qui le préoccupe; qu'on remarque cette foule d'hommes, de femmes , d'enfans qui. alfis devant leur porte et s'y délaf-fant des travaux du jour, offrent aux paffans et à leurs connoiffances de la bierre, du punch, et des gâteaux, tandis tandis qu'un cercle bruyant de matelots rit et folâtre arec les voyageurs qui remploient une demi douzaine de coches; qu'on joigne à ce tableau champêtre un fonds richement décoré de peupliers , d'arbres fruitiers, de maifons de campagne, derrière lesquelles s'élèvent les clochers innombrables d'une ville immenfe; ajoutez y cette quantité de cabriolets, aulïi élégants que légers, de chevaux dont rien n'égale la viteife , de jeunes-gens fort proprement habillés, et d'amazones dont le casquet de gaze ne laifle iippercevoir que la blancheur de leur peau et l'air de modeftie qui les diftin-gue, et l'on conviendra que dans tout l'univers il n'y a point de route plus variée, plus belle et plus pittoresque que celle qui va de Evighthelmstone à Loti' dres. " Une quatrième route pour aller en Angleterre eft celle d'OJiende, Elle eft allez fréquentée, furtout depuis* les troubles occahonnés en France par la révolution. Le paquet-bot fait 2 fois par femaine le trajet d'OJlende-d harwich, et prend les voyageurs et les lettres d'Allemagne. Si le vent eft favorable, la traverfée fe fait dans l'espace d'environ 20 heures; on eftime la diftance de i5 à 20 milles d'Allemagne. On peut aiuTi aller en droiture de Hambourg à Londres, parceque depuis le mois de Mars jusqu'en Octobre, il part allez fréquemment des vaifleaux pour l'Angleterre; ils font ordinairement huit jours en mer. On paye pour une place dans la chambre de poupe et pour la nourriture, 5 à 4 guineés. En arrivant en Angleterre, on eft vifké avec affez de rigueur par les commis de la douane. 11 faut avoir foin de ne rien avoir de neuf en fait de linge et d'habits. Tour ce qui eft des paquets et des lettres cache- cachetées j fi l'on vous en trouve, on vous les ôte et on les met à la pofte. En général toute perfonne qui fait un féjour en Angleterre doit recommender à lés correfpondans de ne point écrire fous enveloppe ; fans cela-, au lieu d'un fhelling, une lettre eri coûte deux. Vn voyageur fait un portrait fort avantageux des Cttt-tom - officiers, ou officiers de la douane. ,j Je les trouvai, dit* ils, beaucoup plus polis que je ne l'avais imaginé, et je fouhaiterois fort que dans les autres pays ces melfieurs fuffent auf fi traita bies qu'en Angleterre. J'avois entendu dire qu'ils vifitoient jusquesaux poches. II eft vrai qu'ils ont ordre de le faire, mais ce n'eft qu'une pure formalité; ils fe contentent de palier légèrement la main fur votre habit depuis les épaules jusques en bas, et c'eft ce qu'on appelle vifiter les poches. On paye une demi-guinée pour la vifite des malles. •* La manière la plus coùteufe de voyager en Angleterre, c'eft d'aller en chaife de pofte. Ce font des voitures légères i à deux places > fuspendues fur des refTorts, avec des portières à glaces, de manière qu'on y eft à l'abri de la pouffière et de la pluie. On paya autrefois pour deux chevaux lix pences par mille d'Angleterre, et par conféquent oo pencea pour 5 milles d'Angleterre ou un mille d'Allemagnet mais depuis la nouvelle taxe établie par lord North, ce priïç eft de 55 pences; ce qui fait environ un écu de convention d'Allemagne ou 5 livres 5 fols de France. On paye le double pour la chaife. 11 faut remarquer qu'il n'y a point en Angleterre de maitre de pofte pro* prement dit. On lit fur l'enfeigne de chaque au* berge ces mots: Neat pojî-chaifes to lettj jolies chaifes de poftes à louer. On s'adreile donc à l'endroit où l'on Inppofe que font les meilleures chaifes et les meilleurs ET LTRLANDE. 97 leurs chevaux , et pour peu que l'on connaiffo la route il n'elt pas difficile d'être bien fervi. Mais fi vous êtes étranger, le poftillon vous conduit toujours chez l'hôte qui eft fon ami, ou celui de fon maître. Au refte il fuffit de leur dire qu'on veut aller ailleurs; ils obéif-fent fans répliquer. Cette concurrence entre les aubergines eft très-avantageufe aux voyageurs. Ceux dont les poftillons conduifent mal, ou font groifiers, ou exigent plus qu'on ne teur donne communément ne peuvent manquer de perdre bientôt leurs pratiques. Ordinairement ils recommandent à leurs portillons d'aller grand train; auiiï fait-on quelquefois jusqu'à 8 milles d'Angleterre ou environ 5 lieues de France par heure. Eft on arrivé au lieu du relais, l'aubergifte n'a point l'air de croire que l'on veuille manger quelque chofe chez lui, au contraire fi l'on n'entre pas exprès dans la maifon pour fe faiie donner quelque chofe, il fait tout de fuite mettre les chevaux et attacher les malles. Si l'on en a beaucoup avec foi, on fe trouve fort embarraifé, car les chaifes de pofte ne font pas dis-pofées de manière à les placer. Il n'y a pas même de place pour un domeltique, ni de fiége pour le cocher; il faut donc faire aller fon domeftique à cheval ou par le coche. Pour ce qui eft du payement des poftillons, il n'y a rien de fixe. ,,Je leur ai donné, dit le profelfenr TJufch, peut - être plus qu'ils ne reçoivent communément, quoique toujours moins que ce qu'on eft obligé de donner en Allemagne aux poftillons qui ne font jamais contens, et j'ai toujours vu fur leur vifage l'air de la Satisfaction et de la reconnaiiTance. " Ces chaifes, dit un autre voyageur allemand, font fi belles qu'avec quelques légers changemens on pourroit en faire chez nous des canulles de gala. Ce font en même Cuid.d. V.T.U.P. I.Soct.a. G tems tems les voitures les plus commodes que l'on pm'fïe imaginer. Le corps du carrofie eft petit, fermé de portières à glaces, joliment drapé, et ayant un fond très-large. Il pofe fur un train d'une fcructure légère, à quatre roues, ayant au lieu d'un timon ordinaire, une limonière qui n'eft point placé comme chez nous au milieu du train de devant, mais fur le coté droit, et où l'on n'atele que le cheval de main. Dès-que la chaife eft arrivée devant la porte de l'auberge ou dans la cour, on en fort une autre de la rcmifej tous les gens de l'auberge font en mouvement ; tandis que l'un ôte les paquets de la chaife d'où vous venez de defcendre, el les place fur celle où vous allez monter, un autre atele le cheval de main. Vous n'avez pas encore payé la pofte, que vous voyez arriver à cheval votre nouveau poftillon, jeune homme de 16 à 18 ausi en cheveux courts, chapeau rond, petite jaquette, jolies bottes, et éperons brillans. Son camarade atele auifitot le cheval de felle avec des traits vous partez, et pour tant de diligence et de zèle, vous ne payez rien. On ne vous demande rien pour graif-fer lep roues, rien pour attacher les paquets; vous donnez feulement quelques pences au valet d'écurie. En un mot on ne connoit aucune de ces dénominations, au moyen desquelles dans les autres pays on rançonne les voyageurs. Une fois en route, point de corde qui caffe, point d'ahTieu qui Te rompe, point de dis-pxite à qui fe détournera pour faire place,'point de halte devant les tavernes à bière ou à eau de vie, point de poftillon qui mette pied à terre etc: vous allez toujours du même train, et vous-êtes fur de faire par heure au moins 5 ou 6 milles d'Angleterre. Le? Les poftes publiques, fi l'on peut leur, donner ce nom, font les diligences et les coches, ftage-coaches. Les premières ne différent des chaifes de pofte qu'en ceci; c'eft qu'outre les deux places du fond, il y en a encore une troifième fur le devant. Elles font atelées de deux chevaux que l'on coudait du haut du liège. On paye pour une place 3 pences par mille d'Angle--terre, ce qui fait environ un demi-florin par mille d'Allemagne, et à-peu-près i5 fols par lieue de France. Vous ne payez rien.pour vos bardes, à moins qu'elle* ne pèlent plus de livre?, et même fi l'excédent n'eft pas confidérable, il n'entre point en ligne de compte. Les coches font li grands et fi lourds, que fur d'autres routes que celles d'Angleterre, huit chevaux fulfi-roient à peine pour les mettre en mouvement, vu le grand nombre de perfonnes dont ils font chargés. Cependant quatre chevaux les tirent fans peine. Dan* la chaife même il y a deux lièges (infide) fort larges, et place pour 6 perfonnes; mais il y en a bien autant qui fe logent fur l'impériale (outf.Je) qui eft entourée pour cela d'une efpèce de giiile en fer. Sur le fiége il y a place pour deux perfones avec le cocher, et derrière eft une efpèce de corbeille où l'on met les paquets,"et qui peut au hefoin fournir encore quelques places. Auili n'eft-il pas rare de voir arriver à Londres jusqu'à i(> perfonnes dans un même coche. Une place dans ces voitures publiques coûte 2 pences par mille. Celui qui fe fait inferire le premier a de droit l'une des places du coin dans le fond. Une quatrième efpèce de voiture publique eft celle qu'on nomme coche de pofte, Pofi-coache. Ce font des voitures à /f places , mais où l'on ne prend per-l'onue ni lur l'impériale ni fur le liège, ni dans la cor- G a beille. beille. Le prix eft le même que pour les diligences et l'on n'a que deux chevaux. Voici ce qu'il en coûte pour aller par le coche de Londres, à quelques uns des principaux endroits du royaume. De Londres à Hamptoncourt £f fhellings. à Windfor 4 à Oxford et Cambridge 10 à Douvres 18 u liai h fl5 à Epfom 3 Tout le inonde fait que les auberges font excellentes en Angleterre ; que l'ordre et la propreté y régnent par tout; mais ce qu'on ne croit pas, c'eft que l'on peut y manger à très-bon compte. En entrant dans l'auberge on fe fait donner le bill offare, c'eft à. dire le menu , ou la carte de la cuifine; on y voit ce que l'hôte a à donner pour ce jour - là et ce qui s'apprête effectivement dans la cuifine avec le prix. On peut ainfi faire fon compte d'avance. Au refte on vous donne toujours par écrit le compte de votre dé-penfe, lors même que vous n'auriez pris qu'un déjeûner. Le long des grandes routes on ne vous paife rien en compte pour la chambre, les lits, quoique ces lits foient très - bons, et qu'on vous fourniffe un bonnet de nuit et des pantouffles. Seulement vous donnez quelque chofe à la fervante du logis qui fournit ces articles, auffi bien que le linge et les draps. Il eft vrai que lorsque vous faites donner à manger, fans rien fpécifier, il vous en coûte quelque chofe de plus. C'eft ce bas prix de la nourriture joint à l'extrême vi- teflé teiïe avec laquelle on voyage, quelque voiture que l'on prenne, qui rend les voyages en Angleterre moins difpendieux qu'en Allemagne. C'eft ainli qu'il n'en a coûté au proSelleur Bufch que 5 guinées pour aller par la diligence de Liverpool à Londres, en y comprenant la nourriture. C'eft cependant un chemin de £01 milles d'Angleterre, qu'il a fait en 2 jours et demi. Pour ce qui eft de l'attirail de voyage et du linge qtte l'on peut faire laver dans chaque petite ville, pour peu qu'oM s'y arrête, il faut avoir la précaution de s'acheter une valile dans les magalins où l'on en trouve de toutes faites, parce qu'on les prend fur les voitures publiques fans les peler. — 11 n'y a point de pays où un voyageur puijfe auifi aifément fe palier île domeftique qu'en Angleterre. Il n'eft pas nécelfaire non plus de fe mettre en Sraix d'habillemens. Avec un Seul habit, pourvu qu'il soit propre , vous pouvez vous montrer dans un même endroit auiïi long - tems que vous êies appelle à y Séjourner, fans qu'on ait pour cela moins de confidération pour vous. Les voleurs de grands chemins ne font point anlfi à craindre.en Angleterre qu'on le dit communément. Cependant il eft de la prudence de mettre à part quelque peu d'argent, 2 ou 3 guinées par exemple, dans le cas d'une vifite imprévue de quelqu'un de ces meifieurs, qui du refte ne dévalifent jamais les voyageurs. Il eft rare quejles Anglois cherchent à s'en défaire d'une autre manière, en fe mettent en état de defenfe contre eux. Dans Londres et aux environs les deux momens de la journée où l'on doit être lo plus fur fes gardes contre les voleurs, font le point du jour et le crépufcule. G 3 Puis- Puisque nous avons amené notre voyageur à Londres , donnons lui quelques mftructions relativement au féjour qu'il fe propofe de faire dans cette ville. Avant tout U faut remarquer qu'on n'y refte point dans les auberges; on lo.ue une chambre par femaine ou par mois. Il y a plufieurs maifons particulières avec des écriteaux qui annoncent des chambres à louer. Le prix des loyers diffère fuivant l'emplacement, l'ameublement et la grandeur des appartenions. Une mauraife chambre garnie avec un cabinet à coucher, ne fe loue guères au deflous d'une demi-guinée par femaine; mais au premier et au fécond étage des maifons qui ont quelque apparence, On paye pour le même nombre de pièces, une gainée et demie. On cherche alfez ordinairement à fe loger dans la partie de l'oueft et dans le voifmage de la cour; mais la ville eft fi grande qu'il vaut mieux pour la commodité donner la préférence au centre. Si l'on eft à Londres pour des affaires de commerce, il faut avoir foin de fe procurer un logement dans le voifi-nage de la bourfe. Les fiacres que l'on trouve partout dans les rues font d'une grande commodité, et pour un fhclling vous pouvez faire jusqu'à un mille d'Angleterre. Pour un mille et demi vous payez 18 pences et ainii à proportion; pour 12 heures c'eft une demi-livre fterling. Il faut bien remarquer le numéro qui eft écrit fur la portière, au cas que l'on ait quelque plainte à porter contre le fiacre. L'on n'a pas à Londres de table d'hôte, comme en France et en Suifle, excepté pourtant dans le voifi-nagede la bourfe où l'on en trouve dans des auberges tenues par des Allemands ou des François. On ne fe met à table qu'à 5 heures et On trouve à toutes les les heures du jour quelque chofe à manger dans les cafés; on peut aufTi aller dîner clans les tavernes et les hôtels. „ En général, dit le docteur Bahrd , le féjour de Londres eft fi coûteux qu'on y dépenfe les ducats et même les louis, comme les écus en Allemagne. Il m'en coûtoit, par exemple 5 pences ou environ un gros et d'Allemagne par jour, pour faire décrotter mes fouliers; car ce n'eft point la Servante du lo^is qui fait cela; et en général aucun domeftique en Angleterre ne décrotte les fonliers de fon maitre; mais il y a des gens qui vont de maifon en maifon faire le métier de décrotteurs. " Chaque voyageur en Angleterre doit fe pourvoir " d'un almariach d'état et the royal calendav etc. Il paroit toutes les années et coûte deux fhellings. Il faut avoir foin en arrivant en Angleterre de prendre le coftume anglois. C'eft une précaution qui vous épargne bien des désagrémens. Aucune femme par exemple, ne doit fortir fans chapeau. „Ainu» dit madame la Roche, le pays où règne la plus grande liberté, dans la façon de penfer, la croyance et les moeurs, eft en même tems celui où à certains égards on eft le plus efclave de la coutume. " O4 7. Iti- »83o thalers. Le trône de Danemarck eft héréditaire depuis Couver- _ , , , , ruinent. 1G60. Les femmes luccedent au défaut des héritiers mâles. Le pouvoir monarchique y eft illimité. Le. Danemarck eft p;:nagé en diocèfes et préfectures, et poffede encore outre V slande et l'isle de Faroé le du-Bcligion. ché de Holfiein. La religion luthérienne eft la dominante, néanmoins les autres religions y jouiftent du Langage. ^ure exercice de leur culte. Les deux langues qui y font en ufage font la danoife et la nnlandoife. Ran-Poruia. del dit que la population du royaume de Danemarck peut fe monter à environ deux millions dTiabitans : en Danemarck à i,t25,ooo. en Norwège à 725,5oo. (Coxe la fait monter à 760,000) dans l'isle de Faroé à 5ooo, en Islande à 46,200. D'après Thaarup la population en Danemarck fe montoit en 1769 dans les deux deux royaumes et dans le Holftein à 2,111,866 habitans. La plus forte population du Danemarck fe trouvoit alors dans l'isle A'.nagrv, où fur une étendue qui n'a pas tout à fait un mille quarré, il fe trouve 5,029 habitans; la plus nonibreufe population, en Norwè^e étoit de 670 habitans par mille quarré, et la moindre, de 22, dans la Finlande, de cinq; tandis qu'en Islande les contrées les plus peuplées n'ont qu'environ 53 habitans, et les plus défertes quatre au plus, fur une furface de même étendue. D'après la lifte de l'armée de terre que Tftaarup f£™ecta\l a publiée en 1789 le Danemarck a fur pied 52 esca-1""* drons et 80 bataillons, ce qui fait en tout 75,846 hommes et 9,25i chevaux. La force navale peut aller fui-vant le même auteur, à 3o vaiflèaux de guerre. Ran-del la fait montera 60 en tout, et les revenus de la Bev-cnuc couronne à fept millions de thalers. Le numéraire eft d'une rareté extrême en Islande, c'eft par cette raifon que tous les comptes s'y foldent avec du poif-fon fec, ou avec une forte d'étoffe de laine très-grof-fière qui fe fabrique dans cette isle, et que les habitans nomment Wadmal, qu'on mefure à l'aune. Vingt-huit poiffons chacun de deux livres de poids, ou trente aunes de ce Wadmal, égalent un thaler en efpeces. La dette de l'état fe monte à dix - fept millions. Le Danemarck produit beaucoup de grains, de Denrée», navette , de houblon ; on y brafle de très - bonne bierre et en grande quantité. U y a beaucoup de fruits ; le6 pommes de l'isle de Fune font entr'autres très - renommées. On y élève beaucoup de bétail, Une vache du Jutland et de la province de Schleswig, donne journellement trente à trente-fix pintes de lait. On y a amené de la Chine une efpèce de cochons qui y ont y ont très-bien prospéré?, et beaucoupmwtïpKés. Le» chevaux font encore une des principales branches du commerce du Danemarck. Ils font très-recherchés pour fervir de caroiTiers et être employés au trait. Il eft défendu par les loix du royaume de fe fervir d'étalons au deffous de vingt palmes. Les haras de Friederichsbourg, de ^aegerpreifs et autres, fourni fient les meilleurs et les plus beaux chevaux. Dans quelques petitee isles du Danemarck il y a une efpèce de chevaux fauvages, qu'on nomme Wildjchmacken, qui cherchent eux mêmes leur nourriture, à qui on mène des jumens pour en avoir des poulains. Le Danemarck produit auiTi de la tourbe. La mer y abonde en poiifoiis. Pontoppidan en compte de ie3 différentes efpeces tant grands que petit6, que Tony pèche annuellement ; entr'autres une grande quantité de harengs qu'on y prend le long des cotes au nord et à l'eft du lutland, On pêche aufïï dans le grand et le petit Belt une forte de petits harengs fort gras, que l'on faupoudre de fel et faure à la fumée, dont on exporte une très-grande quantité en Allemagne. La pêche qui fe fait dans le golfe de Lijmfurt rapporte annuellement une tonne d'or, ou cent mille florin» de Hollande. On cultive en Danemarck du lin, du chanvre, du tabac; on y recueille beaucoup de miel. Il y a peu de minéraux ; peu de Tel ; peu de bête fauve. On dit qu'il y a dans l'isle de Faroé une mine de charbon de terre qu'on eftimeà vingt-fix millions, mais dont jusqu'à préfent on ne s'eft pas encore décidé à faire l'exploitation. Il fe fabrique annuellement cent mille paires de bas de laine dans ce royaume. On On élève beaucoup de bétail en Norwège; on .y Norvège, fait beaucoup de fromages compofés de lait cailLé dont on a ôté la crème. Us font d'une couleur tirant fur le brun, d'un goût piquant et allez agréable. Il s'y prépare encore uneautie forte de fromages qui a beaucoup d'affinité avec ceux qu'on nomme Jeret en Suiire. Il s'y fait auffi un grand commerce de bois de conftruction pour les n avises; et il y a des chantiers où l'on conftruit des vaiifeaux. Il y a des bètes fauva-ges qui fnurnif lent de la pelleterie au commerce; cntr autre l'animal qu'on nomme £}crven dans le pays, qui reffembîe affez à un chien dont le corps eft allongé. Sa peau eft luifante, rayée de poils jaunes et bruns très-doux. On y trouve peu d'or, il y a des mines d'argent, et plufieurs de cuivre. Il y a une mine d'argent vierge dans la montagne nommée Kongsberg. Ceite mine fut découverte en 162S par un jeune payfan. Son rapport actuel ne rend pas les fraix de l'exploitation, La mine de cuivre de Rcerans découverte en 1644 par un chaffeur de rennes, eft la plus abondante qu'il y ait en Europe. 11 y a des mines de fer, de plomb; des carrières de marbre, d'albâtre, et d'une efpèce d'amiante incombuftible comme le véritable. Les mera qui baignent les côtes de la Norwège, et les rivières, abondent en poiffons. On y pèche auifi quelques perles. En Islande le bétail eft petit mais très-vif, fort Islande.-el bon pour le travail, les chevaux y font excellens. Il y a des moutons, de la tourbe. On y pèche de plufieurs efpeces de jhi liions parmi lesquels on compte la baleine; celle qu'on nomme d.ius ces contrée Steipe-Reydus eft de la plus grande efpèce; fa longueur eft de cent-vingt aunes. 11 y a des fources d'eau minérale*!. les. La plus remarquable eft celle qui eft à un mille de Skalholt ; elle 6'élance par intervalle jusqu'à foi-xante à foixante-dix brafles de hauteur. Il y a des bêtes fauvages, qui fourniifent de bonnes iourrures; des faucons très-renommés ; c'eft la patrie de l'édredon, ou canard à duvet. Depuis l'année 1774 jufqu'à 1788 on exporta de l'Islande, 146,000 paires de bas, par année, l'une portant l'autre. Armoiries Le roi de Danemarck porte parti de trois et coupé de deux, ce qui fait douze quartiers. Au premier, d'or femé de coeurs de gueule, à trois lions paffans d'azur, couronnés, armés et lampaftes d'or, pour le Danemarck. Au fécond, de gueule au lion rampant d'or, couronné et armé de gueules, tenant Hîans Tes griffes une hache d'armes d'argent dont le manche eft d'or, pour la Norwège. Au troiftème, de gueule au lion paffant d'or, fur neuf coeurs rie même rangés en face, pour la Gothie, Au quatrième, de gueule au dragon couronné d'or, pour Schonen. Au cinquième, d'azur k trois couronnes d'or , pour la Suède. Au fixième, de gueule à un agneau pafcal d'argent, foutenant un étendard de même, marqué avec une croix de gueule; pour le lutland. Au fep-tième, d'or à deux lions palfans d'azur, pour Schles->vig Au huitième, de gueule, à un poiffon couronné d'argent, pour l'Islande. Par-deffus ces huit quartiers eft une grande croix d'argent, qui eft l'ancienne devile du royaume, au centre de laquelle font placées les armes de Dittmars, lavoir de gueules à un cavalier armé d'argent. Au neuvième , une petite feuille, ouverte et chargée dans le milieu d'un petit écuffou, le tout d'argent, pour Holftein. Au dixième de guetile à un petit rigne d'argent, qui porte au col une une couronne dor, pour Stormars. Au onzième, de gueule à deux faces d'or, pour Delmenhorft. Au douzième, de gueule à la croix paitée et fichée d'argent , pour Oldenbourg. L'écuflbn eft environné d'un collier de l'ordre de l'éléphant. Le cimier eft une couronne d'or fleuronnée et fui-montée de huit diadèmes, qui fe terminent en un globe d'or. Et pour devife il y a ces mots : Pietas et jujlitia coronHnU 2. Poids. Poids pour pefer l'or et l'argent. pour l'or Livre. Marc. Once. Loth. Çuentin. Pfenning. Efchen ou Grains. 1 2 16 3a 128 5l2 8,704 z ■ 8 16 256 4,552 X 2 8 32 544 X 4 16 «272 X 4- 68 1 17 et l'argent. Poids plus forts pour les matières communes, r-onr le» * , matière» commit. ScJ:ippund. Çuintaî. Liefpund. Livre. ncs. 1 5} 20 020 1 6£ 100 i 16 5. Me* Mefures longues, liquides, rondes. Longues. L'aune clanoife répond à 278,2} lignes, mefure de France. Aune. Pied. Quart, Huitième. Seizième. Pouce. 1 2 4 8 16 24 1 2 4 8 12 - 1 2 4 6 1 2 1 3 Liquide». Mefures liquides. Fonder. Mttids Anker. Stoops. Pofies. ou Ahme. ou channéet. ,6 24. 2\0 465 o3o 5,720 V1' 4 40 i55 620 1 10 38£ i55 I i5f 2 4 1 2 Mefures rondes, Ea/î, 3oh»«x. Boiffcaux. Çuarit. 1 22 1 76 I 8 32 1 4 4. Mon- 4- Monnoie s. On compte dans le Danemarck, foit 1 par risdalers de 6 marcs, ou mnrken, qui fe divifent chacun en 16 Jkillings dansk, ou efcalins danois; foit 2 par risdalers de 4 orfcî, qui fe divifent chacun en 12 Jluwers ou 24 efcalins; foit 1 par risdalers de 48/. lubs ou fiuivers. Le tilre de for fe divife en 24 karats, et le karat en 12 grains. Le titre de l'argent en 16 loths, ët le loth en îg grains. Les efpeces d'or qui font fabriquées dans ce ro- Erpôca» yaume, (ont; les ducats, efpeces, au titre de 231 ka- °r" rats; et les ducats courans, au titre de 20karats. Les premiers valent 2 risdalers, 5 marcs; — iq HYm 8 f. 10 f den. argent de France: les féconds valent 2 risdalers, ~ 10 liv. 13 f. 4 L. argent de France. Les efpeces d'argent font le risdaler, efpèce, au Efpèce» titre de 9 den. 22 grains et demi, valant un risdaler, dargeat> un marc, un f $ fhelli ng; évalué à 6 liv. 5 f. 7 d. arg. de France. La triple couronne de Frédéric V. au titre de 11 den. 19 gr. valant 1 risd, 8* fh. 5 liv. i5 f. 9 den, La couronne de Frédéric V. au titre de 7 den. 12 gr. valant 1. risd. 8S*T fh. 5 liv. 16 f. 3 den. Des pièces de 24, de 16, ^de 12, de 8, et de 4 fhellings ; chaque fhelling vaut 2 liards de cuivre. Cuid. i. V. T. II. F. I. Sect. J. I 5. Tab- 5. Tableau de quelques villes, COPPENHAGUE (en danois, Kiobenliavn,). ague. o. . Population. 90,000 ni Edifices remarquables. Curiofit'ès. Les châteaux, de Chrifuansboùrg , de Rofebourg , de Charlotte-bourg —■ le théâtre — l'hôpital Frédéritien l'hôpital Wartôv — l'arfenal les batimens de f univeî-ïité — l'hôtel de ville ■»— là maifon dés orphelins -j- l'égïife de Notre-Dam» : (les monument de l'amiral Adler; des maréchaux Urup et Guldenlëw; au confeiiler Suhr etc.) — la bourfe — la tour tonde: ('et fon efcalier à vis) — l'arfenal de la marine — la douane — les cafemes de la marine — les chantiers: (pour être admis aux Holmes, ou 000 volumes; elle contient auQi plufieurs manuferits précieux) le cabinet d'hiftoire naturelle: les bibliothèques de M. M. Thott, Suhm, Erichfen : les cabinets de peinture de M. M. Tresko, ■Bodeudiek; les collections de M. M. Molk, Spengler^ et nombre d'autres. (On voit àCoppenhague au mu-feuni du roi, Je fauteuil dont fe fervoit Tycho-Brahe lorsqu'il faifoit fes obfervations agronomiques a Ura-nienbourg. On a beaucoup de vénération pour ce morceau antique, que l'on conferve avec le plus grand foin , comme venant d'un fi grand homme.) Spectacles. Divertijfemens. Théâtre danois: (le» repréfentations fe donnent trois fois la femaine; le total dea appointements des acteurs, et des autres per-ionnes qui y font employé 1 monta en 1787 à 64,113 I 2 écus.) ^°ppen- écus) opéra italien: (les lamerlis au palais du roi) plufieurs théâtres de fociété : le concert de la fociété demufiqtle: le club royal: (et5ou6d'autres: l'étranger y eft admis, quand il eft préfenté par un membre du club) les concerts, les bals, et les aifemblées de ces clubs: la Schutzengefellfchaft etc. Fabriques. Manufactures; d'indiennes; de'toiles à voile; papiers peints ; de tabac; de cartes à jouer; de foie. La grande fabrique royale de drap; la fabrique royale de porcelaine; le magafin royal de meubles. Des fucreries; des favonneries etc. Auberges. Au numéro : à la fontaine eTor. Promenades. Les remparts ; les jardins de Rofebourg etc. t f Loges des francs-maçons. Zbrobabel à l'étoile polaire; Danemarck: (fyftème des loges unies.) Environs. Les châteaux de Friedrichsberg, Frie-drichbourg et de Friedensbourg : le château de Jaegers-preifs, fon parc et fes antiquités. ^aegerspreifs eft à fix milles de Coppenhague et appartient à fon alteife royale le prince Frédéric. On voit encore dans le parc de cet endroit les anciens et refpectables tombeaux où repofent, dans des fales voûtées, les corps des anciens héros du nord. Leur force étoit auffi invincible que leur courage. On y trouve auffi quelques monumen3 modernes, tels que le tombeau de Tycho-Brahe et du grand Bernsftorf. Les châteaux de Sophienberg, de Marieluft, de Sans-Souci, de Bernftorf (avec le monument érigé au feu comte de Bernftorf). Marieluft eft une maifon de campagne de la reine douairière ^fuliane Marie à cinq milles de Coppenhague. Il y a un endroit où l'on jouit d'une vue ii variée et fi agréable, qu'il feroit difficile d'en trouver ver une plus belle'ailleurs. A droite,'on voit la mer Coppnv baltique et l'isle de Hiveen qui s'élève du milieu des bafiU vague3 bleues, puis la ville d'Helilngoër et derrière elle, un nombre infini de mats des vaiûeaux de toutes les nations qui paûent le Sund. On en compte dans une année 7 à 8,ooo; et fouvent 3 à 400 dans une journée. On remarque le château gothique de Kronenbourg qui nous rappelle la mémoire dea anciens héros. Plus haut vers le milieu on voit YOrcfund, les longues cotes de Suède fur lesquelles on remarque la ville de Helfingfaoutg. fes édifices et la tour qui refte de la forierefle démolie, et qui parok trifte d'être ainli ifolée, A gauche on voit les monts Kulla dans la Schonie, le golfe de Caclan, l'entrée de l'océan et plus loin à gauche les côtes de Zéelande. La fii.ua tion de la petite ville de [Genthuf, eft vraiment pittoresque; Ncu-Friedrichsthal, campagne du comte de Sclïulin eft auffi très-bien fituée; Dromigaard, eft un parc ce-lèbre, à 4'lieues de la capitale; liellebck, réunit tous} les genres de beauté d'un pnvfage; KokkedaJd, campagne de M. de Lewezow, eft pôle au bord de la mer, dans une expofition fuperbe; le chemin le long de la mer, iVEenrootn à Coppenhague enchantera l'amateur de belles vues. Livres qui peuvent fervir de guides. ,,IIaubersl3e« fchreibung der Stadt Koppenhagen und der konigli-chen Luftfchlolfer. Koppenhagen. 8." Troihème édL. tion. — „ Lange, liefchreibung der kôniglichen ï\e~ fidenzftadt Koppenhagen und der kôniglichen Schlbf-fer, nebft einem accuraten Plan. Berlin. 1786. 8." - Mélanges. L'abord deCoppenhague du côté delà douane, doit faire une impreffion des plus favorables mr l'étranger; car c'eft là, fans contredit, l'afpect le I 3 plus oppen- plus impotent de la ville. — On compte douze pïa-S"C* ces publiques, et fept canaux qui traverfent la ville. La place de Frédéric, eft la plus belle partie deCoppen-hague. — Il faut avoir le grade de colonel, pour être admis à la table royale; — les diners font plus à la mode que les foupers; on ne dine qu'à, 3 ou 4 heures; il y a grande chère et beau feu; c'eft ici fufngede manger les fruits quand la fonpe eft fervie. — En été les gens de bon ton vont à la campagne, à Friedrichs-berg, Lyngbye, Gemhof* Les chemins font excellens, et les chevaux de Zéelande les meilleurs coureurs du monde; une diftance de 8 à 10 lieues eft compté pour rien , et comme on eft fur d'être reçu hofpitaîié-reurent par les perfonnes de fa connoiifance, on part à 10 ou 11 h. du matin, dine et joue à la campagne, et le foir on eft de retour de fi bonne heure, qu'on peut encore fréquenter les clubs. Alton*. ALTON A. Population. 2^000 h. Edifices remarquables. Curwfites. L'égïife principale des luthériens — l'hôtel de ville — les batimens du Chriftianée — la Sinagogue — l'égïife des caiholi-ques — la maifon de force — l'hôtel des monnoies — la bourfe — l'hôtel de Kanzau — la fale de la comédie — le port. Etablijfemens littéraires et utiles. Le Chriftianée — le théâtre de l'anatomie. > Promenades. La Palmaille: la Reperbahn: o» jouit de belles vues au Schlafenhof, et fur une colline , proche de la ville. Collections. La. bibliothèque du collège. Loges des francs - maçons. Au pélican: (fyftême des loges réunies) Julienne des trois lions. Fabri* Fabriques. Manufactures: de fa von; de toile; de. Alton», coton; d'étoffes de laine et de foie. Des raffineries; des blancheries de cire ; des tanneries. Auberges. Chez. M. Flock: aux jardins, ci-devant de fvoeller, Banner et Fleifcbmann. Avis. Quelques voyageurs pajfent au village charmant d'Ottenfen pour y voir le monument de L'époufc de M. Klopftock, célèbre poète allemand. 6. Etat des poftes. Notes inftructives, et re-, marques qui intçrelfent les voyageurs daxts leur; tournée.. Dans 1er-islesdanoLfes et en Suède il y a un tout autre uEage concernant les paiïe-ports, qu'eu Allemagne, il. ne s'agit que de donner fon pafle- po^t a la. porte de la ville ; et on le reçoit renvoyé à l'auberge, avec la figna^ tare du commandant ou de l'officier de garde, par un. Xblda* à qui ou paye quelque ba.gate.lle pour fon, chemin. 11 y a à chaque relais une efpèce de journal dans lequel le voyageur inferit fon nomx l'heure de fon arrivée et celle de fon départ. Il y trouve une marge, où il met fes obfervations, et fes plaintes s'il y eu a à faire. Aucun aubergifte ne laiil.e partir un voyageur avant que tout qela ne foit bien en rçgle. Ce iii vre eft rendu chaque mois au gouverneur^ Le prix des chevaux de pofte en Danemarck, eft «nr6«. ce royaume ne fufifent. pas aux befoins et Ion y en importe beaucoup. Le tabac ne s'y cultive que de nos jours. Le bois eft un article important pour le com»' merce de la Suède, mais l'exportation commence k en-bien diminuer. On faitmoruer le rapport annuel des envois dans l'étranger en planches, poutres, poix, goudron etc. à 2,666,666 florins d'empire. Il fe fabrique tous les ans 5oo batimens dont il y en a peu au dejlnus de >o tonneaux. Les beftiaux font une branche conlidérable du commerce de Suède. Il y a . K 2 dans US XI. LÀ SUEDE» dans ce pays une affez grande quantité de chevaux, ils font même forts et bons* mais on ne fait pas allez d'attention à ce qui pounoit les perfectiormer. Il n'y a pas non plus allez de moutons pour la consommation du pays. On a commencé à cultivéV la foie, et en 1769 il y en eut allez pour en faire fabriquer trois habits pour la famille royale. Les immenfes forêts et les montagnes de la Suède fourmlfent une grande cpiantité de pelleterie. On y trouve même des rennes CO J 4>C0OOOOOO-* Liquides. Me fa- Rond«i. Mefures rondes. 13 4^ Co J a» m co .§ ^ CO Ci » -g m vi 4*- CO C) s m ta o 4> co ers w -g h» M 4> c» 4> m S "ET § Cî » 4> O M 2> d. argent de France, et le fol à proportion. Ces efpeces portent un cordon fur la tranche. Le roûndfiuck porte, d'un coté, les trois couronnes qui font les armes de Suède; on voit, au-deflus ces trois lettres G. R. S. et au dclfous le millefime. L'autre côté porte un écuftbn charge de 2 flèches placées en fautoir; à droite de cet ecuifon font le chiffre I. et la lettre K ; à gauche font ces deux lettres O. R. au deffous defquelles eft placée la lettre M. 5. Tableau cle quelques villes. Stockholm. Population. 80,000 h. Edifices remarquables. Curiofitcs. L'égïife de St. Nicolas: (on y admire le tableau du jugement dernier, et la ftatue de St. George) — l'égïife de St. Jacques — l'égïife de Ritterholm : ( où font les tombeaux des rois de Suède) —la grande couï— le pont dit de fer—lepalais du roi; (les appartenons font magnifiques et ornés de beaux 156 XL LA SUED E. stock- beaux tableaux on y admire fnr-tout im combat d'animaux) — l'arfenal— la banque— les écuries royales— la monnoie — l'hôtel de ville — le palais de la noblefTe: (où fe tiennent les états de la nation, et où le confervent les archives de la couronne) — l'ancien château et la tour de Trekoner, au fommet de laquelle font o couronnes de bronze doré — le grand hôpital — la maifon des enfans-trouvés — la maifon des orphelins, établie par les francs-maçons — la maifon des veuves — la bourfe — l'obfervatoire.— la falle d'opéra: (où fut aflaffiné Guftave III, l'un des plus grands princes de ce fiècie,etrun des rois le6 plus .populaires) — le pont de bateaux — la grande place «— la place du palais de la nobleûe — les palais de la Gardie, d'Oxenftirn, de Spare, deSteenbok, de Wran-•gel etc. — le port: (il eft fi fur, fi commode, fi fpa-cieux que mille vaifieaux de haut-bord , peuvent 6 y ranger, et y être en fureté)— les chantiers — la cour des galères — (Il y a à Stockholm et dans fes environs trois fources célèbres d'eaux minérales. ) Promenades. Le jardin du roi — la honblonnière royale — le parc — le jardin du comte Piper — le pont de bateaux. Etabhffemens littéraires et utiles. L'académie des feiences ; l'académie de peinture et de fculpturc ; les archives d'antiquités; l'académie de mufique; le collège de médecine; la fociété profide et chrijlianismo; la compagnie d'afTurance ; l'école de fortifications et d'arpentage etc. Fabriques. Manufactures. De drap; d'étoffes de laine: de foieries; de cuir; (on eftime fur-tout les gants) de chapeaux; de toiles à voiles; de toiles de coton; de toiles peinte»; de taphTeries; déglaces: de por- porcelaines et de fayence; d'ouvrages en acier erc. stock-Des ralineries de fucre ; des verreries; des pendules et des montres, très-efiimées, Collections. Cabinets La bibliothèque royale; la bibliothèque de l'académie der. feiences ; le cabinet d'hift. nat. du roi; le cabinet royal des médailles; la collection des curiohtés au palais de Wrangel ; leti ca-bi nets d'iiift. nat. de Mrs. Tilar, Swab, Ziervogel etc. (II faut auiïi voir i'aitelier de M. Sergel, célèbre fta-tuaire. On y admire, l'Amour et Pfyché; Otriades mourant; le bufte du grand Guitave Adolphe etc.) Spectacles. Jhnufemens. Comédie fuédoife; comédie françoife; académie de mufique; les clubs; les bals mafqués ; les aliemblées à lac bourfe et à la falle des francs-maçons. Auberges. A la couronne; à la cave deBacchus; à la maifon de ville. Loges des francs • maçons. La grande loge de Suède. Environs. La mai fon royale d'Ulrichsthal : (la bibliothèque de livres de théologie de la reine Ulrique Eléonore; le cabinet d'hift. nat.; quelques tableaux; la ilatue de marbre du roi Frédéric, admirée des con« noiffeurs) — Drottningholm : (bâti Tur le modèle de Veifailles, et qui palfe pour la plus magnifique des maifons royales de Suède. Elle eft fituée dans une isle: parmi des chofes remarquables qu'elle renferme, il faut voir la galerie des tableaux, les pièces d'eau, les promenades , et fur-tout le cabinet d'hift. nat. digne de l'attention du grand Linné, qui l'a rangé. Eu allant k Drotiingholm , on voit fur la pointe d'un rocher efearpé, au haut d'une perche, un chapeau de fer. C'eft en mémoire du roi Lric II, qui fe voyant pour- 153 XI. LA 6 U E D fi. stock* pourfuivi par les ennemis fauta de ce rocher, et fût tiuizu. affez heureux pour le fauver; mais il laiUa tomber fon cliapeau. On nomme ce rocher, le chapeau royal. ) — Friedrichshof: (l'orangerie eft belle. ) Mêlants. On garde dans l'atsenal de Stockholm les habits que portoit Charles X'I. lorsqu'il lût tué de: vaut Fridrichshald. C'eft un uniforme de drap bleu, comme en portent les iimpies foldats. U portoil un large ceinturon de bulle, auquel peudoit fon épce. A l'endroit de fon'chapeau qui couvroit les tempes on voit un trou d'un quart de pouce. Ses gants font d'une peau très-line, celui de la droite eft un peu en. fanglanté en dedans, de même que le ceinturon à l'endroit de la garde de l'épée. Apparemment qu'a près avoir reçu le coup il porta la main à fa tète avant de la porter à fon épée pour fe défendre. C'eft auffi dans cette pofture qu'on l'a vu mort. On a difputé pendant longtems pour favoir ii le roi fût tué d'un coup île canon, ou d'un coup de piftolet tiré par quelqu'affas-fin. Cependant les raifons qu'où a pour aiïurer qu'il fût affailiné, ont été confirmées-par la vifite juridique du corps faite en 1746 Le rapport remarquable qu'on en a fait et dont 011 conferve l'original à la bibliothèque royale do Stockholm, eft conçu dans les termes fuivants: „L'an 1746. le 11. Juillet, entre onze heu-jtd et midi, nous fouffignéa fommes defcendus dans la tombe dite tombe Caroline auprès de l'égïife de Graumuncfon ou Ritterholm à Stockholm , et nous a vont fah ouvrir le cerceuil de feu fa Majefté le roi Charles XII. de glorieufe mémoire, que nous avons trouvé ainfi que le corps dans l'état fuivant.' Un cous-lin de toile blanche rempli d'herbes aromatiques cou-vioit la tète du roi, fous lequel il y avoit un linge polo pofé immédiatement fur la face. La tête étoit nue et stork-ornée d'une couronne de laurier. Ses cheveux châ- h°Iia" tains n'étoient pas changé de couleur. Des deux cotés ils éioient relevés de la largeur du petit doigt,,mais le foinmet et les parties fupérieures etoient chauves; au-den\ms de la tempe droite on trouvoit une emplâtre, qui étoit tellement collée qu'on eut beaucoup de peine à l'ôrer. Sous cette emplâtre, on voyoir et fentoit une Ouverture oblongue qui avoit n lignes de long et deux de large, et qui paflbit en défions. Au côté gauche, fous une autre emplâtre la tempe étoit tout à fait arrachée, et l'extrémité des os étoit difpofée de manière, qu'on pouvoit en conclure que la balle étoit fortie pat cet endroit. Du refte le vifage étoit allez défiguré. La bouche étoit ouverte etc. etc. Ce rapport de vifite a été /igné par C. Horlemann, C. Ecfceblad et Jean von HopUen. La description des bleffures qu'on avoit trouvées à la tête confirment absolument l'affaffinat. On ne peut rien fe repréfenter de plus beau et de plus agréable que la vue du fleuve près de Stockholm. Il fe divife en plufieurs bras, qui font bordés de belle» maifons, et de batimens publics. En quelques endroits où le fleuve eft affez large il coule fort tranquillement, en d'autres où le canal eft étroit il fait un murmure extrême II forme au bas de la ville tant de petites isles, que presque chaque magafm d'armes ou de vaiffeaux en occupe une. Toute la contrée en reçoit ,une vue romanesque qui n'eft point defagréable au fpectateur. STIAALSUND. (Poméranie -fuédoife) Population» straifund. io,600 h, J6p XI. LA S U E D E. Siralixuid. Edifices remarquables. Curiofitès. La cathédrale: ( les fonts baptismaux; l'autel; les tombeaux) — l'égïife de St. Marie: (les tableaux; l'orgue) — le palais du gouvernement — l'hôtel de ville —■ le collège — la monnoie — le palais du commendant — Parfenal — la maifon de force — la fabrique de fayence —le* machines hydrauliques près de la porte de Kuter Collections. Cabinets. La bibliothèque de la ville : la bibliothèque et le médailler du collège ; le cabinet d'hift. nat. à l'hôtel de ville : le cabinet d'hift. nat. de l'apothicaire Cornélius. Promenades. Les jardins de Weftphal, de Richter, de Hagemeïftcr, de Wolf etc. la promenade en bateau à l'isle de lingen etc. Fabriques, Manufactures. De fayence; de bas; d'é* toffes de laine; de tabac. Des rafineries de fucre; des fauneries. Auberges, Au lion d'or ; à l'auberge de Greifs-vvalde. Loges des francs ;naçons. La concorde. Uffai. TJPSAL. Population. 10,000 h. Edifices remarquables. Curiofitès. -La cathédrale: (c'eft la plus magnifique des églifes fuédoifes ; fes tombeaux, fes monumens antiques, fes reliques et le tréfor que l'on garde dans la facriftie, la chaife où xepofe fe corps du roi Eric etc. Méritent de fixer l'attention) — l'académie Guftavienne: (le plus bel édi« fice d'Upfal) — le çonfiftoire académique — l'obfer-vatoire — le jardin botanique — le manège — le château royal et fes jardins — le palais de l'archevêque : ( Upfal. eft une des plus anciennes villes du Nord ; c'eft le lieu où fe fait le couronnement et le facre Caere des rois de Suède, et l'endroit où les géographes Upfal. fuèdois prennent leur premier méridien. Ce qui la Tend auffi très - recommandable, ce font fes foires célèbres, qui fe tiennent en hiver fur la glace, et fon fynode où les états s'obligèrent de fuivre la confeiiion d'Auebourg. On vient d élever un monument au célèbre Linné dans l'une de3 églifes d'Upfal. ) Etablifiemens littéraires et utiles. L'univerfité : l'académie royale des feiences ' la fociété cosmogTa-phique. Collections. Cabinets. L'excellente bibliothèque de l*univerfité: (où l'on compte plus de 60,000 volumes; et environ 1000 manuferits, dont le plus précieux eft une traduction des quatre évangéliftes dans la langue des Goths ; cette bibliothèque eft ouverte les inercré-dis et famedis.) — le cabinet de, curiofitès — le cabi. net des médailles ou le mufée que Guftave Adolphe y fit tranfporter d'Ausbourg — le cabinet d'hift. nat rangé par Linné **■ le cabinet d'inftrumens de phyfi-que — le théâtre anatomique — les collections de l'obfervatoire etc. Environs. Gamla * Upfala et les tombeaux antiques: les pierres de Mora, où fe fit ci-devant le facre des rois de Suède: les mines de fer à Dannemora. «uMeJ.V.T.n.p.i.s«ct.a. t 6. Etat 6. Etat des polies. Notes inftructives, et remarques qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. Les beaux chemins font ce qu'il y a de plus agréable en voyageant en Suède. Us font meilleurs que ceux d'Angleterre qui ne font pas partout auffi bien entretenus, et où l'on trouve quelquefois des ornières afTez ; profondes, Mais auffi le foin qu'on en prend en Snède eft plus général, même des chemins détournés. U y a peu de chemins de fable, mais qui, pour dire vrai, n'y font pas meilleurs que dans les autres pays. On peut voyager fur les beaux chemins dont nous venons de parler dans toute forte de voitures, et il n'eft pas queftion de fuivre ici les ornières comme en Allemagne, ce qui fouvent met les voyageurs en danger et leur caufe des défiigrémens. Il n'eft pas polïïble de pouvoir verfer, pareequ'on ne trouve ni barres ni arbres au travers des chemins qui menacent d'un pareil accident. On n'a rien k craindre des Highwaymanns pour fa bourfe, on n'entend jamais parler de ces voleurs de grand chemin, qui, pareequ'ils n'ont point de chevaux qui facilitent leur fuite, ne font point comme ceux de PAllcmagrie, forcés à commettre des meurtres. Sur cent lieues fuédoifes on ne m'a jamais, demandé d'argent pour le paflage , excepté fur des ponts confidérables, On nous fit palfer une rivière fans nous demander le moindre payement. On eft obligé à bien des fraix dans le Sund, quand on veut i aile: en Suéde dans fa propre voiture, et d'ailleurs ce XI. LA SUEDE. i6i ce trajet eft bien précieux pour un voyageur. Il fem-jble que cela fe foit jusqu'ici fouftrait à l'attention du Souverain, mais cela ne reftera pas longtems de même. On peut à préfent aller de Kiel à Coppenhague pour quatre écus fur le paquet-bot, et fur le petit Belt on a pour deux écus un navire qui peut réfifier à une forte tempête. Dans le Sund au contraire il faut payer ce que l'on exige, pour iaire le trajet dans une frêle chaloupe, et un homme feul ne peut aller d'HelJingoer a Ilelfingbourg, y compris tous les petits fraix, à moins de trois écus. C'eft-une ancienne taxe, qui ayant été niife à un trop bas prix a été fupprimée. Il y a à Hcljingbourg une taxe établie par le magiftrat, qui fe règle fur la quantité des mains que l'on employé au fervice du trajet: elle doit être d'un demi-écu pour deux perfonnes, mais ces gens - là fe fervent toujours du prétexte, qu'ils doivent être quatre, pour faire ce trajet, et exigent par-là. le double. G'eft ce qui eft arrivé à un voyageur par le plus beau tems du monde, où deux hommes auroient fuffi dans une chaloupe bien conditionnée; mais il donne pour raifon que le torrent étant violent , il avoit été obligé de payer deux écus pour la manoeuvre de quarante minutes, à trois hommes et à un jeune gardon qui étoit très-Superflu. Veut on faire le trajet, foit d'un cote ou de l'autre avec une voiture, le prix que l'on exige devient exorbitant. On trouve toujours à Helfingbourg quantité de voitures à vendre que des voyageurs y lailTent. Ceux qui ne craignent point d'aller en voiture découverte, peuvent en avoir une pour huit a dix écus , uù deux perfonnes peuvent s'affeoir allez commodément à coté l'une de l'autre, et où pour le moins on peut encore y placer une malle. Ces forte* L 2 de tfi xi. là suede. de voitures fe trouvent à toutes les poftes ou relais, pour une baggattelle, que Ton ajoute au payement de la pofte, mais on ne peut pas toujours s'y fier. Quelquefois on eft obligé de fe contenter d'une fimple charette, atelée d'un cheval, fur laquelle on met le bagage et qu'il faut mener foi même. On atéle deux chevaux à ces voitures , et on paye un écu d'argent par cheval k chaque relais à la campagne, et le double dans les villes. Il n'y a pas encore longtems que le payement de la pofte étoit très-modique, quoi qu'a prirent elle foit encore a très-bas prix. L'écu d'argent de Suède eft la fixième partie d'un écu de convention. Un mille fuédois en fait à - peu - prés un et demi d'Allemagne. Ces chevaux quoique petits et maigres ne laiffent pas de courir d'une viteife extraordinaire. Ils font fouvent un mille par heure, fur-tout quand on promet un bon pour - boire au poftillon. C'eft ordinairement deux Oer par ftation, et trois Oer font la valeur d'un fheliing de Lubec. On peut fe faire une règle de donner un Oer par quart de mille. Autrefois il étoit enjoint par ordre du roi k chaque ftation, d'avoir quelques relais de chevaux, prêts pour être atelés immédiatement après l'arrivée d'une voiture; mais il n'en eft plus queftion aujourd'hui, fur - tout fur les routes moins fréquentées, ce qui en effet incommode trop les gens de la campagne ; car les pay fans qui font obligés d'ateler, demeurent fouvent k plus d'un mille de la ftation, en outre quand ils ont reçu l'ordre d'ateler il leur faut des heures entières pour courir après leurs chevaux, qui font à paître parmi les rochers et dans les bois. On envoit d'avance un billet par un exprès aufTi loin qu'on a intention de voyager, dans lequel on fixe l'heure où l'on croit arriver k chaque t que itation. On ne paye pour cela qu'un cheral de 4>lus, ainfi les fraix de chaque mille de Suède fe montent à peu-près à un marc deLubec , pour les poftes de campagne. Mais fi on fe retarde, le voiturier a droit d'exiger un écu d'argent pour chaque heure qu'il * été obligé d'attendre. Cette circonftance fait qu'il vaut mieux n'envoyer le billet qu'à quelques ftations d'avance, et repofer quelques heures, pour que l'exprès puiife prendre le devant. Il y a auJJî un ordre du roi qui pourvoit à ce que les étranger» foint bien foignés dans les auberges. S'il fe rencontre qu'on foit niai à une ftation, on peut toujours par les bons che* mins aller de nuit à une ftation plus loin. Mais il faut que les voyageurs fe pourvoient de quelques vivres quand,ils partent d'une ville, car à la campagne on ne peut guère compter que fur les mets ordinaires des gens du pays, et ce font ces fortes de mets mêmes que l'ordre du roi enjoint aux aubergiftes de présenter aux voyageurs fuffifamment et bien apprêtés. Un vo» yageur fait bien, dès qu'il arrive dans ce pays de ce munir d'un livre, intitulé, Le guide de G. Buirmantt far la Suède, la Gothie et la Finlande, pourvu de deux cartes de voyages très - exactes. II peut par ce moyen fe procurer des grands avantages, et orienter lui même fa route, et s'inftruire dans chaque ville de tout ce que le livre peut avoir omis. Ayant ce livre à la main on ne fe trouve point embarafTé aux relais par rapport à la langue, car on fait tout ce qu'on a k dire ou k demander concernant fon voyage. Dans les villes le» aubergiftes parlent presque tous l'allemand OU le font pour la plupart. Quant Quant à l'argent il eft vrai qu'il y a partout île papier-iuonnoie, mais il y a auffi affè* d'argent comptant pour pouvoir s'aider. La Suède a outre les efpeces en argent et la mont noie de cuivre des billets de banque, qui font en partie vieux et en partie nouveaux, dont la moindre'valeur* eft de deuxrisdhaîers. On ne peut s'en fervir à la campagne, et dans les petites villes on né peut les recevoir; qu'en les changeant en petits billets de la vieille forte, qui ne font réduits qu'à la valeur de deuxrisdhaîers argent blanc, ou a fix risdhallers monnoie de cuivre, c'eft à due 22 fhellings de Lubec, en y joignant quelques petites monnoies. Si l'on fe trouve quelquefois embaraffé , c'eft parcequ'il faut payer chaque fois la voiture au bout de la ftation; les payfans qui doivent recevoir l'argent en font presque toujours dépourvus, et les aubergiftes fur-tout, quand on ne s'arrête point chea eux, ou qu'on n'y fait aucune dépenfe, ne fe foucient yo'mt de donner leur argent feulement pour changer. Itinéraire de trois routes. I, Route de Stralfund à StockltoUn. ftiédcit. f Noms. t. Yftadt. Herreftad. Tranas. Broefarp. Milles ! fxidois Noms, Degeberga. LyngGoe. 2. Chriftianftadt Biarloes. Mil- Milles Noms. Milles Noms. , futldois. fitcdois. If Broby. 1 5. L i u d le i 0 e- Marklunda. ping. n Ernhult. If -Kumla. Dioe. 6. Brink. I H Gotofa. n 7. Nu rrkioo- • Nybled. ping. 3. Wexioe. pièces. Les chevaux de cet empire font de bien des fortes différentes. Les vrais chevaux ruïïes font étroits, ont une poitrine large, le cou long et ma;gre, et généralement des têtes moutonnées. Ils courent bien et fupportent longtems la fatigue, mais ils font rarement' grands et beaux et presque tous capricieux. Les meilleurs font ceux de l'Ukraine d'où on les tire en grande partie pour remonter Ja cavalerie pruffienne. Il y a auifi line quantité de chevaux fauvages dans le gouvernement d'Orenbourg. Les chevaux de l'isle d'Oe-fel en Livonie font d'une taille naine. Les chameaux ne fe trouvent que dans les provinces fud-'éît de la Ruffie. On y paye un chameau 40 et 5o roubles. On les charge de 8 à dix quintaux avec lesquelu ils font encore par jour 8 à dix milles de chemin. Il ne manque point de fer, de cuivre, de plomb eic. Le Marienglas ou verre de Ruffie eft un minéral tranchant de couleur blanche et verte, et le coupe 'en morceaux dont les plus grands n'ont qu'une au.,c i en quarré. La grandeur, la transparence et Ja couleur blanche en fixe la valeur. On peut les fendre avec un couteau et s'en fervir pour fenêtres ;et Ianternes," CiuA.4.V.T.U,r.i.St«.3. M mai- 17$ Wh LA RUSSIE» ■ * i • 'V 'v ' * '... ' '".» ■ mai» principalement fur les vaiffeaux, paiceqlie ce verre ne cafTe pas ii alternent au bruit du coup tle ca* non que le verre ordinaire. Les morceaux de 5 quarts d'aune en quarré valent déjà deux roubles la livre. Parmi le marbre il faut particulièrement citer le bloc de granit de 5 millions pefant, qu'on a trouvé dans le golpbe de Finlande et qui a fervi de bafe à la ftatue de Pierre L La Ruffie européenne a toutes fortes de , fel. ,Les animaux fauvages, fur -tout ceux qui four-niJTent la pelleterie, font en très - grande quaniité. En 3-81 il fortit feulement dePéfersbourg 428,8"7 peaux de lièvres, 06.904. peaux de petit gris, 1,354 peaux d'ours, 2,013 henuines, 5,639 peaux de renards, 19 peaux de loups et 3oo peaux de chats fauvages. Dans la pelleterie il faut compter encore les belles peaux d'agneaux des Kirgifes et des Kalmoucs, particulièrement celles des agneaux embrions. Il y a auffi une quantité prodîgieufe de poijfons. Le caviar fe fait des oeufs de belouge et d'eflurgeons etc. Un efturgeon donne de 10 à 00 livres de caviar et un belouge 120 livres. Comme il faut 5 oeufs de belouge et 7 d'eftur-geon pour un grain, on peut juger combien de millions d'oeufs un femblable poifion doit avoir dans fon corps. Le caviar fluide eft meilleur que le fec; mais comme il s'aigrit aifément, on en exporte rarement. La vefGe de l'efturgeon, fournit une très-bonne colle. On transporte une grande quantité d'efturgeons féchés ; il en eft forti par exemple de St. Pétersbourg en 1781, 5,6o4 livres. Gourer- Le gouvernement eft monarchique et abfolu. Le$ fiacnt. . * princes et princelles portent les titres de grand-duc et. de grande- ducheffe. La couronne eft héréditaire, et ne fort pas de la famille régnante. Elle pafle aux fem-. mes xrr. la russie. 17, mes comme aux mâles. On porte les revenus annuels n«ve»ui. à 40 millions roubles ; M. Coxe les fait monter à 4*>83o,f)io. L'armée de terre eft forte de 36çj,ooo Forces de combattans, et la marine de 60 vaiffeaux de ligne,me*, fans compter les frégates, galères, chaloupes cano-nières etc. Suivant M. Herrmann le montant du numéraire en circulation dans l'empire, étoit en 1789 de 100 millions roubles, fans y comprendre les 100 millions billets de banque. Cet empire, dont la puiflance formidable eft devenue fous le règne glorieux de la grande Catherine, l'un des arbitres des deftinées de l'Europe, eft diviré en 42 gouvernemtns. Le gouvernement à'Irkutz, en Sibirie, eft le moins peuplé; car on n'y compte que 4 âmes par mille quarré. Les armes de Ruffie font d'or, à un aigle déployé A^01, de fable, qui porte fur fa poitrine un ecuifon de gueules, chargé d'un cavalier d'argent, qui combat un dragon, et fur chaque aile, trois autres écuffons, avec les armes d'Aftracan, de Novogrod, de Kiow, de la Sibirie, de Cafan et de Wladomir. Le collier de l'ordre de St. André environne l'écu. l'aigle tient dans la ferre droite un fceptre, et de la gauche \m globe. M a 2. Poids. Tviu Divifion du poid» dont on fait ufage pour le com- drs m.ir« / ebaadf. merce. Le folotnik, pefant 68 grains: (et 70 chez les apothicaires ) fc divife en demi-folotnik, en quart et huitième de folotnik. Sototniks, 58,4-00 3,840 9* o 58 livres de Hambourg équivalent à 46 livres de Hume. ■piidf de Pour pefer les pierres précieufes on fait ufage du rrécicu. poids de folotnik, divifé en 96 parcelles. Un diamant, p. e. pèfe 2£-J foloUiiks etc. Berkowez. Ponds. Livres. Loths. 1 10 4.00 12,800 1 40 1,280 1 52 1 3. Mefures longues , liquides, rondes. jLoufuwi ]Li aune ou Yarfchjne, a 16 werfchoks, ou i6| pouces du pied de Paris. 100 aunes d'Amfterdam font 97! arfchines; 100 aunes de Hambourg, — 8of§ ar-fchines. li^iiiûM, , La botska a 4 wedros, le wedro 4 tfchetwerts, le tfchetwert 2 krufchki ou osmins, la krufchka 11 tfchav-ftat. 67 wedros contiennent 1Ô2 galons d'Angleterre. Tfchc*- TfchetWêrt. Polosminat. Pajoks. Tfchetweriks. Garnizas ou Rondes OsmHchas. st 4 8 64. 4 32 2 1 16 8 i6| tfchetwerts contiennent 5,285 'pouces cubes de France. 4- M o n 11 o i e s. On compte dans la plus grande partie de ce vafte DiriRou. empire par roubles de cent copeks. Rouble, Griwenlki. Copeks» Denufchki du Polufchki.l Dengës, 1 10 aoo 200 4°° 1 10 20 4° xv st 1 4 , 1 2 Les efpeces d'or frappées aux coins et armes de *r^èce( l'impératrice, font des impériales et des ducats, ou tfchenvonez. Les impériales doivent être fabriquées au titre de 88 foloiniks (22 karats) et pefer 5^- fo-lotniks, à la taille de 01 i, 2 r. 88| c. à la livre de Ruffie. Elles ont cours pour 10 roubles ~ 46 liv. 10 f. argent de France. La demi-impériale à proportion. Le ducat doit être fabriqué au titre de pA folotnik" C25f karats) »à la taille de à la livre de M 5 Ruf- Rufiîe. Il amours pour 2 roubles — 10 1. 9T. 4a. Le double ducat à proportion. Les ducats de Hollande, ont cours pour 2| roubles, jusqu'à 5| et quelquefois davantage. Les poltimaiki, ou roubles d'or, font très - rares, A*K&cni ^e vou,°l* d*ar^ent doit être fabriqué au titre de 76 folotniks, et pefer 6^ folotnik. Il a cours pour 100 copeks, ZI 4 liv. i3 f. argent de France. Ses divisons à proportion; favoir; Poltinnik, demi-rouble; potupottinnih, quart de rouble; âwagriwennïki, pièce de 20 copeks; pàtattin-tiiki, pièce de i5; griwenniki, pièce de 10; pataki, pièce de 5 copeks. Le rouble a reçu fa dénomination, du mot rubli, entaille ou dentelure, parce'que dans les premiers tems on créneloit les petites barres d'argent, qui repréfen-toient fa valeur. Les premiers roubles ont été frappée à Mofcow, en 1604. Les écus d'Albert ont cours. On les vend à la livre: 14 écus d'Albert pour 19 roubles 60 copeks, plus Ou moins. Efpèee» Les efpeces de cuivre fe divifent en pièces de 5, de cuivre. , de 3, de 2 copeks, (appellees, pataks, altines, gro- fehis') et 1 copek. Le demi-copek eft nommé denufchka, et le quart de copek, potufchka; mot compofé de pot. demi, et ffujchkani, peau de lièvre, demi-peau de lièvre, parceque au bon vieux tems ces peaux fervoient de mon-noie. Dans un poud de 40 livres de Ruffie de cuivre, on taille 16 roubles d'efpèces de cette matière, divifées ainfi que l'on vient de le dire. 5. Tableau de quelques villes. SCOW. Population. 25o,ooo habitans dans l'en- Moictw. ceinte de la ville, et 5o,ooo dans les villages adjacens (fuivant M. Coxe). Edifices remarquables. Curiofitès. Le Kremlin: (du mot Kretn ou Krim, qui lignifie forbereffe) — le palais des anciens Tzaarf : (Pierre-le grand y eft né en 1672; on y garde le tréfor, qui renferme la couronne, les joyaux, les habits du couronnement, et diverfes curiofitès) — le couvent de Wiesnowits-koi — l'égïife cathédrale de St, Michel: les tombes des anciens Tzaars) —r la, cathédrale de l'aflbmption de la Vierge: î(quî a fervi long-tems à la cérémonie du couronnement des Tzaars; c'eft dans cette même églife que font dépofés les corps des patriarches de Ruffie, c'eft l'égïife la plus magnifique de Moscow; riche en ornemens d'or et d'argent, en vafes facrés en vêtemens précieux etc. On y montre auffi la plus grande cloche qui exifte dans le monde, du poids de 4.02,000 livres) — le palais' neuf et fes jardins —* l'égïife de la Tte. Trinité : ( elle a un clocher fort élevé avec g ou 10 dômes) — les archives publiques ««-Funiverfité — l'hôpital des. enfans trouvés — le vauxhall — le marché aux maifons, dans le Khitai-gorod — l'hôtel du prince Galitzin, et les palais de plufieurs autres feigneurs — la bibliothèque du St. Synode — le valte jardin botanique de M. Dcmidow. V. la defeription qu'en a publiée M. Pallas. Environs. Le couvent de Trotskoy, ou de la Ste. Trinité; (très-digne de l'attention du voyageur; M 4 n Mo*coir. il eft fi vafte, qu'à une certaine cliftauce on croirait que c'eft une petite ville). Mélanges. Moscow eft certainement la plus grande ville de l'Europe ; fa circonférence en dedans des remparts eft de 39 werftes. Mais elle eft bâtie d'une manière fi inégale, et il y refte tant de vuides, que fa population ne répond nullement à fon étendue. Il y a dans cette grande ville des quartiers, qui reÛèm-blent à un défert fauvage, d'autres à une ville florif» fante et peuplée. Les églifes et les chapelles font extrêmement nombreufes à Moîcow, on en compte plus d'un millier; et quand les cloches de toutes ces églifes s'ébranlent, cela caufe un bruit incroyable. Rabelais l'auroit furnommée, la ville Jonnante. La plus belle vue de Moscow eft celle dont on jouit fur une couine; qui eft à quatre ou cinq milles anglois de cette ville. Le prince Dolgorucki Crimski a une belle maifon fur cette colline, La Moscow, plus large dans ce lieu qu'à l'ordinaire, décrit un demi-cercle à l'entour, et la capitale fe préfente vis-à-vis. On appereoit une quantité innombrable d'églifes, de tours, de pointes de clochers dorées, de dômes, de batimens blancs, rouges, verts, qui brillent au foleil, et au milieu de ce fpectacle pompeux, le contrafte d'un nombre infini de miférabîes cabanes de bois. Dans les environs de Moscow fe trouve une forte de pommes fort curieufe. Elle a la couleur et la transparence de l'ambre jaune pâle, et eft d'un goût exquis. Les Rufles l'appellent, ISawinijch. Cet arbre dégénère dans les autres pays. RIGA. Population. 27,000 h. (fuivant M. Coxe û5,ooo. ) Edi- Edifices remarquables. Curiofitès. L'hôtel de ville et la bourfe — la maifon de Scbwarzenhàupter — le palais impérial — l'égïife cathédrale — le bourg le lycée impérial — le palais des états — l'arfenal — l'hôpital St. George — l'égïife St. Pierre — la cour des corps des marchands et artifans — l'hôpital ruffe — le jardin botanique — le monument des incendiaires de Riga — le théâtre — la douane. Collections. Cabinets.. La bibliothèque de la ville; le mufée deHimmfel; les collections duD. Beh-ren ; ■ les collections d'Eflen de lettres manufcrites d'hommes de lettres; le cabinet de curiofitès naturelles et de médailles de Eergmann. Promenades. Sur le pont de bateaux fur la Duna ; fur le bord de la Duna vers le jardin impérial ; le beau jardin de Vitinghof ; la promenade par eau aux Hoir mes et à Dunamunde. V. Spectacles. Divertijfemens. Spectacles allemands;. ( en hiver l\ fois, et eu été deux ou trois fois par femaine) des clubs; des concerts; des bals masqués; la femaine au beurre ou la femaine qui précède le jour gras. (La voiture ordinaire à. Riga fe nomme une hutte: les héges font d'ofier, et mifes fur des traîneaux.) EtabHJfemens littéraires. Le lycée ; le collège. Auberges. Il n'y en a que deux de bonnes, mais un étranger trouve à fe bien loger chez quantité de bourgeois de la ville et dans les fauxbourgs. Fabriques. Manufactures: d'amidon; de cartes à jouer; des rafmeries de fucre; le brandevin que l'on diftille à lliga, eft eftimé. On y conftruit auffi quelques, vaiffeaux, fur-tout des vauTeaux çôtiers. „• M 5 Ii- ^a. Livres qui peuvent fervir de guide. Befchreibun* der Stadt Riga; par M. de Wiedow. (Cette defcription fe trouve dans le gme volume* de la collection de M. Muller, qui à pour titre: Samm» lung der ruffifchen Gefchichte. ) .rétm. ST. PETERSBOUftG. Population. D'après le bourg. ^nomurement fait par ja police en 1789, 217,948 habitans, fans compter la cour, les académiciens et la garni fon. Edifices remarquables. Curiofitès. Le quai du quartier de l'amirauté, monument aulTi beau que du* rable de la magnificence de l'impératrice — les batimens de l'amirauté: (ces batimens étant presque au centre de la ville, la flèche dorée de la haute tour, peut fervir de guide à l'étranger pour s'orienter. Dans la cour d'un de ces batimens de l'amirauté, on trouve un farcophage antique, transporté de l'archipel, et connu fous le nom de tombeau d'Homère) —r le palais d'été de l'impératrice: (le jardin eft ouvert au public ; il y a un grand concours de promeneurs, fur* tout les dimanches et jours de fête) — le palais de marbre: (vrai château de féerie) — le palais d'hiver: (l'efcalier, dit, de parade; l'égïife de la cour; la falle d'audience; le dépôt où l'on garde la couronne, le fceptre, et les autres joyaux de l'empire. Le fameux diamant de 194 karats, qui orne le fceptre, acheté par l'impératrice en 1774, d'un Grec , nommé Safraz, a été payé 460,000 roubles, et une penfion viagère de 100,000 livres tournois. Le jardin, ou hortus penfilis etc. L'hermitage, palais féparé, où fe trouvent les collections précieufes de tableaux, de pierres gravées, d'hiftoire naturelle etc. de l'augufte Cathé- Catherine) — la maifon où s'affemble la fociété éco-St. réur«. nomique — la place, décorée de la ftatue de Pierre- " le-grand: (il faut confulter fur le transport merveilleux du grand bloc de granit, qui fert de piédeltal, la description du comte Carburi; Monument élevé à la gloire de Pierre - le - grand. 1777. fol. Le vifage du monarque, modelé par la demoifelle Collot, eft très» relfemblant. La hauteur de la figure eft den pieds, et celle du cheval de 17. Le total des dépenfes pour ee monument, monte à 424,610 roubles. La iimpli-cité de l'infcription répond à la fublimité du deffin; Petro primo Catharina fecunda. 1782.) — la cour de» galères — la corderie — l'hôtel des poftes — le chantier des galères — l'égïife de St. Ifaac: (elle fera un fuperbe édifice; l'on travaille aux voûtes) — grand nombre de palais des grands de la cour — les écuries — la mailon du collège de médecine —f le grand théâtre le palais d'été de l'impératrice au confluent de la Moika et de la Fontanka -«- le grand -marché ou] Gojlinoi-Dwor: (il reffemble au palais royal de Paris, mais il eft de deux étages, chacun avec une galerie, de 17e boutiques. Les arcades fervent de promenoirs) — la nouvelle banque au change — le jardin italien de l'impératrice — l'arfenal : (il contient un grand nombre de trophées et d'armures étrangères) la fabrique impériale de tapifferies —la ftatue de bronze de Pierre-le-grand — le panthéon du prince Potemkin — l'égïife luthérienne de St. An* ne, la plus belle des églifes étrangères ■*— le couvent d'Alexandre Newski : (le riche tombeau de ce feint) —-la nouvelle bourfe — les bâtiments de l'académie de feiences et de l'académie dee beaux-ars — la citadelle : (fes murs de brique environnent une pe* rite 183 XII. LA RUSSIE. st. r:tçr*tite isle. Au milieu de l'isle eft la cathédrale de St. Pierre et Paul. C'eft dans cette églife que font enterres Pierre-le-grand et plufieurs de fes fuccefleurs. Près du tombeau du fondateur de la marine ruffe, on obferve quelques pavillons turcs, qui ont été pri» dans la bataille de Tchesmé, et que l'impératrice y plaça de fa propre main. Dans un bâtiment féparé de la forterelfe eft la.monnoie. On conferve auffi dans cette citadelle un bateau à quatre rames, que Pierre L âppeloit le petit grand lire, et qui coniigne à la pofté-rite la première origine de la marine mue. De la forterell'e on va par eau à une isle voifine, auprès d'une cabane de bois, qui eft illuftre auffi, parce-qu'elle fervoit de demeure à Pierre-le-grand, pendant qu'il faifoit bâtir la forterelfe. Elle a été confervée dans fon premier état. Près de-là eft un autre bateau à quatre rames, conftruit de la main même de Pierre) — le jardin du comte Besborodki, où fe trouve la ftatue pédeftre de l'impératrice régnante. — (Les grandes rues, de la million; de la perfpective; du jardin; des matelots; des rives de la Newaetc.) Fabriques. Manufactures. Les manufactures et fabriques impériales des tapis et tapiiferies; de l'affinage des métaux ; de bronze ; de porcelaines ; d'armes à feu; d'eau forte etc. La fonderie de l'académie. Des manufactures et fabriques de foieries; de toiles de coton; de cartes à jouer; de papiers peints; de tabac; de toile cirée; de cuir; de galons et de fils d'or et d'argent ; de glaces ; de liqueurs et eaux fpiritueu» fes etc. Des papeteries ; des blancheries ;] des verreries; des poteries, de rafineries de fucre etc. Etabiiffemens utiles et littéraires. Les trois banques du lombard, des cédules, d'aifurance. Les hôpi- XII. LA RU S-fi I Er. iS9 hôpitaux des troupes de terre et de mer, et de laSt. Pcten. , bourg. ville. Les maifons de fous; d accouchement ; din* ociilation; d'en fans- trouvés ; de correction ; de maladies vénériennes. La maifon de fecours pour les pauvres infirmes: (c'eft aux foins de deux prédicateurs allemands que l'on doit cet établiffement bienfaifant. Le gouvernement a de plus des magalins de farine et de bois à brûler, pour en fournir en tems de di-fette, à la claife la plus indigente à un prix qui foit à leur portée) l'hôpital des pauvres de la ville; la maifon d'invalides; la fociété de fecours; la fociété impériale de médecine; les écoles de chirurgie; (les jardins botaniques de l'académie des feiences ; de la fociété de médecine, et du célèbre Pallas) l'académie impériale des feiences; (on évalue fes revenus annuels à 80—90,000 roubles) l'académie, impériale d'iiiftoire ruffe; l'académie impériale des beaux-arts; (fes revenus montent par an à 60,000 roubles) la fociété économique; le corps des cadets nobles; (un des plus beaux établiflemens fondés fous l'augufte Catherine, et qui paroit furpailer tout ce qui exifte ailleurs en ce genre. L'hôtel eft presque une ville en-, tière, et a une lieue de circonférence. Les cadets font au nombre de 6 à 700, et les permîmes employées à leur inftruction ou pour avoir foin d'eux, au double. Cet établifTement dont la dépenfe monte à 200,000 roubles par an, a encore beaucoup gagné depuis qu'il eft fous la direction de M. le comte à'Anhalt. La muraille parlante, eft une nouvelle preuve de fon zèle infatigable, et d'une iingularité et utilité qui mérite attention. L'éducation et Finftruction d'un cadet dans, cet hôtel, depuis-fon entrée juflqu'à fa l'ortie, coûte à l'impératrice, à-peu-près, ^ .ïP.ubles. Une ou deux !9o XII. LA RUSSIE. St.p.'twj-denx foi» chaque hiver, on permet aux cadets clé donner une mascarade et un ha! ) l'hôtel des cadets du génie; au nombre de 55o. Cet établi U'ement coûte, année commune, ifco,ooo roubles) le corps des ca* ■'15 des mines; le collège grec; la maifon d'éduca* tïon pour les demoileiles; (on y reçoit 480 élevés, moitié de la nobleffe et moitié de labourgeoifie. Ello coûta à r-.-apératrice par an 180,000 roubles, et jouit d'une fi grande réputation, que des perfonnes très-riches et de grande condition y font élever leurs filles* La maifon contient un joli théâtre, où les jeunes demoilelles jouent de tems en tems) l'école normale, et un grand nombre d'autres écoles publiques, pour la navigation, pour la déclamation ctc, Cabinets. Bibliothèques. Le cabinet impérial defiampes; et les collections A'Olfufjew, de St*oga-> now. de Tfchernifeheiv, et d'autres feigneurs ruffes; le cabinet impérial d'hiftoire naturelle; le mufée de l'académie des feiences; l'obfervatoire; le cabinet des médailles etc. (dans le cabinet d'hift. nat* une grande quantité d'os foffiles, trouvés dans la Sibérie; le morceau de cuivre natif; la grande maife de fer natif, le premier qu'on ait jamais trouvé dans un état parfait de malléabilité. La collection anatomique préparée par le célèbre Ruyfch. Les ornèmens trouvés dana des tombeaux en Sibérie. La figure en cire qui repréfente Pierre - le - grand ; la tête a été moulée fur le village de ce monarque après fa mort etc. ) le cabinet d'hiftoire naturelle du corps des cadets ; le cabinet de minéralogie des cadets des mines; la galerie impériale des tableaux ; la collection de modèles ; le cabinet anatomique; le cabinet des médailles et pierres gravée* de l'impératrice; (la collection précieufe du duc d'Or? XII. la russie- i9i d'Orléans vient d'être joint à ce cabinet) la bibliothè-St.P5o werftesou 56 milles d'Allemagne, en moins de 24 heures de tems. On paye 2 copecks par cheval pour chaque werlte, et le double pour le premier ou dernier werfte, en allant à Pétersbourg ou en partant de cette capitale. Les chemins de pofte qui mènent à des grandes villes font exactement mefures, et les relais bien déterminés et bien fixé». Par tout le royaume, même en Sibirie, il y a fur les grands chemins un poteau à chaque werlte, qui indique le nom-bre des werftes qu'on a faits, et ceux qu'on a encore k faire. Selon ce compte on a de Pétersbourg jusqu'à Piiga par Narva, Dorpa* et Wolmar 571 werftes, jusqu'à Wybourg «39; jusqu'à Cronftadt par terre 47; jusqu'à Mofcow par les villes de Novogrod , Tor-fcheck, Mofcow et Klin, 701 werftes; jusqu'à Smo-lenske 833 werftes; jusqu'à Archangel i.n'p werftes; Jusqu'à Aftrpcan 1479; à Kiew par Kaluga 820 — et par Cuda 879; à Afow 1,268; à Belgorod 693; à Cfcberkaski 11,761. De Riga jusqu'à Arnadiskoy Os-trog il y a 11,298 werftes. Les chevaux de pofte font en plufieurs endroits des chevaux cofaques qui y font commandés. Ces Cofaques ou Tartares font dans les fteppes, là où les ftaiions fmiuent. allis dans un trou, autour d'un feu, et attendent l'arrivée des poftes. Dès qu'ils entendent le fon du grelot qui eft atiaché au col du cheval de devant, ils raflcmbtent les cbevaux qui paiffent et atèlent fans perdre du tems. Quand le poids de bagage n'excède pas 10 puds, la voiture ne doit être atelée que de 2 chevaux de polie. On On entrelient en Livonie félon l'ukafe de 175a a chaque ftation ou pofte 25 chevaux, dont 5 doivent être toujours prêts pour ceux qui voyagent pour le* affaires de la couronne. On fe fert du refte pour mener ce dont la cour a befoin,.et pour les poftes ordinaires. On ne doit pas donner plus de 10 de ces vingt chevaux aux miiiiftres étrangers et à d'autres voyageurs. S'il leur en faut davantage les habitans voilins de la flalion les fourni lient fur l'avis qu'ils en ont reçu. Il cil défendu de prendre plus de chevaux qu'il n'eft marqué dans le pafle-port. On peut faire le voyage deTravemunde enRuffie par terre où par mer, mais la glace y met fouvent obftacie, et le paifage de-là à Pétersbourg eft plus dangereux que celui d'Amérique, la mer baltique n'étant pas Tpacieufe, et ayant beaucoup d'écueils fous l'eau, fur-tout aux environs de Rornholm. Le golfe de Finlande même eft trop étroit, et il y a trop d'endroits peu profondes qui ne font pas bien à éviter quand on eft furpris par la tempête. On peut avoir à Crou-Itadt pour 2 ducats une chaloupe qui mène a Pétersbourg. Chaque vaiffeau qui jette l'ancre à Cronftadt doit s'attendre à être vilitè trois fois, félon le tour du numéro de fon arrivée. Les vilitateurs font régalés par le capitaine avec des liqueurs fortes. On vifite auifi les voyageurs quand ils mettent pied à terre. Mais quelquefois on les en difpenfe, et on fe contente d'une interrogation vague. Cette vifitation fe fait derrière le rempart où l'on entre par un grand cercle de fer. Celui qui veut repartir de cette ville doit s'a-dreiler à l'ambailadcur de fa cour , pour s'en faire donner une requête adçciféo au collège impérial, N 4 dans 2oy m LA R U S S I E. dans laquelle on demande un pafle-port pour le voyageur. Il faut qu'il y mette fon nom dans le collège même, et qu'il prouve qu'il eft celui qui l'a demandé* Outre cela il faut qu'il produiiïé le palle port avec lequel il eft venu dans l'empire, et qu'il prenne avec lui les trois gazettes clans lesquelles il s'eft fait inferire au nombre de ceux qui partent. On veut empêcher par cet arrangement, qu'un étranger ne parte fant; avoir payé les dettes qu'il a contractées. Le voyageur reçoit enfin fon pane- port au bout de quelques jours, dans lequel on lui ordonne de quitter Pétersbourg en 8 jours et le royaume en un mois. La fortie de l'or et de l'argent et par conféquent celui des efpeces mo« noyées eft interdite. On a outre cela une loi, en vertu de laquelle perfonne ne doit avoir fur foi plus de cenf ducats, même en efpeces étrangères, quand il fort du royaume pour voyageur. Quelques voyageurs préfèrent de fe fervir au lieu delà pofte, des ^[amtfchtfchikis ou voituriers ruITes ; qui forment en Rulîie une communauté ou un corps, et qui ufent de même de la plus grande diligence, changeant quelquefois de chevaux de Slobode en Slom bode, chez les voituriers de leur connoilfance. Les perfonnes qui voyagent par ordre de la cour, font obligées de prendre dans la chancellerie impériale de la polie aux chevaux un palfe-port, fur lequel eft fixé le nombre de chevaux et leur prix. Les Rulîes qui voyagent par ordre de la cour, fur les frontières de la Sibirie, où l'on ne rencontre quelquefois perfonne qui fâche lire, font munis d'une efpèce de palfe» pcit particulière. Ce font des cordes paifées au travers du fceau, et auxquelles on fait des noeuds, de •forte que les maures des poftes , pour cor.::oitre Le nom- XII. LA RUSSIE, 201 nombre de chevaux qu'ils doivent fournir, ne font que compter les cordes et les noeuds. Les voitures ordinaires de la campagne et de voyage, nommées hibitkis, font de petits chariots, où deux perfonnes peuvent s'aifeoir de front, outre le cocher qui eft ailis à l'un des bouts, derrière et très-près des chevaux. Le Kibitki peut avoir cinq pieds de longueur ; la moitié de derrière eft couverte d'un dais en demi-cercle, à - peu - près comme un berceau, fait: avec des branches entrelacées, fur lesquelles on étend des' écorces de bouleau et de hêtre. Il n'y a pas un morceau de fer dans totUe cette machine, elle n'a point de reftorts, et n'eft attachée qu'avec des chevilles, des cordes et des bâtons aux quatre roues, dont la boite eft d'une longueur extraordinaire, et a au moi'^un pied de faillie. Quand les Ruiles voyagent dans ces voitures, ils y mettent un lit de plumes, précaution admirable , fans laquelle on ne pourroit foutenir les fécouifes infupportables caufées par les poutres dont les chemins font jonchée. Mais avec cette précaution un Kibitki ne le cède que par l'élégance aux voitures les plus commodes. Le voyageur peut s'y étendre tout de fon long, et y paner la joue née dans la plus parfaite tranquillité. 7. Iti- 7- Itinéraire de quelques routes. I. Route de St. Pétersbourg à Mofcow Werfies. Noms. 1 fperfles. Noms. 55 i. Ifliora. 36 Wysnewblu» 23 Tosninkoi-Jam koi - Jam. 2.6 Luoubana. 33 Wydrepusk. 32 Ozud'owa. 36 Pdfchol. £5 2, S p a s k o i 33 Mednoje. P o 1 ft i. 28 6. Twer, s3 Podperezie. 3i Gorodna. «22 5 Novogrod. 27 Sawiwowa. \ 55 Bronizkoi-Jam 27 Kl in. So 4. Zaikowo. 3o P e c s k i. 3i Kreftekoi Jam. 34 Tfchemaja, 39 Tafchelbicy. 28 7. Mofcow. 3s 5. Zimmegers- 701 koilam. 5*2 Jedrowa. a5 Chotilowkci- i Jam. Obfervations locales. \. Le grand chemin de Mofcow eft une preuve impofante de là puiflance et de la fplendenr de l'état rufle. Il va presque toujours en ligne droite, depuis Pétersbourg jufqu'à Mofcow. Sa largeur eft de 20 pieds ; les 23 premiers werftes font pavés , mais à caufe des endroits marécageux le relie de ce chemin confifte dans une efpèce de pont de bois large de 1 o pieds, et qui eft fans contredit, le pont le plus long qui xii. LA RUSSIE, ao3 qui exifle, car il s'étend à plus de jo5 werftes. Il eft très-bien entretenu, et facilite extrêmement la communication: ni foifés, ni vallons fauroient le détourner de fa ligne droite ; il franchit tout. Les forêts que la route traverfe , font coupées aux deux côtés , pour caufe de fureté et pour donner un plus libre cours à l'air. On ne paye clans tout l'intérieur de l'empire ruflè, ni impots, ni droits de palhio-e. On, trouve dans falmanach de l'académie des feiences, qui paroît tous les ans à Pétersbourg, la table des. villes, et de leur diftance de Pétersbourg et Mofcow, 2. Peut-être que depuis Ishora jusqu'à Novo-grod, il y avoit dans des tems Teculés > une pleine communication entre le lac de Zadoga, et le golfe de la Finlande. 3. Cette ville frappé par le trifte fpectacle des débris de fon ancienne grandeur. Elle étoit jadis fi pui hante, qu'on difoit en proverbe: Qui eft-ce qui peut réfijter aux dieux, et à ta grande biovogrod? La cathédrale de St. Sophie, renferme des peintures d'une grande ancienneté, et probablement antérieures à la. renaiffance de cet art en Italie. 4. Toute la route avec fes falives et poutres, coupe en droite ligne une forêt éternelle, fur-toui, depuis Ijhora jusqu'à Novogrod. 5. Les montagnes de IVaida renferment beaucoup de corps folfiles et de pétrifications. 6. On trouve ici et dans les environs grand nombre d'ammonites et de bélemnites. 7. V. tableau. On peut faire ce voyage un petit livre allemand à la main» qui fervira de guide: Wegweijev von Petersburg nach Mofcau. 1,2.. %. Rou- 3C4 XII. LA RUSSIE, 2. Route de St. Pètersbouvg à Riga. IVcrftes. Non;:. PVcrjles, 22 i.Strelfa-Myfa. a3 Dorpat. 3o Çuipeng. 25 Ouddern. 20 Coscowa. 24 Coniccats. £2 Czircowich. 22 Teilits. 24 Opoiie. 18 6. Goulben. *5 2. Jamburg. 21 Staqueln. £4 3. Narva. 30 Wolmar. 32 Waiwara. l8 Lenzenhof. Coudleig. 22 7. Roop. SI Jewe. 20 Engelhai'ds- £0 Petit-Po un- hof. gem. *9 Hilqueolïee. £4 Ranna-Poun- i5 3. Neuennul- gern. len. 14 4. Nennal. 11 9- Riga. 25 Tonna. 571 s3 5. Tzagafee. Obfervations locales. 1. Des maifons fuperbes de campagne et une file de beaux batimens de toute efpèce, forment les avenues de St. Pétersbourg. 2. A Jamburg, les nouveaux batimens et les éta-bliûemens de la colonie allemande. 5. Les voyageurs fubilfent la vifite des douaniers à Narva, quand ils ne font pas munis d'un paffe-port fous Je fceau de la couronne. On loge dans la vieille ville chez l'aubergifte allemand. On traverfe les champs célèbres par la bataille, que Charles XII. y gagna en 1700. On XII. LA R U S S I E. 4. On pafle près du lac de Peîpus, qui relfem-ble à une mer en miniature. 5. Plaine fertile. 6. On paffe en bac un torrent. 7. La cour du gouvernement eft dans une fku-ation riante, et les édifices font grands et beaux. 8. Terrain fablonneux. 9. V. tableau. 5. Route de St. Pétersbourg à Varfovie et à Vienne. ' Noms* Milles d'Ail. d'Ail. 1. Riga. 3 Hoza. 5| Olley. ■ Sf 5. Grodno. 5 2. Mietau. *| Ruznice. 4 Kalmiow- rr Q Sokulka. 4 Janisky. 3 Buckftem. 2 Meszkucz. 3 4, Bialiftocîu 2f Szavel. 3 Woyokie. 0 * Radziurllisky. 3 5. Bielsk. 5 Szadovv. 2 Branska* 0 Beyfcgola. 5 PobTikow. 5 Montwidowa, r» O Grannego. a Keydan. &} Sokolowa. 3 Bopti. Weyrowa. 5 Rowno, Makowka. 5 Goga. rr O Stanislavvowa. 3 Prenn. 5 Okoniewa. 5 Belwirifack. 5 6. Varfovie. Oritti. io5 7. Vienne. 2 Kriegftan. , 5o6j- 3| Lcpold. 2 Prewilsku, 3o6 XII. LA RUSSIE. O b fer votions locales.- 1. V. N. 2 2. La capitale de la Courlande et la réhdence du duc, ville d'une grande étendue, mais qui renferme dans fon enceinte beaucoup de jardins et de places déferles. Le château de réfidcnce eft un bel édifice. L'égïife réformée mérite auffi d'être remarquée. ,3. Ville confidérable de la Litlmanie; le nouveau palais a été bâti par Augufte III. II y a ici un collège de médecine et un jardin botanique. 4. Ville propre et bien bâtie; elle doit ces avantages à l'illuftre famille de Braniski, qui s'eft plue à orner le lieu de fa réhdence, et dont le palais eft attenant à la ville. 5. C'eft la capitale du palatinat de Podlachie, et où s'affemble la diétine. 6. V. tableau des villes de la Pologne. rj, V. Itinéraire de la Pologne; route de Varfovie à Vienne. 8. Cartes itinéraires. Manuels, Relations de voyage de fraîche date. Oaxtet. Tabula imperis Ruffici, exhibons ftationes curfuum et veredariorum publicorum. 1772. No- Nova tabula geographica imperii Ruifici in gu-bernia divifi. Edita 1787. S feuilles. Geografitfcheiky Lewafikon Rolfy - fkago Gosn- Livre* darftk etc. c. a. d. Dictionnaire géographique de toute / la Ruffie, rédigé par M. Millier. A Mofcow 1773. Travels into Poland , Ruffia etc. by W. Cote. livres Londres 1791. 8- cinq vol. (ce livre eft traduit en *usl°1'' ' allemand. ) Travels into Norway, Denmark, and Ruffia, in the years 1788, 1789, 1790, 1791» by A. Swinton. Londres 1791. (Ce livre eft traduit en allemand.) Sergti Plefchtfchjejew , Ueberficht des ruffifchen itirre» Reichs, aus dem ruffifchen von Lenz* Mofcau 1787. Hupel, Verfuch die Staatsverfaffung des ruffifchen Reichs darzuftellen. Riga. 1. 2. TJieil. 1786 — 1793. Bemoulli Reifen durch Brandenburg etc. Cur-land, Rufsland. Leipzig. 1780. 6 volumes. Bemerkungen ùber Rufsland etc. von BelUrtnann» Erfurt I789, deux vol. xiir. LA POLOGNE, LA LITHUANIE ET LA COTJRLANDE, i. Grandeur. SoL Denrées. Population Langage. Religion. Gouvernement, Forces de terre. Armoiries* D'après le tableau des impôts préfenté à la diète de Grandeur Pologne l'année 1789, le royaume de Pologne et le grand - duché de Lithuanie avoient enfemble 9,630 pointa- milles quarrés de furface et la population en étoit efti- tion. mée à 7,554,620 habitans, p>ar un calcul qui donne fix perfonnes par feu. D'après ce même tableau, les revenus de l'état fe montoient à 28,5o5,54o florins po-Bevenui. lonois. Randel, fixa l'étendue de la Pologne et de la Lithuanie à io,o5o milles quarrés, leur population à - 8,600.000 âmes et leurs revenus à 5,193,655 risdalers allemands, compte moyen. Mais à préfent il faut en déduire les 5,6i4 milles quarrés, dont la Ruffie et la Pruife ont pris polfeflion en 1793, et il ne refte guères plus à la Pologne actuelle, que 4,016 milles quanés d'étendue. 5,5x2,710 d'habitans, et i3,559,i8i florins posai, iongis de revenus. Entre les fleuves de ces contrées la Vi- ftu- ftule eft le principal pour la navigation et le commerce. Ce fleuve, au moyen de la rivière de la Bra-hé, eft joint j>ar le canal de Bromberg, à la rivière de hieze, qui lui donne la communication avec l'Elbe. Outre les monts Carpathiens, il y a aux environs de Cracovie plufieurs hautes montagnes. Les deux principales dialectes dont on fe fert en L«nat«. Pologne font le polonais et le lette, ou le livonien. L'allemand et le françois font aulTi en ufage dans plufieurs grandes villes, Il n'eft pas rare d'y entendre fouvent les gens du commun parler latin. La religion ït«Ii La petite s'appelle bel- ledy; on s'en fert pour les étofFes de laine et de coton; elle a 287,2 lignes, mefure de Fiance; la grande a 2q6,6 de ces ligues. Pour mefurer les liquides on fe fert de meters et & aimas. Le meter eft du poids de 8 okas. On mefure les chofes feches et les grains aux quil-lots ou kisloz. Le quillot pèfe 22 ofaw, et 4£ quillots font la charge de Marfeille. 4- M o n n o Les efpeces d'or et d'argent qui ont cours dans les L*"H autres étals de S. M. Impériale, ont auffi cours en Hongrie. taa *S S. N a5 £ O N O fi nm o 2 ~ fi «S,' S -w m o o »v m, |0 Cl O O O • 5 ri £ Le florin hongrois (Uhcrsz'y Zh.*u) a* cour3 pour 17I g vras. P 5 Les Durais Les ducats do Kremnitz portent d'un ccVé l'effi>ie de Krciii- , ■ D t\Uz. de l'empereur. Le revers repréfente dans une gloire l'effigie de la vierge couronnée, tenant d'une main le fceptre, et de l'autre l'enfant- Jefus qui tient un globe. Elle a fous fes pieds un croulant, au-deffous duquel eft l'écuiïbn des armes de Hongrie; la légende eft compofée de ces mots: patrona regni Hun g aria e, et du milléiime. Ces ducats font fabriqués à la taille de 67 au marc de Cologne, et au titre de 2.5 karats 9 gr«"ns* Confiant!- On compte en Turquie par piaftres de 100 mines liOpltf. ou afpres. Le jux ou juk eft compote de 100,000 afpres, et la bourfe ou ckife, contient 5oo piaftres. La bourfe doit pefer 2,8i2£ drachmes, foit qu'elle foit compofée de piaftres ou d'izelotes, ZT 1,781 1. 5 f. ar gent de France. Le titre de l'or fe divife en 24. karats et le karat en 4 grains; le titre de l'argent fe divife en 100 karats et le karat en 4 grains. vipHeo» Efpeces d'or. Le fequin zermahboub, dont la va- » (1 »>r. leur fixe eft de 5 piaftres, et le titre de 19^ karats ZT 10 liv. 14 f. argent de France. Le nisfiê ou demi-zermahboub, qui a cours pour une piaftre et 20 paras, c'eft à dire if. piaftre. Le rotibbiè qui a cours pour 1 piaftre ZZ 5 1. 11 f. 4 d. 11 y a un agio établi de 8 à 12 paras fur chacune de ces efpeces, qui varie fuivant le plus ou moins de demande, et qui eft communément le même fur l'une ou l'autre indifféremment, non obftant la grande différence de leur valeur fixe, pareequ'il fe fabrique moins .de nisjiés et encore moin3 de roubbie's, que de zermahboub s. Cent zermahboubs, deux cens ni^fiés, ou trois cens roub-biés, doivent pefer 82Tx drachmes. On trouve encore dans le commerce quelques-uns des fequins ou fu!tanins, nins, appelles foundouc, que Muftapha fit retirer en 1769 et convertir en zermahboubs. Ces foundoucs ont cours pour 5 piaftres. Efpeces d'argent. Uàttmiohtec ou pièce de 60 pa- *rPè<*» ras, rz: 5 1. G f. Le grouch on piaftre, a cours pour S*nt 40 paras ou 120 afpres. La zolota ou izelote, a cours pour 00 paras, ou 90 afpres. Le yaremlec a cours pour 20 paras, ou 60 afpres. Le roubb ou olik a cours pour 10 paras, ou 3o afpres. Le beslik ou pièce de 5 paras, a cours pour i5 afpres. Le para, a cours pour 3 afpres. L'afpre, a cours pour 4 maenkirs ou gjeduhj, rr 7 den. argent de Franc.. Les monnoies de Turquie ne portent, ni l'effigie, ni les armes du grand feigneur; le millefime eft l'année de rjiégîre dans laquelle le fultan eft monté fur le troue; il ne change point pendant la durée de fou règne, mais l'année de la fabrication, c'eft-adiré, l'année de fon règne, dans le cours de laquelle ces efpeces ont été fabriquées, y eft marquée. Les empreintes de ces monnoies, repréfentent au furplus des chiffres et des légendes en caractères turcs, dont il eft impoffible de faire une defeription affez exacte, pour mettre les lecteurs à portée de les reconnoitre. TaMeau de quelques villes. }g. PRESBOUPtf. Pojrokfcon. 28,000 h. Edifices remarquables. Curiofitès. L'égïife paroif-. haie: (c'eft dans cette églife que fe fait le facre du roi: fur le maître-autel la ftatue équeftre de St. Martin, ouvrage de Donner: dans la chapelle d'Efterhafz une belle ftatue, par ce même artifte) — le palais du gouverneur — la chancellerie royale — le palais du commandement général — le théâtre — les greniers publics —9 la caferne — la montagne royale, ou lé Koenigsbetg, fur laquelle monte le nouveau roi, après fon couronnement — le château royal: (ce château eft di^Tie d'être remarqué, fur-tout le grand efcalier; on r jouît d'une vue délicieufe) — le palais de Ba-thiany : (et dans le fauxbourg le jardin de ce prince)' — la maifon de Wachtler — la coupole de l'égïife de St, Elifabethe. Promenades, jardins. La promenade à l'is'e près du pont volant : la promenade aux moulins: la promenade devant le grand café, vis-à- vis le palais 13a-thiany: (le rendez-vous du beau-monde) les jardins des comtes d'Erdoedy, de Grofchalkowitzi etc. Etabliffemens littéraires et utiles. Les écoles normales. Spectacles. Amufenuns. Comédie allemande ; Opéra; académies de mufique ; combats de bêles: bals publics. Collections. Cabinets. Les bibliothèques et les cab. d'hift. nat. du comte d'Erdoedy et de M. de Som-filz. La collée ion fnguîicie des vifages grimacières, ouvra- ouvrage de feu M. ïrlefferfchmidt, chez le frère de cet -Prei-nrtifte. Le célèbre automate qui joue aux échecs, de b,mrï* M. de Ketnprlti. Le cabinet de conchyles chez l'apothicaire à l'écriviire rouge. Enwrowj. Le château de Lanfchitz: (les appartenons, les collections, les jardins etc. tout mérite d'être vu et admiré.) — Le château d'Eftcrhafz: (V. Befchreïbung der Lvfifchloffer Fjlerhafz in Ungam. Presburg. 1784» château eft fi tué à 5 lieues d'Oe-denbourg, firr les bords du lac de Neufiedcl ; c'eft un des plus magnifiques châteaux en Europe, et qu'un voyageur ne doit pas manqué de vifiter. ) Livres qui peuvent fervir de guide, Korabwfzhfs Befchreibung der konigl, ungarifchen liaupt • r»vy-und Krbnungtltadt Presburg. Presburg. 1784. 4. volumes, CONSTANTINOPLE. Population. t,5oo,ooo h.Oonfturô uoi>lp. en y comprenant ceux des fauxbourgs de Galata, de Péra , et de Scutari, le long du canal de la mer noire. (D'autres ne portent fa population qu'à 700,000 habitans.) Edifices remarquables. Curiofitès. 1. Les grandes places: (la principale et la plus belle eft celle du fui-tan Acfonet, au milieu'de laquelle il y a deux fuper-bes pyramides de marbre; l'une eft chargée des hiéroglyphes, l'autre eft fans ornement. Leurs bafes font appuyées fur quatre grands globes de marbre, qui re-pofent fur un piédeftai quarré. Dans cette même place, ou voit les reftes d'une fuperbe colonne airain, de forme fpirale. La place du fultan Bajozet, n'eft pas tout-a-fait auffi grande que la première; mais fà fit»; ai ion tlt admirable! au-délais d'une des fept P 5 mou. rrm&uui. montagnes fur lesquelles Conftantinople eft bâtie coro-znelAome; elle eft décorée de quelques grands bâti-menf-; on y tient auffi des foires, qui attirent beaucoup des marchands, et elle eft fur le chemin, qui conduit directement à la fublime porte. Sur la place à* Abl* - Sidtana, devant le férail, il y a une grande quantité d'énormes colonnes de marbre couchées fur la terre. Il y a auffi deux lions faits d'un feul bloc de marbre) — les Bazars: (ils contiennent divers rançs de boutiques, dont chacun appartient à un corn* merce, ou à un métier particulier. On en ferme toutes les nuits les portes, et on y pofe une garde. Chaque Bazar, a un aga ou un fui-intendant. Les Bazars les plus confidérabies, font le Bit-Bazar, près du vieux férail, et le Sandal-Baliftan, vis-à-vis les rues des foureurs) — les Kans : ■ (ils fervent;de demeure et de magafins aux marchands étrangers, ils reifemblent beaucoup aux couvens des moines chré-tiens. Ce font des cloilres ouverts fur une place ou cour intérieure, dans lesquels chaque marchand étranger a une petite chambre pour coucher, avec un cabinet, et au-deffus, une ou deux pièces pour fes . marchandises. H y a auffi au-dcifousde ces cloîtres de grandes caves. Ces Kans font exactement fermés et gardés pendant la nuit. Lee principaux Kans font le Kan du Vizir, le nouveau Kan, et celui de la Sultane-mère) — les mosquées: (elle6 font les édifices les plus grands et les plus magnifiques de Conftantinople. Elles font presque toutes bâties fur le même plan, avec un dùme et des minarets, qui font des efpeces de tours, doù les Imans inférieurs Rappellent le peuple à la prière. Quelques mosquées en ont huit, qui forment réellement une décoration fuperbe. Il y a >" a dix mosquées royales dans la capitale, qui font Confond, ornées de colonnes de marbre le plus rare et le plus U°l précieux, et ont presque toutes quelque chofe, qui mérite la curiofifé des étrangers. La principale eft Jainte-Sophie, qui eft fupérieure à toutes les autres on magnificence et en richelie. Elle fut bâtie originairement par l'empereur Juftinien. Ses revenus fixes qu'elle retire de fes biens, fitués dans l'enceinte de la ville, montent à plus de 5o,ooo livres fterlings. On compte 954. mosquées tant grandes que petites à Conftantinople- 11 y a dans quelques-unes des écoles; dans d autres on voit des hôpitaux ; ils fervent auffi d'hofpices aux pèlerins. Les loix ne permettent qu'aux mahométans d'entrer dans ces édifices. Cependant les étrangers peuvent les voir avec une permiffion ou fiv-tnan du grand -feigneur, qu'on obtient facilement en payant dix piaftres. Les ambaffadeurs»en arrivant à Conftantinople , ou en partant, ont la liberté de les vifiter avec toute leur fuite, fur-tout celle de fainre-Sophie. Quant aux particuliers, ils courent toujours quelques dangers en fatisfaifant leur curiofité, fur-tout dans le tems du fervice. Près de liom-Capi, ou la porte fablée, il y a une petite mosquée, qui avoit été autrefois une églife; il eft défendu à tout chrétien, fous peine de mort , de mettre le pied dans la rue où elle eft fituée. Il y a près de la mosquée de la fultane-mère, une colonne remarquable, la principale curiofité dont elle eft compofée eft le bitume; les pièces en font mal aifemblées et mal liées; des chambres fouter-raines font pratiquées au-delfous. Les Grecs partagent la vénération des Turcs pour ce monument. Il» prétendent qu'on voit dans ces caves les corbeilles, que lefus- Chrift fn remplir du relie des pains dont il 23* XIV. L A HONG R I 3 îiiUiiti-il nourrit la multitude, qui l'avoit accompagné dan* 10 de fart) — le lerail: (1 enceinte de ce vafte palais l'unirait pour former une ville moyenne; il occupe entièrement l'efpace où émit l'ancienne Hizance, c'eft* à - dire une des fept montagnes fur lesquelles Conftan* tinople eft bâtie. Sa circonférence eft de près de fix milles anglois. Il y a neuf cours dans l'intérieur, et la plupart forment de grandes places quarrées. Les batimens qui font en gnmd nombre, n'ont jamais été COinpiés; il n'eu pas permis d'arriver jusqu'à la Vue des dehors même de plulieurs. Tons font couverts de plomb , et les dômes et les tours ornés de croula-us dorés. La muraille qui entoure le férail eft de 5c> pieds de haut, avec des crénaux, des embralures, des tours à la manière des ancien ries fortifications. Cette muraille eh fi épaiife, qu'un homme peut marcher facilement et finement; fur fon fommet. Dans la partie qui regarde la mer et qui eft oppofée à l'arfenal, on a pratiqué deux chambres, dont les fenêtres font garnies de jaloufies, et d'où le grand - feigneur qui s'y Tend fouvent, peut entendre fans èire vu, ceux qui palfent et repaffent de ce côté, qui eft très - fréquenté. 11 y a auffi fur le bord de la mer un kiosque, ou pavillon d'été, dans lequel le fuîtan va refpirer l'air frais pendant les grandes chaleurs. Le férail a neuf en. trées, dont deux feulement font magnifiques. La première où l'on arrive de la place de fainte Sophie, eft vraiment impofante. C'eft d'elle que la cour ottomane prend le nom de la, porte, et de fublime porte, dans tous les actes et documens publics. C'eft fur un des cotés qu'on voit les pyramides des tètes coupées, avec des écriteaux attachés fur le crâne, portantTépon-rWition des crimes de ceux ^ qui elles apparicnoiem. Le Le nombre des perfonnes qui habitent cet immenfeCoiifianu-palais, eft proportionné â fon étendue. 11 y réfide n0l'le' conftamment près de dix mille âmes. Le nombre des femmes du £lare*n, dépend du goût du prince régnant, Le fultan actuel en a environ leizecents) — le vieux férail: (bâti par Coniiantin-le-grand ; il eft htué presque dans le centre de Conftantinople; c'eft là que l'on configne les fultanes du règne précédent, et le9 femmes malades du nouveau) — l'arfenal: (larfenal de la marine eft dans le fauxbourg de Galala, faifynt face au férail; tous les magafins font dans fon enceinte, qui a environ trois milles anglois de circonférence. Le capitan-pacha y demeure) — les fept-tours: (efpèce de château-fort, qui fert de prifon aux prifonniers de diftinttion) — les fauxbourgs de Galata et de Pèra: (Galata eft le principal fauxbourg, et lJéra eft, à proprement parler, le fauxbourg de Galata. C'eft dans l'un et l'autre que les chrétiens ont fixé leur refidence. Tous les miniftres étrangers habitent Péra , où, après avoir paiTé le canal, on monte par une pente fenfible, et d'où l'on a la vue diftincte de la plue grande partie de la ville. Les rues de Péra font ii remplies de chrétiens, qu'on s'imagine d'être dans le milieu d'une capitale de quelque pays de cette religion. L'égïife catholique de Sie. Marie à Péra eft très-belle; celle de St. Antoine eft la plus fréquenté* par les belles femmes et les petits-maîtres. Mais la plu» magnifique de toutes les églifes catholiques, eft celle de Ste. Théièlè, qui appartient à l'empereur d'Allemagne). Fttts. Aviujemens. Le Beyram, eft la grande fête des Turcs; elle correfpond avec laPàque fies chrétiens. M le commence à l'apparition de la nouvelle lune, qui anfbmti.qui fucçède à celle du i-amadan, ci eft annoncée au public par 1 artillerie du firail, ainfi que par le fon de divers inftruinens de mufique. Le peuple abandonne -immédiatement tout travail, et tout le monde ne fôn?:e qu'à le divertir. Soixante-dix jours après le grand Beyiam. il y a une autre fête, appellée le petit Beyratn. — Les Doralwas font des fêtes publiques, à l'occafion de la nailfance d'un enfant du grand-feigneur. — Les Tiriab-Ciarfi, font le rendez-vous de ceux qui fe font adonnés à une débauche fort commune ici, celle de l'opium. Quelques-uns en }>ren-nent jusqu'à i5 drachmes à la fois, et pallant conti-nuellement de l'exaltation des fens au fommeil, et du fommeil à l'exaltation, ils abrègent volontairement leurs jours, pour pouvoir les palier dans un oubli parfait d'eux mêmes. — Les cafés: la plupart bâtis en forme de Kiosk, ils reçoivent l'air de tous les cotés, et font d'une fraîcheur admirable. Ils font le rendez-vous des oififs de tous les états. — Les tavernes ou Mayhatiés : on appelle ainfi les maifons où fe vend la liqueur à laquelle la défenfe du prophète femble ajouter un nouveau charme. Dans la ville, à Péra, à Galata, à Scutari, et dans les villages qui bordent le canal de la mer noire, il n'y a pas moins de i£,ooo de ces maifons. Les plus fameufes font celles de Galata et de Péra. Les Turcs fe rendent en foule dans ces tavernes, fur-tout les vendredis, et y prennent toutes fortes d'amufemens, dont plufieurs ne peuvent ni ne doivent être décrits. Il y a auffi des maifons de galanterie à Péra; la plus fameufe eft trè;>-pvès de l'hôtel de l'ambaifadeur d'Angleterre. C'eft dans ces maifons et tavernes, que les femmes des premiers Turcs de la capitale, viennent fe dédommager de ET CONSTA NT INOPLE. 339 de l'ennui et de l'efpèce de viduité qu'elles font fré- Ccmdaïui-quemment expoféee à éprouver dans les harems : c'eft * * ■'' là qu'elles reçoivent leurs amans, et qu'elles les récom-pènfent fui van t leurs mérites. Cela arrive commune» ment par l'entremife de quelque Juive. — Ou trouve dans les environs de Conftaniinople une foule de re-pofoirs charmans; ce font de petites lerrailès de maçonnerie, placée dans quelque fite heureux, à l'ombre d'un immenfe platane. Tout auprès eft une fontaine, un âlre à faire le café, et un michrab pour y dire fa prière. Une inscription apprend qu'ils ont été conftruits aux frais d'un charitable Mufuîman, qui a voulu que fon nom foit béni à l'avenir par ceux qui viendroient s'y repofer. C'eft aufli là que l'habitant de Conftantinople vient étendre fes fophas et fes tapis, et jouiifant en hlence des beautés de la nature qui l'environne, il y palfe des journées entière;, plonge dans des douces rêveries. — A Péra et a Galata :es chrétiens étrangers prennent autant de plaiiirs que dans leur pays. Quand les miniftres étrangers font en bonne harmonie entre eux, ils entretiennent une troupe de comédiens, ils donnent des concerts, des fêtes , des bals etc. Bibliothèques. L'abbé Toderini, dans fon ouvrage fur la littérature des Turcs, en compte i5, en y comprenant celle du férail, dans laquelle perfonne ne peuf entrer. il y a encore une bibliothèque de très • moderne date; elle a été fondée par Ragheb-pacha, qui après avoir gouverné plufieurs provinces, devint en-l'uite grand-vizir, et mourut dans ce pofte. Ragheb, partout où il voyagea, s'occupa à recueillir les meilleurs livres qu'il put trouver, et fur tous les fujets. Eu mourant il lailfa cette bibliothèque au public; il fonda Confiant!-fonda en même tems dans l'édifice où il la plaça, une ll°V[e' école pour les enfans des Turcs, et il y fit bâtir pour lui-même un tombeau, qu'on montre aux étrangers. Branches du commerce fait par les habitans de Conftantinople. Les drogues; le café; les épiceries; les draps de laine d'Andrinople et de Salonique ; les camelots d'Angora; les riches ceintures et les étoffes de foie de Chio; les toiles de coton, et particulièrement celles qu'on appelleDimity d'Alexandrie et de Chypre; les toiles peintes d'Orfa ; les toiles de coton et de Un de Merdin, de Moiïcml, de Bagdad etc. Dans les marchés qui fe font, on compte par.piaftres turques: (les jolis porte-feuilles de maroquin rouge, brodés en or, font ici à fort bon marché. Les plus cliers, fui-vant les lettres de milady Craven, ne coulent pas plus d'une demi-guinée). Mélanges. La ville de Conftantinople fans y comprendre fes fauxbourgs, eft quatre fois plus grande qu'Amfterdam. Elle a 4,460 arpens de furface. Cette capitale et l'entrée du Bosphore, par la mer de Mar-mora, offrent le coup-d'oeil le plus magnifique et le plus majeftueux, que l'imagination la plus brillante puiife fe figurer. La nature femble avoir réuni la terre et l'eau, pour orner le payfage le plus impofant et le plus varié, qu'offrent à l'oeil les bords de ce fameux détroit. Des rochers, de la verdure, d'anciens châteaux bâtis par les Génois fur le fommet des collines, des kiosks modernes, de hauts plantanes au milieu des vallées, des prairies, une foule de peuple, et de bateaux fur ces bords enchanteurs! Le détroit qui fépare Conftantinople de la Natolie, eft un peu plus large que la Tamife à Londres; les anciens appet- •eut Ioient le port, la corne iVor, On loue ici un" bateau Confiant comme on loue à Londres ou à Vienne un carroffe de n°vle' place. Us font tous très - bien fculptés, et plufieurs font ornés de dorures. La forme en eft légère et agréable. Les bateliers turcs rament fort bien, ce qui uontrafte entièrement avec l'indolence vifible du peuple de tout état. Un étranger qui arrive à Conltanti-noplf, et qui voit un fi grand concours d'hommes de différentes nation?, tous vêtus'à l'orientale, ne peut être que fort embarralfé, pour diftinguer l'un de l'autre. J'eflayerai de faire difparokre cette difficulté, en faififfant ici les traits diftinctifs, qui peuvent fervir à les faire reconnoître, fous leur apparence uniforme. Les Grecs portent une efpèce de turban de peau de mouton noir, plus étroit fur le fommet de la tète que celui des Arméniens. Leurs pantoufles font noires, ainfi que leurs caleçons, au lieu que les Arméniens ont les premières rouges et les féconds couleur de pourpre. Les pantoufles des Turcs font jaunes, et aucun chrétien n'en peut porter de pareilles fous peine de mort. Les fjuifs portent des pantoufles et des caleçons bleu de ciel; leur turban rliifère entièrement de celui des chrétiens, et ils ont deux boucles de cheveux qui defeendent au-délions de leurs oreilles. Il y a cependant parmi les Grecs et les Juifs quelques perfonnes privilégiées , qui ont la permiffien de porter des pantoufles jaunes et des caleçons rouges comme les Mu-fulmans, mais ce font les dragomans des ambaffa-deurs, les metzcllemias, qui ne payent aucun tribut annuel. La langue la plus commune, celle qui eft en ufage dans tous les rangs, eft la turque. Les Grecs parlent à la fois le grec et le turc; les Arméniens leur langue naturelle. Les Juifs parlent généralement Gnid.d. V.T.Ii.P.I.Sew.a. Q efpa#- confiami- efpagnol. A la cour ottomane on pari; le nerfan. Les cimetières lont très nombreux et forment autour de Conftantinople et de Péra une trifte promenade, Singulière cependant, car les arbres et les tombeaux font confondus enfemble, et offrent une grande varié té à ceux qui les vilitenf. Il eft défendu de toucher à ces arbres; aufû la. quantité de leurs branches, et leur désordre ne font pas fans agrément. Mais quand on penfe , que la terre que l'on foule aux pieds peut être peftiférée, on ne doit pas raifonnablement s'y promener. Excurfions. Aux Dardanelles — aux ruines de vTroye, par le mont Ida: (le meilleur guide eft l'ouvrage de. M. Chevalier: Description of the plain of Tvoxj etc. bij M. Chevalier. 'Translatai from the original not yet publifhed. London. 1791. 4. L'Allemagne poflède de ce livre claffique, une traduction excellente, qu'elle doit aux foins du célèbre Mr. Heyne. Il paroit que les deux collines près du fort de Koumkalé, et la colline près du mont Cotylus, font les anciens tombeaux d'Achille, dePatrocle, et d'Ajax. £juvat ire Et Dorica caflra videre littwqtie relictum. Hic Dolopum inanus hic faevus tendcbat A chiite fi ET CONSTANTINOPLE, 243 6. Etat des poftes. Voitures, Notes inftructi-ves, et remarques qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. Tarif de ce qui fe paye aux poftes de Hongrie, Es-clavonie, le Banat et la Tranfilvanie etc. Remarques. Nom bre m Nombre de che- P 0 ft e s. de poftillons. Simple polie. Pofte et demie. Double pofte. vaux. fi- IA 1 ft. h. Le pour-boire aux poftillons. Graiffage pour une chaife de pofle. four nie par le martre de pofte. 1 1 1 2 2 3 4 6 i5 h 1 22-k 55* 45 5o I 2 00 44 Pour celui qui a graillé une chaife appartenante au voyageur. — — — 4 — 4 — 4 Lorsque ce même homme fournit la graille pour cette Opération il lui revient en tout — — 12 — 12 - 12 Les étrangers qui voyagent en Hongrie, Efclavo-nie, Tranfilvanie, etc. doivent faire grande attention aux nuits de ces contrées; car quoiqu'il y faife fort Q 2 chaud 344 xïv. la hongrie * chaud pendant le jour et même une chaleur brûlante; il arrive fouvent que les nuits y font d'un froid ex-eelfif. Il eft nécefïaire de fe précautionner contre cette différence de température; ne point aller le foir en habit léger, tète nue, fur-tout n'être pas légèrement vêtu lorsqu'on voyage la nuit. Il ne faut pas non plus lail^er ouvertes, la nuit, les fenêtres de la chambre où l'on couche. Il faut en général fe vêtir comme Ii l'on étoit clans une contrée très - froide, pour fe garantir du froid pernicieux des nuits, Ii l'on veut con-ferver fa fanté. ' On trouve en Hongrie d'excellent vin, de très-bon fruit, de bon boeuf, bonne volaille et bonne ve-naifon. L'étranger qui n'elt pas haititué à la nourriture de ce pays doit en ufer fobrement dans les premiers tems. Les vins de Hongrie font forts, très-fpiritueux et échauffent le fang. La viande graffe du boeuf et des volailles, peut aifément déranger l'cfto-mac des perfonnes qui n'y font pas habituées. Le voyageur fera fagement d'être fur fes gardes; fur-tout dans les premiers tems; de n'ufer qu'avec modération des productions séduifantes de ce pays; pareeque tels fains et fortifians que foient les viandes, les vins et les fruits de la Hongrie, lorsqu'on en ufe fobrement; tels ils deviennent pernicieux h on en ufe immodérément. Dans la Gallicie et la Bukovine les auberges du plat pays ne font pas encore bien montées. Les voyageurs qui fe trouveront dans le cas de traverfer ces provinces feront bien de fe pourvoir devin, de pro-vifions de bouche froides, de chocolat, de thé, de couvertures et d'autres chofes néceffaires; fans quoi ils fe trouveront fouvent expofés à foaffrir de la faim, .à man- E T C O X S T A N T T N O.P L E. 24s manquer de choies indifpenfabïes , et à ne trouver autre chofe que de la paille pour fe coucher. Si l'on fait la route de Conftantinople par la Ilongwe, le cours des poftes ne fe compte plus par milles, mais parla diftance.de chemin que peut faire un chameau dans une heure. Il fe trouve toujours des chevaux prêts aux (ta t ions de pofte défignées, pour le fervice des couriers, afin qu'ils arrivent au tems et à l'heure marqué à chaque ftation. Le cours ordinaire des poftes ceffe à Andrinople. Les couriers font alors obligés de conclure des marchés avec les propriétaires des chevaux, ce qui naturellement coûte plus que la pofte. Il faut s'arrêter vers le midi pour qu'ils mangent, et le foir on arrive à la couchée. Il faut que les couriers foient munis de paife-ports, et on leur donne un ou plufieurs janiffaires peur les efeorter, fi Itinéraire de quelques routes. 1, Route d'Ofen « Vienne. 3\>Jies. Nam?. Pojies. Noms. , X 11 Voeroeswar. 1 Wiefelburg»- 1 s Dorogh. 1 Rackendorf. 1 Neudorf, % 4. Kittfée. 1 t. Neffmuhl. 1 5. Deut.fch-AL 1 * 2. Comorra, tenbourg. Ais. 4 6. Yierme, * Goeny. 18 3. llacb. l Hochflrafs. Ç 3 La Obfervations locales. La population d'Ofen monte à environ 22,ooo âmes; le château royal eft un bâtiment fuperbe; il •faut y vifiter la bibliothèque, l'obfervacoire, le cabinet d'hift. nat et l'arfenal. Il y a dans cette ville, une falle de fpectacles, et un Caiino ; les bains fulfureux font célèbres. La ville de Peft, eft fituée vis- à-via fur le Danube; on y palfe depuis Ofen fur un pont de bateaux. Le bâtiment le plus remarquable de Peft, eft l'hôtel des Invalides. La ville eft bien bâtie. La population eft de 16,000 habitans. 1. Les vins blancs des environs font eftimés. 2. On y fait un grand commerce en grains, vins, miel et poiiTons; l'égïife des ci-devant Jéfuites eft remarquable. 5. Population. 13,000 h. La cathédrale eft fu-perbe; le choeur a coûté 70 000 florins à bâtir. La grande place eft décorée de beaux édifices ; on y admire principalement le collège des ci-devant Jéfuites. 4-. Le château du prince, et la fafanderie. . 5, Le bourg de Schwachat eft remarquable par fes fabriques de coton; à Deutfch-Altenbourg il y a des eaux minérales. Entre Deutfch - Altenbourg et tîaynbourg , on trouve les reftes de quelques antiquités romaines. . 6. V. No. A3* de l'Itinéraire d'Allemagne. 2. Route de Presbourg à Vienne, Vofles. 1 Noms. Deutfch Altenbourg. foftes. 4 Noms. 1. Vienne. Obfervations locales. I. V. No. 1. 3. Rou- ETCONSTÀ 3. Route de Presbourg Poftes. Noms. Cfekles. Sarfoë. 1. Tyrnau. Freyftaedtl. ftippyni. Nitra - Tapolc-fau. Nitra - Sombo-kret. Veftenits. :. Baymozs. Rudna. Thurocz - Som- broket. Noîscova. 5. Rofenberg. Pertendorf. Bofles. 1 i I NTINOPLE. «4^ à Kafchan .et Tockay. Noms. Okolisna. Vihodna. Lufivna. Horka. (\. Leutfchau» Bïaczovez. Berthqd. 5. Eperies. Lemefau. 6. Kafchau. Szinne. Willmann. 7. Tallya. 8. Tbkay, Obfervations locales. 1. Cette ville ornée de neuf grandes tours, et d'un grand nombre d'églifes, préfente de loin un tb> perbe coup-d'oeil, On y admire la cathédrale, le palais épii'copal; le palais de M. de Schwarz, l'académie des nobles; robfervatoire etc. 2. U y a ici des bains ebauds. 5. Ses eaux minérales, et fon collège, font célèbres. Les habitans excellent en poterie. 4. L'hôtel de ville eft un bel édifice. Cette ville manque de bonne eau à boire. 5. Dans une belle fituation. On y fait un grand commerce en vins, toiles, grains et beftiaux. Q 4 c- '.84* XÏV. LA HONGRIE Obfervations locales. 6. Ville très - forte. La maifon du gouverneur eft un beau bâtiment. Les bains de Kafchau font efti-mes, mais l'air eft mal-Gain à caufe des marais voi-fxns. j. Ses vins font trèsreftimés. 8. Sur la montagne de St. Therèfe, et dans la vigne de Szarwafck, croiflent les meilleurs vins de Tokay. Suivant M. Kovabinsky, la grande réputation du vin de Tokay, ne date que du commencement de ce fiècle et du règne du célèbre Ragotzy : ce prince pofledoit dans fa cave à Tokay un dépôt des meilleurs vins de fon cru, et on appelloit ces vins par excellence, vins, de Tokay c'eft à dire vins de ta cave de Tokay. Car les Hongrois comptent huit fortes de vins de leur pays, qui égalent en bonté le vin de Tokay, et que l'on vend même fous ce nom. 4. Route d'Ofen à Semlin. Poftes. Noms, ' Poftes. Noms. I Teteny. 1 2. Mohacs. if Erefin. 2 Barnoyavar. I Adony, 1 i 5. Laskafield. I , Pentele. 1 %. Eifegg. II Foeldwar, I Verra. 2 Paks. 1 Vukovar. 2 Tolna. I Oapotovacz, I 1. Szeczard, »§ 5. Illok. l| Pàttaszek, 1 Szti&zek. Szecfoe. » Czerreviçs. Tofles. a Noms. 6. Petcrwar- d e i n. Ca rlo vicz-Unterlog. Pecska. Veflet. if 53 Noms. Banofza. 7. Semlin. Obfervations locales. 1. Le vin des environs de Szeczard , égale le vin de Bourgogne, et le furpalfe. 2. Terrain marécageux. C'eft là que fe donna la bataille, où le roi Louis II. perdit la vie. 5. On entre en Efclavom'e. (\. Ville très-forte; on y découvre les reftes de l'ancienne ville de Murfa. 5. Ici commence la Syrmie. 6. Célèbre par la victoire fignaJée que le grand prince Eugène y rapporta fur les Turcs. 7» Il y a ici un tribunal de fanté qui fait viiîter «tpurifier les marchandifes et même les lettres, qui viennent de la Turquie. y 5. Route d'Ofen à Temes'war, ïierrmamijlait et Ctonfiadt. Pojles. Noms, Foftes. Noms. 2 Ocfa. 1 Komlos, 2 Oerkeny. 1 Czadat. 2 Kcskemet. X Petit Pezkeret, 2 Felegyhaza, X 1. Temeswar, 2 Kifielek. 2 Kocveres. 0 Szegedin, 1 àzinerszeg. 0 Petit Kanifa. X I.ugos. Mo ki in. «I Boiur. Poftes. Noms* Poftes. Noms. I Fafzet. I 2. Herrmann* l Kollova. ftadt. l Czoczed. I Kaftenholz. 1 Dobra. T Bornbach. 1 • Lesnek. »5 Szombath j Deva. Fal va. Szaszvaros. i Sarkany. - X iy Si bot. X Vladany. I Muhlenhach. 5. Cronftadt. 1 Reismark. 1 I Magli. Obfervations locales. 1. Belle ville; il faut voir l'égïife, la machine hydraulique, et les jardins de Bajfabrunn. 2. Grande ville, la capitale de la Tranfilvanie, dans une plaine fur les bords du Zibin. Elle eft bien bâtie. 3. Grande ville, bien peuplée et très - commerçante. 6. Route d"Ofen à Conflantinopte. Toftes. Noms. Heures. Noms. 35 i. Semlin. 12 Scharkoi. Heures. 16 5. Sophie. X 2. Belgrade. 12 Ichdiman. i5 5. Haflan-Pacha- 12 6. Bafardfchick. Palanka. G 7. Philippopolis. 12 Tagodine. *4 Semidfche. 10 Ralchna, 12 Hebidl'che. »9 \. Nifta. 9 8- Andrinople. Noms, Ponte-grande. Ponte - piccolo. 11. Conftantina* 1 pïe. Obfervations locales* i. V. No. 4. 22. On pafTe la rivière la Save. 5. On patte la Morave. 4. On patte la NiÛave. Nifla fût autrefois la. capitale de la Servie; limée dana une belle plaine, l'air y eft très-bon, et le fol d'une fertilité prodi-gieufe. 5. On patte l'Ifcha. Sophie eft une grande ville, bien peuplée, et commerçanle, la réfidence du Beg-lerbeg de la Romélie. Elle eft dans une fituation déli-cieufe. Il y a des bains chauds très - fameux pour leurs propriétés médicinales. 6. On paUe la Mariza. On traverfe pour arriver à Philippolis l'éminence, qui unit les monts Rhodope et Hoemus, qui font toujours couvertes de neige» 7. On la patte de nouveau. Le nom turc de Philippopolis, eft Felibe. Le pays qui s'étend de - là à Andrinopie eft le plus beau du monde. Toute la nature y a un air riant et florifïant. 8. Son nom turc eft Jdranah. Elle fût fondée, ou plutôt rebâtie par l'empereur Adrien. Elle fût longtems la réfidence des Sultans ottomans. La fituation eft très-belle, mais l'air eft mal • fain. On y trou- Heures. Noms. Heures. 4 Habfa. . 6 6 Habaëski. 3 6 Burgas. 3 6 Karifchdiran. 6 6 6 Dfchorlii. g. Kinikli. io. Silioria. 1 oo po ftes et Soi? h. Obfervations l o cji l e s. trouve des mofquées, qui méritent l'attention du voyageur, et un grand nombre de boutiques bien fournies de riches marchandifes, car cette ville fait un grand commerce, fur-tout par Ventremife des Juifs. On dit qu'AndrinopIe a 8 milles anglois de circonférence, en y comprenant les jardins. La rivière de Marizat eft l'ancien ïîebre. g. La route fe fait fur les bords de la mer blanche , l'ancienne propontide, clans des prairies émail-lées. 10. Ville autrefois confidérable; on y voit un pont de 3û arches, il y a une ancienne églife grecque fameufe, où l'on vénère une vierge miraculeufe, de la main de St. Luc. 11. V. tableau. 8. Car- et consta nt i n O p l e. 8, Cartes itinéraires. Manuels* Relations de voyage de fraîche date. I i-îtt^flvftr*) ************** Vk- ■ ^fc*TteWBiHipflaiSMBc^^ V- f * "."*"-- v IXrftellung des Konigreichs Ungarn, naeh den Pofr- Cartel, ftationen fur Reifende. Geftoclien von ^junker. Presburg. Politifch- geographifch-und hiftorifche Befchrei r.îrres aj. bung des Konigreichs Ungarn , von Windijh. Presburg 1772. A tour to the eaft, with remarks on the city of Confiant!. Conftantinople , by Lord Baltimore. London 1767. (avec le plan de Conftantinople) A feries of letters. containing a voyage and jour-ney from England to Smyrna, from thence to Conftantinople, and from that place over land to England. London 1788. deux volumes. Aanteekeningen, gehouden op eene Reize door turkyen Natolien in de Jaarn 1784—1789. met Plaa-ten etc. (Amfterdam 179t.) Etat actuel de l'empire ottoman: par Elias Abcsci, qui a réfidé plufieurs années à Conftantinople. A Paris 1792. deux vol. Otter Reifen in die Turkey etc. Nurnberg 1781— 89. deux, volumes. 254 XIV. LA HONGRIE. Luâeke glaubwiïrdige Nachrîëhfen vora tiïrki-fchen Reich. Leipzig 1778—1780. 5. vol. Note. L'ouvrage rie M. d'Ohffon fournira aux voyageurs des obfervations détaillées fur les moeurs, la religion etc. de3 Turcs, et fur l'empire ottoman en général. *. Fin r.A premurk i> a n t i x. Seconde. SECONDE PARTIE. Guide des Voyag. Part. ÏJ. A OBSERVATIONS GENERALES ET PRATIQUES SUB LES VOYAGES; FAR M. TÉ COMTE DÉ BÊRGHTOLt): ' SriviEJ DES REMARQUES DETACHEES 33 U BEDACTEUR DU GUIDE S U (H LE 31 E 31 E S U J E T. II faut au voyageur un but et des tâlens; rhilofophe de Sans - Souci. Des connaiffances indispensables pour un jeune homme qui veut voyager. On ne peut parvenir à terminer une éntrèprife fan» en avoir fait les difpofi lions < a labiés. Tout jeune homme qui a conçu le projet dé voyager, foit pour fa piopre inftruction, pour le bien de la fociété, ou principalement pour augmenter la prospérité de fa patrie, ne peut espérer d'atteindre à fon but, s'il n'a pas acquis les connaillances préliminaires avant d'entre-» prendre une tâche aufsi pénible. A3 ÎI Il y aune multitude innombrable d'objets qui font clignes de l'attention et des recherches des voyageurs, et qui leur deviendront d'autant plus importantes qu'ils fauront faire un ufage utile des comiaiifances du monde, qu'ils auront acquifes. En conféquence je confcille à tout jeune homme de famille, qui fe fent un pcu: cirant irréfistible et louable d'augmenter fon favoir par les voyages, d'acquérir d'avance des connaiffances foli-des des arts et des feiences, dont la perfection et l'étendue font avantageufes au genre humain et furlout à leur patrie. J'avoue que par la lecture et la réflexion nous pouvons acquérir des idées juftes de ce qui doit fixer notre attention dans le cours des voyages; mais l'expérience, notre principal et meilleur guide, nous apprend qu'il faut avant tout, que les avis d'amis éclaire s fuppléent à ce qui n'eft pas expliqué dans les livres et à ce que nos réflexions ne peuvent approfondir. -Il ferait donc néceifaire, avant toute chofe, que quiconque veut voyager avec fruit, communiquât fon plan a des hommes éclairés et fincéres, qui ne fouhaitent (pie le bien général; qu'il fe lit inftruire par eux des objets qui méritent le plus d'attention, et qu'ils en apprif-fent ce qui peut accélérer le bonheur des hommes, et quelles font les principales maladies qui attaquent le corps politique dont nous fournies les membres. Un ami des hommes fe fera un plaifir de communiquer les lumières qu'il a acquifes. Par cette rai-fon il y aura beaucoup à profiter en fréqueniant des hommes intelligens et expérimentés; mais l'inftruction par écrit doit toujours avoir la préférence, parcequ'elle eft eft d'un grand fecours pour la mémoire, vu qu'en écrivant on eft à même de réfléchir plus mûrement à ce qui peut être vraiment utile à fon prochain, que par un expofé verbal. Il eft donc néceffaire et même indispenfable pour quelqu'un qui fe propofe de voyager d'acquérir les connailfances fuivantes. La Législation. Quiconque fe propofe de voyager dans les païs étrangers pour y recueillir des loix fages, dans l'idée de les communiquer aux législateurs de fa patrie, pour le bien général de fes compatriotes, pour les rendre plus laborieux, plus riches, plus heureux; doit fur tout être inftruit clans la jurisprudence, afin de pouvoir diftinguer l'esprit qui donne la force à la loi; la manière dont on doit procéder au maintien des lois civiles et criminelles ; des réglemens qui conviennent au maintien d'une bonne police, foit dans les villes ou dans les campagnes; afin de pouvoir relativement à ces objets connaître d'avance les erreurs où les abus qui fe font gliflcs dans les loix de l'on païs. L'IIifloire Naturelle. L'Etude générale et particulière de l'Hiftoire naturelle de fon païs, lui fournira les moyens de lui être elfentiellemcnt utile; mais il doit préférablement s'appliquer aux branches de cette fcience qui le conduiront au but qu'il fe propofe. Cette étude a aufsi une influence marquée fur notre àme, en nous fourni liant les occafions d'adorer et d'admirer l'inépuisable fource A 5 de de la puiiVance du divin artifte, dont les oeuvres inimitables nous environnent» La Minéralogie, ja Métalurçie et la Ghymic. L'utilité que Ton peut tirer de la connaiffance de ces trois feiences en gênerai, pour ce qui a rapport à l'amélioration des manufactures et à l'étendue du commerce, eft trop connue pour entrer ici dans un ample détail fur cette matière. Une perfqnne de condition ipii voyage, croit ordinairement que la connaiffance des beaux arts eft celle dont on peut fepafler le moins; et un favant croit qu'il ne doit s'informer, lorsqu'il arrive dansuae grande ville, que des bibliothèques et des auteurs. Si tous ceux qui entreprennent des voyages pour acquérir des connaiffances, en avaient préalablement acquis dans ce qui concerne l'hiftoire naturelle, dans tout ce qui a rapport aux fabriques, à la chymie et aux différentes branches de la politique, leurs voyages pourraient être très avantageux à, leur patrie. Les Mathématiques, Telle étendue que foit l'étude des Mathématiques, il eft néceuaire de s'y appliquer avec foin et afsiduité, Celles de fes branches applicables dans la fociété méritent fur tout la plus grande attention, Par cette étude un jeune homme fe me t'en quelque façon en état de traiter de tout fyitématiquement, et il peut en tirer un grand avantage pour lés affaires domeftiques. < La Mécanique. La Mécanique eft encore une étude très impor* tante ! Par elle, on fe met à même de connaître Tem femble, la conftruction et l'ufage de plufieurs machines; telles que les divers métiers à tifl'er, les moulins, etc. dont on; trouve les occafions de faire l'examen pendant le cours des voyages, et que Ton peut com* muniquer avec fru.it à fa patrie» L'Hydrostatique, L'Hydraulique et r'Archï- ' t e g t u r e. L'Hydrostatique et l'Hydraulique font deux bran*, ches 11 indÎ6penfables de la mécanique, qu'on commettrait une grande faute en entreprenant de voyager avant de les avoir étudiées à fond. Sans elles on s* étonnerait en vain en voyant les admirables machines qui fervent à élever Peau de beaucoup au deifus de fon niveau, et dont la grande utilité eit d'economifer le tems, la force et les dépenfes. Comment un voyageur pourrait-il juger de la beauté, ou des défauts d* un édifice, il les régies dont l'art s'éft fervi pour fon élévation lui étaient inconnues ? L'O p t i q u e. Quiconque veut lever ou donner le plan des ma* chines qu'il a vues, doit polféder à fond la feience de l'Optique. Surtout celui qui a une connaiffance fuffi-saute de la conftruction des machines, et qui peut apprécier au jufte ce qu'il y a d'ingénieux dans une nouvelle invention, trouvera dans l'optique un grand fecours poux en dreûer d'autres avec exactitude. A 4 La La Géographie. La Géographie eft une fcience Pi utile et fi indis-penfable, qu'il y aurait autant d'imprudence à entre* prendre des voyages fans l'avoir bien étudiée, que de manquer h fe munir de provifions et de rafraîchiffe-mens, lors qu'on entreprend une longue route. La connaifTance de l'usage des globes céleftes et terreftres mérite d'autant moins d'être recommandée, que fon utilité eft généralement reconnue et qu'elle fait abfolument partie de la géographie. La Navigation et l'Architecture nautique, (ou navale.) La fcience de la Navigation rend les voyages maritimes agréables et inftmctifs. Par elle un voyageur peut non feulement étendre fes connaiffances et les rectifier; mais même fouvent elle peut lui fournir Toccafion deconferver fa vie et celle de tout l'équipage, ii un pilote, foit par ignorance, intempérance, ou inadvertance, mettait le vaiûeau en danger. L' Agriculture. L'Agriculture eft une Icience utile, néceffaire et qui mérite réeliernent notre attention. Une nation agricole deviendra riche, puiffante et heureufe. C'eft pourquoi chaque individu doit, autant qu'il lui eft pofsible, contribuer à fa perfection; et ne rien négliger pour acquérir les connaiffances néceffaires aux progrès de l'économie rurale et domcftique. Un obfervateur attentif et pénétrant, en parcourant des états où l'agriculture eft encouragée de préférence ence à tous les autres arts; outre les avantages incalculables qu'il pourra procurer à fa patrie, y gagnera moralement pour lui-même; en ce qu'il acquérera un degré de fenfibilité de puis en voyant la difette où fe trouvent d'autres individus; et fa bienveillance augmentera, pour cette clalfe d'hommes, qui, quoique moins confidérée , eft la plus utile, en ce qu'elle pourvoit à la fubfiftance et à la défenfe de la patrie. Un voyageur doit être aufsi, inftruit de l'état des habitans des campagnes de fon païs que de celui de fa propre famille. Comment pourrait-il, fans cette connaiifance, juger comparativement de l'état des païfans d'autres païs avec ceux du fien, et s'inftruire d'objets dignes d'être fcrupuleufement obfervés? Il ne fera pas difficile à quiconque a fait attention dans fon païs aux différentes manières de cultiver la terre, de faire des obfervations exactes fur celles de cultiver avec fruit les différentes espèces de terrain, et de remarquer comment un cultivateur éclairé fait tirer d'une petite partie de terrain, tout ce qui eft néceffaire à la fubiiftance et à l'entretien de fa nombreufe famille» Les Langues. Il eft impossible de voyager avec utilité Ii on ignore les langues des païs que l'on veut parcourir pour fon inftruction. Les langues latine et françaife ne font pas toujours fuffifantes ; parceque celui qui voyage eft fouvent obligé de chercher à s'entretenir avec des perfonnes qui les ignorent. Si on fait attention aux eaits et ordonnances, qu'un voyageur doitconfulter et qui font rédigées dans la langue du païs où elles ont ' A 5 force force de loi, fans oublier celles qui émanent des municipalités pour la police, on conviendra que la connaiffance des langues vivantes eft indispenfablement néceffaire, On aurait tort de croire qu'il eft plus à propos, pour apprendre une langue -, d'attendre qu'on foit arrivé dans le païs où on la parle; parceque cette étude demande l'emploi de beaucoup de tems qui ferait employé plus utilement pour la chofe quieft l'objet duj voyage, Je m'en rapporte à l'expérience et à la véracité des perfonnes qui favent la langue des païs où ils ont été ? et elles avoueront unanimement que la facilite à parler la langue d'un païs, leur a procuré de grands avantages dans l'esprit des natifs de ce même païs. Un étranger s'attirera leur eftime; ils lui tiendront compte tacitement de la peine qu'il s'eft donnée pour bien étudier leur langue, par les politeffes et les attentions qu'ils auront pour lui. Par ce moyen il fera à même de comprendre tout ce qui fe dit dans les fociétés, et on lui marquera d'autant plus de confiance, qu'il fera à même de prendre part k la converfation, S'il ignore la langue, il fe trouvera dans l'impof-fibilité de fe faire comprendre de ce que l'on nomme les gens du peuple, ou de traiter avec eux, fans fe trouver expofé à des importunités, des conteftations et peut-être à des tromperies continuelles. L'Arith. L'A r i t b m é t i q u e, Quoique l'Arithmétique ne tienne pas le premier rang entre les études qu'exige ce qu'on nomme une belle éducation ; ce n'en eft pas moins une fcience dont on tloit au moins faire autant de cas que des autres, •parcequ elle eft d'un befoin indispenfable à tous les états et qu'un voyageur ne peut absolument s'en paifer. L e D e Hein. Ce talent doit être mis au rang de ceux abfolu* ment néçelfaires à tout voyageur, Il eft très agréable de pouvoir defsiner des païs-ages, des vues, des coftumes etc. et de pouvoir pré-fenter des esquiffes; mais \l eft encore plus utile, comme nous l'avons remarqué à l'article de l'optique, lorsqu'on peut defsiner la conftruci.ion d'une machine, d'un métier etc. fous leurs divers afpects. . Ecrire lifiblement et promptement,' C'eft une nécefsité indispenfable pour un homme qui voyage d'écrire lifiblement. Il évite par là beaucoup d'inconveniens, de reiardemens et de méfin-telligence. On ne trouve pas partout de bons copiftes, et l'expérience ne démontre malheureufement que trop qu'il ne faut pas toujours fe repofer fur la, probité des étrangers^ On confie quelquefois à un voyageur, pour un tems très limité, des recueils de manufcrits de con-féquence, qu'il ne peut confier nia un copifte, ni à qui que ce foit; par conséquent il lui eft impofsible, s'il ne peut, peut pas écrire vite, d'en tirer tout le fruit qu'il en délire et que fon ami voulait lui procurer. Il ferait aufsi très utile de favoir écrire par abréviation et de fe faire un alphabet particulier, pour noter des faits importans dont on craint de ne pas pouvoir fe fouvenir, ou qu'on ne veut mettre fous les yeux des curieux ou des perfonnes rufées. L'Art de nager. Quoique la propre conservation apprenne à cha-qu'un à fe prémunir contre les dangers ; je crois qu'il n'eft pas fuperflu de recommander à tous ceux qui fe propofent de voyager d'apprendre à nager, pareequ'il petit fe trouver des enconftances où ils pourraient, faute de le favoir, risquer leur vie. Outre que c'eft un devoir par rapport à nous même, l'humanité nous ordonne encore, par rapport aux autres, de nous mettre à même, s'il eft posfible, de fauver la vie à notre prochain lors qu'elle eft en danger. Quelle action peut être plus généreufe, — je dirais presque, plus fainte, — que celle de fauver la vie à un homme ? Il y a beaucoup de perfonnes qui ont le préjugé de croire, que lors qu'on a atteint, nn certain âge il eft impofsible d'apprendre à nager ? L'expérience journalière prouve le contraire. Si l'endroit, que l'on a choifi pour s'exercer, eft de façon à ne pas augmenter la crainte naturelle du commençant, et que celui qui enfeigne foit affez inftruit, le premier fera bientôt des progrés marqués dans cet art. On On a inventé pluiieurs machines qui fervent a foutenir le corps fm" l'eau, dont on peut fe fervir avec fuccés dans les commencemens pour aider à exciter la hardieffe et à donner au corps une pofition convenable. Les plus ufités et les plus connus que je puiife me rappeller, font, les Vejjles, la Cuirajfe de liège et le Scaphandre de l'abbé de la Chapelle. Ce dernier eft en grande réputation en France. Quant k l'art de l'é-quitation, celui de l'efcrime et autres exercices du corps, on ne s'y arrêtera pas, parce qu'il eft démontré que tout ce qui peut contribuera fortifier et k donner de l'aifance et de l'agilité au corps, ne fera pas négligé par ceux qui fe propofent de voyager. Une connai f f a n c e fuperficielle de la Médecine. Comme il n'eft pas pofsible d'entreprendre de longs voyages lorsqu'on ne jouit pas d'une bonne faute; que l'on eft expofé pendant la vie et fur tout pendant le cours des voyages k une quantité incalculable d'accidens, et qu'on ne trouve pas toujours dans le befoin un médecin habile; il eft a propos de confeiller k un chacun d'acquérir des notions de médecine fuffi-fantes, pour être inftruit des caufes qui peuvent produire les grandes maladies, et pouvoir préparer des remèdes funples pour celles qui font les plus ordinaires. Il ferait encore utile qu'un homme qui voyage eut quelque connaiffance de la chirurgie, qu'il put, dans le befoin, faire une faignée, appliquer un premier appareil fur une plaie etc. 11 ferait aufsi néceffaire qu'il fut inftruit des procédés dont on fe fert pour rappeller à la vie les noyés, yés, les asphyxiés et ceux qui font gelés; de m'* me que pour Te préfecver , et même guérir, des coups de Soleil, ii fréquens dans les païs chauds. La Mufique. Une connaifTance de cet art eft, dans certaines Occafions» plus utile à un voyageur qu'on ne penfe. Elle peut lui procurer l entrée dans plulieurs bonnes fociétés, lui procurer de bonnes connaiifances et remplir le vide de fon tems. Il fe trouve peu de perfonnes qui ne Soient an ta Leurs de la mulique, et. celui qui trouve du plaiiir à ce paffe- tems agréable dans Ses momens de loifir, trouvera le Salaire des peints que lui en aura coulé l'étude, dans l'agrément qu'il goûtera à amu-ferles autres ens'amiuant foi-même. La mulique peut empêcher un jeune homme de s'adomier au jeu et le retenir de la fréquentation de fociétés dangerêufes, aux quelles ii fe livre quelque fois par légèreté ou par défoeuvrementi Il ferait à propos * pour les pcrfonUes qui voya* gent, de donner la préférence aux inftrumens à vent qui peuvent fe démonter et mettre en poche. Le Goût, en matière de beaux arts. Le Goût ne doit pas fe borner à la mufique j il doit s'étendre à tous les beaux arts. En général celui qui voyage doit avoir le fentinrent du beau; qu'il foit l'ouvrage de la nature ou celui de l'art; et qu'il puiffe en juger d'après des règles certaines. De combien de plaiiirs un voyageur qui manque de goût ne fe trouve-il pas privé, en cornparaifon de celui qui qui elt affecté de chaque beauté qu'il rencontre, et dont font remplis les païs cultivés dé l'Europe? De la connaiffance des hommes» L'Europe eft ii abondamment fourni d'ouvrageâ furl cette matière importante d'.une fi vafte étendue , et dans toutes les langues, que je crois inutile de m'y arrêter; je me contenterai de remarquer que quiconque veut y faire des progrès rapides doit préalablement faire l'annlyfe de fon propre coeur. Celui qui veut étudier le caractère d'autriii doit, avant tout, fe connaître foi même, fes inclinations, ion humeur, enfin fes propres défauts; qu'il les connaiffe, qu'il foit toujours en garde contre lui même, qu'il examine fcm-pUleufement les opérations de fon âme, qu'il entre avec lui même dans le plus exact détail avant de porter fur les autres un regard fevère. L'utilité que nous pouvons tirer de ces lumières eft aifé à concevoir. Nous pourrons conduire les hommes où nous voudrons , fi nous pouvons parvenir à fonder les replis de leur coeur. De la connaiffance''du Gouvernement de fa patrie. m De même qu'il eft impofsible à un médecin de rétablir la fanté d'un malade dont il ne connaît pas le » tempérament et la maladie, de même un vrai patriote avec les meilleures intentions ne peut remédier au mal dont eft attaqué le corps politique de fa patrie s'il n'en eft pas inftruit àfondets'il ignore où engiifentles vraies caufes, Pour connaître exactement ce mal et pour l'attaquer dans fa fouace, il faut qu'il faite, pour ainft ainfi dire, attention aux avis d'amis expérimentés et bien intentionnés; qu'il faffe un voyage dans tons les diftricts de fa patrie avec des amis inftruits, que fon but foit d'en connaître la partie économique et celle du commerce ; de ne point mettre trop de précipitation dans fes recherches, ni de célérité dans fes tourfes» Les Sources les plus ordinaires du mal et les plus dangereufes proviennent dé l'opprefsion, fous laquelle gémilfent, dans quelques états, les gens de la campagne, et dans un mauvais fyftème d'agriculture. Par cette rai fon il doit employer tous fes foins à s'in-ftruire exactement de l'état d es païsans, de leur économie rurale et domeftique; comme s'il était délégué du gouvernement à ce fujet. On doit encore lui confeiller de régler fes obfervations d'après les plans qu'il s'eft formé pour fes recherches dans les païs étrangers j par là il fe mettra à même de régler fyftématiquement ailleurs ces mêmes obfervations et de faire1 des comparaifons utiles et juftes des autres états avec le lien. Des connaiffances préalables que l'on doit acquérir desjpaïs qu'on fe propofe de parcourir. Pour tirer de fes voyages tous les avantages qu* on délire, il faut à certains égards acquérir préalablement des notions certaines des païs qu'on fe propofe de voir. Ces notions s'acquièrent par la lecture des meilleurs auteurs qui en ont écrit l'hiftoire ancienne et moderne, dont on pourra faire des extraits utiles utiles afin de les comparer avec fes propres obfervations. Cela donne une idée de l'origine des nations, de leurs périodes les plus inléreffantes, de leur élévation, de leur décadence, de leur fyftème de gouvernement actuel, de leur richeiTe, de leurs relfources, de leur force, etc. Sous la dénomination d'hiftoire moderne d'un état, j'entens auifi Ja connaiffance des meilleures descriptions géographiques, celles des voyages par terre et maritimes, par le moyen desquels on peut être in-ftruit de ce qui cil refté dans l'oubli. Avant d'entreprendre fes voyages il faut avoir foin de fe munir de cartes géographiques, les meilleures et les plus exactes, tant générales que pai ticulières, des païs où on a réfolu d'aller; les faire coller fur de la toile, pour les pouvoir commodément mettre en poche et les confulter lorsqu'on lit l'hihoire de ces païs- Les nouvelles cartes des poftes, ou routiers * où font marquées les diftances, ce qu'on paye aux poftet" etc. ; font fur - tout très utiles. Un voyageur ne doit pas s'aftreîndre à fuivre les grandes routes. On trouve fouvent, en s'en détournant des choies dignes d'être vues. Il eft même néceffaire qu'il fe falle mftruie dans les grandes villes de ce qu'il peut y avoir de remarquable dans les environs. En général fi celui qui veut entreprendre des voyages n'eft pas un polyhiftor, il en doit avoir les talens. Il ferait à fouhaiter qu'aucun objet ne lui echapàt; Guide de» Voyag. fart. U, U C3ï car cornment pourra-1'-il être obfervateur s'il manque lifte des artiftes connus, foit par l'étendue de leur génie, foit par leur fingularité; parce qu'un voyageur peut par leur moyen profiter d'une quantité de cou-nauTances utiles et de découvertes heirreufes, auxquelles leurs compatriotes ne font aucune attention parce qu'elles font les réfultats des réflexions de ces homme* notés de fmgularUé. ."' L'ufage, dons cerf a ins endroits, eft de publier toutes les nouvelles politiques 'et mercantiles, au moyen de quoi on peut acquérir une idée julte du* païs. Un voyageur n'en doit pas négliger la lecture. €e fera fur-tout chez les libraires, qui en font ordinairement les rédacteurs, qu'il pourra fe les procurer. Il ne doit pas négliger non plus de faire emplette dés ouvrages qui traitent de la connoilfance d'un païs» d'une nation, et qui rarement en franchiffent les bornes; tels que,la topographie particulière de quelques villes, les calendriers d'un état, les feuilles d'adreffes, le? gazettes, les édits et ordonnances, les livres de dévotion, les vaudevilles etc. Il peut par fes méditai ion? fur ces articles acquérii une idée de la façon de peu fer d'une nation, au moins en.général. Un voyageur dont le but eft d'étudier l'érprit, les moeurs et les coutumes d'une nation, trouvera plus de traces de fon ancienne origine, de fon ancienne /implicite, à mefure qu'il pénétrera dans les provinces les plus éloignées de la capitale. Les vrais defcendans des anciens habitans, et les reftes de l'idiome originaire fe trouvent ordinairement dans les montagnes. Oii peut de même obfcrver dans les provinces les plus éloignées, les bons ou les mauvais effets du gouvernement. Lorsqu'on veut connoître le caractère et la façon de peu fer de Ce qu'on nomme les gens du commun, il eft néceffaire, dans les entretiens qu'on aura avec eux, de ne pas leur faire remarquer l'état ni le rang qu'on occupe dans fa patrie; car alors ils ne 'parleront/plus Ii' brement et franchement; ils feront même leurpoilïhle * . pour pour paroîire tout autre qu'il* ne font effectivement ; ils s'étudieront à faire à l'étranger toutes les politeiïes imaginables, et il fe trouvera privé des moyens de les pénétrer. Ce ferait afficher le plus haut degré d'imprudence et manquer d'ufage du monde, que de tourner en ridicule les moeurs et les ufages des habitans des païs que l'on parcoure. Il ferait beaucoup plus prudent, ii, fans s'abaiffer à la flatterie, on pouvait trouver des raifons pour excufer les foibleifes d'une nation, fe con-< former autant que poiïïble à fes moeurs, fes ufages, fon coftume et fes manières; par-là on gagne fa confiance; les hommes que l'on fréquente deviennent plus communicatifs, et les moyens d'atteindre au but qu'on fe propofe plus faciles. Pour fe mettre à même de connoître les lois et l'adminiftration de la juftice d'un païs, il faut affiner fouvent aux féances des tribunaux de la juftice civile et criminelle, dans les villes où l'entrée en eft permi-fe, et aiïïfter aux plaidoyers, qui fourniront des obfervations importantes. Outre la lifte des manufactures qui fe trouvent clans un païs, il ferait encore utile de faire en forte de fe procurer celle des manufactures, qui fe trouvent dans chaque ville par où on paffe et dans leurs environs, un détail du nombre des "artifans de chaque clalTe, leur âge etc. la quantité de matières premières qu'on y met en oeuvre; les endroits où elles fe débitent etc. B 4 On. On tirera une grande utilité en vifitant les fabri-qucs, h on a eu la précaution d'acquérir d'avance des notions générales dans cette partie. Il faudrait au inoins avoir là les meilleurs ouvrages fur ces matières} être muni d'un bon dictionnaire des manufactures, qu'on puiife être à même de confulter fur celles qu'on veut voir, pour être en état de faire des queftions jufte» et fe fixer aux objets les plus eilentiels. Celui qui voyage ne doit pas oublier en vifitant les manufactures de s'informer, s'il le peut, du tems de leur établiiTement., du degré de leur accroiiTement, ou de leur décadence; par ce moyen il fe mettra à même de juger de l'état actuel de l'industrie daus ce païs. De même il doit faire en forte de connoitre le goût particulier, etc. propre a. chaque manufacture, Abit pour aider à perfectionner celles de fa patrie cm pour favorifer l'étendue de leur commerce. Lorsqu'on traverfe des bourgs ou des villages, il ferait néceilàire de s'informer de l'accroiiîement, ou de la diminution de la population, quelles en peuvent être les caufes ? de même que de la confomption annuelle qui s'y fait, fur-tout depuis les derniers cinq, dix ou vingt ans, .^ttti«fr^ ,Trt^ g *nrn£dnfc On trouve fouvent dans les annales d'un païs, d'une ville, des anecdotes remarquables. Par cette raifon ii ferait utile de les parcourir, ou au moins la fable des matières, et prendre note de ce qu'on y trouve à remarquer. En En allant voir les bibliothèques il ne faut pas oublier de s'informer, s'il s'y trouve des manufcrita, dans quelle langue ils font écrits, leur ancienneté, fi le copifte y a mis la date, ou fi c'eft par conjecture qu'on préfume leur antiquité? Les caufes de içur rareté? S'il y a des manufcrite de cette efpèce imprimés, ou pourquoi ils ne le font pas, et pourquoi cela n'a pas eu lieu ? S'il y a un catalogue imprimé de ces ma* nufcrits; et combien on en poUède dans chaqu© langue ? Quant aux livres imprimés, une queftion moins» importante eft celle de s'informer du nombre de volumes que contient une bibliothèque ; mais ce qu'il importe de favoir eft, s'il s'y en trouve des premières im-prelfions et s'il y a des livres rares? S'il y a un fond allure pour l'entretien et l'augmentation de la biblio» thèque? Qui en a la direction et comment elle eft administrée ? Si les ouvrages y font rangés par ordre de matières ou quel plan on a adopte pour leur arrangement? S'il y a des catologues de cette bibliothèque ? Si elle eft fréquentée, et par qui ? Quels font les ouvrages les plus recherchés et les caufes pourquoi on les recherche? A quelles matières on donne la préférence pour ce qui concerne fon augmentation, ou s'il n'y en a pas qui foient totalement négligées? On pourra auifi s'informer par rapport à l'hiftoire de la bibliothèque, de même que du mérite de ceux à qui on en a confiél'admi-niftration., Il ne faut pas négliger de voir les bibliothèques particulières, dont il y a beaucoup on Italie et ailleurs» dont les poUelTeurs permettent l'entrée au publie. B3 I! Il faut .auffi voir avec attention et à plufieurs reprîtes les cabinets particuliers d'hiftoire naturelle, de peinture, de fculpture, d'eftampes, d'antiques, d'arts méchaniques. En général ce qui eft à l'avantage d'un voyageur, qtii a fait avec goût le plus d'acquiiition de ces fortes de chofes, et qui peut le flatter d'avoir beaucoup rapporté dans fa patrie. '*; Dans les païs renommés dans l'antiquité par leur puiffance et par les feiences; il ne faut négliger désinformer avec foin s'il exifte encore des monumens de leur ancienne grandeur, et lés aller voir, s'il eft pof-lîble, en fociété de favans antiquaires et d'artiftes habiles. Si l'on a envie d'acheter des antiques, il faut bien faire attention à n'être pas trompé, ce qui arrive fouvent, fur tout avec les camées et les médailles. On trouve affez communément chez les orfèvres des médailles d'or et d'argent à un prix très raifonnable. Quoiqu'il ne foit pas d'ufage de diriger fes voyages jusqu'en Efpagne, j'ajouterai cependant qu'aux environs des villes de Barcelone, Tarragone, Morvé-dro, Valence, Murcie, Grenade,-Ecija, Séville, Médina - Sidonià, Cordoue, etc. on trouve beaucoup d'antiques , que l'on peut avoir à très bon marché. FAR MR. le c. de berchtold. 27 3. De la manière dont 011 doit rédiger fes ob-fervations par écrit. Un voyageur doit toujours être mmrî de papier, de plume et d'encre, parceque récriture faite au crayon b'effaçant ailément, on fe trouve fouvent expofé à perdre le fruit de fes remarques. Tout, ce qu'on voit et entend de digne d'être remarqué doit, autant que poiTible, être écrit fur le champ. Il feroit encore mieux de pouvoir y ajouter en même tems fes propres réflexions. Il feroit fort à propos de porter chaque foir fur fon journal, avant de fe coucher, ce qu'on a noté fur fes tablettes; afin que les matières ne s'accumulant pas, on foit dans le'cas de.ne rien oublier d'effentiel.. Il faut arranger l'ordre de fon journal de façon qu'on puiffe ajouter des notes à chaque article, lî l'occafion l'exige, La vérité eft un point eiTentiel dont il ne faut jamais s'écarter; il faut même lui facrifier la beauté du ftyle, fitôt qu'il ne pourroit pas s'accorder avec elle. Il feroit très utile d'avoir, outre le journal, un autre livre, dont un certain nombre de feuillets feroi-ent deftinés à chaque matière. Ce livre ne ferviroit qu'a écrire les faits de la certitude desquels on ferait pleinement- convaincu. Un voyageur doit fur - tout être circonfpect et ne cefler xlè douter jusqu'à ce qu'il ait, as i. observations; gen. et pratiq. ait de preuves irréfragables de ce qu'il a entendu. Il doit même fe procurer des liftes imprimées : des relations publiées avec approbation du gouvernement, méritent d'être infcrites dans ce livre, quand même elles n'auroient pas toute l'authenticité qu'on eft en droit de leur fuppofer, d'après l'autorité fous laquelle elles font publiées. Flus un voyageur aura rendu fon journal important, plus il doit faire attention à ne pas s'expofer à le perdre. Il eft même inutile qu'il le porte dans fa poche , pareeque dans une occafion où il fe trouverait prefle dans une foule, il pourrait arriver qu'on le lui dérobât. Un homme prévoyant fait toujours en forte de l'avoir double, dont un eft toujours confervè dans un endroit fur. Il y a toujours de l'imprudence à confier fon journal à d'autres. Si on juge à propos de communiquer quelques remarques de conféquence pour obliger un ami, il faut les tranferire. Un cliiffre, ou alphabet en caractères indéchiffrables , dont nous avons déjà fait mention, fera d'une grande utilité* Un voyageur foulagera beaucoup fa mémoire s'il écrit et numérote tontes les queftions qu'il fe propofe de faire, et auxquelles il déliré qu'on réponde. Il faut cependant faire attention à ne pas perdre cette lifte; car dans certains païs où le gouvernement, qui con-noit fa foiblelfe, y fupplée par mie exacte vigilance, le propriétaire d'un pareil écrit,- pourroit malgré toute fon innocence, fe trouver dans un grand embarras et être regardé comme un efpioru Lors- Lorsqu'un voyageur reçoit ries nouvelles concernant quelques objets importans, il ne doit pas oublier de prendre note du nom, de l'état, de la demeure, etc. de la perfonne qui les lui communique ; parceque de là dépend, en grande partie, la confiance qu'on peut y avoir. 4. Des foins que doit prendre un voyageur pour fa perfonne et fes effets. On fe trouve expofé pendant les voyages à-beaucoup de défagrémens h on n'eft pas accompagné d'un do-meftique fur la fidélité, la fobriété, la difcrétion, le courage du quel, on puilEe fe repofer; en conféquen-ce il faut être fur fes gardes lorsqu'il s'agit de faire choix d'un fujet, et s'aifurer d'avance le plus qu'il eft poffible de fon caractère. Un domeftique qui s'engage pour les voyages doit favoir parler françois, écrire promptement et lifiblement , pour être en état de copier avec célérité et correctement tout ce qu'on lui donnera à copier. S'il était polfible qu'il eut quelque noiion de la chirurgie cela n'en ferait que mieux, pour que dans un cas de befoin et au défaut d'im chirurgien expérimenté, û put faire une faignée à fon maître. Si on a le bonheur de trouver un domeftique qui poiféde ces qualité*, il ne faut rien négliger pour gagner gagner fon attachement, en lui marquant des foins paternels, et en faifant en forte de lui affûter un établif-fement ou un revenu viager au retour des voyages. Il n'eft pas prudent de fe lier familièrement, ni de contracter intimité avec un compagnon de voyage que le hazard peut faire rencontrer, parceque les fuites peuvent en être défagréables. On ne doit pas même paroitre trop empreffé à être inftruit de leur nom, du fujet de leur voyage, combien de tems ils comptent féjourner dans un endroit, etc. Il ne faut pas non plus fe faire un devoir de répondre exactement à certaines .queftions ; il faut fie contenter de faire remarquer fans affectation ni fans choquer l'importun queitionneur, qu'il ne gagnera rien à vouloir nous pénétrer. 1 Il faut furtout éviter les fociétés des buveurs, des joueurs et celle de certaines femmes, fi on ne veut pas perdre fa réputation, ruiner la fanté, la bourfe, mal employer un tems précieux, et payer cher une trifte expérience. Un voyageur trouvera partout des émigrés de fa patrie, la plupart gens de mauvaifes moeurs, qui ne chercheront qu'à tirer de lui ce qu'ils pourront, fous Je nom d'emprunt, qui ne cherchent fouvent qu'à em tramer dans la débauche des jeunes gens fans experien* ce; à s'introduire, fous leur, aufpice, dans les fociétés , ou à le procurer l'entrée dans certaines maifoni où ils croyent pouvoir trouver des dupes, et finalement pour faire rejaillir une partie de leurs turpitudes fur l'imprudent jeune -homme, qui leur aura fervi d'in- PAR MR. LE G. DE EER.CIITOLD. 31 d'introducteur. Chacun comprend aifement combien de pareilles fociétés l'ont à éviter. Il eft donc généralement utile, avant de contracter une liaifon intime avec im étranger, qui puifle faire naître quelquefoup? çon à notre défavantage, de s'informer s'il a l'entrée chez Pambafladeur de fa nation, comment il y eft reçu? et lorsqu'on a acquis des lumières fatisfaifantes fur ce point, il faut fe tenir encore dans une certaine réferve, jusqu'à ce qu'on foit bien perfuadé de fon vrai mérite. Sitôt qu'on eft arrivé dans une capitale, il ne faut pas négliger de s'adreffer à Fambaifadeur de fa nation, pour, en cas d'événement fâcheux, pouvoir compter fur fon appui; et faire en forte d'être préfenté à la cour et introduit dans les aflemblees de la première nobleife, Il y a des endroits où un étranger ne peut être admis dans aucune fociété, s'il n'eft pas connu de 1 ambaifadeur de fa nation. Ce ferait une vanité ridicule que de faire remarquer , lorsqu'on voyage, qu'on eft poifeifeur de bijoux de prix, tels que bagues de brillans, tabatières d'or, montres fuperbes etc. Tous ces omemens faftueux ont mis la vie de plus d'un voyageur en danger, et font autant d'indices, qui engagent les aubergiftes et gens de leur claife à augmenter leurs comptes. La meilleure façon de conferver les papiers d'importance eft, de les mettre dans une ceinture de peau, de chevreuil, d'environ dix pouces de large, garnies de quatre poches ou compartimcns qui, pour en faciliter le déployement, feront éloignées d'environ un> pouce pouce l'une de l'autre. Cette ceinture fe met fous la vefte et s'attache autour du corps au moyen de fix petites boucles de métal; chaque poche fe ferme par, trois petits boutons plats, auffi de métal. Ces fortes de ceintures font encore d'une grande utilité lorsqu'on eft obligé démontera cheval, et peuvent renfermer beaucoup de papiers, que l'on pourroit perdre aifément en les laiffant dans fa poche» Les piftolets à deux coups font les meilleures armes défenfives pour un voyageur. S'ils peuvent être armés de pierres d'agathes cela n'en eft que mieux, les agathes étant meilleures que les pierres ordinaires* Beaucoup de perfonnes boutent la balle du piftolet avec un morceau de liège, pour que le cahotage ne la dérange pas. La pofition horizontale eft la meilleure pour les piftolets dans une voiture. La petite conliiTe qui eft adaptée prés de la détente des piftolets, pour en alfurer le repos et empêcher qu'ils ne partent d'eux-mêmes, eft une invention auffi ingénieufe qu'utile qu'il ne faut pas négliger. Pour ne point le trouver expofé au défagrément d'être inquiété par rapport à certaines chofes utiles, permifes dans un territoire et prohibées par les loix dans un autre, ii faut avant de paffer d'un territoire dans l'autre s'informer exactement des ordonnances proclamées à ce fujeti II eft certains royaumes où l'on pouffe la fevérité fur cet article jusqu'à l'excès, au point qu'un étranger qui fe trouve dans le cas d'avoir avec lui des chofes prohibées, s'expofe, non feulement à la confifcation de tout ce qu'il a avec lui, mais même encore d'être condamné à une amende ou à la prifori. prifon. Pour éviter ces alternatives défagréables il feroit pins prudent lorsque par liazard on a de pareils effets, de s'en défaire à tel prix que ce foit, plutôt que d'expofer fa réputation à la critique et fa bourfe à l'avidité des commis. Il arrive fouvent que les poftillons s'entendent avec ces derniers et ont leur part à la capture. Les voituriers Italiens ( Fetturini) ont cette réputation. Tout voyageur ne doit abfolument pas permettre que perfonne, fous quelque prétexte que ce foit, fe place fur fa voiture. On a des exemples de vols et d'affaffinats qui ont été les fuites de ces complaifances. Lorsqu'on fe trouve dans le cas de pallier dans des endroits fufpecis, il eft de la prudence de faire placer fes coffres fur le devant de fa voiture. 11 feroit même néceffaire qu'ils fuffent toujours placés ainfi. ' .Si on fe trouve néceffitc à travèrfer une forêt pendant la nuit, il ne faut jamais s'y expoiér fins avoir pris les précautions néceffaire?. En général il eft plus prudent d'aller à pied dans les endroits peu fins que de relier dans fa voiture; patCeqûe l'on eft plus à même de fe défendre dans ui*e attaque imprévue, étr.nt à pied. Si un étranger fe l.rouvoit dans le cas d'eue attaqué et même volé dans les rues d'une grand ville, ii y auroit du danger pour lui à pourtuivre le voleur s'il fuyoit; pàrcéqu'albré un voleur eft rarement feul, et que fes complices cherchant leur fureté, ne trouvent d'autre moyen de fe la procurer, qu'en bleffant ou même tuant celui qui pourfuit le coupable. € nidc dej Voyag. Part. p*. U 5, 5. De ce que doit faire un voyageur pour con-fcrvcr fa fanté, fur-tout dans les pais chauds. Le voyageur doit connoltre à fond fon tempérament ; il doit avoir étudié ce qui lui eft falutaire ou nuihble et ne point s'écarter, autant que les rirconftances le permettent, du régime qui lui convient. Il feroit même néceffaire de fe régler pour le manger et le boire , la manière de fe vêtir, les exercices du corps, le tems du repos, etc., d'après les perfonnes les plus fobres du païs où on fe trouve. L'expérience a appris aux habitans de chaque païs la manière de vivre qui leur eft la plus falutaire. Quoique l'habitude de dormir l'après midi, que les Italiens nomment (fiejia), foit très falutaire à la plupart des étrangers, foit en Italie, ou en Efpagne, il pourroit en réfulter, dans les païs feptentrionaux où l'on eft habitué à faire ufage d'alimens plus nourrit fans, et où l'on boit de la bierre, des attaques de pa-ralyfie ou d'apoplexie. Les étrangers que l'on invite dans les païs méridionaux à dormir après le diner, doivent régler la durée de leur fommeil d'après la manière prompte ou lente avec laquelle fe fait leur di-geftion. Un quart d'heure ou une demie heure fuf-iit; mais une heure feroit fuperflue. Il feroit pernicieux dans ces occafions de fe coucher tout de fon long; il fuffit d'être affis dans un fauteuil ou fur un ha. Il faut avoir la tète haute et le corps penché trrîère un peu vers le côté gauche. Il faut auffi faire faire attention à fe débaraifer de tout ce qui pourroit mettre obflacle à la libre circulation du fang, Ii on veut éviter d'être tourmeme de maux de tète en s'éveillant. L'eau dans bien des endroits eft contraire à la faute. Si en jettant du favon dans cette eau il yreftefans fe diifoudre, c'eft une preuve de finfalubrîté de ce liquide. S'il n'y a pas moyen de trouver de meilleure eau il faut la rendre plus falubre en la filtrant à travers un linge fin et y mêler, foit un peu de vinaigre, foit du jus de citron, ou une croûte de pain grillé. Le meilleur ferait de la faire bouillir et de n'en boire qu'après qu'elle eft refroidie. L'eau dont la fource eft près d'un endroit marécageux, ou de quelque cloaque, peut avec juftice être regardée comme très mal faine. On doit regarder comme mal fain tout exercice violant après les repas, fur - tout dans les païs chauds où ils font plus dangereux que dans les païs froids. Ainfi ceux qui voyagent à cheval, ou dans des voitures mal fufpendues, ne doivent manger que modérément. 11 faut de même, mr-tout dans les contrées méridionales , éviter l'ufage fréquent des boiffons fpi-ritueufes; le fang n'étant déjà que trop échauifé par le mouvement du cheval ou de la voiture. La propreté exige l'ufage plus fréquent des bains pendant les voyages que lorsqu'on eft fédentaire chez foi ; mais il ne faut jamais les prendre immédiatement après le repas, ni lorsque le fang eft trop agité, ou lorsque la chaleur eft trop forte. Les matinées ou les foirees tempérées font les tems les plus convenables. LTn nageur expérimenté doit éviter de fe baigner dan» C 2 la mer ou clans un fleuve rapide, fans être accompagné a un autre nageur. Il faut auffi éviter les eaux dont les fonds font garnis de plantes aquatiques, et donner la préférence a celles qui coulent fur un fond fablon-neux. rarmi les plantes aquatiques il s'en trouve beaucoup de venimeufes, qui peuvent être dangereu-fes lorsqu'on marche dcffus. Une des règles néceffai-res et que la prudence exige lorsqu'on fe baigne, eft de plonger la tète la première dans l'eau, parceque la trop grande affluence de fang, que la fraîcheur de l'eau fait remonter des parties inférieures du corps vers la tête, lorsqu'on y entre graduellement, peut caufer un coup d'apoplexie, ou des fuites dangereufes. Il a rrive communément que les pieds et une partie de6 jambes enllent à ceux, qui font de longs voyages en voilure; on croit que dans ce cas il ferait mieux de fe fervir de bouliers que de bottes. Il faut auffi, poTir ne point gêner la circulation du fang, ne point porter de jarretières, descendre de tems à autre, et marcher s'il eft poffible. Il ne faut pas non plus que les glaces de la voiture foient continuellement levées ; il faut les baiffer de tems en tems pour renou-veller l'air. Les lits de plumes et les couvertures piquées font fujets à s'imprégner de vapeurs malfaines; il faut en conféquence ne s'en fervir dans les auberges qu'avec précaution. Une précaution qu'il ferait néceffaire de prendre pour prévenir tout accident, feroit de fe prémunir d'une couverture de foye légère, de deux paires de draps délit, et de deux peaux de cerf jointes enfemble, paffées en mégie, d'environ fix pieds fix pouces PAR MR. LE C. DE EER.CIITOLD. 37 ponces de long et trois pieds fix ponces de large, que l'on transportera avec foi. On étend ces peaux fur le matelas ou lit de plumes; on les recouvre de fes propres draps et on fé couvre foi-même avec fa couverture. Au cas que dans un tems froid cette dernière ne foit pas fulfifante, on peut ajouter-un manteau par def-fus. Les peaux et les draps de lit doivent être tous les matins expofés à l'air pendant cinq minutes au moins avant d'être réempaquelés. Quiconque ne voudra pas prendre ces précautions, fera bien de ne pas fe déshabiller entièrement pour fe coucher, en obfervanfc d'ôter fon col, fes jarretières etc. pour rAivoirrien qui puiHe nuire à la circulation du fang. Chacun fait combien les exhaifons du charbon allumé font dangereufes; il ne faut donc jamais permettre qu'on en apporte dans l'appartement qu'on occupe, à moins qu'il ne foit totalement enflammé, Beaucoup de perfonnes font mortes d'afphyxie, pour avoir eu l'imprudence d'enlahTer dans leur chambre pendant la nuit. Il eft encore dangereux de pafler la nuit aux environs d'endroits marécageux ; tels, par exemple, Jiît- s * .LTànjiUi.»' i, 7 fîiis'Jti %>*'» '•«• -u "JMiif ^7"^ Une des règles préfervatives dans ces occahons eft de manger, avant d'aller voir les malades, un petit morceau de pain trempé dans du vinaigre, de fe gar- gari- gavlfer là boùéhê et fe laver les narines et la bonche avec dit vinaigre camphré. Il faut auffi faire attention à ne pas avaler Ta fa!ive tant qu'on fe trouve dans un hôpital. H feroit même à propos de tenir dans fa bouche un petit morceau dVponge, ou de papier gris, dans les quels la falive s'imbibe. On feroit auffi très bien dans de pareilles occafïons de boire un verre de vin dans lequel on fait diffoudre du fucre, et y mêler le jus de la moitié d'un citron. Un voyageur devroit toujours être muni des chov fes fuïvantes: Une bouteille, de vinaigre des quatre voleurs. Une bouteille, de bonne eau de-vie de France. Une bouteille, d'eau d'arquebufade, ou de baume du Pérou. Un flacon de fel ammoniac, contre lesévanouif- femens. Un flacon, de liqueur Anodine d'Hofmann. 6. Du numéraire dont un voyageur doit fe pourvoir. Il feroit très imprudent à un voyageur de porter beaucoup d'argent avec foi. Le moyen le plus fage et le plus fur eft de fe munir de lettres de crédit pour les grandes villes, ■ C 5 Leà 42 l..observations oen. et pratiq. Les lettres de crédit fur de bonnes maifons de commerce, font en quelque façon préférables aux lettres de change; parceque les fommes de ces dernières, foit qu'elles- lbi,ent fortes ou modiques., fuivant l'exigence de cas, on risque quelque fois à lé trouver engagé dans des procédures lentes, qui retardent, le cours du voyage; au lieu que la lettre de crédit a l'avantage de .donner au voyageur le droit, de-demander des avis fur ce qui concerne fes affaires, et de requérir l'ail'iftance du banquier à qui il eft adreifé. II eft indifpcnfable d'être muni de plufieurs lettres de crédit, pour ne pas fe trouver dans l'embarras de manquer d'argent, fi dans un cas imprévu l'une d'elles n'était pas acceptée. Si on eft clans la néceffité de dépofer chez un banquier le montant de la fomme pour laquelle on prend des lettres de crédit, on fait mieux de la lui remettre en .contrats, ou billets de banque qui rapportent intérêts , parce qu'alors il ne comptera point de proviiion, ou fe contentera d'une modique. Ce qu'il y a de mieux, et ce qui eft le plus en ufage, eft de donner une caution folide pour le montant des lettres de crédit. - Un voyageur ne peut pas être trop fur fes gardes, par rapport aux faux billets de banque ou autres papiers publics, qtii fe trouvent partout en circulation ; furtout dans les états du Pape. Dans certains païs où l'échange de l'or avec la monnoie eft à un haut prix, ce qui occaffonne des E ' • per- pertes par rapport aux petites dépenfes, il eft in. dïfpenfable de prendre d'exactes information», i\ on ne veut pas rapporter des pertes évidentes. ,. •.,„•„ u..7'.... «.fT Des lettres de recommandation. Le voyageur qui veut jouir des avantages que luî fournit l'ambalfadeur de fa nation, doit être perfonnel-lement connu de lui, ou être muni de lettres de recommandation qui lui foient adreffées, ou lui ètrej prefenté par une perfonne de diftinction. Outre les lettres de recommandation à Fambaffa-deur, ii eft encore néceffaire qu'il en ait pour des banquiers et des maifons de commerce. Elles lui feront petit- être plus utile que celles qu'il pourrait avoir reçu pour les perfonnes de la première nobleffe; parceque les premiers font, à même de lui rendre des fervices marqués pour des chofes intéreffantes, et qu'ils s'y prêteront avec plaiiir. Cependant il eft très néceffaire et fouvent d'une grande utilité, d'en avoir pour les perfonnes d'un rang diftingué. Les lettres de recommandation à des perfonnes même de baffe condition ne doivent pas être négligées, parceque en qualité d'étranger on a beioin d'amis ; et malheureulément on trouve peu de perfonnes qui s'in-tereilent réellement pour vm étranger. Si d'ailleurs le voyageur n'eft pas dépourvu de ce qu'on, nomme la çori- 44 I. OBSERVATIONS GÈNl ET PRATiQ. connoiftance des hommes, il trouvera de «Tandes rcf-fources dans la fociété des perfonnes de cette clalfe. S'il a auffi l'art de tirer parti des gens du peuple, ils pourront lui être d'une grande utilité. Il faut étudier l'homme dans tous les états, et un voyageur fort fouvent moins mitruit d'un palais que d'une chaumière. Des lettres de recommandation pour les premiers employés des bureaux des doitanes, peuvent être très utiles à un voyageur; en ce qu'il peut par ce moyeu le procurer des notions jufi.es et des détails authentiques de l'importation et de l'exportation, en général de tout ce qui concerne le commerce et les manufactures d'un païs; ce qu'il ne pourroit pas obtenir ailleurs. 8. DiVerfes obfervations; Tout voyageur devroit avant de quitter fa patrie faire un teftament péremptoire, pour éviter toute difeuifion qui pourroit s'élever entre les membres de fa famille au cas qu'il vint à décéder en païs étranger. Il faut être prévoyant dans le choix que l'on fait d'un compagnon de voyage. S'il a [d'autres objets, d'autres intentions, d'autres intérêts que les nôtres; B'il penfe différemment que nous; s'il manque de générolité, d'activité, d'envie de s'inftruire, il nous deviendra à- charge et fa feule, préfence détruira tout ce ce qu'auroit eu d'agréable un voyage fait en fociété d'une perfonne d'un tout autre caractère. Lorsqu'on eft en païs étranger il faut éviter de parler dans les fociétés de religion, et d'affaires politiques, autant que des fiennes propres; à moins que ce ne foit avec des perfonnes dont on connoit à font la façon de penfer.. La eu ri o fi té qui a pour but l'envie de s'inftruire, ne peut être confidérée que comme une bonpe qualité: dans un voyageur, qui a envie d'être utile à fa patrie. Quelqu'un à qui la nature auroit refufe une certaine ouverture d'dprit et un certain degré de jugement, loin de tirer profit de fes voyages, fera pire en revenant que lorsqu'il eft parti. Socrate a bien rai-Ibïi {lorsqu'il dit: Un infenfé, pour devenir prudent, doit changer d'efprit, plutôt que de climat. Lorsqu'on v'.'t admis dans une fociété, il faut faire attention à l'efprit qui y domine, et fe régler d'après cette remarque; on gagne par-là la bienveillance de cette même fociété et la converfation en deviendra plus générale et plus libre en notre préfence. Il faut auffi plus queftionner que décider, et éviter le ton contrariant, autant que le décifif. L'art de plaire dans les fociétés n'eft pas d'entrer dans des détails circonftanciés de tout ce qu'on raconte; mais dérégler fon difeours de manière, à laiffer aux auditeurs la faculté de fuppléer. cerfcaiu.es chofes qu'il pailè fous fileuce. Cha- 4*5 I. 0bservatt0n8 gen. et PTAATiQ. Chaqu'un voit avec plaifir qu'on lui fafie de» queftiôns fur ce qui eft de fa compétence; parceque par-là on lui fournit les moyens, de fe montrer fans oftentation fous le point de vue qui lui eft ie phn) avantageux. Le fage met à profit tous les momens, fans qu'aucun puhTe lui échapper La durée de la vie eft courte! mais on peut la prolonger, en l'employant avec économie, c'eft-à-dire, en mettant à profit toutes les parties» Un voyageur philofophe confidère fa patrie fous le même point de vue qu'il verroit un ami malade; il eft occupé fans relâche à la recherche des moyens qu'il doit employer pour fon rétabliifement. Celui pour qui il fuffit de n'être inftruit que de ce que d'autres favent ou ont découvert avant lui, n'inventera jamais rien. Celui qui n'eft occupé qu'à fuivre ce que d'autres ont tracé, n'a point de but fixe ; parce qu'il eft rare de trouver ce qu'on ne cherche pas. Un des devoirs de l'homme eft d'être utile. Celui qui ne peut, ou ne veut pas l'être, peut être regardé comme nul ; car quiconque ( manque de facultés peut à peine penfer à foi. Celui qui s'applique à fe perfectionner, travaille avec foin pour les autres. Le vicieux eft injulte envers les autres, à qui, s'il avoit eu des moeurs, il aurait pu être utile. PAR MF,. LE c. DE berchtold. # Ce n'eft qu'en nous rendant utiles à notre prochain, ne fut-ce qi«? pour le bien-être d'un feul membre de la fociété, que nous travaillons à notre bonheur perfonnel. Je ne puis mieux terminer ces obfervations qu'en citant les belles paroles de Sénéque. qui en parlant de lui-même, difoit: Les découvertes les plus intéref-fantes ceffevoient d'avoir des attraits pour moi, fi j'étois obligé à ne les communiquer à perfonne; et je méprife-rois la fageffe, fi fen devois feul faire ufage. Lapof. feffion nen eft agréable qu'autant qu'on peut h communiquer. 9» Kemarques détachées du Rédacteur du Guide. l'Allemagne elt faite pour y voyager, l'Italie pour y féjoumer, l'Angleterre pour y penfer, et la France et la Suiffe, pour y vivre. Les Anglois et les Allemands, font, de tous les peuples de 1 univers ceux, qui voyagent le plus fréquemment. Sur cinquante voyageurs qui paffent annuellement les Alpes, on comptera communément plus de trente Anglois, fept à huit Allemands, deux ou trois François ; le refte ce font des Polonois, des KuiTes etc. Mais je n'ai vu revenir aucun de ces voyageurs, qui n'ait avoué de bon coeur, „qu'il n'apprit à voyager qu'à fes dépens." Peut-être que les rémarques fuivantes peuvent fervir à lui en épargner. C'eft, au moins, l'objet principal de tout cet itinéraire. C'eft fur - tout en pays étranger qu'il faut fe refou-venir du proverbe d'Henri IV. Parole douce et main au bonnet Ne coûte rien et bon eft. * Il y a une grande différence entre voyager dans un pays, et le parcourir. Les courfes trop rapides ne font quefieurei; la furface des connoiifances à acquérir, quérir, et n'inftruifent pas ; elles ne font qu'enrichir les maîtres de pofte, et laiifent vuitles la tète etrefprif. Elles font également miiiibles au corps et à l'àme. C'efi: une trifte gloriole que celle de fe tranfporter fans nécelfité, avec la rapidité de l'éclair, d'une des exlrèrpl» tés de l'Europe à l'autre. Un voyageur doit être au fait de la langue du pays, dans lequel il voyage. La langue Françoife *), adoptée généralement en Europe, fupplée, au befoin, à ce défaut, excepté en Angleterre. Perfonne ne de-vroit voyager en pays étranger, fan6 y porter une con-noiflance exacte de fa propre patrie. En négligeant cette précaution on s'expofe quelques fois à des inconvénients ou ridicules ou funeftes. Il faut chercher a puifer dans les meilleurs livres de voyage, des idées fuccinctes fur Fétat civil, politique et moral d'un pays. Sans cela on court rifque de ne copier pour fon journal , que des obfervations déjà mille fois faites. Ce n'eft pas pour courir en babaudant par les palais, les églifes et les cabinets de curioiités, qu'on voyage, mais pour fe former le coeur et l'efprit, et pour fe rendre utile à fa patrie. \ Je place à la tête des inftructions, néceilàires aux jeunes gens furtout que l'on fe propofe de faire voyager: 1. L'étude particulière de l'hiftoûe des peuples qu'il* *) Je recomancîe h tous les voyageur! : Le dictionnaire de poche par M. Ehrmann. à Strasbourg, 1737. petit in^to. éviâe Aes. Voyaj. Part. II. *) qu'ils doivent vifiter. 2. Celle des principes fondamentaux des feiences et des arts; je ne m'appefanti-Tài pas fur la néceifité des connoiffances hiftoriques ; elle eft d'une évidence fenfible. Je fais quil y a des génies privilégiés, qui naiilént avec un tact auffi jufte que délicat, mais le nombre en eft peu confidérable. Mais quels font les objets de prédilection, et fouvent les feuls que recherchent dans leurs courfes la claffe des voyageurs qui donne lieu à cette réflexion? les meilleures ;mberges; les cafés; la demeure de leur» banquiers ; les fpectacles etc. C'eft,avec les yeux de la maturité, dit M. le comte de Choifeul-Gouffier dans fon beau difeours préliminaire du voyage pittorefque de la Grèce, c'eft avec les yeux de la maturité qu'il importe de voir un pays ; et peut-être en général eft-ce. dans cette époque qu'il fauderoit pincer les voyages. L'homme qui voyage dans la maturité, placé à égales diftanecs entre les deux termes de .la vie humaine, participe aux avantages de,l'un et de l'autre; il joint ht vivacité du fenti-ment à la force de la réflexion. Beaucoup de perfonnes penfenr, qu'un compagnon de voyage en augmentera les agrémens. Il y a d'autres , qiii aiment plutôt à voyager feuls. Dans le premier cas je confeillerois, de choifir fon compagnon presque fon égal en âge, rang et fortune. Il faut fur-tout que fon goût pour les plaifirs, les dépenfes, et les petits arrangemens, s'accorde parfaitement avec le nôtre. Un Un bon domeftique, fur la fidélité et fur le.zèle de qui on puiife compter, eft de la première nécefJité ten voyageant. Qu'on fe garde .de prendre le premier inconnu; il vaut mieux choifir un homme fur, parmi Tes compatriotes, que les lien6 de la -même patrie attacheront encore plus fortement à nos intérêts: on fera auffi bien, de ne le choifir pas trop jeune. En hyver les yeux fouJFrent extrêmement de •l'éblouiffernerit de la neige, et des vents vifs et pénétrants. Pallas faifoit ufage, à l'exemple de quelques peuples nomades, d'une efpèce d'oeiilere. C'étoient des petites tablettes d'ivoire fendues au milieu, par ,\uie fente mince, et attachées fur les yeux. Les voyages par mer, font moins difpendieufcSj ,et même plus commodes à certains égards, que le» voyages par-terre. Les minéralogiftes et les botani-,ciens, aiment à voyager à pied. D'autres préfèrent les voyages à cheval; ils réunifient beaucoup d'avanta» ges et d'agrémens, à des peines et des difficultés quelquefois très graves. La manière la plus uiitée de voyager, c'eft de prendre la pofte. G'eft auifi la manière la plus commode, la moins couteufe, ,et .qui . épargne le plus de tems; chofe ineftimable, fur-tout en. •voyage. Je dis, la moins couteufe, car je-fuppofe> ,que quiconque prend la pofte, le fait, pour palfer .d'un feul trait d'une ville principale à l'autre, en courant tout le jour, et en ne s'arrètant, que :1a nuit ou ,au but. Légèreté, commodité, folidité, doivent être les feuls mérites d'une voiture de voyage. L'Angleterre eft le feul pays au monde, où l'on pourroit Ce D £ palier pafTer d'avoir une voiture à Toi. Par - tout ailleurs c eft un befoin indifpenfable. Il faut bien recomander à fon domeftique, de vifiter à chaque pofte les roues, et les foupentes, et de s'aiTurer, que les malles font bien attachées, et que tout foit en état folide. Ces précautions épargnent quelquefois bien des retards et des accidens. On graille en Allemagne les voitures à chaque pofte; c'eft le bénéfice du Wagenmeijler, qui le fait fans qu'on le demande. En France, en Angleterre, eu Italie, on ne graille la voiture qu'à la demande ex-prefle du voyageur. Il faut fe munir alors de grahTe; en Allemagne on en trouve à chaque pofte. J'ai couru plufieurs fois vingt poftes en France, fans grailler. On ne faifoit qu'arrofer de tems en tems, les aiifieux. .11 ne faut pas fouffrir que le poftillon s'écarte du chemin battu, ou paffe fur des champs enfemencés. Cette règle eft furtout àobferver en Saxe, enPruifeetc. où il n'y a guères des chauifées, où les chemins font quelquefois en très mauvais état. Quand on n'y prend pas garde, on s'expofe à des querelles avec les payfans, qui finiifent ordinairement très mal. Quand il faut pafler des torrents ou des eaux débordées, il vaut mieux engager le poftillon par des promettes, de dételer un cheval, et d'en fonder la profondeur, que do s'en remettre au hazard. Je confeillerois, furtout au beau - fexe, qu'on ne fe permette point, fans néceifité urgente, de voyager de nuit. Indépendament des dangers, des rifques de difierens genres que l'on peut cou- PAR MR. LE C DE BERCIITOLD. courir, ne fe prive-t-on pas d'un plaifir qui ne fau-voit tire trop multiplié; celui de voir? C'eft une fenfibilité très mai placée, que de permettre à des piétons inconnus, fur-tout en Italie* de fe placer devant ou derrière la voiture. Plufieurs voyageurs ont payé de leur vie, ou de la perte de leurs effets, cette miféricorde inconiidérée. Il faut donner largement aux poftillons pour boire; en hauffant de quelques fous ou gros la gratification ordinaire, ou fixée par les règlemens je m'en fuis toujours bien trouvé. Le bruit de votre largefle fe propage de pofte en pofte, et vous vous dedomagerez par la viteilé, de ce que votre bourfe a perdu de petite monnoie. C'eft une règle d'ancienne date, qu'il fat-t toujours préférer les meilleures auberges aux petites et mesquines. Dans les auberges d'un certain rang, tout a fon prix fixe, au lieu qu'un aubergifte pauvre, cherchera toujours à profiter de l'occafion» Dans une ville étrangère il ne faut fe fervir que du domeftique de place, que le maître de votre auberge vous aura préfenté et dont il répond. Il faut toujours tenir fous clef, fes papiers d'importance, et fes 1) 3 , èfFefei effets les plus précieux, et ne jamais oublier qu'entre' les mains d'un autre il exifte encore une clef de votre' appartement,- Je donnerai une table des dépenfes, quand ont Court la pofte en France, en Italie et en Angleterre. En Allemagne on peut fixer, par mille allemand, à douze bons gros ou à un florin la dépenfe d'une perfonne, qui Voyage avec la pofte ordinaire, y compris le prix des places, les pour - boire, et les dépenfes de néceflï-tè. Quand on voyagé en voiture à foi, attelée dtf deux chevaux de pofte, on peut fixer, la dépenfe par mille allemand, à un écu de frx livres pour le maître ét le domeftique; et attelée de trois chevaux, à deux écus d'Allemagne: le refte à proportion.- Cette fomme fera plus que fujfyànte pour fournir aux frais des chevaux de pofte, aux droits de paifage, aux droits de grailTage, aux pour-boire; et cetera. Le féjour dans les giandes villes eft très cher, quand il eft de courte durée. Mais les frais diminueront fenfiblement, quand On fait un féjour de plufieurs mois pareeque alors on prend dé certains àrrangemens. Gh fe loge alorè dans des" chambres garnies, dans des maifons particulières, «t Fon y g«gne toujours fur le prix des auberges. C'eft fur-tout le cas à Vienne, à Pétersbourg, à Paris, iLorr» dres, et dans presque toutes les villes capitales. Je regarde comme indifpenfable, de fe faire un ptàn de voyage, dont on ne s'écarteroit que dans le cas d'une néceilité abfolue.- Cé plan doit être arrêté ii èn confequence du temps que l'on veut employer; et «t: 2. d'après les confédérations locales qui peuvent in-xUly u fe rendre dans Un pays plutôt que dans un autre ^ à des époques déterminées. Voici un plan pour qui quitterait Londres dans les derniers jours de l'hiver. Débuter par la Hollande ; A ou 5 femaines fuffi-Fent pour la bien voir. Diriger fur Hanovre, Berlin, Dresde, Prague et Vienne; fe replier fur Munich, Infpruck et Milan; on doit faire en forte d'y arriver vers la féconde moitié de l'automne. Prendre enfui-te la route de Modene, Ancone, Lorette et Rome: ne faire que s'y repofer, et fe rendre directement à Naples. Partir de Naples affez-tôt pour jouir des huit derniers jours du carnaval à Rome. Refter dans cette ancienne capitale du monde, jusques et compris les dernières fêtes de Pâques. Reprendre la grande route de Florence, Bologne et Venife*, où il eft in-téreffant d'arriver pour la foire de 1'Afcenfion. Gouverner fur Vérone, Manioue, Piacenza, Gènes, Turin. Paffer le refte de l'été et le fécond automne en Suiffe, et l'hivei qui fuit, à Nite ou Montpellier. Enfin confacrer le printems fuivant à l'examen des principales villes de la France, retomber fur Paris, y fe-joumer 4 à 5 femaines, et regagner par Bruxelles et Oftende les rives enchantereffes de la Tamife. En recapitulant cette efquiffe de voyage, on 6'appercevra que 28 à 3o mois fuffifent pour l'exécuter, en accordant par-tout le tems néceffaire pour voir ce qui mérite réellement d'être vu, Au refte je ne donne ce plan cle voyage, que pour développer mon idée fur la nécef-fîté de fe circonfcrire un cercle quelconque. Je tien* n peu à celui-ci, que je ne l'Ai point fuivi moi-même. D > Mr. Mr. Ttvifs, célèbre voyageur'Irlandois, veut que ' l'on commence l'infpection d'une ville étrangère", par monter avec fon plan à la main fur la tour ou l'émi-nence la plus haute, qui s'y trouve, pour fe former le coup d'oeil de fon enfemble et de fa fituation. II exifte de presque toutes les grandes villes, des dé-fcriptions particulières, qu'il ne faut pas négliger de confulter, non plus que les affiches, les gazettes, les feuilles d'avis, qui s'y publient. Souvent on y puife des notes inftructives, et des informations dont, ou ne fe doutoit pas, et qui nous viennent très - à propos. Si j'avois à choifir un état, ce feroit l'état du voyageur, et fi* je défirois d'appartenir à une nation quelconque, ce feroit à la nation des voyageurs. De tous les états humains, qui exiftent fur ce globe, il n'y a point d'autre qui réuniffe à ce degré, honneur, liberté, faute, égalité, et qui foit affranchi de toutes les entraves, que des nombreux égards et des vues politiques et particulières ne celfent de mettre, quand on végète dans fon pays natal. „C'eft un étranger!'* Ces mots magiques fervent d'excufe à bien des chofes, et ouvrent bien des portes, qui refteront toujours fermées, aux domiciliés du pays. Quiconque à voyagé foufcrira de bon coeur à ce que j'avance; je ne trouverai des incrédules que chez les perfonnes, qui par goût de commodité ou d'irréfolution, aiment à végéter dans le pays, où le hazard les fit naître. Entre les préjugés que Pierre I, eut beaucoup de peine à détruire parmi les JAuffes, on diftiugua le fuivant : „ Vo-»' yager en pays étranger, eft un crime irrémifible. " Les TAU MR.'|LE C. DE BERCHTOLD. g$ Les patriarches de ce tems le jugeoient cligne de mort. A préfent les Seigneurs Huilés iont grands voyageurs, «t c'eii à leurs voyages et aux voyages de leurs monarques que ce valte empire eft redevahle de fes premiers progrès, qui l'ont porté au faite de la grandeur et fpjéndem-. ^ ju.m. Jï. --—^--— QUARANTE MAXIMES DE J. L ROUSSEAU, DE MONTAIGNE, ET DE SFJERXOK. j. j. Rousseau. l. Pour étudier les hommes, faut-il parcourir la terre entière? Faut-ii aller au Japon obferver les Européens? Pour connoitre Fefpèce, faut-il connoître tous les individus? Non, il y a des hommes, qui fereffem-blent fi fort, qu'il ne vaut pas la peine de les étudier féparément. — Celui, qui a comparé dix peuples*-connoît les hommes, comme celui, qui a vu dix François, connoit tous les François., 2, En fait d'obfervations de toute efpèce", il ne fauf jpas lire, il faut voir; Il ne fuffit pas, pour Vinftruire, de courir les pays, il faut] favoir voyager. Pour obferver, il faut avoir des yeux, et les tourner vers l'objet, qu'on veut connoitre* £>E ;j. J. ROUSSEAU, DE MONTAIGNE, *To, 5Ji 4- Il y a beaucoup cîe gensque les voyages inftrui-tent encore moins que les livres; parce qu'ils ignorent l'art de penfer; que dans la lecture leur efprit eft au moins guidé par l'auteur, et que dans leur voyages* :il ne favent rien voir d'eux mêmes* ' - Je tiens pour maxime inconteftabîe, que, quiconque n'a vu qu'un peuple, au lieu de connoître les hommes, ne connoit que les gens avec lesquels il i vécu. 6. Tandis qu'un François court chez les avtiftes d'un pays, qu'un Anglois en fait deifiner quelque Antique, et qu'un Allemand porte fon Atbum chez tous les fa-vans, l'Efpagnol étudie en fdence le gouvernement, les moeurs, la police; et il eft le feul des quatre* qui, de retour chez lui, rapporte, de ce qu'il a vu, quelque remarque utile a fon pays. Les anciens voyageoient peu, fifoient peu, fai-Toient peu de livres, et pourtant on voit dans ceux, qui nous refirent d'eux, qu'ils s'obfervoicnt mieux les Uns les autres, que nous n'obfervons nos contemporains. — 1 acite a mieux décrit les Germains de fon tems, qu'aucun écrivain n'a décrit les Allemands d'au* jourd'hui. Les voyages pouffent le naturel vers fa pente, et achèvent de rendre l'homme bon ou mauvais. Quiconque revient de courir le monde, eft, à fon retour, ce qu'il fera toute fa vie; il en revient plus de mé-> chans que de bons, parce qu'il en part plus d'enclins au mal qu'au bien. Il y a bien de la différence entre voyager pour voir du pays, ou pour voir des peuples. Le premier objet eft toujours celui des curieux, l'autre n'elt pour eux qu'acceffoire. Ce doit être tout le contraire pour xelui, qui veut philofopher. L'enfant obferve les chofes, en attendant qu'il puiffe obferver les hommes. L'homme doit commencer par obferver fes femblables; et puis il obferve les chofes, s'il en a le temps. 10. La liberté n'eft dans aucune forme de gouvernement; elle eft dans le coeur de l^iomme libre, il la porte par-tout avec lui. "L'homme vil porte partout la fervitude. L'un feroit efclave à Genève, et l'autre libre à Paris, II. Toutes les capitales fe reffemblent ; tous les pei*-ples s'y mêlent, toutes les moeurs s'y confondent; ce ii'eft pas là qu'il faut aller étudier les nations. Paris-et Londres ne font à mes yeux que la même ville. —■ Si-tôt qu'on me parle d'une ville compofée de deux cent mille aines, je fais d'avance, comment on y vit. 12. t DE j. j. ROUSSEAU, DE MONTAIGNE, etc. 61 12. C'eft dans les provinces reculées, où il y a moins de mouvemens, de commerce, où les c!rangers voyagent moins, dont, les habitans lé déplacent moins, changent moins de fortune et d'état, qu'il faut aller étudier le génie et les moeurs d'une nation. Chercher le bonheur fans favoir, où il eft, ç'efi s'expofer à le fuir; c'eft courir autant de rifques contraires , qu'il y a de routes pour s'égarer. M» — Tel pafte la moitié de fa vie à fe rendre de Paris à Verfailles, de Verfailles à Paris, de la ville à la campagne, de la campagne à la ville, et d'un quartier à l'autre, qui feroit fort embaraffé de Tes heures , s^l n'avoit le fecret de les perdre ainfi ; et qui s'éloigne exprès de fes affaires pour s'occuper à les aller chercher: il croit gagner le temps, qu'il y met de plus, et dont autrement il ne feroit que faire; on bien, au contraire, il1 court pour courir, et vient en pofte fans autre objet que de retourner de même. i5. On n'eft jamais ridicule que par des formes déterminées; celui qui fait varier fes fituations et fes plaifirs, efface aujourd'hui l'impreffion d'hier; il eft comme nul dans l'efprit des hommes, mais il jouit; car il eft tout entier à chaque heure et à chaque olîofè. » 6i QUARANTE MAXIMES 16. La véritable politefle confifte à marquer de H bienveillance aux hommes; elle fe montre fans peine , quand on en a; c'eft pour celui, qui n'en a pas, qu'on eft forcé de réduire en art fes apparences. Au lieu d'être artificieux pour plaire, il fuffira d'être bon; au lieu d'être faux pour flatter les foiblef-fes des autres, il fuffira d'être indulgent. 18. La nature femble vouloir dérober aux yeux de$ Jiommes fes vrais attraits ; auxquels ils font trop peu fenfibles, et qu'ils défigurent, quand ils font à leur portée: elle fuit le lieux fréquentés; c'eft au fomme t •des montagnes, au fond des forêts, dans des islea défertes, qu'elle étale fes charmes les plus tQuclxans. 19. L'erreur des prétendus gens de goût eft de vouloir de l'art par-tout, et de n'être jamais cpntens, que l'art ne paroiife; au lieu que c'eft à le cacher, que confifte le véritable goût; fur-tout quand il eft ques* tipn des ouvrages de la nature. 2q. Un homme, qui votidroit divifer fon tempe par .intervalles entre le monde et la folitude, toujours agité dans fa retraite et toujours étranger dans le monde, ne feroit bien nulle part. -DE j/ j. ROUSSEAU, DE MONTAIGNE, .-etc. 63 21. Je trouve, que c'eft une folie de vouloir étudier le inonde en iimple fpectateur. Celui.qui ne prétend «m'obferver, n'obferve rien, parce qu'étant inutile, dans les affaires et importun dans les plaihrs, il n^eft admis nulle part. . . • ■■ .: . S*. -. \ :'■ '/i^uatè- Ignorez.-vous, qu'il y a des objets ii odieux, aufit n'eft pas même permis à l'homme d'honneur de les voir, et que l'indignation de la vertu ne peut [uppor-» ter le fpectacle du vice ? L'humanité coule comme une eau pure et Salutaire , et va fertiliièr les lieux bas ; elle cherche toujours le niveau, elle laiife à fec ces roches arides, qui menacent la campagne, et ne donnent qu'une ombre nuifibie ou des éclats pour écrafer leurs voifms. 24- Voyager, pour voyager, c'eft errer, être vagabond; voyager pour s'inftruire, eft encore un objet trop vague ; rinftruction, qui n'a pas un but déterminé , n'eft rien. Mon- Montaigne, 25. Le commerce des hommes et la vîfite de pays étrangers eft merveilleufement propre à s'inftruire; non pour en rapporter feulement à la mode de notre Nobleffe Françoife, combien de pas a Santa Rotonde ou la Tichefle des calelfons de la Signora Livia ; ou, comme d'autres, combien le vifage de Néron de quelque vieille ruine delà, eft plus long ou plus large que celui de quelque pareille médaille: mais pour en rapporter principalement les humeurs de ces nations et leurs façons, et pour frotter et limer notre cervelle contre celle d'autrui. C'eft une rare fortune, mais de fmïlagement ïn« eftïmable, d'avoir un honnête homme d'entendement ferme et de moeurs conformes aux vôtres, qui aime à vous fuivre. Le voyager me femble un exercice profitable, l'âme y a une continuelle exercitation à remarquer des chofes inconnues et nouvelles, Et je ne fâche peint meilleure école, comme j'ai dit fouvent, à façonner la vie, que de lui propofer mceflamment la diverlité de tant d'autres vies, fantaifies et ufances ; et lui faire goûter une fi perpétuelle variété de formes de notre nature. Le corps n'y eft ni oifif ni travaillé et cette modérée agitation le met en haleine. * * SUKR» S h e r r, o k e. 28. Bien des geus regardent les voyages comme imitL les, un plus grand nombre encore les regardent comme pernicieux. Jusqu'à préfent je n'ai encore vu perfonne qui eut voyagé, parler contre les voya°es; et fans avoir voyagé il me femble qu'on ne fauroit en juger. Mais a quoi bon voyager, dira-t-on? ne peut- . On pas boire, manger, dormir, faire toutes les fonctions de la vie animale, et être un brave et honnête homme, fans avoir vu la France ou l'Jtalie? affûrément on le peut, et il n'eft pas même néceffaire pour cela de favoir lire. 3o. La première objection que l'on fait, c'eft que les "voyages peuvent aifément corrompre les moeurs des jeunes-gens. Qu'un payfau de la Suiffe ou un bourgeois d'une petite ville écartée d'Angleterre refufe, par cette raifon, de laiil'er fortir fon fils de fon trou, je fuis de fon avis. Mais vouloir nous perfuader, qu'il y a plus de vices dans les autres grandes villes de l'Europe , qu'à Londres ; en vérité c'eft mie erreur. Si. Les trois écueils les plus dangereux poiir la jeu-nefTe, c'eft le vin, le jeu et les j^mmes. L'ivrognerie eft inconnue aux François. Si quelqu'un entroit un Guide des Yoyag. Part. II. ^ Pei* peu grifé dans une fociété, les hommes le recevroient froidement, le» femmes ne lui parleroient point, et on ne le recevroit plus. Les François déteftent tellement l'ivrognerie que l'homme du peuple même la méprife. Voilà donc un vice qu'un jeune homme ne contractera point en JFrance. Au contraire, fi par malheur il y eft adonné avant que de voyager, et qu'il ait le moindre fentiment de honte, le moyen le plus efficace pour l'en corriger ne feroit-il pas de l'y envoyer? 32. f ai vu en pays étranger des Anglois perdre au jeu vies fommes confidêrables. Mais neuf fois fur dix, cetoient les Anglois qui étoient joueurs. Lorsque l'habitude de ce vice eft une fois palfée en nature, et qu'un jeune homme la porte avec lui en fortant de Ion pays, ii fréquentera les maifons de jeu; et, foit tliten palliant, il y en a bien moins dans les autres villes qu'à Londres. S'il aime la mauvaife compagnie il Ja trouve par-tout, et s'il fréquente les efcrocs il doit s'attendre à être dépouillé fans miféricorde. Les jolies femmes et les joueurs de profeffion (parmi les quels on trouve des gens de qualité) fe réunifientpoil* lui mettre le fang en mouvement, pendant qu'ils restent de fang froid; et lorsqu'ils lui ont tourné la tète, ce qui leur réuifit de manière oti d'autre; ils Unifient par le dépouiller fans pitié. Mais comme je vous l'ai déjà dit, il y a peu de ces maifons , et celui qui y entre les a cherchées. Avec votre permilfion, Monfieur, avez-vous joué quelque fois, me demanda un Italien? — Oui, Monfieur j autrefois. — Vous eft-il arrir arrivé de perdre ? — Presque toujours. — £h bien, continua-1-il, je vais vous enfei^ner deux règles pour ne jamais perdre. 1. Ne jouez jamais avec des perfonnes que vous ne connoiflez pas. fl. Ne jouez pas même avec ceux que vous connoif-lez. — — J'invite les jeunes gens qui voyagent a profiter de la leçon de mon Italien. Cependant par jeu je n'entends pas ici, les jeux de commerce que l'on joue avec les liâmes dans la bbnne fociété. 33. Il y a deux moyens de fe rendre agréable aux étrangers. C'eft d'être poli envers tout le monde, de favoir s'exprimer élégamment et fans gène, et faifir l'efprit et la finehe des exprellions dont fe fervent ceux avec iesquels nous nous entretenons. Ce font principalement ces qualités qui manquent aux jeunes-gens. Ils ne s'avifent pas de chercher des idées agréables, ils s'expriment avec difficulté, et ils s'embarailent fort peu de la langue de celui qui leur parle, ils ne cherchent que l'idée. Une phrafe commune acquiert fouvent dans la bouche d'une Françoife, une certaine grâce, une certaine delicatelle qui charme un François, et qui échappe presque toujours à mi étranger, 34. Quels font donc maintenant les avantages qu'on retire des voyages ? ils font grands et en grand nom- E 2 bre. bre. L'honneur et la vertu n'entreront point ici en ligne de compte. Car fi quelqu'un n'a pas déjà ces deux qualités pour bafe de fa conduite, il n'eft pas probable qu'il les acquière jamais. On n'enverra jamais un tel homme dans les pays étrangers pour prendre des bonnes moeurs. Nous fuppofons donc que ces deux chofes ont été inculquée dès l'enfance à tout homme bien élevé. Alors s'il examine le monde avec l'oeil attentif de la réflexion, il s'affermira de plus en plus dans fes principes* Car il trouvera dans tous les pays de l'Europe, l' homme vertueux eftimé et le vicieux méprifé. 55. Le principal but que l'on doit fe propofer en voyageant, c'eft de former fes moeurs, de fortifier fon jugement, d'acquérir des connoiilances, et de la deli-cateffe dans la façon de penfer. En voyant des perfonnes de haut rang, comme des Rois, des Princes, des Princeffes, un jeune homme s'accoutume à un maintien aifé et refpectueux, il apprend a être retenu, et a avoir des égards et des attentions pour ceux avec qui il fe trouve. La politeffe n'eft pas la partie principale de la vertu, mais elle eft placée au fécond rang. Elle eft, fi j'ofe m'exprimer ainft, la foeur Cadette de l'humanité, et fert à entretenir l'union de la fociété, elle reffemble en quelque façon à la compalfion. Elle répand fes influences fur deux efpeces de perfonnes ; fur ceux qui donnent et fur ceux qui reçoivent: chacun d'eux fe plait à procurer du plâifir à fon prochain. Et qui eft - ce qui procure plus de plaifir que des procédés obligeans ? Notre vie eft pleine de peines et et de chagrins, l'homme peut donc bien puifer dans différentes fources innocentes, de quoi adoucir fes peines et charmer les fatigues de fon pèlerinage. Il ne nous eft pas toujours pofïïble de goûter le plaifir des fons. Heureux par conféquent ceux qui peuvent goûter les plaifirs de l'imagination! Il y a peu de gens qui ne trouvent du plaifir à la vue d'un beau chevaL Or celui qui trouvera du plaifir en voyant l'image de ce même cheval, ne multiplie t-il pas fes jouiflauces? 36v De même que l'imagination n'acquiert de l'agrément et de la délicateffe que par la répréfentation de plufieurs objets, de même auifi le jugement ne peut acquérir un certain degré de force et de juftefTe que par des comparaifons fréquentes. Rien n'offre à l'homme des occaiions plus fréquentes d'exercer fon jugement, que les voyages; et cela, en peu de tems. Chaque jour lui donne de nouvelles idées , chaque connoilfance Pinfriuit fur quelqu'une d'elles. Il eft bien vrai que la lecture nous en fournit plufieurs, mais les vraies connoiifances ne s'acquièrent que par l'expérience. Les inftructions que nous donnent les auteurs font toujours partiales. Quelqu'habilité qu'ils pofle-dent, ils ne fauroient nous préfenter les objets fous toutes les faces. Et pour le faire ils feroient obligés d'entrer dans des détails, qui feroient perdre patience à leurs lecteurs. Et quand cela ne feroit pas, leur peine n'en feroit pas moins perdue, car la chofe eft impoflible. De ma vie je n'ai lu la defcription d'une chofe qui ait produit en moi une répréfentation exacte de la chofe décrite. Mon imagination fuivoit E 3 toit* €o II. QUARANTE MAXP.ÏES toujours les mois de mon auteur, je me formois une image; maïs fi je venois à voir l'objet même, je tn>u-vois presque toujours que la defcription étoit faune. Cependant en ouvrant mon livre je trouvois que l'auteur avoit dit la vérité. Vingt defcriptions du Véfuve n'en donneront jamais une idée aulîi jufte qu'un feul voyage de Portici à ce volcan. On ne fauroit faire la defcription du golfe de Naples ni de l'égïife de St. Pierre. De même ceux qui n'ont jamais fréquenté les François, ne peuvent s'imaginer jusqu'à quel point ils pouffent la politefle. 57. Si l'on convient avec moi que ce vers, de Pope, „ L'étude de l'humanité c'eft Vhoimne même „(The porper Jludy of mankind, is man.) a un fens très-jufte et très-vrai. Je puis fou tenir avec rai fon que par les voyages on apprenti mieux et en moins de tems à connoitre le monde, que par toute autre élude faite.chez foi. Là, les taiens reftent fouvent endormis; au lieu que le changement de pays les tient toujours en action. 58. La grande diverfité des caractères qui frappent un voyageur, tiennent fes efprits dans une activité continuelle, il les étudie fans celle et même fans y fonger. Les différentes comparai Ions qu'il trouve occafion de faire, donnent beaucoup de vivacité à fon difceme-ment. Il voit beaucoup en peu de tems, et acquiert à peu de frais une expérience précoce. Il apprend à ap- à apprécier les hommes et à juger fainement du degré de mérite de chacun deux. Chaque moment lui four-nit de nouvelles lumières. Aujourd'hui ilporteun jugement, demain il verra qu'il s'eft trompé. Cela lui apprend à fe défier de lui même, à éviter la précipitation dans Tes jugemens, et à examiner avec plus d'attention la certitude des motifs qui le déterminent. 11 remarque auffi qu'un ton de voix, une mine, un mot échappé, peignent mieux l'intérieur de l'homme que de longs difcours réfléchis et travaillés. Il apprend, à diftinguer l'homme du comédien. Il voit l'ame dans les yeux et entend même le langage du filence. Si tout cela eft ainfi, me dira-t-on, les voyageurs font des êtres bien merveilleux. Alfûrément, mais mal-lieureufement la nature fournit rarement de quoi former ces fortes d'êtres. Tout ce que je prétends ici c'eft, que le6 qualités naturelles fe développent et fe perfectionnent bien plus fùrement par les voyages, que de toute autre manière. Or il eft certain que les voyages nous conduifent plus promptement à la perfection , qu'ils nous préfentent un plus grand nombre de chofes, qu'ils nous mettent à même de faire un plus grand nombre de comparaifons ; s'il eft certain que les voyages donnent plus de force et d'activité à notre imagination, plus de délicateffe k notre goût, plus de douceur k nos moeurs, de clarté et de richefle à notre efprit; il n'en faut pas davantage pour engager tous ceux qui ont des talens et de la fortune à voyager en Europe afin d'acquérir tous ces avantages. 3$. Un jeune homme qui voyage ne devroit s'attacher , dans tous les pays par où ii paiïe, qu'à connoî- E 4 tre tre les cheF-d'oeuvres dans chaque genre ; c'eft-à dire, à réfléchir fur chacun d'eux: par exemple il y a une quantité de livres françois et italiens mais il ne faut lire que les meilleurs auteurs. La quantité de tableaux qu'il y a en Europe eft presque innombrable, il n'y a qu'à en choifir feulement une centaine et les bien étudier. Les monumens ne font pas en plus petit nombre, mais cinquante peuvent fuifire; il en eft ainii du refte. 40, Le principal but d'un jeune homme doit être la fociété, il doit la divifer en deux clailes: les gens d'un certain rang 3 et les gens de mérite. S'il ne fait pas faire cette diftinction c'eft fa faute ou celle de fon guide. Mais, me dira-t on, les gens de qualité et les gens à talens voudront - ils fréquenter un jeune homme fans connoiflances ? il n'y a aucune ville de l'Europe où ils ne le faifent ; c'eft de quoi je réponds. Je parle par expérience. Non feulement il ne leur fera point à charge, mais il leur fera plaifir. Us le recevront à bras ouverts, chercheront à l'inftruire, l'accableront de poiiteiles, et fe trouveront heureux de pouvoir former fes moeurs et de lui procurer des lumières. Et pour cela qu'exigeront-ils de lui? rien qu'une poli-teife naturelle, de la modeftie, le défir de les fréquenter et de profiter des avantages qu'ils peuvent en retirer. Je le repète, je parle par expérience. J'ai connu bien des jeunes gens de différens pays, j'ai été témoin comment les grands et les favans les ont reçus félon leur mérite. Le bon ton eft une idée auifi générale que la beauté, il en renferme un grand nombre de de parties. Une des plus effentielles eft la langue. Puisque la Françoife fe parle par tout, il eft néceffaire qu'un jeune homme qui voyage l'apprenne et fâche s'y exprimer avec élégance. Les contes de Marmontel font le meilleur ouvrage françois que l'on puiffe étudier pour cet effet. Ils offrent un ftile pur et l'or» y trouve le ton de la bonne fociété. m. CHOSES NÉCESSAIRES PQ.URLES VOYAGES. j. Voiture de voyage. r Qualités U n carofle commode eft une chofe auffi néceffaire, elTentiel. , , . ,.r . les d'une lor=qu on voyage, que 1 appartement le mieux diltri-vouurc Ye[t a la ville. Il ne fuffit pas qu'on y foit affis à fon aife; une des qualités effentielles eft qu'il foit folide, léger, qu'il roule aifément, et que la cailLe foit bien fufpendue. La plupart des voyageurs ne font pas affez attention à la troifièrne Je ces qualités lorsqu'il» clioiffent une voiture pour le voyage, et s'expofient à des défagrémens réels. Par exemple, la nécelfité de prendre un cheval de plus, et dans un long voyage la dépenfe qu'occafionne cette augmentation: cela nelaiffe pas de faire un objet, qui, outre qu'il ralentit la marche, caufe d'autres inconvéniens. Traïn. Il faut faire attention que le train d'une voiture devant! * de voyage foit fondement fait, et en même tems léger, et bien proportionné au refte; que les roues de devant foient hautes, pareequ'il eft prouvé, que la hauteur de ces roues facilite la marche de la voiture, tandis que dans des terrains fabloneux ou argileux, les petites roues s'enfoncent jusqu'aux moyeux qui traînent à terre. Si Si la caille de !a voiture eft fnpportée par des ref- Reflbrt». forts, il faut avoir foin de faire entortiller ces mêmes reflons avec de la grolfe ficelle ou cordon ; ce qui ne diminue en rien de leur élafticité et aide beaucoup à leur coniervation. Les arcs de fer ou cols de cigne qui fervent k join- voîniT-t dre l'arrière-train avec l'avant-train, fout très necef- cie™e%t t faircs aux voitures de voyage, en ceque les petites roues10"*0" peuvent paifer facilement delTous, et que dans les détours on n'eft pas expofé à ce que la roue, venant à frotter trop fort contre la flèche du train de ce côté, ne la foulève, et ne provoque le renverfement de la voiture. Mais auifi fi ces mêmes arcs viennent à cailér, on k s'éclater, ce qui arrive quelque fois, cet accident peut caufer un long retard au voyageur, par-, ceque dans certains endroits on eft obligé de faire plufieurs lieues, avant de trouver un ouvrier, qui foit en état de réparer le dommage. 9 La plupart des voitures de voyage Angloifes n'ont que la longe ,011 Une feule flèche qui joint les deux trains; ce qui à la vérité oblige k prendre plus de précautions lorsqu'il s'agit de tourner, mais on eft rarement obligé k tourner court. On peut amTi avec un train à une feule flèche prendre des précautions de fureté, au cas que la cheville ouvrière vint k caffer. Dans le cas, par exemple que cet accident arrivât en montant une colline, pour que l'arrière train ne dévie pas, ou .que la voiture ne renverfe pas en arrière, on fait frapper à la longe vers la partie d'avant, un crampon ou. un anneau dans lequel on paife une courroie . forte, qui brediée au timon ou à l'avant train de la même même manière, tient en cas d'accident, les deux trains enfemble. Effieux. Les elîîeux de fer s'échauffant aifément, rendent la voiture pefante, et fe caffent facilement, furtout pendant le grand froid et fi le fer dont ils font faits eft aigre. Des eifieux de bois bien ferrés font de beaucoup préférables. Moyen de On ne peut mieux prévenir la chute d'une roue fixer s*a- r . ïendeile. que par le moyen dune vis, quife place a chaque bout de l'elfieu, dont fecrou eft placé devant le moyeu de la roue, fait d'après le modèle hg. A. ou par le moyen d'une tringle de fer perpendiculaire, qui fe ville par un de fes bouts, et qui tient en refpect l'arondelle, ou reife, qui fert à retenir la roue. A plufieurs voitures, fur-tout à celles fabriquées en Allemagne, l'arondelle, eft garnie à fa partie fupé-rieure, d'un petit toit de forte tôle, et affermi à l'ef-fieu au moyen d'une goupille ou lanière de cuir, qui la traverfe par la partie de devant, et qu'on paffe dana un crampon frappé au bout de l'effieu, que l'on boucle enfuite, ou qui paffe par un trou fait à cet effet à la partie inférieure de l'elfe. Dans le premier cas, il faut faire attention que la lanière ou goupille dont nous venons de parler, ne s'ufe pas par le frottement, Ou qu'elle fe caffe dans les chemins creux, et qu'alors la roue ne tombe ; dans le fécond, fi la goupille n'a pas affez de folidité ni de fermeté, elle ne fait que 6'élever et s'abaiiTér continuellement. Manière On peut encore rendre une voiture de voyage fwrouwàpropre à rouler dans plufieurs voyes. Pour cet effet des1 orme-il faut que l'effieu ait la longueur propre à la plus large. large. On paffe dans chaque bout de l'effieu aux coté» de la voiture un anneau de bois fait exprès et garni d'un cercle de fer, qu'on peut placer et déplacer fui-vant l'exigeance des cas. Si la voye eft étroite, alors on ôte les anneaux de derrière le moyeu de la roue, et on les place devant entre, le moyeu et la clavette. Si la voye eft moyenne on n'en ôte que d'un côté qu'on place de même. Si la voye eft large on les place tous entre les roues et le train de la voiture. En Allemagne fur-tout où les ornières diffèrent fouvent en largeur, ces précautions font plus utiles qu'en d'autres païs. Beaucoup de voitures de voyages font munies de Lanter» deux lanternes; une feule un peu grande fuffit, ii on la place au milieu du devant de la voiture, afin que le rayon de lumière paffe entre les chevaux et éclaire en avant d'eux- Si au contraire on en a deux et que l'une s'éteigne, la lumière de celle qui refte faifant une fauffe lueur, peut quelque fois devenir dangereufe, parceque ne venant que d'un côté le poftillon peut être induit en erreur. Une lanterne pofée au milieu peut avoir deux verres, l'un qui éclaire en dehors et l'autre en dedans de la voiture. Lorsque celui qui éclaire en dedans incommode, foit qu'on ait envie de dormir, ou par quelqu'autre motif, on peut fermer le couvercle de fer-blanc qui eft de ce côté pour cet ufage. Par le moyen d'un pareil couvercle qu'on applique pendant le jour, tems auquel on n'a pas befoin de lumière, fur le verre extérieur, on le préferve d'être caffé ou fali. Dans quelques contrées de l'Allemagne, les poftillons et les chevaux n'étant pas habitués à la lueur de ces lanternes, en font éblouis i alors on fait mieux de ne s'en pas fervir. Lor»- tlùcn. Lorsqu'il s'agit dans une defcente rapide d'enrayer une roue, il faut le fervir d'un enrayoir, ou chien, pièce de bois ou de fer creufe, dans quoi on fait entrer la jante d'une des roues de derrière, et qui eft at-, tachée par une forte courroye ou une chaine de fer à \\ne des flèches, ou à la longe. Cette manière d'enrayer eft préférable à celle de fixer la roue avec une chaine, une courroye, ou une fourchette; elle en fatigue moins la jante, on les rayons. Il y a même quelques provinces où la police des chemins exige qu'on faûe ufage d'un enrayoir de cette forte. L'ftenci- Il eft très nécelïaire dans les voyages d'avoir foin h-* de né- „ ,, r -i «effué. de fe munir d un peut cric, d un lort marteau, dont un côté foit fait pour frapper et l'autre fait en hache, une ou deux chaînes de fer, de bonnes cordes, une ou deux chevilles - ouvrières et quelques vis. Toutes ces chofes font d'une néceffité indifpenfable au cas d'accident fi on fe trouve éloigné d'un village ou d'un endroit habité. On peut renfermer tous ces uftenci-les dans un petit coffre, ou dans un fac de cuir attachés au train de la voiture. Voitures Les voitures font ordinairement à quatre roues. Celles à deux roues nommées Cabriolets, chaifes de ÏOUCs pojle, ou Sèdia, dont les caillés font auifi bien condi-tionées que celles des berlines, font affez communes en France, en Italie et en Efpagne. Elles roulent plus légèrement et plus vite que les voitures à quatre roues, et les poftes dans ces païs y font plus habituées qu'aux dernières. .Berlines. On peut diftinguer les voitures à quatre roues eii berlines à un feul ou à deux fonds et en calèches. Entre Entre les premières on peut compter le6 voitures an-gloifes coupées à deux places, où trois perfonnes peuvent cependent fe placer ; connues fous le nom de chaifes de pofte angloifes. Ces dernières font les plus «n ufage et les plus recommandables, tant par leur élégance que par leur folidité et leur légèreté. Elles font pour le préfent non feulement en ufage en Angleterre, mais on les fabrique dans toutes les provinces de l'Europe, cependant les véritables angloifes font toujours préférées. On adapte ordinairement au doffier de ces fortes de voitures une efpèce de porte -manteau, ou magafin, qui 6'ouvre et fe ferme en de-• dans de la voiture, qui fert k placer les manteaux, ce dont on a befoin la nuit, çt en général ce qu'on veut toujours avoir fous la main. Ce qui paroit de ce magafin en dehors ne dépare pas la voiture. Une autre forte de voiture de voyage qui peut, Bâtarde, quant k la commodité, rivalifer avec les voitures angloifes dont nous venons de parler, eft celle qu'on nomme Bâtarde (Planche I.), qui a été inventée k Vienne. Elle eft faite fur le modèle de celles d'Angleterre, et pour la légèreté et la commodité elle peut fervir pour la ville et pour les voyages avec le même fuccès. Elle a deux et trois places comme les voitures- coupées d'Angleterre, avec cette différence qu'à la partie de devant elle a une faillie qui fert de fiège , foit pour le cocher ou les domeftiques^ et forme une petite cailfe, qui peut fervir de magafin et fe fermer comme les coffres du fond du derrière de la voiture, et dans lequel comme dans ceux-là,'on peut renfermer bien des chofes de commodité et de befoin. On peut même, fi on le défire, y avoir une petite table à rel- à relTort qu'on peut dreffer et abaifler îi volonté. Comme dans les voyages il eft fort agréable d'avoir beaucoup des caifles qu'on puiife fermer, la Bâtarde doit être préférée; de plus on peut auffi y placer deux coffres, une vache etc. Le prix d'une de ces voitures, garnie de fa vache, cafiette, table, coffres, magafin, et généralement de tout ce qui eft néceffaire, eft de ^5o à 600 florins d'empire; environ 982 livres ou i5io, argent de France. CMche*, /Il y a deux fortes de voitures' à" demi couvertes, o« chai» * fe«- dites chaifes ou calèches. 1. Celles dont la couverture n'eft point à pliants et ne peut être abattue en arrière, qu'en Allemagne on nomme françoifes. 2. Les chaifes à la viennoije, ainfi nommées parcequ'elles font originaires de l'Autriche, pays dans lequel tout ce qui «'appelle voiture eft très-bien conditionné. Les premières ont ordinairement des petites fenêtres par les côtés, et font fermées par devant avec une glace garnie de chafiis de bois. Elles peuvent porter une vache vu la folidité de leur impérial; au lieu que celles de fabrique de Vienne ne le peuvent pas, par rapport à la mobilité du pavillon qui efl fait en foufflet et peut s'abattre en arrière. Le devant de la caille de ces fortes de voitures repofe ordinairement fur l'avant-train, et n'eft fufpendu que par derrière, par de larges et fortes foupentes; quelques-unes font fufpen-dues par l'avant et par l'arrière. Elles font plus commodes dans ce cas, mais elles ne roulent pas fi bien. Toutes ces fortes de chaifes font à quatre places; les deux du fond font parfaitement couvertes; mais celles de devant ne le font point du tout. Cependant au au moyen d'un câdïe de fer, mobile, fait de trois tringles de fer recouvertes de cuir, qui fe joignent enfemble par des crampons, qu'on place dans quatre charnières dont deux font placées fur les coins du bord de devant de la caillé, et les deux autres fur le bord de derrière, où fe raHemblent lesmontans de la couverture, qui s'y fixent par des goupilles à tète, qu'on viffe dans la charnière, lequel cadre s'affermit à la couverture de derrière par trois autres tringles auifi recouvertes de cuir. On jette fur le tout une couverture de cuir laite exprès, qui couvre et ferme totalement la voiture, et tombe par devant, et qui eft garnie de trois yetix de verre. Par ce moyen ceux qui font fut le devant fe trouvent à couvert du mauvais tems* Toutes les pièces de ce fupplément de couverture pouvant fe démonter, on les roule enfemble et ou les place pendant le beau tems fur le bord du doilïer, qui eft fur le devant de la voiture, qui fert de féparation entie le ûège du cocher et celui de l'intérieur, où on l'affermit par deux courroyes qui fe bouclent; en con-féquence le tout occupe peu de place. Une voiture quia déjafervi, bien entendu qu'elle Avant** ne foit [as ufée au point d'être regardée comme vieille* vcfimre116 eft préférable à une neuve ; parce qu'elle a déjà, en roulée^* quelque façon, fait fes preuves ; et que les eifieux ainfi que les moyeux des roues, et "les pièces de l'avant- et de l'arrière-train, font devenues filles par le frottement; car une voiture neuve roule difficilement, Dans quelques villes frontières où l'on eft obligé voirura d abandonner fa voiture foit pour continuer fon voya-u™iX*0a' ge par mer, ou^lorsqu'il fam palier de* montagnes, Guide de» Voyag. Part.jU. F CQm- comme Je mont Cenis, où on e(t forcé de faire transporter fa voiture, on en trouve toujours à acheter; foit qu'elles ayeut été abandonnées par les voyageurs, foit qu'ils cherchent à s'en défaire. Alors on peut s'en procurer à bon marché; par exemple à Calais, Often-de, Bruxelles, Genève, Padoue, Turin et ailleurs. A Vienne, â Londres et à Paris, etc. on trouve cha^-que jour dans les affiches, des annonces de voitures de rencontre à vendre. Diver» A toute voiture à quatre roues, ayant un limon, les chevaux font toujours ateîes deux A deux a cote l'un de l'autre; on nomme ceux-ci, timoniers, chc vaux de timon, chevaux de derrière. Les deux qui les précédent s'appellent les quatrièmes, quand ils terminent l'atelàge; quand ceux-ci font conduits par un poftillon, leurs traits fe communiquent avec ceux des chevaux de tirnon; mais s'ils n'ont point de poftillon, on les atele à une volée qui tient au bout du timon, ainfi ils font chevaux de volée; mais ce nom ne leur eft principalement donné que lorsqu'on atele à iix ou huit chevaux. L'atelàge eft donc compofé des chevaux de timon, des chevaux de volée, des Jexiemes et des liuiticmes : ces quatre derniers n'ont point d'autre nom, 11 ce n'eft, que ceux qui terminent l'atelàge, s'a-pellent chevaux de devant, ou du poftillon. Lue autre efpèce d'atelage n'eft que de trois chevaux, deux au timon, le troifieme atelé à un palonnicr place ou bout du timon; c'eft ce qu'on nomme une arbalète. Depuis quelque tems en menant un avant - train à limo-niere attaché à une chaife de polie, on en fait, une voiture à quatre roues; alors on atele dans la limo-niere le cliev;d de brancard, celui du poftillon à fa gau- gauche attaché à un palonnier, comme à l'ordinaire, et quelquefois un troifieme cheval à un autre palonnier à droite. Les harnois des chevaux qui tirent les voitures à deux roues, font différents en quelques cir-conftances, des ceux à quatre roues; et depuis quelque tems, ces chaifes de pofte ou cabriolets s'aielent à deux chevaux, quelquefois à trois d'un même rang; on en met un entre les brancrads .-c la chaife; celui-ci fe nomme te cheval de brancard. On atele l'autre à un palonnier hors des brancards à gauche; c'eft celui que le poftillon monte; il fe nomme le bricolier, le cheval du poftillon, le cheval de côté', le troifieme, lorsqu'on en met un, s'atele à droite, comme le cheval du poftillon à gauche. Nous indiquerons par curiofité la quantité d'où- Ans qui vriers, qui concourent à l'achèvement total d'une rent à la perfection voiture. âcs voira. Le menuifier, pour le bois de la caiffe. Le ferrurier, pour ferrer la caille et faire les ref- forts. Le ferreur, pour ferrer les portières, faire les ftors etc. Le miroitier, pour fournir les glaces. Le peintre, pour peindre et vernir le bois en-dehors , ainfi que le train et les roues. Le fculpteur, pour toute la fculpturc de la éailfe et du train. Le franger, pour fournir toutes les trèfles, glands, et houppes, qui fe placent dans l'intérieur de la caillé. Le fellier-carroifier, pour tapifler d'étoffe l'intérieur de la caiffe, et de cuir phi fi eu rs parties du dehors. F 2 Le Le bourrelier, pour les cuirs de fufpenfiou etc. qui joignent et attachent la caille fur le train. Le doreur, pour toute la dorure fur bois, et clous dorés etc. Le fondeur, pour les omemens de fonte. Le cifeleur, pour tous les ornemens de cuivre ci. i fêlés. Le charron, pour tout le train, et roues. Le tourneur, pour ce qui doit être tourné au train» comme palonniers, volée etc. Le maréchal grolTier, pour les aiifieux, boulons, bandes de roue, arcs etc. Le fellier entreprend ordinairement la voiture entière, et par conféquent fe charge de tous les ouvriers, qui, de concert avec lui, la rendent parfaite et prête à fervir. * * 2. Coffres, Malles, Les coffres de forme haute et courte, font meilleurs pour les voyages que ceux qui font longs et plats; par la raifon qu'ils peuvent être placés fur toutes fortes de voitures. Il ne faut pas qu'un coffre foit exactement carré ; mais que fa forme foit un carré long et que le couvercle en foit un peu voûté. Il y a des perfonnes Fonds ffio-qui font ajouter à leur coffre des intervalles mobiles de planches liflès et minces, de la longueur et largeur intérieure du coffre, qui fe déplacent au moyen de lanières de cuir clouées à chaque bout en forme d'an- fes. fes. L'utilité de ces fortes de fonds mobiles eft. que lorsqu'on a befoin de quelque chofe qu'on a mis dans fon coffre, et qui fe trouve placé foit au milieu, foit au fond, on peut fans rien déranger, lever un ou deux de ces intervalles et les renlacer fans embarras. On peut auffi faire ajouter au couvercle du coffre un étui à cliapeau. La meilleure manière d'affermir un coffre fur une Manière n . , r • « -t . d'affermir voiture, feroit de fe fervir de vis; toit a chaque coin le coiïre i • i • i t «ii furlavoi-» du coffre, ou par le milieu de la partie de devant et ture. celui de la partie de derrière. Pour que les vis ne fe relâchent pas, foit par les fecouffes, les cahottemens, ou ébranlemens des voitures, on fera bien de fixer les oreilles de l'écrou au moyen d'une petite lanière de cuir, qu'on entortille à la branche de fer qui forme la vis. De cette façon il eft très-rare qu'un coffre fe perde, ou qu'on en coupe les liens, et on n'eft pas expofé à la négligence d'un valet d'auberge, ni à celle de fon propre domeftique, qui négligent fouvent de lier allez ferme les cordes ou les courroyes dont on fe fert, fuivant l'ancien ufage, pour lier les malles, et qui ne font pas attention fi elles fe relâchent. Lorsque les effets qu'on a à empaqueter font bien placés dans le coffre, on place fur le deffus, quand il pourra*, eft plein, quatre petites planches de bois minces, d'en- harde». viron deux pouces et demi de large et de la longueur du coffre, qu'on met l'une près de l'autre, à la diftan-ce égale d'un pouce et demi l'une de l'autre. Ces planches font affujetties enfemble par trois ou quatre courroyes de cuir placées à égale diftance, qu'on cloue F 5 en- enfuite deffus. On affermit ces mômes planches et tout ce qu'on a empaqueté avec troi« lanières de cuir, clouées au fond intérieur du coffre par un de leur bouts; on paffe l'autre bout dans des boucles fixées à trois autres lanières plus courtes, clouées aufli dans l'intérieur du coffre du côté oppofé, puis on ferre le tout le plus ferme pofhble. Par ce moyen tout ce qui eft dans le coffre refte ferme et fe conferve à la place où on l'a mis. r-caux d« Quant aux peaux dont on fe fert pour couvrir les couver ' cofFrcs qu'on met fur les voitures, celle de cuir noir de boeuf, font de beaucoup préférables à celles de peaux d'ours ou defanglier; pareeque la pouffière s'amaffe dans ces dernières, et que lorsqu'elles font mouillées elles fe féchent difficilement, l'eau n'en découlant pas aufli aifément que de deffus les premières. Vache. La vache eft un coffre ou magafin carré, fait de bois léger, recouvert de cuir noir, qui a rarement plus d'un pied de profondeur, et de la grandeur de l'impériale de la voiture, fur lequel on l'attache avec des courroyes qui fepaffent dans des crampons frappés le long des bords de l'impériale à cet effet. Cette efpèce de magafin eft d'une grande utilité, et même in-difpenfable pour les dames qui voyagent. Il faut cependant faire attention à n'y emballer que des habits et des chofes légères, point de linge, point de livres ni autres chofes pefantes, parcequ'alors la pefanteur augmentant celle de la caiffe de la voiture, fatigueroit les refforts, ou les foupentes fur quoi elle repofe, les expofèroit à fe caffer, et dans certains chemins inégaux, ce furpoids qui augmente le balancement de la caille, peut caufer le verfement de la voiture. Si Si la conftruction rlu train de la voiture le rper-met, il faut faire en forte que le coffre, dans lequel on met les habits, le linge et les chofes pefant.es, fojt placé fur l'avant-train entre les deux roues, et le fiège où fc placent les domeftiques fur celui de derrière. Les habits légers, les chofes de modes elc; fe mettent dans la vache. Par cet arrangement les perfonnes qui font dans la voiture ont la vue libre, et voyagent plus agréablement, plus commodément, et même plus finement, ayant en vue tout ce qu'elles portent avec fui. * • # 5. Lit de voyage. C eft un grand agrément dans les voyages d'avoir fon propre lit avec foi; ceux qu'on trouve dans les auberges font fouvent mal-propres et quelquefois mal-fains. Ce qu'on nomme bois de lit, doit être de fer pour les voyages, et pouvoir être monté et démonté à volonté au moyen de vis et d'écroux dont, chaque pièce eft garnie, et pouvoir être ployé de manière à occuper peu de place. Un matelas, un traverfin, un oreiller, une couverture piquée et des draps fulTilent. On roule le tout le plus ferme pofl'ible, et on l'empaqueté dans un fac de lit de cuir de boeuf, qu'on place et attache avec des courroyes fur le coîTre, ou fur le train de derrière, fous le liège des domeftiques. Com- Comme, fur-tout dans les païs chauds, le lit que Ton porte avec, ne peut pàk être prélevé des punai-fes, pareeque ces infectes fe précipitent du plancher pendant la nuit, 6'introduifent dans le lit, et fe refirent dans les écroux ou dans les charnières du lit de précau-camp : je confeiilerai aux voyageurs de le fervir d'un tîon cm- _ „ ■,■ . ~ tre les in-moyen facile, dont fe fervait Lady Çraven. terte feetc*. r i i dame faifoit placer fous les pieds de fon lit. de camp des efpeces de pots d'étain, ou de fer-blanc, qu'on empliifait d'eau. Son lit étoit totalement couvert d'une zinzaliere, faite d'une efpèce de gaze très-déliée et ferrée; par cette précaution elle fe garantiffoit abfo-lument de toute morfure de punaifes et de la piqûre des coufins. Lorsque les circon'tances ne permettent pas à un voyageur de transporter fon lit avec lui, il faut au moins qu'il fe pourvoye des peaux de cerf préparées, dont ii eft fait mention a la 8. (ection des Obfervations générales et pratiques fur les voyages» * 4- Caffette* de voyage. L ufage de la caffette de voyage eft, d'y renfermer fon argent, fes bijoux, ce qti'on a de précieux, fes lettres de change, fon cachet etc, Il faut en choifir une qui foit arrangée de façon à contenir toutes ces choies ab-folument néceflaires. Tout ce dont on a befoin pour écrire doit y trouver place, pareeque ce font des chofes dont on ne peut indifpenfablement pas fe paifer. Les Les parois tles côtés de la canette [doivent être percées du haut en bas, dans loute leur hauteur, et le trou doit être allez large pour y palier une vis de fer, qui fert à fixer la canette, foit dans le fond de la voituic, foitau plancher de l'auberge où l'on loge, pour provenir qu'on ne puiffe l'enlever aifement. 11 y a de ces cadettes dont le couvercle fe déployé en forme de pupitre, d'autres contiennent, outre les compartimens nécelfaires pour tout ce que nous avons indiqué, en-core une quantité d'autres commodités *). 6. Rouleaux de voyage. Si Ton s'elf. pourvu d'une voiture commode pour le voyage, et qu'on fe trouve dans un bon chemin, on aime à appuyer fa tète et à fe livrer au fommeil. Etre alTis dans une voiture fans pouvoir repofer fa tète, eft une filuation très-incommode. Pour parer à cet inconvénient il faut avoir recours à un Rouleau de voyage. On donne ordinairement à ce rouleau trois pieds de long fur fix pouces et plus de diamètre. On le fait de line peau de mouton paifée en mégie jaune, dont on met la fleur en dedans ; on l'emplit fuffifament de plumes d'oye, pour qu'étant placé fur les épaules le F 5 cou *) On trouve' h Leipjick, dans le magafin du fieur Roft, toutes fortes de cafléttes de différentes grandeurs. cou s'y trouve emboîté, et au moyen de deux laniè-res de la même peau, d'environ deux pieds de Ions, dont une eft attachée à chaque bout du rouleau, qui fe nouent par devant, il entoure la tète et la départe en forme d'oreiller, d'environ un travers de main. La tète repofant de tous cotés fur cette efpèce d'oreiller, ne peut toucher en aucune façon les parois de la voiture. Le tems du fommeil pailé, on dénoue les courroyes, on laiife tomber le rouleau derrière foi vers les reins, et on fe procure une forte de commodité très - agréable. Bref, ces rouleuux font non feulement très-utiles dans la voilure, mais même encore dans les auberges, lorsqu'on ne trouve pas les lits à fon gré, où ils peuvent fervir d'oreiller en les mettant doubles. * * * è; Gobelets, Caffétières et Théières de voyage. Les gobelets de criftal ou de verre, étant fujets à fe. caffer, on a inventé en Angleterre une forte de gobelets de corne de couleur, plaiinés d'argent en dedans, très-propres et très-commodes pour l'ufage dans les voyages. ' On trouve de ces gobelets à Leipfick au magafin du fieur Roft, que nous avons déjà cité. La pièce fe vend quatre à cinq Risthalers, ( feize ou vingt francs argent de France ) fuivant la grandeur. Les Les caffétières et les théières, à bain - Marie, propres à préparer foi-même fon caffé et fon thé clans fon appartement, font affez généralement connues, «t «une utiîité plus marquées pendant les voyages. . «%. *■''•* * ' • ■-,; - )'• 7- Defcription 'd'un entonnoir à iïllrer, dont on peut faire ufage en voyage. Ce n'eft pas une des moindres difficultés en voyage que celle de trouver partout de bonne eau; fur-tout dans les mois où les chaleurs de l'été font les plus for-les, pendant lesquelles fouvent les fources devenant moins abondantes, les eaux coulant moins, deviennent presque ftagnailles, et font fujettes à fe remplir d'infectes et de leur frai. Elles contractent auffi un mauvais goût occaiionné par les herbages qui y croif-fent, et s'y corrompent. Incommodé par la chaleur, preffé par la foif, on fe trouve fouvent obligé, fur-tout dans les provinces du nord, pour fe rafraîchir et fe défaltérer, de boire de la bière aigre qui peut occafion-net des coliques et d'autres incommodités. 11 eft pofhble qu'on foit expofé aux mêmes incommodités en buvant de l'eau fraîche et limpide; alors au défaut de celle-ci, l'eau ftagnante dont nous avons parlé étant bouillie, pour la purifier des infectes qui peuvent 6'y trouver, eft fans contredit préférable à de mauvaife bière. Si on ne veut ou ne peut pas s'arrêter, ou qu'on préfère k boire de feau fraiche, on peut en peu de de tems la filtrer pour la nétoyer de ce qu'elle pourroit avoir d'impur. Il faut, pour cette opération, fe fervir*de papier fans colle, dont on fe fert pour imprimer p. e. certaines gazettes. On l'enfonce un peu forcément, au moyen d'une efpèce de refouloir de Lois, dans la douille d'un entonnoir ordinaire, de façon qu'il y foit de l'épaiffeur d'environ un pouce de haut. On place l'entonnoir dans l'orifice d'une bouteille, de façon cependant qu'il ne le ferme pas hermétiquement, puis on emplit l'entonnoir d'eau. L'air extérieur preffant fur l'eau la fait palier à travers le papier, et l'eau qui tombe dans la bouteille en fait fortir l'air qu'elle coutenoit. Cette manière de purifier l'eau s'exécute encore t plus promptement, fi, au lieu d'un entonnoir ordinaire, on fe fert d'un entonnoir fait en cône renveifé, et qui foit un peu'aplati vers fa partie fupérieure, dans lequel au lieu de papier on fait entrer intérieurement vers fa bafe, une petite éponge fine bien nétoyée et fans pierre. Cet entonnoir eft plus commode à porter avec foi que les autres et coûte peu. Il eft fait de fer-blanc; on lui donne un pied de longueur. Son ouverture fupérieure doit avoir quatre pouces de diamètre , en oeuvre ; et celle d'en bas un pouce et neuf lignes, auffi en oeuvre. «Pour aifurer la folidité des bords de chaque ouverture de cet entonnoir, il faut que chacune d'elles foit garnie d'un cercle de fil de fer, fur lequel les bords de fer-blanc foient rabattus. Sous le rebord d'enhaut on adapte deux petits anneaux en forme de coeur, places à chaque côté oppofé ; mais de façon à pouvoir être élevés et abahTés, dont nous ex- pli- pliquerons l'ufage. Le rebord de rouverture inférieure doit être é va fée au marteau, et reffembler à celle d'un verre à confitures, afin de pouvoir y introduire un petit bâton et un petit coin de bois. Au deffus du bord de cette ouverture on fera percer deux trous vis-à-vis l'un de l'autre, par où on paffera un fil transverfal à l'ouverture, qui fervira à retenir l'éponge. On enfonce dans cet entonnoir, au moyen d'un bâton émouffé une éponge fine bien nétoyée, mais encore moite, et on l'y preffe de façon qu'elle ne rem-pliffe l'entonnoir intérieurement que d'environ un pouce et demi, ou deux pouces au deffus de l'ouverture inférieure. Lorsqu'on veut y filtrer l'eau* oit fixe l'entonnoir à une table, au moyen d'un clou frappé à un de fes bords. On paffe à ce clou un des anneaux qui fe trouve fous le rebord d'en haut; en fuite on prend un bouteille pleine de l'eau qu'on veut filtrer, on la ren-verfe le fond en haut en mettant fon goulot dans l'entonnoir. Après cette opération il faut avoir foin de retirer fur le champ l'éponge, et de la bien laver, fans quoi elle contracteroit un mauvais goût qu'elle com-rnuniqueioit a l'eau, ii l'occaiion fe préfentoit de s'en fervir au bout de quelques jours. Si l'éponge eft faîe, ou a contracté une mauvaife odeur, il faut l'echauder à plufieurs reprifes et même la faire bouillir jusqu'à ce qu'elle l'ait totalement perdue. S'il n'eft pas poffible de fe procurer a l'inftant une bonne éponge, on lie fur l'ouverture inférieure de l'entonnoir une double flanelle, et on enfonce dans l'intérieur au lieu d'épongé, du papier fans colle, comme nous l'avons dit ci-devant. Il faudra toujours luire attention, à ce que la flanelle ni le papier n'ayent de mau- mauvais goût. Les militaires, en tems de guerre, peuvent au lieu de cette forte d'entonnoir fe fervir d'une chauffe de feutre, qu'ils auront foin de bien faite né-toyer après l'opération. Dans le cas où les petits infectes qui fe trouvent dans les eaux ftagnantes, ne full'ent pas exactement expulfés par les moyens que nous venons d'indiquer, il faut alors faire bouillir cette eau, ou y mêler un peu de jus de citron, ou un peu d'eau-de-vie, ou enfin quelques gouttes d'efprit de vitriol, pour faire mourir ces infectes. Alors on peut être certain que la boif-fon n'eft pas nuiiible à la faute, et qu'elle étanche promptement la foif. 8, Quelques réflexions fur la quantité de har-des et de bagage. i. l?lus on 'emporte de bagage avec foi, plus il eu coûte pour le transport; plus on s'expolè au danger d'avoir avec foi des chofes prohibées par les loix de certains païs, dont il ne réfulte que des défagrémens; plus on eft dans le cas d'être arcèté longtems par les vifiteurs des douanes, et expofé à être rançonné par les aubergiftes. Quiconque entreprend des voyages devro't n'emporter avec foi que le moins d'équipage poffible. Celui qui voyage pour acquérir des lumières ne fe chargera géra fans-doute que de chofes indifpenfablement né-teffaires, parcequ'il eft à préfumer qu'il ne va pas dans les païs étrangers pour s'attirer l'attention des habitans par un luxe fomptueux. En confequence il fera bien de ne point fe charger de fuperfluités dans fa garderobe. 2. Les papiers et les manufcrits ne font jamais Manier* mieux empaquetés, qu'en les roulant enfemble le plusqu™« fes ferme poifible, dans de fort papier, et en notant enFesPm«nu peu de mots fur chacun d'eux les matières qu'ils ren-fcr,U* ferment. On peut auifi les renfermer dans un portefeuille de rouil'i ; ce cuir les préferve de l'humidité, pareeque l'eau ne le pénétre pas ailement, et que l'odeur qu'il exhale eft un préfervatii contre les vers. 3. Il ne faut pas permettre dans les douanes d'où- Fréon* vrir deux coffres a la lois, pour que les commis en douane»., faffent la vifite; pareeque tandis qu'on a les yeux fixés fur l'un, il pounoit arriver qu'on détournât quelque choie de l'autre. On peut quelquefois s'expofer à des refponfabili-tés. en fe chargeant, pour obliger quelqu'un, de paquets cachetés, pour les remettre à des amis; pareeque ces fortes île paquets font prohibés dans certains païs. Us pourroîent encore contenir des chofes prohibées par elles-mêmes. Il faut auffi être bien attentif qu'un domeftique ne prenne avec lui des chofes de contrebande, vu que dans ce cas c'elt ordinairement le maître qui fouffre de la faute du valet. On s'épargne bien des défagrémens et on évite bien des difficultés, A lorsqu'on arrive aux frontières d'un d'un païs fujet aux vifites, on prend la précaution de l'aire plomber fes coffres. Alors on ne risque plus d'être vifité presque à chaque pofte. Manière 4.. R faut auffi, le moins qu'on peut, mettre des «L'euipa- quêter îeshvres dans fon coffre, pareeque le cahotaçe caufe un livres. . frotement des livres avec le linge ou les habits, qui eft très-préjudiciable aux derniers. S'il n'eft pas poffible de les empaqueter féparément, il faut avoir loin de les placer au fond du coffre auffi ferme et auffi folidé- nient qu'il eft poffible, et les recouvrir avec de fort papier. 5. Les chofes dont nous allons parler ne font pas-d'une nécellité indifpenfable pour un voyageur; mais elles peuvent lui être utiles pour établir des obfervations et à d'autres égards, comme: Un étui de mathématique, du papier et de l'encre de la Chine. Une bonne montre, ou un Time-keeper, chronomètre. Une bouffole. Une thermomètre. Un baromètre; ceux de Lttc, ou de Rofenthal, réglés pour les voyages, font connus. Des cartes géographiques, • générales et particulières des pais où l'on veut aller, collées fur toile et pliées par carreaux. • Un bon télefeope. Une chambre obfcure, faite de façon à pouvoir à i'inftant deffiner les vues qui s'y reprefentent. De IIL CHOSES NECESSAIRES POUR LES VOYAGES. 97 De la bougie, une boite à mèche. Des verrou* pofticlics qu'on puiife adapter à toutes les portes. Ces derniers font d'une grande utilité. Quant aux piftolets dont on fe munit ordinairement pour fa détente; il faudra confulter les obfervations générales.etc. Section 8. où il en eft fait mention. Defcription d'une plume à écrire, toujours remplie d'encre. Cette invention ii utile, n'eft pas fi généralement connue qu'elle mérite de l'être. Elle eft d'un ufage fort commode pour celui qui. en fe promenant, cherche à mettre fur papier les idées qui lui viennent, mais elle devient d'une utilité encore plus grande pour le voyageur. Les traits de crayon s'effacent trop facile- Sa grun- 0 J 1 de utilité.- ment, et eu outre je ne connois rien de plus ennuyeux que ces copies éternelles que l'on eft obligé de faire à chaque moment, d£ ce que l'on vient de noter fur fes tablettes. Arrive-t-on dans une auberge, fouvent le tems et le défir d'écrire s'éclipfent, avant qu'on aie été en état de déterrer des plumes et de l'encre. Mais i\ l'aide d'une plume pareille on ne dépend plus que de foi, et l'on peut même vifiter les bibliothèques et les falons de peinture, d'hiftoire naturelle etc. la plume à la main. La boîte, Planche IL b. c. e. f. eft de métal, mais je l'ai fait faire de corne pour mon ufage. On iiuide tin voyaf, r*rt. II. G y ga y gagne par la légèreté, ce qu'on perd à la durée. Dans l'ouverture e. /. on met une plume ordinaire qui doit être bien jufte, et bien dure. On s'en fert. comme d une autre plume, et on la corrige de même quand il eft néceffaire. Dès qu'elle efi ufée on y en fubftitue une autre. La partie inférieure de la bohe g; h. k. s'emboîte jufte fur la partie e. /. par le moyen d'une vis. C'eft dans cette partie inférieure que fe trouve la pointe de fer i., qui quadre jufte dans l'ouverture /. dans laquelle elle entre. Dès que l'ouver-tmre I. eft bien fermée de cette façon, on ouvre la partie fupérieure &. c. a. d. Le trou d'en haut eft bien ferme par le petit bouchon e., que l'on [débouché pour remplir d'encre bien fluide et bien noire toutletuyeau depuis e. f. jusqu'à a. d., dont rien ne peut couler, d'autant plus que l'ouverture inférieure /. eft fermée par la pointe t. Après que le bouchon e. eft remis bien fermé, et que l'ouverture fupérieure eft bien fermée par la vis, on 6 te la partie inférieure g. h. k. L'encre enfermée dans le tuyeau, fupportée par l'air ne fauroit couler par la petite ouverture /., mais en fécouant un peu rudement cette plume, l'encré paffe pari, dans la plume m., et ne coule qu'à proportion qu'on écrit. Si la plume eft neuve et par conféquent gratte, ou s'il y a long tems qu'on ne s'en eft fcrvi, on met un peu d'eau de m. à /. que Ton fait refortir au bout d'une demi-minute: alors un léger mouvement donné au tuyeau, en fait couler l'encre. S'il arrive que le marc de l'encre bouche l'ouverture f. le plus court eft de paner une épingle à friCer redreffée depuis m. par l'ouverture bouchée L Quand on a bien affermi la partie inférieure g. h. k., on peut mettre fans crainte cette plume portative dans fa poche, parcequ'ileftimpoffible que que-l'encre en puifTe fortir, ni gâter les habits par les cahots d'une voiture ou par le mouvement d'un cheval. Il vaut auffi mieux porter la plume de façon que la partie b c. foit en haut et celle de g. h. k en bas. Car l'ouverture /. étant de cette manière toujours mouillée par l'encre, elle n'en coulera que plus facilement, quand on voudra s'en fervir. Quand l'étui eft c*chet' de métal on a coutume de faire graver fon chifre ou fes armes fur la plaque de la partie fupérieure, pou* pouvoir tout de fuite en cacheter une lettre. G a IV. ( IV. REGLES QUE DOIT OBSERVER UN VOYAGEUR, PAR RAPPORT? À SA SANTE. Les acariens auxquels la famé d'un voyageur eft e3K pofée, font innombrables. Beaucoup font inévitables, mais beaucoup peuvent être attribués au défaut de prévoyance. Plufieurs jeunes «gens de la plus grande efpérance fortent de la maifon paternelle avec la faute la plus robufte, pour voyager dans le» païs étrangers, et reviennent avec un corps exténué et font à charge à leur famille. " Le changement de climat, un air humide et mal-lain; les alimens, la boiffon, les vins frelatés; les moeurs et les ufages étrangers ; les maladies inévitables dans certaines contrées; le changement des faifons; les nuits qu'on palfe en route; le peu de précaution qu'on prend dans le choix des auberges, fur-tout clans celui des chambres et des lits; le danger delà trop grande quantité de pailàgers dans les voitures publiques; les cajutes trop étroites dans les vaiffeaux; .'air de la mer fouvent nuifible à la fanté, la fréquentation de certaines femmes: toutes ces caufes d'infalubrité peuvent être confidérées comme autant d'agens dé-firucteurs de la JLantc du voyageur le plus robufte. Si Si un voyageur eft d'une foible complexion, il eft d'autant plus obb'gé d'être circonfpect. Son but eft-il de «'arrêter quelque tems dans un endroit où il y a des eaux minérales ? il doit être d'autant plus attentif à éviter les dangers qui réfultent des défordres qui régnent à ces fources falutaires, qui font d'autant plus nuifible6 aux buveurs d'eau, que l'eau même ne leur feroit pas efficace. Comme il ne doit pas être indifférent pour un voyageur de connoitre les dangers qui menacent fa fanté, afin de pouvoir les éviter; nous donnerons quelques règles qui puîffent aider à fe garantir des dangers, auxquels on fe trouve expofé dans les voyaf ges, et pour conferver fa fanté.; U y a une différence effentieîle à obferver dans Ta manière de fe conduire, foit pour les perfonnes qui font leurs voyages à pied, foit pour celles qui les font dans les voitures publiques, ou pour celles qui, jouif-fant d'une fortune aifée, les font dans une voiture; commode qui leur appartient. Nous examinerons préalablement ce que chaque voyageur doit obferver relativement à fa fanté; en fuite nous ferons fuccéder a cet examen quelques remarques utiles à chacunes des différentes manières de voyager. 6 3 i. Bégles générales concernant la fanté des voyageurs. La fanté devant être la compagne i n ri ifpen fable et la plus chère de tout voyageur, il eft néceifaire qu'il s'inf-truife des maximes fuivantes, et qu'il en fuive les règles fans s'en écarter. Le globe de la terre étant en général divife en quatre parties qu'on peut parcourir, foit pur lerrc, foit par mer; chacune de ces panies, a une influence particulière fur la fanté d'un voy.geur. L'air qui vient du levant (l'eft) eft généralement vif et très- fec, pareeque les valiez étendues de plaines fablonneufes qu'il traverse en exténue 1 humidité. Celui qui vient du couchent (l'oueft) eft fouvent humide et mal-fain, par rapport aux mers, aux lacs et aux païs marécageux qu'il traverfe. Dans les païs méridionaux l'air eft ou très chaud et fec, ou chaud et humide; deux qualités nuifibles à la fanté. Quant aux contrées qui font vers le Nord,'"l'air qui vient des mers glaciales eft toujours d'un froid rigoureux, tantôt fec et tantôt-humide. La même variation fe fait fentir dans les faifons, d'après la diverfité des climats. Dans les uns l'été eft plus long, dans d'autres c'eft l'hiver; dans ceux-ci c'eft le printems et dans ceux-là c'eft l'automne. Il Il feroit très-utile que chaque voyageur eut quelque connoilfance de la géographie et. des différens climats; de la diverilté des alimens, de celle des moeurs, des ufages, des coutumes des différens peuples et des maladies auxquelles ils font fujets ; pour régler les mefures qu'il jugeroit néceffaires pour la confervation de fa fanté, ^ Il eft encore très - mal - fain de fe trouver renfermé dans une auberge avec plufieurs perfonnes, dans de petites chambres, fouvent humides; de faire mettre du charbon allumé dans la chambre où l'on couche; -de fe trouver logé dans une chambre contiguë à une étable, ou dans une dont les parois feroient tachée» de moifUTure. Un des foïns particuliers qu'on doit prendre pour la confervation de fa fanté, eft de ne rien faire qui puiife arrêter la tranfpiration. Des nuits froides et humides, de même que des vêtemens humides; le manque d'ordre dans les repas ; les excès en tout genre de plaiiir, dérangent ou diminuent cette néceffaire tl falutaire évacuation. De la fobriété pour le manger et la boiffon ; un choix fenfé des alimens folides et liquides ! On ne peut trop exhorter tout voyageur d'éviter l'ufage des liqueurs trop fpiritueufes ; fur-tout ceux qui font chargés de veiller fur les inconvéniens et les dangers inévitables en voyage. Le pain bien levé et bien" cuit ; de la volaille rôtie; le boeuf, le veau, le mouton, rodj le laitage, les G 4 oeufs oeufs Irais à la coque, les fruits murs : font les alimens les plus Tains en voyage. Le trop grand ufage du fel, celui des ragoûts dans lesquels il entre beaucoup d'épiceries , l'ufage de la viande falée, eft en général mal -fain. Les boiffons les plus faines doig on puifle faire Ufage, font, l'eau de fource claire et limpide, dans laquelle le favon fe dilfout àifément. L'eau de rivière filtrée à travers le fable; de la bière bien fermentée et claire; des vins naturels, fur-tout les vins du Rhin, lorsqu'ils ne font point frelatés: font des boiffons faines dans tous les climats. L'eau dans laquelle on mêle un peu de jus de citron, ou de bon vinaigre et un peu de fucre, eft une boiffon très - faine dans les climats chauds et pendant les chaleurs de l'été. Les voyageurs un peu aifés doivent toujours être munis, fur-tout'en été, de quelques bouteilles de bon vin, de firop de vinaigre de framboifes, et de citrons en maturité. Les moyens les plus fùrs pour étancher la foif font l'eau de fontaine et le vinaigre, le lait de vache frais et caillé, ou le lait de beurre. Toutes ces boiffons font préférables au vin nouveau, ou au vin du Rhin dans lequel on a mêlé de la lithar-ge d'argent. Les boiifons chaudes font moins dange-reufes pour les perfonnes, à qui cette mauvaife habitude eft devenue un objet de néceifité. Il eft toujours dangereux de fe remettre en chemin, foit à pied, à cheval, ou dans mie voiture mal fufpendue qui cahote fortement, immédiatement après avoir mangé, fur-tout fi on a beaucoup mangé. Tout Tout voyageur doit éviter de relier des demï-journées entières alfis dans une voiture; il doit en defcendre de tems en tems et marcher un peu, pour entretenir la circulation du fang, et en éviter la ftagna-tion dans les jambes. On ne doit pas précipiter fa courfe pendant ma orage, foit qu'on foit à pied, à cheval, ou en voiture ; pareeque l'atmofphère de vapeurs qui environne -l'homme ou l'animal qui tranfpire, les rend électriques au point d'attirer la foudre. Il eft de même préjudiciable de chercher un abri pendant un orage, dans une forêt, ou en pleine campagne, fous un grand arbre touffu; parcequil eft conitaté que la fève qui circule dans le tronc et les branches de cet arbre attire la foudre, et que ii le voyageur qui y a cherché un abri n'en eft pas tué, il en fera au moins grièvement blellé. Les voitures qu'on met à l'abri fous des arbres font expofées [au même danger, le fer et les autres métaux dont elles font garnies étant autant de caufes attractives de la foudre. Les lits de plumes, le linge et fur-tout les toiles de coton, font fujets k s'imprégner des vapeurs, fou^ vent mal-faines, de la tranfpiration. On eft convaincu par l'expérience que la pefte a dévafté des provinces où elle avait été introduite par des marchandifes de coton. Les grandes villes très-peuplées renferment ordinairement le foyer des maladies, qui tirent leur fource de la lubricité. Tout voyageur fenfé doit être fur fes gardes par rapport k ces courtifanes qui y trafiquent de leurs charmes. G 5 Le Le fommeil eft auifi néceffaire pour réparer les forces du corps, qu'un mouvement modéré eft indif-penfablement utile à la digeftion. Une marche précipitée, foit a pied, ou à cheval, d'où il réfulte un grand échauffement, et un raffrai-chiffement fubit lorsqu'on a le fang échauffé, font autant de poifons contraires à la fanté. H règne fouvent dans les grandes villes des maladies épidémiques, qui y font particulières, dangereu-fes même, et difficiles à guérir. Les remèdes univerfeîs que diftribuent les empiriques et les charlatans, font plus de tort à la fante, que ceux qu'ordonneroient dix médecins éclairés ne pourroient opérer de bien pour la rétablir. Les fociétés de jeu ruinent, ainfi que le libertinage , la fanté, la bourfe et l'honneur. Les domeftiques de place, les fommeliers, ou fommelières, garçons, ou fervantes d'auberge, font quelquefois de dangereux entremetteurs pour ces fortes d'excès. D'après ces principes tirés de la théorie de l'homme, de la phyiique et de la médecine, il ne fera pas difficile à tout voyageur, de prendre fes mefures pour fe conferver et s'entretenir en bonne fanté, pendant le cours de fes voyages. Celui qui a réfolu d'entreprçndre un long voyage, fera fagement d'examiner avant de fe mettre en chemin : Quel Quel eft l'état rie fa fanté? dans quelle partie ou contrée de la terre il veut aller? et dans quelle faifon il com le la parcourir? s'il veut s'y rendre, par terre, par eau, à pied, à cheval, ou en voiture? II doit fe précautionner contre les influences de l'air, qui font annexes et inévitables dans chaque paitie du globe; contre les qualités naturellement contraires de chaque climat; fur-tout contre un trop prompt changement de température. II n'y a point d'air plus contraire à la fanté, que celui qui fe trouve corrompu par l'exhalaifon du char-?bon, ou de la bTaife, les vapeurs marécageufes, ou celles de plufieurs perfonnes renfermées dans un efpa-ce étroit. C'eft par cette raifon que les grandes villes dont la population eft coniidérable , font presques toutes mal-faines, fur-tout en été. Un voyageur en arrivant dans ^ne atiberge, doit toujours avoir foin de choifir une chambre fpacieufe; la faire fuffifament parfumer et en iaire ouvrir les fenêtres , pour que l'air extérieur s'y introduife; et, s'il eft polfible, il en choifira une dans une expofition à l'air libre. L'air nocturne eft, d'après les décifions des phy-ficiens, généralement imprégné de vapeurs nuifibles qu'exhalent les plantes, les arbres et les marais; con-fequemment il eft très mal-fain. L'air des nuits d'hiver lorsqu'elles font féreines, et que le froid eft fec, font moins mal - faines. Si le voyageur eft vêtu chaudement et s'il a foin de bailler de tems à autre les glaces des portières, pour renouveller l'air dans fa voilure, ture, ces nuits ne font à beaucoup près pas fi malfamés que le font les belles nuits d'été. Il eft indif-penfablement néceffaire de renouveller les courans d'air clans les voitures publiques, fur-tout lorsqu'il s'y trouve beaucoup de monde, de même que clans les chambres où l'on couche dans les navires. La tranfpiration eft une évacuation du corps humain fi abfolument néceffaire à la fanté, que chaque voyageur ne doit rien négliger pour l'entretenir; il doit au contraire éviter tout ce qui pourroit l'arrêter; tels que les tems froids et humides du printems et de l'automne; les refroïdiffémens fubits de l'air après un orage; il ne doit point garder longtems fur fon corps des vêtemens mouillés; et il doit éviter les forts vents coulis et l'air épais et humide des bois et des marécages. Lorsqu'on s'eft refroidi, il faut fe frotter le foir tout le corps avec de la flanelle bien féche, vêtir une chemife qu'on aura fait bien parfumer, Ou boire quelques taffes de décoction de fleurs - de - fureau, ou de Tafran, ou même de thé-bohé, puis on fe couchera dans un lit bien fec et bien parfumé; par. ce moyen on rétablira la tranfpiration arrêtée. Rien n'eft plus contraire à la tranfpiration que l'excès dans le manger, et celui du plaifir des fens. Il eft abfolument néceffaire lorsqu'on voyage de faire attention à ce qu'on mange et à ce qu'on boit, c'eft un préfervatif abfolu pour conferver la fanté. Le voyageur fera bien, ainfi qu'il a été dit dans l'introduction, de manger dans les auberges de tous les mets compofés de viande fraîche qu'on lui fervira, fauf fauf les ragoûts. On peut aulTi manger des viandes rôties, avec on peu de citron, ou du vinaigre. Il faut être fur fes gardes pour toutes fortes de venaifon, fur-tout dans les grandes chaleurs et dans les grandes auberges, où elle n'eft pas toujours fraîche; cette forte de viande fe corrompe facilement. Il eft encore très-néceifaire d'être attentif aux mets préparés de viande dont on mange en été, Ii l'on ne veut pas fe rendre tributaire des médecins et des apothicaires. On doit par la même raifon éviter de manger des mets faits d'oeuf, pareeque les occupations multipliées qu'on a dans les cuifmes des grandes auberges, ne permettent pas de faire attention Ii un ©euf eft gale ou non ; il faut qu'il paffe parmi les auu es. Toute pâtiiferie quelconque eft mal-faine. Dans les païs où il n'y a pas de vignobles, un voyageur doit être attentif au vin qu'il boit, s'il ne veut pas courir le rifque d'être empoifonné par du vin falii fié *). Il n'y a point de fahrfication plus dangereufe que celle qui s'opère avec la litharge d'argent dont on fe fert pour adoucir le vin, qui dans fa nouveauté a trop d'aigreur. C'efl: vraiment une affaire de police de veiller à une fraude auffi dangereufe; mais l'avidité du gain trouve toujours le moyen de tromper fa vigilance. Pour conftater cette fraude il ne s'agit que de mettre dans un verre de vin quelques gouttes d'une liqueur, que les chimiftes nomment liqueur def- M *) Ceci n'a de rapport qu'aux vins du Rhin et autres d'AHa-eiague. fai *); fi teiVin par ce mélange devient noirâtre, c'eft une preuve certaine de la préfence de la liiharge, et qu'il eft évidemment dangereux pour la fanté. Le vin falnfié a un goût douceâtre; mais un peu aftringant. On peut boire en toute fureté dans les auberges de tous les vins étrangers, dont les qualités font généralement connues. D'ailleurs les vins qui ne font falfifiés qu'avec du fucre, des raiiins fecs, de cubèbes, des figues ou autres chofes mangeables, ne peuvent être auifi contraires à la fanté que ceux dans lesquels il y a de la litharge. Lorsqu'un voyageur altéré demande à boire dans une auberge un mélange de vin et d'eau minérale, il doit s'informer de la partie dominante de l'un ou de l'autre. U doit fur - tout s'abftenir de boire de l'eau dont le courant avoiiine à un fumier ou des latrines. Toute eau qu'on laifle repofer pendant la nuit dans un verre, et fur la furface de laquelle il fe forme un cercle, ou une pellicule fine, blancheàtre, et où l'on découvre quelques fois de petits vers, eft un breuvage dangereux. Si dans les grandes chaleurs on veutétau-cher fa foif à une fource, ou dans l'eau courante d'un ruiifeau, il faut auparavant palier cette eau à travers un linge fin, et enfui te y mêler un peu de jus de citron, ou du vinaigre. Il faut auifi s'abftenir lorsqu'on *) La liqueur d'effai, (Liquor probatoriui') eft Compofée d'une once de chaux vive, d'une demi-once d'orpiment ( Juripigmetitum ) et d'un demi fetier d'eau de fontaine» On fait bouillir le tout jusqu'à ce que l'orpiment foit to„ talement diffous. Enfuite on filtre cette liqueur à travers un linge. qu'on a le fang trop échauffé de boire trop froid et trop avidement. U eft mal-fain de marcher trop vite, foit à pied, ou à cheval, immédiatement après les repas. Les animaux même cherchent le repos après s'être raffafiés. L'abattement naturel qu'on éprouve après avoir mangé doit être l'indice, qu'un exercice trop véhément après le repas, eft préjudiciable à la fanté. II eft même aifé de remarquer que pendant le tems de la digeftion le» battemens du pouls font phis fréquens. De là on peut conclure que les mouvemens du corps un peu forcés, après les repas, peuvent échauffer le fang, déranger la digeftion, et devenir la fource de diverfes fortes de maladies. Rien n'eft encore plus dangereux en voyage, que de fe livrer à la licence effrénée des plaifns des fens; pareeque dans les grandes villes il y a peu de ces filles qu'on nomme conrtifanes qui, outre qu'elles ruinent la bourfe de ceux qui les fréquentent, ne leur communiquent encore des maladies qui corrompent les fources de la génération, et les mettent à la merci des médecins. Les voyages augmentent encore les maux qui en réfultent, foit par réchauffement du fang, le changement de climat, ou celui de nourriture, qui tous font presque inévitables. Si, comme cela eft poffible, on a le malheur de tomber entre les mains d'un ignorant, ou d'un charlatan; alors les fuites de ces excès en deviennent d'autant plus funeftes. Celui qui a le malheur d'en être atteint doit s'abftenir de tout aliment et. boiffon qui échauffent, et prendre de tems en tems des purgatifs légers et ttfraîdûffaris ; tels que le tamarin, le petit lait, un peu de falpêtre et de manne, boire fouvent une décoction de chien-dent, manger du laitage dans lequel il n'entre point d'oeufs, peu de beurre, et ne faire ufage d'aucun remède mercu-riel, jusqu'à ce qu'il foit arrivé dans un endroit où il compte féjoumer longtems, et qu'il puhTe y conmiter un médecin éclairé. U eft prouvé que dans ces maladies, comme dans bien d'autres, un charlatan fait plus de mal que de bien. Tous ceux qui étant infectés de cette maladie n'obfervent pas la plus ftricte continence, ne font qu'agraver le mal pour eux - mêmes, et deviennent coupables du mal fouvent incurable, qu'ils communiquent aux innocentes victimes de leur lubricité, i Lorsqu'un voyageur a foin de fa fanté, il doit, s'il lui eft poifible, ne pas voyager pendant plufieurs nuits de fuite. Les obfervations du célèbre Inghoufe nous démontrent, que l'humidité de l'air pendant la nuit eft mal-faine. Le fommeil auquel on fe livre pendant la nuit dans une voiture, même la plus commode, n'eft pas fi reftaurant que celui qu'on goûte dans un lit médiocre lorsqu'on eft déshabillé. La tranfpiration eft fouvent dérangée. Chacun peut fe convaincre de cette vérité, s'il fait attention combien fon efprit fe trouve peu apte aux affaires, après avoir paffé quelques nuits fans s'être déshabillé et joui du repos qu* exige la nature. On fe fent accablé d'une pefanteur de tète et de membres, on eft pâle, on a une fenfa-tion défagréable par tout le corps, des friffons ; toutes ces incommodités font les fuites néceffaires de la privation volontaire d'un fommeil tranquille. Chaque voyageur devroit régler fes courfes journalières de, façon. façon, qu'il pût fe coucher commodément et prendre quatre à cinq heures de fommeil en vingt-quatre heures. Tout excès d'échaiiffement peut devenir une four-Cg de maladie. Si un voyageur eft allez imprudent, pour s'expofer^àu vent-coulis, pour fe procurer un rafraichiiïement fubit, il rifque à s'attirer les maladies les plus dangercufes. Si de même il fe trouve furprïs par une pluie d'orage froide qui aura pénétré fes véie-mens, il faut, le plutôt poifible, qu'il fe frotte b:en tour, le corps avec une flanelle, et qu'il fe revètiilè de linge bien fec et bien parfumé. Quelque agréables que foient les grandes ville* pour la fociété, par rapport à leur population; le féjour en elt d'autant, plus mal-fain, vu les mauvaifes exhala ifons qu'y caufent la quantité d'hommes et d'animaux qui y font raifemblés. Les habitans qui com-pofent la dernière claife, dont les demeures font ordinairement balles, "étroites et mal - faines, font plus difficiles k guérir lorsqu'ils tombent malades. L'mfalu-brité de l'air des villes eft une des caufes pourquoi les maladies épidémiques y font dangereufes. Dans ce* cas, un voyageur doit être extrêmement attentif k ne fe livrer k aucun excès, foit dans le manger, le boire, ou dans aucun divertiilemém. quelconque. Il fera même très - fagement, fi fes affaires le lui permettent, de quitter la ville où régnerait une maladie épidémi-que; et généralement s'il peut éviter de rélider dans des villes très - peuplées, et préférer k refpirer l'air libre de la campagne, il n'en fera que mieux. Guide de. Vorag. Part- U. h 1 CS Les perfonnes qui n'entreprennent des voyagea, que pour le rétablillèment de leur fanté, doivent i'ur-tout faire attention à cet avis. Les dangers qui peuvent réfulter de l'air qu'on .refpire dans les villes, ne font pas h grands en hiver, fi l'on peut s'abftenir de tout excès. On fera prudemment dans ce cas, fi, en arrivant dans une ville ou Ton a deilèin de féjourner quelque tems, on s'iniorme des ufages, et fi les habitans de l'endroit font fujets à quelque maladie particulière; s'il y règne fouvent des maladies épidémiques, à quoi la mauvaife fitua-tion de la ville pourroit donner lieu ; et quelles font les régies que les meilleurs médecins de l'endroit pre-fcrivent pour s'en préferver? 11 y a certaines provinces et des villes qui font fujettesà telles ou telles maladies ; mais à qui mie longue expérience à fourni les moyens de s'en préferver et de conferver la fanté de leurs habitans. Il ne faut pas trop, pendant les voyages, fe re-pofer fur l'état robufte de fa fanté; cette fécurité ferait trompeufe, fur-tout fi on fe livrait à des excès qui ne font que trop fréquens dans les grandes villes, où les caufes préparatoires des maladies font ii multipliées. Si un voyageur a le malheur d'être attaqué de maladie, dans quelqu' endroit que ce foit, il doit s'abftenir d'ufer des remèdes qu'on.nomme univerfels, des ordonnances dés empiriques et des charlatans; il fera plus prudemment en donnant fa confiance à un médecin, qui joindra à la réputation d'homme foncièrement l'avant dans fon art, celle d'homme de probité. lUe Il ne faut pas faire attention fi le vifage du médecin eft affublé fous une énorme perruque, Ii fon habit eft chamaré d'une large broderie, et ii fon doigt eft chargé d'une bague.de brillans. 11 n'eft pas néceffah-e non plus qu'il foit médecin de la cour, ou décoré d'un titre. L'étranger peut ètr.e tranquille fi le médecin jouit de la confiance du public, et s'il a pour fes malades les attentions d'un véritable ami. Dans les villes où il y a des ambaffadeurs ou des réfidens des cours étrangères, on s'adreffe naturellement au médecin d» celui de notre [nation. Les joueurs de profeffion qui fe raffemblent ordinairement dans les grandes villes, font autant de tort à la liante et aux ihiances d'un voyageur imprudent, que les infectes voraces en fout aux plantes fur lesquelles ils s'attachent. Ces maftis efcrocs, fous le mafque de l'amitié, ont l'art de vider les bourfes, de faire paffer des nuits, et fouvent à l'aide de ces nym* plies confacrées à la volupté, d'attirer dans leurs pièges et y faire tomber l'étranger fans expérience, qui n'en fort rarement qu'aux dépens de fa fortune, de fa fanté, et livré au plus funeite défefpoir. Faire atten* tion à qui Von donne Ja confiance; eft une maxime dont chaque voyageur ne devroit jamais s'écarter. le le répète: fouvent les laquais de place, les fommeliers, les garçons ou fervantes d'auberges, font payés pour: pouffer les étrangers dans le piège. D'après les confeils et les règles générales que nous venons de donner, nous croyons devoir en ajouter quelques-unes qui n'ont trait qu'aux voyageurs* H a Une n* ■ iy. segt.es que doit Une petite pharmacie portative, fur-tout pour les perfonnes «pii voyagent avec plufieurs domeftique* à leur fuite, leur fera d'une grande utilité. INious donnerons les moyens de la compofer à la fuite de ces avis. Des voyages par eau. L humidité des vapeurs dont on eil fans cefle entouré fur l'eau ; le roulis du vaiilèau, qui provoque les vomiiTeniens-, qu'on nomme mal-de-mer; le peu d'elpace des chambres d'un" vaifléau ; la difette d'eau potable; la rareté des alimens frais et fains ; le dëfàMlt d'exercice; la pénibft incertitude de favoir, lorsqu'on n'eft pas marin foi-même, ii l'on ne deviendra pas la proie des flots, et fi l'on ne touc liera pas bientôt le rivage où l'on afpire d'être; les anxiétés mortelles qu'on éprouve-pendant une tempête, ou un tems orageux; la crainte d'être attaqué des maladies épidémiques qui régnent fur les vaiifeaux ; l'aigreur qui fe met dans le fang: font autant de caufes majeures qui peuvent altérer la fanté la plus robufte. Celui qui entreprend un voyage de long cours fur mer, fera bien de prendre les précautions et faire attention aux avis fuivans. Il faut, avant de s'embarquer, prendre à cliver-, fes reprifes quelques purgatifs doux. Qu'il évite foigneufement taures for tes de débauche, fur-tout celles de la volupté qui • affoib'J lient le corps. On a quelque fois la niauvaife habitude de fe livrer à tous les phifirs, fouvent avec excès, avant de e'embarquer ; parcequ'on fait, que les occafions manquant fur les vaiiTeaux, on en fera privé pendant Iong-tems. Cette conduite elt d'autant plus funefte, qu'elle expofé à être attaqué plutôt par les maladies qui régnent fur les vaiiTeaux. Tous ceux qui font un voyage par mer, doivent «'abftenirde manger beaucoup de viande et de poiifon; 51 faut manger de préférence du pain, des légumes, fur-tout des choux - aigres, ou conbis au fel, des pommes - de - terre, des pruneaux, et de tons les fruits fecs. Ne boire que de l'eau et du vin, de la bonne bierre, ou un peu de vinaigre ou d'eau-de-vie. En général la fobriété eft le meilleur préfervatif, dont on puiife fe fervir contre les maladies. On fera bien de s'habituer à fumer du tabac, ne fut-ce qu'une pipe tous les matins et dans les tems nébuleux, et à boire en même tems quelques talîes de the, dans quoi on mêle une cuillerée d eau-de-vie anifée, ou un peu d'arack. Il ferait encore fort faiu de s'habituer à mâcher le matin à jeun quelques bayes de genièvre. On fera bien encore de porter fur la peau une ca-mifole et un caleçon de iianelle, ou autre étoile de laine blanche et fine; ce qui aide beaucoup à conserver la tranfpiration. Il faut par un tems clair et ferein fe tenir le plus longtems poffible fur le tillac, en plein air. Si l'occafion fe préfente de pouvoir aider à la manoeuvre, ou à ramer, il faut, le faire; cet exercice eft falutaire au corps qui en a befoin. Il faut éviter le plus qu'il eft poffible, de manger fur les vaiffeaux dans une chambre fermée, fur-tout s'il y a beaucoup de monde, encore moins dans la ca-jute Où l'on couche, avant qu'elles n'ayent été aérées par des courans d'air, ou bien parfumées. Il eft indubitable que pendant une longue navigation, on n'ait d'heures d'ennui. Tour y remédier chaque voyageur doit fe pourvoir de livres huractifs et amufans, fur-tout des relations de voyages. Il faut abfolument auffi s'abftenir de Pqnamel C'eft un vrai poifon pour ceux qui voyagent par mer. Au cas qu'une maladie épidémique règne dans le vaiffeau, les paffagers doivent ufer de la no uni Mue et de la boiffon avec la plus grande fobriété. Il faut faire auffi attention à ne point avaler fa falive, au coniraire à beaucoup cracher, fi l'on fe trouve dans la chambre d'un malade. U ne faut pas non plus y manger ni boire. On fera bien encore de fe laver la bouche avec de l'eau et du vinaigre avant et après le repas, même pris en plein-air, de même que de fe conformer aux / avis du médecin du vaiffeau. i D'ailleurs il faut fur les vaiffeaux régler fa conduite d'après les faifons qui régnent et la région où l'on l'on fe trouve. Un paflager fera toujours prudemment de fe concilier ^aifection du capitaine et du médecin du vailfeau, afin que dans l'occafion ils lui donnent des avis. U réfultera de cette fage précaution qu'il ac-quiérera des connoiilances utiles, joiiira d'un entretien agréable et qu'on s'intéreifera amicalement à lui. *> Des voyages à pied. Outre tous les avertiiTemens généraux qui ont été donnés jusqu'ici aux perfonnes qui entreprennent des voyages; on croit devoir encore donner les fuivans à ceux qui vont à pied. Celui qui fait des voyages à pied, foit pour fon plaifir, ou par néceffité, doit, fur-tout par un grand froid, éviter le plus qu'il lui fera poffible d'aller feul; il doit s'abftenir de tout excès de boiffon fortes, telles quri vin, bierre, eau-de-vie, etc. ou ne doit en ufer que très - modérément, par la raifon qu'elles excitent au fommeil, qui pourroit être mortel par un grand froid, parcequ'on rifque alors de fe geler. De fort caiTé échauiferoit davantage que le vin et l'eau-de-vie et n'enivre pas. Si un voyageur allant à pied en hiver par un tems très-froid, fe fentoit attaqué d'un abattement qui l'invitât au fommeil, il faut alors qu'il redouble fon pas et faile en forte de parvenir à une auberge; s'il en eft H 4- trop trop éloigné il doit fumer une pipe de tabac, ou en. prendre quelques prifes en poudre pour fe reveiller, ou qu'il mange un peu de pain imprégné de quelque peu de vinaigre, liqueur que chaque piéton devroit toujours porter fur foi ; fe frotter le vifage et les mains avec de la neige, et tâcher,, s'il mi eft: poifible, de courir un peu. S'il a le bonheur d'échapper au danger, s'il a pû arriver à une auberge, à une cabane de berger, ou à quelqu'Jiabitatidn humaine que ce puiife être; il doit fe garder de défengourdir fes membres trop fubitement, en s'approchant trop près d'un poêle bien chaud, de même que de fe coucher fur le champ dans un lit placé dans une chambre bien chauffée. Il faut qu'il ne fe réchauffe que peu à peu, qu'il boive quelques talfes de thé ou de- bouillon ; qu'il ne mange et boive que fobrement, afin de ne pas s'expo-fer à un nouveau danger dans l'endroit où il a trouvé du fecours. On a parlé plus haut des moyens qu'il faut mettre en ufage, pour fe préferver d'être frappé de la foudre dans les grandes chaleurs de l'été. Un piéton doit faire attention à ne fe pas trop échauffer le fang en été, par une trop longue marche; à ne pas boire lorsqu'il eft trop èchauifé ; à ne pas 6'ex-fofer â un rafraichiffement fubit fur-tout le foir. Il feroit nécelfaire qu'il eut la précaution de porter toujours fur lui un flacon plein de bon vinaigre, afin d'être à même d'en mêler un peu dans l'eau qu'il voudra boire; il doit, s'abftenir de boire de l'eau, même de celle des petits ruiiïeaux avant de l'avoir palféç „ à tra- à travers d'un linge. U ne doit pas négliger, s'il le peut, de changer de linge, lorsqu'il aura abondament tranfpiré, ou que fes habita auront été mouillés pat la pluie. Ceux qui voyagent à pied ne devroient marcher en été que le matin, jusque vers les dix heures, et ne fe remettre en chemin que vers les trois heures après midi jusqu'au foir. Il n'eft pas fa in de fe mettre à l'ombre fous un arbre entouré d'herbe humide, ou étant accablé de laiTitude de s'endormir dans un endroit, où il croit des herbes qui portent à la tête des vapeurs incommodes, telles que la cigne, la jusquia-me, le chanvre, etc. 11 ne faut jamais lahTer ouvertes pendant la nuit les fenêtres de la chambre où l'on couche, et faire enforte de s'entretenir dans une légère tranfpiration. II [faut toujours manger et boire fobrement. En été on peut manger du fruit à volonté pourvu qu'il foit mur. Le lait doux, caillé, le lait de Leurre, font des alimens fains pour un piéton. Un voyageur fera bien de fe baigner; mais il ne doit jamais le faire dans l'eau donnante d un étang, ni même dans une rivière avant que de fe fentir bien rafraîchi. 11 peut, et même il eft néceffaire, fe laver tous les foirs fei pieds échauffés, avec de l'eau fraîche et du vinaigre ou de l'eau - de - vie. Les bains de pied a l'eau tiède font plus mal-fains que falutaires. H 5 4» 4- Des voyages à cheval. L équitation eft par elle-même mi exercice très convenable à la fanté, et peut èire confidéré dans certains cas comme un antidote; mais lorsqu'il s'agit de faire en peu de jours une longue courfe à cheval, telle, par exemple, que font les couriers, ou ceux qui courent la pofte à franc-étrier, il eft certain, qu'on s'ex-pofe à des dangers presque inévitables. Les perfonnes qui voyagent de cette manière, fe trouvent expqfées aux mêmes intempéries de l'air et des faifons, que ceux qui voyagent à pied. Celui qui voyage à cheval doit faire attention : A fuivre les règles qui ont été indiquées pour la confervation de la fanté des voyageurs à pied. S'il fe trouve expofé à un grand vent qui le pren« ne en face, il faut qu'il falle en forte de l'éviter, foit en prenant un chemin de traverfe, ou en s'arrètant quelque part s'il le peut, ou en fe couvrant le nez et la bouche avec un mouchoir, pour rompre en quelque façon la trop forte preiïioxi de l'air extérieur. S'il eft d'un tempérament fanguin et fujet aux faignemens de nez, il faut qu'il s'abftienne des boiffons fpiritueufes et d'alimens venteux. Il fera prudemment en hiver, s'il fent que fes ■pieds fe refroidilfent jusqu'à un certain degré, de defeendre de cheval et marcher à pied jusqu'à ce qu'il fente qu'ils font réchauffés. Il eft Il eft néceffaire de porter avec foi en été un citron ou une orange, quelques pommes, ou poires fuccu-lentes, des prunes; tous fruits qui fervent à étancher Ja foif, fans être obligé à defeendre de cheval. Toutes perfonnes qui voyagent à cheval s'expo-fent a un danger éminent, ii elles s'abftiennent de donner, dans le befoin, un libre cours aux évacua-lions qu'exige la nature. Si, comme il eft inévitable, dans les tems de fé» cherelfe, les chemins font remplis de pouflière, il ne s'agit pour s'en garantir que de fe couvrir le nez et la bouche avec un mouchoir, ou un linge humide. Si le voyageur à cheval s'apperçoit, que les par-lies *!e fon corps qui repofent fur la felle," s'échauffent par le frottement, il fera bien de les baffïner quelquefois par jour, ou même en changeant de cheval s'il court à franc-étrier, avec de l'eau de Goulard. Eft-il attaqué de violens maux de tète? il fera bien de fe faire tirer un peu de fang. Remarque-t'il des ob-ftructions? un lavement d'eau fimple et tiède ne peut que lui être falutaire. Au furplus il peut fe conformer aux régies générales déjà énoncées, s'il veut cou-ferver fa fanté. * * 5. Pharmacie portative pour les' voyages. Nous avons promis ci-devant d'indiquer les chofes néceffaires, pour former une pharmacie fimple et portative, fur-tout commode pour les perfonnes qui voyagent en voiture. Voici en quoi elle conufle. De bon vinaigre diftillé, de Veau- de-vie de France, de Veau - darquebufade ; de chaque forte une bouteille. On fe fert du vinaigre intérieuremeut et extérieurement; c'eft un meilleur rafraichiffant que le jus de cilron. Les deux autres s'employent comme topiques, compreffes, etc. dans les mcurtriffures, contufions, etc. Une bouteille de vinaigre faturnal. Une cuillerée à caffé de ce vinaigre; deux cuillerées à caffé de bonne eau-de-vie de France, mêlées dans une pinte d'eau de rivière, font la vraie Eau de Goulard, dont on fe iérvira avec fuccès pour des fomentations au cas de meurtriffures, inflammation des yeux, douloureux gonflemens hémoroïdals, en y appliquant de la charpie imbibée de cette eau, qui eft un topique rafraichiffant et adouciffant. Quant à l'inflammation des yeux il ne faut prendre que la moitié de la dofe de vinaigre faturnal, et point d'eau-de-vie. Un flacon de [d volatil ammoniac dont on refpire par le nez dans le cas de défaillance, de fuffocations, d'attaque d'apoplexie, et dans les affections hyftériques. Au lieu de la liqueur anodine d'Hofmann, on peut avoir clans la pharmacie portative une bouteilk de vin de it Hongrie, ou du Cap, qui font œrroboratifs, et fort!Mans. Dans le cas où l'on fe fentirait incommodé de l'eftomac, de flatuoiités ou vents, on peut prendre avec fuccès une cuillerée à bouche d'eau de menthe. Une petite boite pleine de pouders digejiives et rafraichiifantes, dont voici la cornpoiition. 3 onces de tartre criftalifé, » once de nitre purifié, 4. onces île lucre blanc-fin fur lequel on a frotte le deffus de l'écprce d'un citron et qu'on pul- vérife. enfui te. On forme une poudre de tous ces ingrédiens, et on la conferve dans une boite garnie de papier intérieurement. Lorsqu'on fe Cent échauffé on prend de celte poudre deux fois par jour, à la dofe d'une demie cuillerée à bouche, que l'on fait diffoudre dans un yejjft d'eau et que l'on boit. Cette boulon procure qnBquefois des évacuations par les Celles. Une petite boîte pleine d'ipécacuanha, pulvérifé; dont on peut prendre fi on s'eft gâte l'eftomac, foit par une fuite d'intempérance dans le manger ou la boiifon ; foit qu'on foupconne d'avoir mangé quelque chofe de véiu-neux. On en prend à la dofe de deux pointes de couteau dans un peu d'eau tiède, dont on renouvelle la dofe de quart d'heure en quart d'heure, jusqu'à ce qu'on commence à vomir. Une petite boite pleine de bonne Rhubarbe bien pulverifi|p, dont ou prend à la doà d'un jjros, qu'on * . fait 124 IV. REGLES QUE DOIT OBSERVER etc. fait infufer clans une taife à thé pleine d'eau bouillam le, et qu'on boit lorsqu'on fe fent incommodé de coli-que, ou dans des cas de conftipation. Il faudra fe pourvoir aulTi d'une bonne féringue; pareeque dans les cas où on n'a pas le ventre libre, il eft néceifaire de prendre un lavement d'eau tiède, dans quoi on a fait fondre un petit morceau de beurre frais, * ou dans quoi on met une cuillerée à bouche d'huile d'olive; on dans quoi on a fait bouillir une demi - cuillerée à bouche de graine de lin, pilée. Ces lavemena font très - fains. On peut, au refte être convaincu que la fobriété dans le manger, et de bonne eau pour boif-fon , font plus néceffaires en voyage, qu'une pharmacie portative. V. OBSERVATIONS VÉTÉRINAIRES, ET REGLES NÉCESSAIRES POUR LES PERSON-11 NES QUI VOYAGENT À CHEVAL. Le cheval dont' on veut fe fervir pour voyager, ne doit pas avoir moins de cinq ans et jamais plus de douze. Quelque jours avant le départ on augmentera la ration de fourage qu'on lui donnoit ordinairement, en obfervant de ne lui donner ce même fourage qu'en plus petite quantité, mais plus fouvent, et on continuera ainii pendant tout le voyage. , Dans les premiers jours on ne fera que de petites journées d'environ fix lieues, et peu-à-peu on augmentera d'une lieu par jour, jusqu'à ce qu'enfin on puilie faire douze lieues dans un jour. Le troifieme ou quatrième jour on laiifera repo-fer le cheval pendant vingt-quatre heures. On fera attention a n'aller que le train ordinaire, qui eft le pas; de tems à autre le petit trot; pour ne pas trop iatiguer le cheval. U faut en approchant de l'endroit où l'on veut diner huiler aller doucement fon cheval, afin qu'il ne foit foit pas en -fueur en entrant dans 1 écurie. Si malgré cette précaution on remarque qu'il fue, il ne faut pas l'y lailfer entrer; il faut le faire promener par la bride aux environs de l'auberge, delferrer les fangles et le furfaix, pour lui donner de l'air, l'attacher au'râtelier et le faire frotter avec de la paille pour le fécher. En-fuiie le faire débrider et défeller; lui faire laver les cuilfes jusqu es vers les jarrets, les yeux, les nazeaux, la bouche en dedans et en dehors avec une éponge imbibée d'eau claire et fraîche. Une précaution indis-penfable, fur-tout lorsque les chemins font boueux, eft de leur faire laver le poitrail entre les pieds de devant, et faire attention qu'il n'y refte aucune ordure ni Table. La négligence dans ces fortes de cas eft fouvent caufe, qu'un cheval eft en peu de tems hors d'état de marcher, et par conféquent de fervir pendant quelque tems. Il faut nétoyer foigneufement le râtelier et fur-tout la crèche, ou mangeoire, avec un bouchon de paille; et laiilèr pendant quelque tems dans l'écurie l'eau dont on veut abreuver le cheval, afin qu'elle perde de fa crudité. On ne fera pas mal de faire laver tous les foirs le dos du cheval avec du vinaigre; ou, à fon défaut, avec de l'eau fraîche. Si on s'ap-percoit d'un gonflement caufé par la preifion d'une felle mal conditionnée; on fera diilbudre du favon dans de l'eau-de-vie, de façon qu'il devienne comme une bouillie, et on en frottera la tumeur. Ce remède opère un prompt effet. S'il arrive que le cheval ait été "trop fatigué, il Faut prendre de la lavure de vaille-Ile* dans quoi on aura ET REGLES NECESSAIRES POUR *TC. «9 aura fait bouillir de petits os concaifés, du vieux lard et de la viceille graille, et lorsque cette décoction eft tiède on en frotte fortement, à contre - ppil les cuiffes de l'animal; puis on lui entoure les jambes de paille fine nattée, et on verfe cette même décoction par en haut, de façon qu'elle imbibe bien les jambes. U faut avoir foin d'attacher le cheval un peu haut, pour qu'il ne mange pas la paille. Plus il fera polfible de tenir le cheval dans cet état, et plus le remède lui fera du bien. On peut encore fe fervir d'eau-de-vie pour le frotter, èt verfer de la rinçure d'alambic entre les jarn* bes et leur enveloppe, ce qui produit un meilleur effet. Il eft encore néceffaire de vifiter fouvent la ferrure du cheval, de nettoyer avec un petit morceau de bois le fabot, et faire attention fi quelque caillou, ou autre corps dur ne s'eft pas gliffé fous le 1er. Les foirs qui précédent les jours de repos, il faut faire envelopper les fabots du cheval avec des choux confits au fel, (choux-aigres) cruds, à quoi on mêle de la houfe de vache. U feroit auffi à propos de fe fervir du même procédé chaque fois qu'on a voyagé par des chemins fecs, pierreux ou fur des chauffées. , U arrive fouvent qu'en voyage un cheval refufe le manger et le boire. Il faut dans ce cas mêler une, çoignée de fel dans le premier picotin d'avoine qu'on lui préfente, et répéter ce procédé à plufieurs reprifes. Si l'on remarque que l'animal ait la bouche échauffée, il faut la lui laver avec du vinaigre et du fel. Si ce topique ne produit pas l'effet qu'on en attend, il faut faire attention aux accidens fuivans. .«iuidt dci Voyaç, part. H. i 1. S'il 1. S'il n'a pas dans la bouche de petites puftules blanches. On les remarque dans l'intérieur des lèvre» fupérieure et inférieure, fous répiderme. 2. Si il a des lampas, forte de tumeur de la grof-feur d'une noifette, qui fe manifeftent à la macheoire fupérieure, vers les dents de devant. 3. S'il a des gonflemens à chaque côté de la langue , en deflous, très à remarquer par leur inflammation qui fe trouve à deux doigts du croc, qui eft la partie interne des dents. q\. S'il a de doubles dents. Ce font de petites dents qui pouflènt aux chevaux extérieurement hors du râtelier ordinaire, entre la mâchoire et les dents molaires ; ce qui fait qu'en mangeant il tombe beau-cotip d'écume de leur bouche et en même tems beau? coup d'avoine. 5. S'il a des dents de loup. 6. Enfin, fi les dents furpaflent de beaucoup le croc. Si aucun des accidens précédens ne fe manifefte» mais que le poil foit hériifé, les oreilles froides, ou que l'animal paroiife agité, ou veuille toujours fe coucher, etc.; il eft certainement malade; alors il faut avoir recours à un vétérinaire. Chaque voyageur à cheval devroit toujours avoir avec foi une livre de nitre dépuré; pareeque dans les cas ci-deifus énoncés et au défaut d'un vétérinaire, il en ET REGLES NECESSAIRES POUR etc. 131 en fera prendre une once au cheval, et le laiifera re-pôfer jusqu'au foir, qu'il lui en donnera encore autant. Quoique cette précaution ne guérihe pas radicalement la maladie du cheval-, elle l'empêchera au moins de faire des. progrès jusqu'à ce qu'on puiife fe fervir des fecours d'un vétérinaire, ou d'un maréchal expérimenté. Un accident affez commun en voyage, eft celui qui arrive à un cheval qui a été obligé de retenir fon eau. Celui à qui cela eft arrivé annonce de l'angoilfe dans l'écurie, frappe du pied et fouffle, ou commence à flaire vers la terre avec les naféaux, puis il remue la croupe d'un et d'autre côté-, donne beaucoup de mouvement à faqueue, et paroit vouloir fe coucher, mais au lieu de cela il s'étend et baiife un peu la croupe en élevant le poitrail. Sa refpiration pendant ces mouvemens eft fréquente et courte; mais peu-à-peu, à me/ure que le mal diminue, elle reprend fon état naturel et l'animal redevient tranquille. Dans ces fortes de mal-aires, le cheval prend fouvent l'attitude comme s'il voulait lâcher fon urine, et laifle pendre le pénis, fans pouvoir parvenir à uriner. Le moyen le plus prompt pour remédier à ces fortes d'accidens eft, de faire entrer le cheval dans une étable à brebis, et l'y huiler jusqu'à ce qu'il ait uriné. Si ce moyen ne fait aucun effet, il faut fe fervir du remède fuivant: Graine de perfil .... demi-once. Nitre dépuré .... demi - once. I 2 OU on réduit ces deux ingrécliens en poudre J on délaye cette poudre dans une chopine d'eau, et on verfe le tout dans la bouche du cheval. Il faut en même tems tirer un peu le pénis de fon étui, et faire entrer un peu de fel et de poivre dans l'orifice de l'urètre. Il refaite de ce traitement un prompt foulagement. Si, contre toute attente, ce remède ne fait aucun efFet, on répète le breuvage, et on donne, un lavement émoliant, compofé d'une poignée de camomille, qu'on fait bouillir dans deux pintes d'eau, avec un peu d'huile de lin, et qu'on donne tiède. Dans le cas dont i! eft queftion , un lavement compofé des ingrédiens fui-vans, opère avec fuccès: Deux poignées de perfil. Une once de nitre dépuré, qu'on fait bouillir dans une pinte d'eau et qu'on donne froid au cheval. Dans toutes les maladies internes les lavemens de camomille font généralement falutaires; on peut en toute fureté en faire ufage quand même on ignoreroit l'état du mal. L'attention à ce que le cheval, dont on doit fe fervir pour le voyage, foitfain; le bien trrùier; ne le point forcer pendant la route; et qu'il foit toujours placé clans une bonne écurie: font des moyens pour prévenir les accidens. Les préjugés où font quelques voyageurs, que l'abondance de nourriture donne de la force aux chevaux, en a mis quelques-uns clans le cas de perdre leur cheval; quoiqu'il foit notoire qu'il faut donner à un cheval, lorsqu'on eft en voyage, un peu plus de fourage qu'il n'en reçoit à la maifon. VL PROVISIONS DE BOUCHE ET UTENSILES DU PASSAGER QUI VEUT FAIRE DES VOYAGES PAR MER. Tel droit qu'un paflager fe foit acquis par l'accord fait avec le capitaine d'un vaiffeau, fur les vivre9 dont il a fait proviiion pour la traverfée; il eft néanmoins très-xttile d'avoir avec foi des chofes, des quelles on puiife di.fpofer à fa volonté. i. De bonne eau; la provifion du navire étant fouvent mauvaife. On eft certain d'avoir de bonne eau, lorsqu'on la prend d'une fource, ou d'une fontaine bien claire et qu'on la conferve dans de bonnet bouteilles de verre ou de grès bien propres. Sans nous arrêter aux moyens artificiels dont ok fe fert pour conferver 'au pendajk quelque tems, et pour la rendre potable lorsqu'elle eft corrompue, nous dirons que l'eau qui a été entonnée dans des tonneaux qui ne font pas enduits de poix intérieurement, redevient plus facilement potable, ii pour y parvenir cat la netoye des infectes qui s'y font engendrés, en 1» paffant à travers un tamis de crin ou une toile claire, et la transvafant dans des vaiffeaux de grès, que l'oa I 5 bon» bouchera peu ou point du tout, et que l'on expofera pendant quelques, jours au foleil. Pendant les grandes chaleurs on peut conferver l'eau en la mettant'au frais, et en enveloppant les vafes dans lesquels elle eft, avec des toiles bien imbibées d'eau, qu'on aura foin d'entretenir mouillées; ce qui eft très-aifé à faire fur mer. 2. Avoir une provifion de bon thé. 3. Du café moulu, qu'il faut conferver dans les boîtes de fer-blanc dont le couvercle ferme exactement, dans lesquelles il faut le bien fouler. Dans l'intérieur de la boite fera pofé fur le café, une plaque de plomb d'un poids raifonnable, qui remplira fa circonférence interne, et prelfera fur le café; femblable à celles qui fe mettent dans les boites de tabac à fumen 4. Bu chocolat. 5. Du vin, de la même qualité que celui qu'on» eft habitué de boire, et du cidre. Comme le bon cidre eft rare dans les provinces feptentrionales d'Allemagne, je confeillerois alors deux ' moyens, dont les tffets font également bons pour corriger la mauvaife qualité de l'eau. On prend environ trois quarterons de fucre, fur lequel on râpe tout le jaune de l'écorce de trois ou quatre citrons. On râpe enfuite ce fucre fur une râpe de cuifmC, ou on le pile dans un mortier ; on y mêle le jus de^trois ou quatre citrons ci-deifus. On fait lécher lécher le tout fur un poêle ou au foleil; on le réduit enfuite en poudre fine. On y ajoute une demi-livre de crème-de-tartre, et on mêle une once de cette poudre dans la quantité d'eau, que l'on doit boire-dans la journée. Le fécond moyen eft de prendre une livre de fucre pulvérifé, autant de crème - de - tartre, et de mêler dans le tout une once d'elfence de citron. On prend de cette poudre autant qu'il en faut, pour donnera la quantité d'eau qu'on veut boire un goût de limonade. Au défaut de crème-de-tartre, on peut fe fervir d'acide de tartre purifié, niais en beaucoup moindre quantité. Il eft beaucoup plus cher que la crème -de - tartre. 6. Des raiiins fecs. «7. Des amandes. 8. Des oeufs que l'on met dans de la graine fon' due pour les conferver. 9. Des capillaires. 10. Des liqueurs fpiritueufes delà Jamaïque, et à leur défaut de bonne eau-de-vie de France, qui peut les remplacer. 11. Des citrons. 12. Du fucre. 10. Du pain. * 14. Des tablettes nourriiTantes, ou alimentaire». Si on ne peut pas fe les procurer, il eft aifé de les préparer foi-même. On prend de vieilles poules ou de vieux coqs, de bon boeuf, du fel, du poivre, des I 4. clous- clous-rie-girofle, fi l'on en aime le goût, ainfi que de lamufcade, des fines herbes, dont il ne faut cependant pas mettre beaucoup. On fait cuire le tout, dans un pot bien fermé et luté, afin qu* la vapeur intérieure n'en forte pas, ni que l'air extérieur n'y entre pas; ou dans un pot à confommé, te qui feroit préférable; jusqu'à ce que le tout foit réduit en une forte de bouillie. On paTTe enfui te avec exprellion cette bouillie à travers un linge, pendant qu'elle eft encore chaude. Le liquide qui en réfulte fe met dans des formes de la grandeur de petites foucoupes, où il fe coagule, dont on a foin de féparer la graille parle moyen de gros papier gris dans quoi elle s'imbibe. On laiiTe bien évaporer ce fuc qui féche lentement, et prend une confiftence ferme. J'ajouterai encore à ce que je viens de dire, fur-tout pour les voyages de long cours fur mei-, des chofes d'une utilité reconnue ; telles .par exemple que les fruits et les légumes confits au vinaigre ou autrement; des noix, des prunes et pruneaux, des cérifes, des concombres, principalement des grofeilles, qui font un des meilleurs préfer-vaûfs contre le fcorbut; des fruits et des légumes fec3 et frais, ii la faifon le permet. Chaque voyageur fera fagement de fe fournir de toutes ces chofes, du plus au moins, fuivant que fes moyens le lui permettront. i5. Du bifcuit frais; dont il neîfaut pas oublier de faire une provifion. Les moutons et les cochons, font les meilleures reilburces pour fe procurer de la viande fraîche erï mer; la chair de mouton étant ordinairement fain ; mais celle de porc excellente. Vax j?ar rapport aux difficultés qu'il y a, à abreuver le bétail en mer, la volaille eft la feule qui en caufe le» moins; pareeque pour peu que la rnangeaille qu'on* lui clomie foit humectée, cela fuffit. Les cochons font incontestablement ceux de toua les beftiaux, qui fupportent le mieux la mer, et dans* lesquels on remarque le moins d'altération, lorsqu'on a foin de les bien nourrir. Les moutons ont plus de peine à fupporter la. mer; fur-tout les premières femaines; ils font mornes, maigriifent ; mais ils s'habituent enfin aux divers chan-gemens de nourriture qu'on leur donne dans les vaif-» féaux, et reprennent leur embonpoint. Quiconque eft obligé de faire plufieurs voyagea fur mer, ou un voyage de long cours, fera bien de faire à l'endroit de l'embarquement les proviiions do bétail vivant, dont il croira avoir befoin jusqu'au premier port de relâche; là les renouveller jusqu'à un autre port, et ainfi de fuite; afin que les beftiaux, fur-tout les moutons, ayent le tems de s'accoutumer à la mer. Il eft poffible que le capitaine ait embarqué une affez grande quantité de provifions, pour que celles qu'aura embarqué le paffager lui devinrent inutiles. Mais ordinairement il fe trouve fur le vaiffeau d'autreà paffagers, qui donnent peu pour la traverfée; ceux-ci font parmi les gens de l'équipage, et ne reçoivent pas d autres alimens que ceux qu'on donne aux matelots. Souvent il fe trouve parmi eux des femmes et des en- I 5 fans, fans, à qui cette nourriture ne convient pas, et qui tombent malades. La fituation où ils fe trouvent nô leur permettant pas de fe procurer, même pour de l'argent, les petites néceiTités que requiert leur état; il peut fe trouver parmi cette fuperfluité de provifions, certaines chofes qui, fuivant les circonftances, peuvent leur être très-utiles, foit pour rétablir leur fanté, leur conferver la vie, foit pour contribuer k leur bonheur, et par - la on fe,"procurera un plaifir de plus. Ce qu'il y a de plus défagréable. dans les vaiiTeaux marchands ordinaires, eft la manière de préparer les alimeifs. Il n'y a point de cttîfmier, c'eft ordinairement le moindre des matelots de l'équipage, et fouvent un mouife qui eft chargé du foin de 'préparer le mander. On s'imagine bien qu'il eft très - ignorant et fur-tout très - malpropre. Aulli les matelots difent-ils communément: Que Dieu fournit tes alimens et que U diable fait ta cuifine. Les pieux voyageurs, qui font portés à croire que Dieu ne permet rien qui ne foit pour notre bien, peuvent fe* perfuader que l'air de la mer et le roulis continuel du vaiifeau, excitent l'appétit; que c'eft pour cette raifon qu'il permet qu'il y ait de mauvais cuiiiniers, pour nous préferver de furcharger notre eftomac, et pour que le mauvais apprêts des mets nous force à une diète falutaire, qui ne nous permet de ne manger que ce qu'il faut pour ne pas mourir de faim. Un pallager qui ne veut pas fe foumettre à cette deftinée, peut avec le fecours d'un •petit four de tôle, et une lampe à efprit-de-vin, fe préparer lui - même des bagatelles, foit une foupe, un ragoût etc. Il H n'eft pas inutile non plus tle fe pourvoir de viande cuite, qui ii elle l'elt à propos fe conferve long-tems bonne. Cette dernière méthode eft préférable, dans les petits voyages, à celle d'embarquer du bétail vivanft Pour cet effet, on met par couches dans un vaiffeau de terré ou de grès, la viande de boucherie, ou la volaille rôtie, (la première peut être coupée par morceaux). On arrofe chaque couche avec une gelée, fauce, ou jus de roti, de manière que chaque couche en foit couverte. On ferme ce vaiffeau d'un couvercle de même matière, qui y paffe bien, et dont on ferme encore la jointure avec des bandes de papier qu'on y colle, pour que l'air extérieur n'y pénètre pas. On peut par ce moyen conferver la viande cuite, et s'en fervir longtems. Une machine à rôtir (ou four à rôtir) de 1er-blanc, ou de tôle, ouvert par le côté qu'on préfente au feu, eft encore un utenûle très - utile pour ces fortes de voyages. Un domeftique un peu attentif peut y faire rôtir un morceau de viande fraîche , foit de mouton, de porc, ou de volaille. On eft quelque fois tenté de manger duboeuf falè de la provifion du navire, qui fouvent eft très -bon ; mais qui excite la foif, que l'on étanche aifément en buvant un peu de cidre. Cette boiffon fait le même effet, fi l'on en ufe après avoir mangé d'autre viande ou poiffon falé. Le bifcuit de mer eft incommode à manger pour les perfonnes qui n'ont pas les dents bonnes. On peut cependant l'amolir en. le faifant griller. Le pain commun defféché au four, (Rusk) eft de beaucoup préférable, parcequ'étant fait avec de levain, coupé par i4o vr. phOVisroNs de bouche et utensiles etc. par tranches après la première cuïflbn, et remis de nouveau au four pour lécher, il s'imbibe et s'amofic plus aifément dans les liquides, et eft plus facile à digérer, et par conféquent plus fain que le bifeuit de mer, qu'on fait fans levain. Lorsqu'on a des pois fecè qui ne s'amoliflènt pas k la cuilfon, on jette avec eux dans la marmite, un boulet de canon de deux livres, que le roulis du vauTeau met en mouvement et qui les broyé. Les fréquens accidens dont j'ai été témoin, du renverfement de la jatte dans quoi était la foupe, occafionné par le roulis du vaiffeau, me font défirer que quelque* potier-de-terre, ou potier-d'étain, inventa une forte de jatte k foupe k compartimens, en adaptant plufieurs petites jattes autour de la grande, dont chacune contiendrait k-peu-près la quantité de foupe, que chacun doit recevoir, pareeque, quand même, dans un gros tems, le vaifleau fe trouverait penché fur un côté, la foupe s'écoulerait dans les petites jattes placées autour de la grande, et ne feroit pas renverfée en entier fur la table, et fur ceux qui font autour, et ne les mettrait pas en danger d'être échau-dés, comme cela arrive fouvent. VIL 141 VII. DISTANCES. La première manière de mefurer les diftances et la plus ancienne, fe fît par journées. Il ne déplaira pas au lecteur fi nous en donnons quelques exemples tirés d'Hérodote et d'autres auteurs anciens. Une journée était de 2oo ftades, ou 5 milles d'Allemagne, ou |o du degré de l'équateur compté par fiaues'olympiques. Un ftade olympique confiftait en o,4-£ toifes ou de degré de l'équateur. Une marche de Soldats romains, (militaris gradus) en cinq heures d'été (ou en 6£ des nôtres) contenait 4? milles d'Allemagne. Les anciens comptoient les voyages fur mer par des journées du navigation, comme ils comptoient par journées les voyages de terre. La navigation d'un jour contenoit félon Hérodote 70000 orgyes ou Goo ftades olympiques, qui font 66160 toiles ou 17} milles d'Allemagne. Cette d'une nuit contenait 60000 orgyes ou 600 ftades ou i5 milles d'Allemagne, ou un degré del'equateur. La journée de navigation fur un fleuve contre le courant, contenoit £7180 loifes ou 7^ milles d'Allemagne. Les nations qui mefuroient leurs royaumes, et en marquoient la mefure fur des colonnes, ont bien mérité de la géographie et des connaiffances mathématiques. Les Indiens, les Parthes, les Romains ont part à cette gloire. Ayant appris dans la fuite d'autres manières de mefurer, et comptant par ftades et,, . . . ' P»r 142 VN. DISTANCES. par lieues, on y joignit des obfervations agronomiques, et on commença à tout déterminer par degrés de longitude et latitude. Mefures originaires. Le pied. Le pied dé Rhin eft en proportion de celui de Paris, comme i5o,2 et i44°« La toife. La toile de Rhin contient douze pieds de Rliin, ou 11 pieds 7 pouces | lignes de Paris. Celle de France contient 6 pieds de Paris. Le degré géographique contient i5 milles d'Allemagne, ou 29580 toifes de Rhin. Mr. D'An-ville dans la réduction de toutes fortes de milles aux toifes, compte à peu près 67000 toifes par degré. Degré de latitude. On l'admet fur des" globes et des3 cartes géographiques d'une même grandeur, mais c'eft bien autrement d'après les obfervations : on n'a pas encore trouvé un degré de latitude égal à l'autre. . Degré' de longitude. Il eft prouvé, que les degrés de longitude diminuent de plus en plus vers le Sud et le Nord de l'équateur, de forte qu'aux Pôles ils deviennent nuls. ............- WJÎ VIII. L' 0 D O M E T R K C elt un inltrument pour mefurer les diftances par le chemin qu'on a fait. L'avantage de cet inltrument confifte, en ce qu'il eft d'un ufage fort facile et fort expéditif. Sa conltruction eft telle qu'on peut l'attacher à une roue de carroflé. Dans cet état il fait fon office, et mefure le chemin, fans caufer aucun embarras. M. Meunier préfenta à l'académie des Sciences en 17241m odomètre qui parut fort bien conftruit, et dans lequel chaque pas et chaque tour de roue donnoit exactement un pas d'aiguille, et n'en donnoit qu'un: cependant cet odomètre avoit un inconvénient, c'eft que dans le recul il s'arrètoit, et reprenant enfuite fon mouvement, donnoit fur le cadran autant de tours de roue ou de pas de trop en avant qu'on avoit eu en arrière. M. l'abbé Outhier a remédié à cet inconvé-, nient clans un odomètre qu'il a préfenté à l'académie en 1742, et dans lequel l'aiguille recule quand le voyager recule; en forte que f odomètre décompte de lui-même tous les pas de trop que l'on a fait en arrière. Voyez le recueil des machines approuvées par l'académie; Tome VII. page 175. M. X4$ VIII. L'OD.OMETRE. M. Klindworth à GoetUngue, méchanicien de la cour du Duc régnant de Saxe - Gotha, vient d'inventer un odomètre d'une nouvelle conftructionet qui paroit le plus commode. IX. RÉDUCTION DF.C MILLES DES DIFFÉRENS PAYS DE L'Ettj ROPE AUX PIEDS DE PARIS ET DU RHIN, ET AU MILLE GEOGRAPHIQUE. Mille» Pieds de Parti. Pieds rhinlan- Mille gio- diques. graphique, 1.5 aiideprtt. d'Allemagne le commun le mû) en le grand 22842 25697 2364s 26 ;99 29554 1 if s d* Allace 22579 23371 If d'Angleterre le commun le moyeu le grand marin 4894 57*o| 7136 I7i3i£ 5066 59" 7336 17733 4! 4 31 iï d'Autriche 49944 51696 2J& de Bavière le grand le petit 42041 2*783 435*6 ., 266SS If de Bohème le grand le petit 28552* 19S04 . 29554 204^9 f T * GnitU dos Vojjif. Part. II. K de Iiruns- H6 IX. RÉDUCTION DES MILLES JSTdle. Tieds 3e Taris. * Tieds rhinlar.* diques. Mille ç/o-graphique, 15 au degré. de RruniwiCK, rte police 3-590 337H 11 -7- de Catalogne * 23X73 2 386 du Cercle du bas- Rhin 2-842 ' 1(^642 I de Courlande 25:888 26796 de Danemarck 28552*- 25554 d'ÉcbÛe ' 6853 _ 7093 3r àÊfpagne 19579 20266 II •de Flandre 22842 23642 I de France la petite lieuej^ la grande, ouj de mer J 11421 I7i3ii II822 Géographique, ou géométrique 22842 23642 I de Hambourg 231S5 23999 If de Hefle 36755 II de Hongrie 285J2i- 29554 a S. 1. d'Hollande 27410 28495 r * . d'Irlande 7136 7386 « T PS d'Lalie 5911 4 de Livonie 25888 26796 - do Nu- Le décret de rÂflemblée confiituar.te du 6 Janvier 1791 a fixé la lieue itinéraire à toifes, et 25 de cesiieucs au degré. - DES DIFFERENS PAYS DE t'EUROPE etc. 147 Mille Pi«d$ i* Paris. Pieds rhinlan-diques. Mille g/o-grapkique ; 15 au degvî; fie Nuremberg 28552f 29554 ■* 5 de Pologne I753I * I8146 II de Portugal 19579 20265 II de mue 3o*j.9 3H03 de I\uilîe le petit Werft 3260 3374 7 le grand • 4568 4728 5 de Saxe, de police 32359*- 33485 il de Suède le grand 28570 29572 , 7 le petit 2855*1 5 de Suilïe 23552ï 29554 i de Wcftphalie 38543 39895 On peut évaluer 2 milles de Danemark et de Suède 2| d'Honnie et de SuiJDTe 31 d'ÉTpagrte , 3* de Hollande 5 de France et de Pologne 14 d'Angleterre, 12 d'Italie 20 Werftet de Ruffie I3ï milles Turcs 3 milles d'Allemagne. *4S DISTANCE DE QUELQUES VILLES. I. efdmflerdam à Milles communes a" Allemagne, JUilles communes X Allemagne. Chrres Sioullgurd 20 par Amersfort Strasbourg par Utrecht T-2î jiar Stoutigarcl 40* la Haye Al par UJm 40 Hambourg 481 3. Maftricht 18 de Berlin Rotterdam il* a Zwoll «f Aix-la-Chapelle 9i 2. Amfterdam S5 SJusbouvg. Ausbourg 72 à Breslau 4p Basle 38 Brunfwick on * Francfort fur le Carïsbad 36 Mein 34 ÇaÇEel 42 Insbruck 23 Cologne 87 Lïndau 13 Copenhague 93 Munnich 8f Danzick 60 Nuremberg 18 Deffau 15 Prague 50 § Dresde 20 Ratisbonne Francfort f. 1. M. 60 Halle Milles comm. d'Allen. Halle 20 Hambourg 33 Kiel 45 Koenigsberg Hê Leipfick 20 Magdebourg 18 Muhriiclï 76 Nuremberg 49 Paris / 183 Pétersbourg n -> "\ Borné Stockholm 107 Varfovie 73 Venife 197 Vienne 7<5 Zurich III 4- de Berne a heures. Altorf Appenzell 4i l Basle 19k Grand-St. Bernhard 33J Coire 4S* Confiance 37* Fribourg St, Galles] 40Ï Genève 24 Claris 33 Su Gotthard 40| Bains de Loiche par Thun par Sion Lucerne Neufchàteï-Pontarlier Poreutrui Schafîhoufe Schwitz Waldskut Zurich heures» 19 20£ 91- 18 29* 28J 23s- dV Brunfuiick à Brème Clans thaï Hambourg Milles commm tVAllem. 1.8 8 '53. 6. y* Brime à Caffel 14 par Hannovre 28 £ Hambourg 13 Osnabruck • Ï9£ Stade II 7- efc Bruxelles à Amfterdam 31 K 3 Calais, Milles cotnm. Milles comm* d'Allem. d'AUem. Calais, pris le paifage du par Dunkerque 37 fleUve 35§ Cologne, Stade, non compris par Liège 3U le paifage du fleuve 7 la Haye Nancy en 10. Paris, ' de Hannovre par Valenciennes 35T k par Maubeuge 34§ Amfterdam Vienne "491 Berlin 36 Brunfwick 7 Bruxelles 55 de Francfort fur Callèi 16 le Mein Clans thaï 13 à Cologne 37* Cologne 24 Dresde 42 Hambourg 64 Leipfick 3i Leipfick 40 par Brunfwick 29 Metz 39* Lubeck 2> Nuremberg 27 Nuremberg 53 Ratisbonne 40 Pirmont 7 Strasbourg 28 Ratisbonne 65 Vienne 96 Vienne 118 9- 11. de Hambourg à d'Insbruck Copenhague 6? Botzen 19 Kiel 12 Brixen 12 Lubeck 12 Mantoue 45 Osnabruck, non com- Munnich 20 Salz- Milles comm. d'Allem. Salzbourg Trente 12. de Leipjlch, à Brunfwick CafTel Mantoue 27 24 2 r> 147 *5- Pan* à Aix Amiens Arras Avignon Basle ; Rayonné Befançon Bordeaux Milles comm» dUllem. 95 23 581 101$ 45 13. par Limoges 72! de Munnich i.av Tours 16§ à Brcft 73 Basle 36! , Brugges — 1317 Basle 1330 à Ba- XlT. RAPPORT DES MESURES DE DIVERS PAYS. 157 a Bavière 1280 à Leide 1390 — 12S5 Leiplic 1275* Berlin 1373 Lisbonne 1387 Berne I3SO — 1338 Bologne 1682 Londres 1350 Brunfwik i26y Lorraine 1292- Brème 1282 Lubeck 1284 Breslau 1260 <— 1290 Bruxelles 1290 Liège 1276 Calcnberg 1299 Lyon 15:12 Caris rouhe Caftille Clèves Cologne Cracovie Danemarck Danzick Dresde 1241 940 1310 1219 — 1220 1391 1270 1255 Magdebourg Milan Mayence Manheini Mecklenbourg Mofcow Naples Nuremberg Osnabruck 1257 1760 1335 1287 1288 1290 1483 1169 1346 1238 Erfort 1251 Padoue 1570 Efpagne 1237 Poméranie 1295- Francfort 1270 Prague 1337 Gènes IIOO — 1338 Gotha 1275 Béval H87 la Haye 144.0 Pied du Rhin I39ir Halle 1320 Riga 1215 — 1326 . Rome 1324 " Hambourg 1270 — 1326 Heidelberg 1235 Roftock 1282 Hiîdeeheim Ï257 Rotterdam 1385 Holftein 13^3 Ruffie 1570 Koenigsberg 1364 Suède 1316 Suiife 158 XII. RAPPORT DES MESURES DE DIVERS PAYS. à Vienne Ulm Ufrecht en SuûTe à Sfettin Strasbourg Turin VenUe l33o 1253 I2S3 — I2§7 , 1432 . 1940 1420 1281 I2IO Wittcnberg Wurtemberg 1255 1268 Rapport et différence entre queIques mefu ves de Iongueur, les plus en ufage. 1 Mefures, Jiunc Saxonne. Pied de l'ied Rhintandique. l\iris. Perche de France Petite per-k che de Fr. 10 Toile de France 3$ Perche d* Angleterre 9|> Fathom d* Angleterre 3* Perchellhm-landique Lachter de Saxe Pied commun. Pied géométrique 16 Au. ïo pouces S 12 l-r* i S 19V; 28 18 6 i6| 2f 29 »3 r JI5 tf 12 3 pouc. 41 F- -6T i O 17 2 5 en ÉLÉVATION DES PLUS HAUTES MONTAGNES; • ET HAUTEURS DE QUELQUES ENDROITS DE L'EUROPE: D'APRÈS LES OBSERVATIONS LES PLUS RÉCENTES, ET LES PLUS AUTHENTIQUES. Pieds de Paris m dcjjus de h mer jL/é Chimbavaço en Amérique, dans Jes Méditerranée. Cordillères 19320 Tttont-blanc (mefure par M. de Sauf- fure) 14700 Mont-R.ofa (mefuré par le Père Bec- caria ) Ï4I53 Mont-l'ignemale, dans les Pyrénées (rnefuré par M. la Pegvoufe) io/40 Pic de Tenir iffe (mefuré par M. M. , Borda et Pingre) IO470 L'Etna (mefuré par M. de Sauffure) I02SO Mont-Buët, 'en Savoie (mefuré par M. de Sauffure) 9231 Monte Veilino, des Apennins 7818 Col de Balme, fur les frontières du Va- L lais ( mefuré par M. de Sauffure ) 70S6 Le Montanvert, au pied du Mont- bbuic • 5724 ' Mont- XIII. ELEVATION DE PLUS HAUTES etc. Pieds de Paris au défias de limer JMéditerrattfe* Mont- Féjuve (mefuré par M. de Sauf- Jure ) 3695: Alpes et endroits de lo. Suiffe, mefures par M. Traites. Tic de Finjhvanr> ou Finfieraarhorn 13234 La Vierge, ou le ^Jungfrauhorn 12872 Pic du Marne, ou le Motoch 12666 Pic de terreur, ou Schreckhurn 12560 V Figer 1226g Mont des terApetes, ou Wetterhom H453 Mont Ait - Lis 11432- j Mont-Frau :. HJ93 Mont- Doldenhorn II287 Mont Faulliorn go2o Mont-lSiefen 7340 Mont - Morgenberg - îtorn 6990 ' Mont -Hohgant 6834 .Mont - Stockharn 6767 Le point le plus élevé du chemin fur le Gotthard 635*7 fur la Grimfet 65^0 fur ta Gewmi 6985 fur le G*and- Bernhard 7530 fur le Scheideck de Grindehvald 6045* Lee lie Thoun 178? Lac rfc ueneùe liçs Vallée de Grindelwitd 3150 Vallée de Lauterhvautt 2450 Vallée de Otamouny 3150 En 1 riecls de Paris au deffus de la mer IMiditerranêe. En Allemagne. Mont Schneekopp, dans la montagne des Géans 4920 Mont Fichtel 3621 Mont Brocken 35:69 Mont Schneekopfy dans la Thuringe 3313 Infelberg, près de Gotha 3127 Rupherg, près de Su h la 3120 F.n Angleterre* Shichallien, dans le comté de Perth, où gtofr. le Dr. Maskelyne, fit fes expériences cnrieufes 35:JO Snowdon, dans le pays de Galles, regardée comme la plus haute montagne dans le fud de la Bretagne; par le général Roy, en 1776 Ben - nevis, dans le comté d'Ivernels, obferve par le duc Gordon et M, Hoy en 1784 , 4387 la Tamife, à Londres 43 En Italie. Mont - Cenis, à la pofte 6261 Turin 941 Monte - Raticofe, près de Pietra-maïa; la chemin de Bologne à Florence, paffe par deffus tyOl Bologne . 399 Florence, à l'Arno 190 Sienne 1066 Ouide des Voyag. Tart. II. L Raii- i6x XIII ELEVATION DES PLUS HAUTES etc. Pieds Anglois au deffus de la mer Méditerranée. Radicofani, à la pofte 2470 Viterbo 1259 Tibre à Rome 33 Rome, nel Corfo, 61 pieds au-deffus du Tibre 04 Pointe de ta croix de S. Pierre à Rome au-deflus du Tibre 502 pieds, et au-deiTus de la baie de l'obélifque, 471 pieds 535T Capitale, à rextrémité du roi Tarpéïen 151 1*3 XIV. TITRE AUQUEL LES ORFEVRES TRAVAILLENT L'OR ET L'ARGENT DANS QUELQUES ÉTATS. En Efpagne les orfèvres travaillent for à 22 karats i fans remède, et l'argent à 9 deniers. En Savoie, l'or à 20 karats f et l'argent à 11 deniers 8 grains; de même dans les autres états du Roi de Sardaigne. En France, l'or à 22 karats, au remède d'un quart de karat, et l'argent à 1 I deniers 12 grains, au remède de deux grains. F.ïbSuède, on travaille l'argent à 13 lotlis *, ou 9 den. 22? gr. au remède d'un 8me de lotir. A Milan l'argent à 10 den. 12 gr. A Rome, à 10 den. 16 gr. A Danzick, l'argent ouvré eft à 12 loths 12 pfen-nings, ou à 13 loths. Le poinçon des elfayeurs repréfente deux croix furmontées d'une couronne. En Angleterre l'or à 22 karats, et l'argent à iô loths. En Hollande l'or à 19 karats, et l'argent à 15 loths. Le poinçon des elfayeurs cV Amfterdam repréfente deux croix furmontées d'une couronne. En Autriche, l'or à 22 karats fans remède, et l'argent a 14 loths ou lo den. et 12 grains. Le poinçon L 2 de ify XIV. TITRE AUQUEL LES ORFEVRES «le l'effayeur de Vienne reprenne un aigle, et la lettre W. A Ausbourg l'or à 19 karats £ et l'argent «19 den. 18 grains. Dans presque tous les Electorats, et presque chez tous les princes de l'empire, au même titre qu'à Ausbourg. A Francfort et à Hambourg le titre de l'argent ouvré eft fixé à 12 loths 12 grains. A Hef' fe-Cajfel l'argent ouvré eft au titre de 13 loths, ou 9 den. ig grains. A Berlin, l'argent à 12 loths ou 9 den. Le poinçon des elfayeurs repréfente un fceptre. A Brunfwick de, même; le poinçon des ef-fayeurs repréfente un lion. A Lubeck, le titre des ouvrages d'argent eft fixé à 12 loths 12 grains (9 den. 3 gr.) le poinçon de l'effayeur repréfente deux ailles. A Nuremberg le titre de l'argent ouvré eft fixé à 13 loths (ou 9 den. 13 grains) le / poinçon de l'ellàyetir repréfente une N. A Dresde et dans la Saxe, l'argent ouvré eft au titre de 12 loths : le poinçon repréfente deux épées. Le titre de l'orfèvrerie de Danemarck eft à 13?- loths, c'eft à dire, que fur 16 loths il y en a 135 de fin. Dans toute la Suiffe l'or à 18 karats et l'argent à 9 den. 18 grains. A Genève l'or à ig karats, et l'argent à trois titres différens, favoir le poinçon aux armes de Genève à 10 deniers 22 grains, le poinçon double de l'ouvrier à 10 den., le poinçon feul de l'ouvrier à q deniers. ♦ On entend par remède une certaine marge accordée aux artiftes pour faciliter leurs opérations; il leur eft eft défendu de l'excéder; mais' ils peuvent l'employer en entier fans contrevenir aux règîemeris. Dans les monnoies, on diftingue deux efpeces de remèdes, fa-voir le remède de loi qui porte fuv la quantité de fin, que doivent contenir les efpeces, et le remède de poids qui eft relatif à leur poids. On donne ce nom à la permiffion accordée aux directeurs des monnoies d'employer dans la fabrication des efpeces une petite por-tion de fin ou de poids, de moins que celle qui eft fixée par les régîemens, fans encomir les peines de l'amende. C'eft auifi une efpèce de marge qu'ils ne peuvent excéder, mais il leur eft pareillemet permis de l'employer en entier. Ce remède de loi fur l'argent p. e. eft de 3 deniers en France, et il eft de || fur l'or, enfortc que les écus dont le titre eft fixé à 11 den. de fin, font jugés bons, quoiqu'ils ne contiennent que 10 dem 21 grains, et. les louis font également jugés bons à 21 karats |§ quoique leur titre foit fixé par la loi à 22 karats. Quant au remède de poids, il eft en France de 15 grains fur l'or, et de 36 grains fur l'argent; ainfi p. e. 30 louis, qui doivent pèfer un marc, font jugés bons quoiqu'ils pèfent 15 grains de moins, et g écus de 6 livres qui avec ^5 d'écus com-pofent un mare, font jugés bons quoiqu'ils pèfent 36 grains de moins. L 3 Bnp- 165 XIV. TITRE AUQUEL LES ORFEVRES etc. Rapports du titre avec U poids. Or. Titre Poids. 24 karaté font égaux à I marc 12 — — ■— 4 onces» g _ _ — 2 onces. 2 _ — — I once. 2 ■ — — — 16 deniers. I — — — g deniers. — — — 4 deniers. — — .— 2 deniers. _ _1 — I denier. _ _ —. 12 grains. — — — .6 grains. 8 * If I 2 T Argent. 12 deniers font égaux à r 12 grains — — I marc. 4 onces. 1 once § den. 16 deniers. 8 deniers. 4 deniers. 2 deniers. I den. 8 gr. 16 grains. POIDS DONT ON FAIT USAGE POUR LE COMMERCE DES PIERRES PRÉCIEUSES ET DES PERLES. Le poids que l'on employé pour pèfer les pierres pré-cieufes et les perles, fe nomme karat', il repréfente quatre grains, poids de marc, et fe divife en demi, en quart, en huitième etc. , Les rapports qu'il y a entre la dénomination et la divifion de ce poids, et celle de la feizième partie de la drachme de Conftantinople, pourroicnt autorifer à croire, que les orientaux, chez lesquels le luxe des perles et des pierres précieufes a pris naiffance, nous ont transmis avec lui, la manière de les pèfer. L 4 XVI. ztfg XVI. TABLE DE LA PESANTEUR SPÉCIFIQUE DES I PAUX* MÉTAUX, ET DES DIFFÈRE CORPS OU MATIERES PRINÇI- ERENS onces. gros. g retins^ e cube d'or pèfe 12 2 17 — de mercure 8 6 8 .—■ de plomb 7 3 29 — d'argent 6 S — de cuivre 6 36 — de fer S ii 24 — cVetain 4 6 17 Le pied cube ou cubique a fes trois dimenfions égales, chacune ii un pied; il contient ij2$pouces cubes. Un pied cube de terre pèfe — — de fable de rivière — — de fable de terre et de mortier —-de chaux — — de plâtre — — de pierre commune — — de pierre de liais — — de marbre livres. 951 132 120 59 86 140 165 252 Un pied cube d'ardoife pèfe 156 — — d'eau douce 72- — ■— d'eau de nier 731 — — de vin 7of — " — d'huile $6f —*- — de tel 110 L'once fe divifoit autrefois en 20 efielins, î'efte-lin en 2 mailles, la maille en 2 félins, le lelîn en 7 grains f, et le marc en 4608 grains. Divifion moderne la plus en ufage en France. La livre eft compofée de 2 marcs. Le marc fe divife en 8 onces. L'once — — en 8 gros. Le gros — — en 3 deniers. Le denier — — en 24 grains. Le marc — — en 4608 grains. On eftime, que le poids d'un de ces grain», eft égal à celui d'un grain de bled. , xvir. POIDS D'APOTHICAIRE. Onces* Drachmes, Scrupules. Crains. ou gros. 12 96 m ■ 5760 I S 24 480 I 3 60 1 20 Quelquefois les apothicaires fe fervent de la l'vre civile ou marchande, ufïtée dans chaque pava. Alors, quand on défigne une quantité de quelque remède par la livre de médecine, on a foin d'ajouter l'épi the te tnedica, au mot Ubra. La livre fe défigne ainfi dans les formules de médecine par ce caractère tt; l'once par celui-ci 5; le gros, par celui-ci, 3; lefcrupule, par celui-ci, ^; et enfin le grain, par les letters initiales, gn I7t XVIII. REDUCTION des livres de france, en florins d'empire , et des florins d'empire en livres de France, sout* F/or. j JTrr. 1 — I 3 — 2 6 3 — 4 1 4 — 5 4 5 ■— 6 7 6 — 8 2 7 — 9 5 8 — 11 — 9 ■— 12 3 10 — 13 6 ii •— 15 1 12 — 16 4 13 — î7 7 J4 — 19 2 15 — 20 5 16 -- 22 -• 17 — 23 3 18 — 24 6 19 — 26 i 27 _4 1 i ■— 2 | — 3 | ! 4 1 Krz.\H*H. 27 4 55 22 50 Zivr. ! Fîor. \Kvz. 5 6 7 8 9 10 i i 12 13 l4 f5 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 2 2 3 3 4 4 5 5 5 6 6 7 7 S 8 9 9 10 *io 11 11 11 12 12 13 13 17 45 40 7 35 2 30 57 25 52 20 47 15 42 10 37 5 32 27 55 HeU. 4 _4 _4 "4 >4 21 j4 *4 •4 4 _4 22 | 4 5c I — *7 4 45 I Z/w. 112 XVHT. REDUCTION DES LIVRES DE FRANCE, Livr. F/or. Krz.lffeU. 31 H 12 4 32 H 40 — 33 *S t 4 34 *5 35 — 35 36 16 0 4 16 3P — 37 16 5. 4 38 25 — 39 »7 S? 4 4° »8 20 —— 41 18 47 4 42 19 15 — 43 »9 42 4 44 GO 10 — 45 20 3? 4 46 21 5 — 47 21 32 4 48 22 — 49 22 27 4 50 22 55 --~ 51 23 22 4 52 23 50 — 53 i 24 *7 4 54 04 45 — 55 2ç 1.2 4 56 25 40 — 57 26 7 4 58 20 35 — 59 £7 2 4 60 a7 3o — 61 27 57 4 62 2.8 25 — 63 28 5Q 4 64 29 20 65 29 47 4 66 30 lS 67 30 .42 t4 i Livr. Flot. Ktz. Bell. 68 3x 10 _. 69 3i 37 4 7o 32 5 — 71 32 32 4 72 33 — — 19 33" 4 74 33 55 75 34 22 4 76 34 50 •-— 77 35 17 4 78 35 45 — 79 36 12 4 80 36 40 — 81 37 7 4 82 37 35 — 83 38 ii 4 84 38 30 —— 85 38 57 4 86 39 25 — 87 39 52 4 88 40 20 — 89 40 47 4 90 41 *5 ■— 91 41 42 4 92 42 10 -_— 93 42 37 4 94 43 5 *~" 95 43 32 4 96 44 5 — 97 44 - 27 4 98 44 55 — 99 45 . 22 4 100 45 50 ' —■ 500 229 lO — 1000 1458 20 , — 5000 ' 2291 40 i — 1000014583. 20 1 EN FLORINS D'EMPIRE, ET DES FLORINS etc. 17: REDUCTION DES FLORINS D'EMPIRE EN LIVRES DE FRANCE. irz. Liv. Sous. Den. | AVr. Lhr. 1 iSowr l — — 3S I 7 2 — i 5>V 39 I 8 3 — 0 — 2 I 40 9 4 — n 4l 1 9 5 — 3 7* 42 1 10 6 — 4 4*V 43 1 11 7 — 5 Iïî 44 1 12 8 — 5 9-A 45 1 12 9 — 6 6A 46 I 13 10 — 7 47 * H 11 — k — 48 1 12 — 8 O 8_ Oî X 49 '5 13 — 9 SxV 50 1 16 14 — 10 2-A 51 I i? 15 .— xo 52 17 16 — 11 53 18 *7 — ï2 4x4r 54 19 »8 — *3 55 2 — »9 — l3 9* ' 56 2 — 20 — 6 A 57 2 1 21 •— *5 58 2 2 22 — 16 — S9 2 2 23 — 16 8î8f 24 — 17 Livr. 25 — 18 I 2 3 26 — 18 xoî? 2 4 n 27 — 19 "iti O 6 10 28 1 — 4**f 4 8 *4 29 1 1 *& 5 !0 18 30 1 1 »À 6 '3 1 3i 1 2 6& 7 lS 5 32 1 3 3A- 8 9 33 1 4 9 19 12 34 1 4 8Â- 10 21 16 35 1 5 5tV 11 "4 — 36 1 6 2?t 12 26 3 37 1 6 10JÎ 1 1 13 28 Fkr. 174 XVm. REDUCTION DES LIVRES DE FRANCE, Flou Livr. Sont. 14 30 10 *$ 32 14 16 S3 18 17 37 1 18 39 5 *9 41 9 20 43 12 21 45 16 22 48 — 23 50 3 24 52 7 25 54 10 26 56 H 27 58 18 28 61 1 29 63 5 30 65 9 3» 67 12 32 69 16 33 72 — 34 74 35 76 7 36 78 10 37 80 14 38 82 9 39 85 1 40 87 5 41 89 9 42 91 12 43 93 16 44 96 — 45 98 3 46 100 7 47 102 IO 48 i 104 H 49 I 106 9 50 ; 109 1 5* i m 5 52 1 n3 9 Den. FJor. Livr, - — S — — 18 4 - —- 7 — — 22 t. 5 - — 9 _, — 27 6 — — IO _ a*§ i 8 - — 12 _ — 36 - H — — 402' 9 — — 16 45 lO - — i3 _ ,_ 49* ' 20 - — 36 —. — 54 30 — — 54 Krz, 58ï 3 7* 12 16* 21 251 30 345 39 435 48 36 24 12 45 36 24 12 Risd. XX. REDUCTION DES RISDALER S EN FLORINS etc. 177 Risd. Gr. Pf. Ftor. Kyz. i ■ Risd. Gr. Fior. Kr. 40 — — 72 — 200 — — 36o — 5° — — 90 — 1 300 — — 540 —* 60 — — 108 •— 4C0 — 720 a* no — 126 — 500j— — 90O -— 80 — — I44 — IOOO ■— — i800| — 90 — — 162 — 5OOO — 9C00' — 100,— —- -— 1 IOOOO — I8O00 —~* ttuiito des Vo>'hç. Purti II. M KF.- xix. reduction des risdalers en florins REDUCTION DES FLORINS D'EMPIRE EN RISDALERS. or^Kr.lRisâ. \Gr.\PUtfet. Riid. t Vf. / *— s — 8 > — 8 S — 8 10 — 9 I — 9 4 — 9 6 — 9 9 — 10 — — IC — 10 5 — 10 8 — 10 IO — 11 I — 11 4 — 11 6i — II — 12 — — 12 21 — 12 ■— 12 8' •— 12 10 — ?3 i — 13 4 l 2 8 I 16 — 2 5 4 2 i8 8 3 — 3 21 4 4 10 __ N j 5 13 41 Ii 2 8 16 16 — 22 5 4 f 2 T 1? T a r i*r i i 2 r i; a r F7or. ' D'EMPIRE, ET DES FLORINS D'EMPIRE etc. 17$ Flor. \ ffr>4 Fisd. j Cv ?/• 1 | Flor. Kr. f tf/wf. Gr. Pf. 50 27 18 8 — 1 600 333 8 _ 60 _ 33 8 ■— — 700 — 388 21 4 — 7Q — 38 21 4 — 800 — 444 10 8 — 80 — 44 IO _8 — 1 900 — 500 — — — 90 50 — —" ICOO — 555 i3 4 — ïoo —— 55 t h xO 4 1 1 2000 — 1111 2 8 — 200 — in 2 8 3000 — 1166 16 — — 300 — 166 16 — 4000 1 .2222 5 4 — 400 222 5 4 m ! j 5000 1 18 8 — 500 277 18 1 JOOOO j 5555 13 4 — 1 XX TABLE DE LA VALEUR DES MONNOIES ETRANGERES D'OR ET D'ARGENT COURANTES, CALCULEES D'APRES L'EVALUATION DE LEURS POIDS ET ALOI, LE LOUIS D'OR À 5 ECUS, OU RISDALER. (* Signifie les monnaies iVor; ** les monnoies d'or figurées. Les monnaies d argent ont point de marque, et celles de cuivre font particulièrement défignées.) J\dolphe d'ôr Albert ouX écu Albus AUiii. Aspre Augufte d'or Bajocclio Bajoir Bazen BeRi'c Bidet neuf ou jL écu depuis 1723. Blaffert jPomér. Suèd. {Hollande Pays - Bas Cologne I [elle Empire Ru lire Turquie Saxe Rome Genève Empire Saille Turquie France Cologne Ecus I 1 PL S - Bla- Blamufcr ou demi Schil- Ecus Gr. F/. ling . Liège — 2 _ Biihme ou gros de l'Em- pereur Bohème — — ou gros d'argent * Silène — 9 Caboletto Gènes — 1 H- Charles d'or. Brunswick 5 — Carlino Naples 8 — Rome — n 6 — . Sicile — I 4 Carolin Suède — 9 9 Carolin d'or Empire 6 3 6 Cavelato Toscane — 6 8 Chevalier d'or ou Louis d'or à croix de Malthe * France 7 4 — Copek Rulïie — Couronne d'or ou écu d'or* France 2 6 Couronne 2£ Livr. ou 25 Batz Barri e — 23 — Couronne d'argent depuis 1755- Pays-Bas 1 11 — Crazia Toscane — — Crown ou Couronne Angleterre 1 12 Crulade nouvelle de 4go écus avant 1722 * Portugal — 19 4 ancienne de 400 écus 16 depuis 1722. — — — nouvelle de 430 écus depuis 1750 ■— — 18 — des années 1706. 1707. — — 21 6 de change, de 400 écus * 1— — 15 — Daalder de 3 florins Hollande 1 — monnoie de cuivre Ruffie — — 6 I monnoie de cuivre Hollande — — 1 Doublon * Espagne 5 — — Dobra de 12,8°° Bees depuis 1782. Portugal 21 I Dobraon de 24,000 Rees * — 40 12 Doppia * Gène» 5 — M 3 Dop- Esut Gr. FA Doppia < * Milan 5 7 — depuis 1755 * Savoie n .) — _ # Turin. 7 3 _, # Vénife 5 — Dubbellie de 2 Stuber Hollande 1 31- Ducat conforme aux loix de l'Empire * — * 20 — Hollandois * — 2 20 — Kremniîz * — 2 20 d'or fin — 2 21 — du poids d'une demi-piftole * — 2 l6 courant, de 1714 à 1717 Danemarck 2 2 — depuis 1757 * — 2 « — * Suède 2 Iv — — Lucques i 13 du Royaume de Naples I 3 — de Navarre Espagne I ic — di i Cambio de 37J maravedis ** — i 10 9 courant, ou Piaftre de 7 livres Toscane I 12 '— Ducat vieux ou effectif Vénife I I 6 neuf ou ** — — 19 G de banque ** — I 6 6 Ducaton d. 63 Stuber Hollande I r — neuf depuis 1749 Pays - Bas I '15 — — Suède I 15 — Ducaton • Milan 16 — — Savoie I i? — .—. Brème — 1 6 — Konigsberg Danzick 9 — 11 ou Juftus Judex de ■ _ , 1643 | Danemarck „_ 2 Ecu à la couronne depuis 1709 France I r z 6 Ecu de cuivre ** , Suède _ 3 6 Ecu au lion i Hollaude ! I 3 Ecu aux LL." ou Bidet neuf depuis 1723 Ecu de Navarre depuis I7t8 Ecu neuf ou Laubthaler Ecu à la couronne de pal-. nuer Ecu de Philippe Ecu d'Empire ou écu de banque ** G ho ** courant depuis I764 en espèces de 1624 à 1669 argent de change ** courant ** permis ou argent de change ** courant ** valeur d'une couronne ** en espèces de banque ** courant ** courant ** courant eu espèces courant fur l'ancien pied d* Empire de 1759 ** fur le pied de 1667 ** fur le pied de Leipfick de 1690 furie pied de convention de 1763 en monnoie fur le pied de 24 IL dit Albert courant «n espècei ET D'ARGENT ïtc. ISS EcU! Ce. France I 5 — Fiance t 6 6 -- 1 12 6 France I 13 6 — 1 15 — Amfiertïnm I 10 Ausbourg I 6 6 Basle 1 6 — 9 A 9 Brabant i O 1 '—- — — I 22 — de St. Jean Baptifte monnoie de cuivre ** — I — Malthe - 16 8 monnoie d'argent ** — I 1 —- courant ** Milan 1 3 — impérial ** — I 15 — neuf de 1753 di Stampa d'or ** Borne I 9 — 2 — neuf de 1733 à 1735 Savoie I 11 — de 1755 —- I 19 — de 12 Tari Sicile I 8 — d'or de 75. livr. cour. ** Toscane I 14 6 Scud* Scudo à la croix Souverain * Siebener (pièce de fept. kr.) neuf depiiis 1750 Siebenzelmer (pièce de dix fept. kr.) Soldo Soiotn ancien neuf Sou Stroter de z\ Stubers Stuber Sultanin ou Sequin depuis 1723 * Syfert Syoliak de 1755 . de 1753 à 1756 Tallare Tarino Taro Teftone ancien neuf Timpf de Pologne de 1755 de PruUe . de Pologne de 1657 et 1658 de 1753 a 1756 Timpfengulde ou Zlotas de 30 gr. de 1665 Toralo Tofton ïrojak de 1754 de 1753 a llS^ Vénife Pays-B.rs.Auir. Autriche Toscane Turquie Berne France Genève Lorraine Hollande Brabant Hollande Oftfrife Turquie Oftfrife Danzick Pologne Toscane Naples Sicile Borne Danzick Ivbnigsberg Pologne Turquie Portugal Danzick Pologne Vertugadin ou Louis d'or * j France Ecus Gr. PI I *5 6 8 9 —■ — I IO — 4 6 <> — *5 6 9 — — - J 3 — — 31 — — 3 — — 3| v- 1 71 6i-0 — — 0 5 '2 9 6 — —• 2r — 1 4 1 4 1 10 — — 5 4 ——• \ 1 8 — 10 A — 4 4 6 — 6 3 —- 4 ■—■ — 5 3 — 21 — — 3 9 8 8 6 n —. Vîntein Vintem, Portugal Ecu.k Gr, 9 Wette Danemarck — — 2 _ Livonie — — 4 — ATecklenbourg — — i en cuivre Oltfrife — Zechino * Gènes 2 20 6 Rome 2 19 — * Savoie 2 20 3 ©u Gigliato * Toscane 2 20 | Guide de* Voyag. Tart. ii. N XXI. XXL DIFFÉRENCE ENTRE LA DURÉE DU JOUR ET DE LA NUIT. A Rome et Conftantinople, les jours les plus longs font de 15 heures, et les jours les plus courts de 9 heures. à Paris, Londres, Ber- t.j. l. p. l.Jotit Uj. l.p. c.font lin de i6f h. de 7§ à Hambourg, Stettin, Danzick de 17 de 7 et plu». à Copenhague et Mof- cow de 17$ de 6% à Stockholm etUpfal de 18Î de 5! à Pétersbourg et To- bolsk de 19 de 5 à Archangel, et à Neu - Herrenhut fur les cô- tes de la Groenlande de 20 de 4 à Tornéa de 21$ de 2§- A Wasdoëhuus en Norwège, le jour dure fana interruption, depuis le 21 Mai jusqu'au 22 luillet. A Spitzberg le jour le plus long eft de 3£ mois. xxir. TABLE VOVR SERVIR À TROUVER LA FETE DE PA* QUES, POUR LE RESTE DU SIÈCLE ACTUEL. Annie!. Épactes. lettres Temps de Pâ* Dominic. ques. 1793 " 17... F 31 Mars* 1794 28 E 20 Avril. I795 9 D 15 Avril. 1796 21 CB 27 Mars. 1797 i A 16 Avril. 1798 ia C 8 Avril. 1799 24 F 24 Mars. 4 E 14 Avril. XXIII. TABLE DES RAPPORTS DE LA DÉPENSE EN VOYAGE, EN ANGLETERRE, EN FRANCE ET EN ITALIE. On fuppofe ici, cpae chaque pofte eft d'environ 14 milles d'Angleterre; 5 mille6 ou 2 lieues en France; et 9 milles en Italie; que l'on fait 60 milles par jour en Angleterre, 10 poftes en France, 5 polies en Italie. Le rapport des monnoies eft ici de 10 fols et demi fterling par livre de France, de 6 fols fterling par paoli, de 20 paoli par féquin. On paffe dans cette table un demi-écu par jour, d'argent à dépenfer, aux officiers ou domeftiques fans livrée, en Angleterre; 2 livres en France; 3 paolis enltalie: aux domeftique* de livrée, 1 fhelling 6 fols Angleterre; 35: fols en France; 3 paolis en Italie. Pour la dépenfe dans les auberges, on compte 3 liv. 10 fh. fterling en Angleterre; 2 louis en France; 4 féquins en Italie. Le tout eft réduit à un compte certain, par mille, par pofte et par jour. Les chiffres ordinaires font en monnoie d'Angleterre; les chiffres plus gros font en monnoie de France ou d'Italie, fous leurs colonnes refpectives. — Livres fterling, fhellings, fols, et décimales — Louis il'oi, livres, fols — Séquins, paoli, foldi. Ad pag. 196 - s pc! S -S-q « ts h w | Q S Jz; o sa. Q % cj W H ATCPrT.ftv.R_ FRANCE. italie. _/\__. --——-. 1 LE. mille, d. Sepientriokalï. 1 Meridiom ai,e. Chevaux, Postillons, etc. Par 1. f. Par mille an°-l 1. f- d. déc Par pofte. 1. f. d. déc. Par mille angl. 1. f. d. déc. I L { »ar pofte. d. déc Par mille angl. J. f. d. déc Par pofte. I. ' f. d. déc. i Cheval de chaife. 4 2 62 1 I1- 1 12 3 67 5i ». 9 iof- 2 67 2 4p. i Cheval de felle. 3 2 62 1 1 12 3 33 2 5i i. 6 r— — 2 1 5p- 6 i Poftillon. 2 10 — I1- 10 yo 2 1 Sp- 6 3 1 3> 6 i Palefrenier. —- 0 66 — ip- 6 0 66 i?- 6 Argent a dépenferd'un Oiïic. 0 42 1 —- 0 48 4 30 i5f- 0 48 4 30 Argent à dépenfer d'un Do-meftiqu,e en livrée. °'ô ii u 0 36 0 40 3 60 0 40 3 60 12'. Uarrone a 4 ctiev. en Angl. 6 en France et en Italie. Chai le à 2 chev. en Aj^lTet en Italie, et 5 en France. — 1 3 1 31 6 7_ 61 ior- 1 10 zechini. 1 16 lai >. 6 1 4 . . zechini. 1 12 4P: 8 3 31. 31 i5f- 1 — 9f 5 ni 6 57 4 o> 3 Chevaux de felle. 9 8 3 o1- 31- 10 7 i5ï T i3i . ; , ». 6 6 4 6 5Poftil. en Angl. 4 en France et en Ital. et le palefrenier. — — 81 -- 3 41. 6 — 8f — 6 8! — 6 i5p- 6 5 OlFiciers et 3 laquais, pour argent à dépenfer. -,1 *n — — 2T i1- *î 1 41 8 161 'v-' ' ». «1 *3 1 4P- i*I Auberges, 10 10 i iof 10} 8 i6p- Barrières, Bacs, Cafuels à 1 liv. fterl. par jour. 4 — t * 2 2l 1 Sî 4 5f 4 8p- Total par mille et par pofte. 6* 4 ol 9r louis d or. ï 3 SI- 6t. x 1 zechini. 5 T I If- 4 6* zechini. 4 2p- 1 Total par jour. J3 11. 3 11 11 l8, ni fl* \ 12 £5 10 10 5 ,3 20 iop* » 5f- XXIV. DESCRIPTION DE QUELQUES FETES NATIONALES; Fêtes des Taureaux en Efpagne. Lettre de M. de*** à M. de * *. Lia pailion effrénée du joueur le plus infenfé n'eft abfolument rien en comparaifon de celle des Efpag-nols, grands, petit6, femmes et enfans, pour les fêtes des taureaux. Quand on en donne dans une grande ville, tous les bourgs de vingt lieues et plus à la ronde y envoient leurs habitans. A Séville on compte plus de trente mille étrangers clans ces jours fameux. L'amphithéâtre peut contenir quarante mille fpectateurs ; la place conftruite eu cirque à la manière des Romains, y eft bâtie en pierre revêtue, foutenue par des centaines de colonnes de marbre. Le refte, faute d'argent, n*eft encore qu'en bois couvert de ba-nes de toile. Les ajjientos ou loges font en gradins? depuis le fol jusqu'au faite. Un mur de fix pieds joliment peint en bois, règne autour de la place et forme l'enceinte intérieure: de fept en fept pieds, il y a une ouverture feulement affez large pour donner paf-fage à un homme. C'cft-là que fe retirent ceux que N 3 Tant- l'animal furieux pourfuit. Rarement ufent-ils de cet avantage, d'autant mieux que chacune de ces petites portes eft occupée par des foldats de la garde; mais le long de ce léger rempart règne un appui de bois, fur lequel l'homme pourfuivi pofe un pied pour s'élancer de l'autre côté. Quelquefois le taureau s'acharne contre le bois et y fait d'aifez belles brèches ; d'autrefois il faute par-deil'us; mais le plus fouvent, il refte fur-pris d'avoir vu échapper et difparoitre fon ennemi; on lui lauTe d'ailleurs peu de temps pour fe reconnoi-tre. Un manteau, un mouchoir, un jchapeau qu'on, agite près de lui, un cri qu'il entend, le diftrait, et fur-le-champ il fe retourne et s'acharne toujours fur le premier objet qu'il rencontre. C'eft dans ce naturel de l'animal que confifte la forte de féçurité des mal-* heureux dévoués à ces exercices ; ils s'entendent fort bien, et fe feconrent entr'eux mille fois dans chaque courfe. Vous imaginez qu'un homme va être mis en pièces, le taureau femble le toucher de fes terribles armes; un morceau de linge, ou le cri de ceux qui fe trouvent autour de lui, le détourne vers ce nouvel objet de fa rage le plus fouvent impuifiante. Mais je m'égare; allons par ordre dans la defcription de ces. étranges fêtes. A Madrid et Cadiz, depuis pàques jusque vers la fin d'octobre, il y a régulièrement trois ou quatre courfes par mois, dans chacune desquelles on tue dix à douze taureaux. Elles font infiniment moins, brillantes que par - tout ailleurs. On y fupplée par des jeunes taureaux, des vaches et même des veaux un peu forts qu'on ne tue point, mais que l'on pique, et avec lesquels on va à capear; c'eft-à-dire que, qui veut f veut defcendre dans Farène, fe préfente à l'animal, et fe place devant lui avec fon manteau qu'il tient à deux mains et qu'il agite, pour exciter l'animai à fondre fur lui. L'art eft d'élever le manteau, enforte que l'animal paffe par - deiïbus,. fans toucher ni le capeadov ni fa cape. A Séville, les fêtes font beaucoup moins fréquentes; mais elles font généralement plus remarquables à raifon du goût des Andaloux ; encore plus animées par la rareté, la force, la taille et la férocité de taureaux fauvages nourris dans d'immenfes plaines, et qui n'ont jamais vu qu'un homme avant le grand jour, ou du moins la veille de leur facrifice. C'eft une gloire d'avoir nourri fur fa terre un taureau plus terrible qu'un autre; auifi conftate-t-on avec beaucoup de foin que tel taureau eft né et élevé dans tel pâturage appartenant k M. tel. La lifte imprimée fe vend le matin, et ii n'y a pas un amateur, qui ne l'ait k la main, pour favoir k chaque taureau qui entre, à qui l'on va avoir à faire. En effet, chaque taureau porte une marque diftinctive annoncée dans la lifte. La furintendance de ces fêtes appartient exdufi-rement k un corps compofé de vingt quatre gentilshommes, fous le titre de Maeftyatiza ; maeftrenfe ou maitrife, dont le prince des Afturies eft le premier compagnon né dans toutes les villes et po-TelTion* Espagnoles, Auil'i laiiTe-t-on k chaque fête une grande et belle loge vuide, où l'on voit fon fauteuil, fon portrait et deux fentmelles. A côté de cette loge font les Ajjientos de la Mneflranza, où font invitées les dames principales et tous les gens titrés. On commence N 4 p* par affermer la place : cette année, elle l'a été pour Iet quarte courfes au prix de cinquante-fix mille francs. Obfervez que la moitié des places ne fe paient guère plus de huit ou dix fols. La dlaefîranza fe charge de payer les Taureadores, les taureaux, les chevaux, etc. Le jour, le grand jour, le jour à jamais mémorable et tant déliré, enfin venu, dès les deux heures du matin, vingt mille hommes vont à deux lieues de la, au-devant des taureaux qui font amenés affez paifible-ment par dès boeufs quHls fuivent, et dont le nom propre eft Maquereaux, (nom qui ne falit pas même la bouche des femmes). Les Taureadores. fuivis chacun de leurs quatre ou fix Bandrilleros, et les Pioi-dores à cheval vont au-devant de peur d'accident. Beaucoup dAfecionados prennent la lance de Picado-reSy et vont s'exercer et faire éventrer leurs chevaux: ce qui ne manque jamais, par la malice de» Taureadores qui aimeraient bien mieux qu'on ne harcelât pas leurs bêtes avant le moment. Mille ou deux mille toifes avant la place, on élève des remparts ou balu-ftrades de bois, je veux dire de lon^s bàions attachés transverfalement à des pieux plantés de diftance en diftance, pour que le public les voie pafier à l'aife et fans risque ; mais la pafl'ion l'emporte, et tous fe mettent dans l'enceinte. Il eft rare qu'il n'arrive pas d'accident, comme vous pouvez aifément le penfer. Cependant ils font rarement graves, par l'adreife innée de tout Efpagnol en fait de taureaux. Plufieurs gens, même de la plus grande qualité, le pourraient difpu-ter aux plus célèbres taureadores. Dès que dix heures fonnent, les portes de l'enceinte s'ouvrent, et une garde de près de quatre cent hommes, dont cent à cheval, viennent dans la place, et après diverfes évolutions lutions et faluts à la loge du prince, à celle de la Mats-tranza, ils forment une ligne ou deux de tout le diamètre de la place, et s'avancant en ordre, ils chaffenr devant eux tousjfrliinjos (les élégans) qui y font depuis le-matin à lorgner les femmes des loges; chacun monte et fe-place» A un lignai, une nouvelle évolution fort agréable pofe en un inftant chaque fentineilc à fa place. La cavalerie va enfui te- chercher l'Algua-zil-major, qui vient en pompe faluer l'effigie du prince, les vingt -quatre, et demander la clef du torrit que t'Hermano-major, le chef de vingt-quatre, qui change de deux en deux ans, lui jette. . Le torril eft une enceinte fous les loges en face de celle du prince, où les taureaux font enfermés chacun dans une cellule dont la porte eft une herfe. Viennent enfuite, pour faire leurs révérences, les Taureadores ou Matador es, ceux qui tuent, fuivis chacun d'au moins quatre Ban-drilleros, ceux qui placent les dards fur le col du taureau, tout cela habillé très-élégamment, à peu près dans le goût de nos coureurs, ou plutôt comme Figaro dans le barbier de Séville. Ils font fuivis de trois Vicadores à cheval. Ceux - ci font d'excellens écuyers : ils font armés d'une très - longue lance de bois, dont le bout eft garni d'une pointe triangulaire de fer de trois à quatre pouces très-aiguë; mais avec un bourrelet à quatre ou cinq pouces de l'extrémité, de peur que le taureau ne s'enfile lui même de part en part ; ce qui quelquefois arrive par la violence du choc et la force incroyable du bras du piqueur. Leur révérence faite, viennent pour la même cérémonie les conducteurs des mules enharnachées, qui doivent enlever le taureau de la place après fa mort. l'ôubliois de vous dire, que dans une chapelle attenante à la place, il N 5 y a y a uu prêtre avec les faintes huiles, l'euchariftie etcY je ne fais pas s'il y a des chirurgiens. De Taureador qni meurt fur la place eft excommunié. A Madrid-, excepté quand le roi y vient, il y 4Qpie autre cérémonie bien infâme à mon fens. On dit qu'elle a été in-difpenlable dans le principe, tant la fureur des grands et du peuple étoit portée a l'excès, pour fe jeter au milieu de la place, et y faire le métier de matador. Le bourreau vient fur un âne, fait le tour de cette place, et lit un édit qui condamne à deux cents coups de fouets, et à trois tours dans la place fur l'àne, la tète tournée du coté de la queue de l'animal, ceux, qui pendant la courfe defcendront dans l'arène. Tous ces préliminaires achevés, la mufique fe fait entendre; les Taureadores fe promènent de coté et d'autre ; les trois Picadores à cheval fe placent l'un à quatre ou cinq pieds de l'endroit d'où doit fortir le taureau, un autre derrière celui-ci, le long de la petite barrière ou mur de bois qui forme l'enceinte. Le gardien du- torril a les yeux fixés fur la loge de la. Maefiranza, et au fignal du mouchoir de ITIcrmano-major, la herfe fe levé, on voit fortir un taureau furieux de s'être vu renfermé, et harcelé par mille pi-quures qu'on lui fait à travers les grilles de fa cage. Le premier objet qui fe. préfente eft le picador qui l'attend de pied ferme et lui préfente fa lance (garrocha); ce taureau fe précipite, et malheur au cheval, et fouvent au (ginete) cavalier, s'il n'eft pas repouffé par la lance; le taureau arrêté par cette pointe qui lui fait une plaie douloureufe, fe jette fur le fécond qui le reçoit de même.. Il court au troifieme qui l'attend et le répoufle comme les deux premiers. Pendant cet in ter- intervalle, chaque piqueur court à toute bride fe ranger derrière celui qui n'a pas encore piqué ; ils fe fuc-cèdent ainii et font le tour de la place. Un taureau reçoit ainh fouvent cent piquures, avant qu'un nouveau fignal faire retirer les picadores, et ordonne aux Bandrilleros de commencer leurs jeux. Ces jeux font affreux. Vous jugez de la colère du taureau. C'eft dans ce moment où il mugit, où il écume, où il bondit au milieu de la place, que chacun des Bandrilleros, à l'envi l'un, de l'autre, vient lui planter, et non pas lui lancer, fur le col, bien entre l'efpace des deux cornes, et toujours en face de l'animal, deux Bandrillos ou bàlons de dix pouces de long, ornés de banderolles: puis ils courent en chercher deux autres. Ces bâtons font armés d'un bout de fer tranchant et fermé en hameçon, de façon qu'il refte fiché dans le col de l'animal, qui y quand il en a fur le col une vingtaine, eft alors dans un accès de rage, au - deffus même de toute exagération.. UHermano m major fécoue fon mouchoir, les Bandrilleros s'éloignent, et vient le Matador à pied, tranquille, une épée de quatre pieds à la main droite et dans l'autre un morceau d'étoffe. A fon cri le taureau s'arrête, ou fe retourne devant lui;, le Matador avance, agite fon drapeau; le taureau s'élance, et dans ce moment même reçoit le coup mortel. Obfervez que ce coup eft porté directement en face du terrible animal; il faut que la main et le bras entier du matador foit placé entre les deux cornes. Juçcz à quelle diftance en eft le corps du combattant ! Pour que le coup foit bien porté, il faut qu'il tranche la féconde vertèbre. L'animal tombe fans vie; le matador falue l'ailèmblée, vientenfuite faire faire la même cérémonie au pauvre dupe, à qui il a dédié la mort de fon adverfaire, et en reçoit de l'argent que le peuple compte très - fbigneufemont, en voyant combien de fois fon idole fe baille pour ramalfer les piaftres; et fi- le nombre ne lui paroi t pas fufBfanty fes cris et fes huées le vengent. Dès que le taureau eft abattu, les mules entrent, le tirent hors de la place, et dans l'inftant même il en paroit un autre. U n'y a pas d'entre - acte. Chaque taureau fournit de douze à quinze minutes de combat. Le dernier taureau, à chaque courfe et partout, excepté à Cadiz depuis un an, eft abandonné aux amateurs. Dès que ce moment décidé eft arrive, vouj voyez les gradins et les loges fe dégarnir, et la place pleine comme le parterre à la comédie. C'eft au milieu de cette foule qu'on lâche le dernier taureau. Cependant les accidens font rares: on laiffe vivre peu de temps ce dernier taureau-; mais en fix ou huit mi* mîtes combien de coups de corne un tel animal ne» peut-il pas diftribuer? Dès qu'il eft tué, il n'y a pas un des fpectateurs qui ne fe jette deffus pour pouvoh^ lui donner un coup de fon poignard. Voilà une esquifle très - informe de ces jeux barbares, qui le feroient peu fi tout fe paflbit toujours préeifément comme je viens cle vous le raconter ; mais vous penfez bien qu'il y a des événemens. Tous les coups du picador ne font pas tellement bien appliqués à l'épaule du taureau ; tous les chevaux ne reçoivent pas fi tranquillement le choc, que la fcène ne varie; il en eft de même des Bandrilleros et des Matadores„ . D'ailleurs il eft des taureaux plus fins que les autres; ils Aïs évitent la lance ou la br.'fem; alors le cheval fuit ventre à terre; mais le taureau le devance, et fouvent l'enlève fur les cornes et le jette à dix pas avec le cavalier; il n'y a pas de courfe où cela n'arrive dix à vingt fois. Ce qu'il y a de plus cruel et réellement île plus intérelfant, c'eft le courage et l'obéifTance de ces malheureux chevaux. J'en ai vu, non pas un, mais cent, les inteftins hors du ventre, les foulant aux pieds, retourner contre le taureau, recevoir de nouvelles blef-fures, et ne quitter la place qu'en mourant: tel che-; val a 'gros comme la tête de fes inteftins à jour, et combat encore trois ou quatre taureaux avant demou7 rir. Le cheval mort, on en amène un autre; et ainft de fuite. Quelques taureaux fuient les chevaux et cherchent les hommes ; ce font les vieux et les plus à craindre: auifi «eux-là excitent-ils davantage la joie de l'amphithéâtre; alors Matadores, Bandrilleros, Torre-ros, tous le fuivent, le harcèlent, lui jettent leurs manteaux, leurs chapeaux, vont à capear pour le fatiguer et l'épuifer en efforts inutiles. D'autres mous, un fur cent, font lâches, il n'y a pas moyen de tuer ceux-là; ils font indignes de mourir de la main fa-meufe d'un Pepè-lllo. On lui lâche trois dogues, qui dans cinq minutes le terraffent en le faihilant aux oreilles, et un valet de mon cher ami Pepe, vient et; lui perce le ventre. Souvent le taureau s'acharne après un homme; mais ils ont des moyens (quelquefois in-fuftifans) de lui échapper; mie mante, un mouchoir, un chapeau qu'on lui jette, un cri qu'il entend à fes oreilles, car H ne faut pas être plus loin de lui que de Ja diftance du bras, le détourne. Faurois du vous dire dire que fous peine d'une honte ineffaçable, on ne peut jamais et. dans aucun cas blelTer ni même toucher le taureau qu'en face de fa tète, et jamais le contraire n'arrive qu'aux taureaux abandonnés aux chiens. On diverfifie aulTi la fêté par quelques pantalonnades ; des hommes habillés en femme avec leurs Ma-jos qui leur donnent le bras, prennent le chocolat au milieu de la place. Le taureau vient, enlève table, chaifes et déjeûneurs; quelques-uns ne font que des outres pleines de vent, avec un poids au pied comme Ces petits foldats qui amufent les enfans ; le taureau a beau les enlever, ils retombent toujours fur leurs pieds, et comme leur mouvement eft continuel, il s'acharne après ces mannequins au grand plaifir des autres mannequins qui gamhTent l'amphithéâtre. On pofe auffi un poteau au milieu de la place ; on y enchaîne uu fmge ; le taureau vient, frappe le poteau ; le fmge dont la chaine a une certaine longueur, lui faute fur le corps, et les autres de rire. D'autrefois, on fait entrer un char triomphal chargé de figures grotesques, trainé par un mauvais cheval: le taureau tue le cheval, met la voiture en morceaux, et les figures fe fauvent comme elles peuvent. Ce que je ne conçois pas, c'eft que ces gens-là et les picadores fur-tout, qui font ces chûtes fréquentes et réellement épouvantables, fe relèvent comme fi de rien n'étoit» reprennent leur même cheval, et retournent au taureau avant même d'avoir remis le pied dans leur étrier, et cela fouvent après que le taureau s'eft acharné fur le corps du cheval, fous lequel ils fe font trouvés, fans quoi le taureau leur eût ouvert mille fois le ventre. Mais, comme je vous l'ai dit, les grands accidens font rares. Wres. Cependant il y a peu de fameux matadores qui n'ait fini fes jours au milieu de la place. Mon ami Pepè m'a montré fon corps ; il eft impoiTible, je n'exagère point, de pofer trois doigrs fur fon ventre, fon eftomac et fa poitrine, fans y trouver une cicatrice. Je lui ai parlé du danger de fon métier. Sa réponfe m'a plue beaucoup; il en eft convenu. II m'a dit qu'il étoit honnête homme et bon chrétien; qu'il avoit acheté une vigne et des rentes à fon père, et que puis ce temps'là il ne craignoit plus rien; qu'au furplus fa pairion pour fon métier étoit telle, qu'il vefuferoit les richeifes et le rang de duc d'Albe, plutôt que d'y renoncer. On m'a dit que tous penfent de même, et je le crois fans peine. Mon ami m'a déterré clans la place, et n'a pas manqué de me dédier plufieurs taureaux, mais feulement par honneur; il n'eft pas revenu faire le fécond falamalec, qui eft celui du quart - d'heure de Rabelais. La dépenfe d'un jour de combats des taureaux monte à environ 336 liv. fterling 7 fhellings, favoir: Salaire des alguazils et autres perfonnes 2*} T. 15" m> Deux matadores de premier rang 30 - — - Deux de fécond rang 14 - — • g Bandrilleros 24 - — - 2 Picadores 27 ~ — - Mulets et autres menus frais 18 " 12 • 18 taureaux, à 8 1. par taureau 144 - "—..«• Environ 17 chevaux morts fur la place 51 - — - 336 1. 7 fli. Rr- Recette. Prix des places, et ce que l'on tire de la vente des rafraichilfè-nients 60? 1» 13*- fh> Peaux et cîiair des 18 taureaux 70 - 4 - Peaux des 17 chevaux 6 - 14*- - 682 1.1t. 13 fh. 2> Jeux de la ci-devant Provence. Vous feriez étonné, des rapports frappans de l'ancienne gymnaftique, et des utiles exercices qui déploient ici l'adreiïe et l'agilité de notre jeunelTe. Auffi la fanté de nos villageois eft-elle plus robufte, leur gaité plus franche, plus intime, plus vive : ici la con-feience de leurs forces, affermie par des victoires, femble doubler leur courageufe énergie. Je crois voir ces* Francs dont-vous êtes iffus, et ces Gaulois belliqueux dont Sidoine dit quelque part: Ils font Ji adroits qu'ils ne manquent jamais le but, fi agiles qttils devancent leurs javelots, Ji braves qu'ils auraient perdu la vie avant le courage. Les jeux publics, n'en doutez pas, les tournois, la joute, le pugilat, formoient la ner-veufe foupleffe, et la force incroyable de ces corps de fer: ils formoient ces'caractères mâles, ces héros intrépides et généreux, dont de foibles defeendans, abâtardis par la molette, et par nos jeux fédentaires, de-vroient rougir de porter les grands npm». Des Des charmes de l'honneur nos ancêtres épris, couroient de la valeur fe difputer le prix : ■du trefl'et, du lotto, les tournois pacifiques ou de petits peupliers d'Italie, papillonnent aux yeux de l'oifeau, qui croyant pourfuivre fa route, et fuir les chaffeurs, donne dans le piège, et s'y débat vainement. On arrive, on détend la téfe, et la main détache avec précaution les malheureufes victimes y jolies créatures, qui deux heures après reparoîtront à table fous la forme la plus hideufe et la plus révoltante. Après cette opération on remonte le filet, et il demeure ainfi tendu et déployé tout le jour lorsqu'il ne fait ni vent ni pluie. Ces fortes de filets fe travaillent à Marfeille. L'on m'a dit que les fimples coûtoient environ deux cents francs; mais les triples valent jusqu'à vingt louis. Ces derniers forment un arrêt circulaire d'où rien ne peut s'échapper ; mais ils font d'un entretien fort dispendieux: il faut les garantir du mauvais temps, et fur-tout des grands vents, les faire reteindre lorsqu'ils blanchifTent; les tendre, les détendre ^vec beaucoup, d'atten- d'attention. Cependant, malgré ces foins et cette dépenfe, les Provençaux, naturellement ennemis des uns et de l'autre, confervent le plus grand attachement à leurs filets. Les amateurs en ont deux et jusqu'à trois; ce qui garnit leurs tables de bvochettes délicates, et dont l'hiftoire eft toujours contée avec toutes fes circonftances par les enfans de la maifon. Il eft encore une autre efpèce de chaife très-en ufage dans le terroir de Marfeille. Les jeunes gens éiabliffent près de leurs bajlides, un pofte (ou cabane), couvert de ramées. Les arbres des environs rares et furmontés de branches mortes, qu'on y adopte, imitent les oifeaux, qu'attirent incelTamment d'innombrables appeaux, et des fiflets, rivaux de la nature elle-même. On peut compter, au moins, quatre mille polies, dans ce qu'on appelle le Tarradou, c'eft -à-dire, dans un pourtour d'environ quinze lieues, couvert de quinze mille habitations, qu'on appelle Bajlides y et divifé en dix-fept ou dix-huit paroiffes. Or, chaque chaffeur, lifflant et tiraillant foir et matin, tue à peu près douze pièces, ce qui, de compte fait, détruit plufieurs quintaux d'oifillons par femaines. Feu ai calculé la fuppuiation, et je ne la fupprime ici, que parce qu'elle paroitroit exagérée; elle eft pourtant cavée au moins fort poifible, et je n'y fais entrer, ni la perdrix, ni la bccaile, ni le ramier; enfin, ni lapins, ni lièvres. D'où peut donc venir, en Provence, cette incroyable abondance d'oifeaux, qui fait que plus on en tue et plus il s'en préfente! apparemment les côtes maritimes méridionales, font le rendez-vous commun 0 5 de Ht XK1Y. DESCRIPTION DE QUELQUES de ces efpeces; peut-être nos fruits, nos figues fur-tout, attirent et retiennent les mères; peut-être auffi ces mères y font plus fécondes et moins troublées dans nos montagnes. Quoi qu'il en foit, voilà la fource d'un des plus vifs plaifirs de nos Provençaux : j'ajoute que ces captures font une reffoùrce toujours préfente à la campagne, et que les mets font d'une fineile ex-quife. La feule chofe qui me répugne dans eet exercice, je le'répète, c'eft que les femmes et les en Tans en raffolent. Je ne fçàirrdis me faire à voir ces mains-là faifir et étouffer un chardonneret, le plus intéreflànt de nos petits oifeaux, ou de jeunes roffignols, délices du printemps et des âmes fenfibles. Quel féroce plaifir peut trouver une femme à tuer ces pauvres petits êtres, créés pour animer et embellir nos bocages et nos vergers? Sexe aimé, fexe aimable, à qui la foî-bleffe fert d'ornement,' et dont l'empire eft fondé fur la douceur! croyez - m'en, la fage nature ne vous a pas Créé pour détruire. Il eft vrai qu'avant Yàuio, ou Yautillo dafe, on fait toujours un touchant éloge du captif: on vante les vives couleurs dont il eft peint, la forme fvelte de fon corfage, la mélodie de fes chants. On le flatte, on le plaint, on le baife, et l'on finit par le lancer contre terre avec roideur, pour lui éviter les tourmens de l'agonie. Qu'une femme me paroit laide après un tel. meurtre! et que Lesbie, careffant fon moineau chéri, lui faifant faire les échelettes fur fes jolis doigts, lui préfentant un bonbon dans fes lèvres de rofe, en pré-fence de Catulle; que Lesbie, défolée de fa perte, et pieu- FETES EJA.TIONALES. ai* pleurant à chaudes larmes (fiendo turgiduli rubent oçelli), la mort, l'aifreufe mort de cet infortuné paf-fereau, me paroit bien plus aimable, et bien plus in-téreifante que la chaiferelle Diane, ou Marpalice, courant les bois avec fes nymphes retrouiîées, pour relancer des biches, dépecer des fangliers, et dévorer leurs membres rôtis, au .bruit des chiens aboyans, et des fanfares retentiffantes.' 3. C a r n a val à Rome. Les principaux attributs de ce temps privilégié, font les mascarades et les courfes de chevaux. Elles commencent ici l'avant-dernier famedi de carnaval, et fe font tous les jours qui précèdent le carême, excepté les dimanches, les fêtes et le vendredi ; de manière qu'il refte huit à neuf jours confacrés à ces divertiffe-ments. Le fon de la cloche du capitule en donne le fignal à vingt Jieures d'Italie, qui, dans cette faifon, font à-peu-près deux heures du foir. AulTi-tôt on voit les masques parollre dans les rues et fe porter en foule dans celle du cours, qui ne tarde pas à fe remplir de perfonnes à pied et en caroffes, la plupart masquées et les autres fans masques. Les mascarades les plus ordinaires, font celles de polichinelle, dont l'habillement confifte dans un large fac et des culottes longues de toile écrue avec une petite bordure rouge. Ceux qui le prennent, affectent l'idiome groffier des Napolitains. D'autres, en grand nombre, fe couvrent auffi de aie» XXIV- DESCRIPTION^DE QUELQUES de longs manteaux de foie noire avec des tours de ga« ze, ou de quelqu'autres étoffes transparentes par-deffus , qui leur retombent de la longueur d'un pied fur les épaules et les bras. Cette efpèce d'ornement, qu* on appelle Bahute, donne fon nom à ce traveftiffe-ment, qui eft plus diftingué que les autres, et qui eft commun aux deux fexes, avec la différence que le» femmes ne portent que le demi-masque noir et le» hommes un masque blanc entier. On voit auffi de prétendus quakers, qui font vêtus comme on Té toit l'autre fiècle ; ils portent des masques ridicules ou hideux comme' les polichinelles, font armés de large* lorgnettes de carton, affectent une démarche roide et fautillante, et aillent au lieu de parler. Quant aux arlequins ils paifent de mode, et deviennent plus rares d'année en année. Les grandes mascarades le deviennent encore davantage. Je ne parlerai point des autres mascarades qui n'ont rien de particulier, telle» que celles de pauvres, de malades, de docteurs, d'à* ftrologues, etc.. Deux heures avant la nuit,, le fénateur, efcorté de fes gardes, traverfe gravement le cours dans un grand caroffe antique et doré, fuivi de huit à neuf autres de forme auffi pelante que furannée et de couleur noire, qui font trahies par de mauvais chevaux et remplis des officiers du capitule. On porte auffi, élevée fur des piques, les prix de la courfe, qui confident en morceaux d'étoffes d'or et d'argent de deux ou troi» aunes. Cependant les masques font toutes fortes de folies : une des plus désagréables pour les pallàns, ce font les dragées de plâtre qu'ils jettent à poignées» Elles font quelque fois affez groffee et affez pelantes pour pour rompre les glaces des voitures : quelques-uns mêmes y font mettre du plomb pour mieux exercer leurs vengeances particulières. On voit quelquefois entr' eux de ces combats opiniâtres qui ne fe terminent que faute de munitions. Malheur à leurs voiiins! car ils »'en refl'entent malgré eux. Une demi-heure avant la nuit, la garde fait ranger les caroiles des deux côtés de la rue: les piétons occupent les intervalles qui reftent entr'eux, ou prennent place, en payant, fur les trotoirs et fur les échafauds qui font dreffés en grand nombre. On attend avec impatience le fignal de la courfe; on le donne, le câble tombe et les courfiers fougueux, nommés barberi, s'élancent, fans guide, la tète ornée de rubans et le dos de feuilles fubtiles de cuivre dont le fon aigu les excite de plus en plus. Ils font partis de la place du peuple, et ils terminent au palais de Venife, une courfe d'environ un quart ou un tiers de lieue. Mais le peu d'efpace vuide gui refte pour eux en plufieurs endroits de la rue, et qui fuffit à peine à deux pour courir de front, fait que les premiers confervent toujours leur avantage, et que les derniers, aveuglés par l'ardeur, vont fouvent fe précipiter contre les roues et les effieux des voitures qui leur ferment le pafTage; d'autres, défefpérant de la victoire, rebroufTent chemin, etrenverfent et foulent aux pieds ceux qu'ils rencontrent fur leur route. La foirée des Mocolotti, eft ainfi nommée à caufe du grand nombre de petites bougies allumées, que portent beaucoup de gens à l'entrée de la nuit du mardi gras. Ils fe réimiffent en foule auprès du palais Rufpnli, en Criant': Sia amazzato chi non perta il Mocolotto: foit iuè quiconque ne porte point point de bougies. Ceux qui n'en ont point leur réport* dent à l'inverfe et au pied de la lettre. Cette farce tu-xnultueufe occafionne des rixes très-graves et très-fà-cheufes, lorsque malicieufement ou par mégarde, on met le feu aux cheveux ou aux habits de quelqu'un. Du relie le milieu du cours où fe palTe cette fcène, eft d'autant mieux illuminé, que presque toutes les fenêtres font aufïi garnies de bougies, Les bals publics et masqués font ordinairement au nombre de quatre. Ils fe font les derniers jours de carnaval dans la falle à'Aliberti, qui elt la plus grande de Rome, commencent après minuit et durent jusqu' au jour. Celui du dimanche gras eft le plus nombreux , et on n'exagère pas en difant qu'il s'y trouve de quatre à cinq mille perfonnes ; auffî pour l'ordinaire la lalle et les loges font - elles fi pleines, qu'on ne peut ni trouver place dans les unes ni fe promener dans l'autre, fans être preifé et coudoyé de toutes parts. Quant aux danfeurs. ils font tellement referrés, qu'ils ne peuvent former des figures régulières, et faire briller leurs talents : car la danfe eft cultivée ici avec fuc-cès depuis quelques années, fur-tout parles femmes, dont l'air, quoiqu'un peu majeftueux, n'eft pas ennemi des grâces et de la volupté. Les mascarades font à peu près les mêmes qu'au cours; mais celle du grand manteau noir domine fur-tout parmi les hommes. Il eft heureux que cette mode lugubre, n'ait pas prévalu chez la plupart des femmes qui étalent à l'envi toute l'élégance de leur toilette : ainfi que les hommes, elles ne gardent presque jamais leur masque, à moins d'y être forcées par des raifons particulières. Les amateurs feroient bien à plaindre fans cela, et le bal per. droit droit beaucoup de fon prix. On referve auprès, deux petites falles pour le jeu, dont la palfion, quelque force qu'elle ait ici, eft divertie alors par d'autres plai-fns, et réprimée fans doute par la trop grande publicité. L'illumination eft de la plus grande beauté: outre le grand nombre de luftres fymmétriquement distribués dans toute la falle, les loges font garnies d'une quantité prodigieufe de plaques avec des bougies dont la lumière. réfléchie par des glaces, éblouit d'abord, et finit par enchanter la vue. La Regata Vénitienne. Cette inclination à faire ufage de la force phyfique, à l'exercer dans des joutes, des jeux, des combats, à regarder toute forte de victoire fur fon pareil comme le comble de la gloire, ce fentiment naturel contenu, dirigé par les chefs, a fait imaginer e£ Italie les fpectacles populaires propres à y donner l'effort. Les petites républiques de Florence, de Sienne, de Pile, de Bologne, en eurent de très fréquens, et des périodiques. C'étoit à de certaines fêtes de Notre-Dame, et des Saints, patrons de la ville; aux occafions des grands événements politiques; quelquefois pour célébrer les Bacchanales d'hiver. Il n'y a pas même longteins, qu'on a fupprimé les batailles fur le pont d'Amo; notre fiècle eft trop policé pour ne pas être rebuté de ces exercices femi-barbai es, qui floriffoient dans les fiècles, où l'on étoit mal aflis, mal logé, beaucoup coup plus endurci, et dispofé à prendre les armes d'un moment à l'autre, et à embraffer ou les querelles d'un parti intérieur, ou la caufe de l'état contre un ennemi du dehors. Un refte peut-être unique de ces anciennes coutumes en Italie fe voit encore à Vénife. Cette ville, fi juftement célèbre par les faftes glorieux de fon hi-ftoire, par la date la plus ancienne d'aucun état actuel républicain, eft auffi fingulière par fa conftruction, qu'à plufieurs autres égards, qui y tiennent. U y a dans les moeurs de fon peuple des nuances, qui rappellent au fouvenir de l'obfervateur fon origine guerrière et romanesque, fes progrès héroïques, fes relations avec la Grèce, et Fefprit des anciens beaux tems, qui l'ont vue fleurir. Le corps nombreux et très - remarquable des gondoliers eft furtout prêt à ces réflexions, et il en occafionne de fort intéreffantes. On fait que la gondole eft un petit bateau, d'une conftruction imaginée et adoptée par une longue expérience uniquement pour les lagunes Vénitiennes, qui font le loi au uiilifu duquel eft bâtie cette ville grande et magnifique, et qui l'entourent à plufieurs milles de diftance de la terre-ferme. C'eft la voiture publique et particulière, c'eft le fiacre, la remife de toute autre grande capitale: elle fe diverfifie de même en plufieurs formes et ufages, elle change de nom et d'afpect; mais le nom générique de gondoliers indique toute efpèce d'hommes qui manie la rame dans la ville de Venife. Cette partie très - confidérable du peuple jouit depuis des fiècles de la réputation la plus avantageufe. Ils font renommés par leurs tailles robuftes et bien prifes, par leur adreffe, par la gaieté de l'humeur, par la prompti- promptitude de l'efprit dans les reparties fines et in-génieufes, et furtout par leur difcrétion, et leur attachement envers les maîtres particuliers qu'ils fervent, et leur dévouement pour le corps des patriciens, les maîtres de l'état. Je penfe que leur métier, en les tenant dans un exercice continuel d'un mouvement, général, forme leur corps, et leur procure une fanté robufte, d'où s'enfuivent la bonne humeur, la vivacité, et toute difpofition heureufe de l'ame. Je crois de même, que leur attachement, leur fidélité envers les maîtres, et leur dévouement très -affectueux envers les chefs de la patrie, ne tiennent pas feulement aux bons traitemens qu'ils reçoivent des uns et des autres (car le peuple Vénitien eft le plus doucement gouverné, et abfolument le moins foulé qu'il y ait: et le gondolier eft un domeftique des mieux payés, un ouvrier à qui fon travail procure une vie aifée ) mais je crois auffi, que' les lenti-mens tiennent à fon état de gondolier Vénitien, qui en cette qualité ne connoit d'autre élément que fes lagunes, d'autre reffource que fa rame et fa barque, et ne fauroit fubfifter ailleurs, qu'en ceffant d'être gondolier, ce qui ne lui eft pas poffible. L'efprit de l'ancienne émulation Grecque règne encore parmi ces braves gens. Dès que la bonne fai-lon leur permet dans les heures de liberté, de parcourir les canaux, et les vaftes plaines des environs, perches fur les pointes de leurs barques ils fe défient les uns les autres à des courfes, ils fe propofent de Oiiide de» Voyaf. l'art. II. ^ petits petits pri* (ce n'eft fouvent qu'une guenille en forme de drapeau, une branche verte) et déployent la plus grande ardeur à les obtenir. À peine le petit, peuple des quais, et les autres bateaux errans prévoient, ou a'apperçoivent d'un défi, ils courent après, on s'attroupe fur le rivage, on s'entaffe aux fenêtres, ôn prend parti, et c'eft une fête imprévue, très-animée. Quelquefois fi le feigneur habitant du palais fomptu-eux, ou l'étranger curieux fur le balcon de fon auberge en montrent la plus petite envie, on arrange le plus joyeufement du monde une courfe plus folem-nelle: alors les tambours s'en mêlent, les tambourins des femmes dans les bateaux fe joignent aux chan-fons, on crée des juges, on nomme les parrains, on rappelle enfin, fans le favoir, presque toutes les circon-fraaces intéreilàntes de l'ancien âge des jeux publics. Mais le fpectacle qui a un véritable droit à l'émotion du coeur, et à l'admiration de l'efprit, c'eft: la grande regala, commandée et dirigée par des chefs, au nom du gouvernement. Llle a lieu aux occafions des vifites, que les princes étrangers, et les fouve-rains font à Vénife, fur-tout depuis qu'en fuivant l'exemple du premier fouverain de l'Europe, ils voyagent, comme les autres mortels, et aiment à voir le« objets de près. Il eft difficile de donner une idée jufte de l'ardeur que l'annonce d'une regata répand clans toutes les clalfes des habitans de Vénife. Fiers du privilège ex-clufif de donner un fpectacle unique par les circon-ftances du local merveilleux de leur ville, on s'en entretient, on fe prépare longtems d'avance à y contribuer, Ibuer, et en jouir. Mille intérêts fe forment et augmentent chaque jour les partis en faveur des différens athlètes connus; les protections des jeunes feigneurs, pour les-gondoliers à leur fervice; ledéfir de la gloire, et des récompenses dans les afpirans ; et au milieu de tout cela rinduftrie nationale ingénieufe, qui fe réveille de fa pareffe habituelle, pour tirer parti de cet état d'échauffement; tout donne aux nombreux habitans de cette ville, vifs et animés naturellement, un furcroît d'agitation, qui .en fait pour lors un féjour enchanteur aux yeux du philofophe et des étrangers. •AulTi accourent-ils des environs en foule, et les voyageurs fe trouvent-ils volontiers à ce rendez-vous de la joie et du plaifir. j Quoiqu'il foit permis à tout homme d'aller in-fcrire fon nom dans la lifte des combattans, jusqu'à ceque le nombre fixé foit rempli, il eft bon de remarquer une chofe, qui a du rapport auffi aux anciens tems: l'état de gondolier parmi le peuple eft fort confédéré, et cela eft naturel, parce que c'elt l'état primitif de tout habitant de ce pays, à peu près comme l'état d'agriculture devroit l'être, et ne l'eft point, parmi les peuples polices. Mais outre cette confidération générale, il y a parmi eux des familles véritablement diftinguées et refpectées de leurs pareils, dont l'ancienneté eft reconnue, et qui, par une généalogie d'hommes vertueux, habiles dans leur métier, glorieux par des prix remportés, forment le corps de la nobleffe gondolière, qui vaut au fond fouvent mieux qu'autre nobleffe manquée, quand celle - ci ne tient qu'aux ancêtres et à la richeife. On porte la confidération pour ces familles, au point que, dans les difputes ii fré- P 2 quen quenies parmi les gondoliers en marche, on entend quelquefois ceffer la querelle tout d'un coup par la iimple interpofition d'un troifieme perfonnage, qui eft de cette efpèce révérée. On reconnoit parmi eux la méfalliance, et on tache de prendre et donner réciproquement les femmes dans les familles du même rang. Mais remarquons ici avec plaifir, que ces diftinctions n'entrainent point l'inégalité des conditions, et l'op-preffion de l'inférieur, parce qu'elles ne tiennent heu-reufement. qu'à des opinions louable6 et vertueufes: c'eft l'inégalité ries fortunes qui outrage la nature, et fouvent la vertu. Ordinairement les combattans. aux grandes Tu gâtes font tirés de ces familles en réputation. Dès qu ils fe deftinent à cet exploit, ils s'y préparent quelques femaines d'avance par un exercice journalier, fort af-Xidu et fatiguant. S'ils font en fervice, les maîtres pendant tout ce tems non - feulement les biffent en liberté, mais ils augmentent leurs gages. Je ne fais ii cela veut dire qu'ils les regardent comme des per-fonnages confacrés à l'honneur de la nation, et chargés de Pilluftrer à leur façon. d », Le grand jour arrive enfin: les parens s'affem-blent; ils encouragent le héros, en lui rappellant les faites de la famille : les femmes lui préfentent la rame, en lui difant d'un ton épique, de fe fouvenir qu'il eft le fils et le gendre d'hommes fameux, dont il va fùrement fuivre les traces ; à peu près comme ces femmes Spartanes, qui préfentoient le bouclier à leurs fils, en leur difant de revenir ou avec ou deffus. La religion pratiquée à la manière de ce peuple, entre pour pour beaucoup dans les préparatifs de cette entreprife. On fait dire des meifes, on fait des voeux à quelque églife de prédilection, et l'on arme le bateau du jouteur par les images des faints les plus en vogue. Les forciers ne font pas oubliés dans cette occafion ; et j'ai entendu moi-même dire à un gondolier perdant, que quelqu'un de fes antagonistes avoit pratiqué des maléfices contre luicar fans cela il auroit été impoffible qu'il eut été vaincu dans la courfe. J'ai applaudi a cette fuppofition, parce qu'elle ne décourageoit point ce pauvre garçon, et qu'il montroit par là une opinion de lui-même, qui auroit pu lui être favorable une autre fois.. La courfe eft d'environ quatre milles : les bateaux partent d'un certain endroit, enfilent le grand canal tortueux, qui fépare en deux la ville, tournent autour d'un piquet, et revenant fur leurs pas, vont atteindre le but qui eft pofé à l'angle le plus aigu du grand canal, pour que le point de vue foit plus étendu , et puiife être pris presqu'en face de tous les deux côtés. — Selon le nombre des concurrens on fait le même jour plufieurs courfes fur plufieurs différentes efpeces de bateaux; mais cela revient toujours aux deux genres principaux, qui font la courfe à une rame et la courfe à deux. Les prix propofés font quatre; indiqués par quatre drapeaux de différentes couleurs, et dont l'ordre marque les différentes valeurs. Ce drapeau, ce monument public et glorieux, eft le prix auquel ils afpirent fur-tout: mais le gouvernement ajoute toujours à chaque drapeau, félon fon rang, une fomme honnête d'argent; et les vainqueurs, outre cela, après le moment de la victoire, font entourés du P 3 plu» plus beau monde, qui les félicite et leur fait dés pré-fens : après quoi, leur honorable dépouille à la main, ils vont recueillir les applandifJemens des fpectateurs tout le long du canal, et ajoutent le produit à la gloire. Ce grand canal, toujours frappant par la fingula-rite et la beauté des batimens qui le-bordent, eft à ces occafions, on pounoit dire tapiffé d'une foule innombrable de fpectateurs fur toutes fortes de barques, bateaux , et gondoles : on ne voit pas l'élément fur lequel on gliile; le bruit des rames, l'agitation des bras et des corps en l'air, et dans un mouvement perpétuel, indiquent qu'on eft Fur l'eau. A de certaines diftances on élève, aux deux bords du canal, de petits amphithéâtres et des échafFauds, où l'on place des bandes d'inftrumens, dont le bruit harmonieux domine de tems et tems fur le bourdonnement d'un peuple ventier. Déjà aux derniers jours avant celui de la courfe, on voit paroitre fur le grand canal les bateaux de fête et de divertiffement. C'eft la jeune nobleffe,. e'eft le bourgeois, l'artifan aifé, qui montent un long bateau à fix, à huit rames, décorés par des habits riches et finguliers dont on habille les rameurs, et par les étoffes dont on orne la barque tout à l'entour. Parmi les feigneurs, il y en a toujours bon nombre qui dépenfent confidérablement dans ces décorations, et font marcher fur l'eau les perfonnages de la mythologie avec leurs cortèges, les héros de l'antiquité; ou fe plaifent à repréfenter les différens coftumes des nations: enfin, on donne richement et follement de tout côté dans la mascarade, le divertiffement favori des Italiens. Mais ces grandes machines, n'en étant pas moins moins leftcs, ne font: pas feulement deftinées à orner la fête: elles font chargées, au jour et aux momens qu'il faut, de ranger le peuple, de protéger la courfe, de tenir bien ouverte et débarraffée l'avenue au terme. Les feigneurs, agenouillés fur des couffins à la proue de ces batimens, veillent à ces objets, et annoncent leurs ordres aux plus rétifs, en dardant contre eux, par le moyen de certains arcs, des petites boules dorées ou argentées; et voilà, tout l'afpect coactif de la police Vénitienne dans ces jours du plus grand tumulte: on ne fauroit voir aucune part, ni un corps de garde, ni une patrouille en uniforme impofant, pas même un fuiil, une hallebarde, La douceur de la nation, fa gaieté, fon habitude d'éducation à croire que le gouvernement veille à tout, fait et voit tout, fon attachement refpectueux pour le corps des patriciens, le feul afpect de certains officiers de police, en robe et en rabats, répandus en diffé-Tens endroits, tout cela explique et opère cette tranquillité, cette fureté admirable au milieu de la plus grande confiuion, et cette docilité furprenante dans un peuple ii vif et fougueux. Voilà les u rages et les circonftances les plus remarquables de la célèbre Regata Vénitienne. Courfe de chevaux à New-Marlcet, en Angleterre, Le commencement des courfes de chevaux eft toujours annoncé dans toutes les gazettes huit jours d'avance et plutôt encore. Il y a proprement trois différentes places deftinées pour les courfes. Deux de ces places ont leur carrière en rond, ce qui donne le plaifir de voir les coureurs partir et arriver. En gé-nérallïn peut affez aifément découvrir toute la manoeuvre des coureurs. Les premières courfes qui fe font toujours dans la femaine de pâques fe donnent à l'une de ces places, mais la troifieme eft en ligne droite. Cette dernière s'appelle beacon courfe et fa longueur eft d'environ quatre milles anglois. Quoique la routte foit allez droite, il y a vers le milieu un tournant garni des deux côtés de petits huilions et d'un terrain pierreux, non feulement aftez vafte mais encore marqué de grands pieux, afin que les coureurs puiffent de loin prendre leurs mefures en conféquence. Le fol eft ordinairement une lande fabloneufe couverte de courtes herbes. Près de la place d'où l'on part eft une petite hauteur, enfui te vient le tournant dont on vient de parler, après quoi le chemin eft exactement droit et uni jusqu'au but. Là fur l'un des côtés font de petits batimens où fe tiennent dans les mauvais temps les intéreiïes et autres fpectateurs, et auffi pour pouvoir mieux tout diftinguer. Près du but où la place devient plus étroite et où fe portent la plus grande partie des fpectateurs, il y a des barrières de droite et de gauche. Le but eft près d'un village de forte forte, que les chevaux courent vers leurs écuries. Il confifte en deux grands piliers quarrés placés vis â vis l'un de l'autre, derrière celui de la droite eft un homme prépofé par les partis. Là cet homme attend l'arrivée des coureurs, et lorsqu'ils font près il vife de l'un des piliers à l'autre. Le cheval dont il apperçoit la tète en premier eft celui qui gagne les paris. Ces chevaux font montés par des gens particulièrement exercés à ce métier, car un chacun ne fauroitfuppor-ter ce violent mouvement et ceux même qui y font accoutumés, s'y préparent encore d'avance par une diète rigide. Il y a beaucoup de ces fortes de gens à New-Market, d'autres font en fervice chez les propriétaires des chevaux. Un femblable coureur reçoit ordinairement cinq guinées pour chaque courfe, et trois feulement s'il perd. Le vainqueur eft en outre encore récompense des parties gagnantes. L'habillement des jockeys confifte en une petite vefte fort courte, un petit'chapeau rond rabattu par devant, des culottes de peau, des bottes ordinaires, de grands éperons et un long fouet en forme de houlfine. La vefte et le chapeau font toujours de la même couleur, les uns jaunes, les autres rouges,. verds etc. Quelques - uns ont. des veftes et des chapeaux de deux couleurs qui par leur différence fervent à les faire reconnoitre de loin. Les chevaux mêmes deftinés à ces courfes font autrement nourris que les autres, et aies voir on ne croiroit jamais ce qu'ils font en état de faire. Quand ils marchent leur pas eft lent et peu allure eu apparence, ils font maigres et décharnés et on leur voit pour la plupart les os, les muscles et une peau (i fine par deflus, qu'on diitingue presque toutes les veines. Du refte on n'emploie pour les courfes que des jumens F 5 et et des chevaux entiers et rarement des hongres. Un pareil cheval fe paye fouvent jusqu a 2000 livres fterling, et le prix ordinaire eft de 6, 7, 800 guinées. Tous les coureurs font ferrés fans crampons, et leurs crinières font artiftement treflées de droite et de gauche. Leur llarnois ne confifte qu'en un bridon et une toute petite felle, avec une légère couverture de laine deflbus. La felle n'eft guère plus grande que celle d'un harnois de carrofle, et fi légère qu'elle ne pefe fouvent que trois livres. Les chevaux fe montrent et s'enregifirent la veille de la courfe. L'âge ne fe compte jamais que du premier de mai, quand même ce feroit un cheval ne en automne. Quelquefois dès l'âge de trois ans les chevaux paroîlïent dans la carrière, mais on n'y voit jamais de vieux chevaux. Un cheval de huit ans eit même déjà rare. Les jockeys fe pèfent, mais le poids n'en eft pas toujours fixé. On charge plus un cheval entier qu'une jument, et de même un vieux cheval qu* un jeune. Les courfes elles mêmes fe font de bien des façons différentes, car ou l'on fait feulement courir deux chevaux enfemble, ce qui forme proprement les vraies courfes et ce qu'on appelle Match, ou l'on en fait courir plufieurs, fouvent même jusqu'à dix. Cette manière s'appelle Siveep's Tabès* Chaque in-téreffé dépofe une certaine fomme et le cheval qui arrive au but le premier de tous, gagne tous les paris. Il y a encore d'autres particularités, par exemple on convient quelquefois de courir en ferpentant, et que celui qui eft refté en arrière, ofera barrer le chemin à celui qui aura devancé les autres. Cette manière s'appelle CroJJing. Ou bien il eft arrêté que, qui que ce foit, n'ofera s'oppofer à l'autre et que chacun fournira fa courfe en droite ligne. D'antres fois on ne court qu'une qu'une partie de la carrière, la moitié, un tiers, un quart, marqué alors par des pieux, ce qui fe fait la plupart du temps pour les jeunes chevaux. Il eft fur-tout ftipulé fi l'un des deux intérelfés pourra retirer fa gageure fans fe reconnoitre pour vaincu, ou fi. voulant fe défifter il fera forcé d'abandonner la moitié dé la fomme depofée pour le pari. Dans chacun de ces Gas il faut que le vainqueur faife remplir toute la carrière à Ion cheval au galop ou fimplement au pas, pour montrer que fon cheval eft vivant, bien portant et qu'il auroit pu foutenir la courfe entière. Les eirconftances et les conditions des paris pour les courfes font imprir mées et fi exactement décrites et fpécifiees, qu'il eft inir poflible qu'il arrive une erreur ou la moindre dispute. Avant tout on déclare les conditions, les propriétaires des chevaux, la couleur et le nom de chaque cheval, le nom de ceux qui doivent les monter, et la couleur de leur habillement. Les courfes fe font tous les jours de la femaine une fois fixée; elles commencent à environ une heure, elles font de près de trois quarts d'heure, et durent les unes après les autres jusques ver* les quatre heures. Le fignal fe donne par un homme juré qui après avo'r demandé aux jockeys s'il neman-quoit plus rien à leur équipage et avoir reçu pour réponfe qu'ils étoient prêts à partir, leur dit. Partez t Et aulïïtot tous panent au grand galop. On ne fauroit guère fe faire une idée de la viteife dont courent ces chevaux quand on. n'en a pas été témoin oculaire. Leurs pieds ne touchent la terre que pour fe donner un nouvel élan. On ne les voit qu'en l'air, de forte que leur courfe relTemble toujours à un élan. En outre ils allongent la tète et le cou de telle forte, que le fpectateur craint à chaque inftant qu'ils ne s'abattent. tent. Les gravures angloifes qu'on a de ces courfes repréfentent affez bien l'état cle ces chevaux dans la courfe, et la manière de fe tenir des^focfieys. L'agilité de ces chevaux fait trembler la terre fous eux, et leur prompte marche occafionne un bruit fourd qu'on entend de fort loin, et fouvent avant de les voir. Ordinairement les quatre^ milles anglois de la carrière fe font en fept ou tout au plus en huit minutes. Chil-tiers ce fameux cheval qui appartenait au duc de De-vonshire couroit 82 pieds et demi en une féconde, c'eft à dire presque un mille anglois en une minute. Il couroit en fix minutes quarante fécondes la lice ronde, de New - Market, qui contient près de quatre milles anglois. Ainfi le rapport de fa viteiïe avec celle du cheval barbe le plus léger eft comme quatre à trois. Selon le calcul du Docteur Mati) les fants du Childer étoient de vingt-trois pieds, et ceux d'un barbe feulement de dix - huit et demi. Un cheval qui refte en arrière deux cens vingt aunes, l'aune à trois pieds, ia'ofeplus jamais reparoitre dans la lice à New - Market* 6. Jeux nautiques ; courfes à patins; courfes de chevaux, en Hollande. lNTous ne Saurions nou6 difpenfer de parler ici de ce qui regarde les jeux nautiques qui font en ufage en Hollande, et qu'on trouve chez les plus anciens peuples. Il femble néanmoins que la nation Hollandoife n'a pas été anciennement aulli favante dans cette efpèce d'exercice, que dans l'équitation, quoiqu'il foit queftion, à la vérité, des combats livrés fur le Rhin par Civilis contre Clalficus, et du paJTagé des Bataves en Angleterre, fous la conduite de Céfar: aulTi Tacite ne fait il aucune mention particulière de ces jeux nautiques parmi les Bataves de fon temps. Mais aujourd' hui-il n'y a point de village fitué fur le bord ou près de quelque lac ou rivière, où l'on ne s'amufe, au moins une fois par an, à fe dilputer l'honneur d'être le plus habile à conduire une barque à voile. Pour cet effet, on fe fert de chaloupes légères. Au jour mar que, les concurrens fe placent avec leurs petits bâtiments de long d'un quai, fuivant le rang qui leur eft échu par le fort. Au fignal donné, il eft permis à chacun d'eux de donner un feul coup de perche pour s'éloigner du rivage, et auffi-tôt on hiffe la voile, et chacun cherche à prendre l'avantage du vent, fans qu'il foit permis d'ufer de rufe. Celui qui aborde le premier à l'endroit indiqué remporte le prix, qui con-lifte ordinairement en un pavillon que donne l'hôte de l'auberge, chez qui la compagnie s'affemble. Les habitans des bords du Zaan, du lac de Haarlem de l'Y et de laMeufe, fe diftinguent fur-tout par leur adreffe, dans dans ces fortes de jeux; ceux d'Amfterdam et de Rotterdam n'y font pas moins adroits, et font, pour cette efpèce d'amufement, des dépenfes confidérables. Dans d'autres endroits on fe difpute le prix à force de rames ; mais cet ufage n'eft pas fi général dans ce pays ; c'eft pourquoi nous le palferons fous filence, pour parier des amufemens qu'on prend fur la glace. * L'art d'aller a patins eft porté en Hollande, en Frife et clans la province d'Utrecht, à un fi haut degré de perfection, qu'il fait l'étonnement cle tous les étrangers; et l'on ne peut qu'être furpris, fans cloute, de voir l'agilité et la hardielfe avec laquelle un patineur fait, en une heure de temps, trois ou quatre lieues de chemin. On regarde., avec raifon, cet exercice du corps comme un des plus violens qu'il y ait; auffi les Anglois, qui fe trouvent pendant l'hiver en Hollande, le préfèrent - ils à tout autre amufement. Suivant Balduinus *), les Hollandois ont pris Tu fage des patins des peuples du Nord, qui, avec des patins de bois parcouroient leurs campagnes couvertes de neige, ainfi que cela fe pratique encore aujourd' hui parmi les Lappons. Les habitans de chaque canton ont une manière particulière d'aller à patins. Les Hollandois en général, mais fur-tout ceux du Waterland, duDelfland et duRhynland, ainfi que les marins de Karwyk fe diftin-guent par l'aifance et la grâce avec lesquelles ils penchent leur corps en dehors, du côté fur lequel ils font leur *) Balduina» , de calc^o anttquo» leur à - plomb ; ce qui offre, le fpectacle le plus fmgu-lier que puiifent donner les loix de la pondération. On en voit qui, à chaque tour ou à chaque coup de patin, forment une portion de cercle de trois ou quatre toifes; d'autres tracent toutes fortes de traits, de chiffres, ou de caractères avec le derrière de leur patin. Les Frifons ne s'amufent pas à ces tours d'adrelfe, et fe contentent d'aller bonnement en ligne droite; auffi font-ils très-fermes fur la glace, et font-ils le plus de chemin en un certain temps donné. Mais fans nous arrêter plus long-temps à ces différentes manières d'aller à patins, jettons un coup-d'oeil fur l'influence que cet exercice a eu fur les moeurs de la nation, et fur celle qu'il y a encore aujourd'hui. Il v a environ un demï-fiècle que les femmes Hollandoifes, et celles de la nobleffe même, étoient fort habiles dans l'art de fe promener à patins. La glace étoit couverte de perfonnes des deux fexes confondues, et l'on voyoit une dame du plus haut rang parcourir les prairies inondées entre deux villages, ainfi qu'un jeune feigneur donner le bras à une pay-fanne. C'étoit une grande faveur d'attacher les patins à une dame, qui récompenfoit, fur le champ, cette peine par un baifer. Cette familiarité ne fubfifte plus, et cette ancienne fociabilité ne fait plus le caractère de la nobleffe, qui regarde l'exercice des patins comme un amufement vil, et fait pour le peuple. On trouve cependant encore quelques dames qui ne le dédaignent point, et, en général, toutes les femmes de la campagne favent aller à patins. On voit quelquefois jusqu'à trente perfonnes de fuite, c'eft à dire, quinze jeunes gens avec leurs mai trèfles, qui fe tiennent nent tous par la main. Ordinairement on met à la tète et à la queue les plus forts à ce genre d'exercice ; ceux qui font les plus foibles font au milieu. De ceLte manière, les moins habiles fe trouvent entraînés par les autres, et h le mouvement de cette longue file eft régulier, il offre un coup-d'oeil agréable. Cette troupe ne s'arrête jamais qu'à l'endroit indique; alors celui qui fe trouve en tête décrit un demi cercle en glif-fant; tous les autres le tracent de même; fi quelqu un de la file quitte la main de fon voifm, il perd ordinairement l'équilibre, et entraine tous les autres dans fa chiite, que la rapidité du mouvement rend affez dangereufe. .Pour faire partager aux femmes et aux enfans le plaifir d'aller fur la glace, on a imaginé de petits t-raineaux placés fur deux barres.de fer recourbées en avant, et qui vont fe joindre en bec, couronné de quelque ouvrage de fcuîpturc. Le mari ou l'amani, à patins, poulie cette efpèce de voiture, qui peut contenir une ou deux .perfonnes. On a auifi des ba-telets de dix à quinze pieds cle long, pareillement placés fur de grands patins, et furmontés d'un màt et de voiles, qui font communément deux fois plus grands que ceux dont on fe fert pour naviger fur l'eau. La célérité avec laquelle ces barques font emportées par-deffus la glace, paffe l'imagination, et l'on peut dire qu'elle égale la viteffe du vol d'oifeau. Ln moins d'un quart-d'heure on fait une lieue, et quelquefois même un quart de lieue en deux minutes. Cet amufement devient très-dangereux, et peut occafionner des maladies de langueur par le défaut de refpiration, ainfi que j'en ai vu moi-même de triftes exemples. ■ , ÎI y a une autre efpèce cle barque-traîneau, ajj-pellée fchiet - fchouwen, qu'on employé pendant l'hiver pour la communication entre la province de Zélande et les pays d'outre - Meufe, à caufe de la grande quantité d'ouvertures et de courants qui fe trouvent dans la glace. Dans cette barque ou chaloupe, il y a ordinairement trois bancs, deux pour les pafTagers, et urt pour les rameurs. Cette chaloupe porte douze pieds de longueur, avec des étraves ou étambords d'une égale force à la proue et à la poupe, afin que les conducteurs puiil'ent la gouverner à leur gré, en avant ou en arrière. De cette manière on palfe, tour-à tour, les ouvertures et les amas de glaçons ou la glace unie, fans avoir à craindre le moindre danger, par la dexté* rite et la vigilance des conducteurs.' On trouve, feîori nous, 1 origine de courfes de chevaux au trot, dans l'efprit de la nation même, laquelle, ainfi que nous l'avons déjà remarqué ailleurs, àimoit beaucoup le cheval, et fotirniiToit d'excelîens cavaliers. Depuis les tems les plus reculés le peuple de la Hollande s'eft amtifé aux courfes de bague et aux tournois, comme Alkcmade nous l'a prouvé. On s'occupoit fur- tout à d relier les chevaux au trot, et à y former le corps dé l'homme autant qu'il étoit poffible. L'on trouve marqué auifi que dès un tems' immémorial les Hollandois et les Allemands coiipoient la queiie à leurs chevaux, pour le» rendre plus agiles à la courfe: ce que les amateurs ont foin de faire encore aujourd'hui. Voilà pour ce qui regarde les courfes des chevaux en général clans ce pays; mais les courfes réglées des troteurs, telles qu'elles fitbfiltent encore actuellement en Frife et en Hollande, fout un ainufe-Guidc du Vojaç. r.irt. 11. Q ment, 34 i XXIV. DESCRIPTION DE QUELQUES ment, qui n'a commencé que lorsqu'on y a établi des marchés privilégiés de chevaux. Lorsque ces marchés commencèrent à être en ufage dans ce pays, il y en avoit de h célèbres, que non-feulement le peuple de la province y affluoit, mais que fouvent des princes étrangers s'y rendoient. La feigneurie de Valkenburg étoit anciennement le principal lieu, et probablement le premier où l'on ait tenu de pareils marchés. Pars et quelqu'autres écrivains nous apprennent qu'en i5;34» on y a vendu au delà de trois mille chevaux dan* un feul tems de marché. Aujourd'hui ces marchés ne font plus, h beaucoup près, aulïï confidérables; autrefois ils du-roient huit jours, maintenant un feul jour fuffit, quoique le privilège foit toujours de huit jours, et l'on n'y vend plus qu'une race commune de chevaux. On peut en conclure, félon nous, que dans ces tems les haras étoient confidérables dans cette partie de la Hollande. Aujourd'hui ils paroiflent transportés dans la province d'Utrecht, et principalement dans les environs de la ville d'Utrecht, ainfi qu'à Lecksmond, dans le pays de Viancn, où l'on trouve maintenant la meilleure efpèce de chevaux. Il nous paroît aûez probable que cela provient en grande partie, de ce quelorsqu'an-ciennement on élévoit beaucoup de bètes à cornes dans la Sud-Hollande, il y avoit des riches pâturages dans les terres hautes de ce difhict, et fur-tout dans le Rhynlancl, du coté de Voorfchoten , Valkenburg, Noordwyk, Katwyk etc., qu'on a changé clans la fuite en terres labourables. A quoi l'on peut ajouter le grand nombre de tuileries et de briqueteries qui fe l'ont établies dans ces quartiers, et qui vont enlevé une une grande partie des bonnes, terres argilleufes. Mai* revenons aux marchés de chevaux que depuis ce tems on a établis dans plufieurs villes et villages, dont quelques-uns font encore renommés, et dont les autres languiflént. Parmi les villes, le marché de chevaux cle Gouda a été un des principaux, et un des premiers où l'on fe foit difputé le prix à la courfe. Aujourd'hui on ne voit plus, pour ainfi dire, aux marchés de chevaux de la Hollande que des habitans du pays* même ; ce qui vient, en partie, cle ce que chaque province a fes marchés particuliers. Nous devons remarquer ici que chaque faifon offre une différence fenfible dans la qualité des chevaux qu'on vend à ces marchés. A ceux du printems et cle l'automne, par exemple, on ne trouve, pour ainfi dire, que des chevaux de payfan et de charge; parce que c'eft au tems du labour, mais fur-tout de la moiffon que les gens de la campagne ont le plus grand befoin du fervice cle ces animaux, qu'ils revendent au commencement de l'hiver, à caufe de la dfcrté de l'entretien. Mais en été quand on fonge a faire des parties de plaifir à la campagne, les chevaux de prix fe vendent le mieux; et c'eft alors qu'on trouve à acheter le long du Leck et de l'YlIel, la meilleure race de jeunes chevaux et des poulains. Au relie, c'eft de la qualité du terrain de chaque diftrict, que dépend celle des chevaux qu'on y trouve, et la valeur du prix qu'on deftine au vainqueur à la courfe, dont nous allons maintenant parler. Les feigneurs et baillis de quelques diftricts ou villages, quijouiffent du privilège cle tenir des marchés de chevaux, ont cherché à y attirer les marchands, en diftribuant des récompenfes à ceux qui y conduiroient Q 2 les les meilleurs chevaux; ainfi que cela le pratique encore en quelques endroits. On donnoit, par exemple, une étrille d'argent à celui qui, fous ferment, pouvoit déclarer avoir amené le plus grand nombre dechevr.ux au marché. Celui qui, pour fon propre compte, en achètoitle plus, obtenoit une brolfc d'écurie d'argent. On donnoit un peigne d'argent à celui qui vend oit ou achêtoit le plus beau couple de chevaux. Le plus beau cheval de felle avoit une paire d'éperons d'argent. Enfin, le maître du cheval qui étoit le meilleur troteur recevoit un foxiet pareillement d'argent. Ces prix, tjui étoient payés des droits qu'on levoit au marché, fe diftribuoient fans aucun frais pour ceux qui les a voient mérités. Mais aujourd'hui il en eft tout autrement de la diftribution de fouets d'argent, qui fe fait même par des aubergiftes des endroits où il ne fe tient point de marché privilégié de chevaux. Ces fouets fe payent par les amateurs aflbciés, ou par faubergifte même, ou par les marchands de chevaux. Cela fe fait fouvent pour contenter un^amateur qui ne veut acheter un cheval qu'après qu'il a remporté un fouet; et dans ce cas on fait gagner les palefreniers qui doivent monter les autres chevaux, afin qu'ils cèdent la victoire à celui qu'on veut vendre. Mais il y a cependant des courfes où tout fe pafTe dans l'ordre, et dont les juges ne fe laiffent pas corrompre, et demeurent impartiaux ; dans ce cas on obferve les règles fuivantes. On commence par annoncer dans les gazettes qu'à tel jour il y aura en tel endroit une courfe de chevaux, dont le vainqueur obtiendra un fouet d'or ou d'argent, à condition que les chevaux auront toutes les qualités réquifes; c'eft-à dire, qu'il ne leur marquera rien aux jambes ni aux yeux. Au jour nom- nommé et même quelques jours auparavant, les amateurs l'ont conduire à la main leurs chevaux dans réunie de l'auberge, où s'affemblent les juges qui doivent examiner les chevaux., pour voir s'ils.font admif-fibles à la courfe où non. Les conditions réquifes pour la courfe fe trouvent placées fur la table. On exige ordinairement, et fur-tout en Frife, que ce foient des chevaux d'un même âge, et qui n'aient jamais remporté de prix , fur-tout dans l'endroit où doit fe. faire la. courfe. Ailleurs on laiffe le ^champ libre à toutes fortes des chevaux, pourvu qu'il ne. leur manque rien, aux yeux ni aux pieds. Après quoi on convient de la valeur du fouet, dont chaque amateur, qui veut faire courir fon cheval, paye fa quote part, en llipulant. que celui qui fera vainqueur payera une certaine quantité de bouteilles de vin, auxquelles l'aubergifte ajoute quelque chofe pour fa part. On, convient auifi de laj manière dont il faudra faire trotter les chevaux ; fi c'eft fuivant celle de Frife ou fuivant celle de Hollande. La première manière confifte en ce que le cheval fur trois courfes devance deux fois les autres. C'eft à dire, que fi en partant et en revenant il n'a été vainqueur qu'une fois, il doit fournir une féconde fois la carrière d'un feul trait. Il fe peut que le cheval gagne de. pas de la courfe en partant, e.t qu'il le perde en revenant; alors la chance eft égale ; mais fi le cheval gagne également en partant et en revenant, il a rempli fa. carrière, et demeure vainqueur. Ces courfes en partant et en revenant ne fe font que lorsqu'on en convient d'avance, et cela s'appelle courir à. la manière des Frifons. En Hollande on ne remplit pour l'ordinaire la carrière qu'une feule fois; c'eft à - dire, de l'endroit du départ jusqu'au but indiqué. La longueur d« la carrière eft ordinairement de cent cinquante roeden, ou environ trois cens foixante-quinze toifes ; la largeur eft arbitraire, fuivant la disposition du terrain, quoique l'on choifilfe généi-aîe-ment les chemins les plus fpacieux, afin de lailfer à chaque cheval toute la liberté néceiTaire. On préfère auffi les terrains les plus unis que l'on a foin de faire applanir encore et d'arrofer. Au commencement et à la fin de la carrière il y a des poteaux pour fervir de but, ou bien l'on attache pour cet effet un drapeau à un arbre ou à une barrière. A chaque bout il y a deux commiffaires ou juges, qui fe placent fur un traiteau, afin de pouvoir mieux discerner les motive-mens des chevaux. Ils ont ordinairement un mouchoir blanc au bout d'un bâton, qu'ils font voltiger au moment du départ des chevaux, et ceux de l'autre bout leur répondent par le même fignal, pour leur faite connoître qu'ils font prêts. Vers le milieu de la carrière à parcourir fe trouvent deux autres juges, pour veiller que les coureurs ne fe pouffent pas l'un l'autre hors de la lice, ou ne fe croifent point, ce qui arrive quelquefois ; ils ont foin auffi que les chevaux ne ga-loppent point; car, fuivant les loix de la courfe, tout cheval qui prend une autre allure que le trot, a perdu; enfin ils empêchent toutes les rufes dont fe fervent les palefreniers pour gagner l'avantage ; et jugent des différends qui peuvent naître à cet égard. Quand les juges font ainfi placés, on commence la courfe, fuivant le rang que le fort a marqué; c'eft-à-dire, que les deux chevaux à qui le même numéro eft échu, courent enfemble pour fe difputer la victoire. Si le nombre des chevaux eft pair, on place deux chevaux à la fois dans la carrière; de manière qu'il y en a toujours un qui ^ui perd , et les deux derniers qui reftent dans la lice le difputent le fouet. C'eft-à-dire, que fi l'un des premiers refte en arrière, il perd, et le vainqueur demeure pour s'exercer de nouveau contre ceux qui ont gagné dans les courfes fuivantes, jusqu'à ce qu'il lésait tous vaincus, ou qu'il foit vaincu à fon tour. Si le nombre des chevaux eft impair, ou s'il refte des chevaux , alors la courfe fe fait par trois chevaux à là fois, et le vainqueur des deux autres refte en lice; ce qui fe fait quelquefois auffi quand le nombre eft pair. Lorsque, par exemple, il y a dix chevaux, et qu'ils courent deux à deux, il en refte• néceffairement cinq vainqueurs; et alors la courfe fe fait à nombre impair. Cette manière n'eft pas favorable pour les bons che-. vaux, parce que chacun voulant ordinairement conferver le rang, qui lui appartient * ils. font fouvent obligés de faire mie courfe de plus. Maïs cela fe règle généralement entre les perfonnes honnêtes par lë fort, ou fuivant le rang des courfes précédentes. Quelquefois les trois derniers entrent en même tems dans la lice, et celui qui devance les deux autres demeure vainqueur, et remporte le fouet. Ou bien encore de cinq qui reftent il en court deux, dont il y a un qui eft mis hors de lice; puis deux autres rempliffent la carrière, dont il y en a de nouveau un qui perd; le cinquième refte donc feul avec les deux vainqueurs des quatre; alors ces trois chevaux courent enfemble, et celui qui remplit le premier la carrière eft reconnu vainqueur. Le feul mal qui en réfulte c'eft que les deux premiers vainqueurs des quatre doivent faire une courfe de plus, tandis que l'autre en fait une de moins ; de forte que lorsque cela arrive à la fin, et que les courfes fe fuccèdent rapidement, les premiers che- Q 4 vaux vaux ont une forte befogne, Les concurrens doivent donc fe founiettre à ces loix, et les juges qui fe trouvent placés au bout de la lice, ont foin de bien remarquer quel eft le cheval qui devance les autres de la longueur cle la tète d'un cheval. S'il arrive que les coureurs arrivent dans le même inftant au but, ils ordonnent qu'on recommence la courfe; ce qu'on voit allez fouvent quand les chevaux font d'une force égale; et dans ce cas un feul élan du troteur décide cle la, victoire. Mais avant d'en adjuger le prix, on attend les juges du départ et ceux du milieu pour favoir f* tout s'eft palfé dans l'ordre Téquis, et principalement Xi les concurrens font partis dans un même tems donné ; car fi l'un des chevaux s'eft élancé dans la car-rière plutôt que l'autre, les juges ordonnent de reçom-> mençer la cpurfe, La plupart des maquignons et des palefreniers ont une certaine adreffe, qui conlifte à faire faire au cheval, lorsqu'il commence fa courfe, un certain élan, qui lui donne un grand avantage fur fon- concurrent, Ils cherchent auffi à renouveller ces élans pendant la courfe même, fur-tout lorsque le cheval adverfaire s'écarte un peu cle côté; niais principalement quand les deux chevaux, étant, pour ainfi dire, colés l'un contre l'autre, touchent au bout cle la lice. Ce qui dépend beaucoup de l'habileté de Fécuyer. Mais outre cette fineffe et d'autres femblables, il y a quelques palefreniers qui fe fervent d'une rufeplus adroite. Quand un bon cheval s'élance tout d'un coup devant l'autre qui eft plus foible, celui-ci s'arrête et revient fur fes pas, fous prétexte que fon concurrent eft parti avant lui. Par ce moyen le bon troteur parcourt quelquefois fois la moitié de la carrière, ou bien la remplit même, toute entière, et fe fatigue ainfi inutilement; de façon que l'autre cheval en tire un grand avantage. Mais les vrais amateurs et ceux qui font de bonuj foi, regardent cette rufe comme balle et illicite, d'autant plus qu'il peut en réfuller divers accidens. Le cheval eft un animal docile, courageux et fier, mais il devient; obftiné et hargneux quand on veut trop exiger de lui. Il femble que fon inftinct lui falfe connoitre l'injuftice qu'on lui fait et l'oppreffion qu'il éprouve, ce qui le décourage; de forte qu'il n'çft plus poffiblç de lui faire remplir la carrière avec la même ardeur et la même célérité que la nature, fécondée par l'art, lui donne. Il en réfulte auifi ordinairement de grandes quereles. 11 y a encore d'autres petites rufes, dont il n'elt pas fi facile de fe faire rendre juftice, parce qu'il n'e.f* guère poffible d'en donner des preuve*; telles que celles de frapper des éperons le poitrail du cheval adver-faire en commençant la courfe ; de donner un coup fur. la bride; de faire aboyer des chiens; d'avoir des gens apoltés pour effrayer lç cheval par le moyen d'un petit miroir etc. Parmi les fpectateurs il fe trouve toujours des perfonnes qui prennent parti pour l'un ou pour l'autre cheval, et qui font quelque pari, fur-tout lorsque les deux chevaux paroiilént d'égale force; mais ces paris ne font jamais auffi confidérables qu'a New-Market en Angleterre, et fe réduifent à un certain nombre de bouteilles de vin, un repas à difcré^ tion, ou tout au plus à quelques ducats. Lorsque tout s'eft ainfi paffé en bon ordre fuivant les loix convenues pour la courfe, le bailli de l'endroit, les juges, ou bien l'aubergifte, dénoue les rubans avec Q 5 le-. lesquels le fouet étoit fufpendu, et le préfente au vainqueur, qui fier de fon triomphe paffe fur fon cheval au milieu du peuple fous le claquement du fouet; après quoi il parcourt encore une fois la carrière par plaifir, et comme s'il -vouloit par là fe déclarer maître de la lice; puis revient enfin auprès du maître du cheval, à qui il le remet ainfi que le fouet, et dont il reçoit une récompenfe. Lorsque tout efi; fini on fe rend à l'auberge, où la compagnie paffe le refte du jour, et fouvent la nuit, à fe divertir. Le maître du cheval conferve précieufement les fouets dans une armoire, et leur donne le nom du cheval qui les lui a fait gagner. Ces fouets font, pour l'ordinaire, affez beaux, quoique de différentes façons. Le manche a communément deux palmes de longueur, avec un gros pommeau au bout, auquel fe trouve attaché un anneau dans lequel on paffe un ruban d'or ou d'argent, avec une grande rofette. Le fouet même elt couvert de velours rouge, verd ou bleu, richement brodé en argent, et la corde en eft ornée de rubans de la même couleur. Quand le manche du fouetj eft d'or ou d« vermeil, alors la broderie elt auffi en or. 7- ; Divertiffemens du peuple Ruffe à Pétersbourg, Les montagnes de glace femblent être particulières au nord de la Ruffie. Ordinairement on y en confirait chaque année vers le tems du carême ou du carneval, deux qui font publiques et élevées fur la Néva. Chacune de ces montagnes eft un échaffaudage de bois de figure cubique, haut d'environ 6 braffes, pourvu d'un côté d'un efcalier pour pouvoir y monter, tandis que l'autre côté eft une pente rapide faite de planches un peu houleufes, fur laquelle on defcend en traineau. On recouvre celte pente de carreaux dé glace, puis on l'arrofe d'eau afin qu'elle devienne unie comme une glace à fa fuperficie. Il y a, à l'endroit où cette pente fe perd dans la furface glacée de la Néva, une carrière droite, unie comme une glace, et longue d'environ 100 braffes. Ceux qui veulent prendre le divertiffement du traineau, s'affeyent, au haut de la montagne, fur un traineau long cle deux pieds, et haut d'un travers de main; le propriétaire de la montagne lui donne, en le pouffant j la direction néceffaire. Le traineau defcend avec tant de rapidité, qu'on peut à peine refpirer, et la force de l'impulfion prolonge fouvent la courfe jusqu'à l'extrémité de la carrière. Lorsque le traineau n'a point été pouffé bien directement, ou fi l'on ne tient pas les pieds allez élevés ou affez droits, il eft poffible d'être renverfé, et l'on court risque de fe caffer les bras ou les jambes, et même de fe rompre le cour ces accidens font néanmoins extrêmement Tares. A la fin de la courfe or prend prend fon traineau fous le bras, et remonte .fur la montagne par l'efcaîier, puis après avoir payé de nouveau un copeck, on recommence une nouvelle courfe etc. Ce divertiffement eft fi fort du goût du peuple, que les femmes du commun, et les jeunes gens de condition plus diftinguée , y prennent fouvent part. U y a des jeunes gens, qui font fi habiles clans cette efpèce d'exercice, qu'ils gliffent du haut en bas de la montagne fans traîneaux et debout, n'ayant fous les pieds que des morceaux de planche ou des patins. Aux environs clçs montagnes ^cle glace la Néva elt presque entièrement couverte de gens, de voitures ou de traineaux, pareeque la plus grande partie des hahv tans de ces contrées s'y rend une ou deux fois pour jouir du fpectacle, qti'elles leur offrent. C'eft pourquoi lorsque, dans un hiver doux, le carême tombe de bonne heure, et avant que la glace ait acquis la force néceffaire, on conftruit les montagnes fur les bords de la rivière. Dans l'hiver de 1700 où le carême commença le 3i Janvier on les conftruifit, pies d'Ochte fur les bords de la Néva., Outre ces montagnes fur la Néva, qui font fous, l'infpection de la. police, les enfans et les domeftique» en conftruifent encore dans les cours des maifons, et Von en voit auffi de petites dans les Gardeslobodejn, etc* JJefcarpolette (Ka.tfcheli') eft à la vérité un diver-tilTement cle tous les tems et de tous les états, mais ceft fur-t>:ut dans la femaine de pàque. que le peuple s'y livre avec le plus, d'ardeur. Dans cette femaine ou conftruit à différens endroits de la ville* et depuis quel- PETES NATIONALES. 2^ quelques années fur la place d'Ifàc fur-tout, des efcar. poleties, des théâtres et des atteîiers de bateleurs, qu'on défait la femaine d'après. Les bateleurs, comédiens et danfeurs de corde, font tenus d'avoir la permiffion de la police fous l'infpection immédiate de la quelle ils font, de même que ceux qui prennent part à ces di-vertilïemens. On a des efcarpolettes ou balançoire dont le mouvement eft perpendiculaire, d'autres où il eft horizontal, et d'autres enfin où il eft ofcillatoire. Les baîançoirs perpendiculaires font compoft's de deux piliers fourchus de la hauteur de deux braffes et demie, fur lesquels eft placé un axe horizontal, dans lequel fe croifent deux paires de perches, aux quatre extrémités desquelles pend un fiège en forme d'armoire, et attaché à un axe mobile. Chacun de ces fièges petit fervir à deux perfonnes, et comme les hommes ont coutume de faire aux dames la politeffe de les faire balancer, les fièges font communément occupés par un couple d'amans. Lorsque les quatre fièges font occupés par quatre couples, les bateleurs tournent, à force de bras, ou par le moyen d'une roue dentée, l'axe qui eft placé fur les piliers, de forte que ceux qui fe balancent font mus d'un mouvement continuel dans une direction perpendiculaire, à la furface de la terre, et décrivent un cercle tantôt près de la terre, et tantôt à 5 ou G braffes au-deffus. Ce mouvement caufe des vertiges à plufieurs perfonnes, qui pour cette raifon quittent bientôt l'efcarpolette, mais le plus grand nombre caufe, rit, mange des friandi-fes etc. auffi tranquillement que dans une chambre. Quoiqu'on prenne toutes les précautions poffibles pour bien affurer l'efcarpolette, la perche à laquelle le banc elt eft attache, ou celle que l'on place devant ceux qui fe balancent, n'a qu'à fe rompre ou fortir de fes gonds, pour occafionner des accidens fâcheux, c'eft auffi ce qui arrive quelquefois, quoique bien rarement. Les balançons horizontaux ont entièrement le mé-chanisme delà roue d'un moulin que fait aller un cheval; on fait tourner cette roue à force de bras, ou par le moyen de roues dentées. Les plus parfaits de ces balançons ont à l'extrémité des 6 ou des 8 rayons horizontaux de la roue, des chaifes, de petits chars, des traîneaux, des chevauxfellés, des cerfs, des cygnes et d'autres figures d'animaux, fur lesquels les amateurs fe placent, et voltigent ainfi circulairement, d'un air fatisfait, à quatre pieds environ au deffus de la terre, tenant pour la plupart un fouet et des rennes à la main. On voit des gens, qui attachent de petits chars aux extrémités des traverfes, et fe font ainfi traîner circulairement fur la terre. Au deflus des traverfes s'élève le cylindre, qui fert d'axe à la roue, avec une petite cabane, chinoife ou autre, environnée d'une petite galerie , qui tourne avec l'axe. 11 y a dans cette loge ou fur la galerie des muficiens comiquenient habillés oïl des farceurs traveftis, qui jouent des inftrumens, fe ricanent, font toutes, fortes de farces, et difent mille poliffonneries pour attirer le peuple. Ces fortes de gens tournent tout le jour près de l'axe fans être aucunement incommodés de vertiges. Les escarpolettes oscillatoires font celles qui font connues dans tous les pays, elles ne diffèrent que par les fièges de ceux qui fie balancent, ces fièges étant des carioles, des voitures, des gondoles, des berceaux, des animaux, des oifeaux etc. Tou- FETES NATIONAI.ES. 355 Toutes ces espèces de balançoire font en ufage en Perle et dans les autres contrées orientales, il eft même polfible qu'elles foient venues de-là. Ces balançoirs font fi fort du goût du peuple, qu'on ne le trouve nulle part ii généralement livré à fa gaieté naturelle, que près des escarpolettes, delà vient auifi qu'il n'eft point de perfonne qui ne laifTe un jour fesdomeftiques prendre part à la joie. Cette gaieté même eft fi. agréable aux fimples fpectateurs, qu'il eft peu de perfonnes des premières clalfes même, qui manque d'aififter chaque année à ce fpectale, ce qui fait que les rues des environs font continuellement pleines de voitures. La gaieté du peuple dégénère fouvent en trouble et en quereîes; dans ces cas là les officiers dé police font jetter, par le moyen des pompes à feu diftribuées dans tous les quartiers de la ville, de l'eau fur la troupe en dispute, qui fe disperfe incontinent de tous les côtés fans en venir aux mains et fans traité de paix, oubliant jusqu'au fujet de la querele. On trouve dans la plupart des jardins et des campagnes des grands, des balançoire bien faits et femblab-les à ceux que nous avons décrits; quant aux escarpolettes oscillatoires, il y en a dans presque toutes les cours et les petits jardins attenants aux maifons des particuliers. Le jeudi qui précède la pentecôte, des troupes de 5, 10 ou même d'un plus grand nombre de fdles, font des guirlandes de feuilles de bouleau, (ce qui a, dit-on, rapport à la $ephté de la bible). Les jeunes filles, parées comme aux plus grands jours, fe raifemblent l'après-midi autour d'un buiffon de bouleau vert, autour du quel elles danfent en chantant, et chacune d'elles fait en même tems une guirlande de branchages, de rubans, bans» de mouchoirs ou de morceaux d'étoffe de foie, et l'attache, toujours en chantant, au buiffon de bom leau. Un homme, fouvent déguifé en femme, porte alors le buiffon ainfi paré dans"une chambre, jusque dans laquelle les filles le fuivent en fâifant retentir les airs de leurs chants, et où elles vont le voir tous les jours pour chanter des vers à fa louange. Le premier jour des fêtes de pentecôte on va reprendre le buiffon, auquel on na rien ôté de fa parure, et le porte en' proceffion jusqu'à la Néva, dans laquelle on le jette au milieu des chants et des danfes. v Chacune des jeunes filles obferve alors la manière dont Hotte fa guirlande, fi elle s'enfonce, fi elle reparoit, ii elle s'approche ou s'éloigne du rivage, fi fes rubans iont pendants ou fi le vent les fait jouer etc., et tout cela lui prognoftique le bonheur auquel elle doit s'attendre dans le mariage, et la manière dont tout s'y paffera pour elle, auffi exactement et avec autant de certitude que fi cela étoit imprimé. Les divertijjemens domefîiques du bas peuple confident à boire, à manger, à chanter, à danfer, à jouer mix échecs, aux dames ou aux cartes ; il s'amufe auffi fouvent dés Italiens ou autres, qui courent les rues avec des orgues, des boëtes optiques, des lanternes magi^ ques, des marmottes, des chiens ou des finges qui danfent, et qu'ils font entrer dans leurs maifons. Les jeunes hommes défoeuvrés s*amufent dans les rues à différens jeux, et fur-tout à jouer du ballon, qu'ils appellent Metfchem. Ce ballon, qui eft fait cle Crin, eft gros comme la tête d'un homme, et fe jette à coups cle pied. Ce jeu eft principalement ufité parmi les voituriers, qui pendant l'hiver font arrêtés dans les rues, et qui s'en amufent pour fe réchauffer. Le jeu de bague fe nomme Swaikd à caufe du bruit qu'il fait^ voici en quoi il confifte: on met ii terre ou fur une planche un anneau de fer d'environ deux pouces et demi cle diamètre; puis on jette un cône de fer pefant, très-pointu etmuni d'unegroffe tête, de façon qu'il foit comme enfoncé clans l'anneau, et relie debout fur fa pointe. Table. TABLE DES MATIERES DE LA PREMIERE PARTIE. Section L P*ge. I. L Europe. i. Grandeur. Population. Sol. Religions. Etats etc. 3 7. Cartes générales et itinéraires. 6 3. Livres nouveaux eft inftructifs; manuels du voyageur. 6 II. Le Portugal. 1. Grandeur. Sol. Denrées. Population. Langmge. Religion. Gouvernement. Forces de terre et de mer etc. Armoiries. 9 fl. Poids. IX 3, Mefures longues t liquides et rondes. ij 4. Monnaies. , 13 5> Tableau de quelques villes. Lisbonne. 15 6, Etat des poftes. Voituriers. Notes înftructives et remarques, qui intérejfent les voyageurs dans leur tournée. 20 ; 7» Itinéraire des routes. Obfervations locales. 1. Route de Lisbonne à Oporto. 21 2. Route da Lisbonne à Madrid. 23 8. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraîche date. 2f III. L' Efpagne. 1. Grandeur. Sol. Denrées. Population. Langage. Religion. Gouvernement. Forces de terre et de mer. 28 2. Poids. 3* 3. Mefures longues ,* liquides, rondes. 35 <*wide dtt Voyag. i»art. II. a If, MoH- fage. 4. Monnaies. 35 5. Tableau de quelques villes. Cadix. 3p Madrid. +I tf. Etat des pojles. Voituriers. Notes injïructive* et remarques, qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. 47 6. Itinéraire des routes. Obfervations locales. 1. Route de Bâyonne Madrid. 54 2. Itinéraire de quelques autres routes deBayonnc à Madrid". 55 3. Route de Perpignan i\ Rarcelonne. 59 4. .... de Barceionne il Sarragoue. 61 5.....de Madrid A Grenade. 63 6.....de Madrid à Malaga. 69 7. . . . '. de Madrid à Cordoue et Se ville et Cadix. 73 8. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fràtclie date. 77 ÏV. La France. I. Grandeur. Sol. Denrées. Population. Langage. , Reii gion. Gouvernement. Forces de terre et de mer. ^Armoiries. 73 Poids. U Mefnres longues, liquides , rondes. 85 Monnoies. 87 Tableau, de quelques villes. Page. Aix 89 Montpellier» 105 Avignon. 91 K ancy. Ï07 Bordeaux. 95 Pans. I09 Breft. 97 Strasbourg, *3* Lyoïi. 9$ Toulon. 137 Marfcille. 102 Verfailles. 139 f. Etat des pojles. Notes inflructives et remarques qui inttreffent les Voyageurs dans leur tournée. 143 7- Itinéraire des routes. Obfervations locales. I. Route de Paris à Amiens. t^9 3.....de Paris à Air», I5I < 3- Eou J ! de LA premiere partie. Sect. i. | Page, 3. Route de Paris â Basle, par Troyés , Laagres, * Vezoul, Béforr. ,g3 4. de Basle à Strasbourg. 153 5.....de Paris à Rayonne, par Bordeaux et Liages. 15$ , <>.....de Paris a Befançon , par Langres. 157 7.....de Paris à Bordeaux, par Limoges. . . 15g S.....de Pans, à Breft, par Rennes. \6l 9.....de Paris À Bruxelles, par Soifîbns, Laon, Maubeuge et Mons. 154 10. .... de Paris à Calais, par Abbevillc. i5S 11.....de Paris à Dieppe, par Rouen et Pon- toife. ,..!::;:. t:'.:.*. WVbMfiJF 22.....de Paris à Dunkerque, par Senlis, Pé- ronne, Cimbray, Do.uay et Lille. , , 169. 13.....de Lille à" Oftende, par Ypres. 171 3^.....de Paris a Genève, par Sens, Auxerre, Dijon et Maçon. ; 173 a y.....de Paris â Grenoble.. 17g • a€. .... de Grenoble' à Chambery. , igo 17.....de .Paris à la Rochelle, par Chartre», Tours et Poitiers. ) iSo 18.....de Paris à Liège, par Reims et Sedan. 18+ i 19.....de Paris i l'Orient, par Rennes. . Ig6 2o.....de Paris .'à Lyon, par Fontainebleau, Auxerre, Dijon et Maçon. 9.1.....de Paris à Lyon, par Nevers et Moulins. iSS '22.....de Paris i Marfeille, par Lyon, Valence, Avignon et Aix. .190 .33.....de Marfeille à Toulon. .'97 34.....de Toulon à Nice, par Aritibe9. 197 • -3î.....de Paris à Metz, par Meaux et Verdun. log 25.....de Paris à Perpignan, par Limoges, Tou- loufe et Nrirbonne. 201 27.....de Paris i Pontarlier. 20S =8. .... de Paris a Strasbourg, par Châlons, St. Dizier, Bar-le-Duc, Toul, Nancy, LuncyiUe, Phabbourg et Saverne. 30c» a 2 29. Page. 29. Route de Paris a Strasbourg, par Metz, Mo-yenvic etc. 209 30. ... . de Paris à Chambery, par Lyon et Pont- Beauvoifin. 210 t. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraîche date. 211 '. L'Italie. I. Grandeur. Sot. Denrées. Population. Langage. Religion Gouvernement. Forces do terre et de mer. Armoiries de divers'états. 213 2. Poids. 222 3. Mefures longues» liquides, rondes» 225 4. Monnoies. 229 5* Tabteax de quelques villes. Page. Bologne. . 241 Fadoué. 28o Florence. 1244 P*rtne. 282 Gènes. 247 Vi(e- 284 Mantoue. 350 ' Rome. 386* Mcflïne* 352 Sienne. 815 t Milan. 254 Turin. 3»7 IWodène. 259 Venife. S2£ Naples. 260 Vérone. 333 Nice. / - 278 Vicence. 835 £ Etat des poftes. Voituriers. Notes înflructives et remarques qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. c. Route par le Tyrol, en panant par Trente. 344 2. Paflage du Mont-Cenis. 345 3. Paflage du St. Gothard. 35o 4. Paflage du grand St. Bernharci, • 353 , 5. Paflage du Splugen. 3S« 6. Paflage du Simplon. 359 7. Route de Nice à Gênes, en rrav«rfant les Alpes maritimes. 3*1 S. Route par mer à Gênes. 353 Table du midi en heuros iuliquefc 366 7. Iti DE LA PREMIE-RE. PARTIR. Sect. I. $ *[. Itinéraires des routes. Obfervations locales. Page. A. Plan d'un voyage en Italie, par la pofte ; en en. trant par Turin, et fortant par Venife, et vice-verfa. • î^? 1. Route de Chambery à Tutin. 367 2.....de Turix-à Gênes. 87° 3.....de Gênes à Florence, par Pife, Livour- ne et Lucques. 372 4.....de Gènes à Milan. 376 5. .... de Milan à Bologne, par Plaifance, Parme et Modêne. 379 6.....de Bologne à Rome, par Lorette et Terni, 381 7.....de Rome à Naples, par les marais Pon- tins. 389 8.....de Rome à Florence, par Viterbe et Siene. 393 o.....de Rome à Florence, par Terni, Foligno et Pérou fe. 395 10.....de Florence à Bologne. 39g iz.....de Bologne à Venife, par Fcrrare et Padoue. 40». 12. , ... de Venife à Milan, par Padoue, Vicen- , ce, Vérone, Brefcia et Bergame. 404 / 13.....de Venife par Padoue, Vicence, Vérone à Trente. 408 B. Tian d'un voyage en Italie par les voiturins en paflant parle Mont-Cenj?, la Savoie, le Piémont, le Milanès, le pays Vénitien, la Romagne, et revenant par la Toscane et Gênes. 409 Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraîche date. 41$ VI. La Suifff. Grandeur. Sol. Denrées. Population. Langage. Religion. Gouvernement. Forces de terre. Livrées de divers états. 416* 2, Poids. 422 3. Mefures longues, liquides, rondes. 424 3 3 4. Mon- Lnufnnnc. Lucerne. Zurich. ■ ■ Notes inftructives et 4. Monnoies. g. Tableau de quelques villes. Page. Basle. 431 Berne. • 434 - Eribourg. 430* Genève. 437 6. Etat des poftes. Voituriers. remarques qui intéreffent les voyageurs dans leu* tournée. • • Détails des voyages à Grindelwald et à Chamouny. 7. Itinéraire. 1. Plan d'un voyage de quelques mois, pour voir la SuifTe en détail. 2. Plan d'un voyage de 6 ù 8 femaines, tel qu'il conviendront aux dames, et à la pluparc des perfonnes qui voyagent en Suifle. 3. Plan d'un voyage rapide de 2 à 3 femaines. 8. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraîche date. ... VIL L'Allemagne. 1. Grandeur. Sol. Denrées. Population. Langage. Religion. Gouvernement. Forces de terre. 2. Poids. 3. Mefures longues, liquides, rondes. 4. Monnoies. 5. Tableau de quelques villes j efquiffe de quelques Page, 436 «42 44S 347 451 475 Si3 5'4 549 55o 55| 552 565 567 572 bains célèbres. Page^ Aix-la-Chapelle. 577 Bruxelles, 599 Anvers. 579 Carlsrouhe, 601 Ausbourgi 53o Cartel. 602 Bamberg, 583 Cologne, 693 Berlin, 584 Peflau. 606 Brème, 593 Dresde, £07 Breslau. 594 Dufleldorf, 6\l Brunsvricfc, \m Erfort, . 61? DE LA PREMIERE PARTIE, Sect. Fage. Page. Erlange. C14 Manheim. 64 ^ Fcanc&>r*.f. I.Mein, 6X5. - Magdebourg. &H9 Francfort f. POder. 6lg Mayence. 651 Fulda. 620 Mimnich. 6S3 Goertingue. 621 Nuremberg, 656 Gotba,. 634 Potjsdam, 660 Halberftadr. 62% Prague. 603 Halle. 629 Ratisbonne, .- 664 Hambourg. 631 Salzbourg, 665 Hannqvr.er. £;5 Sump.ard, ; 667 Jene. 6S6 Triefte. 668 Insbruck. 637 Vienne. 669 Leipfick. 039 Weimar. - *82 ■ Liège4 . 643 Wuizbourg^ t Lubeck. 644 Efquijje de quelques bains célèbres. Carlsbad. 685 Spa, v9$ Pyrmor.r. .692 I -1- UKoenigsberg, capitale du royaume de Prufle,' 700 Danzick. ' 70I : 6. Etat des poftcj. Notes inftructives et remarques qui. intireffent les voyageurs dans leur, toitniée.....7n3 X. X8^1* des pii>; ries «neliagciies. . 7-* 2. Voyage fur'le Rhin. Extrait d'une lettre, *]22 \5. Eiquifl'e dJun voyage fur le Hav.z. J25 7. Itinéraire des routes. Obfervations locales. 728 1. Route de Francfort fur le Mein à Metz, par Mayence., YV"orn;5, Djuckheini!t Deux r Ponts, 729 2. Route de Francfort à Strasbourg par Landau. ^ 730 3.....de Francfort a Strasbourg par Manheim, Srjire.ck port-Louis.. Î3I 4.....de Francfort à Strasbourg, par parmftadr, Heidelbcrg, ' Bruchfa.l, Carlsrpuhe, Raftadt. ^32 5.....de Francfort à Basle, par gjftftggt et Fri- . bpurg. .....J"34 ; 6.....de Fribourg à SchafThoufe, 736 *J. .... de F/sjidbrt il Stutr^r ard, «.V - ^36 a 4 S. Rou» Page. S. Route de Stuttgard à Schaffhoufe. 737 ç, .... de Francfort à Nuremberg, par Wurz- bourg. 73g lo. .... de Wurzbourg à Fulde. 739 U.....de Wurzbourg à Gotha. 740 12.....de Wurzbourg à Garlsbad, par Bamberg, Bareuth et Eger. 741 13. ... * de Francfort à Munfter, par Çaflel et Paderborn, 743 14.....de Francfort à Trêves par Coblence, 745 i 15. .... de Francfort à Cologne. 747 16". .... de Cologne à Amfterdam. 74g 17. .... de Cologne à Bruxelles, par Louvain. 74g 13.....de Cologne à Aix - la- Chapelle, et à Liège. 749 19.....de Liège à Luxembourg. 75° 30.....de Cologne à Munfter et Brème. 75° 21. .... de Cologne à Munfter, par Paderborn. 75* 22. .... de Francfort f. 1. M. à Ausbourg, par Mergenthèim. 753 33. .... de Francfort â Ausbourg, par Heilbronn, Ludwigsbourg et Ulm, 75; 24. .... d'Ausbourg à Insbruck et Trente. 756 35, .... d'Insbruck à Munnich. 759 26. .... d'Ausbourg i Munnich, Salzbourg et Graez. 75^ 27. .... d'Ausbourg à Çonftance, Schaffhoufe et Basle. ~6i sg. ...» d'Ausbourg à Lmdau et St. Gall, 755 29. .... d'Ausbourg par Ulm à Lindau. 765 30. .... d'Ausbourg à Nuremberg. 765 3r. .... d'Ausbourg à Anfpach. 766 32. .... de Nuremberg à Bamberg, Cobourg et Leipfick, 757 33.....de Nuremberg à Duderftadt. 770 34.....de Nuremberg à Eger. 771 35. .... de Nuremberg à Ausbourg, par HeiN bronn et Bruchfal. < 772 S5. .. de Nuremberg à Ratisbonne* 773 DE LA PREMIERE PARTIE. Sect. I. Page. 37* Route de Munnich à Ratisbonne. 773 38.....de Ratisbonne à Prague. 77^ 39.....de Ratisbonne â Eger et Carlsbad. 775 40. .... de Ratisbonne à Ulm. 775 41.....de Ratisbonne à Salzbourg. 776 42. .... de Ratisbonne à Ausbourg. 777 43.....de Ratisbonne à Vienne, par Paflau et Linz. <77g 44. .... de Vienne 4 Prague, Carlsbad et Eger. ' 730 45. .... de Prague & Toeplitz, 7gt 46. .... de Prague à Breslau. 7gj 47. .... de Vienne à Presbourg et i Ofen. 783 48.....de Vienne à Brunn, Olmutz etLemberg. 783 49.....de Vienne à Triefte, par Graetz et Lay- bach. 785 50. .... de Vienne à Fiume. 787 51. .... de Laybach â Klagcnfurt. 7S7 52. .... de Vienne à Prague, Dresde et Leipfick. 78g 53. .... de Leipfick à Breslau et Varfovie. fUO 54. .... de Leipfick à Francfort f. I. M., par Gotha et Fulde. 793 55.....de Leipfick à Francfort f. 1. M., par Gotha et CafTel. 795 56. .... de Leipfick^ à Francfort fur l'Oder et A Danzick. 7p5 57.....de Leipfick â Brunswick. 797 58.....de Brunswick à Hannovrc. 798 59.....d'Hannovre à Goettingue et à ÇilTel. 7^5 60. .... de Goettingue â Gotha. 799 61.....d'Hannovre à Brème. Jjoo 62. .... de Brème à Hamb»urg. 800 65.....de Brème à Stade, 8co 64.....de Brème à Osnabruck. 8cr 65.....de Brème ft Minden en Weftphalie> et à Pyrmont. 801 66. .... d'Hannovre à Celle. goî 67. ... . d'Hannovre à Clsusthal. 80; 68> t ... d'Hannovre à Lunebourg et Lubeck. 803 8 5 6> Page. fig. Route rie Lunebbùrg a Schwerin. -$04. 70.....d'Hannovre à Pyrmotit. go5 71. . . . . d Hannovre 3 Amfterdam, par Osnabruck, 8o5 72.....d'Hannovre à Leipfick, par Nordliaufcn. e« Eisleben.. ... . g0<ç '73.....de Leipfick 1 Derlin, par DelTau.. . 508 74.....de Berlin à Dresde. ..... 309 '75.....de Berlin à Francfort fur l'Oder. 809 76. .... de Berlin à Breslau. • jgio 77.....de Berlin à Clives, par Magdehourg, Halberftadr, Mindett, Lippfradt et VVefel. gn 78. .... de Berlin à Danzick et à Koenigsb.crg. 8«3 79. .... de Koenigsbevg à Marienwerdçr, S'4 go.....de Marienwerdcr 9 Thcun. $15 $i.....de Kcenigsberg il Memel. 815 • . 82.....de Berlin à Scertin. g 16 ' 83.....de i!e;:iiu à Stralfund. $16 Si. . . •'. de Berlin i Guiirow et Buizov. £17 85.....de Berlin a Hambourg. j,p Se. . . . • de Hambourg à Schv/erip. 819 87.....de Hambourg à Kiel. g 19 88. .... de Hambourg ji Lubeck. $21 89.....de Hambourg à Stralfund. g2l 90; .... de Hambourg à Leipfick, par Magde- beurg. 832 • g. Carte? itinéraires. Mw-e'-s. Relation* 823 Section II. VIII. La Hollandp, I. Grandeur. Sol. Denrées. Population. Langage, Tieligion, Gouvernement. Forces de terre et de mer* Armoiries. " 3 2. Poids. S Mefures longues, liquides, rondes- , 9 S. Ta- DE LAPREMIERE PARTIE. Sect. II. il 5. Tableau de quelques villes^ Fage. fage. Amfterdam, . 13 - Leide, 23 Harlem. 19 Rotterdam, 24 La Haye. ai Utrecht. 25 6. Etat des poftes. Voituriers. Trekfchmjtes. Notes inftructives et remarques qui intêrejfent les voyageurs dans leur tournée. %6 7. Itinéraire des routes. Obfervatlo-As locales. 1. Route d'Ainfterdam à Cléves et à Cologne. 35 2.....de Clèves à la Haye, à Rotterdam etHel- voetfluys. 37 3.....d'Amfterdam à Munfter, 37 4. .... d'Amfterdam à Emden. 33 $.....d'Amiterdam à Utrecht, Bois-le.Duc et Maftricht. 39 6V,, [t .' . "d'Aniftcrdam à Leide, 1a Haye et Rotterdam. ^9 7.....de Nimwege à Amfterdam et Helvoetfluys. 40 g. . . , , de Nimwege i Bois-le-Duc et Brada. 4* 9, .... de Bois • le - Duc à Anvers. 43 10, .... de Bergen - op- Zoom à Anvers. 42 11.....d'Amfrerdam à Hambourg. ' 43 12. . . • » de Hambourg à Amfterdam, par Groe-ninge et Lcewarde. 4^3 |, Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraîche date. ^ IX, La grande Bretagne et l'Irlande. .J. Grandeur. Sol. Denrées, Population. Langage. Religion, Gouvernement. Forces de terre et de merx Armoiries, 47 %. Poids. 56 3. Mefures langues, liquidest ronderi ég 4t Monnaies, . '62 0. Tableau de quelques villes. Page. Toge, Briftol. 6% Londre». 67 Dublin. <5S Oxford. gs Edimbourg. 65 6. Etat des poftes. Notes inftmctivei et remarques *pti intéreffent les voyageurs dans leur tournée. 89 n. Itinéraires des routes. Obfervations locales. 1. Route de Londres à Edimbourg. J04 2.....d'Edimbourg au chùteau de Belmont 106 3. Autre route de Belniont à Edimbourg. iorï 4. Route d'Aluwick 4 Werringten, par Bath. 107 5.....de Londres à Bath. in 6. Lettre de Mr. * « à un de fes amis à Londres : pour fervir de guide aux étrangers dans leur tournée d'Angleterre. III g. Cartes itinéraires. Manuelt. Relations de voyage de fraîche date. 119 X Le Danemarck et la Norwège, 1. Grandeur. Sol. Denrées. Population. Langage. Religion. Gouvernement. Forces de terre et de mer. Armoiries. 121 2. Poids. I27 3. Mefures longues, liquides, rondes. 12% 4. Monnaies. 129 5. Tableau de quelques villes. Copenhague. 13» . Altona. 134 6. Etat des poftes. Notes inftructives et remarques qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. 135 7. Itinéraire de de\\x routes. Obfervations locales. I. Route de Copenhague à Hambourg. 137 a. Route de Copenhague à Gothenbourg, à Chri- ftiana et à Bergen. 139 g. Cartes itinéraires. Mam>.els. Relations de voyage de fraîche date. 144 xr. DE LA PREMIERE PARTIE. Sect, II. 13 XI. La Suède. Pag*. I» Grandeur. Sol. Denrées. Population. Langage. lieligioii. Gouvernement. Forces de terre es de mer. Armoiries. 146 3. Poids. JSO 3. Mefures longues, liquides, rondes. 151 4. Monnoies. 153 5- Tableau de quelques villes. 1. Stockholm. 155 3. Stralfund. 159 3. Upfal. 160 6. Etat des poftes. Notes inftructives et remarques qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. 103 7. Itinéraire de trois routes. Obfervations locales. 1. Route de Stralfund à Stockholm. 106 2. Route de Stockholm à Copenhague. 169 3. Route deStockholm à Gothenbourg. 170 8. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraîche date» 171 XII. La Ruffie. j. Grandeur. Sol. Denrées. Population. Langage. Religion. Gouvernement. Fvrces de terre et de mer. Armoiries. 173 3. Poids. I80 3. Mefures longuet, liquides, rondes. 180 4. Monnoies. 18i 5. Tableau de quelques villes. Moscow. 183 Riga. 18* St. Pétersbourg. 186* 6. Etat des poftes. Voituriers. Notes inftructiv$s et remarques qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. 197 7. Itinéraire de quelques routes. Obfervations locales. 1. Route de Sr. Pétersbourg a Moscow. 202 2. Route de Sr. Fctçrebouig à Eigfl. «04 |. Rgute de St. Potersbourg * Varfgvis et à Vienne. 20s 8. Car- page g. ' Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraîche date: 206 XIII. La Pologne, la Lithuanie et la Courlande. 1. Grandeur. Sol. Denrées. Population Langage. Ticligion. Gouvernement. Forces de terre et de mer. Armoiries. 2©8 2. Poids. ■ 311 'S. Mefures longues, liquides, rondes. 212 4. Monnoies. < 213 5- Tableau de quelques villes. Varfovie-, 214 €. Etat des poftes. Voituriers. Notes inftructives et remarques qui intéreffent les voyageurs dans leur tournée. 2i6 7. Itinéraire de qualques routes. Obfervations locales. 1. Route de Varfovie à Pofen. 221 a.....de Varfovie à Thorn. 221 3.....de Varfovie à Cracovie. 222 4. .... de Varfovie à Vienne. 223 5« .... de Varfovie à Breslau et Leipfick. 223 j. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de fraîche date. 224 XlV. La Hongrie et Conftantinople. 1. Grandeur. Sot. Denrées. Population. Langage. Religion. Gouvernement, 225 2. Poids. 227 3. Mefures longues, liquides, rouies.' 22g 4. Monnoies. 229 5. Tableau de quelques villes. Presbourg. 23 2 Conftantinople. 233 <î. Etat des poftes. Notes inftructives et remarques qui ■ intéreffent lés voyageurs dans leur tournée. 243 7. 1*1. DE LA PREMIERE PARTIE. Sect. II. 15 7« Itinéraire de'qùetqiies ràiiïës. Ohferva'tïor.s toeales. Page. 1. Route d'Ofen à Vienne. 245 2.....de Presbourg a Vienne. 2*6 3.....de Prtfsboui'g à. Kafcliau'et Tokay. 247 4. . . . . d'Ofen à Semlin. 248 5. .... d'Ofen à Teraeswar, i Herrmanftadt et Kronftadt. '249 6.....d'Ofen a Conftantinople. 250 8. Cartes itinéraires. Manuels. Relations de voyage de fraîche date. 253 TAULE TABLE DES MATIEBJîS DE LA SECONDE PARTIE. l, Ubfervatîont générale f et pratiques fur Tes voyages; par M. le comte de Berchtold: fuivies des remar- ques du rédacteur du guide fur le même fujet. 3 1. Des connoiflances indifpenfables pour un jeune homme qui veut voyager. 3 s. Comment on doit tirer profit des obfervations. 13 3. De la manière dont on doit rédiger fes obferva- tions par écrit. > 27 Des foins que doit prendre un voyageur pour fa perfonne et fes effets. 29 s. De ce que doit faire un voyageur pour conferver fa fanté, fur - tout dans les pays chauds. 34 6. Du numéraire dont un voyageur doit fe pourvoir. 4* 7- Des lettres de recomandation. 43 8. Diverfes obfervations. 44 9- Remarques détachées du rédacteur. 48 U. Quarante maximes de J. J, Roujfeau, de Montaigne - et de Sherlok. 58 I. J. J. Rouffeau. 58 3. Montaigne. 54 3. Sherlok. 65 Chofes nèceffaires pottY les voyage?* 74 i. Voiture de voyage. 74 2. Coffres. Malles. 84 3- Lit de voyage. 87 4- Caffette de voyage. 88 5. Rouleaux de voyage. ^ $9 6. Gobelets, cafetières et théières de voyage. 90 7. De- P'ge. 7- Defcription d'un entonnoir à filtrer, dont on peut faire ufage en voyage. pi g. Quelques réflexions fur la quantité de bardes et de bagage. 04 9. Defcription d'une plume à écrire, toujours remplie d'encre. 07 IV. Règles que doit obferver un voyageur, par rapport à fa fanté. IoO 1. Règles générales concernant la fanté des voyageurs, 102* 2. Des voyages par eau. 116" 3. De6 voyages à pied. 119 4. Des voyages à cheval. 122 5. Pharmacie portative pour le vsyageur. 124 Obfervations vétérinaires et règles néceffaires pour les .perfonnes qui voyagent à cheval. 127 VI. Provifiovs de buuche et utenfiles du paffager, qui veut faire des voyages par mer. 133 Vil. Dijtances. 141 VIII. L'odomètre. I43 IX. Réduction des milles des différens pays de VEurope aux pieds de Paris et du Rhin, et au mille géogra» phique. 145 X. Diftance de quelques villes. 14g X. Amfterdam, II. Insbruck. 2. Ausbourg. 12. Leipfick. 3- Berlin. 13. Munnich. .4. Berne. 14. Nuremberg. 5. Brunswick. 15. Paris, 6. Brème. 16. Prague. 7- Bruxelles. ii- Ratisbonne, s. Francfort fur le Mein. 18. Varfovie, 9. Hambourg. 19- Vienne. 10. Hannovre, so. Zurich. XI Largeur des chemins et des ornières en différens pays. 154 XII. Rapport des mefures de divers pays. 15$ XIII. Elévation des plus hautes montagnes et hauteurs de quelques endroits de VEurope t cPaprès, les obfervations les plus récentes et tes plus authentiques. 159 Guide de* Voy»j. Tut. II. h XIV. Vagit XIV. Tître, auquel tes orfèvres travaillent Vor et Var- * gen-t dans quelques états. itfj XV. Poids dent on fait ufage pour le commerce despier* res précieufes et des perles. I6"7 XVI. Table de la pefanteur fpècifxque des principaux métaux, et des diflé/ens corps ou matières. I<>8 XVII. 'Poids d'apothicaire. 17° XVIII- Réduction des livres de France en f.orins d'empire, et des fierins d'empire en livres de France. 17* XIX. Réduction des risdalers en florins d"empire et des f.orins d'empire en risdalers. X70Î XX. Table de la valeur des monnoies étrangères d'or et d*argent courantes, calcvAtcs d'après Vévalttation de leurs pohh et atoi. 18* ' XXI. Différence entre ta durée du jour et de la nuit. 104 XXII. Table pour fervir à trouver la fête de Pâques pour le rejle du fiècle actuel. ' 105 XXIII. Table des rapports de la dépenfe en voyage, en Angleterre, en France et en Italie. loi" XXIV. Defcription de quelques fStes nationales, 107 fl. Fèces des taureaux en Efpagne. 197 a. Jeux de la ci - devant Provence, 20$ 3. Cardavnl à Rome. 219 4. La régate vénitienne. 223 5. Courfes cie3 chevaux à New - market en Angleterre. 232 6*. Jeux nautiques ; courfes à patins ; courfes dis che^ Vitux 3f 7. DivertiiTemens du peuple Rufle à Pétersbourg. STJP, SUPPLÉMENTS. I. Partie. Section L Page 6. Ligne 23. Rathgeber fur junge Reifende, von Heinzmann, Leipzig und Bern. 1793. 8. Page 129. Ligne 2g. Les peuples les plus fauvages refpectent la faiit-teté des tombeaux, mais la faction dont le joug pèfe fur la France régénérée, vient de profaner à St. Dénia l'afyle des grands morts qui ont illuftré leur patrie. O Mânes de François L de Henri IV, de Louis XIV. de Turenne, de du Guesclin etc. vous la gloire de vos fièclcs, vous les modèles des héros! des mains viles ont brifé vos maufolées et difperfé vos reftes; mais l'immortalité a placé vos noms dans fon temple, pour, y être l'objet d'un culte éternel et mérité. Page 250. Ligne 4. Inftruzione di quanto puo vederfi di piu bello in Genova etc. Genova. 1780. 8. fl vol. avec le plan de la ville. Page 643- Ligne 19. Vermehrte Nachricht von den Annehmlichkeitent in und um Hamburg. Hamburg. 178a, avec 6 eltam* pes. Prix 6 marcs. b » page W SUPPLEMENTS. Page 824. Ligne 39. Plumike Briefe auf einer Reife durch Deutfchland im Jahr 1791. Liegnitz. 1793. deux volumes. Beobachtimgen auf Reifen nach dem Riefenge* birge. Dresden. 179». 4* ^ I. Partie. Section II. Page 82. Ligne 31. The environs of London etc. by D. Lyfons. Lon* don. 1793. 8. TABLE TABLE ALPHABÉTIQUE. (>. défigne I. Part. I. Sect. b. I. Part II. Sect c. II. Part.) table alphabétique.: .t • :... A- : 'lu.t'. , (cascade de V). a. -for. Aarau. a. 47*. Aas. b. 139. I42- Abbevilie. a- i65. Acbelén. b. 39. Acqua-pen-dente. a. 305. Adelsberg. ?.. ?S5. T'-!'?. 7S7. Adratîas. a. 55, Agreda. a. 55- . Aj^rlçùlTure (étude de f). c. ?. Aguilar. a. 62. Aiche.* a. 777. "Aiguebelle. a. 343- 3<>S« Aiguilles du Mont - blanc, z. 505, Airolo.. a. 352. Auc. a. $fy-- feq. ,95. Aix-la-chapelle, a. 577. feq. 74.9. Alaraeda. a. 69. Albano. a. 509. 389/. Albara, pafle-port. a. 24. Alberga-rie. a. 22. Albis (1'). a. 5i?v Alcala (l'abbaye d1) a. 65. Alcobaca (couvent d1) a- 21. Alcravizas. a. 23. Aldea del rio. a. 73- Aldea - Gallega. a. 23- Aîdenhofen. a. 749. Alençon. a... 1^2- Alexandrie, a. 371. AJsefiras. a fl. Alhambra. a. 66. Alingfos. b. 170. 17 r. Allemagne (Y). a. 552. feq- ("largeur ou diftance des ornières en), c. 154. US. (mille d') c I4.5. Almadrones. a. 56. Alrriahada. a. 22. Almaida a. ;3, Almaradie!. a. 6 J- Abnaraz. a. «5. Al» mazan. a. 55- Alpes de la SujiTe. a. 417.420. ("hauteur des), c. 160. (Voyage datis les), a. 463. Alphen. b. 37« Ajface .'(mille d'). c. 145. Alt-Oettingen. a. 776. 777. Alt-Sir, tenbach. a. 771, ' Altenbourg. a. 769. Ar'choenig (mont). 745. AIricchie.ro. a. 2S2. Altingen. a. 737. 73?- Alt-kirk. a. 151- Alropa. b. 134- feq.. Altorf, a. 5:2. 659* Al-vcria. a. 21. Â;uager (l'isle), b. 123. Ambras, a. 639' Amersfort. ,t. S°5. b. 35. 3S- Amiens, a. 150. 166. Amfterdam. a 7.13. £05. b. 13- feq. 33- 42-44.- (diftanced*) h d'autres villes., c. 148. (poids de la banque d') v. poids. An-cone. a. 333- Année (village et bain <0 a. 357. Ander, .nach a. 747^. Andrir.ople. b, 24S. 249. Andujar. a. 65. ^9. 73- Angleterre (dépenfe en voyage en) c. 190". (dfitance des ornières eu) c. r34. (raille) c. I4& (titre de l'orfèvrerie d') c. lé;. Anife.rc, forte de liqueur, a. 184, Anklam. a. Sr^> 8i7« Anfpach. a. 766. 772. Autequera a. 69. An-.tibes. a. 197- 3»-Y Antonio, a. 22. Anvers, a. 579- feq. b. 42. Anzeinda? (mont), a- 54'- . Aofte. a. 256, Ape. b. 44. Apojda. au 6S3- Apothicaire (poids d') v. poids, .en Angleterre, b. 56. Appenzeîl. a.527- Aranjuez. a. 45» 63. Arboga. b. 170.171. Architecture (étude d.';. c. 7. Arens. bourff. a. 819. 220. Arezzo. a. 398- Arithmétique (étude de V). c *i« Arlefheimi a» 434* 4-72» Armoiries de l'Efpa-çnç. a. 32,. du Danemarck. b. 126. de la gcandeUcetafine. b-55. 'b4 Ar- Armoiries' de la Hollande, b. R. de la Pologne, b. 211. du Portugal, a. 'O- de Ruffie. b. 179. de la Suéde, b. 149. Arn-heim. b. 3 7 37- Arnftadr. a. 794* Arona. a. 253. Aron-delle; manière de la fixer, c. 76. Arqua, a 282. Arras. a. 151. ArragoloS. a.* 23. Arrogo de Son Servan. a. 24. Artiftes (connoiffaiice des), c. îl. Arveiron (fource de F), a. 507. Afch. b. 39. AfchatTenbou'rg. a. 738. 739. 752. Afchersleben. a. 797. A?ker b. '39» Ul- Aflens. b. 137. 138 Aflife. a. 39". Afti. a 371. Atelages : leurs noms, c 82. AueriTedt. a. 793. 794. Aufnau (isle d'). a. 449. Augft. a. 433. 7^3. Aunes de divers pays. v. mefures longues. Auray. a. 187. Ausbourg. a. 58°. feq- 752. 754* 756. 759- 7<5'• 7<Ï5 166. (diftance d') h d'aurres villes, c I4Î-(titre de l'orfèvrerie h), c. 164. AufGer. a. 788. 789. Au~-tricbe (largeur ou diftance des ornières en), c. 155 (milled'.) c. 145- (titre de l'orfèvrerie d']). c. 163. Auxerre. a. 173. Avanchy. a.. 177. Avenches. a. 539» Averfa. a. 392. Avignon- a. 91. feq. 194, B. ■tJaaden. a. 6$o. Badajor. a. 24. Bade. a."45o. Baen*. a. 60. Baerenbourp. a. 357- Bagage (quantité de hardes et de), c. 94. Bagatelle, a. 127. Bains : règles h obferver en fe baignant, c. 36. Balme (caverne dey. a. 496. Bamberg a. *83- feq- 741. 707« Banque d'Amfterdam. b. 14. de Suède (billets de) b. 166. Bflpaume. a. 15X. Bar-îe Duc. a. 207. Bar-fur-Aube. a. 153- Baraque, a. 175. Barcelonne. a. 60. Bircelonnetre a. 61. Bareuth. a. 74-1-742. 7^7- 7^9* Barilla , plante, a. 64. Barro (vafes de), a. 40. Barutb- a. 809. Bascara. a. 59. Basle. a. 155. 43'. feq. 472- 547 734 761. (mef. long. Hq. et rondes de) a. 4.24. (monnoies de), a. 426. (poids de), a. 422. Bas-quine (la). a- 4-û' Batalba (couvent de), a. 22. Bâtarde, c- 79. Bath. b. 108. 109. m. Baumannshoehle. a. 727. Bavière (mille Ael. c 145. Bayes, a- 274. Baylen. a. 55-Baymozs. b. 245. Bayonne. a. 54. 156. ' Beaune. a. 1*75. Beauvais (commanderie de), a. 188- Beelitz. a. 808. Be-fort. a. i54. Belem (château de), a. 16. Belgrade, b. 248. 249. Beligiofo (château de), a. 378- Bellegarde (fort), a. 59. (vallée de> a. 437. Belle-vue. a. iîg. 156 Bel-linzone. a- 352. 47-. Belmont. b. 106. Benedictbeuem. a. 759 Ben-nevis (hauteur du), c. 161. Berchtesgaden. a. 666. Berchtold (comte de) obfervations générales et pratiques fur les voyages, c 3- feq- Bergame. a. 407. Bergen, b- IJ-O. 144» 6I7- (couvent de), a. 651. Berg-op-zoom. b. 42. Bergftraffe (route de la) a. 703. 732. Berka. a« 791- 795. Berlin, a. 584. feq. 8c»8. 809. 810. 8«i- 8»3- 816-817. 8'9. (dift.ince de.) h d'autres villes, c. 148- (mef. des vins a), a. 559. (met. rondes de), a. 571. (titre de l'orfèvrerie vrerie h) e. 164. Berline, c. 78- Berne, a. 434. feq. 472. 532. (diftance de) à d'autres villes, c 149- (mef. Ion?, liq. et rondes de), a- 424« (monnoies de), a 427. (poids de). a. 422. Bernecke. a. 7*1- ?4*. Bernftorf (château de).- b. 132. Befançon a. 157. 205. Beurrfchiffs. b. 31. Bc-vieux (falines de), a. 542. Bex. a. 472.5» î42. Beziers. â. 205. Biberach. a. 765. Bibliothèques!: ce qu'il faut ob-' ferver, en les vivant, c 25. Bielefeld. a. 811. Kir. Bie-litz. a. 783- 785. Bienne. a. 434. 435. 472. 546. (monnoies de) a. 428. BierVe d'Allemagne, a. 56S. d'Angleterre, b. 49« de Danemarck, b. 123. de Merfebourg. a. 8°7,- Brç> ffleswade. b. 104. Bill of fare. b. 100. Birmingham, b. 107. 108. 116. Bifchhaufen. a. 795. Blair (cabane de), a. 594-Blankenbourg. a. 8o$. Blankenfée. b- 45. Blatten (car» rière d'ardoife du mont), a. 529. Blenheim. a. 77<'' (château de), b. 88. i«4- Ulochingen. a. 754- 755. Blonie. U 221. Bochetta (la >. a. 371. Bochnia. a. 783- 785. Bockhold. b, 37- Bohème (mille de), c. 145. Bois de Li-heu. a. 151. Bois-le-Duc b. 39.4». Bolca (mont;.a. 335. Bolletone, ce que c'eft. a. 34.0. Bollo. a. 59- Bologne, a. 241. feq. 381. 399. 400. (chiens de), a. 243. (élévation de) au deffus de la mer. c. 161. (pierre de), a. 243. Bolfenn. a. 395. Bolzano. a 756. Bonboillon. a. 157. Bondy. a. 198. Bonn. a. 747- Bonneville (la), a. 495. Bordeaux, a. 95- b. I5f>. Borge. b. i39- H3- Borghetto. a. 387» 408. Borken. b. 37. Bornby - meor. b. T04. ioy. Born-horft. b. 43. Borrico, âne qui fert de monture, a. 52. Bor-romées (isles). a. 258. Borrowdale (mines de plomb à). b. 52. Borsdorf. a. 643. Bofco (abbaye del). a. 37*-Eougy (fignal de), a. 453. Boulogne-fur-mer. a. 166". Bourg-en-Breffe. a. 176. Bourget a. I5f. Bourgfcheid. a. 578. Bozen. a. 756. 757. Brandebourg, a. 8n.8i3-8i4. Brandfol. a. 75<î. 758- Braunsberg. a. 8i3- Bramenf. a. 309. Bravo, a. 25. Brède (château de la), a. 97- K.re" da. b. 41. Bree. b. 39- Breitenfeld (champ de bataille de), a. 643. Brème, a. 593- feq. 7$i. 8oa. 801. b. 42. (diftance. de) a d'autres villes, c. 149. Breinervoerde. b. 43. Brenner (mont), n. 756. 757. Brefcia. a. 106. Breslau. a. 594- feq. 782. 790. 810. b. 224. Breflol (village de), a. 190. Breft. a. 97. feq. Ï64. Breteuil. a. 15°. Brérent (le.) a. 5*9- Briare, et fon canal, a. 189- Bwdgewâter. b. 108. 110. (c.nal de), b. 48. 117. Brie-Comte-Robert, a. 152. Brientz (tac de;, a. 494. Brighthelmftone. b. 94* Brigue, a. 360- 53^. Brinl;. b. 167. 16g. Briftol. b. 63. feq. 113. Brives. a. 202. Brixen. a. 75f>.7$7> Broeck, village b. 19. Brocken (mont), a. 6:3- (voyage fur le), a 727. hauteur du Brocken. a. 127. c loi. Broomsgrove. b. 107. 109. Bruch-fal. a. 732. 733.735.772. Bruck. à. 7S5- 7%s- Bruckenau. a. 739. Brunette (la ). a. $69. Brunn. a. 7S3- 78*. Brun-nen. a. 532. Brunswick, a. 596. feq. 75-. 797- 798- 808. (diftance de) h d'autres villes, c. 149. (mille de), c. 146. (titre de l'orfèvrerie de), c. 164. Bruxelles, a. 165.599. Kl* 749-(diligence de), a. 148- (diftance de) k d'autres villes, c. 149. b 5 Bu- Bucaros, efpèce de vafes. a. 69. Buchau. a. 780. 78T. Bu-diffin. a.79o-79i. Budweis. a. igo. Buet (le"), a. 5S9. ("hauteur du mont"1, c. 159- Bugden. b. 104. 105. Bulil. a- 734- Bujuraloz.. a. 62. Bujarrabal. a. S6". Bullican-ue (lac de), a. 394- Bunzlau. a. 790. 79*. Buochs. a. 521. > Burghaufen. a. 776. 777. Burgos. a. 58. Burg-winheim- a. 74JL Butzow. a. ST7- 8* 8» Buachehn (char-treufe de), a. 761. Buxtehude. b. 43. C. C^bezas. a. 76. Cabriolets, c. 78. Cadix, a. 30. 76*. Cafaîjîiolo. a. 398- Café h la hollanrfoife 33. h la polonoife. b. 22o. Cahors. a. 202. Cflais. a. i66j]h. {92. auberge de M. Des. faint. ibid. largeur du détroir. ibid Calarayud. a. 59. Calcar. b. 35. $6\ Canada de^ Oropefa. a. 25. Caldiero (eaux, minérales de), a. 334- Caldcraes. c. 80. Calmourier. a- 154. Caluz (palais àa). a. 18- Gamaldules (hermitage des) près de Turin, a. 3.19- Carr.bil. a. 65. Çambray. a. J69. Campdenhoufe. b. 81. Campo - Marone. a. 3?2. Caiiipon (beurre de la vallée de), a. 163. Canada de la II i-guera. a. 64. Canal de la Goetba. b. 171. Csnal de Languedoc, a. 190. 203. 204. 205. Canaux en Angleterre- b. 48» CandasnQS. a. éa. Candil-Kohleu. b. 52. Canns. a. 23. Canenica. a. 4°7^ Cantal, (hauteur du), a. 79. Capitula (élévation du) au deffus de la mer. a. 162. Capotie. a. 392. Cappel (champ de), a. 5*8. Caprée (ïsle). a. 275. Carcas-fonne. a. 204. Cardona- a- 62. Carlsbad. a. 685. feq. 74L 775- 780. Carlsberg. a. 730- Carl.sronhe. a. 601. i'eq. 732. Carlota. a. 74- Garmona» a. 74- Carnaval U R.o-we. c. 219. Carolinas (las)., a. 65. Garpio. a. 73. Cai> rare. a. 373- Carrés, a» 132. Cartes itinéraires: Aile, xnagne. a. 823. Angleterre, b. 119. l'Efpagne- a. 77. Danemarck. b. 144. l'Europe, a. 6.. la France- a. 211. la Hollande, b. 45- la Hongrie, b. 251. l'Italie, a. 4f3. la Pologne, b. 224. le Portugal, a. 26. la Ruffie. b» 206. la Suède, b. 171. la SuifTe- a- 458- Cafa-brugiafe. a-383- Cafa del Rey. a. 65. Cafa nuova. a. 385. Ca» fal. a. 32P. Gafas del Puerto, a. 24- Calerte (château de). 2.. 275. 277. Cafole. a. 3\6. Caffel. a. 602. feq. 743. .795 798- (titre de l'orfèvrerie à), c. ÏO'4.. Caffette de voyage, c. 88- Caftel-Gandolfe. a- 309. Caftello Guelfo. a- 380. Caftelnaudary. a; 204. Caftel-nuovo. a. 388» Caftenbera a. 21. Caftiglôncello. a. 39<*. Cafliglione. a. 31(3. Catacombes de Rome, a- 289 de Naples. a. 262. Cata* logne (mille de), c. 146.. Catham. b. 112. Caviar da Ilùlïie- b. 178. Celle, a. 802. 803. Çenis (hauteur du ,»nont). c loi. (paflage du mont), a. 345- Cento, a. 4°Q. C-lpoy. a. 1S9- Cerdon- a. 176. Cervera. a. 62. C«-ffena. 3. 3RI. Cette, a. 107. Chaillot a. 126. Chaife 1 Ja franço.ife. c. 80. a la viennolfe. a. 714; c. 80. de pofte angloife. b- 96. 97. c. 89. Châlons-fur-Marne^ a. 200. 206. Châlons-fur-Saône, a. 175. Chambery. bery. a. !&©. 210. 3*7. Chamouni. a. 4-?5- ("voyage 3)494. 515. 540. (élévation de Ja vallée de), c. 160. Champlitte. a.ji57. Chantilly, a. 12S. 150. Chapeau (le), a. 503. Chapelle*-en - ferval. a. 15'. Char-h-banc. a. 468. Charenton. a. 152. Chartreufe (la grande). 2. 179. Chartres, a 18'. Château-Thierry, a. 200. Ghateauroux. a. 159. Châtillon. a. 177. Chaumont. a. 153- Chaux de-Fond. a. 473. 54$- Cha-vanes. a. 15 4' Chède (lac de), a. 498. Chelfèa (hôpital de), b. 81. Chêne, a. 495. Chefter (fromage de), b. 5ov Chefterfild. b. 107. ioJ. Chiavenne. a. 359- Cuiclana. a» 40. < Chillon. a. 44S. Chimboraço (hauteurbdu). c. i59. Chrifliania. b. 139. 143. Chriftiaiilladt. b. 166. 168 Chri-ftianfund. b. 140. 143. Cicisbée. a.' 250. iiu Cintra, a. Ig. Cintrey. B. «53. Gintronigo. a. 55. Ciscello (mont), a. 3«o. Civita-Caftellana. a. 387. Clarens. a. 444. 445. Clayes. a. 199* Clermont. a. 150. Clèves. a 811. 8i3> b» 35. Climat de l'Efpagne. a. 2y. de 1* grande-Bretagne, b. 47. de la Hollande b. 4. Cluny. a. 175. Glufe. a. 496. (fort le), a. 178. Cîiifeau (le) a. 160. Cobham b. 112. Coblence, a. 74s. 747 Cobonrg. a. 768.770. Coennern. a. 797-Goepenick. a. 809. 8lo. Coerfeld. b.3.7» Coeftritz. a. 769. Coethen. a. 822. Coffres, c. 84. manière de les affermir fut la voiture 85. fonds mobiles. 84. Coignac (eau de vie de) a. 80. Coimbra. a. 22. Coire. a. 526.. Col - de - Bal-me. a. 510. (hauteur du), c. 159. Col de Ténèbres, a. 355.. Cols de cigne. (voitures a), c. 75. Collegiums, efpeces de clubs, b. 21. Colleras, a 49. Colli*. a. 780. 781. Coll-mann. a. 756. 757. Cologne. 603. feq. 747- 7+8- 749- 75©- 75*. b. 35. Colombarolo. a. 407. Colombey. a. 153- Colonges. a. 178* Combeau - Fontaine, a. 153, Côme. a. 259- Communi (fette). a. 336. Comorra. b. 243, 244. Compagnon de voyage (choix d'un), c. 44» 50. Compiegne. a. 129. Compte marchand en ufage en Allemagne, a. 571. Conchy-les-Pots. a. 151. Confiance, a. 761. 762. Conftantinople. b. 249. (état des poftes fur la route de), b. 243. Contrebande, c 32. Convention (pied de), a. 575. Coppenhague. b. 129. 130. feq. 138. I39> Cordoue. a. 73. Correderas (las), a. 65. Corfoè'r. b. 137. 138. Cortijo de Romanina. a. 70". de cafa blanca. 73, de nwngo-negro. a. 74- Corteios. a. 19. 43. Cortone. a. 398- Cosne. a. 189. Coswig. a. 80g. Courlande (la), b. 210. (mille de), c. H*". Cours (rue du). «. 3'3. Courfes à patins en Hollande, c. 238- de chevaux en Angleterre, c. 232. en Hollande. 241.3 Rome. 221. Courtç-zon. a- 194.' Couverture (peaux dej. c. 86. Cracovie. b. 222. 223. Crailsheim. a. 752. 753- Crau (la), a. 91. Credo (mont), a. 177. Creveld. b. 06*. Croix-de- Bemis. a. 158. Gronftadt. b. 199. 248. Croufac. a. 204. Cu-billario. a. 398. Cuûrin. a. 796. Cuvilly. ,a. i5x. Czas-lau. a. 789. D. Dachau. a. 760. Dacïo (al), a. 473- Dalinçcn. 1. 735. Lammartin. a. 164. Danemarck (le) et la Norwège. b. 121. 121. feq. (largeur ou diftance des ornières en). C. 154. (mille de> c 146. (titre de l'orfèvrerie de), c. 164. ;Dan-remora ("mines dé), b. i6r. Danube (fources du), a. 73?. (voyage fur le), a. 716. Danzick. a. 701. feq. 813. (p.oids de), b. 211. (titre de l'orfèvrerie a), c. 163. Darmftadt. a. 732. Degré de latitude c. 142. de longitude, c. 142. Dé-lémont. a. 473. Delft. b. 25. Delmeahorft. b. 42. Denrées d'Allemagne, a. 5<>3. du Danemarck. b. 123. de TEfpagne. a. 31. de la France, a. 8°. de la Grande-Bretagne, b. 49. de la Hollande, b. 5. d'Islande, b. 125- de l'Italie, a. 216. de la Norwège. b. 125. de la Pologne, b. 209. 219. du Portugal, a. 19. de la Ruffie. b. 175. de la Suiffe. a. 421. de la Suède, b. 147. i Dépenfe en voyage en Allemagne, c. 54* en Angleterre, en France et en Italie, c. 196". Derborentze (lac de), a. 542. Derby, b. 107. 108. ti8- Défert (le), a. 127. Deffau. a. 606. feq. 8°8. Deffein (talent du), c il. Detron. K44. Dettelbach. u. 741- Dettes de la France, a. 83. de la Hollande b. 7. de la Grande-Bretagne, b. 55- du Portugal.jja. 19. de la Suède, b. 149. Deùingen. a. 738. 739- 752. Deutfchaltenbourg. a. 783- b, 243. 244. Deutfchen. a. 75<î. 757. Deux-Ponts, a. 729. 730. Diablerets (les), a. 542. Dumans (les plus gros). 56"5- Dieppe, a. 168. b. 94* Çïerfchenbach. a. 756. 757- Dietfurt. a. 765. 766. Différent des hôtels des monnoïes d'Efpagne. a. 39. des hôtels des monnoies de France, a- 88. des hôtels, des monnoies de la monarchie autrichienne, a. 577- Dijon, a. 174. Diligences de Bruxelles et de Strasbourg. V". Bruxelles et Strasbourg. Dillinjen. a. 775- 77.6. (en Norwège). b. 139. '43. Difentis. a. 523. Diftances. c. 141. de quelques villes. I48. Dixmude. a. 171. Doccum. b. 44. Doesbourg. b. 37. Dole (la), a. 44t. Domeftique: (qualités d'un), c. 29. 5r. Domo d'Offola. a. 259- Donaue-fchingen. a. 738- Donauwirbel. a. 717. Donauworth. a. 752. 753. 7°"5. 775- Doncafter. b. 104. 105. Douzere. a. I93. Dormagen. b. 35. Dornbach. a. 679. Dorften. a. 750. Douanes (précautions aux), c. 95. Douanes Italiennes, a. 363- Douay. a. 170. Douvres, b. 93. Douzies. a. 1(55. Dovedale (vallée de), b. Ug. Dransfeld. a. 799. Drehberg (le), a. 606. Dresde, a. 607. feq. 788. 8°9> (titre de l'orfèvrerie de), c. 164. Dreux, a. 161. Drofchka: voiture ruffe. b. 197. Drottningholm. b. 157. Druyren. b. 41. Dublin, b. 65. feq. Ducat de Kremnitz. b. 23o.Duderftadt. a. 770. 77t. Duisbowrg. a.748.75o. Dunkeld. b. 106. 107. Dunkerque. a. 170. Dunkelsbuhl. a 752. 753. Durée du jour et de la jiuit- c 194 Duren (château de), b. 38- Durham. b. 104. 105. Durckheim. a. 729. 73°- Durlach. a. 772. 773. Puffeldorf. a. 611. feq. 748. Duttlingen. a. 737. E. Eau (manière de purifier T). c 91. (preuve de l'infalubrité de Y) C. 35, Eberach (abaye d'). a. 741. Echelles (les), a. ipi. 210. Ecriture liûble; nécefûté iudifpenfable de ce talent. lent. c. II. Ecofle (nulle d'). c. 146*. Ecouen. a. 149. Edimbourg, b. 66. feq. «04. 106. Eger. a. 741. 742. 771. 78o. (eaux minérales d'). a. 743. Egeri (lac d1). a. 519, Eglifan. a. 473. 5i6. Eigèr (mont), a. 485. 160. Eilen- bourg. a. 790. Eimbek. a. 798. Einfiedeln (abbaye d'). a. 53o. Eifenach. a. 770. 790. 795. Lisleben. a. 806. 807. Eifr. b.# 139. H2. Ekfioe. b. 167. 168- Eibing. a. 813. 814. Elbingerode. a. 727. Elche. a. 31. Ellbogen. a. 689- Ellingen. a. 166. Elm (village d'} a. 528- Els-nig (village d1). a. 79t. Elfterwerda. a. £09. Elvas. a. 23- Embs. a. 724. Emden. b. 38. Emmedingen. a. 734" 735. Eras. a. 778. 779- Enflure des jambes, en fai-fout de longs voyages en voiture, c. 36. Engelberg (abbaye d'). a. 520. Engelholm. b. »39« H°. Engen. a. 737-738. Enkioeping. b. 170. Enrayoir. c. 7b'. Enzersdorf. a. 788. 789* Eperies. b. 245. - Epernay. a. 2eo. Erfort. a. 612. feq. 793. 794- Erioberg. b. 169. Erlangen. a. 614. feq. 7 141-Falkirk. b. 106. 107. canal de ce nom. 107. Falzaber (montagne et trou Ide). a. 52g. Fandango (le), a. 46. Fano. a. 383- Fanibach. a. 739. (»sle deJ- b- I24- Farraga. a. 62. Fay-Billot, a. 153» Fenêtres ouvertes (dangers des), c 38. Ferney. a. 44*- . Ferrare. a. 400. 401. Ferrières. a. 369. Ferry - bridge, b. I04. 105. Ferté (la) fous-douarre. a. 199. Feflenheim. a. J53- Forli. «• 38i. Fiente] (hauteur du mont), c. 161. Figueros. a. 59. Filtror (entonnoir h), c. 91- Final, a. 3a France, a. 83- de la grande Bretagne, b, 55. de la Hollande, b. 8- delà Pologne, b. 210. du Portugal, a. 19. de Ruffie. b. 179- de la Suède, b. 149. Formacine (vallée de), a. 493. Fort l'Eclufe. a. 178. Fraga. a. 62. France (la), a. 78- feq. (dépenfe en voyage en), c. 196. (largeur ou diftance des ornières en), -c. 154- (mille de), c. 146. (titre de l'orfèvrerie de), c 103. Francfort f. 1. Mcu>. a. 615. feq. 729. 730. 731. 734- 735- 738- 743. 745. 747- 752-753- 793- 795. (diftance de) a d'autres villes, o. l5o. (mef. des vins à), a. 569. (mef. rondes de), a. 57». (titre de l'orfèvrerie h), c. I64. fur l'Oder, a. 61?. feq. 796. 809. Franconville. a. 129. IÉ7. Franeker. b. 44. 45. Frankenthal. 'a. 649. Fraf-cati. a. 309. Fraubrunnen. a. 532. Frauenbourg. a. 7or. Frauenfeîri. a, 473. Frayet. a. i54- Fréjus. a. 197. FreyÛHg. a. 773. 774. Fribourg. a. 436". feq. 734- 735. 73<>-(monnoies de), a. 4-8- Friedberg. a. 743. 760. l'riedek. a. 783. 784- Friedrichshald. b. 139- *42. i58- Friedrichs-hof (châteaude), b. 15$. Friedrichshall (falines de), a, 770. Friefenheim. a. 155. Fromages de Chefter. b. 5o. italiens, a. 21$. parmefans. a. 379. fuiffès. a. 421. 471. 523. 529. Frutigen (vallée de), a. 533> Fuù'fen. a. 756. Fulde. a. 620. feq. JS9- 793. Furca (mont), a. 538* Furftenburg, maifon a Sardam. b. 18. Fur th. a. 739* Fuûne, a. 403. G. VJaë'ta. a. 39*. Garda (lac de), a. 4°5. Gafterthal. a. 633. Geifenfeld. a. 777. Geifslingen. a. 754> 755. Geln-haufen. a. 793. 795. Gemappe (bataille de), a. 165. Gem-mi (paffafre de la), a. 533- c 160. hauteur, a. 534- Géné-ralife (palais), a. 67. Gènes, a. 247. feq. 372. (état des poftes de), a. 338- (mef. long. Hq. et rondes de), a. 226. (monnoies de), a, 234. (poids de), a. 223. revenus et forces militaires, a. 21 «. population, a. 2t5. (route par mer à), a. 362. (route a Nice), a. 361. Genève, a. 178- 437- feq- *73-540. (élévation du lac de), c. 160. (mef. long., liq. et rondes de), a. 425. (monnoies de), a. 428. (titre de l'orfèvrerie de), c. 164. Genthof. b. 133. Géographie, (étude de), c. 8-Géographique (milie). c. 146). Géra. a. 767. 76S. Gero-na. a. 59. Gerfau. a. 522. Geffenay (le), a. 437« Gibraltar, a. 70. Gieffen. a. 743. Giornico. a. 353» Glaciers de lajSuiffe* a. 4*7« 477* Glaris. a. 52?. Glatz. a. 7S2. Gleichen ("châteaux de), a. 627. Gloucefter. b. log. Gobelets de voyage, c 90. Godftow. b. 88. Go«p-pingen. a. 754. 755- Goerlitz. a. 790. 791. Goettingue. 621. feq. 798. 799. Gondoles de Venife. a. 33°. Gondoliers de Venife. c. 224. Goodwin (bancs de), b 93. Gor-cum- b. 40. 41. Goslar. a. 726. Gotha, a. 624. feq. 740. 793- 795. 799- Gothenbourg. b. I?9- 141. 148- Goirerou (vallée de), a. 437. Gottprp. b. 137. i38- Gouda, b, 25. Gour-nay. a. 151. Goût (du) d'un voyageur, c. 14. Gouvernement ec divifionde l'Allemagne, a. 553. 556". duDanemarck- b. 122 de rEfp3gne. a. 3o. de J a France, a. 82. de la grande Bretagne, b- 54. ce Ja Hollande, b. 6. de la Pologne, b. 209. du Portugal, a. ic. delà Ruffie. b. S■ 78. des cantons fuîlTes a. 418, de la Suède, b. 148. Gouvernement de fa patrie (connoilïance du), c. 15. Gradignau. a. 156. Graez. a. 759- 7<>o. 785. Graefenthal. 3.767.768- Grafenberg. a. 612. Grajanejos. a. 56. Grande Bretagne, b. 47- fe*;. Grandeur de l'Allemagne, a. 552. de quelques états germaniques, a. 556 feq. de la Courlande. b. 210. du Danemarck. b. 121. de 1' Efpagne. a. •8. de l'Europe, a. 3. de la France, a. 78- de la grande Bretagne, b. 4?. de la Hollande, b. 3- d'Islande, b. 121. de l'Italie, a. 213. de la Norwège. b. 121. du Portugal, a. 9. de la Pologne, b. 2c$. de la Suède, b. 140. de la Suiile. a. 4'6"« Granges, a. 153. Granfon. a. 544- Grafte. a. 198. Graudenz. a. 8'5. Grave, b. 41, Gray. a. 157. Green-wich. b. Sr. Greifswalde. a. 816. 8'7- Grenade, a. 65. Grenna. b. i6ç. Grenoble, a. 179* Grès. a. 153 Gries-berg (le), a. 363- ■ Griffonotte». a. 153- Grimfel (mont), s- 49:- 538. (élévation du chemin fur Ja). c. 160. Grin-delwald. a. 475. (voyage ii). a. 479- (élévation de la vallée.) c. 160. Grodno b. 2C5. 2C-6. Groeninge. b. 44- Grosbois. a. 152. Grofleiihayn. s. 790. 791. 809. Grofs - Kcir.pt. a. 155. Grotta di cafta, a 273. Gro te de cav.iji. a 336. Grunberg. a. 810. Gruyère, a. 42». 437. Guadal xara. a. 56. Guardia (la). a- 64. Guarroman. a. 65. Guides fuifles. a. 474 Guignes, a. 15 2. Guiltrum-Broë. b 139. 142. Gunzbourg. a. 754. 755- Guslund. b. 139< 143. Guitrow. a, 817. i 18. H. Haarbourfc. a. 800. Haddersheim. a. 7-9> 745- Haders-dorf. 679. Ilagenau. a. 730. 73'. Halberflacit. a. 62S. fq. 797. 8H. Hall (la ville de), a- 639- H*île; a> 6:0. leq. 797. 8©8. Hallein (Calmes de), a. 666. Haimftadt. b. 139. 141. 169. Hambourg, a. 20. 63». feq- 800. 819- 821. £22. b. 43.35.136.137. (diftancedu)à d'autres villes, c 100. (mef. long. liq. et rondes), a. 5^7- (mille de), c. 146. (tit:e de l'orfèvrerie û). c. J64. Hameln. a. 7-8- 8°5 tianun. a. 8u. 812. Hauau. a. 752- 793- .Hennovre. a. 635. feq* 798. Soo. 802. 805, 806. (diilauce d') à d'auiv«s villes, c i5o. Hardenberg, b. 38. 4-2. Hardes: petite* planches pour les ' retenir dans le coffre, c. 85- Hareng (pèche du) en Hollande, b. 5. Harlem, b. 19. (fleurs de), b. jo. Harlinge. b. 44. 45- Harwich. b. 89. 95. Harz. a. 623. (voyage au), a. 725. Hatheld. b. 104. Haye (la), b. 21.37. 40. Hay-nau. 3.790.792. Hébécourt. a. J5o. Hechingen. a. 737. Hecla (hauteur du mont), c. 160. ITeede. b. i3y. 142. Heidekrug. a. 815. Heidelberg. a. 647. 732. lîeilbronn. a- 753. 754. 772. Heiligenftadt. 799. Helfingbourg. b. 133. 163. 169. 170. Heifingoër. b. 133- »39- Mo. Helle^ beck. b. 133- Hellbrunn (château de), a. 666. Helvétique (corps), a. 4'8« Helvoetfluys. b. 37. 40^ 89. Her-culanum. a. 274.277. Herford. a. 811. S12. Hermanas (dos), a. 16. Hermanftadt. b. 248. Hervillé. a. I5ï. Hefte (mille de), c 146. Heures italiennes et manière de les compter, a. 364. Heydnhoven. b. 39. Hildburghaufen. a. 70. Hill-Top. 107. 108. Hindelbanck. a. 532. Hino-jofa. a.' 55. Hirfchau. a. 771* Hiftoire naturelle (connoif* fan ces d'un voyageur d'). c. 5. Hochheim. a. 652. Iloch-ftras. b.35. Hoechft. a. 729. Hoechftedt. a 776. Ho-henheim (parc de), a. 66%. Hohenftaufen (château de), a. 755. Hohentwiel (château de), ù. 738- 762. Hohenzollern (château de), a. 737- Hohlfeld. a. 741 • 742. Hollande (la), b. 3. feq. (courfe h patins en), c. *38. de chevaux, c-24.. (jeux nautiques en), c. 237. (mille de), c. 140". (titre Ce l'orfèvrerie d'). c. 163. Holland (Pr.) a. 8*4. Holz-minden. a- 751. Holzweiffig. a. 808. Hombourg. b. 43. Hommes (connoiffance des), c. 15. Hongrie (la), b. 225. (largeur ou diftance des ornières en), c. 155. (mille de), c. 146. Hôpital du Simplon. a. 360. Hôpitaux (précautions a obferver en vifitant des), c. 40. Hofelunen. b. 42. 43. Ho-fpice des capucins fur le St. Gothard. a. 351. du grand Bernard, a. 354" 356. hauteur de l'hofpice. ibid. Hofpital. a. 537. Hoftalrich. a. 59. Hounsîow- b. III. Huberts-bourg (château de), a. 790. Huningue. a. 735. Hydrostatique (étude de 1'). c. 7. Hyères. a. 138. Hweea (isle de), b. 133- 170. U Jaegerspreifs (château de), b. 132. Jaen. a. 55. Jamfcht-fchikis : voituriers rulles. b. 200. Jarayzejo a. 24. Jaro-vrircz. a. 782. Jene. a. 636. feq. I69. 794. Jeux nauti- 3ues en Hollande, c. 237. . Jezelsdorf. a. 780. Igel (tour '). a. 746". Iglau. a. 780. Igualada. 3. 62. Jlanz. a. S25. lilok. b. 246. 247. Imola. 3. 331. Induftrie. a. 320. 378- Ingolltadt. a. 775. Insbruck. a. 637- feq. 756. 759. 788. (diftance d') à d'autre villes, c. 150. Infectes (précaution contre les) qui s'introduifent dans les lits. r. 88. Infelsberg, mont, fa hauteur, a. 625. c. 161. Interlachen. a. 494. Joenkioepwg. b. 169. Johannisberg. a. 722. Joig- ny. ny. a. 173. Journal de voyage : manière de le rédiger, c. 27* Joux (lac de), a. 44 »• 543- Irlande (mille d'). c. 146. Ifchia (isle d> a. 276. Iférable. a. 541- Isla de Léon. 8.76. Islande: manière d'y folder les comptes, b. 123. Isle d'Elbe, a. 316. de Rhé. a. 184. Ifola bella. a. 255. madré, a. 258- Italie (T). a. 213. feq. (dépenfe en voyage en)- c 196. (manière de compter les heures en), a. 364. (mille d'). c. 14a. Itri. a. 391. Judenbach- a. 767I 76g. Juliera. a. 748.749. Jungfrau (moût), a. 483« ia. hauteur, o 160, Junquera, a. 59. Kahlenberç (le> â. 68e. Kalbe. a. 822. kaltenherberp. a. 734- 73<î. Kandelfteg., a. 533. Karlftadt. a. 787. fo-fchau. b. 245.245. 246. Kaùfbeuern. 763. Kehl. ». 137.732. 734. Kempten. a. 763- Kenûngton. b. 82. Kermès de Rotterdam, b. 2$. Kew. b. 82. Kibitki, voiture rufle. b. 201. Kiel. a. S19. 820- b. i36. Î63. Kinikli. b. 249. Kinzingen. a. 734. 735. Kittfee. b. Î43- *44- Klagenfurt, a. 787- 788. Klausthal. a. 725. 803. Kloppenbourg. b. 41. Eofter-Seven. b. 43. . Knittfingen. a. 736. Koelen où Kullen (montagnes de), b, lit. Koehigîngraef. a. 787. Koe. nigsberg. a. 700. feq. 8l3- 814. 815. Koenigsberg (petite ville), a. 8<3* Koenigsfelden. a. 45c Koenigftein (fortcrefls de), a. 610. Koefen. a. 794. Kokkedahl. b. 133. Kon-frel- b. 139. 142. Kongsbaka. b. 139* *4l« Kraft, a. 155. Kranz. b. 43. Kronenbourg (château de), b. 133- Kruyeri portefaix, précautions a prendre, b. 32. Kruympen. b. 40-Kuflïteii». a. 759. Kusnachu a. 447- S19. Xyfhaufen. a> 8ofc ti L-agerberg (le), a. 449. Lagunes fie Venïfe. a* 3*?. Lihtà, a. 768. Laholm. b. i39- 1*1. amc-alie. a. '63 Lan^ dau. a. 730. 731. I^ndshut. a. 773-776-777- . Lanebdurg; a. 345- 349. 369; Langage de 1' Allemagne, a. 562. à Conftantinople.. b. 239. de l'Efpagne. a. 3°- de la Frarîce. a. 79; de la Grande-Btetâghe. b. 49. de l'a Hongrie, b. 226. de la Hollande, b. 5. du Portugal, a. 9- 3e la Pologne, b. 209. de la Ruffie. b. I7o. Laval, a. 162. Laveno. a. 259. Ls-vie. *• 473- Laxi a. 53 Leipfick. 0. 639. feq. 767. 188- 79°- 793- 795- 796. 797- 8°o\ 808. 822. 823. b. 224. Leipfik (diftance de) à d'autres villes, c. i5i; Leipfick (mef. des vins a), a. 570. Leipfick (mef. rondes de), a. 571. Lemberg. a- 784» ?8S. Lerici- a. 37-- Lerida. a. 62. Lefano. a. 373- Lettres de crédit, o 42. de teeommondà-tion- c 43- Leutfchau. b. 245. Leyde. b. 23. 37. 40. Leyria. a. 22. Libourne. a. 160. Liddes. a. 353- Liège, a. 186. f>43; feq- 749' 750. . Liège (couvant de), a. 17. Lregnitz. a. 790. 792. Lille* 95- 170» Limoges, a. 160. 201. Lindau. 7^3- 764. 764. 775. Lindkioeping. b. 167. 168.' Lingen. b. 42. . Lingueville- fi. 150. Lins. ai. 778. Lippftadt- a- 8H- 8Ï2. Lisbonne, a. 15. fq. 21. 23. ]^ifla (champ de bataille de), a. 596", Lit de voyage, c 87. (peaux de), c. 3<î. Lichfield. b. 116. Litterbach; a. 795-Livevpool. b. ut. Livine (Vallée), a. 352; Livonie (mille de), c 146. Livourne. a. ^74. Livres (manière d'empaqueter les), c 96. Livres de France : leur réduction en florins d'empire, c. 171. Lobon. a. 24. Locie. a. 546-Lodares- a. 56". Lodi. a. 379- Loëches. a. 59i Loeffta (château de), b. 168- Loeniugen. b- 42. Lovenftein (château de), b. 4»; Lojono. a. 399. Loiche (bains de). e. 535. bourg- a. 536. Londres, b. 67. feq. 91. 93. 95* 100. 104. m. Longjumeau. a. 158- Lonjeau. a. 157-Lno (château de), b. 25* 38- A3- Lorette. a, 384- Lou-yain. a. 749. Louveciennes. a. 116. Loùvres, a.-151. Lowerts (lac de), a. 531- Lowofit/- a. 788. 789. Lubeck. 644. feq..803. 8;l. b. 136- (Litzçnbruder a). 713-(titre de l'orfévrerio de), c. 164. Luben. a. l?io. Luce-na. a. 69. Lucerne. a. 445. feq. 5*7- (monnoies de), a. 428. Lucques. a. 375» Revenus et forces militaires, a..221. Population, a. 215. Ludwigsbourg. a. 667. 753. Lildwigs-juft- 8o3- Luifiana. a. 74* Lunebotirg. a. 803. 8*4. Lunéville. a. 207. Lure. a. 154. Lutzen. a. 643. 793.-Lnxembourg. a. 746. 750, Luxeul. a. 154. Luzarchw» a. 149. Lyon. a. 98» feq. ï$7- «92* M. ivîacerzta. a. 385- t Mâcon. a. IJ6. 187. Madrid, a. 23* 41. 56. Madridejor. a. 64. Matra (couvent f de), a. Magdebourg. a. 649. feq. S'il. 82.". 823. Maggellone (isle). a ic7. Maïennne. â- 162. Maifou-rouge, a. 152. Ma-îaga. "a- 3'K 69. Malles, c. 84- Mallorcinas. a. 89. Mal-che. Révenus et forces militaires, a. 321. Population, a. 215. Manche (province de la), a. 6$. jVlancheiire. b. 117. Mail- Manheirri. a. 645. feq. 731. Mantille (la), a. 46. Man-tOue. a. 35o. feq. Manuels er. relations de voyage. Allemagne, a. 823. Danemarck. b. 144. Efpagne .a «77«Europe.- a. ©".France. a. su. Grande-Bretagne, b. 119. Hollande, b. 45. Hongrie. Rt route de Conftantinople. b. 251. Italie, a. 413. Pologne. b. 224; Portugal, a. 26. Suiffe. a. 454- feq. 55i. Suède, b. 171. Manzanares. a. 64. Maqueda. a. 25. Marbourgv * 743- 744. Marc allemand f cours du), â. 573. Marché-la-Pot. â. I5r. Marciila. a. 55. Margarethe-Torp. b- 139. 14». Margazo. a. 3'6i. Mariebourg. a. 813. 814. b. 45. Marieluft. (château de), b. 132. 140. Mariewerder. a. 814. S15. Marignane, a. 379. Markolsheim. a. 155. Mar-» ly. 126. Marlobroiigh. b. ui. Marotta (laj. a. 383* Marfeille. à. 102. feq, 195. (chaflè au filet h), c. 214. 217. Maru'gny. a. 353. 5ir. Martorell. a. 6i. Mafia, a. 373Î Maftriçht. a. 749. b. 39. 40. Mathématiques (éiude des), c. 6". Maubeuge. a. 165. ' Mayence. a. 051. feq. 729. Meajadas. a. 24* Meaux. a; 199- Méc nique (étude de la), c. 7- Médecine (cou no i (Tance fuperficielie de), c. 13. Meerlingen. a. 4*1. Meillerie (rochers de), a. 444. 512. Meiningeh. a. 740. fj liq* t i et et rondes de), a. 225. (monnoies de), a. 230. (noids de), a* ^22. (titre de Torfévrerie h). ■ c. 163. Milles (réduction des). c. 145. i47- Mindelhéim. a.. 76;. Maiden. a. got. 81'. Minéralogie (connoiff. d'un voyageur de), c. 6* Miniundo. a. 54- Minnerftadt. a. 7401 Miolan (/ort de). a. 3<58> Mifchrelâcher, a. 539- Modane. a. 349. 38g. Modene. a. 259. feq. 380. Revenus et forces militaires, a. 220. Population, a. 215. (nouvelle route de Florence h.) a- 333- Molk. a. 680. 778. 779. Moersboirrg. a. 761. 762. Moerzufchbg. a. 755- 786. Mohacs. b. 246. 247* Mohrbourg. 785- 7*<>. Moitiers-Traver*. a. 544* Mokatow- "b- 216. Molkrufa. a. 62., Molo de GaUta. a. 391. Mols-dorf. a. 616. Monaco, a. 368- Moncade. a. 60. Mor.-célefi. ai 402. Monhaiim a. 765. _ MonnoU-s étrangères: table de leur valeur d'après l'évaluation de leur poids, c. 180. de l'Allemagne; dénomination taille et titre des efpeces. a.572. 575. de Basle. a. 426.de Bsrne. a. 427- ^e Bienne, Fribourg, Soleure, et du Vallaia. a. 418. de Conftantinople. b. 230. du Danemarck. b. 129. de'l'Efpagne. a. 36. de la France. ». 87- de Genève, a. 42S. de la p.rande Bretagne, b. 62. de la Hongrie, b. 229. de la Hollande, b. 19. feq. d'Italie, a. 229. de Lucarne, a. 42?. de la Pologne, b. 213. du Portugal, a» 13i de Ruffie. b. igi. de Suède, b. 153- de Schwitz, d'Un-derwald et d'Uri. a. 430. Mons. a. i65> 265. Mont-blanc- a. 5oï. (hauteur du), c 159. M'ont-d'or. a. 176. (hauteur du), a. 79- Mont-ferrat. a. 61. Moht-perdu. (hauteur du), a. 28- MOntagna. a. 393 Montagne, a. 162. Montagnes de l'Europe, a. 5. (élévation des plus hautes.) c. 159. de glace an Ru/tit'. c. 25t. Montaigne), (maximes de), c. 64. Montanvert (mer de glace du); a. 3631 502* 505. _ (hauteur du), c. i59- Monr.argis. a. 188. Montau-. ban. â. 202. Montefiafcone. a. 394. Mor.temor-novo. a. 23. ; Moute-Rofi. a. 393. Monte-Rotondo. a. 316. Mont-melian. a. 349- 368. Montpellier. 3. 105. feq. 194.. Mont-vaudan. a* 157. Moos. b. 159. 143. Mora (pierres de). b. 161. Morat. a. 473. 539^ Morearren. a. Ô19. Mor-pemhal. a. 473- 532. Morges. a. 473. 540. Morlaix. a. if3. Mormans. a. 152; Morpeth. b. 104. 105. Mofcow. b. 133. feq. b. 202. Mofboks. a. 26. Moudon. a. 473. 540- Moulins, a. 190. Moutiers à. 473. Muette (la), a. 127. Muhlberg f campement de), a. 791. Muhlhaufen. a- 77°; 799- Muhlrofe. a. 796. ., Munden. a. 798. 799-Munnich. a. 653- feq. 759. 773- (diftance de) à d'autres villes, c I5i. Munfter. a. 538. 743- 744- 7JO. b. J7. Mufique (connoifi. de la), c. 14. N. Naarden. b. 27. 33- "35- Nac-hod. a. 782. Naefels. a. 529-Nager (art de), c- 12. Nancy, a. 107. feq. 2x37. . Nangis. a. 152. Nant d'Arpenaz. a. 496. Nantoue. a. 177. Naples. a. 25o. f*q. 392. (état d«s poûes de), a. 337. Naples Jfapîes et Sicile*. Revenus et forces militaires, a. 2ïo. Popu-„ ktion. a. 315. ('mef. long. liq. et rondes de), a. 3 2g"r (monnoies de), a. 239. (poids de), a. 224. Narbonne. ». ao3. Narni. a. 387- Narva. b. 204. Naumbourg. a. 793. 794. 808. Naval - earnero. a. 2o. Naval "moral, a. 25. Navigation (étude de la). & g. Navoinifch, fruit, b. ig*. Nazareth, a. 756. Nemours, a. 188. Is'effmuhl. b. 24.3. 244.. Neubourg. a. 775. 776.. Neu T .Dietendorf. a. 637. ,7«|. Tîeuf-Erifak. a. 15.5- Neufchàcel. a. 473- 544- Neuha-iï. a. 48». Néumarkt. a. gto. g 11. Neumarkil. a. 787. 19% Neundorf (bains de), â. 8co. Neufchaiiz. b. 44. Neuf;»» f. 741. b. 35. Neuftrfdt. a. 730. 731. 736. 785. 78*5. (te-îines de;, a. 726. Nemvied. a. 746. Nevers. a. igy. Newcaftle. b. 104. io5. New-Market (courfe de chevaux h). c. 232. Nice. a. 27g. fL-q. 198. (route de) a. 2go. 367. Niederu-a.'de. a 722. Nicnbourg. a. 75c 751. go!. Nien-haus. b. 43. Nienhus. a. 744. Nîenfchar.z. b. 38. Ni-kioeping. b. 167. 169. Nimreege, b 35. 3& 37- Nimptfeh.. «• ?8:. Nisme. a. 194. Nifia. b. 24?. 219. Noerdîbt-gen. a. 752.753.766. Notent-fur-Seine, a. 152. Noîn «■ 363. - Nordhaufert. a. goô. Nordlieim. s. 79$. S03. 806. Norrkioeping. b. 167. I6g. Nortîr.virh. b. 117. Nortoun. b. 104. 105, Notions pféalablt-s . 803. 89$. Gtricoli. a. 387. Otta. a. ai. Ostenfen (village **'). b. 13c. Otîmarsheinn a. 155. Quchy. a. 444. Oxford, b. SS< feq. 114. " ' P. Paderborn. a. 745» 744- 75L Padoue. a. 280. feq. 402. 404» Paeftum (voyage k). a. 271. Painshill (jardin de), b. I12. Palazzuolo. a. 407. Paleftrina (molo de), a. 325. Palice (la), a. 19°. Palifeux. a. 186. Pampelune. a. 55. Pantoufles (différence de. la couleur des), h Conftantinople. b. 239» Pancen. Bruçke. 3.355. Papiers d'importance; la meilleur» façon de les, garder, c. 3'. 53- 95. Pâques (cable pour trouver la fête des), c 195. Paquet-bot portugais, a. 20. Pardo fel). a. 44. Paris, a. 109. feq. (diftance de) h d'autres villes, c 15f. (pied rie) v. Pied, (routes de), à 149. feq. Parme, a. 282. feq. 380. (état des poftes de), a. 338- Revenus et forces milit. a. 22Q. Population, a. 215. Paffau. a. 778- Pafjfy. a. 127. 498. Patins (courfes h), c 235. Pavie. a. 257- 377. Payerne. a. 539.. Paylem b. 38. Peaux de Ht- c. 3*>- Péote vénitienne-., a* 402. P.èrigueux. a. 169. Péronne. a. 151. 169. Péroufe. a. 397- Perpignan, a. 59. 205.. Perte du Rhône, a. 177. Pefanteur fpécifique des différens métaux et corps, ç. l63. Pefaro.. a. 382. Peft. b. 244- Pétersbourg (St.). b. l$6. feq. 202. 204. 205. (divertiffemes.is du peuple ruffe a), c 25r. Péterhof. b. 193- Petty - France, b. ïo8. 109. Pfeffers (bains de), a. 527. Pharmacie portative, c. 41. «24. Philippopo-fis. b. 248. 249. _ Pic de midi (hauteur du)._ a. 28- \ Pied, c. 14s. géométrique, c, 158. de Paris (réduction des pieds de divers pays au), c. 156. du Rhin, c I57« .de convention. V. Convention, de 24 florins, v. Florins. Piémont et Savoie (état des poftes en), a. 337- Pièra. a. 61. Pierre pertuis. a.548. Piètolo (village de), a. 25t. Pietra-mala. a. 398. Santa, a. 3?3. Pilate (mont), a. 447. Pillnitz. à. 61a Pilfen. a. 774. 775. Pin. a. r95. Pitto^ Puehte. a. 65. Pipers-inn. b. ïog. 110. Pife. a. 284. feq. 374.. (bains de), a. 285- PilTevach-i (cascade de), a. 5it. 542. Piftoia. a- 37°- Piftolets a, deux coups, c 32. Plaifance. a. 379. Pkifantin (état des poftes dans le), a. 340. Plan de voyage, ç. 54. Pianjan. a. 78i. Pleinfeld. a. 755 , 766. Pleurs (village et ruines de), a. 359. Ploen. ai 8iy. 820. Pluie (ce qu'il faut faire quand on eft fortement mouillé de la), c. 40. Plume h. écrire,, remplie d'encre, c. 97. Pog-gio (château de), a. 376. Poids (.rapport du titre avec le), c. 166. d'apothicaire, en Europe, c. 170. en Hollande, b. y. des pierres précieufes et dçs perles, c. 167. Poids d'Allemagne, a. 566. de la banque d'Amfterdam. b. ti. de Basic, a. 422. de Berne, a. 422. de Confiantinople. b. 227. du Danemarck. b. 127- de Danzick. b. 211. de l'Efpagne. a. 34. de Florence, a. 223» de France, a. 8$» de Gtinas. a. 2^3. 1 * Poids Poids de Genève, a. 423- de la grande" Bretagne, b. 56*. de Hambourg, a. 566. de Hollande, b. S- 9. d'Hongrie, k. 227. de Milan, a.'222. de Naples. ». 324. de Pologne, b. 211. du Portugal, a. ir. de Rome. a. 224. de Ruffie. b. ï8o. de Sr. Gall.'a. 423. de Suède, b. 150. de Turin-a. 222. de Venife. a. 222. de Zurich, a. 423. Poinçon des eflayeurs. c. l63-164. Ponino, a. 370. Poitiers, n. r?j. Polcker. b. 6. Polkwitz. a. 810. Fologne. b. 20&. feq. (largeur ou diftance des ornières en), c J55. (mille de), c- 147. Pombal. a. 22. Pompeïa. a. 274.' Pondes- a. 22. Pontr de-Reauvoifm. a. 210. du diable, a. 35\ d« Gard, a, 195t. Ste, Maxence. a. 151. fur-S;ione. a. 153- fur-Seine, a. 152-Pontarher. a. 2o5. Ponichartrain. a. 161. Ponte-Cem-tttlO. f. 305. Pontins (marais)- a. 389. Pontoife. a. 167. Populatioti de l'Allemagne, a. 5S±. de quelques états germaniques. 556. feq. des états autrichiens en Italie, a. 215- du Danemarck. b. 132. del'Efpagne- a. 39. de l'état d'Jgliie-a. 2 15. de l'Europe, a. 3. de la France, a. 79. de la rép. de. Géneï-a. 315. de la Hollande, b. 4. de la Hongrie, b- 225. d'/r-kutz. b. 179. dlrlande. b. 122. de la rapubl- de Fucques. a. 315. de Makhe. a. 215. du duché de Modène- a. 2t5. de Naples et Sicile, a. CI4. de Nor-A'ège. b. 122. de Parme, Plaifance et Gualtalle. a. 215. de la Pologne, b. 20g. du Portugal, a. 9. de lluiue. b. 173. dos états Sardes, a. 2>6.de la Suide, b. I47« «de la ^uiffe. a. 419. de la Toscane, a. 215. de la «p. de Venife. a. 215. Porcuna. a. 6. Dénis, a. 120. r49. 167. Dizier. a. 206*. Gaîl. a. 763. ;7<>4. GaU. (poids d«). a. 4:3. Gtuis. a. 178. Germain le Toux. a. 177. Goar. a. 723. Gorthard (paffage du), a. 35o. 473» 52?. (élévation du chemin fur le), c t6o, Jacques (hôpital de), a. 433; Jcàn de Maurienne. a. 349. 368. Jean Pié de Porr. a. 54- ' Ilario. a. 38o. IJdéfonfe (places de), a. 43. Juft. a. 150. Lèucio. (colonie de), a. 276. Louis-fous - Huningue.' a. 154. "55. Martin, a. 191. 540. Maurice (pont de), a. 542. Maximin. a. 91. Michel, a. 756". 758- Nicolas (plaine de). 34<*. Pierre, a. 353- 354. Pierre d\Arena. 362. 372. Pierre (isle de), a. 435. Poelteu. a. 77g. 779. Roc. a.71. Reuco. a. 363. Saphorin. a. 444. Salamanca. a. 2?. Sa-lenche. a. 474. 497 Salerne. a. 272. Salève (le), a. 44!. Salisbury. b. 113- (fabriques d'acier h), a. 52. Sallon. a; 91. Salt-Hill. b. 11 r. * Salzbourg. a. 665. feq. 759- 76c- 77°'. Salzdahlum (château de), a. 598. 75». Salze. a. 822. Sal-zungen. a. 770. Sambuchetto. a. 385. Samoggia. a.38o. San-Félix, a. 61. Marine a. 383. Peltro. a. 24. Selon', a- 59- Sangerhaufen. a. 806. 807. Santa - Maria, a. 62. Çruz. a. 25. 04. Santé du voyageur; règles générales a obferver. c. 34. 102. dans les voyages par eaa. 116. a pied. 119. à cheval. 122. (précautions pour la conferver en Iloaigrie. b. 242. Saragofie. a. 56. 65. Sarôourg. a. 207. _ Sa$-daigne. Revenus et forces militaires, a. 219. Population, à. 3>5. Sardam. b. 17. Sasbach. a. i37- 734- Saverne. a. 207. Savoie (titre de l'orfèvrerie de), c. 163- Savonne, a. 362. 563. ■ Saxe (mille de), c. 147. Scala. a. 396. Scaphandre, ç. 13. Sceaux-Peuthièvre. a. 128. Schab-siéger, ou fromage verd. a. 529 Schatfhoufe. a- 474. 5"4» 736. 737- 738. 16 u Schamferthal. .i. 3s7- Scheideck de Grindelwaîde. â. 4SS. (élévation du chemin fur le), c. 160, Schellerdd. b- 139. 142. Sherlok (maximes de), c* 65. Çcheveling, port des pécheurs, b. 12. Schichaltien (hauteur du mont), c. 161. Schinznacli. a. 450. Schlackenwerth. a. 6yo. Schlangenbad. a. 724. ' SchJeen, voiture- b. 16. Schmalkaldcn- a. 740. Schueeberg. a. 692 Schneekopp (hauteur du) de la montagne des géans. c» iAl. de la Thu-ringe. Ibid. Sçhnepfenihal. a. 626. SchoenbruHn (château de), a. 679. Sciiocnhoven. a. 690, ScliGtnthal feou. ' ç 5 ,TWlt TA BLE; ALPHABETIQUE. , vont rte), a, 754- Schonberg. a. 756. 757. Schreekhorrt. ' n.'aSch (hauteur du) c 160. Schuî. - Pforta. a. 704. Schwa- h. ich." a. 765. 166. Schwàbifch-Hall. a. 773. Schwab-munehen. a. 761. v Schwalbach. a. 724. 74s. (recette des eaux.; de), a. s65. Schwanau. (isle de), a. 53». Schwarzach (couvent de), a. 74Tr Schwatzbach, a. 788- 789- Schwedt. a. 813. Schweizer-Haketi. a. 53°- Schwerin. a. 804.8*9-.Schwetz. b. 38.. Schwezingen-;a.t>49. Schwitz. a: 5 3i. * Sedon. a. l%6. Sedia, efpèce de voiture, a. 34°- c. 7?. See-lénverkooper.'bf 32. Seifersdorf (vallée de). $.610. Semlin, b. 247. 24g. Sempach. a. 447. 532. Senlis. a. 15t. Sens. a. i73- .Sennvvald. a. 527. Servoz. a. 499. 5"3. Sefto. a. 259. ' Seftri. a. 3.62. . Seville. a. 74. Siène. a. 315. feq. 39^« (élévation) au deflus de la mer. c 161. Sierrra Morena. a. 65. Siefle : ce que c'efh c. 34. Signée dans les formules de médecine : leur explication, c. 170. Siguenza- a. 59- Silioria. b. 249. Sill ("chute de la), a. 757. Simplon (paffage du), a. 359. Simonetta (çafa). a. 257, Singcn. a. 761. 162. Sinigaglia. a. 383- Sion. a. 541. Sirocco, vent. a. 3rI. Six. a. 513. Skarn- b. 171. Slefega (la), a. 405. Snowdon (hauteur du mont), c. i6r. Sociétés (règlçs k obferver en pays étranger dans les), c. 45- Soedertel'ie. b. 167. 169. Sohner. b. 139* i.4'3- Soiflbns. a. i.'>4.184». Soleil (levée et couchée du) en "Ruffie. b. 174. Sojeure. a. 427. 547, (monnoies de), a. 428-"Solfatara. a. 273-1 277. '. Sophie, b 248. 249. Soroeochinos. a. 25.' ' Sp.i. a. 695. feq. 749- (recette des eaux de), a. 565. Spiegelberge (les), 3. 6*28, Spire, a. 731. . Splugen (paC- ' fage du). 3. 356. Spoletto. a. 386. Stabia. a. 275. Stade, s.' $00. Roi. Sradele. a. 761. Staffetta. a. 300. Stanz. ». 530. Stanzfl.idt. a. 520. Stargard. a. 796. 813. 814. ' SciUibbach. a. 4?3« Srav-anger, b. 140. 143. Stein. a. 759. * "7f> ~. Stein fur !e Rhin, a. 474. Steuiaçh» a. 156. 757« 'Stendal. a. 822. Sterzingen. a. 156. 757- Stettin. a. 816. Sterling, b. icp. 107. Stoçkerau. a. 730. Stockholm, b. i55. feq.. 157. 1^9. »7°- Stoïpe. a. 79a. 797. Stonehenge. b. i»3« Storta. 393. Stow. b. U5- Strachino, fromage, a. 21g. Stralfund. a. 8i5. 82". b. 159. feq. 166. 167, Strasbourg- a. 13.4- feq- '.55. 203. 730. 731. 733. 772. " Strat-ford. b. 1/6. Stçaubing. a. 778- Stratvberry-hill. b. 82. Strelitz (Neu ). a. 817. Stropke (village de), a. 62%, Strohbufch. b. 44. Scrudeî. a. 717. Stuttgard. a. 667. feq. 736.737.754. Sudlar. b. 38. Suède Ça), b. 146. feq. (largeur ottdiitance des ornières en), c. i55- (mille de), c. 147. (titre de rerlcvrerieds). c. 163. Suiflé (la), a. 416. feq. (largeur eu diftancades ornières en), c. 155- (mille de), c. 147. (titre de l'orfèvrerie en), c. Ï64. Sulzbach. a. 771- Sund (douane du}, b. 122. 133. Superga (la), a. 320. Surfée. a. 532. Su-zainecourt. a. I5î- Suzé. a. 369. Swaerdsbro.' 167. 169. Swaika où jeu de bague ruffe. c. 256. Swertabruk (ufine àe). b. 169. Swinnegarns. b. 170, Sybillen-Ort. a. 595. Syon (maifon de pïaifance). b. Ul. Szeçzard. b. 246.. 247, T. T- Table des dépenfes en courant la pofte. c. 54- ip(l. Tabor. a. 78g. 7?9- Tagarro. a. 2t. Taille: explication de ce mot. -a. 576. Tain. a. io3« Talavera del Arrojè. a. 24. de la Régna, a. 25. Tallyn. b. 245. 246". TamT bach (village de), a. 741. Tamife (élévation de la), a. d- de la mer. c. 161. Tanzberg. a, .519. Tarare, a. 191. Ta-razone. a. 74. Targue (jeux de la), c. 212. Tarif des poftes ordinaires allemandes, a. 718. feq. des prix des mefïV geries et diligejices. à.721. Tasdorf. 3. 810. Tauber-See. à. 634. Taureaux (fêtes, des) en Éfpasrne. a. 43. c. 197-Tavaunes. a. 474. ■ Tavernettes. a. 3*7- 369. Tell (chapelle de), a. 522. Tenvbleque. a. 64. Teraeswar. b. 247. 248. Téneriffe (hauteur'du pic de), c. 159- Terni, a. 386. Terracinia. a. 390. Tefcheu. a. 783-784- Tefovrera (maifon de), a. 350. 370. — Tète-noire, a. 510. Tettwéil. a. 45». Teutfchbach:|eascadedu). a. 521. Thiesheim. a.74*-742. Thdnen. a. 513. Thorddn-hall. b. 82. Thorn. -a. 815. b. 221. Thun. a. 437. 474. (élévation du iac de), c l6o. Thyrnftein (château de), a." 779. Tiedenwiefeti. a-5798- Tiel. b. 40. Tillit. a. 8» 5- Tirol: route par le Ti-roi pour palTe en Italie, a. 343. Tirfchenreit. a. 771. 77-Titre de J orfèvrerie, c. i63> (rapport du) avec le poids, c 166. Tiulis (mont), a. 521. ' Tivoli, a. 309. ToepHtz. a. 73'-Tokay. b. 245. 246. Toife (la), c. 142. Tolentino. a. 385. Tofcane. Revenus et forces militaires, a. 220. Population, a. 215. Armoiries, a. 221. (état des poftes delà), a. 337* Torgau. a. 790. 796. Torija. a. 56". Torre-di« mezza-via. a. 3S9. Torrejon. a. 56. Torremaçha. a. 56. Torre-nieri. a. 396. Torriceila. a. 397- Tortona. a. 377* Toul. a. 207. Toulon, a. 137. feq. 197. Touloufe. a. 202. Tûurnhut. b. 42. Tours, a. I8r. ' Tracht. a. 494» Trappe (couvent de la), a. 612. Travemunde. a. 646. Travers (val), a. 544. Tre Ponti. a. 389- 39?- Treck-fchuytes. b. 23. b. 2g. Tremblement de terre h Lisbonne, a. iS. Trente, a. 408. 156. 758- Treuenbrietzen. a. 808. Trêves, a.'7;5. 746. Trévoux. a. 187- Trianon et petit-Trianon. a. 141. Trient, a. 51U Triefsdorf. a. 767. Triefte. a. 66S. feq. 785- Trois-Maifons. a. 154. Trof-haettâ (cclufesde), b. 142. Trons. a. 528- Trotsk.oy (couvent de), b. 1S3. Troy (poids de) en Angleterre, b. 5;>. v. poids. Troie (ruines de), b. 240.. Troyes. a. 153. Truffarelîo. a. 37°. Trujillo. a. 24. Tfchesma. b. 193. Tubingen. a. 737. Tulipomanie. b.' 20. Tulieda. a. 806. Turban (différence de la couleur du) à Conftantinople. b. 239. Turin, a. 317.;,feq. 37°. (élévation au deifus de la mer.) c. t6t„ (mef. long. liq. et rondes de), a. 225- (monnoies de), a. 229. (poids d?). a. 222. (route de Niée à), a. 2S0. Tyrnau. b-. 245. U. Ulm. a. 754 - 755- 7&*5. 166. 775. Undingen. h. 35. t*rfr ierfeen- a. 483. Upfal. b. 160. feq. Upton. b. 108. 109. trïlencîkî de hççeffité. c. 78. Utrecht. b. 25. 37« 3$. V. a. 793, 795, Vache, f». c. 8*, Valais '(monnoies du), a. 428. Valdepennas. a. 44. 64. Valence, a. 57. 193. Valladolid. a. 23. 58» Valmajado. a. 25. Valor-fine. a. 51°* Vandoeuvres. a. 153. Vandfoë (lac de), b. 143. Vannes, a- I87. Var (paflage du), a. 198. Varel. a. 750. 7s 1. Varennes. a. 190. Varfovie. a. 790. b. 203. 314, feq. 221. 222. 223. 224. (diftance) à d'autre* villas, c. Vauclufe. a. 93: . * Vega de^&renade. 65. Vejat (pont de), a. 335. Velléïa, a. 284. 38o. Vellino (hau? teur du mont), c. 159- Vene (le), a. 38»". Vénerie (la), a. 320. Venife. a. 321. feq. 404. (état des poftes de), a. 340. (mef. long. liq. et rondes de), a. 226. (monnoies de), a. 231. (poids de), a. 222. ■ Prévenus et forces militaires, a.. 220. Population, a. 2i5» Armoiries, a. 221. Vénitienne (regata). C. 223, Venta, a. 2 t. Ventas-nuevas. a. 23. Verceil. a. 378. Verden. a. ?5o. 751. 800. Verdun, a. 200. Verneuil. a. 161. Vérone, a. 3î3. feq. 405. 408. Verfailles. a. i39- 161. »8o. Verfoix. a. $4°. Vefaigne. a. 153. Véfoul. a. 154. Véfuve (hauteur du mont), c. 160. (voyage ou), a. 269. Vétérinaires (obfervations). c. 123. Vetturini Italiens, a. 34 ï« modèle d'un accord par écrit avec ce» voituriers. u. 343- Vevay. a. 444. * 474- 543. Via mala. a. 35<>. Vicence. a. 335. feq. 405. 408. Vienne, a. 192. <Ï6"9- feq. 778. 78°- 783» 787. 788. b. 205. 223. 243. (diftance) à d'autres villes, c. 152, (mef, des vins à), a. 569. (mef. rondes de), a 57°, Vignemale (hauteur du mont), a. 28- c. t59- V"R. b. 142. Villalta. a. 4J4. Villefranc'ne- a. 187. 204. Villejuif. a, 172. Vin* cennes. a. 129. Vins doux (dangers des), c- 57. (liqueur d'eflai des).c. 109. Vins d'Allemagne, a.563. 6j2. 684. d'Auxerre. a. 173, de Bar-le-ûuc. a. 207. de Bar-fur-Aube. a. 153. de Bleichert. a._ 746. de Bordeaux, a. 97. de Cahors. a. 202. de Chambertin. a, 175. de Champagne, a. 8°. de çôte-rotie» a. 193. de Fiorenzola. a. 379. de Gaenfefuflêr. a, 731. de Grave a. 97. de Hock ou Hochheim. a. 652. d'hermitage. a. 193. d'Italie, a. 216. 217. de Johannisberg. a. 651. du Ka-terloch. a. 729. de Leifter a. 634r de Malaga. a 69. de Malgue. a. 138.' de Marvella. a. 72. de Monte-fiafcome, ou, Eft Èft! a. 394- de Monte:pulçiane. a. 396. d* Montmer liân. a. 349. 368» de Neffmuhl. b- 244. de Neufchâtel et.duj pays de Vaud. a. 421. de Nierenftein. a. 729« de Pérès, a. 193. de Podskaîsky. a. 789« de Rudesheim. a. 653- de fruits ruïes. b. 195. fanto. a. 406. de Stein. a. 634. de Szeczard. ' " b, b. 247. de Tokay. a. 225. origine de leur célébrité, b. 246". de Tupain., a; 193. de Valdepennas. a. 44. 64. de Vèfbtik a.. 154. Vjpti/nille. a. 3<»3' Virgile (tombeau de"), a. 27:. Viterbo. a. 394- (élévation au deffus de la mer. c. 162. Vitré, a. 162. Vitry-le-François, a. 206. Vittoria. a. 5$: Vogherra. a. 377: Voiture (arts qui concourent à Ja perfection d'une), c. 83- (qualités efTentielles d'une), c. 74. de rencontre, c. 81; Voituriers fuiffes. a. 46S; Volant» (prix d une), a. 48. Volarui. a. 4°8- Voltaggio. a. 37»--Voltierra. a. 55- Voorthufen. b. 38- Voyagé (caffette de), c. 88> (ht de), c. 87. (rouleaux de), c» 80. (eobelèts etç, de), c. 90. (manuels et relations de). V. Manuels; etc. Voyages a cheval, c. 122. 127. par mer (provifions de bouche «t utenCles pour les); c; 133. Voyager: ce que c'eft que voya-ffer. c. 48- 56. 63. w. bern. a. 743. 744. Wad, terre mêlée de plomb, fe. 5*-Wageuingen. b. 37- Wahlft2dt. a. 792. Wakefield. b. 107. 108. Waldenbuch. a. 737- Waldkirch. a. 737. Waldfaffen (abbaye de), a. 772. Waldfée. a. 765. Walcs-hut. a. 761. 763. Wallerféfc. a. 7J9- Wangen. a. 763. 764. 765. Warberg. b. 139- 14Warendorf. fa. 743. 744. Warneton. à. 17'. Warbourg (château de), a. 770. Wartenberg. a. 790. 792. 8I0. Warivick. B. 116. Watoh (village de), a. 171. Wavigny; a. 150. Wedgewood (manufactures dé); b. 116. ^ Weiden. a. 771. 775. Weimar. a. 682. feq. 794. YVeingarten (couvent de), a. 761. Weif-fenfels. a. 793. Wellington, b. 188. m. b. 108. iid. Wells, b. 108. no. Wengeberg. a. 484- Werne- -ke. ai 740. Wernsdorf. a. 790. Wefel. a. 748. 8H. Wefteros. b. 170. Weftmaal. b. 42. Weftphalie (mille de), c. 147. Wettingen (couvent d»). a. 4S1. VVetter-horn. a. 485- (hauteur du), c. lôo. Wetherby. b. 104. 105; Wexioë. b. 167. 16g. Wielitska (mine? de), b. 223. Wilds-haufen. b. 42. Willanow (château.de), b. 2?6. Windfof* b. 82. Winfchoten. b. 44- Winterthur. a. 474- 516. VVisbaden. a. 724. 745. Wismar. a. S°4- 818. 821. Wifs-loch. a. 753. 754. Wittelsbach (châteaux de), a. 777. Woerlitz. a. 606. go?. Wolfek. a. 761. Wolfenbuttel. a. 598- 751. Wolverhampton. b. 116. Wreta. b. 167. 168. Worceller. b. 107. 109. Worms. a. 729. 73o. 731. Word-ftock. b. 8». H5 Wurgau. a; 741- 74-'- Wurzbourg. a. «S3. feq. 739. 740. 741. 767. Wurzen. a. 788. 790» X. ^anten. a. 811. b. 35. 36". Xeres de la fïofltefa. â. 76". Tores, Y. Ypre*. â. iït. York. b. il8. Yftadt. b. i6f, i«>g. Xvt& dun. a. 474-, ^amajb». a. 55. Zeitz. a. 757. 769. Zendale Cvefta de), 3. 331. Zilly. a. 7S5- ?8o". Zircknitz (lac de), a. 787» Znaym. a. 78o- Zug. a. 518. Zurich, a. 447» feq- 47*' 517. (diftance) à d'autres villes, c. 152." (mef. long. liq. et Jcondes.de-) a. 4?5. C monnaies de), a... 430. (poids de), a. 423- Zunack. a. 763. Zvvedài a. 741.743. ZwellV b. 38- 42./ E r r a- Errata; Page, 15. 16o. 185. 36o. 42.5; 444-65$. t Part. I; Sect. Ligne. ait lieu de 2. nouveau palais. 13» travail. 20. du croix 17» une 19. pure 27. des village*. II. encore. îifes. palais neuf, émail, de croix, un. claire, du village, auffi. I. Part. IL Sect, 5. ij. cabélian cabéliau. — * 33. baufes buyfes. c. 12. tiltes toiles. *42. 23. peut Part. II. très. 16". lo. dans un d'un. 18. routiers routières. 52. 16. foulrrir permettre. — 27. fur par. 53. 7- miféricordô commiferatioa, — 23. fous clef fous la clef. 55- 12. du de — 13. d'appartenir feroit appartenir» 61. 16. fauroit. Carte itinéraire de l'Europe* Au lieu de. Milles Ruffiennes, milles Suédoifes, milles de la Turque: lifez: milles rufles, milles fuédois, milles turcs. On prie les lecteurs de vouloir bien exeufer ces fautes., qu\( faut mettre furie compte du graveur allemand. ♦