V O Y A GE DANS L'HÉMISPHÈRE AUSTRAL, ET AUTOUR DU MONDE. TOME QUATRIEME. V O YA G E DANS L'HÉMISPHÈRE AUSTRAL, E T AUTOUR DU MONDE, FAIT SUR LES VAISSEAUX DE ROI, z'Aventvre, & la Résolution, en 1771, 1773 > x774 & l77s- Écrit par JACQUES COOK, Commandant de la Réfolution, Dans lequel on a inféré La Relation du Capitaine FURNEAUX, & celle de MM. FORSTER. TRADUIT DE L' A N G L O I S. Ouvrage enrichi de Plans > de Cartes, de Planches > de Portraits yù de Vues de Pays, dejjinés pendant l'Expédition > par M. HODGES. TOME QUATRIEME. A PARIS, HOTEL DE THOU, RUE DES POITEVINS. M. D C CL X X V III. AVEC APPROBATION ET PRIVILÈGE DU ROI, OM il® R UOTUi: tt^jQj^AU 3 a T I U g A g T__ U Q 3 M O TABLE DES CHAPITRES Contenus dans ce Volume. Livre IV. Depuis notre départ de la Nouvelle-Zélande 9 jujqu'à notre retour en Angleterre. Page i Chap. I. Traverfe'e de la Nouvelle-Zélande à la Terre de Feu. Traverfe'e du Cap Déféada au Canal de Noël, & defeription de cette partie de la Côte. Ibid. CHAP. IL Relâche dans le Canal de Noël. Defeription du Pays & de fes Hal?itanst 2 o Chap. III. Navigatwn du Canal de Noël, autour du Cap de Horn , à travers- le détroit de le Maire , 6* autour de la Terre des Etats. Découverte d'un havre fur cette IJle, & defeription des Cotes. 45 Chap. IV. Obfervaàons géographiques & nautiques, Defeription desafies près de la Terre des Etats 3 & des Animaux qu'on y trouve. 6f CHAP. V. Navigation après le départ de la Terre des Etats. Découverte de la Géorgie 3 & defeription de cette Jfle. 76 a Hj vj TABLE Chap. VI. Navigation après notre départ de la Géorgie. Découverte de la Terre de Sandwich. Raifons qui femblent prouver qu'il y a une Terre aux environs du Pôle AuflraL Page 9 8 Chap. VII. Récapitulation de ce qui a été fait pendant ce Voyage. Conjectures fur la formation des Ifles de Glace. Suite de notre Navigation jufqu'à notre arrivée au Cap de Bonne-Efpérance. 120 Chap. VIII. Route du Capitaine Furneauxfur VAventure; incidens qui lui furvinrent depuis fa féparation de la Réfolution, jufqu'à fon arrivée en Angleterre. Relation du Lieutenant Burney , concernant VEqtti-page de la Chaloupe qui fut affaffiné par les Zélandois du Canal de la Reine Charlotte. 135 CHAP, IX. Dernière Relâche au Cap de Bonne-Efpérance ; Récit de quelques Découvertes faites par les François & arrivée du Vaiffeau à Sainte-Hélène. M1 CHAP. X. Paffage de Sainte-Hélène aux Ifles de VOueJi. Defeription de Vif e de V Afcenfwn de Fernando-Noronha. 174 Chap. XL Arrivée de la Réfolution à VI¡le de Fayal. Defeription des Açores, Retour de la Réfolution en Angleterre. 192 Tables de la Route de la Réfolution & de l'Aventure ; de la Déclinaifon du Compas ) & des Obfervations Météorologiques. 2 1 7 DES CHAPITRES. vij TABLE I. Du Cap de Bonne-Efperanee à la Nouvelle-Zélande. Page 217 Table II. Continuée. Route de l'Aventure, à la Terre de Van-Diémen. 226 Table III. Continuée. Route de la Réfolution & de l'Aventure , de la Nouvelle-Zélande à Taïti. 228 Table IV. Route de la Réfolution & de l'Aventure, d'Vliétea aux Jfles des Amis & à la Nouvelle-Zélande. 232 Table V. Route de la Réfolution, de la Nouvelle-Zélande à l'Ifle de Raque. 234 Table VI. Route de la Réfolution, de l'Ifle de Raque aux Marquifes. 242 Table VII. Route de la Réfolution , d'Uliétéa aux Nouvelles-Hébrides. 2 4 3 Table VIII. Route de la Réfolution , de la Nouvelle-Calédonie àia Nouvelle-Zélande. 245 Table IX. Route de la Réfolution, de la Nouvelle-Zélande à la Terre de Feu. 246 TABLE X. Route de la Réfolution, de la Terre des Etats, au Cap de Bonnc-Efpérance. 248 Table XL Route de l'Aventure, de la Nouvelle-Zélande, au Cap de Bonne-Efpérance. 2/5 Vocabulaire de la Langue des Ifles de la Société. 2/9 /Ivertijjement fur la prononciation du Vocabulaire. 26 t Difcours préliminaire de M. Wales. 305 viij TABLE DES CHAPITRES. De V Obfervatoire portatif 308 Des Horloges. 311 Table , &c. 319 De VInfiniment des Pajfages. 321 Du Quart de Cercle Aflronomique. 323 Du Sextant d'Hadley. 334 Des Compas A^imuthaux. 352 Des Aiguilles d'Inclinaifon. 3J4 Des Baromètres & des Thermomètres. 355 discours fur les moyens employés dans ces derniers tems, & fur-tout dans lafeconde expédition du Capitaine Cook, pour conferver la faute des Gens de Mer, prononcé à la Société Royale de Londres, le 30 Novembre 1776, par le Chevalier Pringle, Prefident. 3 j 8 Table générale des Matières, contenues dans les quatre Volumes, 3^9 VOYAGE 4 44 #4í44444#44#4n|*4 44*4* VOYAGE DANS L'HÉMISPHÈRE AUSTRAL ET AUTOUR DU MONDE. LIVRE QUATRIEME. Depuis notre départ de la Nouvelle-Zélande ; jufqua notre retour en Angleterre. ------===*ga^ CHAPITRE PREMIER. Traversée de la Nouvelle-Zélande àia Tene de Feu. Traver/ee du Cap Déjcada au Canal de Noël; & Defeription de cette partie de la Còte, Barbara prxruptis, incluía eft (ínfula) Taxis: Hórrida, defertis undique valia Jocis. Umbrarum nullo ver eft lavabile fatu , Nullaque in infaufto nafckur herba folo. S eneo Le io, à la pointe du jour, nous levâmes l'ancre avec une ^nn> l7 jolie brife de l'O. N. O., & je portai hors du Canal ; &, après » o Novcmb. Tome IF. A - ........ qu'on eut tourné les deux frcres, je gouvernai Tur le Cap n. 1774« Campbell, qui eft à l'entrée S. O. du détroit, à l'aide d'une oYembrc. r ' 1 bonne brife du Nord, & toutes voiles dehors. A quatre heures après-midi, nous depaísames le Cap ala diftance de quatre ou cinq lieues, & je marchai enfuite S. S. E. \ E.avec un vent du N. O., & un tems brumeux. ir. Le lendemain, le vent paila par l'Oueft au Sud, & nous porta plus à l'Eft que je ne le defîrois. A fept heures du fuir, les montagnes de neige nous reftoient O. ~ S. O. & le Cap Pallifer au N. 7 O., à feize ou dix-fept lieues* C'eft de ce Cap que je pris, pour la troiiieme fois, mon point de départ. A la fuite de quelques heures de calme, une briiê s'éleva du Nord, & je cinglai S. ^ S. E. à toutes voiles, dans la vue d'atteindre le cinquante-quatrième ou cinquante-cinquième degré de latitude : je projetois de tra-verfer ce vaile Océan, à-peu-près dans ces parallèles, &c de reconnoître ainii les parages que nous n'avions pas examinés l'été précédent. u.,. Le matin du 12, le vent devint bon frais. a Nous avions perdu la Nouvelle-Zélande de vue : comme 3> aucune Terre ne fembloit devoir arrêter notre marche , s> nous commençâmes cette navigation avec plus de gaieté » que la dernière campagne que nous venions de faire au » Sud : d'ailleurs les vents d'Oueft, qui dominent dans ces » latitudes, étoient en notre faveur, & nous favions que » les travaux les fatigues &c de nutre long Voyage appro- » choient de leur fin. Nous nous croyions déjà hors de ¿» tout danger, & l'efpérance de revoir l'Europe, après tant ■ ■.....■ m de périls & de peines, fembloit nous infpircr une nou- ^¿^¿Z^4, » velie ardeur. » fa midi, la latitude obfervée fut de 43a 1 $r 30" Sud, 8¿ la longitude 176e1 41' Eft: on apperçut un poiiTon extraordinaire , de l'efpèce des baleines, & quelques perfonnes l'appelèrent un Monfire de Mer: « Il étoit long d'environ » douze verges j il avoit la tete oblongue & écrafée, &c » pardeiTus des filions longitudinaux 6c des proéminences 9» qui leur correipondoient. Deux petites ouvertures eu » demi-lune lui fervoient dyeux, & par-là il jetoit de l'eau; t» Il étoit par-tout tacheté de blanc : deux grandes nageoires » fortoient de derrière la téte, mais aucune du dos. Ce » poiiîbn femble inconnu jufqu'à préfent. » Pour moi, je ne le vis point. L'après-midi, les pintades-péterels commencèrent à paroître. Le i 3 , au matin, le vent tourna au O. S. O. à trois iyA heures, nous crûmes voir uneTerreau S. O.-, nous portâmes deifus -, mais on reconnut bientôt que c étoit de la brume. Je marchai en fuite S. E. ^S. S¿ bientôt on apperçut un veau marin. Amidi, la latitude, fuivant l'eftime, fut de44e1 2.5', & la longitude 177e1 31' Eft. Il y eut de la brume tout l'après-midi. A fix heures du foir, le vent fauta au N. E. l- N. & devint grand frais, accompagné d'une brume très-épaiife : je marchai S. E. - S. Le 14, à minuit, on apperçut un autre veau marin. a H-midi , nous étions par 45a 54' de latitude & 179e1 19 àc longitude Eft. a 2i • ' 1 « Nous découvrîmes une voie d'eau que nous avions Novembre?' c ^c ^ans ^c Canal de la Reine Charlotte ; mais elle ne » nous caufa pas beaucoup d'inquiétudes, parce que l'eau P5 ne s'accroiilbit, dans le puits de la pompe,que de cinq » pouces en huit heures. Les vents d'Oucft fouillèrent o> avec une violence furprenante ; les vagues étoient d'une » groiTeur extrême , & quelquefois de pluiieurs cen- » taincs de verges de long -, le roulis du vaiiîèau extré- y> memenc déiâgrcable, quand le vent venoit de l'arriére ; ï> & quoiqu'on ait fuppofé que l'inclinaiibn d'un vaiiTeau, y> dans le plus grand roulis, ne furpaiîe jamais vingt degrés, » nous Tobfervamcs de plus de trente degrés, & M. Wales y> l'obferva enfuite de plus de trente-huic degrés, comme on » le dira plus bas. » ï y. Le i à minuit, le vent tourna à l'Oucftj la brume fe diiîipa, mais le tems continua à être nébuleux. A midi, la latitude fut de 47a 50', & la longitude 178e1 19'Oueft; car, ayant pailc le Méridien de i8odEft, je compte maintenant àl'Oueft du premier Méridien ac oreenwicn. Le foir, nous r<>- entendîmes despenguins, & le lendemain nous vîmes des paiïe-pierres & des gocfmons. A midi, une brife fraîche fe leva de l'Oueft, & le ciel fut beau : nous étions par 49a 33' de latitude obfcrvéc, & 175e13i'de longitude Oueft. iy. Le lendemain,rJe vent fraîchit & le tems devint bru- meux : nous apperçûmes un veau marin & diflerens morceaux de gocfmon. A midi, la latitude fut de 5 id 12/, & la longitude de 17 f 17' Oueft. Le vent paila au N. & au N. O. { N., àc fouffla par raftalcs, qui déchircrçnt une vieille voile de perroquet, & nous obligèrent à prendre deux ris aux huniers j mais, le ibir, le vent mollit de tourna à l'O. N. O.i alors nous larguâmes les ris : étant par 5 iâ 47' de latitude, & i72.A il de longitude Oueft, nous trouvâmes que le compas déciinoit de 3 a 52/ Eft. Le lendemain 18, par :52a2,5' de latitude, & 170a 45' de longitude Oueft, il déciinoit de i oa 2 6' Eft. Vers midi, nous eûmes un tems modéré, mais brumeux, &: une grolle houle de l'Oueft. On apperçut des penguins & des morceaux de goeiînon. Le r 9, je gouvernai E. S. e. avec un vent grand frais du Nord: le tems fut brumeux & laie. a midi, nous étions par 5 V1 43'de latitude, & 166A 15' de longitude Oueft. Le 20, je marchai e. | S. E., avec une brife modérée du Nord, accompagnée dune brume épaiiTe. a midi, la latitude fut de 5 4d 8', & de 1 62a 1 S' de longitude Oueft. Le 2 1, le vent iòufflant principalement du N. e. grand frais , accompagné d'un tems épais, brumeux de fale , notre route fut S. e. l- S.: la latitude, à midi, de 5 5a 3 i , & la longitude 160a 29'. Nous vîmes une grande quantité de pétcicls bleus & quelques penguins. Les vents frais du N. O. ~ N. de du N. J N. O., & la brume durèrent jufqu a midi du 22, que le tems seelaircit; 6 nous obfervâmes 5 5a 48'de latitude Sud, de 156a 56' de longitude Oüeft. L'après-midi, il y eut un calme de quelques heures ; enfuite le vent paila au S. S. e. de S. e. -J- S. petite brife, avec laquelle je gouvernai Eft en inclinant au Nord. \ La nuit, l'aurore auftrale fe montra j mais elle fut très-foible; Ann. 1774- & point du tout remarquable. Novembre *• * 22. Le 23, par 5 5e' 46' de latitude Sud, & 1j' de longitude Oueft i nous avions unegroiTe houle du N. O.: nous vîmes des albatroifcs & des pétercls bleus. Le lendemain , vers midi, le vent diminuant,on largua tous les ris des huniers, on remit un autre mât de perroquet & on replaça les vergues. Il y eut peu de vent l'après-midi, & le tems fut brumeux-, &, à minuit, un calme fur-vint, qui dura jufqu a midi du lendemain : alors il fe leva de l'Eft une brife, avec laquelle nous forçâmes de voiles au Nord. Nous étions par 55'' 32'de latitude Sud, & 1 z8c' 45'= de longitude Oueft. On voyoit des albatroues & des pétercls. A huit heures du foir, le vent tournant au N, E., je revirai de bord pour porter à l'E. S. E. Le premier Décembre, il y eut un tems épais, bru- 1 Décembre, tneux, avec une petite pluie & une brile modérée, qui, à y. ■ trois heures après-midi, tomba en calme: notre latitude1 Ann. 1774. étoit de 5 5d 41' bud,¬re longitude 127e1 5' Oueft. Après quatre heures de calme, la brume s'éclaircit, & nous attei-. gnîmes un vent de S. E., avec lequel je cinglai au N. E. 2. Le lendemain , il y eut une brife fraîche du S. e. & un tems brumeux, excepté pendant quelques heures de la matinée : l'aimant déclinoit de id 28' Eft, par 5 5d 17' de latitude, & 12,5e* 41' de longitude Oueft: la déclinaifon parut 4. augmenter enfuitej car le 4, au matin, par 5 3a n' de latitude, & ind 31' de longitude Oueft, elle étoit de 3e1 t6j Eft j le foir, par 5 311 13' de latitude, & 11 ^d 46' de longitude jt Oueft, elle fut de 3'' 2 8' Eft : & le 5 ,à iix heures du foir, par 5 311 8f de latitude, & 115e1 58' de longitude Oueft, elle fut de 4" i'Eft. Un bon vent du Sud dura plus de vingt-quatre heures ; ce qui me mit en état de gouverner Eft, en dérivant très-peu au Nord; le vent paiTant enfuite au S. O., & devenant une brife ferme., nous contmuaiut;:. à maïU^i a l'Eit un peu au Sud. 6. Le 6, il y eut quelques ondées de neige. Le foir, par 55* 1|' de latitude, & r r id 11! de longitude, la déclinaifon fut 7. de 4d 58' Eft; &,lc lendemain, par 58a 1 6' de latitude, Se 109a 3j'de longitude, elle fut 5d 11 Eft. Le vent fouffloit alors de l'Oueft, bon frais, accompagné quelquefois d'ondées de pluie. Il n'arriva rien de remar-1 quable jufqu'au 9, à midi, lorfque, par il' de latitudei & 103I Se xof 44' de longitude Oueft, le vent fauta au N. E. : il i-i « „ ' Ann. 1774* tourna peu-a-peu au Sud par l'Eft & le S. E., accompagne Déccmbre, d'un tems de brume & de nuages, & de quelques ondées de pluie. Le io , un peu avant midi, par 54e' de latitude & toi" i°* 7' de longitude Oueft, nous dépafsâmes un petit banc de goëfmon. L'après-midi, le vent fauta au S. O., fouffla grand frais, accompagné d'un tems fombre & nébuleux. Je gouvernai E. un demi-rumb au N., & le lendemain, à fix heures 1 r; du foir, par 53a 35' de latitude & 95e1 52.' de longitude Oueft, la déclinaifon de l'aimant fut de 3e1 58' Eft. Il y avoit, autour du vaiifeau, un grand nombre d'albatroiïès de différentes efpèces. Le i 2 , le vent paifa à l'O. N. O., & le foir au Nord, & i enfin il y eut calme : ce calme dura jufqu a minuit, tems OÙ nous atteignîmes une brife du Sud, qui, bientôt après, tournant & fe fixant à l'Oueft, nous gouvernâmes Eft. Le ¡14, au matin, on trouva que la déclinaifon de l'aimant étoit 14. de 13d 25' Eft, la latitude 5 3a 25', & la longitude 87a 53' Oueft : l'après-midi, par la même latitude & 88a 2' de longitude Oueft, elle étoit de 1 5*" 3' Eft, & elle s'accrut tellement que, le 15 , par 53a 30' de latitude, & 82a 23' de longitude Oueft, elle fut de 17a Eft : le lendemain, au foir, t par 5 3a 25' de latitude U 78a 40' de longitude, elle fut de 17a 38' Eft. Vers ce tems, nous vîmes un penguin & du gocfmon; &, le lendemain, un veau marin & des péterels-plongcurs. Les trois derniers jours, le vent aVoit fouillé de f Oueft, bon frais, accompagné par intervalles d'ondées de pluie ou de grêle. Tome IF B 16. - A six heures du matin du 17, à-peu-prcs par la latitude 17 Dccemb.* dont on vient de parler, & 77a io' de longitude Oueft, la dcclinaiion de l'aimant fut de i8d 33' Efti &, l'après-midi, de 21a 38' par 53a 1 6f de latitude S., Se 75a 9' de longitude Oueft. Le matin, ainii que l'après-midi, je fis quelques obfervations pour dérermincr la longitude par la Montre marine, & les réfultats réduits à midi, donncrenr j6A 18' 3 o" Oueft. La longitude, fuivant l'cftimc, étoit en même-tems de 76a 17' Oueft j mais j'ai lieu de croire que nous étions environ un demi-degré plus à l'Oueft que l'un ou l'autre do ces deux points : notre latitude étoit de 5 3d z 1 ' S. Nous gouvernâmes E. - N. E. & E. \ N. pendant tout le jour, avec toutes les voiles que nous pouvions porter, Se un bon vent frais du N. O. - O. : nous nous attendions à 4 voir la terre avant la nuit \ mais nous ne la découvrîmes qu'à dix heures : on ferla les bonnettes, les voiles de perroquet , Se on prit un ris à chaque hunier, Se je marchai E. N. E., afin d'être sûr de rencontrer le Cap Déféada. Deux heures après , nous apperçûmes la terre qui setendoit du N. E. I N. à l'E.1 S. E., à la diftanec d'envi-f 4 ron íix lieues. On revira tout de fuite de bord, on mit à la cape , l'avant du vaiiTeau tourné au S. : la fonde rapporta foixante-quinze braftès, fond de pierres Se de coquilles. La terre, qui étoit devant nous, ne pouvoit être que la côte occidentale de la terre de Feu, près de l'entrée Oueft du détroit de Magellan. Comme c'eft la premiere route "qu'on ait fait directe* ment à travers cetre mer, dans une haute latitude méridio- m , .. . Ann. i 774. naie (a), j'ai rapporte un peu en détail tout ce qui nous rjécembr¡- cfl: arrive d'important ; &, en tout , je dois obfervcr que je n'ai jamais fait nulle part une traverfée fi longue, &: même beaucoup plus courte, où j'aie remarqué ii peu de circonf-tances intéreiiantes ; car, ii j'en excepte la déclinaifon de í'aimant, je ne fâche rien qui vaille la peine d'être conferve. « Quoique la Réfolution fut un lourd voilier, nous fîmes » plus de quarante lieues par jour. » Le tems n'avoit été ni extrêmement orageux ni extrêmement froid. Avant d'atteindre le cinquantième degré de latitude, le mercure du thermomètre tomba peu-à-peu de 60 à 50, & , après que nous eûmes gagné le cinquante-cinquième parallèle, il fê tint ordinairement entre quarante-fept &i quarante-cinq; une fois ou deux il tomba à quarante-trois. Nous obfcr-vons le thermomètre à midi. Je n'ai plus rien a dire delà Mer du Sud, & je me flatte de l'avoir allez reconnue. Il me femble que,pour remplir le but de cette expédition, perfonne n'avancera qu'on pouvoit faire plus dans un feul Voyage. Bientôt après notre départ de la Nouvelle-Zélande, M. Wales imagina & monta un inftrument qui mefuroit très - exactement l'angle du roulis du vaifleau , lorfque nous naviguions dans une grande mer , ainfi que lorfque nous marchions fur le vent. Il obferva que l'angle le plus ouvert étoit de 3 8d: ce fut le 6 <>. (a) l'Aventure avoit fait cette même route j mais je ne le iavoit pas alors. B 2 i % Voyage i— -.' de ce mois, en un moment où la mer n'étoit pas extrême-décembre' ment naute : de forte que nous avions eu sûrement un roulis: plus confidérable : il ne remarqua pas que nous donnaftions jamais la bande, de plus de i 8d ; &c nous portions alors les huniers,deux ris pris, &c les baiTes voiles. « Le poisson, qu'on avoit fale à la Nouvelle-Zélande,, 55 dura toute la traverfée i l'équipage fe trouva très-bien d'en *> manger plutôt que du bœuf & du porc ialés, qui caufoient n un dégoût univerfcl. M. Cook lui-même déclara que proís bablement il n'en mangeroit jamais avec un certain degré » de plaiiir. La fourkrout étoit aufll bonne que jamais j mais » la drêche étoit fort endommagée \ elle avoit perdu une » partie de fa vertu , parce qu'on l'avoit mife dans des » tonneaux de bois verd. » jt %t Le i8,à trois heures du marin, la fonde rapporta dix braifes, même fond que ci-deilùs ; nous fîmes de la voile avec un vent frais du N. O., & on gouverna S. E. x- E. le long de h côte : du Cap Déféada, qui nous reftoit au N» jA E. elle s'étendoit à l'E. S. H. : nous avions au JN. 49e1 E., à quatre lieues, une lile hachée aifez haute, qui gît à près d'une lieue de la grande terre, &¿ au S. 18 tices liles, qui, quoique peu hautes, etoicnt cepenaant rj^cciabrc. d très-noires, & prefque entièrement fterilcs. Parderriere, » nous appercevions de hautes terres hachées, & couvertes » de neige, prefque jufqu au bord de l'eau -, mais de groffes » troupes de nigauds, de fauchées, &c. nous faifoient efpé-» rer de prendre des rafraîchiilèmens, iî nous pouvions » trouver un Havre. ■ Je continuai à ranger la côte à environ deux lieues au large, de à deux heures nous dépafsâmes une pointe avancée, que j'appelai le Cap Glocefltr. Il préfente une fuvface ronde d'une hauteur confidérable, de il rehemble beaucoup à une lile : il gît S. S, E. \ E., à dix-fept lieues de l'Iflc de Land-fall. La côte , entre les deux terres, forme deux Baies jonchées d'Iflots, de roches, de rochers de de brifans. La côte paroiifoit être brifée par plufieurs goulets, ou plutôt elle fcmbloit compofec d'un grand nombre d'Ifles. La terre eft trcs-rnontucule, remplie de rochers, iterile de parfemee ça de là de quelques touffes de bois ce de cercles de neige. A midi, nous avions le Cap Gloccfter au Nord, à huit milles, & la pointe de la terre la plus avancée au S. E., que nous prîmes pour le Cap Noir, nous reftoit au S. E. - S., à fept ou huit lieues. On obfcrva 54'' 13' de latitude S., de la longitude, comptée depuis le Cap Déiéada, fut de 54' Eft. Du Cap Gloccfter, en travers duquel gît une petite lile de roche, la côte court à-peu-près S. E. j mais, fi l'on veut aller au Cap Noir, fur lequel je gouvernai, la route eft S. S, E., de la diftance d'environ dix lieues. A trois heures , nous dépafsâmcs le Cap Noir; c'eft un rocher efearpé d'une hauteur confidcrable, & la pointe S. O. d'une grande Ifle,qui paroifloit détachée à une lieue ou une lieue & demie de la grande terre. La terre du Cap, quand nous en étions éloignés, rciTcrnbloit à une lïlc fépa-îée de l'autre ; mais, en l'approchant, nous reconnûmes qu'elle eft jointe par une langue baile. A la pointe du Cap, il y a deux rochers ; l'un en forme de pain de fuere; 8¿ l'autre, moins élevé, offre une furfacc ronde: au S. - S. E. , à deux lieues du Cap, on trouve deux autres Mots de roches. Ce Cap gît par 54* 30' de latitude S., & 73a 33' de longitude Oueft. Après avoir dépaiTé les deux Iilots, nous gouvernâmes E. S. e., traverfant la grande Baie de Sainte-Barbe : nous ap~ perçûmes à peine la terre qui eft au fond, & dont nous n'étions pas éloignés de moins de fept ou huit lieues. Dans un efpace qui court E. N. E. du Cap Noir, on ne decouvroit point de terre : c'eft peut-être le canal de Sainte-Barbe , qui débouche dans le détroit cieiviagcii dit Frai zi er. Le Cap répond très-bien à fa Defeription : ce qui prouve qu'il a donné les pofitions du Canal d'après de bons Mémoires, « Cette extrémité de la Terre de Feu eft marquée » avec exactitude dans les Cartes des Efpagnols : leu rs pre-» miers Navigateurs ont reconnu & nommé en pa rticulier 3> les différentes Ifles &: Canaux qui la compofent. L'une « des meilleures Cartes de cette cfpèce, fe trouve dans la » traduction de la Relation anonyme du Voyage autour - » du monde de M. Byron, par le Do&cur Cafimir Gómez ^¿¿b » Ortega. Suivant leurs découvertes, nous avons trouve un » grand nombre d'Iflcs féparées. » A dix heures, en nous approchant de la pointe S. E. de la Baie qui gît à-peu-pres dans la direction du S. 6od lì. du Cap Noir, à 18 lieues, on diminua de voiles, & nous pailàmcs la nuit à louvoyer. Le 19, à deux heures du matin, après avoir fait de la 1 voile, on gouverna S. E. ^ E., le long de la côte. Nous dé-paifàmcs bientôt la pointe S. E. delà Baie de Sainte-Barbe, que j e nommai le Cap Défolation , parce que c'eft dans ces environs que commence le pays le plus iterile 6cle plus affreux que j'aie jamais vu. Il gît par 54a 5 5'de latit. S. &7¿a 12/de long. O. A environ quatre lieues à l'Elide ce Cap, eft un goulet profond , à l'entrée duquel fe trouvent une Me allez grande, & d'autres moindres. Quelques Cartes placent àpeu-près ici un Canal, qui conduit dans le détroit de Magellan, fous le nom de Détroit de Jelou\elL A dix heures, environ à une lieue & demie de terre, la fonde rapporta foixante braifesj fond de petites pierres & de coquillages. Le vent, qui avoit été frais du N. j N. O.,commença à diminuer: à midi, il y eut calme : nous obfcrvâmes 55a %o de latitude S., & la longitude comptée depuis le Cap Déféada, fut de 3a 2.4 E. Dans cette poiîtion, nous étions à environ trois lieues de la côte la plus proche, qui étoit une lile : je l'appelai Me Gilbert, d'après le nom de mon Maître .....!.....■ d équipage ; elle eli; de la même élévation que le rcfte de ^e^'embre*" ^ c^re> ^ e^c Pr^encc unc fur face compofée de plulicurs rochers en pic, de hauteurs inégales : un peu au Sud, il y a des Ifles plus petites, &C, en-dehors de ces liles, des briians. J'ai observé plus haut que cefi la côte la plus aifreufc que j'aie jamais vue : elle paroît remplie entièrement de montagnes, de roches, fans la moindre apparence de végétation. Ces montagnes aboutifléntà d'horribles précipices, dont les fommets cfcarpés s'élèvent à une grande hauteur : il n'y a peut-être rien dans la Nature qui offre des points de vue aufli fiuvages : les montagnes de l'intérieur étoient couvertes de neige, mais celles de la côte de la Mer ne letoicnt pas : nous jugeâmes que les premières appartenoient à la Terre de Feu , & que les autres étoient de petites Ifles, rangées de maniere qu'en apparence, elles formoient une côte non-interrompue. Après trois heures de calme, nous eûmes une brife du S. E. j E., & ayant tait une courte burdéc dîmes à terre avec M. Cook. Le tems étoit doux pour » ce climat, & oh entendoit plufïeurs oifeaux chanter fur t> la côte. Nous apperçû mes.de petites fentes, quepropre-» ment on ne peut pas appeler vallées, où quelques arbrif* » féaux de différentes efpcces croiilbicnt fur une légère % couche de terre marécageufej ils y étoient à l'abri de la » violence des tempêtes, & expofés à l'influence des rayons » réfléchis du Soleil. Le rocher, qui remplit toute flfle, eft *> un granite groflîcr, compofe de feld-Spath, de quatrz =~r==5 * cede mica noir; dans la plupart des endroits, il eft ëntiè- ¿¿ecmbrc.' » renient nud> iâns la moindre trace de végétation ; mais » par-tout où les pluies & les neiges fondues ont entraîne » des décombres, ii eft revêtu de petites plantes qui croiflent » comme de la moufle, & forment une efpèce de gazon n d'environ un pouce ou davantage oépaiiïeur, qu'on en- » leve aifément, en marchant deflus, parce qu'elles tiennent » peu au rocher. Dans les cantons abrités, un petit nombre » d'autres plantes croiflent parmi les moufles, & celles-ci » forment à la fin une quantité de fol qui fuffit à la » nutrition des arbrilicaux, fur-tout dans les endroits dont » j'ai déjà parlé : nous y remarquâmes, tout de fuite, celui » dontlccorcc aére reconnue par le Capitaine Win ter pour « un excellent aromatique, qu'on appelle dans les boutiques » E co ree de W'ínter, &c qu'on a confondu long-tems avec ■l une plante très-dirlérente, la Canella alba de la Jamaïque. » L'arbriifèau qui donne l'eco ree de Wintcr croît fort haut » fur les cores du décroit de Magellan, & fut la partie orien- » talc de la terre de Feu; mais, dans ce terrain Iterile, nous » ne l'avons jamais vu que fous la forme 4 un arbri ifcau, élevé a> d'environ deux pieds , tortu & dîme mauvaife venue. 9 Quelques ftériles que parullènt ces rochers, preique toutes y> les plantes que nous y cueillîmes étoient nouvelles, Û r pluiieurs étoient remarquables parla beauté de leurs fleurs, n ou par leurs parfums; une nouvelle efpèce d'oies, une » efpèce de nigauds, des preneurs d'huîtres noires, ou des » Pies de mer , & pluiieurs autres oiieaux habitoient le y> bord des côtes entourées d'immenfes lits ilottans de i> pafie-pierrcs. » ïïeï ArivES avoir découvert &z fondé cette anic, j'envoyai a Ann. 1774. |3ürt{ le Lieutenant Clcrkc.qui commandoit la feconde cha* Décembre. , 1-1 loupe, & je lui ordonnai d'amener ici le vailleau, tandis que je remonterois le paifage. Je reconnus alors que la terre au-dellous de laquelle nous étions , qui fépare les deux bras, comme on l'a dit, eil une lile, à l'extrémité fepten-trionale de laquelle ces deux pallagcs fe réuniilént. Je mo rendis promptement fur la Réfolution -, tour y étoit prêt à l'appareillage : on fe remit en marche en effet, & on envoya tous les bateaux en avant pour remorquer le vaiiTeau autour de la pointe; mais, à ce moment, une brife légère s'éleva de la mer; elle fut trop foible pour remplir nos voiles ; de forte que , de peur de tomber fur la pointe , il falbe jeter l'ancre une feconde fois, fis porter une ancre de toue au-deiTus du vent. Enfuitc on relévales ancres, &, tournant la pointe fous nos voiles d'étay , on mouilla de rechef, avec l'ancre d'arrourche, par vingt braiTes,ô£ on amarra avec la feconde ancre placée au Nord à treize braffes. Dans cette pofltion, nous étions à l'abri de la mer par la pointe mentionnée ci delîus, qui formoit une feule ec même ligne , avec l'extrémité du paiîàge à l'Eit. Quelques Iflots, en travers de la pointe, qui étoit la plus proche & au-defîùs de nous, nous couvroient au N. O., d'où le vent venoit le plus : & notre cloignement de la côte étoit d'environ un tiers de mille. On alla enfuite préparer un emplacement, afin de faire de l'eau, couper du bois, & dreffer une tente pour la garde. Nous avions déjà découvert que ce pays étoit habité , malgré fa ftérilité ; mais nous n'avions point encore anpercu d'Indiens. M. Wales fit auífi porter à terre foiy Obfervaroire &fes inftrumens ; mais il eut beaucoup de peine â trouver un endroit aflèzftable & aftez débarrailé, car des .Décembre-'! montagnes nous entouroient de toutes parts : enfin il fut obligé de prendre porte au fommet d un rocher, qui n'avoit pas plus de neuf pieds de large, Le lendemain , j'envoyai les Licutcnans Clerkc & Pic- 21, kergill, & quelques autres Officiers, examiner Se lever le plan du Canal de l'autre coté de Hile, & je m'embarquai fur une chaloupe accompagné de MM. Forftcr & du Docteur Sparrman, afin de reconnoître les parties feptcntrio: nales du paiîage. « Ce passage eft tres-fpacieux ô£ environné au Nord & à l'Eft, par pluiicurs rangées de hautes montagnes, qui » paroiiîbicnt couvertes d'une neige & d'une glace, qui ne » fe fondent jamais. Il y a dans la Baie pluiïcurs montagnes » d'une hauteur conildérablc, mais moins élevées que celle » de la grande terre : celle au-dcfTous de laquelle mouilloit » le vai fléau, étoit fuis neige, quoique fa hauteur perpen-55 diculairc , femblât être d'au moins deux cens verges. » Entre ces hautes Ifles, nous en obfcrvâmes pluiieurs do » dix à vingt verges d'élévation, dans la partie fepten-» trionale du Canal 5c que, de loin, nous jugeâmes cou* » vertes de verdure. » Chemin faisant, je débarquai fur la pointe d'une lile halle revêtue d'herbes, dont une partie avoit été brûlée dernièrement: nous y apperçûmes des huttes, figne certain, que des Indiens habitoient les environs» ^==r=; a Le rocher eft une efpèce d'ardoife jaunâtre, placée! 1nn. i /74. Décembre.' * Cli collches horizontales, couverre d'un lit de terreau , » plus épais que fur l'autre lile. Nous y cueillîmes quelques » nouvelles plantes, de nous trouvâmes fur la côte une » nouvelle efpèce d'attrape - mouches , qui fe nourrit de » poillons à coquille de de vers , &: qui pour cela a » un bec beaucoup plus fort que l'ont communément les » oifeaux dece genre. La forme des huttes reflèm bloit à » celles qui font décrites de repréfentées dans la Collection » d'Hawkfworth (u)\ feulement elles nctoient.pas cou-3> vertes de peaux de veaux marins , qu'on n'y place peut-» être que par occafion, de que les Naturels jugent trop « précieufes, pour les y laiiîcr quand ils quittent le canton. » Des branches d'arbres en compofoient toute la char-» pente , de il y avoit pardcifus des feuilles vertes, » preuve que les Indiens les avoient quittés depuis peu. » L'afpcct horrible de fauvage de ce Canal, nous fit fup-» pofer, en y entrant, que les Habitans de la terre de Feu «? ne defeendent jamais fur cette côte, de qu'ils fe bornent » à roder autour du detron d'oifeaux rempliffoient chaque branche, Se chantoient j> autour de nous à l'éclat du Soleil. Ils étoient d efpcces » très-différentes; mais, ne connoiiïant pas les hommes, » ils fe juchoient Ci près de nous qu'il écoit impoffible de » les tirer. Beaucoup de moufle, de fougère & de liferons » croiiîbient entre les arbres, 6c nous embarraiibient dans » notre marche, Divcrfcs fleurs, qui rempliiToient ces bois, A^c'c^Je4, » fournirent à notre Collection de nouvelles efpèccs. Quel-» ques objets annonçoient l'été par-ci par-là ; mais û nous * examinions les montagnes énormes, couvertes de nuages, » de neige 6c de glace , qui enfermoient le Havre de tous les 5» côtés, nous nous croyions traniportés aux glacières de » Suiiîe, où lcsiaifons paroiilènt lé confondre. La hauteur » de ces montagnes eft trcs-coniîdérable , quoiqu'inférieurc » à celle des Alpes, 6c leurs fommets étoient divifés en *> autant de pointes aiguës 6c efearpées, dont la neige ren> » pliifoit les intervalles. » Parmi différens canards fauvages, que nous trouvâmes » dans un autre Port où nous débarquâmes, il y en avoit » un, en particulier, de la groifeur d'un oie, qui couroit » fur la furface de la mer avec une vîteiTc étonnante, en » battant les flots de fes ailes & de fes pieds. - Fugit illa per undas Ocior & ¡aculo, & ventos acquante figkrâ. » Son mouvement étoit il vite qu'il fut impoflible de » le tirer; dans la fuite, nous vînmes à bout d'en tuct » quelques-uns : il reflembloit au canard, excepté par fa » groifeur 6¿ l'extrême brièveté de fes ailes. Il avoit un » plumage gris, & un petit nombre de plumes blanches; » le bec & un pied jaune, 6¿ deux grandes bolles callcufes » nues de la même couleur , à la jointure de chaque aile : » nos Matelots l'appelèrent Cheval de courfe, à caufe de D i » h vîteiTè ;mais aux Ifles Falkland, les Ang!ois lu' onr Sotf T>écçmhie' ? n^ ^e nonl ^e ^^-lourdadt (a) : de g oifes mouettes » fâifoicnt leurs nids dans des Herbes feches fur une des » Ifles. Nous eûmes le bonheur de defeendre fur une lile , » entièremenr. couverte d'un arbuius , chargé de fruirs » rouges, de la grolfeur des petites ecrifes aigrelertes 2£ 93 douces : ces fruirs étoient très-bons à mander. Les rochers » de la même lile , jufqu'au bord de l'eau, étoient rein- » plis de gros moules , meilleurs que des huîtres. Au » milieu des roches iauvages de cette contrée, nous dînâmes » de ces fruits, de ces coquillages, &c de quelques morceaux » de bifeuit, &C de bceuf falé. x> Sur une des Ifles baffes, il y avoit plufleurs huttes qui venoient d'être habitées, & aux environs beaucoup de céleri, « Ce céleri, quoique plus petit que celui de la Nouvelle-, *> Zéhndc , étoit meilleur. » Après en avoir chargé notre chaloupe, nous retournâmes' à bord à fept heuics du foir. « Nous remarquâmes que les environs du vaiflèau? ?» étoient beaucoup plus chauds, que les parties fepten-7) trionales du Canal, où l'air fe trouvoit refroidi, par la » graade quantité de neige qui couvrait les montagnes. Nous apperçumes peu de gibier pendant cette expédition : nous ne tuâmes qu'un canard, deux ou trois nigauds 3 (a) Loggçrh Vol. Part. Jt & â-peu-près autant de râles ou de pies de mer. L'autre chaloupe étoit arrivée quelques heures avant nous : clic "•¡j^l774' avoit rencontré deux Havres fur la côte occidentale delautre Canal, l'un grand & le fécond petit, mais tous les deux sûrs & corn modes ; par le plan qu'en avoit fait M. Pic- kcrigill, l'accès en paroiilbit pourtant un peu embarraffé. J'appris alors un accident fatal furvenu à un de nos Soldats de Marine : on ne l'avoir pas vu depuis onze heures ou minuit de la veille : on fuppofa qu'en tombant dans la mer, il s etoit noyé. Le tems étant beau & agréable, le 23 , j'envoyai le Lieurenant Pickerfgill fur le canot pour reconnoirre le côte occidental du Canal; & , montant la pinnacc, je me rendís du côté de l'Oueft, dans le deilein de doubler l'Iile, fous laquelle nous mouillions, ( &c que je diftinguerai par le nom d'lñc Shagg( des Nigauds,) afin d'examiner le paiîage qui menoitau Havre, découvert par M. Pickerfgill la veille: voici les observations que je fis, &: que j'adreffe aux Navigateurs: en venant de la mer, lai fiez à bas-bord tous les rochers & les Ifles qui font en travers 8¿ en-dedans de la Cathédrale d'York, & à ftribord le rocher noir qui eft devant l'extrémité Sud de 11 fie Shagg, Ôi quand vous ferez devant l'extrémité S. de cette Iflc, portez vers la côte Oueft, prenant garde d'éviter les lits d'algues que vous verrez devant vous, car elles croiffent toujours fur des rochers. J'en ai trouvé quelques-unes à douze braffes au-deffous de l'eau, mais il eft plus fage de s'en éloigner. L'entrée du grand Havre & du Port Cleikc, eft juftement au Nord de quelques y L0C^^" bas, qui fe trouvent vis-à-vis d'une pointe fur l'IÛe Dccembre.' ^tegg. Ce Havre court O. }- S. O. l'cfpace d'un mille & demi j & il a de douze à vingt-quatre braiîes de profondeur, du bois & de J'cau douce. A environ un mille en-dehors ou au Sud du Port Clerke, il y a, ou il paroît y en avoir, un autre que je n'examinai point. Il eft fermé par une grande lile, qui le met à couvert des vents du Sud & de l'Eft. En dehors de cette lile,ceft-à dire entre cette terre & la Cathédrale d'York, lamer paroiífoit jonchée dlflots, de rochers & de briians. En laifint le tour de l'extrémité méridional© de l'ifle Shagg, je remarquai qu'une grande quantité de nigauds font leurs nids dans les fentes des rochers. Nous en tuâmes plusieurs des vieux, mais nous ne pûmes pas approcher des jeunes dont la chair eft beaucoup meilleure. « Mille decesoifeaux conftruifent leurs nids tout près les » uns des autres, & l'inftinct leur a appris à choiiîr, pour cela, 3> les endroits où les rochers fe projetent fur lamer, ou bien » les côtés perpendiculaires de ces rochers, afin que fi les » petits tombent, ils ne le bletîenr. point en tombant fur » l'eau. L'ardoifc dont le rocher eft compofé dans cette » partie de l'ifle, n'eft pas très-dure; il eft cependant » furprenant que ces oifeaux aient pu y faire des trous, j> Se en agrandir allez les cavités naturelles, pour que » leurs petits y aient des places fuffifantes : ces nigauds » retournoient toujours à leurs nids, immédiatement après » nos coups de fufil, &ils s'envoloient ii pefamment, que » nous ne trouvions pas beaucoup de difficulté à les tirer » au vol. Les François les ont appelles, aux Ifles Falkland, » nigauds , à caufe de leur ftupidité, qui paroît iî grande du Cafitaiiíe Cook, 31 0 qu'ils ne peuvent pas apprendre à éviter la mort (a). » m 2 Ann. 1774. Sur le côté Eft de l'ifle, nous apperçûmes des oies; Décembre. Se , après avoir débarqué avec peine, nous en tuâmes trois qui nous procurèrent un bon régal. « Elles étoient remarquables par la différence de n couleur, encre le mâle Se la femelle. Le Jar étoit un peu » moindre qu'une oie ordinaire apprivoifée , Si parfaitement » blanc, excepte les pieds, qui étoient jaunes, Se le bec, » qui étoit noir. La femelle,au contraire, étoit noire, avec » des barres blanches en travers ; une tête grife, quelques » plumes vertes, Se d'autres blanches. 11 paroît que cette » différence eft heureufe, car la femelle étant obligée de » conduire les petits, la couleur plus brune la cache mieux » aux faucons Sz aux autres oifeaux de proie. l » M. Hodges fit un defîîn de tout le Canal du haut » d'une colline, d'où le pays le montrait fous un point de » vue très-pittorefque. On en donne ici une Gravure ; il y » a fur le devant un faucon qui cil beaucoup trop gros : nous » en trouvâmes en effet un fur la terre de Feu , à peu-près 3> de la grandeur du faucon gentil, brun avec une créte noire, » Se le col & les épaules bariolés en gris Se en couleur do » chocolat : c'eil apparemment l'oifeau que M. Hodges * veut défigner. » A neuf heures du foir, nous fûmes de retour à bord: M. Pickerfgill, qui venoit d'y arriver, m'apprit que la terre (a) Voyei le Voyage de Dora perneta aux Ifles Malouines. oppofée à 1 endroit où nous mouillions, étoit une Iflc dont ^Décen-òic ^ avc*" ^ ^e tour : clue> mr une autre plus au Nord j il trouva des œufs d'hirondelle de mer, & qu'en dehors la grande Iflc , encre la côte & la pointe Eft, il y a une anfe dans laquelle il vit des oies : il tua une mere & de petits oifònsr A/¡t Ce rapport de M. Pickeiigill nous engagea à entreprendre, le lendemain, deux parties de challe : M. Pickerf-gill & fes camarades retournèrent fur le canot, & je m'embarquai avec MM. ï orfter & le Docteur Sparrman dans la pinnacc. Le Lieutenant alla par le côté N. E. de la grande Ule, qui fut appelée Iflc des Oies, de moi par le côté S. O. Dès que nous fûmes au-deifous de l'ifle , nous apper-çûmesdans les rochers une grande quantité de nigauds ; mais, fans perdre notre tems à les tirer, nous continuâmes notre route , & bientôt nous vîmes beaucoup d'autre gibier} car, au Sud de l'ifle, il y a un nombre prodigieux d'oies. Comme ¿étoit lafaifon de la mue, la plupart changeoientdc plumes & ne pouvoient pas s'enfuir : il y avoit une grolle houle, 8c il nous fut très-difficile de débarquer - il »ow« fallut enfuite travei fer des rochers par de fort mauvais chemins : de forto que des centaines d'oies nous échappèrent3 quelques-unes s envolèrent dans la mer, &c d'autres dans flile. Nous ci\ tuâmes ou prîmes cependant foixante-deux. <* Plusieurs Cavernes profondes coupoient les ro~ *> chers, &c formoient des voûtes, élevées fouvent de trente » verges au-deflTus de nos têtesi & la houle, fe calmant par » intervalles, nous pouvions entrer quelquefois dans ces j» retraites obfcures avec le bateau ; les oiieaux , qui y étoient, » recompenfoienç » récompcnfoient bien notre peine. Plufieurs de ces ancres » avoienr quarante ou cinquante verges de longueur*, les » rochers, qui leur fervoient de murailles, étoient coni muso nement Pafylc des nigauds, auxquels nous ne faiiions » alors aucune attention. L'ardoifc de ces rochers, étoit » aulìì remplie de fenres &: de creva/Tes énormes, qui w devenoienr fatales aux oies : ces oifeaux trop lourds, » ayant rarement la force de traverfer l'ouverture, tom-*» boient, &: nos Matelots les prenoient en vie. n Nous retournâmes à bord bien fatigués ; nous mangeâmes à fouper une partie de ce que la chalfe de la veille avoit produit. M. Pickerfgill & fon parti , arrivés quelque tems avant nous, avoient rapporte trois cens œufs d'hirondelles de mer & quatorze oies. Je pus ainii en diiiribucr à tout l'équipage*, ce qui fit d'autant plus de plaiiir aux Matelots , que Noel approchoit: ians cette heureufe rencontre, ils n'auroient eu pour régal que du bœuf de du porc falés. J'appris que les Naturels, fur neuf pirogues, s croient rendus aux flancs du vai fléau ,& que quelques-uns étoient montés à bord : il ne fut pas néceiiàire de les prcilèr beaucoup pour cela, car ils paroiiToient fort bien connokre les Européens, ¿V ils avoient plufieurs couteaux de fer. Le lendemain, ils nous firent une autre"vifitc: je m'apper-çus qu'ils étoient de la même Nation que j'avois vue autrefois dans la Baie de Bon-Succès, & que M. de Bpugainville diflinguc, fous le nom de Péchérafis; mot que ces Indiens prononçoient à tout moment. Ils font petits, laids c\r Tome IF E S55 tres-maigres : «ils ont des yeux fort petits & fans ex-le' * prctâ°n > c^cs cheveux noirs de lilîes, flottans en dé-» fordre, ¿V barbouilles d'huile j ils n avoient fur le menton 5? que quelques poils clair-femés ; de leur nez répandoit con-» tinuellement du Mucus dans leur bouche ouverte : toute n leur figure annonçoit la mifere de la faleté la plus hor-« rible. M. Hodges a delfine avec beaucoup de vérité un » de ces Sauvages, & il y en a une excellente Gravure » dans ce Voyage. Leurs épaules & leur eftomaç font larges » & ofîèux, de le relie de leur corps ii mince de Ci grêle, y> qu'en voyant féparément ces différentes parties, nous ne » pouvions croire qu'elles appartînffent à la même períbnnej » leurs jambes étoient courbées, de leurs genoux d'une lar-■ geur difproportionnéc. » Je n'en ai pas vu un feul de grand ; ils étoient prefquenuds; une peau de veau marin leur fervoit de vetemens; quelques-uns en portoient deux ou trois coufucs enfcmblc, de maniere qu'elles formoient un manteau qui defeendoit jufqu'au genou, mais la plupart n'en avoient qu'une feule, allez large pour couvrir leurs épaules > les parties inférieures du corps etoient. abfulumcnt découvertes. On llOUS dit que les femmes fe cachent le milieu du corps avec un morceau de peau de veau marin, mais que d'ailleurs elles font vêtues comme les hommes. Elles réitèrent dans les pirogues, ainfi que les enfans. « Je remarquai de loin que ces femmes avoient » autour de leur col un grand nombre de coquillages, fuf-» pendus à un cordon de cuir, & que leur tête étoit cou-» verte d'une efpèce de bonnet, compofé de grandes » plumes d'oies blanches, placées toutes droites j de forte Pi. 6 o" lOMMK DU CASTALDE NOEL DANS LA TERRE DE FEU du Capitaine Cook. 3 ^ » que cette parure reiTcmbloit aux fontanges françoifes - » du dernier iiécle. DéccmbicT » Nous n'apperçumes qu'un feul homme qui » eut coufu à Ìli peau de veau marin un lambeau de »» peau de guanaque, afin de l'alonger. » Leur teint naturel paroiffbit être un » brun olivâtre, luifant comme le cuivre ■> le vifage de » pluiicurs étoit bariolé de rayures de peinture rouge, » & quelquefois de blanche. » J'observai deux enfans à la mammelle entièrement nudsî par-là, on les endurcit, dès l'enfance, à la fatigue & au froid. ce Les enfans ne prononçaient guères que le mot Pef-» feray, que nous prîmes quelquefois pour un terme de » tendreilc , ôc d'autres fois pour une expreifion de mal-aife » ou de douleur. » Ces Indiens tenoient des arcs, des traits & des dards, ou plutôt des harpons d'os , placés au bout d'un bâton : je crois qu'ainii armés, ils tuent des veaux marins, d'autres poiiTons , & peut-être auiîi des baleines , comme le font les Eskimaux. « Les manches de ces harpons font longs ■» d'enviton dix pieds, d'une épaiileur égale par-tout, * mais angulaires , de non pas ronds , l'os pointu E t ■- —1 ■ - » a une feule barbe d'un côté , de on l'attache au bc~ Décembre.' * ^om' ^s sen ^ervent Pour prendre des coquillages » fur les rochers, fuiyant la Relation des premiers Voyait gcurs Ça), » Je leur fis donner du bifeuir, mais je ne remarquai pas qu'ils l'aimailént autant qu'on me l'avoit dit. « L'inÎlinct » leur a peut-être appris que cet aliment n'eft pas aulîi *> bon pour eux que la viande pourrie de veau marin, n ils préféraient les médailles, les couteaux, dee. Il y avoit dans chacune de leurs pirogues un feu , autour duquel fe ferroient de fe réchauffoient les femmes & les enfuis : je ne puis pas fuppofer qu'ils portent du feu dans leurs canots uniquement pour cela, mais plutôt afin d'être toujours prêts d'en allumer à terre , par tout où ils débarquent ; car, quelle que foit leur méthode de s'en procurer quand ils n'en ont point, ils ne font pas surs de trouver toujours du bois fec qui s'enflamme à la première étincelle. Ils ont auffi , dans leurs pirogues, de grandes peaux de veaux* marins, que je jugeai deitinées à les abriter, quand ils font en mer, de à couvrir leurs huttes à terre : ils les employoient quelquefois comme des voiles. « Leurs pirogues étoient trcs-groiTieres, de d'écorce » d'arbres i de petits bâtons fervoient à maintenir la coûtai bure de fécorce, leurs pagayes étoient mauvaifes ¿ „ de ils manceuvroient fort lentement : chaque canot con- ( la même indifférence leurs armes, & leurs peaux de veau » marin déguenillées. Ils ne fembloient pas même remar-n quer notre Supériorité fur eux, & nous ne furprimes pas •> dans leurs regards ni dans leurs geftes, un fcul figne dadmi-w> ration, à la vue de tous ces objets merveilleux que con-3> tient un vaiilcau , aux yeux des Sauvages. Tout leur » caractère annonçoit la fhipidité & Finfouciance. » Quelques-uns d entr'eux proférèrent un petit nombre » de mots, outre celui de Pefferay^ dans lcfquels je remaría quai beaucoup de confonnes ce de gutturales , fur-tout tí le // des Gallois : ils fembloient tous grafTcyer fortc-v> mentj ce qui contribua à rendre inintelligible ce qu'ils » difoient. t> Nous leur fîmes envain les geftes que les plus mïfé-» rabies Infulaires de la Mer du Sud avoient aifément corn-t> pris : ils ne montrèrent pas la moindre envie de nous » inítruire de leur langage i &, comme aucune de nos ri-» cheiies n'excitoit leurs dciirs, ils ne prenoienc pas de a peine pour fe faire comprendre* u^mmmnmmm n Tous ceux qui étoient du Voyage de l'Endéavour, Décembre' n convmrcnt cllie ^cs Indiens qu'ils avoient vus à la Baie de » Bon-Succès, vivoicut plus à leur aife Se plus heureufe-» mene que ceux-ci (a) : leur taille croie plus hautes ils » portoient des bottines, ce qui mettoit leur pied en sûreté \ » enfin ils étoient plus communicatifs, Se ils avoient des » idées de civilité : ceux-ci, au contraire, étoient fi impides, » fi indolens Se Ci miférables, qu'ils ne vouloient ou ne pou-» voient point fe préferver de la rigueur du tems : je ne puis » pas imaginer un être plus mifcrable que celui qui eft » privé de raifon au point d'être incapable de combiner de » pareilles idées. « Ces Sauvages, en mangeant la chair de veau marin » pourrie, préféroient la partie huileufe, Se la feule at- » tention qu'ils eurent pour les Matelots, fut de leur en » offrir. Tous les Peuples des hautes latitudes aiment cette » huile par initinét, Si on dit qu elle échauffe leur corps » contre la rigueur du froid. La chair, les vêtemens, les ~ armes, les omemens, les uftenfilcs, Se tout le corps de » ces Sauvages, exhaloient une puanteur ii infupportablc, » que nous ne pouvions pas demeurer long-tcms parmi eux, « Se les yeux fermés, nous les fentions à une diflance con- » fidérablc. On aura peine à le croire, Se cependant c'eft » un fait1, ces mauvaifes exhalaifons réprimèrent tellement » les defirs des Matelots les plus falcs Se les plus détermi- » nés, qu'ils n'eiîayerent pas de contracter des liaifons avec » les femmes. (a) Voyei U CoIIeótion d'Hawkfwonh ; Tom. IL » Si jamais on a pu révoquer en doute la prééminence g ggg » de la vie civililée fur la vie fauvacc, la vue feule de ces A**- !^4- ,v Décembre. » Indiens fuffiroit pour déterminer la queftion: jufqu'a ce » qu'on me prouve qu'un homme tourmenté continuellc- » ment par la rigueur du climat, eli heureux, je ne croirai » point aux déclamations éloquentes des Philofophes, qui »> n'ont pas cu occaiion de contempler la Nature humaine » dans toutes fes modifications, ou qui n'ont pas fenti ce » qu'ils ont vu (a). 33 Nous n'avons remarqué aucune efpèce de fubor-» dination parmi ces Sauvages : leur vie approche plus de » celle des brutes que celle d'aucune autre Nation. Il effc 39 très-probable que ce font de malheureux proferits de » quelque tribu voifinc, qui mene une vie plus douce i de » que, réduits à vivre dans cette partie fauvage de la terre » de Feu,ils ont infeniiblement perdu toutes leurs idées, » excepté celles que renouvellent fans celle les befoins Jes » plus prcífans : ils errent peut-être cherchant de la nour-« riture d'une Baie ou d'un Golfe à l'autre ; car nous n avons lieu de croire qu'ils pailént leur hiver dans le » canton le moins rigoureux de cet horrible pays. Je « penfe que la rigueur de l'hiver n'eil pas proportion-» né au froid de l'été ; de en effet les obfervations de a thermomètre , faites aux Ifles Falkland, qui ne font » pas éloignées de la terre de Feu, de qui giflent à-» peu-près dans la même latitude , confirment cette » íúppoíition ; mais , en fuppofant que les hivers y ( a. ) « Le fyftême de ces Philofophes eft tiré de Scnéque : Perpetua aillos hiemsj trille cœlum premiti imbrem culmo aut fronde defendurt j ——=-"•— » font auflî doux qu'il cil poiTiblc , ils doivent affecter ¿¿cimbre. 3Î prodigieiiiêment cc$ pauvres Sauvages , qui n'ont pas » i'cfprit de s'en garantir. Les Navigateurs Hollandois , & » .fur-tout Jacques l'Hcnnitc, qui cotiduiilt la flotte Naffau » dans la Mer du Sud, en 1614, difent que les Naturels » de l'extrémité méridionale de la terre de Feu font Can- » nibales, 5z fe tuent les uns les autres pour fe manger (a). » Si jamais le beioin de nourriture a pu fuggérer un pareil » uiîigc , il faut convenir que c'a dû être , parmi un petit » nombre d'Individus privés de tout, challes d'un canton » plus doux à cette extrémité iterile du globe i &, dans co » cas, une pareille Tribu doit fe derruiré bientôt. » Ils se retirèrent tous avant dîner , 8¿ ils ne partagèrent pas notre régal de Noel : je crois que perfonne ne les y invita , car la faleté Se la puanteur de leurs perfonnes, fuffifoient pour ôter l'appétit à l'Européen le plus vorace : c'eut été dommage de ne pas profiter des nourritures fraîches que nous avoit fourni le hafard. On fervit donc des oies rôties ôc bouillies, des pâtés d'oies, &c. Il nous reftoit encore quelques bouteilles de vin de Madère,le feul article de nos proviilons qui fe fut amélioré en mer, de forte que nos Amis d'Angleterre ne firent peut-être pas Noci plus gaiement. » nulla illis domicilia, nulla? fedes func> nifi quaslaiîitudo in diem pofuit. ¿ó. » in alimencis feras captant. Vilis & hic quœrendus manu viefus. Miferi tib¿ » videntur ? Nihil miferum eft-quod in Naturam confuetudo perduxit, whoc quod tibí calamitas videtur tot gentium vita eft. ÎJ Seneca de Pro-v Mentía. (a) Vi-ye\ le Recueil des Voyages qui ont fervi à l'établiiTement de Ja Compagnie des Indes Orientales. Amlteidarn, i7°j, Vol. IV.pag.70z, Pl. Ch. VUE DU CANAI - DE NQ EL, SU R LA TERRE DE FEU . B.A 0C X* 377195 Le 16, il y eut ii peu de vent, que l'air fembloit en ■......" ¡calme : le tems fut beau, excepté le matin, que nous eûmes i6NQccen^* des ondées de pluie. Pendant la foirée, qui fur froide , les Naturels vinrent nous faire une nouvelle viike; &, comme il étoit pénible de les voir tremblans & nuds fur le pont,il fallut bien les couvrir de ferge & de vieille toile. « Les Matelots ayant commencé leur Noel la veille," » burent encore toute la journée du 16: la plupart étoient »> morts-ivres ; M. Cook les fit jeter dans les chaloupes, m comme des animaux, & on les mena à terre, où ils re-ai prirent leurs fens à l'air. » Les futailles étant remplies le 17,011 conduifit à bord ¿/. le bois, la tente & l'obfcrvatoire j &c , fur ces entrefaites, deux bateaux partirent pour aller tuer des oies. Le tems étoit agréable j nous tournâmes le côté méridional de l'ifle des Oies, & , en tout, nous en prîmes trcntc-&-une fur la r bande orientale de l'ifle : au Nord de la pointe Eft , il y a un bon mouillage de dix-fept braifcs, où l'on eft entièrement enfermé par les terres : cette place feroit excellente pour les vaifleaux qui vont à l'Oucit. Au côté Nord de cette Iflc, j'obfervai trois belles anies, dans lefquellcs il y avoit de l'eau & du bois i mais, comme la nuit approchoit, je n'eus point le tems de les fonder y je ne doute pas qu'on 4i c puiffe y jeter f ancre. Pour y arriver, il faut prendre l'extrémité Oueft de l'Iile. « Pendant l'abfence de M. Cook, les Naturels vinrent » à bord : chacun les fuyoit, à caufe de leur puanteur, ô< Tome IFK F. ===== » ils s'en allèrent bientôt. Ils prononçoient quelquefois le ^Décembre" * m0t ^eITcray ^'un t0n ^ piteux,que nous croyions qu'ils » mandioient quelque chofe ; mais, en les examinant de n plus près, je n'obfervai pas le moindre changement dans » leur contenance; je n'apperçus qu'un regard ftupide- » ment fixe. » De retour à bord, je trouvai qu'on avoir tout enlevé de la côte : nous n'attendions plus que le vent pour remettre en mer. J'ai donné â ce Canal le nom de Noel, à caufe de la fête que nous y célébrâmes. L'entrée, qui a trois lieues de large, gît par 55e117' de latitude S. & 70a 16' de longitude O. dans la direction du N. 3711 O. des Ifles de Saint-Ildéfonfe à dix lieues. Ces Ifles font le meilleur indice pour le trouver. La Cathédrale d'York, qui eft la feule terre remarquable des environs, peut difficilement être reconnue, d'après la defeription qu'on en donneroit, parce qu'elle change d'afpect, fuivant les différentes pofitions d'où on la voit. Outre le rocher noir qui gît en travers de l'extrémité de l'ifle Shagg( des nigauds ), il y en a un autre à-peu-près à moitié chemin , entre cette Iflc & la côte orientale. Il eft inutile de faire une defeription détaillée de ce Canal -y car peu de Navigateurs en profîteroient : la carte qui accompagne cette Relation , fuffira aux vaifleaux que le hafard conduira dans ce parage. Toures les anfes &c tous les Havres offrent du bois & de l'eau douce. Je ne confeillerois à perfonne de mouiller très-près de la côte, afin d'avoir une profondeur d'eau raifonnablc, car j'y ai trouvé communément un fond de roches. On n'est pas sur d'y prendre des rafraichiffemens ; ils confittene principalement en volailles, non apprivoifées, S¿ — -—=----- il n'y en aura probablement jamais aiTcz pour en fournir décembre, l'équipage d'un vaiiTcau. Le poi/Ton, autant que nous avons pu en juger, y eft rare; il eft vrai que la grande quantité d'oies nous fit négliger la pèche : il y a des moules en abondance , non pas rrès-groifcs, mais d'un bon goût, &: fur pluiicurs des Iilots bas, où les Naturels ont leurs habirations, on peut cueillir un excellent céleri. Les oifeaux qu'on y tue font des oies, des canards, des pies de mer, des nigauds , & cette efpèce d'hirondelle, dont on a parlé il fouvent dans ce Voyage, fous le nom de poule du Port Egmont : il y a une efpèce de Canard , que les matelots appelèrent cheval de courfc, comme on la dit ; car il ne peut pas voler, parce que fes ailes fonr trop courtes pour foutenir fon corps en l'air: cet oifeau eft aux liles Falkland, ainiî qu'on le voit par le Journal de Pernetty : les oies qu'on y trouve, paroijfent très - bien décrites fous le nom Moutardes : elles font beaucoup plus petites que les oies privées d'Angleterre, mais aulfi bonnes: elles ont des becs noirs & courts, & les pieds jaunes : le mâle eft tout blanc ; la femelle mouchetée de noir & de blanc, ou de gris, & elle a une grande tache blanche fur chaque aile. It y a plufieurs autres oifeaux aquatiques & quelques-uns de terre; mais ces derniers ne font pas nombreux. D'après la connoiilance que les Habitans fcmblcnt avoir des Européens, on peut fuppofer qu'ils n'habitent pas toujours ce canton, de qu'ils fe retirent au Nord pendant l'hiver. Je me fuis fouvent étonné que ce peuple ne s'habille pas mieux, puifque la Nature lui en a donné les F 1 • -■ ! moyens ; il pourroit garnir fes manteaux de peaux de Décembre!* vcaux marins> de la peau & des plumes des oifeaux aquatiques ; il pourroit faire fes vêtemens plus larges, fi¿ employer les mêmes peaux à d'autres efnèces d'habillemens, car je n'ai pas lieu de croire que ces peaux foient rares. Les Naturels étoient prêts à nous vendre toutes celles qu'ils avoient ; S¿ peut-être qu'ils ne les auroient point cédées, s'ils n'avoient pas fu où en trouver des nouvelles. Quelque stérile que foit la contrée, clic eft remplie de diverfes plantes inconnues, & elle fournit aifez d'occu-4 pations à MM. Foritcr , 6c au. Docteur Sparrman. On a déjà dit que l'arbre, qui donne l'écorcc de\Vinter,fe trouve ici dans les bois , ainfi que l'épine vinctte , &z quelques autres fortes que je connois pas, mais que je crois communes dans le détroit de Magellan. Nous y vîmes en-abondance une petite mûre, qui croît fur une plante touffue: elle a un goût amer & un peu infipide, mais on peut la manàer ou crue ou en tarte, &c elle fert de nourriture aux Habitans. *%S5=zh^-----Ëiy^— ===5=55fr CHAPITRE III. Navigation du Canal de Noël^ amour du Cap $e Horn, à travers le Détroit de le Maire y & autour de la Terre des Etats. Découverte d'un Havre fur cette IJle? & Defeription des Cotes, Le 18, à quatre heures du matin, on commença a de- \ . • i -u • • Ann. 1774. marer, &c a huit heures on appareilla, ce je portai en ¿s Dccsmb. mer avec une brife légère du N. O. , qui enfuite fraîchit &: fut accompagnée de pluie. A midi, la pointe Eft du Canal ( la pointe Nativité ) nous reftoit au N. J O., à une lieue 8¿ demie, & les liles de Saint - Ildéphonfe aa S. E. * S. à fept lieues. La côte fembloit courir dans la direction de l'Eft ; S. E., mais le tems étant très-brumeux on ne yoyoit rien diltinéccmcnt. Je continuai à gouverner S. E. J E. & E. S. E. à l'aide dune brife fraîche du O. N. O., jufqu a quatre heures après midi, que je cinglai au Sud, afin de voir de plus près les Ifles de Saint-Ildéphonfe. Nous étions alors en travers d'un goulet qui gît E. S. E., à environ fept lieues du Canal ; mais il faut obferver qu'il y a quelques Ifles en-dehors de cette direction. A la pointe Oueft du goulet., font deux collines élevées & en forme de pic, & au-dcflbus V O Y A G E ^mmàmmmm à l'È il, dcUX COlIilICS TOlldcS OU IflcS , iltUcCS aU N. E. & Ann. i 774. au $ q [\mc ,4C l'autre : une lïlc, ou une terre, qui fembloit Décembre A t/i r *. * v ' 1 ctre une lue, le trouve a 1 entice, & un autre goulet plus petit, iê montroit à rOueft de celui ci : la côte paroiiToit dentelée & bnfée comme à l'ordinaire. A CINQ HEURES ET DEMIE, le tems s'cclaitClt, & ÎIOUS vîmes très-bien les liles Saint - Ildéphonfe : elles forment un grouppe, proche de quelques rochers au-deifus de l'eau \ elles giflent à environ iîx lieues de la gtande terre, par 5 5d 53' de latitude S. & 69* 41' de longitude Oueft. Nous reprîmes alors notre route à l'Eft, & au coucher du Soleil, la terre la plus avancée nous reftoit au S. E. ~ E. ~ E., &. nous avions au N. 8od E. à iix lieues, une pointe que je jugeai être la pointe occidentale de la Baie de Naifau, decouverre par la Flotte Hollandoiie, que commandoit 1 Amiral FHcrmite , en 1 Dans quelque carte , cette pointe eft appelée le Faux Cap Horn, comme formant la pointe méridionale de la terre de Feu : elle eft par 55 e1 39' de latitude S., du goulet dont on a parlé plus haut: à ce taux Cap, la direction de la côte eft à-peu-près Eft, un demi-ru mb au Sud, Se la diftanec de 14 ou 15 lieues. Ayant diminué de voiles à dix heures, nous pafsâmes la nuit à courir de petits bords fous les huniers ,& le lendemain, à trois heures du matin, on refit de la voile & on gouverna S. E. \ S. avec une brife fraîche de TO. S. O. : le tems étoit un peu brumeux. L'entrée occidentale delà Baie de Naflau s etendoit alors du N. \ N. E. au N. E. « E. Se / DU C A P I T U N E C O O K, 47 le côté Sud des Ifles de l'Hermite à l'E. { S. E. : à quatre ■"' ' r , 1 « ■ Ann. 1774, heures, le Cap Horn, fur lequel nous marchions, nous Décembre reftoit à l'E. ~ S. E. ; on le reconnoit de loin à une colline élevée & ronde qu'il porte. Une pointe au O, N. O. pré-fente une furface pareille à celle-ci; mais leurs poiitions feules fuiflront toujours pour les diftinguer. à sept heures et demie , nous dépafsâmes ce fameux Cap , ôc nous entrâmes dans l'Océan Atlantique méridional. C'eft la même pointe de terre que je pris pour le Cap, fans en être sur, dans ma route de 176$ : il forme l'extrémité la plus méridionale d'un grouppe d'Ilîes, d'inégale étendue, qui giflent devant la Baie Naliau, & qu'on connoîtfous le nom $ Ifles de l* H ermite : il gît pat 55a 5 8' de latitude. S. & 68e1 13' de longitude Oueft,'fuivant nos ohfcrvations de 1769 y mais les obfervations faites dans le Canal de Noël, & réduites au Cap de Bonne-Efpérance, par la Montre marine , ôc d'autres que nous fîmes dans la fuite, &que nous réduisîmes également par les mêmes moyens, le placent à 67* 19' : il eft probable qu'un terme moyen entre ces deux quantités, favoW7d 47' approchera davantage de la vérité. Au côté N. O. du Cap, il y a deux rochers en forme de pain de fuere : ils giflent N. O. t N., & S. E. \ S,du compas l'un de l'autre. Quelques autres rochers bas fe trouvent ça & là à l'Oueft du Cap : il y en a un au Sud ; mais ils font tous prés de la côte. Du Canal de KTocl au Cap de Horn, la route eft E. S. E.& la diftancé t"rente-&-une lieues dans la direction de l'E. N. E. A trois lieues du Cap de Horn , on voit une pointe de rocher, que j'appelîai Cap Miflaken (de Méprifc): C'eft la pointe Sud dé la plus orientóle des 4? Vo Y A G E Mes de l'Hermite. Entre ces deux Caps , il paroît y .Décembre. Nn- I7?4- ,avoir un pafïage, qui conduit directement dans la Baie de NaiTau : on apperçoit de petites Ifles dans le paiîagc, & la côte, fur la partie de l'Oueft, fembloit former de bonnes Baies de de bons Havres. Quelques cartes repre-fentent le Cap Horn , comme faiiant partie d'une petite Iflc. Nous ne pouvons ni confirmer ni contredire cette pofition-, car plufieurs brifans fe montroient dans la côte à l'Eft de à l'Oueft du Cap j de le tems brumeux empêcha d'appercevoir diihnctement les objets. Les fommets de quelques-unes des collines étoient de roches \ mais les flancs de les vallées fembloient couvertes d'un verd gazon 5 & garnies de touffes dç bois. Du Cap Horn , je gouvernai E. ~ N. E. \ N. : cette route nous porta en-dehors des rochers qui giflent en travers du Cap Miftakai. La fiente des oifeaux, qu'on voyoit voltiger en grand nombre, tout autour, avoit blanchi ces rochers. Apres les avoir dépaiTé, je mis le Cap N. E. ~ E. de N. E, fur le détroit de le Maire, afin d'examiner dans la Baie de Bon-Succès s'il y avoit des traces de l'Aventure. A huit heures du foir, comme nous approchions du détroit, on diminua de voile, de on ferra le vent. Le pain de fuere fur la terre de Feu, nous reftoit alors au N. 3 3d O. ; la pointe de la Baie de Bon-Succès , qui eft juftement à l'ouverture du Cap de même nom, au N. iod E. 4 de la terre des Etats, sçtendoit du N. 5 3e1 E. au 6yd E. « Le climat de ce côté de la terre de Feu, paroiiToit si beaucoup plus doux que celui des environs du Canal do Noel, » Noci. La terre s'abailToit infenfiblcment du haut des col- ■ .1 Ann. 1774 » lines, & formoit de longues pointes plates, couvcrres Décembre. » de grandes forêts , & on n'y appcrcevoit point de neige, a excepte fur les montagnes éloignées de í'Oueít, » Bientôt le vent s'éteignit, ¿V nous eûmes de légers fouffles & des calmes par intervalles, jufcju a près de midi du lendemain; &:, durant ce tems, un courant nous fit dé- 50, river du côté de la terre des Etats. Une légère brise du N. N. O. ayant fuccédé au calme, je marchai vers la Baie de Bon-Succès, aidé des courans qui portoient au Nord. Nous avions déjà arboré norre pavillon, & tiré deux coups de canon : nous vîmes bientôt de la fumée fortir des bois au-deifus de la pointe méridionale de la Baie. Je jugeai que les Naturels avoient allumé ces feux, comme ils en allumèrent pendant ma relâche, en 1769. Dès que nous eûmes atteint le travers de la Baie, je chargeai le Lieutenant Pickerfgill d'aller reconnoître s'il y avoit quelque veftige de l'Aventure; &, fur ces entrefaites , nous louvoyâmes avec le vaiffeau. « Plus de trente groffes baleines & des centaines de veaux » marins, jouoient dans l'eau autour de nous : les baleines » marchoient fur-tout en couples , d'où on peut fuppofcr » que c etoit la faifon de l'appariage. Quand elles jetoierft » de l'eau, tout le bâtiment étoit infecté d'une odeur em~ «» poifonnée, qui duroit l'efpace de deux ou trois minuresj » quelquefois ces animaux énormes fe couchoient fur leur » dos, & avec leurs longues nageoires pecrorales, üs Toma IF. G » battoicnt la íurface de la mer, & produiíbient à chiqtiô » coup un bruit pareil à l'explofion d'un pierricr.Nous eûmes » occaiionde voir le ni eme exercice répété fouvent, &npus » remarquâmes que tout le ventre, & le dcflous des naia geoires & de la queue, font d'une couleur blanche, tandis » que le reilc eft noir. Comme nous n'étions qu'à foixante s» verges de l'un de ces animaux, nous apperçûmes beau-» coup de filions longitudinaux, ou de rides fur fon ventre „ » d'où nous conclûmes qu'il étoit de fefpècc nommée par » Linn&us (Balœna Boops). Outre que ces Baleines, de a quarante pieds de long & de dix de diamètre, frappoient » les flots de leurs nageoires, elles fautoient en l'air, & elles » retomboient lourdement, en faifmt écumer la mer tout » autour d'elles. Il faut une force étonnante pour foule-*> ver hors de 1 eau une ii grande maiïè. » A dçux heures , le courant revira & porta au Sud ; M. Pickerfgill m'apprit à fon retour que c'étoit la marée tombante fur la côte; ce qui étoit le contraire de ce que j'y avois obfcrvé* à mon premier Voyage;car je penfai alors que le flot venoit du Nord. M. Pickerfgill n'apperçut aucune trace du vaiiïéau. J'avois inferi t le nom de la Réfolution fur une planche qu'il cloua à un arbre , à un endroit où mouilla l'Endéavour, afin d'inifruircle Capitaine Furneaux de notre paííage, li, par hafard , il venoit ancrer ici après nous* Dès que M. Pickerfgill débarqua, il fut reçu avec hon¿ nêteté par plufieurs des Naturels, vêtus de peaux de gua> naque & de veaux marins : ils avoient des bracelets de üí a'argent, & travailles en filigramme : ces ouvrages venoient -—= iâns cloute d'Europe. Ces indiens croient de la même race D¿cet¡¿ que ceux que nous avions vus dans le Canal de Noel ; &, comme eux, ils répetóient le mot Pe[ferai à tout p o-pos. Il y en eut qui parlèrent beaucoup à M. Pickerfgill,en lui montrant d'abord le vaiflcau, & enfuite la Baie, comme s'ils euilcnt cru que nous voulions y mouiller, le i.ieutenant nous apprit que la Baie étoit remplie de baie. \ de yeaux marins. «'Le bateau manqua d'échouer iur une des » baleines. w Nous avions obfervé auifi des baleines dafw le Détroit, comme on vient de le dire ; fur le côté de la terre de Feu en particulier, il y en a un grand nombre. A six heures, nous fîmes voile à l'Eft, avec une belle brife du Nord : puifquc nous avions reconnu la côte méridionale de la terre de Feu , je réfolus de la- reconnoitre auili du côté de la terre des Etats, dont je croyois les relè-, vcmens auilî incertains que ceux de la premiere. a neuf heures, le vent fraîchit & paila au N. O. Nous revirâmes de bord pour porter au S. O. La nuit fut orageufe , & accompagnée de brume & de pluie. Le lendemain , à trois heures, je marchai fur l'extrémité ^ r, orientale de la terre des Etats, qui, à quatre heures ôi demie, nousrcftoir au S. 6od E. : nous avions l'extrémité Oueft au S. 2d E., & la terre de Feu au S. 40e1 O. Apres que j'eus pris ces relevemens, la tette fe perdit de nouveau fous une brume épaiilé, & nous fûmes obligés de marcher dans l'obf-curité , car nous n'appercevions la côre que par intervalles* Comme nous avancions à l'E. nous découvrîmes plufieurs Iiles g * <; 2 Voyage - ' 11 d'inégale étendue, 6c giflant en travers de la terre. « Ces tettùbrc* * ^CS ^urent vues Par *e & Feuille> q1" en a donné une n carte très-fautive dans fon Voyage au Pérou. » Il paroif-foit y avoir un paflàge net à l'Oueft, entre la plus orientale &z celle qui la iiiivoit de plus près. J'aurois deliré de tra-verfer ce paífage, & de mouiller fous une des Ifles, pour attendre un meilleur tems, car, en fondant, on ne trouva que vingt-neuf brades ; mais, quand je confiderai qu'il falloit courir fous le vent dans les ténèbres, j'aimai mieux me tenir en-dehors des Ifles, &, en conséquence, je cinglai au large du côté du Nord. A huit heures, nous étions par le travers, & à environ deux milles de l'ifle la plus orientale, & la fonde rapportala même profondeur qu'auparavant.On ferla alors toutes les voiles, excepté les trois huniers, en attendant un beau tems. La brume étoit fi épaiflè, que nous ne découvrions pas d'autre terre que cette Iflc, Après avoir refté une heure dans cette fituation, & la brume continuant, je mat-chai autour de l'extrémité de l'ifle, afin de trouver une eau tranquille 6c un mouillage, fi nous en avions befoin. Nous découvrîmes bientôt un fort ras de courant, qui reilembloit à des vagues briféesj mais nous n'avions pas moins de dix-neuf braflès d'eau. Nous remarquâmes auiîi fur l'ifle une grande quantité de veaux marins 6c d'oifeaux. Comme nous manquions de provifions fraîches, nous ne pûmes pas réfifler à la tentation de nous arrêter ,& je réfolus de mouiller. Enfin, après avoir fait un petit nombre de bords, en cherchant le meilleur fond, on jeta l'ancre par vingt-unebraflês, fond de pierres, à environ un mille de l'IÛe, qui s'étendoit du N. i8d E. au N. 55e1 7 O. : bientôt après, le Ciel seclair-ciffant, nous vîmes le Cap S. Jean, ou l'extrémité de la. terre des Etats, qui nous reftoit au S. E., à quatre lieues, «p» ■ ■■ Nous étions à l'abri du vent du Sud par la terre des Etats A™* *p4r & de celui du Nord par rifle: les aurres ïfles giiTent à l'Oueft, Se nous préfervoient du vent de ce Rumb; mais, outre que nous étions ouverts au N. E. & à l'E., nous l'étions auill aux vents de N. N. O. J'aurois pu échapper à cet inconvénient, en mouillant plus à l'Oueft; mais je choiiis cette politimi pour deux raiions,afin d'erre près de l'ifle, où nous voulions débarquer, Se de pouvoir remettre en mer avec toute forte de vents. Apres dîné, trois bateaux allèrent à terre; l'un des détachemens pour tuer des veaux marins, les autres pour pécher, prendre ou tirer des oifeaux, ou ce que nous rencontrerions fur notre route : tous les endroits étoient également bons pour les veaux marins ; car toute la côte en étoit couverte; & ,au bruit qu'ils faifoient, on auroic cru fifle remplie de vaches Se de veaux. Nous reconnûmes bientôt qu'us étoient dîfférens des veaux marins, auxquels cependant ils rciTcmbîoicnt par la forme Se le mouvement. Nous les appelâmes d'abord lions de mer, à caufe de la grande rellèmblance qu'a le mâle avec ce quadrupède. La même efpèce fe trouve auífi à la Nouvelle-Zélande, &cllc eft connue généralement fous le nom d'ours de mer - Se nous leur avons enfin laiifé ce nom : en général, ils éroient fi peu iauvages, ou plutôt lì ftupides, qu'ils nous permirent d'approcher allez pour les aflbmmcr à coups de bâton; mais nous tirâmes les gros, parce que nous crûmes qu'il feroit dangereux de les aborder. « Les vieux males, en générai, étoient très-gros, c¿ Dicembr?' 73 *'r' av9lcnc dix * douze pieds de longueur : les femelles » étoient un peu plus minces, & de iix à huit pieds de *> íong. Le plus gros mâle pefa de douze â quinze cens » livres, & un moyen cinq cens cinquante livres , après » qu'on en eut oté la peau, les entrailles Se la graillé. Le n mâle reffemble réellement au lion(#); comme lui, il a une » longue criniere, dure & groiliere au toucher, & il eft à-» peu-près delà même couleur: feulement il eft d'un brun » un peu plus foncé. Excepté la tête, le lion de mer eft *> par-tout couvert de petits poils, qui forment une robe » rui&nte àc polie. La lionne eft parfaitement lifte fur tout » le corps : le mâle & la femelle ont les mêmes pieds, ou » plutôt les mêmes nageoires : ces nageoires, qui corn-» mencent près de la poitrine, font de grandes bandes *> plates, d'une membrane noire & coriace : il n'y a qu'au » milieu de petites traces d'ongles qu'on diftingue à peine : « les nageoires de derrière reiïèmblent plus à des pieds : » ce font des membranes noires, féparées en cinq longs » doigts : une efpèce de cartilage fe projette fort au-delà » des doigts, qui font très-petits : nous les avons vus cesi pendant fe gratter toutes les parties de leur corps s? avec les doigts. La queue eft cxcellivement courte , {a) « On í cru que m. Anfon adonne le premier le nom de Lion-de-apMer à ces animauxï mais on fe trompe. François Prêtty, dans la Col* » leâiond'Hackhiyt; Tom. III. Sir Richard Hawkins; Sir John Narbourough, »& Labbe, dans les Lettres des Millionnaires> Tome XV, parlent déjà y> du Lion-de-Mer. Voye{ aufli des Brolles, Navigation aux Terres Aufralcs, v Vol. Il» » & cachée entre les pieds, ou nageoires de derrière, qui - \ Amn. i ~1"74. » fe trouvent très - près l'une de l'autre. La croupe Décembre» » cil ronde, de couverte d'une quantité furprenante de » graille. » Le bruit que produifoient tous Ces animaux, afïour-» dilToit nos oreilles : les vieux mâles beuglent & rugiflent 3î comme les taureaux enragés, ou comme les lions ; les » femelles bêlent exactement comme les veaux, de les pe-» tics phoques , comme les agneaux. Nous avons vu un j> grand nombre de petits fur les grèves; de une des femelles » "ayant été frappée avec un gros bâton, fît fes petits au » mêmcinitant. Les lions de mer vivent enfemblc en groilès » troupes : les mâles les plus vicils & les plus gras fe tien-» nent à part. Chacun d'eux choiilt une large pierre, dont » les autres n'approchent pas fans elTuyer un combat furieux. *» Nous les avons obfcrvé fouvent íe faiiiravec un degré de » rage qu'il cil: impoiîîble de décrire, & plusieurs portoienc » fur le dos des balafres reçues dans ces attaques : les lions de » mer les plus jeunes de les plus actifs, marchent avec toutes » les femelles de tous les petits phoques. Us attendoient » communément notre approche;mais, dès que l'un de la » troupe étoit tué , le relie s'enfuyoit avec beaucoup de » précipitation : quelques femelles emportoient alors un s petit dans leur bouche; mais la plupart étoient fi épou-» vantées, qu'elles les abandonnoient parderriere. Quand » nous les laiiîîons roder de s'amufer en paix, on les voyoit » fouvent fe careiîer de la maniere la plus tendre; de leurs » muicaux fe recherchoient de fe joignoient, comme s'ils » fe fullent baifés, — ■ a » Le feu Professeur Steller trouva ces animaux à Tifie Décembre"" * ^e ^e"nS> Pr" ^u Kamtchatka, où il rit naufrage;fes dcf-» criptions les premieres Se les meilleures qu'on ait données, » correfpondcnt avec nos obfervations. M. Pernctty, dans » fon Voyage aux Ifles Falkland en a parlé auflì; mais la figure » qu'il a publiée eft très-inexa&e, Se abfolument dans le ?» ftyle de tous fes autres deflins. M. de Bougainville, dans » fon Voyage autour du Monde, en frit auiîl mention. » Ils viennent à terre pour engendrer fur ces cantons » paifiblcs ; ils ne prennent pas de nourriture pendant leur » féjour fur la côte, qui eft quelquefois de plufieurs fe-» maincs ; mais ils deviennent maigres, Se ils avalent une » quantité confidérable de pierres pour tenir leur eftomac » tendu. Nous reconnûmes avec furprife que les eftomacs j> de plufieurs de ces animaux étoient entièrement vides, » Se les eftomacs de quelques autres remplis de dix ou douze » pierres rondes, & pelantes chacune de la groifeur des » deux poings (a). » Apres avoir tué, blcffé ou difperfé un grand nombre » de ces animaux , nous marchâmes au fommet de l'ifle 33 qui étoit prefque plat ; mais couvert d'une quantité » innombrable de petits mondrains, fur chacun dcfqucls u croilfoit une large touffe d'herbes ou de glayeuls (Duciylis (a) et Beauchefne Gouin , Navigateur François, a obfervé la même » cho le i & il ajoute: ce II y avoit appaience que ces pierres comm:n-wçoieat déjà à le digérer. » Je doute que cette partie de fes Remarques (bit crue des Lecteurs. Voyei des Brofles , Navig. aux Terres Auflaks, VoL IL » Glomcrata.) » Giomerata). Les intervalles entre ces touffes, étoient jsj « ttes-vafeux & trcs-fales ; ce qui nous obligea de ííuiter A¿^cc/rT J^" *> d'une touffe à l'autre. Nous découvrîmes bientôt qu'une » nouvelle efpèce de phoques occupoit cette partie de l'Iile, » & que cetre vafe venoit de ce qu'ils abordoient tout » mouillés fur cette rerre : ceux-ci étoient les ours de mer » que nous avions déjà vus à la Baie Dusky ,à la Nouvellc- » Zélande; mais ils étoient infiniment plus nombreux, Se *> leur grolfeur, plus coniidérable , égaloit celle que leur • donne Steller. Us font cependant fort intérieurs aux lions » de mer ; les mâles n'ont jamais plus de huit ou neuf pieds » de long, & leur groilèur eft proportionnée; leur poil eft » d'un brun fombre, tacheté de petits points gris, ôc beau- » coup plus longs fur tout le corps que celui du lion de » mer; mais il ne torme pas de criniere. La coupe générale » du corps Se la forme des nageoires, font exactement les » mêmes: ils montraient plus de férocité à notre égard Se » les femelles mouroient communément à la défenfe de » leurs petits. u Nous avons remarqué fur cette lile beaucoup de *> vautours (Vultur aara) \ ils mangent probablement les » petits phoques qui meurent en naillànt, ou ceux dont » ils viennent à bout de fe faiiîr. » f # - _a, m'nn- ¿ WifiMUift if m mai m ■ • *\ * -Lì •> • — ■ '■j " '■ -1 '. ■ ■■ - ?iOn*j ÍJi »'JV vili í>fíi"v!Tl haut: ils étoient, la pîupatt,ii peu fauvages, qu'ils nous » laiflêrent approcher avec des pieux ô£ des bâtons : cette » chaiîè, ians être pénible, fut très-heureufe. Nous décou-» vrîmes, durant cette excurfîon, un oifeau d'un nouveau • genre, qui étoit de la grolTeur d'un pigeon, 5c parfai-ao tement blanc : il appartenoit à la claife des oifeaux » aquatiques , qui marchent à gué *, il avoit les pieds à » demi-palmés, & fes yeux, ainfi que la baie du bec, en- * tourés de plufieurs petites glandes ou verrues blanches* » II exhaloit une odeur ii infupportable, que nous no • pûmes pas en manger la chair , quoiqu'alors les plus » mauvais alimens ne nous caufaflènt pas aîfément du » dégoût. » Les penguins que nous prîmes, étoient de la grof-■ leur des petites oies, & de cette efpèce qui eft la plus m commune aux environs du détroit de Magellan : les » Anglois l'ont nommé, aux Ifles Falkland, Jumping-« Jacks (a). Leur fommeil eft très-dur; car le Doéteur » Sparrman tomba fur un, qu'il roula, à plufieurs verges, » fans l'éveiller -, &, pour le tirer de fon aíToupiífement,il fut * obligé de le fecouer à différentes reprifes. Comme ils fe («) Vcyt{ les Tranfaciions Philosophiques, Vol. LXVI, p*g- i°. H i — » tiennent en troupe , quand nous les entourâmes tous Janvier. n a-la-lois, ils prirent du courage ; ils le précipitèrent avec » violence fur nous, & ils mordirent nos jambes, ou une *» partie de nos vêtemens. Ilsfont très-vi vaces ; car, après en » -avoir laifîe un grand nombre furie champ de bataille, qtir » paroiilbient morts, nous pourfuivîmes les autres;mais ils y> fe levèrent tout d'un coup, &ils piétonnerent gravement »i derrière nous. ' -sjcyjb mon j&lusnu ■■ ,.. •• nrj».'Nous eûmes auffi beaucoup de peine à tuer les » veaux & les lions marins : leur mufeau étoit la pattie lai » plus fenfible. Nous manquâmes, le Docteur Sparrman-Se » moi, d'être attaqués par un des plus vieux ours de mer ; « fur un rocher où il y en avoit pluiicurs centaines de raf-» iêmblés, qui-fembloient tous attendre l'iflùe du corn-» bat. Le Doétcur avoit tiré fon coup de fuhi fur un oifeau,1 » & il alloit le ramaifer, lorfque le vieil ours gronda &r » I montra les denrs, & parut fe diipofcr à s'oppofer à mon m camarade. Dès que je fus aiîis, j'étendis l'animal roide » mort d'un coup de fufil, &c au meme mitant toute la » troupe voyant fon champion'terraíTé, s'enfuit du côté de » la mer; plufieurs s'y jetèrent avec tant de hâte, qu'ils » fautèrent à dix'ou quinze verges perpendiculaires fur » des rochers- pointus. Je crois qu'ils ne fe firent point de » mal, parce que leur peau eft 'très-dure, & que leur graillé/. *> très-élaftique', fe prête aifément à la compresión. » La chasse de ces animaux amufa infiniment Jequi-* page, & -nous eûmes quelque plaifir à les contempler » aftociés en. troupes nombicuiès. ils étoient la dans ïeuç • véritable climat; car les phoques fe trouvant charges » dune grande quantité de graiiTe, & les nigauds & les » penguins étant revêtus d'un plumage épais, ils ne fourrrent » point de la rigueur du froid. » Nous tirâmes, fur - tout, de l'huile des vieux lions & des ours de mer qu'on tua; car, excepté leurs freifurcs, allez bonnes, la chair étoit trop ranec pour être mangée: les petits ouriïns étoient bons, & même la chair de quelques vieilles lionnes n'étoit pas mauvaife; mais celle des vieux mâles nous parut dércftable. L'après-midi, j'envoyai quelques perfonnes à terre , afin doter la peau ôc de couper la grailfe de ceux qu'on avoit laiflés morts fur la côte ; nous avions déjà plus de carcalïès à bord qu il n'en falloir, &: j'allai moi-même fur une chaloupe faire pro-vifion d'oifeaux. a environ dix heures, M. Gilbcrr revint de la Terre des Etats : il y trouva un bon Port, iïtué à trois lieues à l'uneildu Cap Saint-Jean, &C dans la direction dû Nord un peu à l'Eft, de l'extrémité N. E. de l'Iile orientale : on peut le reconnoître à de petites lues qui giflent à fon entrée. Le chenal, qui eft fur le coté Eft de ces Mes, a un demi-mille de large. La route eft S. O. ^ S., en tournant par degrés au O. ~ S. O. & à l'Oueft. Le Havre gît à-peu-près dans cette dernière direction : il a prefque deux milles de long,&, en quelques endroits, environ un mille de large; la fonde y rapporta de cinquante à dix brafies d'eau , fond de vafe & de fable. Ses cotes font couvertes de bois à brûler, 8c U y a plufieurs courans d'eau douce. Les liles font remplies de lions de mer, ¿Ve. & d'une quantité fi prodigieufe de niouettes, qu'elles obícurciífent l'air quand on les trouble: elles fuffoquoient prefcjus nos Gens avec leur fiente. Elles fembloient jeter leurs excrémens, comme pour le défendre , &: ils puoient plus que Yaffa-foztidas ou, ainfi qu'on l'appelle communément, la fiente de diable. Le détachement de M. Gilbert vit en outre des oies, des canards & des chevaux coureurs, qui font auffi une efpèce de canard. Je donnai à ce Havre le nom du Nouvel-An t à caufe du jour où on le découvrit. Il feroic plus commode pour les vairîeaux qui font route à l'Oueft, ou autour du Cap Horn, û fa pofition permettoit de mettre en mer avec un vent de l'Eiì: ô£ du Nord. Cet inconvénient cependant eft petit, puisqu'on fait que ces vents ne font jamais de longue durée. Ceux du Sud & de l'Oueft font les dominans : de forte qu'un vaiiTeau ne peut pas être retenu long-tems dans ce Port. Comme nous ne pûmes pas appareiller le matin du z, faute de vent, j'envoyai un détachement fur l'Iile, afin d'y chaiTer tk d'y pêcher. « Nous fîmes cette excurfion, & nous prîmes de » nouvelles efpèces d'oifeaux, par exemple, un joli corlieu » gris ; il avoit le col jaunâtre, & c 'étoit un des plus beaux » oifeaux que nous euiïions jamais vus. Nous ne remar- » quâmes fur cette lile que fix ou huit productions végé- » taies différentes: il y avoit de petits arbriffeaux qui n'ont » pas plus de trois pieds, & une nouvelle plante ; mais le » gramen dont j'ai fait mention plus haut, ( Daclylîs » Glomerata ) occupoit prefque toute la furface de » cette Terre. » Vers midi , il y eut une brife fraîche de l'Oueft; mais elle fe leva trop tard , & je réfolus d'attendre le lendemain. Effectivement à quatre heures, nous appareillâmes avec un vent frais du N. 0.10., & je portai fur le Cap Saint-Jean, qui, à fix heures & demie, nous reftoit au N. ~ N. E. à quatre ou cinq milles. Ce Cap étant la pointe orientale de la Terre des Erars,ileft inutile d'en donner la defeription. Il ne fera cependant pas hors de propos de dire que c'eft un rocher d'une élévation coníidérable, iitué par 54e' 46' de latitude Sud, & ¿4d 7' de longitude Oueft i qu'un Iilot de roche, gît tout près & au-defîous de fa partie feptentrionale. A l'Ouest du Cap, à environ cinq ou fix milles, il y a un goulet, quifemble partager la Terre, c'eft-à-dire, communiquer avec l'Océan au Sud ; &, entre ce goulet & le Cap, eft une Baie-, mais je ne puis pas dire de quelle profondeur. En faifant voile autour du Cap , nous rencontrâmes un très-fort courant du Sud; il formoic un ras qui reiTembloit à des brifans ; &c même, avec un vent fort, nous avions peine à lui réiifter. Après avoir doublé le Cap , je ferrai la côte méridionale, &, dès que le vent fouffta fur nous de la tette, il nous aifaiiiit en raffales fi lourdes, que nous fûmes obligés de prendre deux ris à nos huniers; il romba enfuite peu-à-peu; &, à midi, il y eut calme. Le Cap Saint-Jean nous reftoit alors au N. zod E., à trois lieues ¿V demie, le Cap Saint-Barthélemi, ou la pointe S. O. de la terre des états au S. 83a O., deux hauts rochers détachés au N. 8olî O. & nous avions au N. 1511 O. à trois lieues, l'endroit où la terre - ■ femblait partagée : clic pféfentoit encore la même appa-Janvierí - rcncc Je ce côté. La latitude obiêrvéc fut de 54/ 56'. Nous ibndâmcs dans cette pofltion, mais une ligne de cent-vingt bralies ne rapporta point de fond. Le calme fut de peu de durée; une brile Releva bientôt du N.O.,trop foiblcpour rc« iiftcr au coui .m ■ om jeca en deriveau N. N. E.: à quatre heures, lèvent fa . un cfiin coup au S. - S. E., & fouffla par raffoles aceomj ngné >Îuïei Bcxïk heures après, les raffalcs & la pluie S-appraiferent, lv le I ent retournant à l'Oueft fouffla petit frais. Sur ces ehtref iïtes, (e t ouiantnous porta au Nord, de maniere qua huit heures le Gap Saint-Jean nous reftoit au O. N. O. à environ fept lieues. Je ceffai alors d'aller au plus près, & je gouvernai S. E , dans le deifein de quitter la terre : je crus l'avoir allez reconnue, pour ce qui intérçilç en général la Navigation fis la Géographie. CHAPITRE IV,' Pl. 6; 6^ CHAPITRE IV. Obfcrvations Géographiques & Nautiques. Defeription des Ifles près de la Terre des Etats > & des minimaux qu'on y trouve. La Carte ci-jointe montrera d une maniere exacte la direc- 1 ■ m ... tion, letendue & la polit ion de la côte , que j'ai longé dans ce Ann, i 775* ■WT 1 , • t r 1 Janvier. Voyage ou dans le premier, &: il ne raut pas en attendre davantage : les latitudes ont été déterminées par la hauteur du Soleil à muli, que nous avons eu le bonheur de pouvoir prendre chaque jour, excepté celui où nous partîmes du Canal de Noel j cette omiiîion neft pas importante, parce que le giilcmcnt de ce point étoit déjà connu. Les longitudes ont été déterminées par des obfcrvations de la Lune, comme on l'a déjà dit : j'ai fuppofc que celle du Cap Horn eft de 6jA 46'; de ce méridien, les longitudes de tous les autres endroits font déduites pat la Montre: ainii, l'étendue de toute la côte doit être juite à peu de milles près, ¡¿ les erreurs qu'il peur y avoir, dans la longitude, ne font que genérales \ mais] je crois que la longitude cil exacte, à un quart de degré près. On trouvera que l'étendue de la terre de Feu de l'Eli à l'Oueit, Si par conféquent celle du Détro:"c de Magellan, cil moindre que ne l'ont marqué la plupait des autres Navigateurs. Tome 1 I 1 Afin d'cclaircîr ceci, & de montrer la pofition des terres jSátvfa7^* voifines, & rendre par-la la Carte ci-jointe d'un ufage plus univerfel, je l'ai étendue juiqua 47'1 de latitude; mais je ne réponds que de l'exactitude des parties que j'ai reconnues moi-même j pour tracer le refte, j'ai eu recours aux autorices fui vantes. La longitude du Cap de la Vierge-Marie, qui eft le point le plus ciicnticl, parce qu'il détermine la longueur du détroit de Magellan , eft tirée du Voyage du Lord Anión, qui met id 30' de différence ouïe ce Cap & le détroit de le Maire;hors comme le détroit de le Maire gît par 6}4 11 de latitude S. le Cap de la Vierge-Marie doit être par 6yA 52/ de longitude; politlón queje lui ai aflignée & que j'ai lieu de croire approchante de la vérité. Le détroit de Magellan, &r la côte orientale de la terre des Patagons eft indiquée d'après les Obiervations des derniers Navigateurs A nglois & François. Les découvertes de Sarmîanto , Navigateur EfpagnoJ. que m'a communiqué M. Stuart delà Société Royale, m'ont donné la poiition de la côte Oueft de l'Amérique, depuis le Cap Vicio ire au Nord. Lis Isles Falkland font copiées fur un plan levé par le Capitaine Mac-Bride, qui en fit le tour il y a quelques années, fur le vaifleau de Sa Majefté, le Jalon , & leur dif-canec de f Amérique, eft conforme à la route du Dauphin, fous le Commodore Byron, du Cap de la Vierge-Marie au Port Eginonc, & du Port Egniout au PortDefiré : ces deux - m Sg routes ont été faites dans peu de jours, & par coniéquent j^JJ1' ii ne peut pas y avoir d'erreurs cflenticlles. La côte S. O. de la terre de Feu, relativement aux goulets, liles, &c. peut être comparée à celle de Norwège, car je ne crois pas qu'il y ait un cfpace de trois lieues,'où on ne trouve un goulet ou Havre, capable de contenir &c d'abriter le plus gros vai 11 eau ; feulement jufqu'à ce que ces goulets loient mieux connus, il faut déterrer foi-même un mouillage. Il y a plufieurs rochers cachés fous la côte, mais heureusement aucun n eft éloigné de la terre j la fonde peut en indiquer l'approche, en iùppofant que le tems obfcur empêche de les voir; car à juger du tout, parles endroits que nous avons fondés, il eft plus que probable qu'il y a des fondes tout le long de la côte, & à plufieurs lieues en nier; en un mot , cette cote ne me paroît point auilï danger eu fe qu'on l'a repreientéc. La terre des Etats gît, à-peu-pres, E. ¡ N. E. & O.-j S, O. : elle a dix lieues de long dans cette direction: fa largeur n eft nulle part de plus de trois ou quatre lieues. La côte eft de roche , fort dentelée, & elle paroît former plufieurs Baies ou goulets. Elle prélcnte une furface de collines efearpées, qui s'élèvent à une hauteur conildérablc, fur-tout près de l'extrémité occidentale : excepté les fom-niets de ces collines, la plus grande partie étoit couverte d'arbres 6c d'ar bri fléaux, ou d'herbages, & il y avoit peu ou point de neige, Les courans , entre le Cap De-iéàda & le Cap Horn, portent de l'Oueft à l'Eft, c'eft- I % 68 V o y a g e à-dire, dans la même direction que la côte, mais ils Tout' petits. A ITÛ du Cap, leur force s'augmente beaucoup, & leur direction eft N. E. vers la terre des Etats ; ils Ione rapides au détroit de le Maire, & le long de la côte méridionale de la terre des Etats, fe ils reiïêmblen't à un torrent autour du Cap Saint Jean, où ils prennent une direction N. O. & continuent à rouler avec force en-dedans & en-dehors des liles du Nouvel-An. .Tandis que nous étions à l'ancre en dedans de cette lile, j obíervai que le courant étoit plus fort au tems du flot, & qu'à l'Ebbe fi force diminuent tellement que le vaiilèau marchoit quelquefois devant le vent, quand il íbuffloit de l'O. & du O. N. O. : on doit feulement entendre ceci de Fendrait où la Réfolution étoit à l'ancre-, car, lorfque nous avions lin fort courant qui portoit à l'Oueft, M. Gilbert en trouva un d'une égale force, près de la côte de la terre des Etats, mais qui portoit à l'Eft, quoique ce fût probablement un courant de reflux, ou l'effet de la mareé. Si la Lune y régie les marées, le flot eft près de la côte à cet endroit, aux nouvelles & aux pleines Lunes, à environ quatre heures. L'élévation & la chute perpendiculaire des eaux eft très-peu coniidérable ; elle n'excède pas quatre pieds. Dans le Canal de Noël, la marée eft haute à deux heures & demie, íes jours de pleine & de nouvelle Lune, & M. Wales oblerva que les eaux s'clevòicnt & s'abaiiïbieiit perpendiculairement de trois pieds fix pouces, mais c'etoit durant les bailes marées : les marées du princerm doivent être plus hautes. Pour donner une defeription des marées & des courans de ces côtes, fur lefqucUes les Navigateurs p&flent compter, il faudrait une multitude dobfcrvations en différens endroits, Si ce travail emploierait beaucoup ^'¿^ de tems. J'avoue que je n'ai pas allez de matériaux pour el-quifér ici une pareille tâche, Se moins je parlerai fur cette matière ,& moins je commettrai ËFea&u&î mais je crois avoir bien remarqué que, dans le détroit de le Maire , la marée Si le courant du Sud, l'oit que ce loit le tems du fîot ou celui du juilànt, commence à agit, à environ quatre heures, les jours de pleine & de non velie Lune; ce qui peut être utile aux vaiilcaux qui paíTcnt le Détroit, En faisant route autour du Cap Horn, à l'Oueft; fi je n'avois befoin ni de bois, ni d'eau , Si que rien ne m'obligeât de relâcher , je ne m'approcherais point du tdUt de la terre; car, en fe tenant au large , on évite les courans qui, ( j'en luis perfuadé ) perdent leur force a dix ou douze lieues de terre, Si à une plus grande diltance, il n'y en a point du tout, Pendant que nous fumes fur la côte, nous eûmes "pins de calme que de tempêtes, Si les vents furent il variables que j'ignore ii on n'aurait pas pu paiTcr de l'Eft à l'Oueft, en au Ili peu de tems que de l'Oueft a l'Eft: nous n eûmes pas de tems froid, Le mercure dans le thermomètre, à midi, n étoit jamais au-deilous de 46* ; &, durant notre mouillage dans le Canal de Noël, il fe tint communément au de/fus du tempéré. La déclinaifon étoit â cet endroit de i$A 30' Eft ; à peu de lieues au S. O. du détroit de le Maire, elle tut de Z4i1, Si à l'ancre en-dedans des liles du Nouvel-An, de z4° 20' Eft, En gkñérai, ces Ifles ione il différentes de la terre des Etats, quelles méritent uneDelcription particulière: celle où nous débarquâmes, préfente une iurfacc d'une hauteur, égale, & élevée d'environ trente à quarante pieds au-delfus de la mer , dont elle eft défendue par une côte de roches : l'intérieur eft couvert d'une ioree de glaycul très-verd , &C fort long, comme on l'a déjà dit, il croît fur de petits mon* drains de deux ou trois pieds de diamètre, & d'environ autant d'élévation en grofles toufles, qui paroiilént coni-poíées de racines de la plante nattées enlemble : parmi ces mondrains, il y a beaucoup de laitiers traces par les ours de mer & les penguins , qui le retirent au centre de l'ifle. Le marcher eft cependant extrêmement mainai,, car ces chemins font lì fai e s, qu'on eft quelquefois dans la bone ji.lqifati genou. Outre cetre pl.me , nous y remarquâmes d'autres gmmens, une efpèce de bruyère, & du céleri. Toute la furfacc eft humide ou mouillée, & fur la côte on voit plufieurs courans d'eau. L'herbe, qui tut itirnom-mee glayeul, femble être la même qui croît aux Mes Falkland , & donc parle M. de Bougainville (a), comme d'une efpèce de gladiolus , ou plutôt d'une efpèce de granitili Nous avons remarqué fur cette petite Terre, en animaux, des lions, des ours de mer, divers oifeaux de mer, & quelques-uns de terre. Nous n'avons apperçu aucun lion de mer de la grolleur que leur lappole Pernera s la 1 r ligueur des plus grands n'etoit pas de plus de douze ou (a) Voyc\ fon Voyage autour du Monde. quatorze pieds, & leur circonférence peut être de huit ou dix. ■ ■ ■ —^ Comme c croie le tems des amours & des accouchcmcns, Atw. |~~5« nous avons vu un mâle, entouré de vingt ou trente femelles, tics-occupé à les retenir toutes près de lui, 6c écartant pour cela, à force de coups, les autres mâles qui vouloient fc mêler dans fon ferrali. Plufieurs avoient une moindre quantité de lionnes. Quelques-uns n'en avoient qu'une ou deux; &uous en obfervions çàcV la un couché icul, §£ grondant dans un lieu écarté, fans fournir que les mâles ni les femc'Ics fe tinlfent dans les environs : nous jugeâmes que ceux-là étoient vieux Se accablés par l'âge. Les ours de mer ne font pas, à beaucoup près, aufîi gros que les lions, mais ils le font un peu plus que les veaux marins. 11 n'ont point ce long poil qui diliinguc le lion; le leur eft pat-tout d'une longueur egale , Se plus beau que celui du lion; il rcllcmblc à celui de la loutre;&:, en général, il eft gris-de-fer. C'eft lcfpècc que les François appellent loups de mer, §t les Angîois veaux marins : ils différent cependant des veaux matins de l'Europe & de l'Amérique feptentrionale. Les lions peuvent aulïi, fans impropriété, être appelés des Yeaux marins, qui ont pris toute leur croiifancc; ils font les uns & les autres de la même efpèce. Il n étoit pas dangereux de marcher au milieu d eux; car ils senfuyoient alors, ou ils reftoient tranquilles. On cooruir feulement des rifques a le placer enrr'cux de la mer; (i quelque chofe ics épouvante , ils fe précipitent vers les rlots en fi grand nombre , que fi vous ne fortez pas de leur chemin, vous ferez terrailé. Quelquefois, lorfque i>ous les furprcnioiis tout-à-coup, ou que nous les e veillions, *z . Voyage ( car ils dorment beaucoup & ils font très-itupides) ils cíe- voient leurs têtes, ils ronfloient & montroient les dents d'un air il farouche, qu'ils fembloient vouloir nous dévorer, mais, des que nous avancions fur eux, ils s'eniuyoicnt. Le penguin eft un oîfeau amphibie très-connu, &: j'obfcrverai feulement qu'il yen a des quantités prodigieulès: de forte que nous en aiîbmmions autant qu'il nous plaîloîc avec un bâton. Je ne puis pas dire qu'ils font bons à man- ger: fouvent, dans la difette, nous les trouvions excellais-, • femáis e'étoit faute d'autres aîimens frais, Ils ne pondent pas ici, ou bien ce n'étoit pas la iaifon , car nous n'apperçûmes ni oeufs ni petits. Les nigauds pu lui lent auffi en grand nombre, & nous en emportâmes beaucoup à bord, parce qu'ils font bons à manger. Ils s'approprient certains cantons, & ils y conf-truifênt leurs nids près du bord des rochers, fur les petits mondrains où croît le glaycul : il y a une autre efpèce plus petite que celle - ci, qui pond dans les crevafles des rochers. Les oies font de l'efpèce que nous trouvâmes au Canal de Noël : nous en apperçùmcs peu -, quelques-unes avoient des petits. M. Fofter en tua une di rieren te de celles-ci, en co quelle étoit plus groife, qu'elle avoit un plumage gris & des pieds noirs. Les autres fàifoicnt un bruit exactement pareil à celui du canard. Il y a des canards , mais en petit nombre, ôc quelques-uns de ceux que nous avons appelés chevaux de, ceurfe. Ceux que nous tuâmes, 1 pcfoient pcfoient de vingt neuf à trente livres, ô£ ils croient ailez bons. Nous comptâmes en oifeaux de mer, des mouettes, tics hirondelles, des poules du Port Egniont, & un grand oifeau brun de la groifeur d'une albatroife que Pernetty appelle Quebrantahuejjas ; nous lui donnâmes le nom de la mere Carey , & nous le trouvâmes aifez bon. Voici les oifeaux de terre: des aigles ou des faucons, des vautours à la tête chauve, ou ce que nos Matelots appellent des bules de Turquie , des grives , & quelques petits ci féaux, JouBLiois de dire quii y a des pies de mer, ou des oifeaux, auxquels nous donnions le nom de corlieux, quand nous étions à la Nouvelle-Zélande » mais nous en vîmes feulement quelques couples difpcrfés çà & là. Il ne fera pas inutile d'obierver que les nigauds font les mêmes oifeaux: que M. de Bougainville appelle bec-feies (a)\ mais il s'eft erompe , en diiâiit que les Que brani'ahuecas font leurs ennemis; car cet oifeau eft de la claiTe des pétcrels : il ne fe nourrit que de poiiïon, & on le trouve dans toutes les hautes latitudes méridionales. On eft étonné de la paix dans laquelle vivent les animaux de ce petit canton : ils paroif-ícnt avoir formé une ligue pour ne pas troubler leur tranquillité mutuelle. Les lions de mer occupent la plus grande 4, a. ) Par-tout où on trouvera le mo: de Bec-fcies dans cette Traduction, on parle de l'oifeau que décrit fous ce nom M. de BongatnvilJe >' Se a°n pas d'un oifeau de la JLouiûane > qui eft appelé ainiî, mais qui c« PÍI différent. Tome IV K a-NN. 177$. Janvier, . as ; partie de la côte ; les ours de mer habitent f intérieur de Janvier7^' & ^cs mgau^s les rochers plus élevés: les penguins s'établilient où il leur cil plus aile de communiquer avec la mer, & les autres oifeaux choiíiífent des lieux plus retirés. Nous avons vu tous ces animaux fe mêler & marcher en-fcmble comme un troupeau domeftique, ou comme des volailles dans une bailè-cour, fans jamais eflayer de fe faire du mal. J'ai fouvent obfervé les aigles & les vautours eux-mêmes a ili s fur les m on drains, parmi les nigauds, fans que ceux-ci, jeunes ou vieux, fuiïènt alarmés dece voifînage.On demandera peut-être comment vivent ces oifeaux de proie: je crois qu'ils fe nourrifïent de carcalîés des veaux marins 'Sa des oiieaux qui meurent de différentes manieres, & il eft probable qu'ils ne manquent pas d alimens. J'ai fait cette defeription imparfaite, plutôt pour íbu-lager ma mémoire, que pour inftruire les autres: je ne fuis ver fé ni dans la Botanique, ni dans les autres branches de l'Hiftoire Naturelle. « Des vaisseaux qui entreprendroient des expéditions » pareilles à la nôtre,pourroient fe rafraîchir fur ces Ifles; quoi-» que la chair des lions de mer & des penguins ne foit pastrès-» bonne à manger, elle eft infiniment plus falutaire que la ■o viande falée ; & ii on cherchoit avec foin les productions de » ces différentes terres, il eft vraifemblablc qu'on y trouveroit » une quantité iûffifante de céleri & de cochléaria pour en » fournir à tout un équipage ; car nous avons remarque ces M deux plantes dans nos excurfions. Les Matelots mange-» rent plufieurs jours de petits nigauds & des penguins ; ils comparaient les premiers à des poulets: ils rôtirent auiîi S a plufieurs jeunes veaux marins ; mais la chair avoir un j^jZI^* degré de molleiîe qui la rendoit dégoûtante : les jeunes ours, qui avoient pris tduteleurcroilTancc» étoîent préférables , & d'un goût pareil à celui d'un mauvais bœuf j mais il étoit impoifible de toucher à celle des vieux lion* & det vieux ours de mer, » K i Ann, 177 5-j Janvier. CHAPITRE V. Navigation après le Départ de la Terre des Etats. Découverte de la Géorgie > & Defeription de cette JJle. Apres avoir quitté la Terre le foir du j, comme on Ta dit plus haut, le lendemain, au matin, à trois heures, nous la revîmes qui nous reftoit à rOueft, Le vent continua à fouffler grand frais jufqu'à fix heures du foir, qu'il fauta au S. O., & fe changea en rarTales pelantes, qui tombèrent Ci fubkement fur nous, que, n'ayant pas le tems de ferler les voiles, nous perdîmes un mât de perroquet, le boute-hors d'une bonnette & une bonnette. Le grain finit par une grolle pluie, mais le vent refta au S. O.Notre route fut S, E.;, dans la vue de découvrir la côte étendue que marque M. Dalrymple dans fa Carte, & où Ton place le Golfe de Saint-Sébafticn. Je projetois d'attaquer la pointe occidentale de ce Golfe, afin d'avoir toutes les autres parties devant moi. Doutant un peu de l'exiftence de cette côte , cette route me patut la meilleure pour éclaircir cette matière 64 teconnokre la partie auftrale de cet Océan. Le 5, les vents furent frais & le tems humide & nébm-îçux. A midi, nous obfcrvâmes 57e1 / de latitude, & la ion- du Capitaine C o o k. 77 gkude, depuis le Cap Saint Jean, fut de 5* % Eft. a fix 5p-S heures après-midi, par f/d 11' de latitude & 57 45 de jaijvicr;' loncritude Oueft, la déclinaifon de l'aimant fut de zid 2.8'Eft, À huit heures du foir du 6% par 5SH 9 de latknde Sud • f. & 5 3d 14' de longitude Oueft, nous prîmes tous les ris des huniers, & nous marchames au Nord avec un vent tres-foi t de rOucft, accompagne de brume cpaiiîe & de pluie nci-geufe. Le parage dont je viens de parler, eft à-peu-pres celui que M. Dalrymple alTigne à la pointe S, O. du Golfe Saint-Sebaftien. Mais, comme nous n'apperçûmes point de Terre, it que rien n'annonçoit qu'il y en eût dans les environs, nos doutes fur fon exiftence s'augmentèrent. « Le Capitaine * Furncaux , l'année auparavant, tra verfa au ili ces parages y* par 6 o Se enfui te par 5 ©d S. du 60* au 40." degré de long. O u eft, fans voir terre. » Je craignis, en tenant la partie du Sud , de manquer la côte qu'on difôit avoir été découverte par Laroche en 1 ¿75 , & par le vaiiTeau le Lion en 1756' (a), que M. Dalrymple place à 54'1 50' de latitude S¿ 45a de longitude i mais, en regardant la Carte de Dan ville , je trouvai qu'il la marque neuf ou dix degrés plus a l'Cucft; cette différence de pofkion étant pour moi un ligne de l'incertitude des deux Cartes, je réfolus d'atteindre ce parallele ça) « Ce Vaiííeau étoit EfpagnoJ, Se commandé par M. Duelos Guyot, «qui (it voile de Callao au Pérou, en Février 17 j<î , & paila le Cap » Horn au milieu de l'hiver. Un Extrait du Journal de M. Guyot a hé «publié par M. Dalrymple , dans fa Collection des Vojages dan* l'Océaa * Atlantique Meridional. » 78 V 'O Y A G E — le plutôt qu'il me feroit pofliblc, & c'eft pour cela que Janvier7^* je ciogljLÎ au Nord. ; ii. 3iil JfL.riji/î'J uÌj a ji'.tHu >bh ¡A % fkmQ ûb ....... 7- Le matin du 7, le vent diminua, le ciel seelarcit, & le vent tourna au O. S. O., où il fe tint jufqu'à minuit j il palia enlùite au N. O. : étant alors par 5 6A 4' de latitude S. & 5 jd $6' de longitude Ou cil, les fondes ne rapportèrent point de fond avec une ligne de cent trente braffes. Je tins toujours le vent à bas-bord; nous avions une petite brife & S. un tems agréable. Le 8, à midi, une couche de goèfmon paila près du vailfeau. L'après-midi, par 55e1 4' de latitude & 5 iâ 45' de longitude Oueft, la déclinaifon de l'aimant fut dei5d4 Eft. Le 9 , îe vent fouffla duN, E., accompagné d'une brume épaiiîe : nous vîmes un veau marin & du goëfmon. À midi, la latitude fut de 5 5*1 1 ï* Sud & la longitude 5o' 1 <¡' Oueft :1e vent 8c îe tems furent toujours, de même jufqu après minuit, que le ciel s'éclaircit & que le vent paila à l'Oueft & fouffla petit frais. Nous continuâmes à marcher au plus près 1 o. jufqu'à neuf heures du lendemain au matin : je cinglai alors à FE. N. E. A midi , la latitude obfervée fut de 54d 3 5' Sud & la longitude 47'' 5 6r Oueft: il y avoit beaucoup d'albatrofTes & de péterels bleus autour du vaiiTeâu, Je 2 r. gouvernail l'Eft ; &, le lendemain, par 54e1 38' de lati- tude & 45d io' de longitude Oueft, la déclinaifon de l'aimant fut de 19'' 25' Eft. L'après-midi, nous vîmes plufieurs penguins 6v des morceaux de goèfmon. 2.-. Ayant passé la nuit en panne, le t%y à la pointe dm jour, nous gouvernâmes Eft un peu du coté du Nord, avec 33 une jolie brife fraîche du O. S. O. A midi, notre latitude obiervéc fut de 54^ 18 ' Sud & la longitude 42,d 8' Oueft , c'eft-à-dire à près de 3e1 Eft de la poiition que donne M. Dalrymple à la pointe N. E. du Golfe de Saint-Sébaftien ; mais rien n'annonçoit terre, à moins qu'un veau marin & quelques penguins n'en fuilènt un indice. Au contraire,une hou!e venoit de l'E. S. E., qui n'auroit pas fubfîfté, s'il y avoit eu une Terre un peu coniidérable dans cette direction. Le foir, le vent diminua, & à minuit, il y eut calme. Le calme, accompagné d'une brume épaule, dura jufqu'à fix heures Ai lendemain au matin, que nous attei- 13-gnimes un vent de i'Eâ^ mais la brume prévalut toujours. Nous portâmes au Sud jufqu'à midi : étant alors par 5 5'' 71' de latitude, je revirai Òc forçai de voiles au Nord, avec une brife fraîche de l'E.1 S. E. fie FE. S. E., & un rems nébuleux» Nous apperçûmes plufieurs penguins &C un péterel de neige, que nous primes pour des avant-coureurs de la glace, fair étoit aufti beaucoup plus froid qu'il ne favoit été depuis notre départ de la Nouvelle-Zélande. L'après-midi, le vent tourna au S. E., ÒC la nuit au S. S. E., & fouffla frais: nous en profitâmes pour marcher au N. E, cr;légion siuiq dL j5 i>sbfi $h z3&ri£;ìqi"r»^xi£ n>I¿n¿rí icq Le lendemain, à neuf heures du matin, nous crûmes 14, voir une lile de glace y mais, à midi, nous doutâmes il co n étoit point une terre : elle nous reftoit à TE. â S. à treize tieues: notre latitude étoit de 53* 56' | & notre longitude 39d 24' Oueft: des penguins, de petits plongeons, un péterel de neige & un grand nombre de péterels bleus volrigeoiene — autour du vaiiTeau. Nous n'eûmes que peu de vent toute la k Janvier7** matinee, & à deux heures P. M, ii y eut calme. U nous parut fur que nous voyions une terre, & non pas une Ifle de glace : elle étoit cependant couvette de neige prefqu en entier. Nous en fûmes encore mieux allures en trouvant des fondes à cent foixante-quinze brailes ,fbnd de vaiê. fc En consultant le Journal de M. Guyot, il paroît « que cette terre eft la même dont il vit l'extrémité Sud, » en Juin 175 c? 5 & qu'il nommaIJIc de Saint-Pierre.* La terre nous reftoit à ce tems, à TE. { S, E. à environ douze lieues. A fix heures, le calme fut fuivi dune brife du N. E. avec laquelle nous marchâmes au S. E., d'abord elle fouilla petit frais, mais elle s accrut enfuite de maniere à nous obliger de prendre deux ris à nos huniers, & ellç fut accompagnée de neige 6c de pluie neigeufe, iy Je continuai à porter au S. E., jufqu'à fept heures du matin du 15, que le vent tournant au S. E., nous revirâmes de bord, pour mettre le Cap au Nord. Un peu avant de revirer,nous apperçûmes la terre à l'E. ~ N. E.; à midi,lo mercure dans le thermomètre étoit à 3 5^ le vent foufîla par rafîales accompagnées de neige & de pluie neîgeufe, êc nous avions une grolle mer à combattre. Dans une des embardées du vaiiTeau, M, Wales obferva qu'il couchoitde 42e1. A quatre heures & demie, on ferla les huniers, on abattit les vergues de perroquet, on revira, & je marchai au S. O. fous deux bailes voiles. A minuit, la tempête dimi-j |iua, & on rehifîa les huniers deux ris pris, A OVATK| ri 65. de 4, ib Je 4, iS r~----__ ^g»^......i Ri \ I t \ : ------ " ^ i '1 JIULE ili / s Ek s V K --^ap Bristol fri J X C.JVJoNrrAGu &?andei IQcn i|t< Giace 3 Ilio Sauadera ~7 / I ! I { ^ lile s ¿* la l'ViainleUnir news L'/e.r i/r Glaces. 56\ \$4>\ i n| m us 4v *1 Carte dks découvertes Faites dans l'OciLíNyíri^NTJQUE DU Sud . Sur le Yaisskau du Roi la Résolution Longitude Oueft tic Groeicwich C dé ominando par le C AIUTAI N E C OOK . en 17^5, Note -Lies arando Chiffres sur la route du ! aisseau aammeent la profondeur Je Veau en brasses, et /<•.'■ petits, les ihvtr\r ilu mots ■ lUkluTs ¿Le Ctírkr . . j'ini ^¡¡offií, J^^^^'W'7^1'^' \ tj& '■■ Oui, ¿Va • ^ife/.''" í >»' '* 4ô\.. ->i-r »-,4, Benard. Dùca- a quatre heures du matin du 16, on revira de ' ■» nouveau pour porter à l'EÛ avec le vent du S. S. E., jolie fjj* btife & modérée. a huit heures, nous apperçûmes la terre qui s'étendoit de l'E. j N. E., au N. E. J N. on largua les ris des huniers, on replaça les vergues de perroquet Se on fit de la voile. a midi, nous obfcrvâmes 5 4d 2.5 ' \ de latitude, & notre longitude fut de 3 8l1 18' Oueft. Dans cette pofîtion, nous avions cent dix brafles, Se la terre couroit du N. \ O. à l'Eft à la diftance de huit lieues. La pointe,que nous découvrîmes d'abord, en forme l'extrémité fcptentrionalc : nous reconnûmes enfuitc que c'étoit une lile, je l'appelai Willis t du nom de celui qui la vit le premier. Une crosse houle venoit du S., indice qu'il n'y avoit point de terre proche de nous dans cette direction : cependant la grande quantité de neige, qui étoit fur celle que nous voyions, nous porta à la croire étendue, ¿e je me décidai à commencer par reconnoître la côre leptcntrionalcj dans cetre vue, j'arrivai fur fille de Willis à toutes voiles, avec un bon vent du S. S. O/, en avançant au Nord, nous décou yrimes une autre lile à l'Eft de l'lílc de Willis, entre celle-ci & la grande terre : remarquant qu'il y avoit un paftàgc net entre les deux Ifles, je gouvernai pour y entrer, Se à cinq heures je me trouvai au milieu, Si j'obfcrvai qu'il étoit large d'environ deux milles. L'îsle de Willis eft un rocher élevé, peu étendu, ptés duquel il y a des îflots de roches ; elle gît par 54'' de latitude S. Se 38'* z$' de longitude O. L'autre IH e, queje nommai rifle Eird ( de l'Oifèau ), à caufe du grand nombre d'oifeaux. Tome IVX L 8z Voyage g dont elle étoit remplie , nYft pas il élevée, mais elle eft beau- Janvier" C0UP Pms ¿tena,ue > & e*'c c^ tollt Pr^s ^c 'a pointc N. E. dtí la grande tetre que j'appelai le Cap Nord. La. Côte S. E. de cette terre , autant que nous l'appcr-çûmes, gît dans la dir e&ionduS. 50a Eft; elle paroît former plufieurs Baies ou goulets, & nous obfcrvâmes des mafles énormes de neige ou de glace dans le fond , & fur-tout dans une Baie qui gît à dix milles au S. S. E. de l'ifle de l'Oîfeau. Après avoir traverfé le paiTage, nous reconnûmes quo a còte couroit E. J N. E., l'efpace d'environ neuf milles, & enfuite à l'Oueft ô£ à l'Eft un peu Sud , jufqu'au Cap Buller, qui eft onze milles plus loin. Nous rangeâmes la terre à une lieue de diftance, jufqu'à près de dix heures \ alors on mit en panne pour la nuit. Si, en fondant, on trouva cinquante brallés fond de vafe. ■tjt A deux heures du matin du 17, on fît voile du côté de la terre, avec une jolie brife du S. O. i à quarre heures, flflc Willis nous reftoit à l'O. - S. O. à trenre-deux milles. Nous avions au S. O. J O. le Cap Buller, en travers duquel giflent quelques Iflots de toches: la pointe de terre la plus avancée vers l'Eft, nous demeuroit au S. 6$á Eft. Je gouvernai le long de la côte, à la diftance de quatre ou cinq milles, jufqu'à fèpt heures : voyant alors l'apparence d'un goulet, nous marchâmes deffus. Dès que nous approchâmes de la côte, on mit en mer une chaloupe, fur laquelle je montai avec MM. Forfter & le Dofteur Sparrman, afin de PL. 64. 48468^ 6823 01 73 rcconnoître la Baie, avant d'y conduite le vaiiTeau: quand ssass-sss je quittai la Réfolution, nous étions à environ quatre milles fjïLj?* de la côte, la fonde rapportoit quarante braiTes. Je continuai à fonder fur la route, mais je ne trouvai point de fond par trente-quatre braifes, longueur de la ligne que j'avois dans la chaloupe : cette ligne fut auffi trop courte pour fonder la Baie, dans tous les endroits où je la remontai. J'obfervai qu'elle court S, O. ^ S. l'efpace de cinq lieues ,: qu'elle eft large d'environ deux milles, 8¿ qu'elle eft bien à l'abri de tous les vents-, & je jugeai qu'il peut y avoir un bon mouillage devant des grèves fablonncufcs, qui font de chaque côté, &: auiîî près d'une lile bailé & plate, vets le fond de la Baie. Comme j ctois réfolu de ne pas y mener le vaiiïéau, je ne crus pas devoir employer mon tems à examiner ces places , car il ne me paroiiîbit pas probable qu'aucun Navigateur duc profiter de mes découvertes. Je débarquai en trois différens endroits, je dé* ployai notre pavillon , & je pris poifeilion du pays , au nom du Roi d'Angleterre en faiiant une décharge de mouf-queterie. Il me sembla que la marée s'élève d'environ quatre ou cinq pieds, & qu'elle eft haute, dans les pleines-& les nouvelles Lunes, à environ onze-heures. Le fond de la Baie, & deux endroits de chaque côté, Ce terminoient par des rochers de glace perpendiculaires, d'une hauteur confidérahle. Il s'en détachoit continuellement des morceaux; pemlant que nous étions,dans la£aie, L * Ann. 1775 Janvier. 84 Voyage . une malìe énorme tomba , & fit un bruit pareil à celui du canon. «e Ces masses íbnt abfolument les mêmes que celles qu'on » trouve dans les Havres du Spirsberg (a) : la glace reffem-» bloit beaucoup à ces Ifles détachées, que nous avions vu » flotter en grande quantité, dans les hautes latitudes mé-» ridionales. » L'intérieur du paysn'étoit ni moins fauvage, ni moins affreux. Les rochers perdoient leurs hautes cimes dans les nues, &c les vallées étoient couvertes d'une neige éternelle. On ne voyoit pas un arbre, &: il n'y avoit pas le plus petit arbrifleau y les feuls végétaux que nous y remarquâmes, furent une forte de gramen groifier, dont ic tuyau étoit fort ôc qui croilToit en touffes,« c'eft le même qui eft fi abondant » aux Ifles du Nouvel-An, ( Daclylis Glomerata.) » la pin-prenelle des bois, ( Sangui foi ba ) & une plante , pareille à la moufle, qui fortoit des rochers, « Les rochers font d'une ardoifè, d'un gris bleuâtre; » en couches horizontales : plufieurs fragmens de cette » ardoife, couvroient par-tout la greve. Autant que nous x pûmes les examiner, ils ne contenoient pas de minéraux. » Les veaux marins,ou les ours de mer,étoient affez nombreux, mais plus petits que ceux de la tetre des Etats; (a) Voy<\ le Voyage au Polc Boréal du Capitaine Phipps. peut-être que nous ne vîmes gueres que des femelles, car ■ les cotes fourmilloient de leurs petits^ nous n'en apperçûmes aucun de cette efpèce, que nous appelons lions*, mais il y en avoit quelques-uns de ceux que le Rédacteur du Voyage du Lord Anfon décrit fous ce nom. « L'un de ceux-ci que nous tuâmes, étoit par-tout le * corps d'un gris foncé , & d'une légère teinte olive, à-peu-» près comme les veaux marins de l'hémifphere icptcn-» trional: il reflèmbloit auiïi à ces animaux, par la forme » de fes pieds de devant, & il n'avoit pas non plus d'oreilles » qui fe montraient au-dchors. Son nez fe projetoit fott * au-delà de fa bouche : fa peau étoit ridée &à flot; peut-» être qu'elle eft très-mobile, quand le phoque eft en colere, » Si qu'elle forme alors une efpèce de crête, telle que la » repréfente la figure qui eft dans le Voyage du Lord » Anfon (a). Celui que nous examinâmes, étoit long d'en-» viron treize pieds, mais à proportion plus mince que le » lion de mer à criniere de la terre des Etats. } i> T ou s les veaux m'a r i n s y étoient plus farou-» ches que ceux des Ifles du Nouvel-An, & ils ne s'en-» fuyoient pas pour nous faire place. Les petits aboyoient » après nous j ils nous pourfuivoient quand nous paillons g près deux , ài ils effayoient de nous mordre les jambes. » On a déjà dit qu'on les nomme très-improprement ( a ) Ce Lyon de mer du Lord Anfon ( pkoea leonina, ) Linn. femblc £tre le même que les Anglois ont appelle aux Ifles Falkland Clap-matth Voyn les Tranfaclions Philofophiques i Vol, LXVI, Part. L ■ ,......lions i car ils n'ont aucune reflèmblance avec le quadrupede Ann. 1775« qui porte ce nom. Janvier. 1 4 Diverses troutes de penguins, les plus gros que j'aie jamais vus, volcigeoient fur cette terre-, nous en rapportâmes à bord quelques-uns qui pefoient de vingt-neuf à trente-huit livres. « Ils avoient trente-neuf pouces de long. Leur ventre » étoit d'une groifeur énorme, & couvert d'une grande * quantité de graille: ils portent, de chaquecôté de la tête , » une tache ovale, d'un jaune brillant, ou de couleur « d'orange bordée de noir : rout le dos eft d'un gris noirâtre *, » le venne , le deifous des nageoires ,&: l'avant du corps font » blancs ; ils étoient ii ftupides qu'ils ne nous fuyoient point, » & nous les tuâmes à coups de bâton. M. Pennant (a) les » diftingue fous le nom de penguins du Pétagon, & les » Anglois les ont nommés, je crois, penguins jaunes ou » penguins Rois aux liles Falkland. » On voit, par la defeription que frit M. de Bougainvillo des animaux des Ifles Falkland, que ces penguins s'y trouvent, & je crois qu'il eft très-exact, lorfqu'il les déiïgnc fous le nom,de la premiere clailè des penguins. Il y avoit aufti des albatroftés, des mouëtes communes, Ôz cette efpèce que j'appelle poules du Port Egmont, des hirondelles, des nigauds , des plongeons, le nouvel oifeau blanc, & le petit oifeau pareil à ceux qu'au Cap de Bonne Efpérance on, a) Y°ye\ les TwiifaçÎions Philofophiques; Vol LXVl appelle oifeaux jaunes : nous en tuâmes deux qui étoient d'un excellent goût. Nous n'apperçumes pas d'autres oifeaux de terre que de petites alouettes : nous n'y rencontrâmes aucun quadrupède. M. F or iter, à la vérité, obferva de la líente qu'il jugea être celle d'un renard, ou de quelque autre fcmblablc animal. Les terres, ou plutôt les rochers qui bordent la côte de la mer, n'étoienc pas couvertes de neige, comme l'intérieur de la contrée. Après avoir fait ces obfervations, je me rembarquai pour le vaiiTeau,où j'arrivai un peu après midi, avec une allez grande quantité de veaux marins Si de penguins, que je diilribuai à l'équipage. Il ne faut pas croire que nous manquaftions de pro-Vidons : nous en avions allez de chaque efpèce ; 8¿, depuis que nous étions fur cette côte, je lis ajouter a la ration ordinaire du bled bouilli pour le déjeûner de chaque matin ¿ mais la plus grande partie de notre monde préréroit la plus mauvaiie viande fraîche à la viande falée. Pour moi, j'crois alors très-dégoûté des nourritures falées ; &, quoique la chair de penguin foit plus mauvaife que le foie de bœuf, je la mangeois cependant avec plaifir. Je donnai le nom de Baie de Pojfeffion à la Baie où nous allâmes : elle gît par 54'' 5'. de latitude Sud, Si 37a 18' de longitude Oueft, Se à onze lieues à l'Eft du Cap Nord: quelques milles à l'Oueft de la Baie de Pojjejfwn, entre cette Baie Si le Cap Buller, fe trouve la Baie des Ifles, que j'ai a:n(i appelée, à caufe de plufieurs petites liles qui giilcnt par fon travers Si dans fon intérieur. Dès que la chaloupe fut remontée , nous fîmes voile le HNi 177f i Janvier. *onS ^e Ia côtc A l'Eli, avec une jolie brife du O. S. O. : du Cap Buller, la côte court S. joA 30' Eft, l'efpacc de onze ou douze lieues, jufqu'à une pointe avancée, qui a obtenu le nom de Cap Saundcrs. Au-delà de ce Cap, il y a une Baie allez large, que j'ai nommée Baie Cumberland, En plufieurs endroits du tond de cctttcBaie, ainii que dans quelques autres Baies de moindre étendue qui giflent entre le Cap Saunders, & la Baie de Poilèiïion, il y avoit de grandes traînées de neige glacée, ou de glace folide. A huit heures, étant preciiément au-delà de la Baie Cumbcrland, il y eut un petit vent, Se nous écartâmes la cote dont nous étions déjà éloignés d'environ quatre milles : la fonde rapporta cent dix braffes. Nous eûmes de légers fouffles de vent variables, &r des calmes, juiqu'à iix heures du lendemain, au matin , que le vent fe fixa au Nord, & fouffla en petite brife; mais il ne dura que jufqu'à dix heures-, tems où nous eûmes prefque calme. A midi, la latitude obfervée fut de 54'' 30' S. i nous étions alors à environ deux ou trois lieues de la côte, qui s'étendoit du N. 5 9d O. au S. 13^ O. La terre,dans cette direction, étoit une Iflc, qui paroiffoit former l'extrémité de la côte à l'Eft. La terre la plus proche de nous, une pointe en faillie,qui fe terminoitpar unmondrain rond, fut nommç Cap Charlotte. Au côté Oueft du Cap Charlotte, il y a une Baie qui obtint le nom de Baie Royale, & fa pointe occidentale fut nommé le Cap George : c'eft la pointe Eft de la Baie de Cumbcrland \ le Cap George Se le Cap Charlotte giflent dans la direction du S. 37e1 E.,ÔC du Nord 37* Oueft ¡ Oueft, à fix lieues de diftance l'un de l'autre. L'ifle dont j'ai 1 parlé plus haut, qui fut appelée Iflc Cooper, d'après mon ^*v¿e7r7'' premier Lieutenant, gît dans la direction du S.~ S. E., éloignée de huit lieues du Cap Charlotte. La côte, dans l'intervalle, forme une grande Baie, à laquelle je donnai le nom de Sandwich. « L'aspect de la terre eft à-peu-près le même par-tout : « les montagnes extrêmement élevées au Sud, fe partagent » en une quantité innombrable de pointes ou de flèches, » pareilles aux flammes d'un grand feu. M. Hodges a fait » un excellent Deilîn de cette partie de la côte : ce mot-» ceau eft dans ce grand ftyle qui lui eft particulier, ôcqui » diftingue toutes fes vues des pays iauvages. On en trouve » ici la Gravure, » Le vent ayant été variable tout l'après-midi, nous avançâmes peu ; le foir, il fe fixa au S. & au S. S. O., Ô£ il fouflïa petit frais, accompagné d'ondées de neige. La journée du 19 fe paila entièrement à aller au plus près j le vent continuant à fourrier du S. & du S, S. 0.,avec un tems clair & agréable, mais froid. Au lever du Soleil, nous découvrîmes une nouvelle terre reliante au S. E. ¿ E. : elle fe montra d'abord en une feule colline, pareille à un pain de fuere; quelque tems après, d'autres cantons détachés parurent au-deiïùs de l'horizon, près de la colline. A midi, la latitude obfervée fut de 5 4e142,' 30" S. : nous avions ie Cap Charlotte au N. 3 8(i O. à quatre lieues, & l'ifle Cooper au S. 31'1 O. Dans cette poiition, un rocher cache, Tome IV M qui gît en travers de la Baie Sandwich, à cinq milles de la terre, nous reftoit à l'O. N. A un mille, & près de ce rocher, il y avoit plufieurs brifans. L'après-midi, nous vîmes une chaîne de montagnes derrière la Baie Sandwich j leurs iòmmcts glaces s'élevoient au-deifus des nuages. Le vent continua à fouffler du S. S. O. jufqu'à iîx heures, qu'il y eut calme. Le Cap Charlotte nous reftoit alors au N. 31'1. O., & rifle Cooper à l'O. S. O. La déclinaifon mefurée par les Azimuths, fut de 1 id 39', & par l'amplitude de nd 12/ Eft. A dix heures, une petite brife s élevant du N. , nous gouvernâmes au Sud jufqu'à minuit, & enfuite nous mîmes en panne jufqu'au jour. 3.0. A-deux heures du matin du 10, nous fîmes de la voile au S. O., autour de l'ifle de Cooper. C'eft im rocher d'une hauteur confldérable, d'environ cinq milles de tour, 8c fitué à un mille de la grande terre.. A cette Ifle, la core de la grande terre prend une direction S. O., l'cfpacc de quatre ou cinq lieues jufqu'à une pointe , que j'appelai Cap Di-fappolntment: en travers de ce Cap,il y a trois petites Ifles, dont la plus méridionale eft verte, baile & plate, &c gît à une lieue de la côte. Comme nous avancions au S. O., la côte s'ouvrit en travers de cette pointe, dans la direction du N. 60a O., & à neuf lieues au-delà : c'étoit une Ifle entièrement détachée de la grande terre , & elle fut appelée Ifle Pickerfgill, du nom de montroiiieme Lieutenant : bientôt une pointe de la grande terre, au-delà de cette Ifle, fe montra dans la di-reàion du N. 5 5d O., qui portoit le bord de la côte exacte- ment au point où nous l'avions vu, & où nous en avions * pris le relèvement, le premier jour que nous l'apperçûmes. ¿^¡2?^ Il nous fut démontré par-là que cette terre, que nous avions jugé comme fàifant partie d'un grand continent, n'eft qu'une Ifle de foixante-dix lieues de tour. Qui auroir jamais penfé qu'une Ifle aufll peu étendue que celle ci, iituée entre le 54e. & le 55e parallèles, fur, au milieu de l'été, couverte, prefque en entier, à plufieurs brafles de profondeur, d'une neige glacée, & fur-tout dans fa partie du S. O. ? les flancs eux-mêmes & les fommets efearpés des hautes montagnes, étoient enfermés par la neige & la glace; mais la quanrité qui fe trouva dans les vallées eft inctoyable j &, au fond des Baies, la côte aboutiflbit à une muraille de glace, d'une élévation confîdérable. Sans doute il fe forme ici, pendant l'hiver, beaucoup de glaces, qui, au printems, fe détachent &¿ fe difpcrfent fur la mer -y mais cette Ifle ne peut pas produire la dix millième partie de celle que nous vîmes : de forte qu'il doit y avoir d'autres terres, ou la glace fe forme en pleine mer. Ces réflexions m'ont conduit à penfer que la terre, vue la veille , appartenoit peut-être à une côte étendue, & ainfi jcfpérois toujours découvrir un continent. Je dois avouer que je ne fus pas beaucoup affligé, en reconnoiflant que je me trompois. Je donnai à cette terre le nom d'Iflc de Géorgie, en honneur de S. M. Georges III : elle gît entre 5 3'' 5 7' & 54a 57' de latitude S., & entre 38e1 1 3' & 3 5* 34' de longitude O. : elle s'étend S. E. 7 E. & N. O. { O. -, elle a trente-^-une lieues de long dans cette direction, & fa plus grande M t ■"11 làrge% eft d environ dix. Elle jSaioît remplie de Baies & de Janvier75' havres > fur-tout Ml côté du N. E. ; mais la prodigieufe quarv tiré des glaces doit Ja rendre inaccelTible, la plus grande partie de Tannée, ou du moins il doit être dangereux d'y mouiller, à caufe .de la diilôlutton des rochers de glace. Il faut remarquer que , fur toute la côte, nous ne vîmes pas une riviere, ou un courant d'eau douce. Il eft très-probable que les fources y tariffent quelquefois, & que l'intérieur étant fort élevé, ne jouit jamais d'affez de chaleur pour tondre toute la neige qui feroit néccflàire à la formation d'une riviere ou d'un courant d'eau. La côte feule reçoit une chaleur furlìfanre pour fondre la neige, & cela arrive feulement fur la partie N. E. ; car l'autre fe trouvant expofée aux vents froids du Sud, eft un peu privée des rayons du Soleil, rjar la hauteur extraordinaire des montagnes. J'avois fuppofé que Bouvet ne découvrit que de grandes Ifles de glace , dans la pcrfuaiion que la côte d'une terre, fi tuée par 54e1 de latitude, ne pou voit pas, au milieu de l'été, erre entièrement couverte de neige ; mais, après avoir vu celle-ci, je n'eus plus de doute fur l'cxiitence du Cap de la Circoncifion, & je crus que je rencontrerois plus de rerres que je ne pour-rois en reconnoître: c'eft avec ces idées que je quittai la côre, & je dirigeai ma route à l'E.S.E,, vers celle que nous avions vue la veille. Le vent fut très-variable jufqu'à midi, qu'il fe fixa ait N. N. E., & fouffla petit frais ; mais il augmenta tellement, qu'avant trois heures, nous fumes réduits à nos deux baffes voiles, & obligés d'abattre les vergues dé perroquet. Heu-leuleincnt nous étions hors de la terre, avant que le coup de vent nous furprîr : il eft difficile de dire quel accident BBttSásg nous feroie arrivé, fi le grain étoit furvenu, tandis que nous ' ia¿Yi¿* étions Tur la côte feptentrionale : la tempête fut de courte durée 5 car, à huit heures, elle commença à fe calmer; & , à minuit, il y eut peu de vent. Nous profitâmes alors de l'occafion pour fonder; mais une ligne de cent quatre-vingt braffes ne rapporta point de fond. 11. Le lendemain, ta tempête fut fui vie d'une brume épaiiîe, accompagnée de pluie; le vent tourna au N. O.; & , à cinq heures du matin, il y eut un calme qui dura jufqu'à huit heures; & enfuite nous atteignîmes une brife du Sud, avec laquelle nous portâmes à l'Eft, jufqu'à trois heures de l'après-midi ; le tems s eclaircifïànt alors, nous fîmes de la voile, & je gouvernai au Nord, pour chercher la terre; mais, à fix heures & demie , un brouillard épais nous enveloppa de nouveau > ce qui nous obligea de ferrer le vent, & de palier la nuit à courir de petits bords. • } ) ■ » .... * ' Nous eûmes Je légers fouffles de vent variables qui ap-prochoient d'un calme , & un tems épais & brumeux jufqu'à fept heures & demie du foir du 11 : nous arteignîmes alors ¿2; une jolie brife du Nord, & le tems fut fi clair, que nous voyions à deux ou trois lieues autour de nous. Nous profitâmes de l'occaiion pour gouverner à l'Oueft, jugeant que nous étions à l'Eft de la terre. Après avoir couru dix milles à l'Oueft, le tems devint brumeux de nouveau, je ferrai le vent, & la nuit fe paila fous les huniers. Le lendemain, au matin, à/îx heures,labrume'fe diiîipa, j»; - "'de maniere que notre horizon s étendait à trois ou quatre ^janvier.7nulles; je mis le Cap à l'Oueft, avec une petite brife de l'Eft; mais, deux heures après, une nouvelle brume nous obligea encore à ferrer le vent au Sud. A onze heures, un courr intervalle de tems clait nous montra trois ou quatre Iflots de roches , qui setendoient du S. E. à l'E. N. E., à deux ou trois milles de diftance; mais nous n'apperçûmes pas le pic en pain de fuere, dont j'ai parlé plus haut; nous ne voyions pas à plus de deux ou ttois milles. Nous fumes bientôt aifurés que c'étoit la terre que nous avions déjà vue, & dont nous venions de faire le tour : ces Iflots ne pouvoient donc être quedes roches détachées, qui fervoient de réceptacles aux oifeaux : nous en apperçûmes en effet de grandes quantités, & fur-tout des nigauds, qui nous indiquèrent à l'avance le voifmage de la terre. Ces rochers giflent par 5 f de latitude S., 8c au S.75a E., à douze lieues de l'ifle Cooper. Le tems clair fut de courte durée; bientôt la brume fut aufli épailfc que jamais, accompagnée de pluie : fur quoi on revira par foixante braifes, afin de porter au Nord. Nous parlâmes ainii notre tems , enveloppé dans un épais brouillard continuel, ô£ entourés de rochers dangereux. Les nigauds & les fondes furent nos meilleurs pilotes; car, après avoir fait quelques milles au Nord, il n'y eut plus de fondes, & nous ne vîmes plus de nigauds. La journée & la nuit nous courûmes de petits bords, &, à huit heures du 2.4, quelques nigauds, qui erroienr autour de nous, nous faifant juger que nous n'étions pas loin des rochers, on jeta la fonde, qui rapporta foixante braífes, fond de pierres & de coquilles brifécs. Bicnrôt après , nous appcrçûmes les j^Y^5' rochers au S. S. O. \ O., à quatre milles de diftance; mais nous ne vîmes pas le pic. Sans doute il étoit au-delà dé notre horizon, qui fe bornoit à une petite diftance, & avant que les autres rochers fe perdiilènt dans la brume, nous ne les vîmes qu'à la dérobée. Avec un léger fouffle de vent du Nord, & une groife houllc du N. E., nous vînmes à borir de fortir des rochers de l'Oueft; &, à quatre heures du foir, jugeant que nous en étions à trois lieues à l'Eft & à l'Oueft, je mis le Cap au Sud, très-fatigué de croifer dans une brume épaiife ; ce n'étoit pas la peine d'employer plus de tems à attendre un ciel clair, uniquement pour voir à plein un petit nombre de rochers épars. A fept heures, nous eûmes par intervalles un firmament clair à l'Oueft ; ce qui nous montra les montagnes de l'Ine de la Géorgie, qui nous reftoient au O. N. 0.Tà environ huit lieues. A huit heures, je gouvernai S E. ■- S.,& à dix heures, S. E. \ E., avec une brife fraîche du Nord, accompagnée d'une brume très-épaiile ; mais nousconnoif-iions déjà un peu la mer fur laquelle nous marchions. Les rochers, mentionnés ci-deiïus , furent appelés rochers de Clerke, du nom d'un de nos Lieutenans, qui les découvrit le premier. « On a supposé que toutes les parties de ce globe, » même celles qui font les plus affreufes & les plus ftériles, » font propres à être habitées par des hommes. Avant • d'aborder fur cette Ifle de la Géorgie , nous n'étions pas » éloignés d'adopter cette opinion , puifque les roches / ""'- » ílmvíigcs de la terre de Feu font peuplées : mais le climat Janvier^' * de la terre de Feu eft doux, en comparaifon de celui de » la Géorgie; car le thermomètre étoit ici d'au moins dix » degrés plus bas : l'extrémité Sud de l'Amérique a d'ailleurs * » l'avantage de produire allez d'arbriifeaux &; de bois, pour » fournir aux befoins des Naturels, qui peuvent fe garantir » de la rigueur du froid, ÒC rendre, par la cuiffon, leurs » alimens plus fains. Comme il n'y a aucun bois à la Nou- m \ elle-Géorgie, ni rien de combuftible qui puiiîe en tenir » lieu, je crois qu'il feroit impoiîlble à une race d'hommes » de s'y perpétuer, lors même qu'à la place de la ftupidité » des PeJJcrais , ilsauroient toute l'induftrie des Européens, » Les étés de cette nouvelle lile íbnt très-froids : le ther- * momètre n'a jamais monté à plus de dix degrés au-delfus * du point de congélation, pendant notre féjour fur la » côte ; &, quoique nous ayions lieu de croire que les hivers *> n'y font pas auiTÌ froids, en proportion que dans notre •5 hémifphère, il eft probable qu'il y a au moins, entre les » deux faifons, une différence de vingt ou trente degrés : je 3î penfe que cela fuffiroit pour tuer tout homme qui auroit » furvécu aux rigueurs de l'été , fut-tout s'il n'avoit pas, * contre la dureté des élémens , d'autres préfervatifs que „ ceux que fournit le pays; mais, outre que la Géorgie auftrale w, eft inhabitable, elle ne paroît pas contenir de productions » qui puiifcnt y attirer de tems-en-tems les vaiileaux Euro* ?» póens. Les veaux & les lions marins , dont la graillé eft » un objet de commerce, font beaucoup plus nombreux w fur les cores defertes de l'Amérique Méridionale, des ïfles » Falkland ¿V du Nouvel-An, & on les y prend avec bien & moins de danger. Si nos pêches annuelles dépeuplent » enticremenç du Capitaine.Cook. 97 » entièrement l'Océan feptcntripnal de baleines, peut-être » qu'on recourra à l'autre hémifphcre, où il y en a beau* » coup -, mais il femble qu'il feroit peu ncceiîaire, pour cela, n de s'avancer au Sud, jufqu'à la Nouvelle-Géorgie, puifque » les Portugais & les Habitans de l'Amérique| Nord en »' ont dernièrement pué une grande quantité fur la côte » d'Amérique , fans dépaifer les liles Falkland. Il eft donc » probable que il jamais.la Géorgie Auftrale devient im-» portante dans l'Hiftoire du monde , cette époque fort » éloignée, n'arrivera .peut-être.que lorfque la côte des Pa-» tagons & la terre de Feu feront civilifées, comme l'Ecofte *> Òc la Suède.,?» sî'atrb "vSï i/r/upì?ii tuomuió arriîtf dis h 'Jfr;>¿qmouD/; (.l toi '-'■> Q • 2 sfcu: "kà étë vòi îûù :'irj"jú;k¿'¿ fóO Ann. 1775 Janvier, ■mou■:.<: âbf)30£l •¡.(i mot: Tome IF. N CHAPITRE VI. SiO LiO/'i (oíípi; .ni//.' ::."> ¡:..::l.!.\i y ^.¿.iJJ.Krl :tn " « Navigation après notre départ de la Géorgie. Découverte de la Terre de Sandwich. Raifons qui Jmblait prouver qu'il y a une Terre aux environs* du Pôle, AuJlraL olico.d .. orniliop4?3olilivio mto'jol uo'i••ol.* c-1.-"!-u* ~y 2110^0 Le £ 5 , nous gouvernâmes E. S. E. avec un vent de N. N. E., accompagné d'un tems brumeux jufqu'au foir, que le Ciel s'éclaircit : par 5 6d 16f de latitude S., & 3zA 9' de* longitude Oueft, la déclinaifon de l'aimant fut de $>d 26' Eft. Je marchai E. S. E. avec un bon vent du N. N. O. jufqu'au lendemain matin, mais voyant une terre à YEñ} j'ordonnai de gouverner fud : nous étions par 5au -iiov ¿Dicl zuor, f euon ob * Les dangers continuels que nous courions depuis » quelque térns, occalionnoient beaucoup de veilles & de ad travaux, 8c tout l'équipage étoit épuifé. Nous n'avions » pénétré qu'à quelques minutes au-delà de 60a S. lorf-» qu'on revira. La plupart des Matelots étoient attaqués de *> rhumatifmes & de rhumes ; & quelques-uns avoient de » tems en térns des maux de ccèiir, qui les faifoient fubi-» tement tomber en défaillance. Le thermomètre fe tint « à 3 5d dons ces hautes latitudes, 8t ce degré de froid, ainfi *> jque les ploies dé fïcige & les brumes humides, rctardoient » infiniment la convalefcence des malades. Dès qu'on eut--- » mis le Cap au Nord, chacun efpéta que tien ne la£ * ^nvi^5* » fetoit plus notre patience. Nous nous trompions, comme » on le verra tout-à-l'heure. » Le 29 , au matin, le vent tombant 0¿ paíTant au S. O., nous gouvernâmes N. E., mais de nombreufes Ifles de glace nous arrêtèrent bientôt i &, comme nous avions très-peu de vent, nous fûmes obligés de fuivre les routes qui nous dé-barraiïoient le plutôt du milieu de ces Ifles -, de forte que ce jour, nous n'avançâmes d'aucun côté. Des baleines & des penguins ne ceflèrent pas de nous entourer j 8£ le tems fut bon, mais fombre. A MÍNUÍT, le verit commença à fraîchir du N. N. E.: je portai au N. O., jufqu'à fix heures du matin, du 30 , que 3** le veiit tournant au N. N. O. je revirai, & mis le Cap au N. E.: bientôt après, je fis voile à travers beaucoup de glaces flottantes, & je dépaflai deux grandes Ifles. Excepté Un court intervalle de beau tems, qu'il y eut aux environs de neuf heures, ie ciel fut continuellement brumeux, & accompagné de pluie neigeufe ou de neige. A midi, nous étions fuivant notre eftime , par 59* 30' de latitude S., & 29e* 24' de longitude Oueft. Continuant à cingler au N. E. avec une brife fraîche 'du N. N. O., à deux heures, nous dépafîames une des plus grandes liles de glacé, que nous enflions vu pendant le Voyage, & quelque tems après nous en laiifâmes dans l'arriére deux autres beaucoup plus petites. Le tems étoit ___ toujours brumeux accompagne de pluie neigeufe, Se le vent .'775- fe tint au N. - N. O. avec lequel je mis le Cap au N. E. fur Janvier. ♦ * ' r une mer jonchée de glaces. 5 r. a six heures du lendemain au marin, comme nous marchions N. N. E. avec un vent de l'Oueft, la brume s'éclaircit heureufemenr un peu , & nous découvrîmes terre à trois ou quatre milles à l'avant. Sur cela, je ferrai le vent au Nord ; mais, trouvant que nous ne pouvions pas la doubler fur ce bord, je revirai bientôt par cent ibixante-quinze brailès à trois milles de la côte, Se à environ une demi-lieue de quelques brifans. Le Ciel s'éclaircit encore davantage, &: nous vîmes allez bien la terre. Nous reconnûmes que c'étoient trois Iflots de roche, d'une hauteur confidérable « noirs, i> caverneux, &: perpendiculaires, habités par des troupes » de nigauds, Si battus par deshoulles terribles; des brouil-» lards épais voiloient la partie fupérieure des montagnes. » Le plus extérieur des Iflots, fe terminoit en un pic élevé, pareil à un pain de fuere, Se il fut appelle Pic de Free\e-Land j, du nom de celui qui la découvrit le premier. « Tout » le monde crut que la hauteur perpendiculaire de ce y> Pie, n'étoit gueres moins de deux milles. » Notre latitude étoit de 5 9d S., Se notre longitude de zyd O. Derrière Se à l'Eft de ce Pic, fe montroit une côte élevée, dont les fommets couverts de neige, fe voyoient au-deffus des nuages > elle setendoit du N. ^ N. E., à TE. S. E., & je la nommai Cap Briflol^ en l'honneur de la noble famille d'Hcrvey. Nous appercevions dans le même tems au S. O. \ S , une autre côte élevée, Se à midi, celle-ci fe prolongeoit du S. E. au S. S. O. de quatre à huit lieues de diftance ; la lati- tudc obfervée fût de 13' 30" S., & la longitude iyd = '45' O. J'appelai cette terre Thulé-Auftrale, parce que c'eft la terre la plus méridionale , qu'on ait encore découverte : elle préfente une furfacc très-haute, & elle eft par-tout couverte de neige. Quelques perfonnes de l'équipage crurent voir terre, dans l'efpace qui eft entte Thulé & le Cap Briftols : il eft plus que probable que ces deux terres font liées, & que cet intervalle eft une Baie profonde, que j'ai appelée Baie Forjlcr. À une heure, comme nous ne pouvions pas doubler Thulé, nous revirâmes pour porter au Nord, &, à quatre heures, le pic de Freeze-Land nous reftoit à l'Eft à trois ou quatre lieues. Bientôt après, il n'y eut que peu de vent, & nous fumes abandonnés à la merci d'une groffe houlle de l'Oueft, qui portoit directement fur la côte, « Le sommet des hautes montagnes étant enveloppé r» de brouillards,&: les flancs d'une neige, qui fe prolongeolt » jufqu'au bord de l'eau, il auroit été difficile de pro-io noncer fi nous voyions une Terre ou une Ifle de glace, » fi des rochers creux n'a voient montré, en quelques en-» droits, leurs cavernes noires. » .-/mí) r:vl ...I) -unira i.l : îioijudj:;; corri untisi zov-o b jptu ! Nous sondâmes, mais une ligne de deux cens, braffes ne rapporta point de fond. A huit heures, le tems, qui avoit été très-brumeux, seclairciflant, nous vîmes le Cap Briftol qui nous reftoit E. S. E, & qui fe termînoit en une pointe au Nord, au-delà de laquelle nous ne pouvions pas appercevoir de Terre. Cette découverte nous délivra cíe 104 Voyage 35 la crainte d être porte, par la houlle, fur la plus affrettici Ann. 1775. c^tc JL, moncle 2¿ nous continuâmes à marcher au Nord. Janvier. . -r toute la nvut, avec une brife légère de l'Oueft. i Février. Le premier de Février , à quatre heures du matin, nous découvrîmes une nouvelle côte, qui, à fix heures, nous reftoit au Nord 6od Eft : nous reconnûmes enfuite que c croit un Promontpire , que je nommai Cap Montagli : il gît par 5Su 27' de latitude Sud de 26d 44' de longitude Oueft, Se à fept ou huit lieues au Nord du Cap Briftol. La Terre fe montroit, d'efpace en efpace, entre ces deux Caps -, ce qui me fit conclure que toutes ces côtes font liées. Je fus fâché de ne pouvoir pas déterminer ce point avec plus de certitude ; mais la prudence ne me permettoit pas de me hafarder pïes d'une côte fujette à des brumes épaiffes, où il n'y avoit pas de mouillage, où chaque Port étoit bloqué & rempli de glace, de tout le pays, depuis le fommet des montagnes, jufqu'au bord des rochers qui terminent la côte, couvert à plufieurs braffes de profondeur, dune neige éternelle. Les rochers indiquoient feuls qu'il y avoit de la terre au-delibus, Plusieurs grandes Ifles de glace paroiflbient fur la côtei l'une d'elles attira mon attention : fa hauteur Se fon contour étoient d'une étendue confidérable : elle avoit une fe face plate Se des côtés perpendiculaires, fur lcfquellcs les vagues de la mer n'avoient fait aucune impreftion, paroùjo jugeai qu'elle nctoit pas détachée depuis long-tems de terre, Se qu'elle étoit peut-être fortie tard de quelque Baie furkcôte où elle s'étoit formée, A MIDI j À midi , nous étions Eft & Oueft de la partie feptcn- ; ■ —: . / i> • . .. Ann. 177 Inoliale du Cap Montagli, éloigne û environ cinq lieues, & relier. le pic Freeze - Land nous reftoit au Sud 16A Eft à douze lieues : la latitude obfervéc fut de 5 8d 2 5' Sud. Le matin, la déclinaifon de l'aimant étoit de iod 1i' Eft. A deux heures de l'après-midi, comme nous portions au Nord avec une brife légère du S. O., nous vîmes une Terre au Nord 25' Eft, à quatorze lieues de diftance. Nous avions alors le Cap Montagu au Sud 66d Eft ;à huit heures, nous l'eûmes au Sud 4odEft j le Cap Briftol au S. ^ S. e. La nouvelle Terre s'éten- doit du N. 40a à 5 id Eft ; & nous crûmes en voir une autre plus à l'Eft, & derrière celle-ci. Après avoir gouverné au Nord toute la nuit, à iîx heures du lendemain, au matin, nous apperçûmes une nou- *• velie Terre qui nous reftoit au Nord 1 id Eft, à environ dix lieues: elle fe montroit en deux mondrains, qui ne faiíoicnt que fortir au-deifus de l'horizon i mais nous la perdîmes bientôt de vue ; &:, ayant gagné une brife fraîche du N. N. E. 9 je marchai fur la Terre la plus fcptcntrionalc qui avoit frappé nos regards la veille , & qui nous reftoit alors à TE.S. E.: nous ramenâmes à environ dix heures ; mais nous ne pûmes pas la doubler, & nous fûmes obligés de rcvirer à trois milles de la côte, qui s etendoit de l'E. ¿ S. E. au S. E.,8¿ qui relfembloit beaucoup à une Ifle d'environ huit ou dix lieues de tour. Elle préfente une furface d'une hauteur confidérablc, dont le fommet îe perdoit dans les nuages. « NOUS en approchames pluilCUrS fois, & 110us oí&V' <* vâmes une pente ou greve plate, qui fe prolongeoit au Tome JP*. O - » Nord, &: qui éroic remplie de rochers empilés dans tout Février. * ^ défordrc du cahos. Cette côte fembloit privée, même » des animaux amphibies qui habitent la Géorgie auftrale : » nous ne pûmes pas nous empêcher de lui appliquer cette » expreifion remarquable de Pline : » Pars mundi damnaca à rerum natura i & densa merfa caligine, *> Htjì, Nat. Lib. i j, cap. 3 6. Comme toutes les Terres voifines, elle étoit couverte d'une nappe de neige ou de glace, excepté fur une pointe avancée au côté fcptencrional, & fur deux collines qu'on appercevoit au-delà de cette pointe, & qui étoient probablement deux Ifles : ces cantons paroiflbient revêtus d'un verd gazon. Quelques grandes Ifles de glace, gifloient au N. E. & d'autres au Sud. Ayant porté au large jufqu'à midi, je revirai fur la Terre, afin de reconnoîtte fi c croit une Ifle. Le ciel, devenu très-nébuleux, fe chatgea enfin d'une brume épaifle qui arrêta cette découverte : il étoit dangereux de porter fur la côte•> de forte qu'après avoir couru vers le rivage, le même cfpace que nous avions couru au large, je revirai de bord, & je mis le Cap au N. O.fur la Terre que nous avions vue le matin, & qui étoit encore à une diftance confidérable. Ainfi, nous fûmes obligés d'abandonner l'autre, fîippofant que cetoit une Ifle que j'ai appelée Ifle Saunders > du nom de mon refpeclrable ami Sir Charles Saunders. Elle gît par 57a 49' de latitude Sud & z6d 44' de longitude Oueft, &, au Nord, à tteize lieues du Cap Montagli. A six heures du foir, le vent fautant à l'Oueft, nous revirâmes pour mettre le Cap au Nord} &, à huit heures, *. la brume s'éclairciflànt, nous eûmes vue de rifle Saunders, ^¡yl^' qui s ctendoit du S. E. ~ S. à l'E. S. E. Nous ignorions toujours fi c'eft une Ifle i car on voyoit alors dans l'E. ¿ S. E. une Terre qui peut êcrc liée avec celle ci, ou qui en eft réparée \ c'étoit peut-être aufli la même que nous avions vue le foir de la veille. Quoi qu'il en (bit, il étoit néceffaire d'examiner la Terre au Nord, avant d'avancer plus loin à l'Eft. Je portai donc au Nord ,avec une brife légère du O- j S. O., qui, à deux heures du matin du 3, fut fuivie d'un calme: le j, calme dura jufqu'à huit heures, & nous atteignîmes un vent de l'E. ' S. E., accompagné d'un tems brumeux.Nous apper-çûmes alors la Terre que nous cherchions, ô£ que nous reconnûmes enfuite pour être deux Ifles. Je les appelai Ifles de la Chandeleur 3 à caufe du jour où on les a découvertes: elles giflent par 57e111' de latitude Sud & zyd 6' de longitude Oueft: elles ne font pas d'une grande étendue, mais d'une élévation coniîdérable, & une neige en couvroit par-tout la furfacc. Nous apperçûmes un petit rocher entr'elles, & peut-être qu'il y en a plufieurs autres i car le tems étoit fl brumeux, que nous perdîmes bientôt les Ifles de vue, & nous ne les revîmes pas jufqu'à midi : elles nous reftoient alots à l'Oueft à la diftance de trois ou quatre lieues. Comme le vent tournoit au Sud, nous fûmes obligés de cingler au N. E. : pendant cette route, nous rencontrâmes plufieurs grandes Ifles de glace, des glaces flottantes, & beaucoup de penguins. A minuit, nous atteignîmes tout-à-CGup des vagues dune eau extraordinairement blanche, qui alarmèrent tellement l'Officier de quart, qu'il revira de bord O 1 —■ S fur-le-champ. Quelques perfonnes crurent que ectoit un * f¿vrLf7 radeau de glace-, d'autres que c'étoit un bas-fond : mais on reconnut enfuite que cétoit un banc de poiilbns. 4. Nous portâmes au Sud jufqu'à deux heures du lende- main au matin, que nous reprîmes notre route à l'Eft avec une brife foible du S. S. E., qui, ayant fini par un calme à fix heures, me fournit l'occafion de mettre une chaloupe en mer, pour voir s'il n'y avoir pas de courant: on reconnut qu'il n'y en avoit point. Quelques baleines jouoient autour de nous, &une grande quantité de penguins nous environ* noient: nous tuâmes quelques-uns de ces oifeaux : ils étoient de la même efpèce que nous avions vue auparavant au milieu des glaces, & différens de ceux de la Terre des Etats 6v de lTfle de la Géorgie, il eft à remarquer que nous n'avions pas vu un veau marin depuis notre départ de cette côte. A midi, nous étions par 5 6'' 44' de latitude Sud & 1511 3 3' de longitude Oueft. Nous atteignîmes alors une brife de l'Eft, avec laquelle nous marchâmes au Sud dans la vue de gagner la côte que nous avions quittée ; mais> à huit heures, le vent fauta au Sud, & il fallut revirer de bord & porter à l'Eft : pendant cette roure, nous rencontrâmes des Ifles de glace & des glaces flottantes : le tems étoit toujours brumeux, accompagné déneige & de pluie. » Aucun penguin ne frappa nos regards le 5, ce qui me fît conjecturer que nous laifïîons la Terre derrière nous, . & que nous avions déjà vu fon extrémité fcptentrionale. A midi, nous étions par 57* 8' de latitude Sud & 23e1 34' de longitude Oueft, à f de longitude à l'Eft de l'ifle Saunders, L'après-midi, le vent fauta à fOueit} ce qui nous mit en état 'j^^»^ de forcer dei voiles au | Sud, Se d atteindre le parallele de Ann* '77 la Terre, ii elle couroit à l'Eft: je voulois l'attaquer de tVner* nouveau. Nous fîmes route au S. Se au S» E. jufqu au lendemain, à 6, midi: étant alors par 58a 15' de latitude Sud, Se ziA 34 de longitude O., &, ne voyant ni terre, ni rien qui en annonçât, je conclus que celle que nous avions apperçue, Se que j'ai nommée Terre de Sandwich (a)t cil: un grouppe d'Iiies, ou une pointe de continent > car je crois fermement qu'il y a près du Pôle une étendue de terre, où fe forment la plupart des glaces répandues fur ce vaile Océan Méridional (b)y il me paroît probable auiîi qu'elles fe prolongent plus loin, au Nord, vis- à- vis l'Océan Atlantique auf-tral, Se vis-à-vis la Mer de l'Inde, parce que nous y en avons toujours trouvé plus au Nord que par-tout ailleurs ; Se je crois que cela ne feroit pas, s'il n'y avoit point de terre au Sud i je veux dire , s'il n'y avoit pas de terre d'une étendue confidérable : car^n fuppofant qu'il n'exile point {a) «Je fuis porté à croire que cette Terre a été découverte par ces v> premiers Navigateurs, qui ont mis dans les Cartes le Golfe de Saint-»Sébaitien & l'ifle de Creflaline.» (b) M. Forfter eft d'un avis différent de celui de M. Cook. Il fait à cette occaiîon une remarque forcRaiformable. a On a prouvé » que l'eau de la mer fe gcle, & que la glace ainii formée , ne confient aucune particule de fel, excepté aux endroits où elle touche l'eau *>dc la mer, qui alors s'introduit dans fes pores & fes interdices. Voyei + les Expériences de M, Nairne, dans le Voi. dts TranfaBiom PhiL 'Part. J, » r—1 "......S de pareilles terres, & que la glace peut íé former fans elles ¿ éiàïf'* ^ s'enfuivra que le froid doit être par-tout à-peu-près égal autour du Pôle, jufqu'au 70 ou 60e parallele, ou aifez loin pour être au-delà de l'influence d'aucun des continens connus > pat conféquent nous devions voir de la glace par-tout fous le même parallele, ou aux environs j &, cependant nous avons trouvé le contraire. Très-peu de vaiffeaux ont rencontré de la glace en doublant le Cap de Horn; &, nous en avons vu très-peu au-deiîous du 60e degré de latitude, dans l'Océan Pacifique- Aultral; au lieu que dans cet Océan , entre le Méridien du 40e Oueft, & le 50 ou 6od Eft, nous en avons rencontré au Nord jufqu'au 5id. Bouvet en a rencontré par 48a, & d'autres en ont vu dans une latitude beaucoup plus bailé ; j'avoue cependant que la plus grande partie de ce Continent auftral (en fuppofant qu'il y en a un), doit être en-dedans du Cercle Polaire , où [a mer eft fi remplie de glaces, que la mer eft inabordable. Le danger qu'on court à reconnoître une core , dans ces mers inconnues cVr glacées, eft fi grand, que j'ofe dire que perfonne ne fe hafarda à aller plus loin que moi, &c que les terres qui peuvent ette au Sud, ne feront jamais reconnues : il faut affronter les brumes épaiffes, les ondées déneige, le froid aigu, & tout ce qui peut rendre la Navigation dangereufe : l'afpecT: des côtes plu» horribles qu'on ne peut l'imaginer, accroît encore ces difficultés. Ce Pays eft condamné par la Nature, à ne jamais fentir la chaleur des rayons du Soleil j mais à refter enfeveli dans des neiges & des glaces éternelles. Les Ports qu'il peut y avoir, font sûrement remplis de neiges glacées d'une grande profondeur *, mais fi quelqu'un étoit allez ouvert pour y admettre unvaiíTcau ,1e bâtiment courreroit rifqued'y refter —•——--attache pour jamais, ou d'en fortir au milieu d'une lile Février, de glace : les Ifles & les radeaux qui font fur la côte, les gros morceaux de glace qui tombent dans le Port, ou de lourdes & pefantes ondées de neige, accompagnées d'une gelée vive, feroient également funeftes. Après une explication pareille à celle-ci, le Lecteur ne doit pas s'attendre à me trouver déformais dans une lacirude plus avancée au Sud: j'avois cependant grande envie d'approcher davantage du Pôle; mais il auroit été imprudent de rifquer de faire perdre au Public toutes les découvertes de cette expédition, en découvrant & rceonnoiflant une côte j dont les relevemens ne fetoient d'aucune utilité, ni à la Navigation, ni à la Géographie, ni à aucune autte Science. Il nous reftoit encore à vérifier la découverte qu'on difoit avoir éré faite par Bouvet: d'ailleurs nous n'étions pas en état d'entreprendre de longues campagnes, 8c quand le vaifleau auroit été bien équipé ôc bien pourvu, nous manquions de tems. Ces raisons me portèrent à changer de route, & à mettre le Cap à l'Eft avec un vent très-fort du Nord, accompagné de neige, qui tomboit en gros floccons. La quantité qui rem pli (Toit nos voiles étoit fi grande , que nous étions ibu-vent obligés de jeter le vaifleau dans le milieu du vent, pour les en débarrafler: fans cette précaution, la voilure, ni le bâtiment n'auroient pas pu en fupporter le poids. JLe foir , il cella de neiger; le ciel s'éclaircit: le vent retourna à l'Oueft, & nous pafsâmcs la nuit à taire deux 112 Voyage — courtes bordees, fous les huniers, tous les ris pris & foufi vri7r.75' la mifaine- 2* Le 7, à la pointe du jour, nous reprîmes notre tonto à l'Eft, avec un vent très-frais du S. O, -'- O. accompagne d'uno haute mer du même rumb. L'après-midi, par 5 8c1 24' de latitude Sud, 6¿ 16a 19' de longitude Oueft, la déclinaifon de l'aimant fut de id 52/ Eft. Nous ne vîmes ce jour que trois Ifles de glace. A huit heures, nous diminuâmes de voiles, ôc nous ferrâmes le vent au S. E. pendant la nuit. Durant ce tems, nous eûmes pluiieurs ondées de neige & de pluie neige ufe. Le 8 , à la pointe du jour , nous reprîmes notre route à l'Eft avec une petite brife & un beau tems. Apres le lever du Soleil, par 5 8" 30' de latitude Sud, & 1 5a 1 4' de longitude O., la déclinaifon, luivant les réfultats moyens des deux compas, fut de 2d 43' Eft, On peut plus compter fur ces obiêrvations que fur celles de la nuit précédente, parce que lamer étoit moins groflc.quand on fit les dernières. L'après-midi , nous dépafsâmes trois Ifles de glaces. La nuit fut comme celle du 7 au 8. bj Le lendemain , à fix heures du matin, par 58* 27' do latitude Sud, 6¿ 15d 4' de longitude Oueft, la déclinaifon do faimant fut de i6d Eft ; & l'après - mieli, par la même latitude, & environ un quart de degré plus à l'Eft, elle fut de deux; degrés à l'Oueft. Ce dernier point doit donc être dans la ligne, ou près de la ligne, ou le compas n'a point de déclinaifon,1 tes vents furent en-calme la plus grande partie du jour, le ciel ciel beau & clair , excepté qu'il rom boit par intervalles des Ondées de neige. Le mercure, dans le thermomètre, s'éleva à A^évücr^' midi, à 40a, au lieu que plufieurs jours auparavant, il n'avoir pas été à plus de 3 6 ou 38. Diverfes liles de glaces étoient en vue; mais rien ne nous engageoit à penfer qu'il y cut uno terre dans le voifinage. A huit heures du foir, une brile s'éleva du Sud-Eft, avec laquelle nous portâmes au Nord-Eft. La nuit le vent fraîchit & tourna au Sud, ce qui nous mit en état de matcher à l'Eft. Des ondées de pluie neigeufe & de neige accompagnèrent le vent jufqu'à la pointe du jout t o, que le ciel devint beau; mais le froid fut ii perçant, que , l'eau placée fur le pont fe gela, &: à midi, le mercure dans le thermomètre n'étoit qu'à 34. A fix heures du matin, par 58a i 5' de latitude Sud, & n'1 41' de longitude Oueft, la déclinaifon de l'aimant fut de z 3a Oueft; & à fix heures du foir par la même latitude,& 9a 2,4' de longitude Oueft , clic fut de i*' 5 i' Oueft. Le foir , le vent diminua , & la nuit, il varia entre le Sud & l'Oueft. Nous eûmes continuellement des Ifles de glace en vue. « Les soixante grands tonneaux de fourkrout qu'on » avoit mis à bord de la Réfolution, étoient alors confom-» mes, & tout le monde refïentoit cette privation depuis » le Capitaine jufqu'au dernier des Matelots. » Le vent fouffla de l'Oueft le 11 : il y eut, le matin, de 1 r, lourdes ondées de neige;mais,à mefure que le Soleil monta fur rhorifon, le tems devint bon, clair & ferein. Je continuai toujours de gouverner à l'Eft ; à midi, la latitude obfervéc fut Tome IK P npsssss de 58a u' & la longitude fut en méme-tems de 7d 55'. lnn. Í775Í. q ic r|lei-momctrc ^ «^J * L'après-midi,nouscûuies deux heures de calme, eufuitede netites-brifes, s'.elcvcient entre le N, V.. Se le S. E. f i i. A six heures du matin du 11, par 5 8J 2.3,' de latk. S. Ô£ (i'1,5 4'de longk.O.la déclinaifon de l'aimant fut de 3d 13' O.j nous eûmes toute la journée de légers fouilles de vent variables, qui approchoient d'un calme ; le tems fut bon Se.clair jufquesvers le foir qu'il devine brumeux, accompagné d'ondées de neige, Se d'un air très-froid. Nous.avions, fans celle, des liles de glace en vue: la plupart étoient petites Se fb bri-fónte en morceaux. rf L'àprÎîs-midi du t 3 le vent s accrut ,1e ciel fe rembruma; & bientôt il tomba beaucoup de neige, jufqu'à huit ou neuf heures du foir: alors le vent diminuant ce tournant au S. E. le ciel,s'éclaircit, Se nous eûmes une belle nuit, accompagnée cb'une gelée ii forte, que l'eau de toutes les futailles du pont fut, le lendemain, couverte d'une couche de glace. Le mercure du thermomètre étoitauili basque z$l\ c'eft-à-dire, 3d ou plutôt 4 au-deilbus du point de congélation j car nous avons trouvé, en général, que l'eau fe geloit au 33'! du mercure. Vers midi du 14 le vent tourna au Sud, Se devint [très-j fort: il fouffla par raffalcs pelantes, accompagnées de neige. Dans les intervalles, entre les rarïàlcs , le ciel fut beau Se clair, înaiS'C^trcmement froid. Je continuai à gouverner à l'Ej inclinant un peu au Nord, Si, l'après-midi, nous traversâmes le premier Méridien de Grecnwich par 5 y* 50' de iatitudb Sud. A huit heures du foir, on prit tous les ris des huniers., ^¿y^5, on ferla la grande voile, & on mit le Cap a TEít, avec un vent très-fort du S. S. O. & une groiïè mer du même rumb. I Le i 5 , à la pointe du jour, on hiflfa la grande voile-, on $j largua un ris de Ghaque hunier , & avec un vent très-fort du S. O. & un beau tems, on gouverna E, N. E. jufqu a midi. Par j6à 37' de latitude Sud, & |ff 11 de longitude Eit, jç cinglai au N. £. afin de gagner le parallele du Cap de la Circoncilion. Nous avions en vue de grandes Ifles 4ç glace, & l'air étoit, à-peu-pres, aufli froid que la veille. A huic heures du foir, nous diminuâmes de voiles, & à onze nous ferrâmes le vent au N. O. n'ofa'nt pas marcher iart? précaution pendant la nuit qui fur brumeufe ,avec des ondées de neige, &: une gelée très- vi ve. Le i 6y à la pointe du jour Je mis Je Cap au N. avec une 16> brife légère de f Ou eft, qui, à midi, fut fui vie d'un calme S¿ d'un beau tems; notre latitude'étoit alors de 5 5e' 16 Sud, & notre longitude de Eft; dans cette poiition, nous avions une groitc houle du S.jj mais nous ne voyions point de glace. A une heure après nlidr, une- brife s'è levant de l'E. N.E.je portai au S. E. jufqu a fix heures; je revirai d'aborj i¿ je mis le Cap au Nord fous les huniers > deux ris pris îos baffes voiles: nous avions un vent frais, accompagné de neiçe &'de pluie neigeuie, qui en tombant, s'attachoit aux mâts Ôc auxagrets 6¿les couvroitentièrement déglace. Lt 17, le vent continua à tourner pcu-A-pcu au 65$ 4 ijt jufqu à minuit, quille fixa au S. O,; alors, par jíáj? 10' do: P 1 - latitudeS., & 6* 33' de longitude Eft, je gouvernai à l'Eft >' évrler^" avant une mer prodigieufement haute du Sud,qui nous afturoit qu'il n'y a point de terre proche dans cette di* rccrion. t*. Le matin du î8 il ccffa de neiger, le tems devint clair & beau , & la déclinaifon de l'aimant fut de 13e1 44' Oueft. A midi, nous trouvant par 5411 25' de latitude, & 81' 146' de longitude Eft, je crus que c'étoit une bonne latitude à tenir pour chercher le Cap de la Circoncilion; parce que, quelque peu d'étendue qu'eut la Terre au Nord & au Sud, nous ne pouvions manquer de la voir, puifqu'on dit que la pointe Nord gît par 5 4d: une grolfc houle venoit du Sud, de forte que j'étois bien fiir que ce n'étoit qu'une Ille, & il étoit indifférent de l'attaquer de l'un ou de l'autre côté. Le foir, M. Wales obfcrva la Lune & les Etoiles Rcgulus de Spica ; les réfultats moyens, à quatre heures, tems où l'on fit les Obfervations, afin de trouver le tems fuivant la montre, donnèrent 9* 15' 10" de longitude Eft. La Montre marine îndiquoit en mème-tems $A $(/ 45". Bientôt après, on reconnut que la-déclinaifon de l'aimant étoit de [ 3a io' Oueft: c'eft à-peu-près dans ce parage que M. Bouvet la trouva do id à l'Eft. Je ne puis pas fuppofcr une variation aufti eonfidé-rabie depuis cette époque; mais je crois plutôt qu'il y a eu de l'erreur dans fes Obfervations. Il eft fur que les nôtres ont été exactes, puifqu'elles font' d'accord avec celles des jours précédens : d'ailleurs nous eûmes u'1 8' Oueft de déclinaifon , à-peu-près, fous ce Méridien, au mois de Janvier 1773. La nuit, le vent tourna par le N. O. au N. N, E. Se fouffla grand frais» A huit heures du matin dll 19 nOLlS VltTlCS Utie «ipp.V ------z rcnce de terre dans FEft J S.e. ou dans la direction de notre Clj F¿yr¿ route : mais ce n croit que de la brume , qui fe diffipa bientôt après..Nous continuâmes à gouverner Eft i Sud-Eft, & Sud-Eft jufqu a fept heures du foir: étant alors par 54a 41' de latitude S., & 1,3 a 3' de longitude Eft , &: le vent ayant tourné au N. e., je revirai & je portai au N. O. fous les huniers, tous les ris pris &ies baffes voiles: nous avions un vent très-fort, accompagné d'ondées de neige. Le lendemain, au matin, à quatre heures, par 54a 30' 20> de latitude Sud I ^fjj ■ dfe longitude Eft, nous revirâmes pour forcer de voiles au N. E. à l'aide d'un vent frais du S. O. accompagné d'ondées de neige & de pluie neigeufe. A midi par 5 4a 8' de latitude Sud, & 1 iA 5 $>' de longitude Eft, ayant un vent frais du O. J N. O. & un tems affez clair, je portai le Cap à l'Eft jufqu a dix heures du foir , que nous mîmes en panne, de peur de dépaifer la nuit quelques terres : rien cependant ne nous en annonçoit. Le 2 i, à la pointe du jour, ayant fait de la voile, nous 11 cinglâmes à l'Eft, & à midi, la latitude obfetvée fut de 54a 16f de latitude S., & la longitude de 16a 13' Eft; c'eft -à-dire, 5d à l'Eft de la longitude, où on dit que gît le Cap de la Circoncifion ; de forte que nous commençâmes à croire qu'il n'exifte poinr. Je conrinuai cependant à gouverner à l'Eit, inclinant un peu au Sud jufqu a quatre heures de l'après-midi, du lendemain, tems où nous étions par 54a 24' de latitude Sud, & 19a 1 8' de longitude Eft. Nous avions fait alors treize degrés de longitude ,dans 113 Voyage mm*- [c parallele où l'on place la terre de Bouvet (a) : j etois donc *Fé l'1?<*' ^cn a^ur^ ^ue cc ^n ^ avo*c vu >nc Pouvo^ ^trc qu'une Ifle de glace, car s'il avoit vu une terre , -quelque perire qu'elle fût,il feroit difficile que nous l'euflions manquee.-D'ailleurs, depuis notre départ des Terres auftrales, nous n'avions pas appercu le moindre figue d'aucune autre: eu fuppofant que quelque chofe nous eût annoncé Tetre, ce ne feroit pas une preuve de l'exiftence du Cap de la Circoncifion. Sûrement ni les veaux marins, ni les penguins, ni aucun des oifeaux océaniques, ne font des lignes indubitables du voiiinage de Terre. Je conviendrai qu'on en trouve fur les côtes de toutes ces tettes Auftrales, mais n'en trouve-t-ron pas aufli dans toutes les parties de la mer du Sud ? il y a cependant quelques oifeaux de mer ou aquatiques, qui indiquent la proximité de terre; les nigauds, en particulier, la perdent rarement de vue,&, pour l'ordinaire, les mouettes, les boobies, & les frégates, je crois, ne vont pas fort loin en mer. Comme nous n'étions pas à plus de deux degrés de Ion-gitv.de de la route que nous fîmes au Sud, en quietaneie Cap de Bonne-Efpéranoe, j aurois inutilement avancé plus loin à l'Eft fous ce paraLelle , puifque je favois qu'il ne peut pas y avoir de terre. Mais il s offrait une occaflon d celai rei r quelques doutes, fur la terre réelle ou prétendue que nous (a) « Le Capitaine Fnmeaux > après avoir auiïî reconnu l'efface où ics ♦'Cartes placent le Golfe Saint-Sebailien, & paífé entre les deux terres de pia Géorgie & de Sandwich, que nous avons découvertes, traveda Je * Méridien dll Cap de la Circoncifion, fans rencontrer de terre. » croyions avoir vu plus loin au Sud, & je gouvernais. E. afin ■..... d'atteindre le parase où nous la fuppofions. Ann; »77* r février. Nous continuâmes cette route jufqu a quatre heures du *|> lendemain au matin, & notre route fut enfuite S, E. ^ E., 8C E. S.E. jufqu'à huit heures du foir : nous étions alors par 5 <>d 25 ' de latitudeS», & 2 3.a 2 2' de longitude Eft, déduitesd'unc 8c fautre des observations du même jour j car le matin le firmament , qui fut clair par intervalles, nous donna une occa-lion d'obferver plufieurs diftances da Soleil Oc de la Lune, ce que nous n'avions pas pu faire depuis quelque tems, parce que le ciel avoit été conftamincnt mauvais* Aya,nt alors traverfé le parage , où nous"fuppofions une? terre, fans en appercevoir le moindre figue, on ne pouvoir plus douter que les liles de glace ne nous euffent trompé, ainfi que M.Bouvet. Lèvent ayant tourné au N. 8ç s'étant accru jufqu'à devenir une véritable tempête, accompagnée, comme à f ordinaire, de neige 8c de pluie neigeufe, nous ferlâmes les huniers, & nous cinglâmes à l'E. N. E, fous les bailes voiles. La nuit, le vent diminua & tourna auN. 0.,ce qui nous mit en état de matcher plus au Nord: je ne penfai plus à faire des découvertes au Sud» CHAPITRE VIL z w Récapitulation de ce qui a été fait pendant ce Voyage. Conjeñures fur la formation des Ifles de Glace. Suite de notre Navigation jufquà notre arrivée au Cap de Bonne-Ejpéranee. —" T'ai fait le tour de l'hémifphere auftral, dans une haute nn. i775. \ C 1 Février, latitude, & je l'ai traverfé de maniere à prouver, fans replique, qu'il n'y a point de continent, à moins qu'il ne foit près du Pôle & hors delà portée des Navigateurs. En parcourant deux fois la mer du Tropique , j'ai déterminé la pofition de quelques terres anciennement découvertes, & j'en ai découvert un grand nombre de nouvelles: je crois que j'ai laifïé peu de choies à faire en ce genre, dans cette partie du globe : je me flatte aufli que l'objet de l'expédition, a été , à tous égards, parfaitement rempli ; l'hémifphere auftral aífez reconnu, & qu'après cette relation on ne parlera plus du continent auftral, qui a occupé l'attention de quelques-unes des Puiifànces maritimes, dans un intervalle de près de deux fiéclcs, & exercé les fpéculations des Géographes de tous les âges. Sans doute il peut y avoir un continent, ou une grande étendue de terre près du Pôle; je penfe même qu'il y en a véritablement un, & il eft probable que nous en avons vu une partie. une paide. Le froid exceilîf, le grand nombre d'Ifles, & . , ssr. les valles radeaux de glace, tout tend à prouver qu'il y a ^L^j^ une terre au Sud > je fuis perfuadé auili que cette Terre auflrale doit être fituée, ou s étendre plus loin au Nord, visa-vis la mer Atlantique auflrale, & vis-à-vis la mer do finde : j'en ai déjà donné quelques raifons : j'ajouterai que le degré de froid, que nous avons éprouvé, plus coniidé»; rabie dans ces mers que dans la mer Pacifique du Sud fous les mêmes paralelles, en eli une nouvelle. ' Dans cette dernière Mer, le mercure du thermomètre tomba rarement au point de congélation, jufqu'à ce que nous fûmes à 6oA & plus, vers le Pôle, au lieu que, dans les autres, il fe tint à ce point par 54^ de latitude: cette différenceprovenoitsûrement de ce qu'il y a plus déglaces, & de ce qu'elles s'étendent plus loin au Nord, dans ces deux Mers, que dans celle du Sud: ô£ fi la glace a été d'abord formée à terre, ou près de la terre, ce donc je ne doute point, la terre par conféquent s'étend auffi plus loin au Nord. La formation, ou la coagulation des Ifles de glace, na pas, fuivant moi, été allez développée : quelques Auteurs ïiippofent que l'eau fe gelc à l'embouchure des grandes rivières ou des grandes cataractes, & que la glace s'y accumule , jufqu'à ce que fon propre poids l'en détache. Les obfervations que j'ai faites, ne me permettent pas d'adopter cette opinion, parce qu'aucune des glaces que nous avons recueillies, n etoit incorporée à de la terre, ou à aucune de fes productions, & ii me femble que cela auroit dû être ¡ 7'ome JK. Q fi elle s'étoit congelé dans des creux de terre. Je ne fais s'il y a quelques rivières dans ces pays, ii eft sûr que nous n'en avons point vues, non plus quedes courans d'eau douce, fur toute la côte de la Géorgie, ni fur aucune des Ifles auftrales. Nous n'avons jamais apperçu un courant d'eau fortir d'une des liles de glace. Comment cfb-il donc poflible de fuppofer qu'il y a de grandes rivières? Les vallées font couvertes, à plufieurs braffes de profondeur, d'une neige éternelle, &, en mer, elles fe terminent par des rochers de glace d'une vafte hauteur. C'eft là où fe forment les Ifles de glace, non de courans d'eau, mais de neige & de pluie neigcufe, quife confolide en tombant & en fe léparant des montagnes, fur-tout pendant l'hiver j car alors le froid doit être vif. Durant cette faifon, les rochers de glace s'accumulent tellement, qu'ils rem pliiTenc toutes les Baies, quelques vaftes qu elles foient. C'eft un fait indubitable , puifque nous en avons été témoin, même pendant l'été. Ces rochers s'accumulent par la neige qui tombe continuellement, & par celle qui fe détache des montagnes, jufqu'à ce qu'elles ne foient plus capables de fupporter leur propre poids, 6V alors il fe brife de gros morceaux que nous appelons Ifles de glace. Celles qui ont une furface unie & plate, doivent être compofées d'une glace, formée dans les Baies, & devant les vallées plates j les autres, qui ont une furface inégale &: allant en pointe,doivent fe former fur une côte, ou au-deflbus d'une côte, remplie de rochers pointus & de précipices, ou de quelques autres pareilles fu r faces inégales i car il eft difficile que la neige, telle quelle tombe,produite, fur une furface plaine, femblable à la mer , une auffi grande divertite de pics élevés & de collines, que nous en avons remarqué fur la plupart. du Capitaíne Cook, 123 des Ifles de glace. Il cil certainement plus raifonnable de " » . -a croire qu'elles fe font fur une côte, dont la furface eft *ÍÍ^ri¿'* Semblable à la leur. J'ai obfervé que toutes les Ifles de glace, de quelque étendue qu'elles foient, avant quelles commencent à fe brifer en morceaux , fe terminent par des rochers perpendiculaires de glace nette, ou de neige glacée, fur un ou plufieurs côtés, mais plus communément tout autour. La plupart, & fur-tout les plus groiTes qui avoient une furface montueufê Se fpirale , offroient un rocher perpendiculaire, ou côté , depuis le fommet du pic le plus élevé, jufqu'à fa bafei celi pour moi une preuve convaincante que celles-ci, ainfi que les Ifles plates, doivent s'être détachées d'un corps conformé de cette maniere , c'eil-à-dire, de quelque grande étendue de glace. Quand je confiderò la quantité prodigieufe des glaces que nous vîmes, la proximité où font du pôle les parages, où elles fe forment, & où les degrés de longitude font très-petits , je fuis porté à croire que ces rochers de glace, s'étendent bien avant dans la mer, en quelques endroits, fur-tout en ceux qui font à l'abri de la violence des vents j on peut même douter que le vent foit jamais violent dans les très-hautes latitudes. Ce qui fe paife fur l'hémifphere feptentrional, prouve que la mer fe glace, ainfî que la neige qui tombe dcfïùs : la Baltique, le Golphc Saint-Laurent, le Détroit de Bellc-Ifle, 6£ plufieurs auttes mers également vailes, gèlent fouvent l'hiver. Cela n eft pas du tout extraordinaire, car nous avons trouvé que le froid à la furrace de la mer,même en été, eft de deux degtés au-dciîbus du point de congélation j par conféquent rien n'empêche jlcs flots de Q ». fe gelei-, fi ce n'cft les fcls qu'ils contiennent, & 1 agitation de leuf furface. Quand cette agitation ceffe pendant l'hivct, lorfque la gelée eft commencée, la neige, qui furvient, fe geie en tombant à la furface , & dans peu de jours, ou peut être dans une nuit, elle forme une nappe de glace qui nefe brife pas aifément. Ainfi, la chute des neiges peut accumuler la glace à toutes fortes d'épaifîcur, fans qu'il foit nécefîàire que l'eau de la mer fe gelc. C'eft peut-être de cette maniere que fe forment ces grands radeaux de bailes glaces, que nous trouvions au Prinrems, & que les courans emportent au Nord après qu'elles font briféesj car , d'après toutes les Obiervations que j'ai eu occafion de faire, les courans dans les hautes latitudes vont par tout au Nord, ou au Nord-Eft, ou au Nord-Oueft j mais nous en avons rarement rencontrés de confidérablcs. Si cette théorie imparfaite de la formation de ces Ifles extraordinaires de glaces flottantes, qui eft écrite uniquement d'après mes propres remarques , ne donne pas quelques idées utiles à une plume plus habile, elle fervira du moins à faire connoître un peu les terres où elles font formées. La Nature condamne ces contrées à un froid perpétuel ; elles ne fentent jamais la chaleur des rayons du Soleil, &je ne connois poinr, dans notre langue, de termes qui puifîènt exprimer combien leur afpeét eft horrible & fauvage. Si telles font les terres que nous avons découvertes, que peut-on attendre de celles qui giflent encore plus loin au Sud ? car il y a apparence que nous avons vu les plus belles, puifqu elles font fituées plus au Nord Si quelque Navigateur avoir allez de confiance & d intrépidité pouréclaircir ce point, en s'avançantau Sud plus loin que moi, je ne lui envierois pas l'honneur de ccç du Capitaine Cook, 12*5 'découvertes; mais j'ofe dire que le Public n'en retirera au- - Clin avanraiw AnN* ,77<>* cun avantage. flfctricr. J'avois encore quelque deiir de reconnoître de nouveau k parage, où l'on dit que fe trouve la terre découverte par les François ; niais je réfléchis enfuite que s'ils ne s étoient point trompés en prenant une Ifle de glace pour une terre, cette terre ne peut être que peu érendue j &, à juger du degré de froid qu'on y eprouveroit par celui de cette latitude , elle ne feroit pas fertile: d'ailleurs,cette recherchem'auroit tenu deux mois de plus en mer, fur des parages orageux que nous n'étions pas en état d affronter. Nos voUcs & nos agrets étoient h* ufés, qu'à tontes les heures, il fe brifoitquelque choie, & nous n'avions plus rien de rechange, pour raccommoder les vieilles manœuvres, ou en fubftirucr de nouvelles. Nos nrovifions tomboienr en pourriture , & depuis long-tems nous étions privés de rafraîchiflemens. A la vérité, l'Equipage jouiffoit d une aflèz bonne fanté , Se il feroit allé gaiement par-tour où j'aurois voulus lé conduire ; mais je craignis que le fcOrbirt ne nous furprît, au mbmcnr où il ne nous rcileroit plus de remedes pour le guérir. Je dois ajouter qu'il y auroit eu de la cruauté de prolonger les tigues Se les peines de mes Compagnons plus que cela n'étoit abfolument néccflàire. Leur conduite , pendant tout le Voyage, méritoit lé^îoulagemens qu'il étoit en mon pouvoir de leur accorder. Animés par la confiance ejes Officiers, les Matelors & les Soldats de Marine, fe font toujours montrés difpofés à fupporter toutes les difficultés fe tous les dangers; & depuis la féparation de l'Aventure, ils ne fe font jamais crus, pour cela > plus en péril, 1Z& i V Or^ AG e , 'g: .. Toutes, ces considérations me déterminèrent à ne pas l1*; W-S rechercher davantage les déebuverres des François, & à gouverner fur le Cap de Bonne-Efperance, je voulois cependant,, retrouver les. liles de Dénia de de Marfevcen, marquées dans la Carte de Variation du Docteur Hallcy { par ¿f}¿ de latku^ç S, &, environ 4'' de longitude à l'Eft du Méridien du Cap 4e Boime-Efpcrance. Je gouvernai donc zC. N; E. avec un vent, fort du N. O. de un tems épais, de le z6 , à midi, nous vîmes la dernière. lile de glace, par 5 2/1 52' de latitude Sud, &: i6d 31' dé longitude Eft. i Mars. Le vent cjiminuant 6c. tournant au Sud le premier Mars j nous mîmes le Cap à l'Oueft,afin de nous écarter davantage de la route. c\c M. Bouvet, qui ne fe trou voit qu'à quelques degrés à l'Eft de la ligne où. nous étions ; notro latitude étoit de 4,^ 44/ S. ôc notre ..longitude 5 31110' Efit ce la déclinaifon de l'aimant de a 3* 36' Oueft. Il eft à re* marquer que tout le tems que nous eûmes lc.s vents du Nord qui iourlkrcnt r.çguljejjçmcnt de çonftamment pendant plu-ficurs jpurs, le.£ems.fa ;tQÙJQjj^g(|9$ §S nébuleux; mais a des qu'ils payèrent au,. Su^i de, l'Queft^?ilc ciel s'édaireit, ôc dçyint.bçau ^.agréable. Le, Iparornètre commença à monter plufieurs¡jours avaa^r quq.c.é changement arrivât; mais je no RW^P^ffif1 ceRl $B!RBft tut çauice par le tems qui WSÍWJfBtf^) B^Wq.foutc au- Nord. ;'.3b dtinifìrtòo ti j;.q ziftiíílA .1 te .■■ ■ Le .xb.nt. nereida pas, long-tems au Sud ; il tourna bientôt par le N. E. -au N. O. fouflUnt frais »,ôc par raffales accom-P^néej^^cjrrjÇiç auparavant, de pluie, de d'un ciei épais & ncbulçuXjt/)„ . . 1 ; « Tout l'équipage examinoit alors les nuages, avec une —==f===¡ » attention extraordinaire, afin d'y trouver quelque pronof- Ann. i775. » tic d'un bon vent-, &: lorfqu'il en venoit un de défavorable, il eft difficile de décrire l'inquiétude & l'affliction générale, fa II y avoit vingt-fept mois que nous étions partis du Cap » 'de Bonnc-Efpcrance : depuis ce tems , nous n'avions » touché à aucun Port Européen, 8¿ nous avions eu des 6 ptoviíio'ñs falées pour prinei^cilie ÀoUrHtUre. En r aille m-a blant tous les jours que nous avions pallé à rerre, A des » intervalles tres-éloignés les uns des autres, il n'y en avoit » pas plus de cent quàtrè-'vitigt, & même lés petites relâches » que nous fîmes pendant la dernière campagne, ne hoitè » procurèrent point de tafrakhiffémens. La traverfée dò » la Nouvelle-Zélande, au point où nous nous trouvions, » avoit été très-longue & très-défagréabie , car l'équipage * confomma, en quatre ou cinq repas, ce que nous ém-» barquâmes au Qmal dé 'Nóé4r, r& aux Ifles du Nouvel-An; *> t)AUTkEs Ah^lexions àcciciiitotent i^ott-ò chagrin; à » mefurc que nous1 ¿tvañrjioíls vere tìtìè piate, crui entreoí tfenoit un commerce avec l'Euft^ey chàèUri de lious crai-» gnoit d'avoir perdu ééfc parètt^ ou des amis, pendant fon » abience, » • j - ,bu2 ub jì!-j7 nu & hiorA uh amv nrj coiochjìormn'l > Nous teu-MÊs quelques* ■fatètfvaltes! de htm toim, Tajjtfei midi du 3 , «^fttiriffus'*FôWâft^ «te i¿ Otfcft : la tòu^^^ h longitude 30^ 5ó/(gíÜ. íLa nuit (umm%*>ú&^gett&¡ h vent fotífíSa,>dtí|S. O., ^(îcl^H^, entre légrate y le Vétte' s'&éfc r i.8 Voyage ! gnoit prefque par un calme, Se enfuite il recommencent avec? ' une relie fureur, que nos voiles ni nos agrets ne pouvoient le fupporter s plufieurs des voiles furent déchirées, Se une voile d'étay du milieu entièrement perdue. Le lendemain au matin, le vent diminua, Se nous réparâmes, le mieux que nous pûmes, les avaries que nous avions fouffertes. Lb 8, par 41* 30' de latitude S., Se i6A 51'de longitude E., le mercure dans le thermomètre s'eleva à 61, Se nous fûmes obligés de prendre des habits plus légers. Comme le vent reftoit invariablement fixé entre le N. O. Si. l'Oueft, nous profitâmes de chaque occafion pour gagner l'Oueft; nous revirions dès qu'il paroiftbit fouffler un peu en,notre faveur ; mais comme nous avions une çroiTe houlle contre nous, nos bordées furent un peu défavantageufes. Nous voyions chaque jour desalbatroffcs, des pétercls, Se d'autres pifçaux de mer j mais rien n annonçait terre. Le 11, par 40e1 40' de latitude S., Se 1$* 47' de longitude E., la déclinaifon de l'aimant fût de 10* 48/ O, Vers midi, du même jour, le venrfaurant tout-à-coup du N.O.au $. O., fit tomber fubitemenr le mercure du thermomètre de 6iA à 52,^ telle fut la différence que cauferent dans l'armofphere, un vent du Nord Se un vent du Sud. Le lendemain, comme il y eut plufieurs heures de calme; nous mîmes une chaloupe en mer, & on; tua des albatroiles #¿des pétcrels,que nous fûmes alors bien-aifê dç manger. Nous étions à-peu-près. dans le parage où l'on place les Ifles que nous cherchions, mais nous n'apperçûmes rien qui aou^donpât la moindre cfpérancc de les trouver. Le calme continua jufqu'à cinq heures du lendemain marin, qu'il fut remplace par une brife du O. j S. O. , ^m; avec laquelle nous portâmes au N. N.O. A midi, la latitude obfcrvée fut de 3 8(l 5 t[ S. ; nous étions à plus de trente milles au Nord que ne i'indiquoit le Lok, tk la Montre annonçoit que nous avions auffi dérivé à l'Eft ; je ne puis pas expliquer ces différences, fi elles ne furent pas occaiionnéesparun courant confidérablc. On en trouve de très-forts fur la côte d'Afrique, entre Madagafcar 8¿ le Cap de Bonne-Efpérancc ; mais je n'ai jamais oui dire qu'ils s'étendent fi loin de terre, & en effet cela n'eft pas probable : je fuppofe plutôt que nous tombâmes dans quelques - uns, qui n'avoient point de liai-fonavec celui qui eft fur la côte, & qui n'étoient ni durables, ni réguliers; mais ces objets exigeroient des recherches fort longues, & par conféquent je dois les abandonner aux Navigateurs à venir. Nous étions alors à deux degrés au Nord du parallele 3 où l'on dit que giifent les Ifles de Dénia & de Mar-féveen, & nous n'avions encore rien trouvé, qui encourageât la recherche de ces Terres; j'aurois perdu du tenis à les retrouver, ou à prouver qu'elles n'exiftentpas : chacun étoit impatient d'aborder à un Port ; nous ne mangions, depuis plufieurs femaines, que de très-vieilles provifions falées, qui infpiroicnt à tout le monde un extrême dégoût : ces raifons m'engagèrent à céder au vœu général de l'équipage , & à gouverner fur le Cap de Bonnc-Efpérancc; nous étions par 38* 38' de latitude S., & 37' de longitude Eft. e lendemain, la latitude obfervée,à midi, fut feule- ti. Tome Ijrm R ment de dix-fept milles au Nord de celle qu'indiquoit le Lok, de forte que nous étions foteis du parage où le courant exerçoit fon atiion j où il avoir celle. Le 15, la latitude obfcrvée, à midi, ainii que celle qu'in-, diquoit la Montre marine, montrèrent que nous avions un fort courant, portant au S. O., direction contraire à celle que nous avions éprouvée quelques-uns des jours précédens, comme on l'a dit. Le 16 j à la pointe du jour, nous vîmes dans le N. O: deux vaiileaux marchant à fOueft , & l'un deux portoit pavillon Hollandois : à dix heures, nous revirâmes & nous mîmes au/fi le Cap à l'Oueft par 35e1 5/ de latitude S., & zzA 38' de longitude Eft. Alors, fuivant mes inftrudions, je demandai aux Officiers & aux Bas-Officiers (d)>\cs livres de Lok, &: leurs jour-neaux ;ils me les remirent en conféquence, &je les cachetai pour les communiquer à l'Amirauté. Je leur enjoignis , comme à tout l'équipage, de ne pas dite où nous avions été, avant que les Lords de l'Amirauté l'eullent permis. (a) « M, Wales, M. Hodges, mon Pere & moi, n'étant point fur la ¡6 Liitc Militaire , on ne nous demanda ni nos Journaux ni nos Papiers* » mais on nous recommanda de ne pas divulguer nos Découvertes, avant » la permiflion de l'Amirauté. L'intérêt que prend le Gouvernement » d'Angleterre an progrès des Sciences, ne lui a pas permis de tenir ■» dans l'obicurité le Réfultat des Expéditions qu'il a ordonnées. Il eft à délirer qu'un exemple fi généreux foit fuivi des autres PiiiiTances a> Maritimes, qui navrent furtivement dans les Mers du Sud, & qui » iembknt en rougir, » L'aprcs-midi, le vent tourna à l'Oueft, & devint grand frais, mais fa force dura peu ; car , le lendemain, il tomba, & Mais!*75* à midi, il palla au S. E.; nous étions par 34e' 49' de latitude S., & i z* enfuire plufieurs coups de vent en travers de l'embouchure du Détroit, &c nous fûmes ballotés en avant & en arrière, jufqu'au 3 o, que nous eûmes le bonheur d'atteindre un vent $o. Tome If^m S -----favorable , avec lequel nous encrâmes enfin fains & faufs> UembJ' ^ails ^ ^ort Je defirois. Nous ne vîmes aucune trace de la Réfolution : je craignois qu'elle n'eût fait naufrage ; mais, en allant a terre, nous apperçûmes l'emplacement où clic avoit dreífé fes tentes, & fur un vieil tronc d'arbre, nous vîmes ces mots gravés, regarde-^ audejjbus : dans la terre qu'on fouilla, il y avoit une bouteille cachetée : elle contenoit une lettre du Capitaine Cook, qui m'informoit de fou arrivée ici, le 3 du mois, & de fon départ, le 2.4: il ajoutoit qu'il le propofoit de nous chercher quelques jours à leurrée du Détroit. Jeme disposât y tout de fuite, à mettre îe vaiiTeau en érat de reprendre la mer le plutôt pofïiblc : on dreiTi les tentes; le Tonnelier alla réparer les futailles à terre ; on examina le bifeuit, on en trouva une grande quantité entièrement o-âtéc ; le relie étoit fi mauvais , qu'il fallut établir fur la côte le four de cuivre, & le recuire de nouveau. Durant ces opérations, les Zélandois fe rendirent à bord comme auparavant; ils nous vendirent du poifîbn, des armes & des outils de leut fabrique, pour des clous, tkc. : ils pa-roiffoient ttès-bien difpofés en notre faveur : cependant ils fe rendirent deux fois à nos tentes, au milieu de la nuit, dans l'intention de nous voler; mais on les découvrit avant qu'ils fe fuffent emparés de rien. •jy. Le 17 de Décembre, après avoir achevé feau & le bois dont nous avions befoin , & tout difpofé pour l'appareillage > Je grand canot alla cueillir des plantes comeftibles : je chargeai M. Rowc, Officier de Poupe, de commander ce petit équipage, Se je lui ordonnai de revenirle foir, parce que je voulois mettre à la voile le lendemain, mais le bateau ne SS25S22S2 revenant pas le même foir, ni le lendemain , au marin, je ' D¿¿embie." commençai à avoir beaucoup d'inquiétude \ j'envoyai après M. Rowe Se fes camarades la chaloupe, fous le fécond Lieutenant, M. Burney, avec des Matelots, Se dix Soldats de Marine. Je chargeai M. Burney de bien exa-miner d'abord la Baie orientale, Se enfuite de fe rendre à l'anfe de l'herbe, lieu où M. Rowe avoit dû aller, Se s'il ne trouvoit aucun veftige du grand canot, de remonter le Canal, & de s'en revenir le long de la cote Oueft. Comme M. Rowe étoit parti du vaiiîèau fort empreifé, Se une heure avanr le tems fixé, j'étois perfuadé que la curioiité l'avoit conduit dans la Baie orientale, où perfonne de l'équipage n avoir jamais été, ou bien que quelque accident étoit arrivé au canot , qu'il avoit été emporté à la dérive , par la négligence de celui qui le gouvernoit, ou qu'il s'étoit brifé au milieu des rochers : voilà ce que penfoient, avec moi, les Officiers Se les Matelots, Se, d'après cette fuppoiïtion , laide du charpentier s embarqua fur la longue chaloupe, Se prit quelques feuilles de fer blanc. Je ne foupçonnois pas même que nos gens puflenc avoir été attaqués par les Naturels, car nos chaloupes avoient fouvent été beaucoup plus haut, avec moins de monde. Je reconnus bientôt combien je me trompois ; M. Burney de retour, à onze heures le même foir, nous raconta lafeenc horrible qui setoit paiîée: je ne puis pas la mieux détailler que dans fés propres termes, quo voici. « Le 18, nous partîmes du vaifleau, &, ayant une brife r 8¿ £ légère qui fouffioit en notre faveur, nous eûmes bientôt S 1 ' 1 » doublé l'ifle longue, en-dedans de la pointe longue : j'exa~ I¿&emhr&< * niiwí chaque anfe à bas-bord fur ma route, &je regardai » foigneufement tout autour, avec une lunette que j'avois » prife pour cela; à une heure & demie, nous nous arrêtâmes » à une greve fur le côté gauche, qui fe prolongeoit vers le » haut de la Baie orientale, pour y cuire quelques alimens \ 3> car nous n'avions emporré que de la viande crue. Du-» rant cette opération, je vis fur la côte oppofee un Indien » qui couroitle long du rivage, au fond de la Baie : notre » viande étant apprêtée, nous nous rembarquâmes fur la » chaloupe, & bientôt nous arrivâmes au fond, où nous » apperçûmes une bourgade Zelandone. »» Comme nous nous approchions, quelques-uns des » Indiens dépendirent fur les rochers , & ils nous aver-» tirent, par lignes, de nous en retourner; mais, voyant » que nous ne taillons aucune attention à eux, ils changèrent » de ton. Nous y trouvâmes fix grandes pirogues, tirées » iur la greve, la plupart doubles & beaucoup de Naturels, » quoiqu'il n'y en eût pas autant qu'on auroit pu l'attendre » du nombre des maifons, & de la groflèur des pirogues; » laiflant les Matelots pour garder la chaloupe, je defeendis » à tetre, avec le Caporal, & cinq Soldats de Marine. » J'examinai la plupart des habitations; mais je n'y vis •> tien qui pût me donner du foupçon. Trois ou quatre v fentiers bien battus conduifoient pat les Bois à plu-» fleurs autres Maifons; mais, les Infulaires continuant *> à montrer, à notre égard , des difpoiitions amicales, as je crus inutile de poufler plus loin nos recherches. * En retournant à la greve , un des Indiens apportai » près de nous, un paquee à'hepatoos, ( de" longues » piques ) ; mais, obfervant que je les examinois avec empref- » ïemeiit, il les mit de côté, & il fe promena fans paroître » prendre beaucoup d'intérêt à íes armes. Quelques-uns de » fes Compatriotes femblerent effrayes, & je donnai un » miroir à un, & un grand clou à un fécond. De cet endroit » la Baie couroit, autant que j'ai pu le conjecturer, au » N. N. O. l'cfpace d'un bon mille , 8¿ elle fe terminoit en » une longue greve fablonncufe. a l'aide de ma lunette, » j'examinai tous les environs; mais je ne vis, ni chaloupe, » ni pirogue, ni rien qui annonçât des Habitans. Je me » contentai de tirer des coups de fufil comme j'avois fait » dans toutes les anfes que je dépaffai dans ma route. 33 Je rangeai alors de près la côte orientale, & j'arrivai » à un autre établiilèment où les Indiens nous invitèrent » à terre: je leur demandai des nouvelles de la chaloupe ; n mais ils repondirent qu'ils n'en favoient point. Ils fenati bloient tous bien intentionnés, & ils nous vendirent du n poiffon. Une heure après notre départ de cette Place, » je remarquai fur une petite greve, jointe à l'anfe de » l'Herbe, une grande double pirogue, qu'on venoit d'y as échouer, & deux hommes & un chien. Dès que les » Naturels nous apperçurent, ils forment de leurs pirogues » de s'enfuirent dans les Bois ; jefpérois qu'on me donneroit at> ici des nouvelles du Canot de M. Rowe. Nous allâmes à » terre, & nous trouvâmes des débris du canot, & des » fouliers, dont l'un fut reconnu pour appartenir â » M. Wood-Houfe , un de nos Officiers de Poupe. L'un k des Matelots m'apporta en même-tems un morceau ______qiiin^ » viande , croyant que c ccoit de la viande falce* f Ann. 1773. » qu avoit emporte l'Equipage du Canot; mais, en l'cxa- Pcccmbre. ^ minant &c la fentant, je trouvai qu'elle étoit fraîche. » M. Fannin, ( le Maître d'Equipage ) qui m accompagnoit, » fuppofa que c'etoit de la chair de chien , &: j'adoptai » fou opinion ; car j'ignorois encore que cette Peuplade fut » cannibale; mais la preuve la plus horrible & la plus incollai teftablc, nous en convainquit bientôt. » Nous ouvrîmes environ vingt paniers placés fur la greve, v & fermés avec des cordages : les uns croient remplis de chair i> rôtie, & d'autres de racines de fougère, qui lerventaux » Naturels de pain. En continuant nos recherches, nous » trouvâmes un plus grand nombre de fouliers, &c une main m que nous reconnûmes, fur-le-champ, pour celle de Tho-?» mas Hill, parce qu'elle repréfentoie les lettres T. H. » Tatougécs, à la maniere des Taïticns. Nous remontâmes » auili les bois un peu loin; mais nous n'apperçûmes rien *> autre chofe. En defeendant nous découvrîmes un efpace » rond, couvert nouvellement de terre, d'environ quatre « pieds de diamètre, où quelque chofe avoit été enterré. »> Comme nous n'avions point de bêche, nous nous mîmes ». à creufer avec un coutelas, & fut ces entrelaites, je lançai îî en mer la pirogue des Zélandois, dans le deiîcin de la dé-» truite ; mais, voyant beaucoup de fumée qui s elevoit pat-» deilus la colline la plus proche, je fis rentrer tout le monde abord de la chaloupe, & je me hâtai de profiter du tem§ » quj me reftoit avant le coucher du Soleil. » A l ouverture de la Baie yoifine de celle de l'Herbe^ *• nous vîmes quatre pirogues, une (impie & trois doubles, 35556.....BB » & fur le rivage, un grand nombre d'Indiens, qui, à notre E&c¿fc¿* » approche , fe retirerenr fur une petite colline , tout près » du bord de l'eau, & d'où ils nous parlèrent: il y avoit » un grand feu au fommet de la bruite Terre, derrière » les bois, & de-là jufqu'au bas de la colline, tout le terrain » étoit rempli de Zélandois, comme fi c'eût été une foire ; » dès que nous approchâmes je fis tirer un coup de Mouf-» queton fur une des pirogues ; car je les foupçonnois pleines yy d'hommes cachés au fond : elles étoient toutes â flot , » & cependant on ne voyoit peribnne dedans. Les Sau-» vages fur la petite colline, pouffèrent toujours des cris-y> vers nous, & nous invitèrent par lignes à débarquer. Dès » que nous fûmes près de terre ,'nous déchargeâmes tous nos » fu fils. La première volée ne parut pas les affecter beau-y> coup y mais à la feconde, ilsgrimperenrauhaut le plus vite M qu'ils purent : quelques-uns d'eux hurlèrent. Nous contili nuâmes à tirer des coups de fufil, tant que nous apper-» eûmes quelques-uns des Naturels à travers les buiflbns, v Parmi les Indiens, il y en eut deux très-robufles, qui ne » penferent à s'en aller que lorfqu'ils furent abandonnés par n rous leurs Compatriotes : ils fe retirèrent enfuitc, avec »> beaucoup de fens froid : leur fierté ne leur permettoit pas » de courir. L'un deux cependant tomba, &, après avoir » reflé étendu pendant quelque tems,il fe traîna à quatre: *> l'autre échappa fans paroître bleffé. Je débarquai enfuite » avec les Soldats de Marine, & M. Fannin fortit parderriere » pour garder la chaloupe. » Sur la gjrjeve, il y avoit deux paquets de céleri, i 111 111 ! 33 qu'avoit cueilli M. Rowe , pour en charger ion ca- Ann. 1773. » nor. Une rame brifée éroit fichée en terre, & les Na-Dtcembre. , , ,f » turéis y avoient attache leurs pirogues, preuve que 1 attaque » 5 croit paiTéc ici. Je fis alors des recherches foigneufes par- » derrière la greve, pour voir fi notre canot y étoit& » bientôt une feene affreufe de carnage s'offrit à nos yeux, » les tetes, les cœurs, &■ les poumons de plufieurs de nos » Gens, étoient répandus fur le fable, & à peu de diftance » delà, les chiens en rongeoient les entrailles. » Tandis que nous contemplions ces déplorables reftes » fans pouvoir nous en féparer, M. Fannin nous héla, pour » nous avertir qu'il voyoit les Sauvages fe rafîembler dans les bois, nous retournâmes fur-le-champ à la chaloupe, « & traînant avec nous les pirogues des Indiens, nous en » détruisîmes trois. Sur ces entrefaites, le feu dufommet » de la colline difparut : nous entendions les Indiens » parlant fort haut dans les bois ; je crois qu'ils fe difpu- *> toient pour lavoir s'ils nous attaqueroient, & s'ils eilàye- t> roient de reprendre leurs pirogues. Comme il fe faifoit « tard, je defeendis de nouveau à tetre , ÒC je regardai » encore une fois derrière la greve, afin de voir fi le canot t> du malheureux M. Rowe, avoit été traîné dans les n buiiTons ; mais, comme je ne l'apperçus point, je me mis » en toute pour le vaifleau : toutes nos forces auraient à » peine fuffi pour monter la colline, & c'eût été une témérité v toile, de nous hafarder dans l'intérieur du pays, avec la 3Î moitié du monde que j'avois , ( car il falloit en laiiTer une « moitié pour garder la chaloupe.) » En debarquant » En débouquant La partie fupérieure du Canal, nous SSHfiS » découvrîmes un très-grand feu, environ trois ou quatre décembre5 » milles plus haut ; il formoit un oval complet : il s'éten- » doir du fommet de la colline, prefqu'au bord de feau, » de il entourait d'une efpèce de haie enflammée, VcC- » pace du milieu. Je confultai M. Fannin, de nous fûmes » tous les deux d'avis que nous ne pouvions efpérer » que la trifte fatisfaétion de tuer quelques Sauvages de plus. » En laiflànt l'anfe de l'herbe, nous avions tous tiré vers » l'endroit où parloient les Indiens ; mais, comme nos armes * étoient humides, les fufils ne partirent pas. Ce qu'il y » a de pis, la pluie commença à tomber, & nos munitions, » étoient plus qu'à moitié confommecs, & nous laiflions » fix grandes pirogues derrière nous à un endroit. Avec » tant de défàvantagcs, je ne crus pas devoir m'avancer plus » loin , uniquement pour goûter le plaiflr de la vengeance. » Passant entre deux Ifles rondes , flcuées au Sud de ■» la Baie orientale , nous crûmes entendre quelqu'un qui t nous appeloit: on cefla de ramer, de nous écoutâmes; » mais aucun bruit ne frappa nos oreilles. Il eft probable » que M. Rowe, de tous fes camarades,furent tués fur-îe-» champ, » Afin d'achever le récit de ce funefte événement, j'ajouterai que les malheureux, qui furent ainiî maflacrés, étoient M. Rowe , M. Wood-hòufe, François Murphy , Quartier-Maître ; Guillaume Faccy, Thomas Hill, Michel Bell ôr Edouard Jones, Jean Cavcnaugh,Thomas Milton de Jacques Sevillcy, Valet du Capitaine. La plupart étoient au nombre T TS~ T de nos meilleurs Matelots, très-robu îles & d'une bonne fanté. ^ N n * 17 7 2 Décembre." Burney rapporta à bord deux mains, l'une de M. Rowe, qu'on reconnut par une cicatrice, l'autre de Thomas Hill, comme on l'a déjà dit ; Se la tête de Jacques Sevilley. On les enveloppa dans un hamak, & on les jeta à la mer avec allez de lelt de de boulets de canon, pour les faire tomber au fond. M. Burney ne retrouva point d'armes, de feulement des lambeaux d'une paire de culottes, un habit & fix fouliers. Je ne crois pas que cette boucherie ait été l'effet d'un dciTcin prémédité de la part des Sauvages; car le matin où M. Rowe partit du vaiiTeau, il rencontra deux pirogues qui defeendirent près de nous, de relièrent toute la matinée dans l'anfe du vaiifeau. Le carnage fut probablement amené par quelque querelle qui fe décida fur-le-champ ; peur-être auifi que nos gens n'ayant pris aucune précaution pour leur fureté, l'occaiîon favorable tenta les Indiens : ce qui encouragea les Zélandois dès qu'ils curent vu la premiere explo-fion, c'eft qu'ils fentirent qu'un funi n'étoit pas une arme infaillible, qu'il manquoit quelquefois de partir, de qu'après le premier coup, il falloit le charger de nouveau, avant de pouvoir s'en fervir: il eft vraifemblable qu'ils furent profiter de ces momens d'intervalles. Je crois qu'après leur viétoire, il y eut une afïemblcc générale fur le côté Eft du Canal. Les Indiens delAnfe des Nigauds (a), y alfifterent,car ils avoient (a) On donne ici le nom UAnJè des Nigauds à une Anfe appelée jfnfe Shagg, ou des Cormorans, dans la Traduction du premier Voyage ¿ on a reconnu depuis que leipèce d'oifeau que les Anglois appeient^/ta^ eft k nigaud. avec eux une fimpîe pirogue, & un coq, que quelques per- —~ ibnnes de mon équipage virent quatre jours auparavant ¡k^embre»; dans TAnfe des Nigauds, quand elles y accompagnèrent M. Rowe. Les vents contraires nous retinrent dans le Canal quatre jours après ce malheur ; ÒC, durant cet intervalle, nous n ap-perçûmes aucun desHabitans. Ce qui eft très-remarquable, j'avois remonté plufieurs fois la même Anfe avec le Capitaine Cook, fans jamais trouver le moindre veftige d'Habitans, Ci ce n'eft des bourgades, qui fembloient défertes depuis plufieurs années ; & cependant, lorfque M. Burney fut entré dans 1*Anfe,il jugea qu'il n'y avoit pas moins de 1500 ou de zooo Naturels ,qui fins doute l'auraient attaqué , s'ils avoient été infttuits de fon arrivée. D'après toutes ces confédérations, je crus'qu'il feroit imprudent d'y renvoyer une feconde chaloupe ; car il n'y avoit pas la moindre apparence que M. Rosve ni aucun de fes Camarades tuilcnt en vie. Le 25 , on leva l'ancre, & nous fîmes voile hors du j. Canal, & nous portâmes à l'E. afin de fortir du Détroit. Je le débouquai en effet le même loir; mais le défaut de vent me retint deux ou trois jours fur la côte. Je mis enfuite le Cap au Sud Sud-Eft jufqucs par les 5 6'' de latitude, fans qu'il arrivât rien de remarquable: nous avions une grolle houlle du Sud ; les vents commencèrent alors à fourrier avec force du S. O., & le tems fut très-froid; & , comme notre vaifleau é:o;t bas & très-chargé, la mer nous couvrait fans cefle de fes ondes, & nous étions toujours dans l'humidité. Les Matelots fe mouilloient fur les ponts ou dans leurs poftes; quelques T z SSsbSSIS oifeaux nous accompagnoient : de tems en tems nous voyions ócembre" unc baleine, ou un marfouin , un ou deux veaux marins, Se un petit nombre de penguins. Par <¡ 8d de latitude Sud , Se 2,13'' de longitude Eft , nous rencontrâmes des glaces, Se chaque jour nous en apperçûmes plus ou moins en portant à l'Eft. Un courant très-fort avoit la direction à l'Eft j car quand nous fûmes en travers du Cap de Horn par 61* de latitude S., le vaifleau étoit de S'1 en avant de notre eftime. Nous ne reftâmes guercs plus d'un mois à paiTer du Cap Pallifer à la Nouvelle-Zélande, au Cap de Horn; c'eft-à-dire, à faire 11 i£'de longitude, Se nous eûmes continuellcmentdes. vents du S. O. au N. O., Se une grolle mer. En ouvrant des tonneaux de pois & de fleur de farine, qu'on avoit placés fur notre,charbon, on les trouva ii endommagés, qu'ils n'étoient plus bons à rien. Je crus que la prudence m'ordonnoit de me rendre promptement au Cap de Bonne-Efpérancc, par la latitude Si la longitude du Cap de la Circoncifion. Dès que nous fûmes à l'Eft du Cap de Horn, les vents ne fouflicrent pas de l'Eft auffi fort qua l'ordinaire, ils venoient davantage du Nord, ce qui nous procurami tems épais Se brumeux ; de forte que, durant plufieurs jours, nous ne pûmes pas frire une obfervation ni jouir de la moindre lueur du Soleil. Ce tems dura plus d'un mois; durant cet intervalle , nous marchâmes au milieu d'un grand nombre d'ifles de glace, qui nous tinrent con-ftamment fur nos gardes de peur d'échouer. L'équipage commençoie à fc plaindre de rhumes Se de douleurs dans les membres, ce qui m'obligea à porter le Cap au Nord jufqu'à 51° de latitude Sud. Depuis nous eûmes tou- \ jours le même tems; mais plus d'occafîons d'obferver la .__nnm. latitude. Ann- *774- Mars. Aprks avoir atteint le parallele où Ton place la Terre de Bouvet, je gouvernai à l'Eft, afin de la retrouver s'il étoit polli ble: en avançant à l'Eft, les liles de glace devinrent plus multipliées & plus dangereufes : elles étoient beaucoup plus petites que de coutume, & les nuits commençoienr à être fombres. Le 3 de Mars, par 54a 4' de latitude Sud,&: 13* de 3-longitude Eft, c'eft-à-dire, par le parallele, & { degré à l'Eft du parage qu'on afligne à la Terre de Bouvet, nous n'ap-percevions pas le moindre indice de terre. Comme nous n'en avions remarqué d'ailleurs aucune trace depuis notre arrivée fur ce parallele, je celiai de le chercher , & je mis le Cap au Nord. Notre demie îe route au Sud ayant été à peu de degrés de cette prétendue Terre au milieu de la latitude qu'on lui donne & à environ trois ou quatre degrés au Sud , s'il y a une côte dans les environs, elle doit être fort peu confidérable, Mais je crois que le Navigateur François ne vit que de la glace; car, dans notre premiere campagne, nous crûmes aulfi voir terre-plufieurs lois; & nous reconnûmes enfuite que c'étoient de hautes Ifles de glace, derrière les grandes mafles, & pinique le ciel étoit épais & brumeux, lorfque M. Bouvel ìa rencontra, il lui fut aifé de fe méprendre. Le 7, par 48e13o de latitude Sud, & 14* z6r de longitude y, Eft, nous apperçûmes deux grandes Ifles de glaces. 1 ■'. :: Le, 17,' nous découvrîmes la Terre du Cap de Bonne-17 Mai-J^' Efr^rancc > le 19 je mouillai dans la Baie de la Table où nous trouvâmes le Commodore Sir Edouard Hughes,avec les vaiííeauk de Sa Majefté le Saliibury & le Cheval-de-Mer. Jefaluai le. Commodore de treize coups, &: enfuite la Gar-nifon; par un.égal nombre: Sir Edouard rendit le ialut avec deux coups de moins, comme à l'ordinaire; ce la Garnifou nous'rendit treize coups. $4. Le 24, Sir Edouard Hughes appareilla, avec le Saliibury &Zle Gheval-de-Mer, pour les Indes Orientales; mais je re-u Avril, lâchai au Cap jufqu'au 1 6 Avril, pour m'y radouber & m'y rafraîchir; alors je fis voile pour l'Angleterre, & le 14 Juillet je mouillai à Spithéad, dv Capitaine Cook. i^i CHAPITRE IX. Dernière Relâche au Cap de Bonne-lfpéranee ; Récit de quelques Découvertes faites par les François , & arrivée du VaiJJeau a Sainte-Hélène. Je reprends le fil de mon Journal, que la Relation inté- *— rcfiante du Capitaine Furneaux m'a obligé de fufpendrc. ziMars. Le lendemain de mon arrivée au Cap, j'allai à terre, &: **« je fis mes viiîtes au Gouverneur le Baron de Plcttenberg, Ôc aux principaux Officiers qui nous accueillirent, & nous traitèrent avec la plus grande politeiTe ; comme en général il y a peu de peuples plus obligeans envers les étrangers, que les Hóllandois de cette place, & qu'on ne trouve nulle part autant de rafraichillemens, nous y jouîmes de quelques plaifirs, après les fatigues d'un long Voyage. v-''r"-vrm' ï'Î.» y. ;i;'.-t.»..:f.: i'jr, lô-p'l'iuyloh Xt&tJXZlHl VJjUQQ ob « Le bon traitement qu'éprouvent les étrangers au Cap, & la néceifité de refpircr l'air de terre , a introduit une coutume, qui n'eíl en ufage dans aucune autre relâche, ( du moins je ne l'ai vu jamais il bien obfcrvée : ) tous les Officiers qui ne font pas abfolumcnt néceffaires pour lefervicedes vaif1 feau, réfident à terre: nous fuivîmes cet ufage; les deux MM. Forftcr, M. Sparrman & moi, nous logeâmes chez ■~. ' v;. 1 .,! M. Brandt, qui eft très-connu des Anglois, par l'empre/Ic-Ann. 1775. mQnt u»jj met ¿ je r reirïàre fervicc. Mars. 1 * Le tems étoit 11 chaud, que nous ne nous reiTouvenions » pas d'en avoir éprouvé un pareil dans le cours de l'ex-» pédition. Nous dînâmes cependant à une heure, fuivant *> la coutume Hollandoife, durant le tems de la plus grande » chaleur : comme il auroit été dangereux de nous trop livrer » à notre appétit, nous eûmes foin de ne pas manger beau-» coup ; cette précaution nous fut falutairc; mais les Offí-» ciers, ayant mangé d'abord avec voracité, furent bientôt . » railafiés, &: les fuites de cet excès les incommodèrent » pendant toute la relâche. » Nous eûmes un plaifir inexprimable de recevoir des » nouvelles de nos Amis d'Angleterre : nous nous fentions » renaître en converfant avec des Européens. Σ"f3ri3S fj¡) SITJflifO { î>liS3i iQl- *>*[}■''■•' ... - » Nous fumes instruits tout-à-coup de ce qui étoit 3> arrivé pendant notre abfence ; la révolution du Gouvcr- » pfcment de Suède, opérée par un jeune Prince, l'émule » de Guftave Vafa ; une Héroïne qui achevoit de ctéer & » de policer l'Empire deRulTie, &c qui triomphoit du fuperbe » Ottoman : le partage de la Pologne, pat trois grandes A Puiiîances, & beaucoup d'autres évènemens moins con- » iidérables s'offrirent tout-à coup à notre imagination. te L'Êtablissiment du Cap eft fréquenté en été & cil :>j automne , par les vaifleaux de toutes les Nations, mais il s- ■ ■■ » paroiifoit ii paroi/Toit beaucoup plus floriiTaut que lors de notre pre-» micre relâche, en 1771. » Mon premier soin fut de me procurer du biieuit cuit nouvellement, delà viande fraîche, des légumes & du vin pour ceux qui tenetene â bord > & > comme on donna à chacun des provifions fraîches, tout le monde eut bientôt recouvre des forces. Nous n'avions que trois malades qu'il fallut envoyer à terre : je leur trouvai une peniion à trente ftyvers, ou trois livres par jour, & pour cette fomme ils furent loges de nourris. On travailla enfuite aux réparations dont le vaifleau avoit befoin : avec la permifllon du Gouverneur, on dreffa à terre une tente, où on condniiit les futailles de les voiles qui demandoient â être réparées. On abattit les vergues de les mâts de hune, afin de raccommoder les agrets : ils étoient en ii mauvais état, qu'il fallut en renouveller la plus grande partie : je les achetai à un prix exorbitant. Les Hollandois de cette place, ainfi que ceux de Batavia, font un profit fcandaleux fur les munitions navales qu'ils vendent aux Etrangers. On ne s'étonnera pas que nos voiles de nos agrets fuiTent ufées, fi l'on confiderò que dans le tour du Globe que nous venions d'achever, c'eft-à-dire, depuis notre départ du Cap jufqu'à notre retour, nous n'avions pas fait moins de vingt mille lieues, cfpacc à-peu-près égal à trois fois la circonférence du Globe priic à lequatcur; je crois qu'aucun vailfeau n'a encore parcouru autant de chemin dans Tome IK s! ■■ le même tems. Cependant durant cette longue expédition ¿ir$775* ^ans toutes ^es latitudes, entre le 9e c¿ 71e parallele, aucun des mâts inférieurs ni des mâts de hune n'éclata; aucune des vergues ni aucun des haut-bans ne fe brîferent ; effet de Fa-dreife & des foins des Officiers, Se de la bonne qualité de notre vaiiTeau, Parmi les bâtimens François qui mouîlloient dans la Baie, il y avoit l'Ajax, vaifleau de l'Inde, chargé pour Pondichéry, & commandé par M. Crozet ; ce Capitaine avoit été Lieutenant du Capitaine Marion, qui partit du Cap avec deux vaiffeaux, en Mars 1771, comme on l'a déjà dit ; on a raconté plus haut (a), le maflacre du Capitaine Marion , & d'une trentaine de fes Compagnons de voyage, dans la Baie des Ifles; M. Crozet qui lui fuccéda dans le Commandement, revint par les liles Philippines, avec les deux vaifîcaux, à rifle Maurice : c'eft un homme de talent, qui paroît plein d.u véritable efprit propre aux découvertes. Il a eu la bonté de me communiquer une carte,011 Ibnt tracées les fïennes & celles de M. Kerguclen; elles y font marquées exacLc-ment, dans la pofition où nous les avons cherchées, & je ne conçois pas comment l'Avanture & la Réfolution ne les ont pas retrouvées. Outre cette terre , que M. Crozet nous dit être une Ifle longue , mais très-étroite qui s'étend à TEA & à l'Oueft, M. Marion en a découvert d'autres par les 4,8d de latitude (a) Voytl le Tome IJJ} pag. 3? 3. fk. Sud (a) , dont on a parle ailleurs. Ces Ifles jointes à quelques-unes qui giflent entre la ligne &: le tropique méridional de la mer du Sud, font les principales découvertes faites dans ce Voyage : j'ignore quand on en imprimera la Relation. On voit , par la carte de M. Crozet, que M. de Surville ; Capitaine François , a fait un Voyage dans la mer Pacifique du Sud, en 1769 : le Commandant reçut la pcrniiflion d'aller commercer fur la côte du Pérou, à condition qu'il entteprendroit des découvertes ; il prit fa cargaifon, dans quelque partie des Indes orientales ; il pafla par les Philippines , Se près de la Nouvelle - Bretagne , Se il découvrit des Terres par 1 od de latitude Sud , & 15 8il de longitude Eft, auxquelles il donna fou nom ; delà il gouverna au Sud, pafla à peu de degrés à l'Oueft de la Nouvelle-Calédonie, rencontra l'extrémité feptcntrionalc de la Nouvelle-Zélande , Se relâcha dans la Baie Douteuie, où il paroît qu il mouilloic, lorfque j'en prolongeai le travers dans mon premier Voyage fur l'Endéavour: de la Nouvelle-Zélande , M. de Survillc mit le Cap à l'Eft, entre 35a Sí 41a de latitude, jufques fur la côte d'Amérique, Se il fe noya au Port Callao, en voulant débarquer. Ces Voyages des François, quoique enrrepris par des Navigateurs particuliers, ont procuré quelques lumières fur la mer du Sud. Celui de M. de Survillc détruit une erreur que j'avois commife, en imaginant que les bas-fonds qui font ia) Voyei Tum, J, pag, 11% V i —-s en travers de l'extrémité occidentale de la Nonvelle-Calé-y>' donie, s'érendent à l'Oueft jufqu'à la Nouvelle-Hollande. Il prouve qu'il y a une mer ouverte dans cet intervalle, & que nous vîmes l'extrémité Nord-Oueft de la Nouvelle-Calédonie. M. Crozet nous apprit encore, que le vaiiTeau arrivé à Tai'ti, avant notre premiete relâche fur cette Ine, étoit parti delà Nouvcllc-Efpagne, & qua fon retour il découvrit quelques Ifles par 3 id de latitude S., & fous le méridien de 130e1 O.: cette carte indique d'autres Ifles qu'on dit avoir été découvertes par les Efpagnols, mais M. Crozet fembloit croire qu'on les y a inférées fans une autorité fur laquelle on puilTc compter. On nous donna aufli les détails dune expédition entre-prife depuis, par M. deKerguelen, qui l'a terminée d'une maniere peu honorable pour lui. « Durant notre féjour au Cap, nous fîmes une excur-» fion à Falfebay : la chaleur de l'été avoit, prefque parât) tout, deflèché la verdure de cette immenfe quantité de » petits arbrifleaux & de plantes , qui y croiflent. Nous » en trouvâmes cependant un grand nombre en fleur, » & nous eûmes foin d'en cueillir des échantillons : les che'. » mins font très-mauvais : vous marchez fur du iâble, dans » la plupart des endroits, & fur des tas de groflès pierres » aux environsde Falfebay. Pendant la route, nous apper-» çûrnes beaucoup de couvées, d'une efpèce de perdrix, que » les Hollandois appellent improprement iaifans. Elles ne » font pas trcs-fauvagcs, K on peut aifément les prendte fssm » en vie & les apprivoifer. Comme il y a autour ~dn Cap **îj » plufieurs cantons où les perdrix ne font pas leurs nids; les » Hollandois ont trouvé moyen d'y répandre ces oifeaux. » Ils prennent différens couples de ces perdrix apprivoifés ; » &, après les avoir plongé dans l'eau & couvert de cendres, » ils les dépofent au milieu des buiiîbns, en leur repliant » la tête fous les ailes. Des Lecteurs révoqueront peut- » erre en doute l'efficacité de cette Méthode ; je puis aiîurer » que des perfonnes dignes de foi, m'ont dit qu'on rèni- » ploie avec fuccès. » Les environs de Falfebay font plus fauvages que i> ceux de la Baie de la Table; le pays eft prefque.entiè-3î rement défer-t, fi on en excepte la maifon du Comman-« dant ; deux ou trois autres appartenant. à des parti-» ailiers; des magalins & des atteliers qui {ont à la coni-» pagnie Hollandoife. L'afpecT: des montagnes cependant » eft moins fombrc,& il y a une quantité furprenance de « différentes plantes, & de. différens oifeaux. 11 y a àulli » des troupes noinbueules d antilopes ou de gazelles; les » unes habitent des rochers inaccellibles, & d'autres fe » tiennent dans de petites broilàilles, fur les cantons plus unis. Après avoir employé une matinée entière à gravir ces col-» fines j la chaleur excefti ve du jour nous arrêta. Nous apper-» çûmes au haut des collines, des roches pendantes au-deifus » de nos tètes, & formant de petites cavernes, ou les * Hollandois partent fouvent la nuit, quand ils vont à la Ç challe des gazelles. » La Baie de Simmon, eft la partie de Falfebay où les ■........ » vaiiìeaux font le mieux à l'abri de la violence des vents Ann. 1775. » du N. O., qui régnent pendant les mois d'hiver. Près » de la maifon du Commandant, on a conilruit une jetée » dans la met, où les chaloupes peuvent embarquer de » l'eau, & toutes lot tes de provifions, avec la même facilite » qu'à la Baie de la Table. On y prend de très-bons poilfons: © on tire aifément, toutes fortes de rafraîchiifemens, des » plantations de l'iithme ou de la Ville du Cap, qui n'en cil » éloignée que de douze milles. L'arrivée des vailfeaux attire » delà à Falfebay plufieurs Habitans, qui fe contentent » de très-mauvais logemens, pour jouir de la compagnie des » étrangers. •» Après avoir refté trois jours dans ce canton, nous » retournâmes à la Ville du Cap: nous examinâmes les » animaux du jardin de la Compagnie, &: nous vifi-» târncs toutes les boutiques de pelletiers, pour y ache-» tet un ailbrtiment de peaux de gazelles : nous y avons » Vu un Ourang- Outang en vie: il venoit de Java, » il n'avoit que deux pieds fix pouces de haut, &: il fe traî-» noit toujours à quatre , quoiqu'il pût fe tenir a/fis, & » marcher fur les jambes de derrière. Ses doiges des mains » ÒC des pieds étoient d'une longueur remarquable, 6¿ les » pouces très-courts, fon ventre proéminent, & fa face » hideufe: fon nez reiTcmbloit plus au nez d'un homme » qu'à celui des autres finges. On m'a die que cet animal » a depuis été apporté à la ménagerie du Prince d'Orange, » à la Haye (a) » (a)** Il y cil mort en Janvier 1777; mais par l'ignorance & la malice Tandis que nous mouillions dans la Baie de la Table, plufieurs vaifieaux étrangers de l'Inde, en fortirent ou y arriverenr. J'en vis d Anglois, de François, de Suédois, de Danois, trois frégates Efpagnoles, dont deux alloicnt à Manille, &: l'autre en venoit : c'eft feulement depuis peu que les vaifieaux Efpagnols relâchent ici, & ces bâtimens furent les premiers qui profitèrent des privilèges accordés aux autres Nations Européennes , amies de Provinces-Unies. En examinant notre gouvernail, on trouva les éguillots très-relâchés, & nous fûmes obligés de le porter à terre pour le raccommoder. Comme il falloit abfolument calfater le vaiiTeau avant de temettre en mer, le manque de calfats nous retint plus long-tems. Enfin j'obtins deux ouvriers d'un des vaifieaux Hollandois, & M. Rice, Capitaine du Dutton, vaifleau de l'Inde Anglois, qui arrivoit du Bengale, eut la bonté de m'en donner deux autres, de forte que le z6 Avril, ce travail fut achevé, & ayant embarqué toutes les munitions néceiîaires, nous prîmes congé du Gouverneur & des principaux Officiers, & le lendemain, nous retournâmes à bord. « On nous avoit présenté aux Officiers des vaifieaux » Efpagnols, qui rclâchoient au Cap; plufieurs faifoient » de celui qui en avoit foin > les Anatomiiîes de Hollande n'ont pas pu le » diiTéquer. Il lui coupa la tete pour les empêcher d'examiner les orgnnci' m de la paroles & les pieds & les mains, afin de leur 6tcr les moyens dë * comparer les phalanges avec les doigts de notre main, & avec d'atitres. * 9%a elette s* » 16. 2.7. -yyr-rs* 5> honneur à leur Corps, par leurs taîcns tk leurs con: ■NN* 1775- „ noillanccs. Ils rendirent une vjLÛJCC à noire Aftronome, « M. Wales -, ils furent très-charmés des g.udc-tems, ou » des montres nouvellement inventées qu'il leur fit voir, » ôc ils fe plaignirent en même tems de l'inexactitude des » inftrumens d'Aftronomie qu'ils recevoieut de leurs correi; m pondans de Londres. M. Wales leur céda avec plaifir, »> un ole ics Sextans, dont il n avoit plus beioin, mais » M. Cook rciuia toute efpèce de communication avec » eux , ô£ il fuit leur compagnie en toute occaiion. n Nos Officiers jugèrent que leurs frégates étoient de » très-bons vaifieaux. Nous taillâmes au Cap le Docteur ■ Sparrman, qui avoir partagé les périls 8c les fatigues de » notre Voyage, &c qui , par fou caractère, avoit gagné » l'eftime & l'attachement de tous ceux qui eurent occa* » fion de connoître le fond de fon cœur (a). » Le vent devenant bon, nous appareillâmes, ainfl que la ftégate Efpagnole, la Junon, qui venoit de Manille, un vaiffeau de l'Inde, Danois, & le Dutton. Dès que nous fumes fous voile, je faluai la garnifon ( a ) te Le Docteur Sparrman cfl arrivé en Suède au mois de Juillet ■p 177s j après avoir fait une expédition d'une année, très.dangereufe, Se sî très - fatigante dans l'intérieur de l'Afrique j il a pénétré plus loin que 1» le Docteur Thunberg, & les autres Naturaliites avant lui ; &il * frit plusieurs découvertes importantes qu'il fc propofe de communiquer au «Public. » de treize de treize coups de canons, &, à l'inftant, on me répondit !'■!. . 'ilsbs par un égal nombre. La frégate Efpagnole, & le vaifleau de A*^775, l'Inde, Danois, nous faluercnt en partant, & je leur tendis le ialut par un égal nombre de coups. Quand nous fûmes hors de la Baie, le bâtiment Danois gouverna pour les Indes orientales, la frégate Efpagnole pout l'Europe, & la Réfolution &: le Dutton pour Sainte-Hélène, > îiov£ \l?'jnï:M-d'szhiZ:jO zph nulidlssa ■ « Nous traversâmes la partie fcptentrionalc de la «» Baie, entre l'Iile Robben (a) & la côte d'Afrique. Cette *» lile eft un coin de terre fablonneux & iterile, où la Compa-» gnie Holiandoife relègue des aílaífms & des criminels. ïl y » a cependant, parmi ces coupables, des vicYimès innocentes » de l'ambition des Hollandois i je citerai le Roi de Maduré, » qui, dépouillé de fes Etats, & réduit â une mifete affrcuiè, » achevé fa carriere infortunée dans un cachot (h), à Comptant fur la bonté de la Montre de M. Kcndall, jeréfolus d'eflayer de trouver Sainte-Hélène, en faifant une traverféc directe. Les iix premiers jours, ceft-à-dire, jufqu'à notre arrivée par ijA de latitude S., & i id f de longitude Oueft du Cap , les vents fou'fflerent du Sud & du S. E. j nous eûmes enfuite de légers íbufUesíde vent-, variables pen- (a) Elle eft appelée Tjle des Pinguins dans les Cartes Angloifes. (£) « Il eft inutile de rappeler THiftoire de ce malheureux Prince » & les vexations de fes Boureaux j on les trouve racontées avec intérêt *>"dans un Livre peu connu, intitulé: Voyage fait aux Indes Orientales» >î tn 1747 & i y^n 3 contenant une Defeription de Sainte-Hélène, de Java, » Batavia > du Gouvernement Hollandois dans les Indes y & de la Chine so en Angloù, à Londres , m-t° 9 1761. Tome X gjgg dant deux jours •> ils furent remplacés par un vent du 775« Sud-Eft. qui ne finit que par le travers de Hile, excepté une partie du jour, quii fouffla du N. E.; en général, il fut très-foible toute la traverfée, ce qui la rendit plus longue qu a l'ordinaire. te Le premier Mai , on trouva un homme caché dans » la calle : l'un des Quartiers-Maîtres l'y avoit mis, quelques » jours auparavant\ &,quoiqu'il l'eût nourri fur fa ration, » fa bienfaifance fut punie de douze coups de fouet, &: on » en appliqua auffi douze à l'étranger. Ce pauvre miférable • étoit Hanovrien, &, ayant été enlevé de force, pour le fer-» vice de la Compagnie Hollandoife, il pria le Capitaine » Cook de le prendre fous fa protecfàon , fes prières n'ayant » pas été écoutées, il fut réduit à fe gliffer furtivement fur » notre bord, afin d'échapper à un fervice auquel on l'avoit » condamné malgté lui. Il donna bientôt de grandes » preuves de zèle & d'activité, & tout l'équipage eut une » bonne opinion des Hanovriens. » Le i 5, à la pointe du jour, nous découvrîmes Sainte-Hélène , à la diftance de quatorze lieues, & à minuit nous mouillâmes dans la rade devant la Ville, au côté N. O. de rifle. Le lendemain, au lever du Soleil, le Château & le Dutton nous faluerent chacun de treize coups. Lorfque je débarquai, bientôt après, le Château me falua de nouveau, ôc la Réfolution rendit ces deux faluts. Le Gouverneur Skettowe & les principaux Habitant de l'Iile, me reçurent & me traitèrent avec la plus grande politene, tk ils nous rendirent tous les iêrvices qui dépendoicnt d'eux. m La Ville eft enfermée de chaque côte, par une • montagne efearpée, qui paroît d'abord plus brûlée & plus » fauvage que Lille de Paquc. Cepcndanr au fond de la » vallée , nous apperçûmes d'autres collines revêtues de » verdure. », ■«■¿a ' .¿í- ¿.Vi-i ■ - *v-t «- Í -, ■ ',, -h- » On a construit fur le bord de la mer des cfcaliers » par où on débarque -, ils étoient néceffaires, car la houlle » brife avec beaucoup de violence, fur toutes le parties de » la côte. Il y a plufieurs portes à pont-levis, & une batterie » confidérable , qui fait face à i'efplanade ornée d'une » belle promenade de bananiers. {Ficus reiigwfa. ) » La maison du Gouverneur contient plufieurs appar-y» temens fpacieux & commodes , que leur élévation fur-i » tout rend agréables dans ce climat chaud. Derrière cette » maifon, il y a un petit jardin avec quelques promenades » couvertes, & des arbres curieux des Indes orientales ; nous t> y avons remarqué le Barringtonia. Les baraques de » la garnifon qu'y entretient la Compagnie, font limées » plus loin dans la vallée. Il y a beaucoup d'autres édifices n dans la même vallée, où, malgré la brife de mer,noilS « reffentîmes une chaleur excelllve. » La plupart des principaux Habitans ouvrent leurs » maifons aux étrangers qui defeendent à terre ; le pri^ » eft à-peu-près le même qu'au Cap, . » Le lendemain de notre arrivée, M. Smart (a) qui » étoit à bord du Dutton , M. Cook & moi, nous allâmes » nous promener fur les collines: nous gravîmes celle qui » eft à rOucft, & qu'on homme Colline de l'échelle. » Le chemin qu'on y a pratiqué depuis peu, monte en » feepêntant le long de fes bords cfcarpésj fi largeur eft » de neuf pied*, 8c il eft enfermé par une muraille de trois » pieds de haut, de la pierre dont eft compofée la monja ragne : ce n'eft qu'un amas de lave, qui fe brife & fe i» convertît enterre brune, en quelques endroits ; mais m ailleurs elle forme des maffes énormes de matière noire o» caverneufeyqui paroît quelquefois un peu vitrée. Plufieurs » rochers de cette efpèce, pendent fur le chemin, & les a» chèvres qui vont y brourer les arbriileaux, détachent de » tems en tems ces xochers , donc la chute alarme les les Habitans : mais les Soldats de la garnifbn ont reçu » ordre de tirer ces animaux, dès qu'ils les apperçoivent p fur ces éminences, & ils n'y manquent guercs, parce t» qu'on leur permet ordinairement de manger la chèvre » qu'ils ont tuée. Nous fîmes environ un demi-mille dans le ■» pays, lelongdufbmmct de cette colline, & nous jouîmes » tout-à-coup d'un très-joli point de vue. Nous apperçûmes o plufieurs mondrains en pointe, couverts d'une riche ver-» dure, & entre-mélés de vallées fertiles, qui contenoient ¡» des jardins, des vergers , 6¿ différentes plantations, des *> pâturages enclos de pierres, & remplis de bétail & do » moutons d'Angletetre : chaque vallée étoit arrofée par p un petit ruiiféau, dont la plupart prennent probablement (a ) Fils de Milord Bate. m leur iburce près de deux hautes montagnes du milieu de » rifle , qui font fouvent enveloppées de nuages. Après » avoir traverfé différentes collines , nous examinâmes » la Baie Sablonneufe , petite anfc qui gît à la partie » oppoíéc de rifle, & qui eli défendue par une batterie, » Le coup-d'ceil y étoit très-pittorefque j des bois épais » & fauvages, couvroient les montagnes jufqu'au fommet\ » le Pic de Diane prend en s'élevant les formes les plus » élégantes. Les rochers ôc les pierres, dans cette partie » la plus élevée de rifle, différent absolument de ceux » que nous avions laiffés dans la vallée i au deiïous ils » orfroient des traces manifeftes d'un ancien volcan, mais » ici ils étoient compofés d'une pierre argilleufc , d'un gris-» foncé, difpoféc en couches ou en quelques endroits de » pierre à chaux, ce* ailleurs d'une pierre molle, onctueufe, » fcmblable à la pierre de favon (a). Le deiliis de ces t» couches eft fouvent un riche terreau , de fix à dix pouces » de profondeur, qui produit beaucoup de plantes diveries, *> Je trouvai dans cette excuriïon des arbriiTcaux, que je 9» n'avois vu en aucune autre partie du monde; de co » nombre font ceux que les Habitans nomment arbres à x choux, arbres à gomme de bois rouge : les premiers (a) «Ceci eft un peu différent de ce que dit M- Hawkefworth, dans 7>la rédaction du premier Voyage de M. Cook : mais, comme je décris »ce que j'ai vu , c'eft aux Lecteurs à juger lequel des deux mérite la •» préférence. Ce qu'avance M. Hawkefworth fur cette matière , n'eft point • du tout exact. Si on veut connoîtic le vrai état des Volcans, on peut ""recourir aux Lettres de Ferber, au Baron Born, & aux Ouvrages intitulés: Rafpe Specimen Globi Terraçuei. Defeription de quelques Volcans » d'Allemagne 3 par Rajpt. 3> viennent iur les terrains très-humides, mais le dernier » eft toujours fur la chaîne des montagnes, où le fol eft •> fcc. L'arbre à chou eft une des efpèces indigènes, & il » a des feuilles larges. Après bien desqueftions, j'ai reconnu n qu'on n'en fait d'autre ufage que de.le brûler, & l'on » ne fait pas pourquoi on lui a donné ce nom. Il ne fiut » point le confondre avec l'arbre à chou d'Amérique, de » l'Inde ôc des Mers du Sud. Celui-ci eft une efpèce de » Palmier, » Des ondées de pluie nous furprirent en route & » nous mouillèrent beaucoup ; mais, en peu de minutes, la t» chaleur du Soleil fécha nos vetemens. Nous arrêtions » chaque Efclave que nous rencontrions fur notre che-s> min, afin de lui demander, comment le traitoit fon » Maître ; en général, leurs réponfes juftifioient les Ha-» bitans des imputations qu'on leur frit fur cette matière » dans le premier Voyage de Cook. Quelques-uns, à la t> vérité, fe plaignirent du peu de nourriture qu'on leur » accorde} mais on m'a dit que les Maîtres eux-mêmes n'ont •» pas toujouts une profufion dalimens, &: qu'à certaines » iaifons , ils font obligés de manger des proviiions y» falées. r> Le sort des Soldats paroît bien plus dur; on ne » leur donne jamais que des alimens ûlés, & en petite » quantité. Leur paie eft dailleurs très-petite : ceux qui font » induftrieux obtiennent, de tems en tems, la permiftion p de travailler pour les Habitans, & ils gagnent quelque » çhofe en portant du bois à brûlçr des Montagnes à la » Ville. Nous avons vu des Vieillards occupés à ce travail : ils 9HBESB9 » paroiiToient joyeux ; mais, quand nous les priâmes de nous ; K^g¿' » conter leurs peines, ils ne le firent pas fans émotion. » lis parlèrent tous du Gouverneur avec beaucoup d'af- » fecrion : il cil généralement ellimé, &, en effet, il a à » cœur le bien - être de letablifTement. » Pour retourner à la Ville , nous dépendîmes fur » une colline oppofée à celle par où nous avions montée. m Les chevaux , à Sainte-Hélène, fe tirent principalc-» ment du Cap de Bonne-Efpérance, & on en nourrit » peu fur l'Irle \ ils font petits, mais ils marchent bien dans » ce Pays rempli de collines. y> Le 18, après déjeûner, le Gouverneur raffembla à fa i g. * Maifon de Campagne, le Capitaine & les PaiTagcrs de » notre vaiiTeau &c du Dutton j elle eil agréablement » fîtuée à environ trois milles de la Ville, au milieu d'un » Jatdin très-fpacieux, où nous vîmes plufieurs planres » d'Europe, d'Afrique & d'Amérique, & fur-tout une » grande quantité de rofes & de lys, de myrthe & de lau-» riers. De longues allées de pêchers étoient chargées de » fruits, d'une faveur excellente, mais qui diiféroit un » peu de celle de nos pèches : tous les autres arbres frui-» riers d'Europe y croiifent mal, & fi l'on ne m'a point « trompé, ils n'y portent jamais de fruit. On y a auffi planté » de la vigne à plufieurs reprifes ; mais elle n'a pas réuilî à *> caufe du climat, & les chenilles dévorent les choux ôc * les autres légumes qui y croiifent bien, En parcourant les. :" - » collines voifînes, nous appercûmes de petits Cantons Ann. i77s, c ' J' • i r i Ma¡ * iemes cl orge; mais ce grain, ainn que tons les autres, » eft communément détruit par les rats extrêmement nom- "* breux fur cette Ifle. Le terrain eft donc laiifé en pâtura- » ges, dont la verdure éclatante nous furprenoit dans un eli- •» mat du Tropique. On nous dit que Sainte - Hélène peut » nourrir trois milles tetes de bétail, mais qu'il n'y en a au- » jourd'hui que deux mille fix cens: la grande quantité de » landes que nous avons vu non occupées, nous fait croire » qu'il y auroit des pâturages pour un nombre plus confidé- » rabie ; mais on nous a allure que l'herbe ne revient pas » pendant l'hiver, de qu'il faut réferver certains Cantons » pour cette faifon de Tannée. Le bœuf eft fucculcnt, dé- » licieux de fort gras : la confommation de viande qui s'y » fait journellement, empêche le bétail de vieillir. On a » planté ici le genêt épineux ordinaire ( Uiex Europâtus ), k que les Fermiers d'Angleterre ont ii grand foin d'arracher, » de à préfent il remplit tous les pâturages. Les Habitans » ont trouvé moyen de tirer avantage d'un arbrilfeau qui x) pallé en Europe pour inutile de même pour pernicieux. » L'afpcct du Pays n'a pas toujours été aufîi agréable qu'il » left à préfent; le terrain étoit brûlé pat la chaleut ex- 33 ceflîvc , de toutes les efpèces de gramens de d'herbages fê » ridoient ; la plantation des buiffons de genct qui croiflent » en dépit du Soleil, co îferve un certain degré d'humidité » dans le fol. L'herbe commence â pouffer à leur ombre y » peu-à-peu elle revêt tout le Pays d'un joli gazon. Main- * tenant qu'il n'a plus béfoîn du genêt épineux, les Infu- n laifeS le déracinent de le brûlent: le bois eft très-rare » fur rifle; je ne l'ai jamais tant vu épargner qu'ici & au » Cap. m Cap. Ils apprêtent beaucoup de différens plats, fans ' ■"" 1 f r- •» 1 "a i r • Ann. 17 » avoir plus de feu quon nen a en Angleterre pour taire Mai. n bouillir une théyere. » a notre retour plufieurs couvées de perdrix ,dc la » petite efpèce, aux jambes rouges, commune fur la côte » d* A frique frappèrent nos regards : nous remarquâmes aufîi » plufieurs faifa n s a anneaux, que le Gouverneur a naturalifé » dans rifle, ainii que les poules de Guinée Se les lapins. Il » y a â préfent une amende de cinq li v. fterlings contre celui » qui tue un faifan, Se cet oifeau fe multiplie tellement » que cette peine fera bientôt inutile. On pourroit y fe-» mer des trèfles, qui,fans doute, ptocurcroient au bétail » une nourriture'plus fubftanriellc que l'herbe Ample, Se on »> ne peut pas trop recommander la culture des légumes, » tels que les haricots de Chine, {dolichos finenfis) Se le » pkafeolus mungo, dont on fait le fagou ( a ) dans la » Géorgie de l'Amérique Septentrionale: avec un petit » nombre de tentatives &e de la Confiance, on parviendroit » aifément à détruire les rats Se les chenilles, qui dévo-» rent la plupart des plantes utiles, Se qui femblent être le n principal obftacle aux progrès de l'Agriculture. On *> devroit auffi y tranfplanter des ânes du Sénégal, où » M. Adanfondit qu'il y en a de très-beaux. Les traniporrs (a) du Bowcn, Si c'eft celui qu'on confouime dans la Marine du Roi. Tome IK Y ■■111 1 » feraient alors infiniment plus faciles; & des Cantons où • '775' » le bétail ne peut pas vivre . conviendroient fort bien à Mai. r r » » ces animaux, qui ne font point délicats fur le choix des » alimens. i^, » Le lendemain 15, nous allâmes â la Maifon » de Campagne de M. Mafon, fituée à quatre ou cinq » milles de la Ville. Nous fîmes un détour afin de paffcr » fur une Montagne élevée, voifine du Pic de Diane, où » nous cueillîmes des plantes curieufes, malgré la pluie qui » étoit très-forte. Nous vîmes, dans cette excurfion, une *> petite efpèce de toutterellc blanche, qu'on dit avoir été » originairement trouvée dans le Pays, ainfi que la perdrix » rouge; des becs croifés des rifieres, ( loxîa\ory%ivora.) * Je m'écartai d'environ un quart de mille du chemin pour » examiner une petite Ferme, où on a relégué deux Brames, » aceufés de s'oppofer, dans l'Inde , aux intérêts de notre » Compagnie. On ne fait pas fi leur crime étoit réel ou *> fuppofé; mais je ne puis m'empecher de remarquer la » maniere différente dont les Anglois & les Hollandois » traitent leurs Captifs. Le Roi de Maduré eft enfermé dans » un cachot fur l'ifle Robben ; au lieu que ces Brames ont » rifle entière de Sainte-Hélène pour prifon ; ils jouiffent v> d'une maifon , d'un varie jardin, & ils ont plufieurs efclaves » pour les fervir. « Le soir, nous retournâmes à la Ville; M. Graham (a) (a) te II étOlt PaíTager for Je Dutton , & il revenoit de Bengale , où Ü » avoir exercé un Emploi au Service de la Compagnie.» » donna un bal aux Habitans : en entrant dans la falle, je » fus agréablement furpris de la beauté & de 1 élégance » des femmes : je me crus tranfporté au milieu de la plus » brillante Capitale de l'Europe; leurs traits étoient régu- » liers, leurs formes gracieufes &: leur teint très-blanc : elles *> avoient des manieres aifés, une bonne éducation, de la » gaieté, del'efprit &i de l'imagination ; ce qui animoit leur » converfation &: en banniifoit route contrainte. Le lende- » main , ellos aífifterent toutes à un fécond bal i & , malgré n un fi court intervalle, elles ne parurent point du rout *> fatiguées. Il y avoit tant de Dames, qu'elles ne pou voient » pas trouver de cavaliers, quoique plufieurs hommes de •> nos deux vaiífeaux y fuifenr. On nous dit à cette occa- » fion que le nombre des filles qui naît à Sainte-Hélène, » furpaife de beaucoup celui des mâles, comme cela fe 3> remarque aii Cap de Bonne Efpérance. Il feroit impor- » tant de déterminer fi cela arrive toujours dans les pays » chauds ; car les Philofophes en tireroient alors des con- » féquenecs relatives à la vie domciliquc des différentes » Nations; ces proportions, ne font pas encore bien fixées: » même en quelques parties de l'Lurope , & par-tout où » on les obfervc avec quelque précifion, elles offrent des » réfultats curieux. En Angleterre & en France , le nombre » des enfans mâles furpaife celui des filles; mais en Suède » c cit. le contraire. » Il n'y a pas â Sainte-Hélène plus de vingt mille Ha- » bitans, y compris cinq cens Soldats & fix cens Efclaves; » La plus grande étendue de flfic eli: à-peu-près de huit » milles, & fa circonférence 4'cnviron vingt. Les vaifieaux y * » de l'Inde, qui y prennent des rafraîchiiïcmens, donnent U¿ 73 cn retour des ouvrages de toute efpèce & la Compagnie •i ordonne annuellement à un ou deux vaiilcaux, d'y porter » cn allant dans l'Inde, les marchandifes d'Europe ¿V les pro-■ vi/jons dont les Habicans ont befoin. La plupart des « Efclaves s'occupent à prendre du poiffon qui y eft très-« abondant. La vie des Infulaires femble aflèz beureufe: » exempts de cette inquiétude qui tourmente leurs Com-» patriotes cn Anglercrrc, ils pallenc leurs jours dans le » contentement & le repos. » Quand on conrempîe Sainte-Hélène maintenant, & qu'on penfe à ce quelle a dû être jadis, on n'eii pas dif-poié à acculer les Habitans de manquer d'induftrie; mais ils en auroient peut-être davantage, ii les terres qu'on laifle en pâturages étoient employées à la culture du bled, des végétaux, des racines, &c. fans doute cette amélioration n'aura point lieu, tant quetla plus grande patrie des champs fera entre les mains de la Compagnie & de fes Employés. Si cette Ifle n'a pas des Colons induftrieux, elle ne fera jamais^ florillante, & jamais elle ne pourra fournir aux Navigateurs les rafraîchiflèmens néceiïâires. Depuis trois ans, on y aconftruit une nouvelle Eglifc: on travaille â de nouveaux bâtimens ; on a fait un lieu de débarquement, commode pout les bateaux, ainii qu'on fa déjà dit, & d'autres améliorations qui ajoutent â la force & â la beauté de la place. Durant notre relâche, nous achevâmes quelques réparations donc le vaiffeau avoit befoin, & que nous no pûmes pas terminer au Cap ; Se nous remplîmes nos futailles vicies: on fervir à l'équipage du bœuf frais, qui me coûta dix i'oh de France la livre. Le beeuf frais y cil très-bon , Se c'en la feule proviíion de mer, qui mérite qu'on cn parle. D'après une fuite dobfervations faires à la Ville du Cap; par MM. Mafon Se Dixon, Se au Fort James à Sainte-Hélène , par M. Maskelinc, l'Aftronome royal, la différence de longitude entre ces deux places, eft 24^ 12/ 15", 8c feulement deux milles de plus que ne findiquoit la montre de M. Kcndall. Les obfcrvations de Lune , faites par M. Wales, avant notre arrivée dans l'ifle , Se celles qu'on fit après notre départ, Se rapportées à cette Ifle par la Montre marine, donnèrent $d 51' pour la longitude du Fort James, c'eft-à-dire feulement cinq milles plus à l'Oueft, que ne le place M. Maskelinc. La Longitude de la Ville du Cap, fut indiquée de'la même maniere à cinq milles près de la véritable. Je cite ceci pour montrer jufquoù on peut approcher en mer de la véritable longitude, par la méthode lunaire, à l'aide d'une bonne Montre. 174 CHAPITRE X. P affa ge de Sainte-Hélène aux IJIes de l'Oue/f** Defeription de Vljle de l'Ajcenfion & de Fernando -Noronka, * Nv x Le. ii, au foir, je pris congé du Gouverneur, & je me i i M*u rendis à bord. A mon départ de la côte, je fus ialue de treize coups de canon, ik. lorfque je mis fous voile, de conferve avec le Dutton, on me iàlua encore de treize coups : je rendis les deux faluts,. Après avoir quitté Sainte-Hélène, le Dutton eut ordre de gouverner N. O. \ O. ou N. O. du Compas, afin de ne pas atterrir à l'Afcenfîon, où l'on difôit qu'il fe faifoit un commerce interlope entre les Officiers des vaifieaux de la Compagnie des Indes, & quelques bâtirnens de l'Amérique feptcntrionale, qui, les années dernières, fréquentoient cetre lile, fous prétexte de pêcher des baleines ou de prendre des tortues, mais réellement pour y attendre l'arrivée des vaifieaux de la Compagnie. Je marchai de conferve avec le Dutton jufqu'au 24: je le chargeai d'un paquet pour l'Amirauté, & nous nous fépatâmes : ce Vaifleau continua fa route au N. O., 6¿ je mis le Cap fur l'Afccnfion. 3fr Le matin Dy 2.8 je découvris rifle \ &, le même foir, je mouillai dans Croff-Bay > au côté N. O., pat dix braifes fond d'un beau fable, &à un demi-mille de la côte. La colline de la Croix, ainfi appellée à eau fe d'une croix, ou d'un bâton de pavillon qu'on y a dreifé , nous reftoit au S. 3 8d E. du compas, &: les deux pointes de l'extrémité de la Baie, s'étendoient du N. E., au S. O. Nous y relâchâmes jufqu'au foir du 31 ; ¿V", quoique plulieurs détachemens allaitent toutes les nuits à la pêche des tortues, nous n'en prîmes que vingt-quatre: la faifon étoit un peu trop avancée; mais, comme elles pefoient entre quatre ou cinq cens livres chacune , nous ne nous crûmes pas fort malheureux. Nous aurions pu y prendre une grande quantité de poiifons, fur-tout de celui qu'on appelle vieilles iemmes, car je n'en ai jamais vu autant; il y avoit auffi des cavaliers, des anguilles, & différentes autres efpcccs, mais nous ne cherchâmes point à en fiûre provilîon , parce que nous ne voulions que des tortues ; il y a beaucoup de chèvres & d'oifeaux aquatiques , tels que des frégates, des oifeaux du tropique , des Boobies, ecc. «L'Ascension fut découverte en 1501, par Joao da » Nova Galégo, Navigateur Portugais, qui l'a nomma Ifle » N'affa fenhora Concéicao. Le même Amiral â fon>retour » cn Portugal, en 1502, découvrit celle de Saint-Hc-* lène (a). L'Afceniion fut reconnue, pour la feconde fois, (a) (c Ces dérails fe trouvent dans un Manu fer it Portugais, que M. Georges Perry, revenu depuis peu de Londres, a eu la bonté de 3) me communiquer. Ce Mannfcrit eft intitulé : Conquifla da India per » huas e outras armas> rcaes c Evangélicas. Il paroît que l'Auteur étoic * Jéiuice. » 1^6 Voy ag e ~............... « par Alphonfc d'Albuquerque, en allant aux indes, en ^ia1'77^* * M0?'* c^e reÇut a^ors ie nom quelle porte, mais elle » étoitdéjâ dans cet état de défolation, où on la voit main-» tenant (a). » Elle surpasse , par ion afpe£t affreux , l'ifle de Pâques » fie la Terre de Feu. Ce n'eft qu'un amas de roches briféess « entafîécs les uns fut les autres ; & la plupart, autant que » nous pûmes en juger du Vaifleau, fembloient avoir été » entiètement changées par le feu d'un volcan. A-peu-près » au cenrre de l'ifle, s'élève une large montagne blanche » fort haute, fur laquelle nous apperçûmesde la verdure, » à l'aide de nos lunettes. t^. » Le lendemain de notre arrivée, nous examinâmes » le fol & les terres de l'ifle : la greve eft un petit fable de » coquillages, prefque par-tout d'un blanc de neige très-y> profond, fec &/infupportablc aux yeux, quand le Soleil » brille. Nous gravîmes fur des tas de pierre noire caver-» neufê, jqui reffemble parfaitement aux laves les plus com-» munes du Véfuvc & de l'iflandc, & dontïlcs morceaux » paroiffoient avoir été accumulés par fart ; les courans de » lave fe réfroidifiant ton t-à-coup ont pu aifément pro-99 duire cet arrangement. Après avoir monté environ dix ou » douze verges de hauteur perpendiculaire, nous nous trou-» vâmes fur une grande plaine unie, de fix à huit milles (a) « Voyti le Voyage de Giovanni da Empoli , qui ¿toit à borqí a» d'un des VauTeaux s dans le Recueil de Ramufio i Vol. I} Edition de a» de tour ss • de tour, dans les différens coins de laquelle nous obfer- ■ .......üss * vâmes une large colline, d'une forme ex ade ment conique, AnN¿¿775' v &c d'une couleur rougcâtre; cette colline fe trouve détachée de toutes les autres : une partie de la plaine, entre » ces collines à cônes, étoit couverte d'un grand nombre » de petits mondrains, de la même lave brute & hériiTéc » de pointes, que celle qui cil près de la mer ; &:, lorfque » deux pièces fe choquoient, elles produifoîent un fon » pareil â celui du verre. Le fol entre les tas de lave étoit » revêtu d'un terreau noirâtre , fur lequel le pied étoit très-» ferme; mais, où il n'y avoit aucun de ces amas, la cam-» pagne offroit une terre rouge, ii déliée & compoféc de «> particules sèches ii petites, que le vent y formoit des » nuages de poufliere. Les collines à concs étoient d'une » efpèce de lave très-différente; celle-ci étoit rouge, molle » ÔC très - friable. L'une de ces collines eft directement » au front de la Baie; fes côrés four fort efearpés, mais » un fender de près de crois quarts de mille de long, con-» duit au fommet par des détours. L'examen de ce pays » remarquable, nous fit croire que la plaine fur laquelle nous » étions, fut jadis le cratere ou le fiège d'un volcan; que » les collines à concs ont été fotmées peu-à peu , par l'ac-» cumularion des cendres & des pierres ponces, que les » courans de lave que nous voyons divifées mainrenant, 9> en plufieurs maflès brifées, ont peut-être été enterrés peu-» à-peu fous la cendre , &: que les eaux venant des mon-» tagnes intérieures, dans la faifon de la pluie, ont appiani » toute la route fur laquelle elles pafloient, & rempli par » degré la cavité du cratere. Une quantité infinie de • frégates & de boobies aflis fur leurs ceufs, remplidòient le Tome Z s » havre: ces oifcaiix fe laiiferent approcher: les frégates ^NN¿¿77^* » ont en général une peau très-pendante, d'un rouge btil- » lant, qu'elles peuvent étendre jufqu'à la largeur de la » main d'un homme, ¿V: qui reilèmblc à la poche d'un •» pélican. Tous ces rochers ne nous offrirent pas plus de » dix plantes féches, feulement de deux fortes ,une efpèce » d'efpurge, &: un liferon ( Euphorbia origanoidts, 0 con* » yolvulus per caprài.) jjo, » Le 50, au matin , nous débarquâmes une feconde fois; » & traverfant la plaine , nous parvînmes à un courant de » lave prodigieux, enrrecoupé de plufieurs canaux Je fix » à huit verges de profondeur ,qwi paroifFoieut évidemment *» avoir été formés par de vaftes torrens, mais qui étoient » alors parfaitement fecs, parxe que le Soleil parcourait m l'hémifphere feptentrional : ces fi'lons renfermoient une » petite quantité de fol, d'une terre noire volcanique, mêlée » de quelques particules blanchâtres graveleufes au toucher. » Nous y remarquâmes de petites touffes de pourpier, & » une efpèce d'herbe (panicum fanguïncum ), qui croiifort » dans ce fol fec. » Durant ces petites excurfions fur l'ifle, le Soleil » brûloit & cotivroit de boutons notre vifage , & » échaurToit tellement la terre, que nous eûmes mal aux * pieds. » LIsle de l'Ascension a environ dix milles de longueur, dans la direction du N. O. &: du S. E., & environ cinq ou Gx de large. Elle préfente une furface compofée de collines Se de vallées dénies, fur la plupart dcfqucls on ne voit pas SS un arbrilfcau, ou une plante dans l'efpace de pluiìcurs milles, & où nous ne trouvâmes rien que des pierres 0¿ du falplc , ou plutôt des feories Se des cendres; figne indubitable que Tille a été jadis bouleverfée par un volcan qui a vomi des amas prodigieux de pierres, Se même des collines entières. Entre ces tas de pierres, j'ai remarqué une furface unie & plate, compoféede cendres Se de fable , fur laquelle le marcher eft très-bon -, mais il n'eft pas plus dangereux de marcher fur des morceaux de bouteilles calices que fur les pierres ; ii le pied manque, vous êtes sûr de vous rendre boiteux, ce qui eft attive à quelques perfonnes de notte équipage. Une montagne élevée au S.E. extrémité de lìfle ,fcmble encore dans fon état primitif; je crois qu'elle a échappé au bouleverfement général. « Ccft du inoins ce que nous jugeâmes d'après les a» obfervations que nous y fîmes. »» Son fol eft une efpèce de marne blanche, qui conferve encore fa propriété végétative, Se qui produit une forte de pourpier, une épurge Se un ou deux gramens. ( Lonchitiss Afcenfionis & ariflida AfcenfioniSy) « ainfi nommée par Linnée, parce qu'elle » eft particulière à fille. » Les chèvres fe nourriffent de ces herbages, Se c'eft â cette pattie de l'ifle qu'elles fe tiennent ainfi que les crabes de terre, qu'on dit être fort bons, On m'a assurk que, dans ce canton de rifle, il y a de bonnes terres, dont on peut tirer des productions utiles, Si que quelques Habitans y ont déjà femé des turneps Se d'autres végétaux utiles. J'ai appris auffi qu'il y a une belle fourec dans une vallée, qui fépare les deux collines au fommet de la montagne mentionnée ci-deffus, outre unç- Z >, grande quantité d'eau douce qui remplit les trous des rochers; la perfonne qui m'a dit ceci, croyoit que les pluies y raflem-bloicnt l'eau ; mais il y en a trop peu pour en fournir les Navigateurs ; elle peut feulement être utile à ceux qui voyagent dans l'intérieur du pays , ou qui ont le malheur de faire naufrage fur l'ifle, ce qui étoit arrivé depuis peu, car nous avons vu des débris d'un vaifleau fur le côté N. E.: autant que nous avons pu en juger, il paroît que c'étoit un bâtiment d'environ cent cinquante tonneaux. » Je suis persuadé qu'avec un peu de peine, on reñís droit bientôt l'Afcenfion propre à être habitée ; l'intro » duttion du genêt épineux ( Eukx Europaus. ) & de 7> quelques autres plantes, qui croiifent très - bien dans » un loi brillé, & qui ne font pas mangés par les rats » ou les chèvres, produiroient bientôt le même effet » qua Sainte-Hélène; l'humidité que les hautes montagnes m attirent de Tathmofphète dans le centre de l'ifle, ne se va-jo poreroit plus par l'action du Soleil; mais elle formeroit » des ruiilèaux, &c fourniroit peu-à-peu de l'eau à toute » l'ifle. Un gazon couvriroit par-tout la futface du fol, & » l'aectoîtroit chaque année , jufqu'à ce qu'on y plantât des » végétaux plus utiles. » Tandis que nous étions dans la rade un floupe d'environ foixante dix tonneaux mouilla près de nous : il appar-tenoit à la Nouvelle-York , d'où il étoit parti au mois de Février, & ayant conduit à la côte de Guinée une cargai-ion de marchandifes, il venoit prendre ici des tortues pour les porter aux Barbades. Celi: du moins l'Hiftoire que tjsb me fit le Maître, qui fe nommoit GrêvesiPeut-être diíoit- ^ml¿JT^ il une partie de la vérité ; mais je crois qu'il reiâchoit à Hile de f Afcenfîon , principalement afin d'pttendre la rencontre de quelques vaifleaux de l'Inde. Il étoit dans l'Ilio depuis environ une femaine , & il avoit déjà pris vingt tortues. Un (loupe des Bermudes appareilla peu de jours avant notre arrivée, avec 155 tortues. Comme l'Equipage ne pouvoit pas en emporter un plus grand nombre; après en avoir tourné beaucoup d'autres fur les différentes grèves fablonncufcs , ils les avoient ouvertes pour en arracher les œufs, 5¿ ils avoient laiffé les carcaffes pourrir ; action inhumaine & nuifïblc aux Navigateurs. Une partie de ce que j'ai dit de l'Afceniion, m'a été communiqué par le Capitaine Grèves, qui paroiifoit être un homme d'ef-prit, & qui avoit ttaverfé toute Tlfle. Il fit voile le même jour que nous. On m'a appris que les tortues fe trouvent fur cette Ifle dc-,puis le mois de Janvier, jufqu a celui de Juin. Voici comment on la prend. On place différentes perfonnes fur les grèves fablonneufes, pour les guetter lorfqu'ellcs viennent fur la côte dépofer leurs œufs, ce qui leur arrive toujours pendant la nuit ; alors on les tourne fur leur dos, & on va les chercher le lendemain. Cn nous recommanda d'aller plufieurs à-la-fois 30; à chaque greve , de nous tenir tranquilles, jufqu a ce que la tortue fut à terre, de nous lever enfuite &¿ de la tourner tout d'un coup.'Cette méthode eft peut-être la ÏHSSfi! meilleure, quand les tortues font en grand nombre, mais Sii. ' °iuand i* Y ca a PC11 » tr°is ou quatre hommes fuffifent pour la greve la plus étendue, & s'ils font la patrouille la nuit près de la ligne ou bat la houlle, ils verront toutes celles qui arrivent fur la côte, & ils produiront moins de bruit que s'ils étoient plus de monde j c'eft de cette maniere quo nous avons pris la plupart de celles que nous embarquâmes, & c'eft celle que fuivent les Américains. Il eft très-iûr que toutes les tortues qu'on trouve aux environs de cette lile, y viennent uniquement afin de dépofer leurs œufs; car nous n'avons trouvé que des femelles, de de toutes celles que nous avons prifes, aucune n'avoit l'çftomac un peu rempli ; (igne allure, fuivant moi, que depuis long-tcms elles navoient point pris de nourriture\ voilà peut-être pourquoi leur chair ne fut pas auffi bonne que celle de quelques-unes que j'ai mangées fur la côte de la Nouvelle-Galles méridionale. La Montre indiquoit 8d 45' de différence de longitude entte Sainte-Hélène 6e l'Afceniion ; ce qui, joint à 511 45', longitude du fort James à Sainte-Hélène, donna 14d 34', pour la longitude de la rade de l'Afceniion , ou 144 30' pour le milieu de l'ifle qui gît par 8d de latitude S. les obfcrvations de Lune faites par M. Wales, & réduites au même point de l'ifle, par la montre, donnèrent 14* z8' 3 o" de longitude Oueft. 31» Le 51 de Mai, nous quittâmes TAfcenfion , & je gouver- nai au Nord avec un bon vent du S.'E. l- E.j j'avois grande envie de relâcher à l'ifle Saint-Matthieu, pour déterminer ia poiïtion, mais les vents s'y oppofoient j je mis le Cap vers l'ifle de Fernando de Noronho, fur la côte du Bréiil5 afin de déterminer fà longitude qui ne l'a pas encore été. ~ ■■■ J'aurois peut-être rendu un plus grand fervice à la Navi- ^¿J]775" gation, ii j'étois allé rechercher l'ifle de Saint-Paul, & ces bancs qu'on dit être près de lequateur, de à-peu-près par le vingtième paralclle Oueft ; car on n eft pas allure do leur exiftence, ou du moins on ne connoît pas bien leur poíition ; mais je ne voulois point prolonger le paifage, en cherchant ce que je n'étois pas sûr de rencontrer, d'un autre côté cependant, pour arriver en Angleterre une fc- maine ou quinze jours plutôt, je ne voulois point négliger des objets qui pouvoient tendre au progrès de la Navigation ou de la Géographie : il eft rare que des occafions pareilles fe préfentent de quand on les trouve, on les néglige trop fouvent. Durant la traverfée de f Afcenfion à Fernando de No-ronho, nous eûmes des vens très-frais, qui iôufflercnt entre le S. E. de l'E. S. E., accompagnés d'un bon tems clair, & comme la Lune brilloit, nous ne pallions pas vingt-quatre heures fans faire des obfcrvations de cette planète, pour déterminer notre longitude. Dans la route, la déclinaifon de l'aimant diminua peu-à-peu du t id Oueft ( point de déclinaifon à l'ifle de l'Aicenfion,) à i'1 O. que marqua la bouifole, en travers de Fernando de Noronho ; ce fut le réfultat-moyen de deux compas, dont l'un donna id 37' de l'autre 2 3' Oueft. Le 9 de Juin, à midi, nous découvrîmes l'ifle de Fernando 9 Juin, de Noronho qui nous reftoit au S. O. J O. \ O. à üx ou fept lieues, ainfi que nous le reconnûmes enfuite par le lok: ellefe montroic en collines détachées de à pic, don| ——........- la plus grande reiTcmbloic à la tour ou au clocher d'une Ann. 1775. Egliíe. fia approchant de la partie S. E. de l'ifle, nous ap-perçûmes plufieurs rochers couverts, lepares les uns des autres j ils giflent à près d'une lieue de la côte , & la mer, en fe biïfant fur eux, forme une grolle houle. Après avoir porté près de ces rochers , nous arborâmes notre pavillon, & j'arrivai enfuitc autour de l'extrémité feptentrionale de l'ifle ou plutôt autour d'un grouppe de petits Iflots ; car nous remarquâmes que des chemins erroits diviioient la terre. Il y a une bonne fortereife fur l'un des Iflots près de la grande Ifle, qui contient plufieurs autres Forts. Ces différens Forts femblent jouir de tous les avantages pofllbles, & ils font placés de maniere qu'ils commandent à tous les mouillages òc à toutes les Places de débarquement autour de l'ifle. Je continuai à marcher autour de la pointe Septentrionale, jufqu'à ce que nous vîmes les grèves de fable ( devant lei-quellcs il y a une rade pour les vaifieaux ) & les Forts & les collines à pic qui font à l'Oueft de cette pointe. Comme on tira un coup de canon de l'un des Forts, je pris un pavillon Portugais, & tous les autres Forts fuivirent cet exemple. L'objet pour lequel je cherchai cette Ifle étant rempli, je ne voulois point mouiller: après avoir tiré un coup de canon fous le vent, nous fîmes de la voile, & je mis le Cap au Nord avec un bon vent frais de l'Eft S. E. ; la colline à pic ou la tour de l'Eglife, nous reftoit au Sud iyA0. à environ quatre ou cinq milles : de ce point de vue, elle penche à l'Eft ; elle eft à -peu-près au milieu de l'ifle, qui n'a nulle part plus de deux lieues d'étendue, Se qui offre une furface montueufe Se inégale, principalement couverte de bois Si d'herbages. Ulloa du Capitaine Cook. i 8 <; Ulloa dit: « Cette Ifle a deux Havres capables de rece- *> voir les vairTeaux du plus grand Port; l'un au côté du » Nord, Se l'autre fur le Nord-Oucft : le premier eft à rous » égards le meilleur ,par l'abri qu'il preferite, par retendue r» Se la bonté du fond ; mais tous les deux font expofés au » Nord Se à l'Oueft, quoique ces vents, & en particulier » ceux du Nord, foient périodiques, Se de peu de durée. » Il ajoure , qu'on mouille dans le Havre Septcntrionnal, (auquel je donnerais Amplement le nom de Rade,) pat treize braifes d'eau, à un tiers de lieue de la côte , fond Je beau fable ; la colline à pic dont on a parlé plus haut reliant au S. O. 3d vers le Sud [a). Cette Rade femblc être bien à l'abri des vents du Sud Se de l'Eft. L'un de nos Matelots avoit été à bord d'un vaif-feau Hollandois de l'Inde, qui relâcha à cette Ifle cn 177°, à fon retour en Europe : les gens de l'Equipage furent très-maladcs, faute de rafraîchiifemens & d eau : ils achetèrent *des buffles & quelques volailles i Se ils firent de l'eau derrière l'une des grèves, dans un petit étang,qui avoit à peine affez de profondeur pour qu'on pût y plonger un fecau. En rapportant à la colline à pic, la latitude obfcrvée à midi, elle eft par *d 53' Sud, Se fa longitude mefurée fuivant la montre, vérifiée à Sainte-Hélène, eft de 3 id 34' Oueft, Se fuivant des Obfervations de Soleil & de Lune, faites avant Se après notre arrivée par le travers de cette Ifle , rapportées à l'ifle, Se pat la Montre, de 5id 44' 30" Oueft. Ce fut le réfultat (a) Voyei le Livre de Don Antonio cTUlloa, Vol. Il, chap. 3, p&g. fc?, &.C. ; oh y trouve une Defcripùon fort «JC'Willçe de certe Ifle. Tome IT. a a ï 86 Voyage moyen de mes Obfervationsile réfultatde celles de M.Wales, Sikf^ & ^urcnt Pms nombreufes, donna $%* 13'. Le milieu de ces deux quantités approchera allez de celle de la Montre, &: probablement du point vérirable. En connoifTant la longitude de rifle , nous pouvons déterminer celle de la côte Eft adjacente du Bréfil, que les Cartes modernes placent à environ 60 à 70 lieues plus à fOucft. Nous aurions pu¿ en lTireté, nous fier à ces Cartes, fur-tout à celle des variations, pour 1744, & à celle qu'a tracé_M. Dalrymple de l'Océan Atlantique (a)» « Amerîc Vespuce rencontra cette Ifle dans fon qua-» trieme Voyage cn Amérique , dès l'année 1501 (b). On ne fait pas cependant d'où elle a reçu le nom qu'elle » porte. En 1733 , la Compagnie Françoife y forma un y> pecit étabîiifcment ; mais les Portugais réclamèrent cette » Ifle & en prirent poifeflion en 1739 (c): fuivant les » Cat tes des François, tout f intérieur de l'ifle coniifte en ( a ) ulloa dit que la Carte place cette Ifle à lienes de la Côte du Sréfil, & que les Pilotes Portugais , qui font fouvent ce Voyage, la fuppofent à 80 lieues i mais, en prenant le milieu entre ces deux quantités , on pourra fixer la diftance à 70 lieues. (b ) « Voyei le Recueil de Ramufio, Tome I, (c) ce On a publié un très-beau Plan de Tlfle, dans la Carte de » M. Buache, intitulée : Carte de la partie de l'Océan , vers l'Equateur ¿ » entre les Cates d'Afrique & d'Amérique, 173t. Cette Carte a été faite ■n pour prouver que certains bas-fonds, ( on fait à préfent qu'ils rrV » xiitcnt pas, ) produifent les différens courans obfervés dans Cette » partie de la Mer j, les Philofophes ont conftruic là • dejûTus plufieurs fyftçN » mes, qui P** conféquent font mal fondes. ( u plaines étendues , entourées de plufieurs collines le long » des côtes de la Mer ( a ). » L'IstE nous a paru bien boifée dans toutes fes » parties i quelques-unes de fes Montagnes lembtent » volcaniques, quoiqu'elles foient couvertes d'une riche » verdure, qui ne laifle pas appercevoir la moindre trace p de végétation. » Le i i , à trois heures de l'après-midi, nous pafsâmcs l'Equateur par 32/ 14' de longitude Oueft. Nous avions des vents frais de l'E. S. E, j ils foufrloient par raffales, accompagnées d'ondées de pluie, qui tomba à cerrains intervalles, jufqu'à midi du lendemain: nous eûmes enfuite vingt-quatre heures de beau tems. Le i 3 , à midi, pat 3* 43' de latitude Nord, Se 3 td47' de longitude Oueft, le vent devint variable entre le ord-Eft Se le Sud, S¿ nous avions de légers fourHes de vents , Se de tems en tems des rafïales, accompagnées de groffes ondées de pluie, Se le plus fouvent d'un tems fombre Se nébuleux, qui continua jufqu'au foir du 15: par 5 e1 47' de latitude Nord,& 3 id de longitude Oueft, nous eûmes trois jours de calmes , Se pendant ce tems, nous n'avançâmes pas de plus de dix ou douze lieues au Nord. Nous avions tour-à-tour, du beau tems Se do la pluie : (a) y> L'on peut confulter le Voyage à l'Amérique Méridionale » d'uiloa i on y trouvera une Defeription de rétabiiifc aient de* » Portugais. ». - ' 1 ' '"5 quelquefois de gros & épais nuages fe fondoient en pluie Ann. i775. très-abondante. Juin. i 8. a sept heures du soir, du t 8 ,1e calme fut fuivi d'une lj, brife de l'Eft. Le lendemain, après s'être accru, elle tourna &c fe fixa m Nord Eft, & nous forçâmes de voiles au Nord-Oueft. Nous crûmes avoir atteint le vent alifé Nord-Eft , parce qu'il étoit accompagné d'un beau Ciel, quoiqu'il tombât, de tems cn tems, un peu de pluie. En avançant au Nord, le vent s'accrut & fouffla grand frais. a ! 3 Le i i, je fis adapter l'alambic à la plus grande chaudière, qui tenoit environ 64. gallons : on alluma le feu à quatre heures du matin , & à fix, l'alambic commença à diftiller: la diftib lation dura jufqu a fix heures du foir ; &, dans cet efpace de tems, nous obtînmes 52. gallons d'eau douce , après avoir confomme un boiffeau & demi de charbon, environ les ttois quarts d'un boiflèau de plus qu'il n'en falloit pour cuire le dîner de l'Equipage-, mais je ne faifois pas attention à cette confommation. Les alimens s'apprètoient dans la petite ; chaudière. Le Mercure, dans le thermomètre, fe tenoit à midi, à 84/ ', & en mer il eft rare de le voir au-deflûs. S'il avoit été plus bas, j'aurois lans doute obtenu une plus grande quantité d'eau ; car plus l'air eft froid, plus il eft aifé de refroidir l'alambic, qui alors condenie plus vite la vapeur: en tout c'eft une 'invention utile, mais je ne coniciilerois £as de s'y fier, quoiqu'avec des chaudières & beaucoup de charbon , on puifïè fe procurer aiîcz dcau pour la fubfiilance d'un Equipage, tous les efforts poiîibles n'en donneront pas aiïcz pour maintenir la fante des Matelots, fur-tout dans les climats chauds: je fuis convaincu que rien ne contribue plus à la fanté des Marins, qu'une grande quantité d'eau. Le vent reftoit invariablement fixé au N. E. & à l'E.N. E., & il fouffìoit par raffalcs, accompagnées d'ondées de pluie, ÒC le Ciel étoit communément nébuleux. Le 15, par i6A 11/ de latitude Nord, Ôû 37a io' de longitude Oueft, voyant un vaifleau au-dcfîus du vent, gouverner près de nous, nous diminuâmes de voiles pour le héler ; mais reconnoiflànt, à fon Pavillon, qu'il étoit Hollandois, nous refîmes de la voile, & nous le lailsâmes pouriuivre fa route : il alloit probablement à quelques-unes des Colonies des Provinces-Unies dans les Ifles d'Amérique. Par io'1 de latitude Nord, & 35a 45' de longitude Oueft, le vent tourna à l'E. ~ N. E. 6¿ à l'E. ; mais le Ciel relia le même, c'eft-à-dire, qu'il fut clair & nébuleux par intervalles , avec de petites raffalcs & de la pluie. Notre route fut entre le N. O. ~ N. & le N. N. O. jufqu'à midi du. 18. Je marchai enfuiteN. N.O. étant par 2 ida i'de latitude N., &c 4o'1 6' de longitude Oueft. Le vent fe mit après à foufflec avec un peu plus de force, & fut accompagné d un beau tems clair. A deux heures du matin du 30, par 2.411 10' do latitude Nord, & 40a 47' de longitude Oueft , un bâtiment «pi cingloit à l'Oue/t, pafla près de nous. Nous jugeâmes ï^^'1™™ quii écoït Anglois; car il nous répondit dans notre Jlangue quand nous le hélâmes: mais nous ne pûmes pas entendre ce qu'il dit, & dans le moment, nous le perdîmes de vue. Par fcjrl 30' de latitude, &r 41a 30' de longitude; le vent mollit, & tourna plus au S. E. Nous commençâmes à voir quelques-unes de ces plantes de mer, qu'on appelle communément goèfmon du Golfe , parce qu'on fuppofe qu'il vient du Golfe de la Floride ; cela peut être , mais il n'eft pas néceilàire d'aller fi loin pour expliquer fa formation, car il croît certainement en pleine mer. Nous continuâmes à en voir , mais toujours en petits morceaux , jufqu a 3 6A de latitude , & 3 9e1 de longitude Oueft, & paifé ce point, nous n'en apperçûmes plus. i juillet. Le 5 de Juillet par 3 id 31' 30" de latitude N., & 40" 29' de longitude Oueft, le vent tourna à l'Eft, &: s'af-foiblit. Le lendemain, il y eut calme: les deux jouts fui-vans , nous eûmes de petits foufBes de vents variables & des calmes tour-à-tour. « Les latitudes où régnent ces calmes, font appelées « Latitudes des chevaux par les Marins qui traverfent fou-» vent l'Océan d'Europe en Amérique, parce qu'ils font n funeftes aux chevaux & aux autres animaux qu'on tranf-» porte au nouveau mondd » 7. Enfin le 7, après s être fixé au S. S. O., le vent devint très-frais \ j'en profitai pour gouverner d'abord au N. E., ggg & enfuite à l'E. N. E. dans la vue de découvrir quelques- ^¿J¿^* unes des Acores ou des Ifles de l'Oueft. Le 11, par 3 6A 45' de latitude N., & 36a 45' de longitude Oueft, nous apperçûmes une voile qui portoit le Cap à rOueft, & le lendemain nous en vîmes trois autres. ----- m ■--^ggm---—■-. CHAPITRE XL [Arrivée de la Réfolution a Tljle de Fayal, Defeription des Açores, Retour de la Réjo* lution en Angleterre. Ann. 1775. ^E 15 » * c*ncl neures du foir, nous découvrîmes Flfle de Juillet. Fayal, une des Açores, & bientôt après celle du Pic , au-deiTous de laquelle nous pailàmes la nuit à faire de petits 1^4, bords. Le lendemain , à la pointe du jour, je gouvernai fur la Baie Fayal ou de Horta, où à huit heures nous mouillâmes par vingt bralTes, fond de fable propre , & à un peu plus d'un demi-mille de la côte. On plaça les Amarres N. E. Se S. O. : le Maître du port, qui yint à bord avant qu'on jetât l'ancre, nous donna cet avis. Quand nous fumes amarrés, la poinre S. O. de la Baie, nous reftoit au S. 16d O. & la pointe N. E. au N. 33a E. i TEglife à l'extrémiré N. E. de la villç, au N. 3 8d O. ; la pointe Oueft de l'ifle Saint-George, au N. 4zd E. à la diftance de huit lieues, & l'ifle du Pic s ctendoit du N. 47e1 E. au S, 4 choc d'une décharge, & la plupart embarafïbient un » rempart beaucoup trop petit, pour qu'on pût les y tirer. » On nous informa d'ailleurs que la dépenfe de la poudre w en ces occafions , avoit été jugé inutile par le Miniftr©- » Econome ( a ) 3 qui gouvernoit le Portugal. » La Ville eft pavée de grandes pierres aííez propres; » parce qu'on y marche peu. Les maifons font conflruites =» exactement,comme celles de Madère, avec des balcons. » avancés, couvertes d'un toit au fommct, àc garnies de ¡o jalouiies. » Les collines derrière la Ville, nous parurent remplis » de belles maifons, de jardins, de bocages, àc de différens » batimens qui annonçoient une grande population , f¿ » donnoient l'idée de l'abondance. » Nous rencontrâmes chez M. Dent un Prêtre Por- * tugáis, qui parloit mieux latin que tous les Moines des; » Couvcns, & qui paroiffoit ttès-éclairé & d'un grand fens :. y> il n'avoit aucun des préjugés, qu'on reproche à fes Com-» pacriotes j il nous communiqua un Journal de Littérature ¿ & de Politique, cn Efpagnol, qu'on lit maintenant dans * tous les Domaines du Portugal ; car M. de Pombal a dé-=» fendu d'imprimer, en Portugal, aucune efpèce de gazette-39 ou de papier. Ce règlement eft fort bon pour tenir la ) M, de Pombal. » Nation dans une profonde ignorance, &: y maintenir un----; r> • Ann. 177 s. » Gouvernement tyrannique. j.ullcc » Le lendemain, nous allâmes voir les Officiers de la ij. » Frégate Françoife ; ils logeoient chez une veuve AngloiÎê, » qui fe nommoit madame Milton; lorfque cette bonne î> femme apprit que nous venions de faire le tour du monde, » elle vería un torrent de larmes ; nous lui rappellions la » mort cruelle d'un de fes fils, qui étoit fur le vaifleau du » Capitaine Furneaux , & qui fut au nombre des malherí- *> reux tués & mangés par les Zélandois. Son affliction étoit » fi profonde, fi pathétique & fi intércfîantc qu'elle nous » attendrit tous : nous penfâmes qu'il y a en Europe & dans » les mers du Sud , beaucoup deMcrcs qui déplorent ainfi *> la perte de leurs fils, & qui maudiffent la folle activité » des humains. Cette refpectable femme vouloit du moins » dans fi douleur affurer le bonheur 8¿ la tranquillité d'une » fille de quatorze ans qui lui rcfloir, &: elle ne trouvoit » pas d'autre moyen que de la faire religieufc. 55 Nous fîmes enfuite une promenade fur les collines: n les champs nous parurent bien cultivés & en bon état : n le bled que fement les Infulaires, eft fur-tout de l'efpècc » barbu j près des maifons, nous apperçûmes des champs » de concombres, de gourdes, de melons ordinaires, &¿ do » melons d'eau : les vergers fourniffent des citrons , des s* oranges, des prunes, des abricors, des figues, des poires » & des pommes : il y a peu de choux & les carottes dégé-» nerent & deviennent blanches, ce qui oblige les Habitans 39 de frire venir, chaque année,des graines nouvelles d£u-$ rope.Ils plantent par ordre du Gouvernement une grande 0b z p.......■............."■ » quantité de patates, & ils les vendent à bon marché; JufflètJ^" " Parce *lu ^s ne ^es aimcnt Pas* Les oignons & l'ail, légumes » dont les Portugais font un gtand cas, font abondans fur » cette lile ,ainfi que les frai fes ô£ le folanum lycoperficony » dont ils appellent le fruit tomatos. » Les chevaux font petits & paroiflent mauvais, mais » les ânes & les mules font plus nombreux, & peut-être » plus utiles dans cette Ifle remplie de collines. Les che-é mins font meilleurs qu'à Madère, & en général rout » annonce une plus grande induilrie : le bruit aiTourdiílant » que produifent leurs chariots, eft cependant défagréabte, » & il provient de leur lourde conftruction j les roues font » compofées de trois grolfiercs pièces de bois, garnies de » fer & attachées à un axe mal façonné qui tourne avec » les roues. » En général, íes Habitans font plus blancs que ceux » de Madère ; leurs traits ont quelque chofe de plus doux, Le *> vêtement des hommes Se des femmes eflaufli plus agréable: » quand celles-ci vont à la Ville , elles mettent un manteau 7> qui couvre leur tête, &: fe rattache à la ceinture ¿ elles d n'y laiflcnt qu'une ouvertute pour les yeux. » Par-tout, nous trouvions les Infulaires occupés^ » ils travailloient aux champs , ou dans leur maifon, ce qui » produit une autre différence frappante entre cette Ifle » ce Madère. » Nous rodâmes parmi des bocages 6V des arbriilcaux; 1» au fommct des collines, &nous y apperçûmes une grande s » quantité de myrtes, au milieu des ttembles, des bou- ANj^"aiet.7^ j* leaux ou des hêtres, qui étant appelle faya (fagus^) » en langue Portugaife, ont, à ce qu'on dit> donné à m l'ifle le nom de Fayal. » Du haut de ces collines on jouit d'un charmant » coup-d'ccil : nous voyions à nos pieds la Ville & la rade, »3 &: devant nous l'ifle du Pic, éloignée de deux ou trois » lieues. Nous entendions de toutes parts le chant des ca- » naries & d'autres oifeaux : leur mélodie nous enchantoit » d'autant plus qu'elle nous rappelloit des idées & des fen- » fations auxquelles nous étions accoutumés. Dans la mul- » titudc d'oifeaux, qui rempliifent le pays, nous remar- » quâmes un nombre prodigieux de cailles ordinaires, de *> bécalfes d'Amérique, ime petite efpèce de faucons, » appelés en Portugais, J fore s , & qui delà ont donné » le nom à ces Ifles. L'extrême chaleur du Soleil, nous » obligea de retourner à la Ville vers midi. *> L'aprÈs - dÎnée j'accompagnai M. Wales, M. Patton, » M. Hodçes & M* Gilbert dans une autre excurfion. -n Après avoir pafle devant le couvent des Capucins de » S. Antoine, fur la colline , defirant d'examiner un ruiiîeau » qui, à quelque diftance de-là, embclliflbit le payfage, nous » engageâmes deux petits garçons à nous fervir de con* » ducteurs. Nous traverfâmes enfuite des collines & des *> bocages pittorefques, où M. Hodges prit plufieurs deflins,' » & nous découvrîmes bientôt une belle plaine de champs R de bled & de pâtutagcs> au milieu de laquelle fe trouve «" » le village de Notre-Dame de la Luz, entoure de ^Jui&t' " tremblcs & ^e arresi à cet endroit, notre troupe fe » fépara; nous nous rendîmes M. Hodges, M. Patton & » moi, auprès du ruillèau : enfin nous l'atteignîmes & nous » fûmes un peu étonnes de voir le lit large & profond d'un » torrent prefque entièrement fec, excepté à un endroit » où le ruillèau , peu confïdérable, fembloit rouler fes eaux » parmi les rochers Se les pierres. Nous longeâmes le lit *> du ruilfeau, qui, à ce qu'on nous dit, eft plein jufqu'au » bord en hiver, tems ordinaire des pluies dans cette lile. » Les Habitans attendoient une pluie, &: c'eft pour cela » qu'ils avoient mis dans le lit à fec du torrent, de grandes » quantités de lin, afin de le tremper. Ce lin paroiiîbit long » &c de bonne qualité, Se on en fait des toiles groiTieres j *> la pluie furvint effectivement, dès que nous fûmes de s» retour à la Ville, Se on me dit qu'elle feroit infiniment » utile, qu'elle groiîîroit les raifins, qui fans cela n'excè-» dent pas la grollèur des grofeillcs. » Durant mon abfcnce, mon Pere avoit converfé » avec plufieurs Portugais, Se fur-tout avec le Prêtre dont » j'ai déjà parlé , Se il nous apprit les particularités fui-K vantes. » Les Açores furent découvertes pour la premiere" fois, » en 1439, par des vaifieaux Flamands : plufieurs familles n des Pays-Bas s'établirent à l'ifle de Fayal, Se une des p Paroiftes porte encore le nom de Flamingos -, c'eft pour » cela que quelques-uns des anciens Géographes les ont » appelle Ifles Flamandes. En 1447, les Portugais décou- p couvrirent l'ifle de Sainte-Marie, qui eft la plus orientale s 39 de ce grouppe, enfuite Saint-Michel & Tcrcere. Cabrai, A » Commandant de TAlmuros, s'établit à Tcrcere, cn 1449, n & fonda la ville d'Angra. On reconnut fucceflivement les » Ifles de Saint-George, de Graciofa, du Pic & de Fayal f » & on y rit des établiilemeus -, & enfin on découvrit, les » deux plus occidentales du gtouppe, & on les appela » F/ores & Corvo , à caufe de la grande quantité de t» fleurs qu'il y a fur fune, 8c de corneilles qu'on trouve *> fur l'autre. Le Gouverneur actuel, Don Almado, cil unir » verfellemcnt eftimé par fon caractère 8c par le bien qu'il » a fait à ces Ifles : on l'a continué fix ans dans fa place, quoi » qu'on ne la pofsede communément que trois années. On se attendoit, chaque jour, de Lifbonne fon fucccfléur,ainfi que » l'Evêque d'Angra. Le Dioccfc de cet Evêque s'étend fur » toutes les Acores, Se il a douze Chanoines dans fa Ca^ » thédralc. Il a pour revenu trente muy s de bled: le x. muid qui eft de vingt-quatre boiifeaux, vaut 4ÜV. fterlings » au plus bas prix, par conféquent il a au moins 1 zoo'liv, » fterlings pat année. Chaque Ifle eft commandée par un » Capitan Mor, qui eft une efpèce de député Gouverneur, » qui a finfpedion de la police, de la milice, & des revenus t> du Roi. II y a un Juge dans chaque Ifle-, mais on appelle » de les fentences, à un Tribunal plus relevé, qui cil 3 » Tercer e, & de celui-ci à la Cour Suprême de Lifbonne, 3i On dit que les Naturels de ces Ifles font très-chicaneurs^ » & qu'ils ont toujours des procès. x> L'Isle de Corvo eft la plus petite des Acores, àc » elle contient à peine fix cens Habitans, qui cultivent » fur-tout du bled, & qui nourriiTent des cochons; ili » exportent annuellement une petite quantité de lard. L'iflo » de Flores eft un peu plus grande, plus fertile & plus » peuplée j fes exportations montent à fix cens muy s de bled ; » outre le lard ; mais, comme on ne fait point de vin dans • ces deux Ifles, les Habitans font obligés d'en tirer de • Fayal pour leur confommation. Un vaifleau de guerre Efpa-» gnol, richement chargé, fe perdit fur la côte de Flores, il » y a plufieurs années ; mais on fauva l'équipage &c la cargai-*» fon. Ces Efpagnols introduifirent la maladie vénérienne fur m l'ifle, où on ne laconnoifloit pas, & leurs richeffes cau-» fant des tentations irréfiftibles à la plupart des femmes, » tous les Habitans furent bientôt infectés. Pour expier en » quelque forte leur crime, ils ont bâtiàgtandfraisune Eglife, » qui pafle pour le plus bel édifice de toutes les Açores. » La maladie vénérienne a fait tant de progrès, que comme » au Pérou & en Sibérie, il n'y a pas un feul individu qui en » foit exempt, » Fayal eft une des plus grandes Ifles du grouppe : elle » a neuf lieues de long de l'Eft à l'Oueft, 6c environ quatre » lieues de large. » On s'embarasse peu des Sciences à Fayal, ainfi qu'aux m Açores & en Portugal. M. de Fleurieu & M. Pingré, » qui faifoient une campagne pour efîayer des Gardes-p tems, ne purent obtenir la permiffion de débarquer leurs • inftrumens à Tercerc : on avoit peur qu'ils n'attiraflent » quelque malheur fur riije (a)t (q) «t M. Wales, notre Aftronome , ne s'expofa pas â un refus : il » On mit » On mit,il y a environ deux ans, un Impôt de deux asaSHSsÉÊ » rcys (à ) fur chaque canary de vin qui fe fait à Fayal 8C NjNuilJ *.7*" » à Pico, ce qui équivaut à un peu plus ¿l'un fchelin » fur la pipe, & produit environ 1000 livres fterlings pac » anj ce revenu ctoic delfine à t entretien de trois Pro- » fçflèurs qu'on vouloir établir à Fayal, après avoir fubi » des examens à Liibonne ; mais, dès qu'on eut recueilli l'ar- » gent, on l'employa à un ufage très-différent, 8¿ il fétt » maintenant à payer la garnifon, qui eft cenfée compofée » de cent hommes j mais il n'y en a pas plus de quarante » effectifs, fans difei pli ne & fans armes. Par une fuite de » cet abus, il n'y a point d'Ecoles publiques pour l'é- » ducation des" enfans, & l'on inftruit feulement ceux qui » ont le moyen de payer leurs Maîtres : à la vérité , il y a un » Profefléur qui a pailé l'examen ; mais, comme il ne reçoit » point d'honoraires, il gagne fa vie en enfeignant les Elc- » mens du Latin. » Il faut avouer que l'Impôt fur le Vin , n'eft pas le u feul de mal adminiftré: il y en a un àlltfe1 de deux pour » cent fur toutes les exportations, dont leptodn.it eft def-» tiné à l'entretien des fortifications; mais on huile les bâtit teries tomber en ruine , & on envoie l'argent à Tcrcere, » où il n'eft pas mieux employé. » établit fon quart de cercle , & il obferva dans un Jardin de » la Maifon du Confuí Anglois , fans que les Portugais en iuífent » rien. » ( a ) » Un rey eft environ deux deniers, & un canary eft quelque chofe *» de plus qu'un gallon. » Tome If? Ce —~ » Le dixième de toutes les productions des Acotes Mkfc ' * appartient au Roi, &c le tabac feul dont la Couronne fait »» le monopole, rapporte une fomme confidérablc. Quelques » petites que foient ces liles, la polTcifion ne peut pas ea » être indifférente au Portugal. si L'Isle de Pico ( ou du Pic ) tire fon nom du Pic ou d'une *> haute montagne, fouvent couverte de nuages, qui, par » leur direction & leur quantité, tiennent prefque lieu de basa romètre aux Infulaires. Cette Ine, la plus grande &C la plus » peuplée des Açores, contient 30000 Habitans. Il n y a » point de champs de bled ; mais elle eft couverte de vignes, » qui forment un coup-d'ceil enchanteur fur la pointe » des montagnes. Le bled £¿ les autres denrées de confom-» mation fe tirent de Fayal : la plupart des principales » familles de cette dernière Ine, ont des poìTcìììons confi-» dérablcs fur la partie occidentale du Pico. La faifon des » vendanges eft la faifon de la gaieté & de la joie : alors » le quart ou le tiers des Habitans de Fayal, fe rendent » avec leurs ménages à Pico. On croit que le „ajfin ouiie » mange alors, produiroit trois milles pipes de vii^ auoi- * qu'il n'y ait pas de peuple plus fobre & plus frugal que 33 les Portugais. Jadis on fiifoit à chaque vendange i;em Juillet. » dans les vignes qui appartiennent à Fayal. Celui de la » cote oppofee fe change en eau-de-vie ; on tire une pipe » d'eau-de-vie de trois ou chatre pipes de vin. Le meilleur » vin cil verd , mais agréable ; il a du corps, Ôc il s'améliore » quand on le conferve. Chaque pipe fe vend 4 ou 5 liv. » fterlings fur les lieux : on fait une petite quantité de vin » doux, que les Portugais appclent pajjada ; chaque pipe •» de celui-ci fe vend 7 ou 8 liv. fterlings. » Saint-George cil une petite Ifle étroite ttès-efearpée ; » & d'une hauteur confidérablc; elle eft habitée par cinq » mille pcrfbnncs, qui cultivent beaucoup de bled & très-» peu de vin. » Graciosa a une pente plus douce que Saint-George, » elle eft très-petite, elle produit principalement du bled , » de elle a trois mille Habitans; on y fait auffi de mauvais » vin; il cn faut cinq ou fix pipes pout une pipe d'eau-de-» vie. Graciofa & Saint-George ont des pâturages, & elles »> exportent du fromage & du beurre. » TercerE eft après Pico, la plus grande de toutes les » Açores : il y a beaucoup de bled , & elle produit un » peu de mauvais vin. Comme c'eft ici que réfident le » Gouverneur-général & la Cour Supérieure de Jufticc, * elle jouit de quelque importance pardcfliis les autres. On * compte qu'il y a vingt mille Habitans, & fes exportations * -coniiftent cn bled, qu'on envoie à Lifbonne. Ce z Ann = » Saint-Michel eft d'une étendue confidérabic, Juillet^' n très-fertile & très-peuplée; elle contient environ vingt-» cinq mille Habitans ; ils ne cultivent point de vin, mais » beaucoup de bled & de lin: avec le lin, on fabrique des » toiles, dont on charge annuellement trois Vaiileaux pour » le Bréiîl. La toile a environ deux pieds de large, & la vare » de ces toiles communes fe vend environ un fcheliii fix » pences. Le principal lieu de cette Ifle s'appelle Ponto de » G a da. m » Santa-Maria , fille la plus au Sud-Eft de toutes les » Açores, produit une grande quantité de bled. Il y a cinq » mille Habitans : on y travaille une forte de poterie de » terre dont on fournit les autres Ifles. On y a conilruit dernièrement deux petits Vaiffeaux d'un bois qui croît » fur leur propre Ifle. y, Si je me suis àrrÊTÉ quelque tems furies Açores, j'cf-» pereque le Lecteur ne m'en faura pas mauvais gré; car » les Européens y abordant tarement, elles font peu con-» nues, quoiqu'elles îe trouvent à peu de diftance de » nous. » Le Dimanche 17, nous accompagnâmes le Capitaine » Cook aux différens Couvens. La plupart des Autels des » Eglifes font de bois de cèdre, qui parfument agréable-» ment l'intérieur de l'Edifice. Le foir, nous vîmes une Iouîiug o » Procefflon. Lorfque la Sainte-Hoftie palle,on n'infulte pas » les Etrangers qui ne font point dacie d'adoration : le » commerce des Habitans des Açores, avec les Colons * de l'Amérique Septentrionale, femble avoir diminué » l'cfprit de perfécution dont on accufe quelquefois l'Lglife » de Rome. » Le lendemain,nous fîmes des promenades fur *» les collines au Nord de la Ville, & nous trouvâmes de *> charmans points de vues: tous les chemins font bordes de » grands arbres rouiïlis, &, des deux côtes, nous étions en-•> vironnés de champs de bled, de jardins & de vergers, v J'ai appris qu'au fommet d'une des collines , à environ * neuf milles de la Ville, il y a une profonde vallée circulaire. » Cette cavité a environ deux lieues de circonférence j la » pente de fes flancs eft uniforme par - tout & couverte *> d'herbes abondantes ; on y voit paître des moutons, qui » font prefque fiuvages, quoiqu'ils appartiennent à de^ yx Particuliers: il y a un Lac d'eau douce rempli de canards: 33 on dit que l'eau y a par-tout quatre ou cinq pieds de » profondeur. Cette excavation, appelîéc la Caldeira ou m la Chaudière, à caufe de fa figure, femble être le cra-33 tere d'un ancien Volcan, Se cela cil d'aurant plus pro-33 bable, qu'on fût qu'il y a eu d'autres Volcans aux Açores. 33 Cette Montagne remarquable, qui s'éleva cn i ¿38, tout »> près des Ifles de Saint-Michel, â la furficc de la mer, o> en formant une nouvelle Ifle, a fans doute été produite » par un Volcan confidérablc, & quoiqu'elle Ibit retombée » dans les entrailles de la Terre peu de tems après fa forma-» tion , fon apparition momentanée prouvé que les 3> Pics les plus élevés du monde, ne renferment pas » feuls des feux intérieurs ( a ) : l'ifle qui fe montra tout-à- « F>ryqiine Defeription dece Volcan remarquable dans les Me- » coup entre Tercero & Saint-Michel,nu mois de Novembre j> 172.0, croit cxa&ement de la même nature que les autres » Volcans.Leibmmct élevé du Pico, vomit conftamment de » la fumée, à ce que nous a dit un Capitaine Portugais, qui » avoit pris la peine de monter jufqu au fommet -, &, quand » le Ciel cil très-clair , 011 voit cette fumée le grand ma- » tin, depuis Fayal. Les tremblcmens de terre font auifi » très-communs fur toutes les Açores, & on en avoit éprou- * vé plufieurs fecouffes à Fayal trois femaines avant notre ■» arrivée. Il paroît donc que prefque toutes les Ifles de » rOcéan Atlantique, comme celles de la Mer du Sud, » confervent des traces d'anciens Volcans, ou contiennent »> encore à préfent des Montagnes brûlantes. » En retournant à la Ville, nous fûmes très-affedés- i> de la chaleur qui nous parut grande à cette faifon de » l'année, quoique nous vinifions de la Zone Torride. Ce- » pendant, en général, le climat des Açores eft falubre Se » tempéré ; on n'y éprouve jamais les rigueurs de l'hiver : » à la vérité, les vents font quelquefois impétueux, Se les » pluies fréquentes ; mais il ne gèle , Se il ne tombe de la » neige que fur les parties les plus hautes du Pic. Le » Printems , l'Automne Se la plus grande partie de *> l'Eté, font délicieux; cat une jolie brife y rafraîchit s? moires de l'Académie des Sciences de Paris , de 1711 , P*5- ¡ibid, 51 \7H*Paë' l2-i Tranf. Abridged. vol. VI, pag. * î4 » & R«fpe » fpecimen, Hijf, Natur. Glob. Terraquci Amfler. 176 3. M. Rafpe a raíí'inbJé *> tout ce qui eft relatif àl'Hiftoire des Ifles volcaniques, connues au tems »» où il écriroit, & il a traite ce fujet en homme habile & éclairç. » communément allez 'l'air, pour adoucir la chaleur du 5£¡ » Solài» AK » On envoie , de Fayal à Liibonnc, des vaîifeaux chargés » de froment de de bled d'Inde , dans les années abondantes, ai On compte quinze mille ames à Fayal, de douze Pa-» toi/Tes. » Le tiers des -Habitans demeurent au lieu principal, qui s'appelle Villa de Horta: la Ville eft lituée au fond de la Baie, près des bords de la mer, Se défendu par deux châteaux , l'un à chaque extrémité, de un rempart en pierre qui s'étend de l'une desforterefles à l'autre, le long delà côte de la mer; mais on lailfe tember ces ouvrages en ruine, & ils font plus de parade que d'ufige. Ils agrandiifent la pcrfpeclivc de la Ville , qui eft allez belle de la rade; mais, ii nous en exceptons le collège des Jéfuites, les monafteres de les églifes, il n'y a point de bâtimens dont le dedans ou le dehors foir remarquable. Il n'y a pas dans la place une feule fenêtre de verre, excepté les vitraux des églifes, de ceux d'une maifon de campagne, qui appartenoit dernièrement au Confuí Anglois. Toutes les autres font fermées avec une jalouiîc, de aux yeux d'un Anglois, elles reiTem-blcnt à des prifons. Cette petite Ville, comme toutes celles de la domination Portugaife , eft remplie de bâtimens confacrés à la Religion \ ii n'y a pas moins de trois couvens d'hommes de deux de femmes ; huit Eglifes y compris celles des couvents , de celle du collège des Jéfuites. Ce Collège eft un bel ~s£ü2Z£i édifice placé fur une élévation, dans la partie la plus • 'li¿ÍÍ¿t agréable de la Ville. Depuis l'expuliion des Jéfuites, on l'a laiffé tomber , Se dans quelques années, ce ne fera probablement qiùm monceau de ruines. « Dans l'un des couvens nous trouvâmes vingt Peres » Cordeliers, Se plulieurs Frères lays : ils nous dirent » qu'ils enfeignent la réthorique , la philofophie Se la » théologie aux jeunes gens de l'Iile ; le Lecteur peut ima-x» giner comment ils remplillènt ces fonctions : ces moines» » privés de toute efpécc de moyens d'acquérir des connoif-» lances, tâchent de vivre en paix fans fe fatiguer â l'étude. » Les deux couvens de religieufes attirèrent enfuitc notre * attention, l'un eft dédié à S. Jean, &c contient cinquante « religieufes de l'Ordre fainte Claire, 3c autant de domef-» tiques ou de fœurs converfes. Il y a dans l'autre quatre-» vingt ou quatre-vingt-dix hommes, de Nojfa Senhora » de Conceiçao, avec autant de fervantes. Elles nous » reçurent très-poliment à la grille; mais nous ne pûmes »3 pas caufer avec elles, parce que nous n'entendions pas » leur langue. Leur prononciation étoit très-douce, ¿V fur » un ton chantant, qui nous parut d'abord affecté ; mais « que nous avons obfcrvé enfuitc parmi les Infulaires de » tous les rangs. Quelques-unes étoient jolies Se d'un teint » très-blanc. S'il faut en croire la centième partie des » Hiftoires qu'on nous a contées â Fayal, l'Amour exerce » un empire abfolu dans ces Cloîtres. » Purant notre relâche, on fervit à l'équipage du bœuf frais, ♦ irais, & nous remplîmes environ quinze pièces deau, "¿ qu'on porta dans la Réfolution fur les bateaux du pays, & ¿*¡¿¿ pour cela je payai environ trois fchelings la tonne. On permet aux vaiiîèaux de faire de l'eau avec leurs propres chaloupes; mais des inconvéniens multipliés accompagnent cette opération, & d'ailleuts je fuivis la coutume la plus générale. On peut s'y procurer, en proviflons fraîches, des Végétaux, & des fruits; des cochons, des moutons, & de la volaille , à un prix allez raifonnablc; mais, excepté le vin, je ne lâche pas qu'on y vende des provilions qui fe gardent long-tems en mer. Les jeunes bœufs & les cochons font très-bons, mais les moutons font petits & fort-maigres. Fayal,quoique la plus célèbre pour le vin, n'en produit pas une quantité fufhTantc pour fa confommation ; il s'en fait beaucoup plus au Pico,où il n'y a point de rade pour les bâtimens; mais comme on l'amene à la Baie de Horta, & que de-là on l'embarque pour les Pays Etrangers , fur-tout pour l'Amérique, il a acquis le nom de vin de Fayal. La Baie ou la rade de Fayal, gît â l'extrémité Eft de rifle, devant la ville de Horta & en face de l'extrémité occidentale du Pico : elle a deux milles de large, trois quarts de mille de profondeur , & une forme demi-circulaire. Il y a de vingt à dix & fix braflès d'eau, fond de fobie, excepte près de la côte, ôc cn particulier près du Cap S. O., en travers duquel le fond eft de roche ; il l'cft également en-dehors de la ligne, qui joint les deux pointes de la Baie, de forte qu'il n'eft pas fur de mouiller tort avant au large. Le relèvement mentionné plus haut, &: pris quand nous TomclK. Dd étions à l'ancre, conduira au meilleur fond, ce n'eft point J»¿i!f^ ^u tout unc mauva^e raa*e i ma^s ^es vens ^es P^us a craindre font ceux qui foufflent entre le Sud Sud-Cucft Se le Sud-Eft; le premier n'eft pas iî dangereux que le dernier, parce que, avec celui-là, vous pouvez toujours mettre en mer. Outre cette rade, il y a une petite anfc autour de la pointe Sud-Oueft, appelée Porto-Pierre, dans faquelle on m'a dit qu'un ou deux vaiflèaux font aiïcz en fureté ; on y met quelquefois de petits bâtimens cn carene. J'ai appris d'un Capitaine Portugais, qu'à environ une demi-lieue de la rade au S. E., fur une même ligne, entte cette direction Se la côte Sud du Pic, il y a un rocher fal> mergé, couvert de vingt-deux pieds d'eau, Se fur lequel la mer briie dans les coups de vent qui viennent du Sud; il m'aiîùra au ili, que de tous les bancs qui font marqués dans nos Cartes Se nos livres de Pilote, autour de ces liles, il n'y en a pas un de réel, excepté un feul qui fe trouve entre les Ifles Sainr-Michel Se de Sainte-Marie, appelé Hormingam; on peut croire ce rapport, fans négliger de prendre quelques précautions. Il me dit en outre qu'il y a quarante-cinq lieues de Fayal à l'ifle de Flores, que la marée eft forte entre Fayal Se Pico; que le flot potte au N. E., Se le juiîant au S. O. ; mais qu'au large la direction de la marée eft Eft Se Oueft. M. Wales ayant obfcrvé les tems du flot Se du juiTant près de la côte en conclut que la marée doit être haute dans les pleines Se les nouvelles Lunes, à environ i z , Se que l'eau s'élève [de quatre ou cinq pieds. La distance entre Fayal Se Flores, fut confirmée par M. Rébiers , Lieutenant de la Frégate Françoife, qui me juillet.' dit qu'après avoir été fuivant fon eftime, à deux lieues au droit Sud de Flores, fon bâtiment avoit fait quarante-quatre lieues, dans la direction S. E. \ E. du compas» jufqu'à la pointe Sainte-Catherine, fur l'Iile de Fayal. Jai trouvé la latitude du vailfcau, tandis qu'il mouilloit dans la Baie,......... Par un milieu de dix-fept fuites d'obferva- tions de Lune, faites avant notre arrivée A ^gd ^ & calculées pour la Baie, par la Montre X la longitude fut...................j Par un milieu de fix fuites d'obier varions *) faites après notre départ,& calculées pour I2.8* 5 3' 12." Fayal par la Montre...............j iS" 38' í*2 28 55 45 Erreurs de la Montre à notre arrivée à 16 16 t Vraie longitude fuivant la Montre.... 28 39 18 ~ Je reconnus que la déclinaifon de l'aimant, par plufieurs azimuths, pris avec différens compas, à bord du vaifleau, étoit très-d'accord avec les mêmes obfervations, que fit M. Wales à terre, &z cependant la déclinaifon ainfi trouvée eft plus grande de 51', que nous ne la trouvâmes en mer, car les azimuths, pris à bord, le foir avant notre arrivée dans Dd 2 ■"' la Baie, n'indiquèrent que i6A iS' Oueft de déclinaifon, Juillet^' & ^e *"°'r aPl'^s notre dépare i7d 33' Oueil. Je donnerai quelques détails fur la déclinaifon, telle qu'elle a été obfcrvée dans notre traverfée de l'Iile de Fernando de Noronho à Fayal. La moindre déclinaifon fut de 37' O. le lendemain de notre départ de Fernando de Noronho, par 33' de latitude S.^dc^z0 16f de longitude Oueil. Le furlendemain , à-peu-près par lámeme longitude, ¿V i(l 25' de latitude Nord, elle fur i'1 23' Oueil, & elle n'augmenta que lorfque nous eûmes atteint le cinquième paralellc Nord, & 31e1 de longitude Oueil: enfuitc nos compas marquèrent une différente déclinaifon: favoir, de 3'' 57' ï 5'1 n' O., jufqu'à notre arrivée, par 26'' 44' de latitude Nord, & 41'' de longitude Oueft, où elle fut de 6tl O.: elle s'accrut alors peu-a-peu, de forte que par 3 5d de latitude N., &' 40* de longitude Oueft, elle fut de iod 24 O. ; par 38e1 12' de latitude N., de 3 2d \ de longitude O., elle fut de 14'' 47', & à la vue de ■ - Fayal de i6d 18' O., comme on l'a dit plus haut. Après avoir quitté la Baie, à quatre heures du matin 19. du 19, je mis le Cap fur l'extrémité occidentale de l'Iile Saint-George. Dès que nous l'eûmes depaflé, je gouvernai E. ; S. fur rifle de Torcere j de, après avoir fait treize lieues, nous nous trouvâmes à une lieue de l'extrémité Oueft. J'attaquai alors la partie du Nord, afin de ranger la côte jufqu a la pointe orientale d¿ de détetminer la longueur de rifle j mais le tems devenant fombre & brumeux, & la nuit Rapprochant, j'abandonnai ce projet, de je marcirai en hâte, du côté de l'Angleterre. Le 29 , nous découvrîmes terre près de Plimouth. Le ■- ' 1 . . mia_ i c * 1 ' 1 1 -Ann. i77v lendemain au matin , nous mouillâmes a Spithcad, & le ^ Jujiict, - même jour je débarquai à Portfmouth, tk je partis pour Londres avec MM. Wales, Forfter & Hodges. I Il s'étoit écoulé trois ans & dix-huit jours depuis notre départ d'Angleterre, & dans une navigation ii longue par tous les climats; je ne perdis que quatre hommes : un fcul mourut de maladie (u. ) Il ne fera pas inutile cn unifiant d'expofer les différentes caufes auxquelles j'attribue la bonne fanté dont a joui l'équipage. L'introduction de ce Voyage traite des foins extraordinaires qu avoit pris l'Amirauté, pour faire mettre fur notre bord, tout ce que l'expérience & les conjectures indiquoient de favorable à la fanté des Matelots. J'ai déjà rapporté le réfultat de quelques-unes de nos expériences, &: il ne me refte plus qu'à dire un mot là-delfus : la dreche eft fans doute un des meilleurs anti-fcor-butiques qu'on ait découvert jufqu'à préfent ; fi on l'emploie à tems, & fi l'on obfcrve d'ailleurs le régime convenable, je fuis perfuadé qu'elle arrête les progrès du fcorbuS; mais je ne penfc pas qu'elle le guériffe radicalement.. Trois jours de la femaiue,je faifois cuire des tablettes de bouillon portatives, dans les pois > de maniere que chaque homme en avoit une once ou davantage , fuivant les circon-ftanccs,& quand nous relâchions fur des liles qui fourniffoient <«) «• d'après los bilis de mortalité cn Europe j on compte qu'il meurt » par année , trois hommes fur cent : iuivant ce calcul, nous aurions dû » perdre, au moins, dix hommes; ainfi les autres Navigateurs, qui prendront autant de foin & de précaution que nous, perdront petit B être plus de monde dans une pareille expédition.» - : des végétaux ,on eu mettoit chaque matin pour le déjeuner, uilict^' avec ^es légumes, le froment Se le gruau Se avec les pois Se Se les légumes, pour le dîne j onfervoit ainii un mets fain Si nourriilànt, Se les Matelots confommoient plus de végétaux qu'ils n'auroient fait fans cela. Nous étions fournis de fuete en place d'huile, &: !c bled nous tenoic lieu d'une partie de notre gruau *, nous gagnâmes à cet arrangement. Je crois que le fuere eft un très-bon anti-fcorbutique,& l'huile( celle du moins que donne la Marine ) produit un effet contraire. Mais les alimens les plus falubres feront inutiles il on n'a foin d'établir des régies fages fur le vaiiTeau. D'après ce principe , d'après plufieurs années d'expérience , Se d'après quelques idées que m'avoient fuggéré Sir Hugue Pallifer, les Capitaines Cam beli, Wallis Se d'autres Officiers éclairés, voici le plan que je me formai. L'Equipage ne icrvoit que tous les trois quarts, excepte dans les occafions extraordinaires: par-là, les Matelots n'é-toient pas auili expofés au mauvais tems que s'ils eufTent eu feulement un quart de repos j Se ils avoient communément des habits fecs de rechange, quand ils étoient mouillés. J'avois foin auftidelcs expoferà la pluie le moins pofîible. J'employois les précautions convenables, pour que leur corps,leurs hamachs, leurs lits, leurs vetemens, Sec. fuiïènt toujours propres Se fecs ; je n avois pas moins d'attention à faire nettoyer le Yaiiïèau à le faire fecher entre les Ponts -une ou deux fois la femaine , on Tacrait avec des feux, te fi on ne pouvoit pas cn allumer, on y briïloit de la poudre à canon, mêlée avec du vinaigre ou de l'eau. Souvent s d'ailleurs on defcendoit du feu dans un pot de fer au fond du puits ,ce quifervoit beaucoup à purifier l'air des parties balles du bâtiment. On ne peut pas trop s'occuper de la propreté; la moindre négligence occaiionne dans la callo une odeur putride & défagréable, que le feu fcul peut diiliper. Cn écuroit fouvent les chaudietes du bâtiment. Je n'ai jamais permis que les Matelots mangeaifent la grailfe que jetoient cn cuifant le bœuf falé & le porcj je crois qu'elle hâte le feorbut. J'ai pris de l'eau par-tout où il s'en eft trouvé, lors même que je n'en avois pas befoin. L'eau fraîche qui vient de terre, eft beaucoup plus fune que celle qu'on garde depuis quelque tems à bord d'un VaiiTeau. Sur cet article, nous n'avons jamais été réduits â la radon ; nous cn avons toujours eu beaucoup. La nature de notre expédition nous a conduit dans de très-hautes latitudes ; mais les fatigues & les dangers infc'parablcs de cette iitnation, étoient un peu compenfées, par l'eau douce qu'un Océan jonché de glaces 3 nous foumiifoit en abondance. Sur prefque toutes les terres où nous avons relâché,1 finduftrie des hommes, ou la bonté de la Nature, avoient répandu quelque chofe qui nous étoit utile dans le régne animal, ou dans le régne végétal. J'ai toujours fait les efforts qui dépendoient' de moi, pour obtenir le plus de rafraîchiiremens poifibîcs, & obliger pat mon exemple 8C mon autorité, les gens de l'équipage à en profiter. Ce n'est point a moi à dire jufqu où j'ai rempli l'objet de cette expédition. Si ma relation n'offre pas beaucoup d'événemens remarquables, elle fera peut-être intercalante li 6 Voyage, &c„ : d'ailleurs. J'ai décrit fort cn détail la route du VaiiTeau 2»¡¡í*r & nos opérations en mer , 5c c'eft une preuve que j'ai reconnu, avec foin, l'Hémifphère Auftral. Si nous avions découvert un continent, il m'eût été plus facile de fatistairc la curioiité du Lecteur ; mais, puifque nous n'en avons pas trouvé après des recherches infinies , les Spéculateurs s'occuperont moins, à l'avenir, des mondes inconnus. Quelque soit le jugement du Public fur nos travaux &c fur leur fuccès, je finis cette Relation en obfervant avec une vétitablc fatifaction, que lorfque les Philofophes ne dif-puteront plus fur un Continent Auftral, ce Voyage du moins fera remarquable aux yeux de tous les hommes fcnfiblcs, parce que je fuis venu à bout de confcrvcr la fanté d'un nombreux équipage, dans un aufti long efpacc de tems, dans des climats fi divers, & malgré une fuite continuelle de peines & de fatigues. « C'eft au Le&eux à » prononcer jufqu'où cette expédition a reculé les bornes-» de la Géographie, de la Navigation, de l'Hiftoirc Naturelle » & même de la Philofophie morale. Nous avons fait des » découvertes dans tous les genres,il eft vrai, mais quelles » font peu coniidérablcs, cn comparaifon de celles quo-» perora l'efprit humain dans les fiécles à venir , lorfqu'uno » foule immenfe de nouveaux objets attirera fon attention, ?> & développera fes facultés avec encore plus d'éclat « » ---Vedi infierne l'uno e l'Altro Polo Le ftclle Vaghe e lor viaggio torto e vecli, '1 veder nofiro quanto e corto. Petrarca. TABLE TABLE De la Route de la Réfolution ¿y de l'Aventure ; de la Déclinaifon du Compas ; & des Obfervations Météorologiques. N. B. En général, on parle clans ces Tables de la pofition des Vailfeaux à midi ; la Déclinaifon a été obfcrvée le matin ou le foir du même jour, ou le matin & le foir. Ainiisles Tables ne donnent pas précifément le lieu où la Déclinaifon a été obfervée ; mais la différence eft fi petite qu'elle ne produit pas d'erreur fenfible. TABLE I. Du Cap de Bonne - Elpérance à la Nouvelle-Zélande. Epoque. Latitud. Sud. Longit. EJt. Dîclinai-j'un du Compas. Ouejl 9 a 3 0 3 Baromèt'. FiTitt j Cielo Remarques. 1772. Nov. 24 d t 35 25 d 1 17 54 a f tl / 63 j P 29 IO O. S. o. & S. e. Ciel beau & clair. 25 37 15 10 35 64 3o S. E. à l'Eft. Vents frais & bons. 26 39 4 16 23 69 29 80 N. N. E. Brife fraîche & Ciel nébuleux. 40 4 16 52 l8 3O 5^ 3o S, S. E. Jolie Brife. Tome IK Ee zi8 Voyage TABLE I. Continuée. Du Cap de Bonne-Efpérance à la Nouvelle-Zélande. EPOQUE. Latitud. Sud. Longit. Eft. Declinai-Jòn du Compas, Outfl. a* p. â c 3 rs K 0 Vents t Ciel & Remarques. 177?, n'ov. 28 a 1 40 59 17 4 a 1 60 p 29 85 N. 0. Vents frais &Cieî nébuleux. 29 30 42 9 42 24 17 17 43 57 55 26 6d] 29 60] 0. Vents forts avec de la . grêle 6c de la pluie. -Beau tems. Décemb. i 43 21 17 4° 51 29 20 N. 0. Vents forts & de la pluie. 2 43 52. 18 17 1 49 29 30 Ditto. Ciel brumeux. 3 44 28 18 15 l8 l6 49 29 20 O. Vents frais & Ciel clair. 4 45 46 18 4 i7 5I 44 \ 29 50 N. O.Vents frais & beau tems. 5 47 10 17 44 15 55-: 48 29 70 N. Vents frais & brouillards. P. M. 6 48 41 16 24 18 u S. O. Vents frais 6c beau Ciel. Midi. 7 49 32 18 2g 42 28.6b N. 0. Vents très-forts avec de la pluie. 8 49 36 19 19 40 28 90 Ditto. Brouillards. 9 49 46 I9 58 16 30 36 29 30 0. Vents frais & bons. 10 Si 4 20 23 16 29 29 40 Ditto.Neigeôc pluie nei-geuiè. Vue de la premiere Ifle de glace. Du Cap de Bonne-Efpérance à la Nouvelle-Zélande. Epoque. Latitud. Sud. Lonçit. Ejt. Deciin ai-fon du Compas. Oucjì. a >\ g Q 3 *\* ta s *< o a ■ Vents ^ Ciel & Remarques. t* 1771. Décem. n d 1 5I 51 d ' 21 3 d ' 17 9 d ' 34 p 29 25 Ditto. 12 52 56 20 33 34 ï 28 55 N. Brife fraîche & de la pluie. 54 20 52 32 28 70 3. O. Ondées de Neige. H 54 55 21 44 33 29 15 0. Jolie Brife, Une tres-grande Plaine de glace au fud. 17 55 16 23 14 20 50 33 i 29 30 S. S. O. Vents frais & brume. 19 54 17 25 19 21 26 29 10 N. O. Tems brumeux & neige. 20 54 28 13 34 29 5 N. N. E. Vents forts, brume & neige. A. M. 21 53 50 29 24 21 47 0. Vents frais & bons. Midi zi 54 54 30 12 33 29 20 S. O. Bon vent fort. liles de glace continuellement en vue. ¿3 5 5" 26 31 33 23 56 34 29 65 O. Ciel beau & nébuleux. 24 56 31 31 19 35 29 40 N. E. Jolie Brife & beau tems. H 57 50 29 32 32 j 29 5 S. Vent frais. '27 58 19 24 39 36 ¿9 45 Légers fouilles de vents E c 2. zzo Voyage TABLE I. Continuée. Du Cap de Bonne-Efpérance à la Nouvelle-Zélande. Epoque. Latitila Sud. r. Longit EjL Declina fon di Compa Oueft. * y ta o 3 Vents y Ciel & Remarques. i 772.. ~ d / d / d / P qui approchoient du calme. Dccem. 2Í Ì 58 4^ M 21 55 19 3C r 29 5 E. Vents frais. f 59 12 19 i 29 20 Ditto. Ondées déneige. 3C 59 ¿3 17 i 36 í 29 5 Ni. Beau tems. P. M. 3 1 1773. 60 21 13 32 S. E. Vents forts, brume & neige. Fanv. ii Ylidi. J 60 12 12 13 31 7 28 95 S. Vents frais & neige. 2 59 '2 9 45 12 8 31 29 55 S. 0. Bon tems, point de glace en vue. 4 58 2 H 43 34 22 50 N. 0. Glaces en vue. 7 60 41 28 33 35 29 5 0. Vents frais, & ondées de neige. 6i 36 35 3 27 42 . J5 29 20* 1 N. 0. Jolie brife, glace prife à bord. 11 63 12 37 29 27 15 . >5 1 1 29 3s| V. Ditto. Plufieurs Ifles de glace en vue. 12 64 12 38 14 24 14 ! ¡5 29 20 j S. Ondées de neige. «4 63 57 39 38 28 27 3 29 15ioirro. Souffles de vents { 6c beau ciel. 1 De Cap de Bonne-Efpérance à la Nouvellc-Zélaude. Epoque. Latitud. Sud. Lo ngit EJl. Declinai-. /0/2 í/ii Compas Ouefl. "I 3 Q 3 Baromètre. Vents j Ciel & Remarques. I773-Janvier. P. M. 17 cl / 67 15 A f 39 3 à t ' 29 3C d / > E. -; S. E. Vents frais; beaucoup d'Iiles de glaces en vue. Midi 19 64 29 40 1; 35 29 IO Ditto. Joues brifes. 21 62 48 41 *5 3I l6 iti rS. Brifes fraîches, & ondées de neige. Midi 23 60 4 46 45 33 28 36 3 29 o Ditto. Vents frais Ôc ondées de neige. 58 24 49 5 33 52 34ï 29 20 1 O. Vents frais & beau ciel. A. M. 25 58 10 51 25 JE. Vents forts, pluie nei-1 geufe & neige. Midi 26 57 16 50 54 35 28 2)-fCa!meJ brume & tems 1 fec. 27 56 28 50 47 32 23' 35 28 90 S. Brifes fraîches & brouillards. 28 54 28 51 46 30 0 36 i 29 40 N. O. Vents frais & pluie neigeufe. 29 52 29 53 37 38 29 65 Ditto. Vents forrs & beau ciel. 30 51 34 5 5 55 Î9 f 29 55 N. Vents frais 6c pluie. Février.1 P. M. J1 50 50 48 30 56 48 58 7 30 49 : 29 2j Î8 1 29 55 O. N. O. Beau tems. Ditto. Point de glace. 222 Voyage TABLE I. Continuée, Du Cap de Bonne-Efpéranee à la Nouvelle-Zélande. Epoque. 1771 Février 2 Midi 3 Latitud. Sud. 5 6 7 8 10 12 13 15 48 36 48 59 49 16 49 8 48 6 48 51 49 51 50 7 52 48 5 3 54 55 23 Longit. Efi. 59 35 60 n 58 54 58 18 58 43 61 48 63 57 64 53 70 35 72 24 74 48 Déclinai Jan du Compas Ouejl. 27 5o45 46 28 5045 30 26 41 32 24 31 28 5 3 Í 44 43 i te 29 4k1 V 32 5!3S 33 8 36 34 18 35I 56 52 78 48 38 19 16 5 7 8 17 57 54 80 59 82 4 36 i ,34 35 p 29 90 29 80 29 65 29 45 29 70 29 25 29 45 ¿9 5 5 Vents j Ciel & Remarques. O. Brife, fraîche & brume. N. Vents très-forts & pluie. N. O. Vents frais & beau tems. ¿9 60 Q. Ditto. 29 6o{o. Brifes fraîches, vus plufieurs penguins. 29 35 29 4° N- O. Ditto. N. Ditto. Ditto. Brume & bruine. O. Vents forts & bons. S.O.-O. Jolis frais. S. O. i O. Ondées de neige. S. O. Beau tems. Vus j deux veaux marins. 29 5o[N-Brifes légères ; lile de l glace en vue. 29 ÍE. S. E. ol v«*î l bord. Tems fort cou-; glace prife à Du Cap de Bonne Efpérance à la Nouvelle-Zélande. Epoque. Lajitud, Sud. Longit. Eft. Dec linai-fon du Compas. Ouejl. S 3 0 i ** i 1 3 ï Vcnts-i Ciel & Remarques. Février- 18 d 57 57 il / 83 44 d 38 / 21 d t 33 P 29 10 S. Brife modérée 6c belle. 19 58 30 87#43 35 29 20 O. Brife fraîche & on dées de neige. 20 22 58 59 47 35 91 44 93 36 40iiì 40 51 35 34 i 29 3o 28 80 S. Jolie brife ôc brume. E. Vent frais ôc ondées de neige. P. M. 23 61 52 95 2 E. Ciel très-brumeux & pluie neigeufe. Midi 25 60 49 95 15 43 6 29 0 N. O. Brifes légères ôc beau tems. P. M. 26 61 21 97 7 E. Brife fraîche Ôc beau tems. Midi 27 60 28 ico 19 34 i 28 40 S. Vents forts, neige ôc pluie neigeufe. 28 9 58 104 44 36 i 29 50 O. Vent frais ôc beau tems. Mars i 60 35 107 42 35 i 28 35 N. E. Brife légère ôc bruine. 3 60 17 109 59 39 4 38 29 5 S. O. ôc N. O. Jolie brife. 5 60 38 116 50 37 i 28 &5 Du côté de l'Eft. 6 60 4 118 0 31 30 37 28 95 Du côté de l'Oueft', 224 Voyage TABLE I. Continuée. Du Cap de Bonne'-Efpérancc à la Nouvelle-Zélande. Epoque. Latitud. Sud. EJl. 1773- A 1 A 1 \ Mars 7 59 58 120 15 8 59 44 121 7 9 58 5 5 i23 i ic 58 5 127 41 11 SS 7 130 21 12 58 56 131 41' 58 22 136 22 Midi 15 59 4 139 50 16 58 52 143 27 17 58 40 M? 43 19 55 i 152 i 20 53 22 154 53 Déclinaifon du Compas. Oucjì. à t a / 34! 28 35 n 57 40 37 35 37 p 28 55 28 90 28 60 29 o 29 15 Vtnts, Ciel & Remarques. 9 49 39 { 33 34 35 Ì o 47. Eft. 11 1943 13 4045 35 » 28 90 O. Jolie brife ôc ciel doux. 28 85 28 85 29 10 29 15 29 80 29 75 E. Brife légère , neige ôc pluie neigeufe. 1 Calme, point de glace en vue. S. Vents forts, neige Ôc pluie neigeufe. S. S- O. Vent frais ôc beau tems. N. E. Pluie neigeufe ôc neige. S. S. E. Vents frais Ôc ondées de pluie. O. Ondées de neige ôc de grêle. S. Vent frais Ôc ciel prefque toujours beau. S. O. Beau tems. O. N. O. Vent frais. Oueft. ju Capitaine Cook. zz^ TABLE I. Continuée. Du Cap de Bonne Efpérance à la Nouvelle-Zélande. Epoque. Latitud. Sud. Lonpit. m Diclinai-fun du Compas. Oueft. Thcrmomè. Baromèt Vents j Ciel & Remarques. Ï773-Mars. 2i d 1 5 1 H 15711 ~ T A / 46 p 29 95 N. N. 0. Vent fort. 22 49 55 159 28 13 59 47 29 85 S. Vent fort Ôc beau tems. 23 47 46 16147 13 7 49 30 15 Sud-Eft. 24 46 33 16418 52 29 95 3. E. Brume. 25 46 16 16611 54 29 85 O. Beau tems. ,6 45 48 166 44 53i 30 15 S. S. O. Entrée dans la Baie Dusiky. Tome IV* tt l Route de l'Aventure, du 13 Février, à la Terre Van-Dicmen. Epoque. Latitud. Sud. Longit. Efî. Vicia: ai-Jori du Compas. Oueft. s < Q g. 1 1 0 i. Vents y Ciel & Remarques. I77J-Févr. 13 1 Midi. J d ' 51 5 á 1 71 23 d ' 32 5O 39 â 0, Brife modérée} Brouillards. «4 51 40 74 52 34 H 39 ; Dit co. Vent frais, ondées de neige , ôc pluie neigeufe. 15 17 52 12 52 54 78 36 84 53 35 07 38 37 Ditto. Beau tems. EntreleN.O.ÔcleN.E. Vents frais , pluie neigeufe, Ôc pluie. 18 52 54 88 57 40 N- O. Vents frais Ôc raf-fales. 20 52 22 97 c8 30 46 35 O. Vents f aïs avec des raifales c e neige Ôc pluie neigeufe. 21 52 20 110 0 29 5 41 S. E. Brife légère ôc Beau ten s. 23 52 18 104 14 41 Í N.O. Vents forts avec des raifales de pluie. 24 52 10 1 7 8 41 N. N. 0- Brife modérée ôc favorable. 26 51 22 115 32 21 30 44 N. N. E. Vents frais, vu quelques morceaux de palle pierre. 28 50 20 Í2I 49 i) 47 ! 44 N. O. 1 O. Vents forts & raifales, avec de la neige. du Capitaine Cook. iij TABLE IL Continuée. Route de l'Aventure, du 13 Février, à la Terre Van-Diemen. FcntSj Ciel& Remarques. N. O. Vents frais. N. N. O. Vents fotts, brume épaifle, pluie. S. O. Vents frais. O. Vents frais & raf-fales. O. S, O. Ditto. O. Brife fraîche ôc fa.-vorable. N. O. La terre s'éten-doit du N. j N. O. à l'Eft S. E. m ■ j F f t Epoque. Latitud,, Sud. 1 Longit. EJl. Déclinaifon du Compas. Oueft. â 0 3 BaromUre, Mars, i d / 49 4 d / 125 0 d f IO 20 a / 49 l P 3 46 22 130 2 r 6 35 53 4 44 50 I32 20 3 50 51 5 44 1 i35 15 i 30 Eft. 56 6 43 5<5 I38 42 0 55 52 7 43 47 141 5 i 13 55 9 43 44 145 5 3 59 Route de la Résolution ôc de l'Aventure, de la Nouvelle Zelande à Taïti. Epoque. Latitud. Sud. Longit. EJi. Déclinai fon du Compas Ouejl. 3 0 a Baromètre. Vents y Ciel & Remarques. t t d t d I p Juin io Ì Midi. J 43 55 179 8 Eft. 54 29 70 S. O.auN.O. Jolie bri. fe & favorable. n 44 35 179 13 59 29 75 N. Vents frais ôc pluie. .12 45 26 176 41 51 Ì 29 65 O- Brifes légères Ôc pluie. 13 46 2 175 59 51 l 30 0 E. Vents frais ôc bons. 46 46 174 0 ii 247 48 ï 29 78 N. E. Brife légère. A. .M. 16 47 7 173 0 S. E. Vents forts, & pluie. Midi 17 46 18 172 41 491 29 75 Ditto. Tems de raifales variable. 18 45 54 170 38 48 29 90 Ditto. Vents frais ôc bons. P. M. 20 44 30 165 45 48 y 30 15 S. E. J S. Joli frais. Midi, zi 44 26 164 0 50 i 30 25 Oueft. 22 44 41 162 23 10 19 30 25 Ditto. Brife haute. 23 44 38 161 27 io 43 5oi 30 25 Souffles de Vents variables. 24 43 36 161 38 * 51 r 29 45 E. Vents très-forts. Minuit 25 42 53 163 20 N. E. ¿ N. Vents frais. Midi. 26 43 11 163 7 55 i 29 25 E. N. E. Route de la Résolution & de l'Aventure 3 de la Nouvelle-Zélande à Taïti. Epoque. Latitud- ' Sud. iongit. EJK Declinai-Jori du Compas. Ouejl. â 1773. Juin. 28I A. M. J d ' 42 32 a f 161 15 a d / Miidi. 29 42 46 160 56 ti 43 7 159 25 7 59 Juillet, i 43 7 157 44 6 55 - *9 2 43 3 156 17 8 32 47 3 43 18 155 0 7 43Ì 50 4 43 58 154 18 4«i 5 43 10 152 15 48 7 41 22 150 12 52 i 10 43 46 144 13 ; 0 11 43 34 141 56 < 1 0 47 12 43 iC » 140 c. j 18 49 43 à 139 c ) 5 37 49 i I- 43 í ! 138 C ) 50 29 4° 29 65 29 75 Vents, Ciel & Remarques. O. S. O- Souffles de Vents. E. N. E. Brifes légères. S. Vents frais ; vue une poule du Port Eg-mont. S. vers l'Eft. Jolie brife. 29 80 Sud. 29 60 N. Jolie brife ôc bon tems, 29 70 E. Vents frais. 29 85 S. S. E. Raffales ôc pluie. 29 45 S. Jolie Brife. 29 80 o. Fortes ondées de pluie. 30 30 S. Jolie Brife ôc favo-rabie. 30 25 30 25 s. s. a n. o. 29 80 n. e. Vents frais Ôc Ciel tres-fombre. 23° Route de la Résolution & de l'Aventure , de fa Nouvelle-Zélande à Taïti. f Epoque. 1771-Juillet. 15 17 18 19 ai 21 23 A. M. 25 Midi 26 27 A. M. 29 Midi 30 LdtlLud. Sud. 42 39 39 44 37 56 3<> 34 32 47 Longit. EJl. d / I37 58 I33 32 133 18 133 7 133 37 De'cliani fon du Compas. Ouejl. I 31 6 j 134 12 134 12 29 22 29 46 29 51 28 53 27 53 27 49 135 36 13JE 28 135 30 135 17 136 49 27 4,135 15 5 29 5 33 5 21 d / 52 44 i 50 54 60 ta Vents y Ciel & Remarques 5 3463 5 3 5 o Hi 66 67 1 71 P 29 45 Ditto. Brume épaifle 6c bruine. 29 80 S. O. Vents forts, & on dées de grêle Ôc de pluie 30 20 S. Jolie Brife ôc favorable. 0 s. o. { s. E, S. E. Brife fraîche. 29 6o¡S. O. I O. Ondées de pluie. 29 85 N. O. \ N. Brume & pluie. 29 85 N. N. O. Vents frais & favorables. Ditto. Fortes ondees de pluie. 29 90 N. O. Jolie Brife & favorable. 30 5 S. O. Souffles de Vents. N. N. O. Jolie Brife. 29 90 Ditto, Route de la Résolution &de l'Aventure, de la Nouvelle-Zélande à TaïcL Epoque. Latitud. Sud. Longit. EJl. Déclinai-fan du Compas. Oueft. ' 3 3 Barometri. ( Vents, Ciel & Remarques. l77h Juillet. 31 d I d / d ' p 29 9o 26 19 134 49 68 N. O. Août, i 25 i 134 6 68 : 29 75 Ditto. 3 22 8 133 39 4 54 71 30 0 O. Brife légère. 4 21 l8 133 21 5 10 74 30 5 N. 0. Jolie brife. 5 zo 40 132 6 76 \ 30 5 Ditto. Vents forts. P. M. 6 19 36 131 32 Ditto. Petit vent & ondées de pluie. Midi 7 18 51 133 26 75 30 10 S. E. Vents forts & beau tems. 8 18 5 135 57 75 30 20 Ditto, 10 17 23 139 56 78 \ 30 20 E. Dépalfé une lile baile. 12 17 II 143 38 1 78 i 30 5 Diito. Vents forrs. Dé-paífé une autre i/le. 13 17 16 144 54 6 48 79 Í 30 10 Ditto. 17 15 146 41 79 30 10 Ditto. 15 17 45 148 16 510 80 30 10 Dino. Of/iaburg , 0u .Pi/le Maitea nousref-roit à l'Eli S. E / 23¿ Route de la Résolution & de l'Aventure, d'Uiiétéa aux liles des Amis, & à la Nouvelle-Zélande. Epoque. 177'h Septem.181 Midi./ 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3° Oclob. 1 Latitud. Sud. l7 17 17 41 18 4 18 18 19 8 19 29 19 52 20 23 20 40 21 3 21 29 21 10 21 21 Longit. EJi. d / 153 10 154 21 155 29 156 22 l8 4O I57 I58 49 160 2 2 I62 26 164 15 166 12 168 29 I7O l8 172 33 174 14 Déclinai jon du Compas, Oueft. 7 50 7 268 7 5678 73 74 74 73". 2 71 9 44 72 79 81 81 10 42 9 44 10 42 72 70 70 p 30 5 30 o 29 95 30 o 29 95 35 5 30 o 30 o 30 5 30 5 30 5 30 5 30 10 30 10 Vents > Ciel & Remarques. E. Jolie Brife & bon frais. Ditto. Ditto. Entre le Nord ôc l'Oueft. E. Brife fraîche ôc ondées de pluie. S. E. Jolie Brife ôc bonne Terre en vue. Ditto. Vents forts , ondées de pluie volante. Ditto. Bon tems. Ditto. E. S. E. Eft. e. s. e. S. E. E. S. E. L'aprês-midi, vue rifle de Middel-burg. Route de la Résolution & de t'A* enture , d'Uiiétéa aux Ifles des Amis ôc à la Nouvelle - Zélande. Epoque. Latitud. Sud. Longit. Eft. Declinai-fon du Compas Oueft. ! j 1 3 g S -t 5 frents jCiel & Remarque i 1773. Midi. Ì Oérob. 9/ r ; 22 28 1 " ' I74 56 i / d / 73 p 30 30 S. Brifes fraîches, & bon tems. 10 22 46 I76 U 70 3O 5 S. E. L'ifle PilftartauN. N. E. à cinq lieues. 11 23 50 I77 23 69 i 30 25 E. S. E. 12 25 36 I78 12 71 30 20 Ditto. 2713 179 6 70 3O 20 Ditto. Jolie brife. H 15 28 38 3015 179 47 Eft. 179 54 i i 11 11 14 67 69 3O 3O 25 30 Eft. Ditto. 16 3141 ï79 32 ii 2 68 30 25 Ditto. 32 41 179 32 10 49.69 3O 20 N.E.i N. Petite brife. 18 33 48 179 39 10 49 66 3° 20 N. E. j N. Vents frais. 35 58 !79 49 67 50 o Ditto. 20 37 48 179 38 60 j 29 70 O. Beaucoup de pluie, vents frais ôc beau tems. 21 39 6 178 38 5 12 62 29 70 N. Le Cap Table à l'O à Ini ir ou neuf lieues de diftance. Tome IV. 03 2 34 Route de la Résolution de la Nouvelle-Zélande à Hile de Pâcjue. Epoque. Latitud. Sud. L^ongït. EJI. Declinai-Jan du Cumpas. Ouejl. 3 a a 1775-Nov, 27 1 7" 43 27 d / '75 59 "~d 7~ 12 52 d / 62 30 45 50 178 ij 49 Décemb. 1 47 04 179 30 49 Ì 2 48 23 179 16 46 Ì 4 49 55 179 16 47 i 5 50 15 179 44 18 25 47 P. M. 6 51 32 180 00 Midi. 8 55 39 178 53 43 S 58 02 177 43 44 î p 29 95 29 95 30 00 Vents, cw 6* Remarques. N. Vents frais & beau tems. S.O. Vertft frai<; ; vus des paiT j - pierres, des veau< marins, ôc des oifeaux. Ditto Ditto. Houle du S. O. 29 90 Ditto. Peu de Vent 6c bru ri e; vus des pu île -pierres , des veaux marins 6c des penguins. 29 8o(N. Peu de ventbrume 6c pluie. 29 75 29 50 29 45 28 70 Souffles de vents du S. E. veaux marins ÔC penguins -, groífes houles du S. O. N. Vents frais, brume épailfe. O. Vers le Nord; vents très forts ôc banne; groife mer du S. O. N. O. Vents , grand frais ôc brume; vu un Route de la Résolution de la Nouvelle-Zélande à Tille de Pâque. Epoque. Latitu a Sud. f Longit. Eft. Déclinaifon du Compas, Oueft. w i H q a I Vent s, Cid & Remarques. 1773. Décembre. cl / A / A f a ' p morceau de pafle-pierre. 10 59 12 I75 52 36 > 45 S. S. 0 E. Vents forrs > 6c idées de pluie. 11 60 42 I73 O4 17 l8 4O 29 O5 0. Vents j grands frais, ondées de neige pendant la nuit. 12 62 46 I7O 26 19 13 29 05 S. O. Vents, grands frais. 13 63 42 167 44 28 90 N. Grands frais, neige & pluie neigeufe. 1 64 55 163 20 14 12 34l 29 05 0. Grands frais 6c brume ; liles de glaces en vue. 65 52 I59 20 3I 28 85 Ditto. Ditto. Ondées de neige ; abondance de glace ; vus des penguins 6: des péterels antarctiques. 16 64 16 15S 00 33 29 40 E. N. E. Joli"frais; ondées déneige ,au milieu des glaces. 17 64 41 155 41 / 3 3Í 29 05 I vj. Dino. Pris de la glace à bord. ï8 64 41 I52 06 10 18 3 3 29 00 I E. Brifes modérées ; Gg z Route de la Résolution de la Nouvelle-Zélande à l'ifle de Pâque. Epoque. Latitud. Sud. Longit. M Declinai-J 2440 10 59 37 11 55 19 27 18 20 d ' 29 80 29 70 28 95 28 55 8 70 Vents y Ciel & Remarques 23 35 O. Vents frais & Ciel clair. Ditto. Ditto. Pluvieux. Ditto. Modéré & brumeux. Calme ôc beau tems; Ifles de glace en vue. Souffles de vents, S. pluie neigeufe Ôc neige. 38 Ì 28 55 S. Vents frais ôc bons. 39 28 60 Vents frais de l'Oueft. 42 i 28 85 N. Brifes fraîches, ôc beau tems. 40 29 5 N. e. Peu de Vents ôc bonne pluie. 37 { 28 75 Ditto. Brifes modérées ; ondées de neige. 36 28 85 e. N. e. Peu de Vents ôc brume épaifle ; glaces flotantes, 36 i J 28 70 N. Jolie brife ôc tems clair. Route de la Résolution de la Nouvelle-Zélande à Hile de Pâque. Epoque. 1774- Janv. 30ì A. M. j Midi. 31 Février i 2 3 10 l Latitud. Sud. à 1 71 10 69 13 68 i 67 7 66 25 65 42 64 6 61 6 58 5 55 39 53 17 51 36 Longit, EJi. 106 54 105 39 101 o 134 46 101 s 99 44 99 44 98 13 97 24 97 24 97 24 95 46 D ce lina i-jon du Compris Oueft. d / 22 55 d / 32 i 34 35 37 35 2 5 42'34ï 38i 41 i 47 7 47 51 Vents j Ciel & Remarques. 28 80 E. Ditto. Arrêtés par la j glace. 28 90 Ditto. Brife fraîche 6c j brume. 28 85 Ditto. Jolies brifes 6c favorables. 28 75 S. E. j E. 28 90 Ditto. Brifes légères ôc brouillards ; point de glaces en vue. 29 O 28 75 28 65 29 10 29 10 N. E. Brife légère 6V tems clair 6c agréable. Variable; grands frais, pluie neigeufe ôc neige. O Grands frais; ondées de pluie. O. Grand frais 6c beau tems. Sud Ditto. 29 40 Ditto. Ditto, 29 20 O. Vents forts ôc pluie. Route de la Résolution, de la Nouvelle-Zélande, à l'ifle de Pâquc. j 'oque. Février. 12 13 I4 Latitud. Sud. cl / 50 15 50 13 49 32 15 49 o 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 261 47 45 46 16 44 " 42 5 39 58 37 54 36 ic 36 40 37 25 37 52 36 37 Lori oit. EJi. Declinai Jon du Compas Oueft. i • ï Barometri Vents, Ciel & Remarques SF d / d f d / ™ d 95 18 13 3C > 47 i 29 9c 3 S O. Souffles de Vents. 96 i 14 3C 52 30 c ) N. O. Vents frais & brouillard. 95 11 12 42 53 30 15 Variable. 95 38 IO 2c 54 30 5 N. O. Vents frais, brume 6c pluie. 94 '9 56 29 90 Ditto. Ditto. Beau tems. 93 52 55 29 çjo 0. N. 0. Brife fraîche. 93 59 50} 29 85 S. \ S. O. Vents frais ôc beau tems. 95 20 58; 30 35 O. Jolie brife 6c tems agréable. 94 37 66 39 40 Ditto. 94 5 8 0 67 Í 30 40 Ditto. 94 5<5 69 30 45 De vers le S. Jolie brife. 97 2 9 51 69 30 45 N. E. Ditto. 8 10 8 10 71 30 25 Sí. Brife fraîche 6c beau tems. 6 38 6 38 69 29 95 ] M. O. Jolie brife. 5 5 31 5 53 65 30 o| 5. O. Grand frais. Route de la Résolution, de la Nouvelle-Zélande, à l'ifle de Pâque. Epoque. Latitud, Sud. Longit. EJl. Déclinât fon du Compas. Oueft. h 0 1 Baromètre. Fents, Clel& Remarques. 1774. Février. 27 d 34 53 d i 02 33 d / 3 44 d t 68 p 3o 20 E. S. E. Jolie brife. 28 33 7 102 23 7i i 3o 20 E. N. E. Mars, i 32 28 102 47 3 45 3O 20 Devers l'Oueft, fouffles de vents. 2 31 12 I02 29 4 36 74 3O 15 N. O. 4 29 56 100 59 4 50 74 i 3O 25 Ditto. 6 29 23 101 3 4 47 74 30 SO De vers le Nord, Jolie brife ; plufieurs oifeaux. 7 28 20 102 3 4 45 74 i 3O 30 Eft. 8 27 4 103 58 4 31 75 Ì 3O 30 Ditto. 11 17 11 109 2 75 3o 30 Ditto. Brife légère ; Ifle de Pâque, à l'Oueft, à 12 lieues de diftance. Hh Route de la Résolution, de l'ifle de Pâque aux Mar'quifes. Epoque. Latitud* Sud. Longit. EJl. I Declinai J fon du s Compas \ Oueft. f\ ■n 3 c a Barometri. Vents ^C'tel & Remarques. ^774-Mars. i8l Midi, j 20 cl ' 20 5 23 o d / iii 32 113 i 2 34 3 5 I d • / 7<5 y 77 p 3O 30 30 20 N. E. Brife légère. De vers l'Eft. Vents très fermes, ôc tems agréable. 21 21 i 113 58 3 41 77 30 20 E. N. E. 22 19 20 114 49 30 20 De vers TEft. Ondées de pluie. 24 17 7 ri7 0 I 76 7<5 30 15 Ditto. Jolie brife ôc beau tems. 26 14 41 120 11 2 10 ' 1 78 1 30 10 Ditto. 29 io 10 123 58 i 57 Si 29 95 E. S. E. 30 9 24 126 i i 27 80 i 30 0 Eft. Avrili. i 9 30 129 56 4 3 81 29 90 Ditto. 3 9 32 133 18 4 40 82 30 0 Ditto. 5 9 33 136 38 4 *7 30 0 Ditto. P. M. 6 9 20 138 17 E. S. E. L'ifle de Hood, (l'unedes Marquifes) à l'O. \ S. 0. àia diftance de 9 lieues. Route de la Résolution, d'Uiiétéa aux Nouvelles-Hébrides. Epoque Latitud ' Sud. . Lon°it. Efl. Declina fon du Compas Ouefl, ['-| y â ' 1 1 1 •> ri Ké/iíí j Ctf / & Remarques. 1774-Juin 61 Midi, j d 1 l6 5c d 1 > r?4 13 d >- d / 82 1 p 30 c > Vent frais. 7 17 12 155 34 8< Í 29 85 N. O. Raifales ôc pluie. 8 17 32 156 i 7 75 80 i 29 95 N. E. Brifes légères ôc beau tems. 9 17 48 156 45 8 10 8l 29 85 De vers le Nord. 11 17 46 158 9 77 7 30 0 S. S. E. Joli frais. 13 18 45 161 29 80 Eft. 18 35 162 45 9 M 75 î 30 0 De vers le Sud. Souffles de Vents approchant d'un calme. 16 ]8 4 163 10 9 16 --lile de Palmerfton. 19 18 25 167 n 10 22j 77 30 5 E. Jolie Brife. 21 i3 57 169 39 77'i 30 10 E.N. E. Ifle Savage, au Sud, à un mille de diftance. 24 20 24 '75 39 ii 4O 79 30 5 Ditto. Brife légère. 26 20 23 174 6 12 6 75 30 10 S. S. E. En vue des Ifles fur le côté Eft d'An-namocka. 27 Juillet, il Midi. J 20 151 i? 57| 174 31 176 6 9 47 75 1 30 15 £ \ l'Ancre dans la Rade d'Ànnamocka. ». E. 2 E. Jolie Brife- .Route de la Résolution, d'Uiiétéa aux Nouvelles Hébrides. Epoque. Latitud. Sud. Longit. Eft. "Déclinaifon du Compas. Ouefl. s I i 0 a Baromèt. Vents j Ciel & Remarques. 1775. Juillet. 3 d ' 19 47 d ' I78 2 d 12 t 28 d / 74 P 30 I5 Ditto. Lille de la Tortue au S.E. ^S. E. à j mille. 5 20 37 I79 20 Eft. 12 30 75 j jo 5 De vers l'Eft Jolies Brifes & tems l'ombre. 6 20 56 ^79 30 12 44 76 3O M E. Jolie Brife & Ciel nébuleux. 8 20 42 177 18 12 59 78 3o 10 N.E. Vents frais. 9 20 176 15 13 8 78 29 90 N. O. Peu de Vents, Ciel nébuleux. 10 T9 53 175 35 ii 11 74 i 29 00 S. E. Vent frais. 11 18 26 175 0 io 22 74 29 9O Ditto. 13 16 25 r73 31 io 46 76 30 0 S. E. Jolie Brife ôc beau tems. 14 15 39 172 35 10 78 30 0 S. E. ~E. >5 M 9 171 16 ii 79 t 3O 0 S. E. Brifes fraîches ôc favorables. 16 M 8 169 18 79 30 0 Ditto. Vents frais & raf-faléux, & pluie. L'après-midi vu Hile Aurore, l'une des Hébrides. du Capitaine Cook. 24 c TABLE V I I L Route de la Résolution, de la Nouvelle-Calédonie, Epoque. 1774 Octobr. Midi :1 à la Latitude Longit. ^ Sud. EJl. d / d / 23 18 I69 34 24 4 I7O II 25 26 171 3 27 52 171 43 28 25 170 26 28 54 169 21 I 28 57 168 0 Jon du Compas, Oueft. 9 27 12 13 15 l6 17 31 I 32 55 35 32 37 32 39 24 167 47 168 20 170 5 5 172 41 173 46 10 o 13 36 9 53 13 19 66 ¿ 68 70 65 64ï Vents, Ciel & Remarques. 29 90. De vers le Sud.Jolie Brife ôc brouillard. !3 9 n 9 64 10 o 10 18 661 65 i 657 6*1 59 29 80 29 90 30 20 30 30 30 3c 30 25 30 20 30 30 30 o 29 80 29 55 S. O. Vents frais ôc fa vorables. Ditto. Raifales ôc ondées de pluie. Calme ôc beau tems. S. E. Jolies Brifes ¿V tems clair. De vers le Sud, Ditto. Llfie Norfolk s'é-tendant du Sud 37 E. au S. 20 O. à trois milles de diftance. E. N. E. Jolie brife ôc beau tems. N. E. Ditto. ' N. N. E. Brifes fraîches ôc favorables. N. Grands frais ôc ondées de pluie. De vers l'Oueft. Vents forts Ôc Ciel nébuleux. Le Cap Egmont fur la côte Oueft de la Nouvelle-Zélande au N. - E. à quatre lieues. Route de la Résolution, de la Nouvelle-Zélande; à la Terre de Feu. Epoque. Latitud Sud. Longit EJl. Dc'clifiai • Jan du Compas Oueji. i a bj Cl 1 0 3 k» ! Vents, Ciel & Remarques, l774-Nov. 15' Midi. J d 1 47 30 d / i78 19 d / d 1 51 P 29 4C N. 0.-O. Jolie Brife & ondées de pluie. 16 49 33 I75 31 50 29 45 De vers l'Oueih Vents frais ôc beau tems. *7 51 12 173 17 9 52 SO, ^9 35 N. N. e. Vents forts ôc raifaleux; pluie. 18 52 44 169 57 10 26 50} 29 45 N. Jolie Brife ôc tems brumeux. 19 5 3 43 166 15 49 29 50 Ditto. Vents frais. 20 54 3 162 13 1 Ditto. Jolies Brifes ôc brume. 21 55 31 160 29 43 i 28 85 N. e. Ditto. 22 55 48 157 4 44 N. N. O. Brife légère ôc brume. 2 3. 55 46 156 4 9 24 441 29 45 Calme ôc beau tems. 24 5 5 38 ' 5 3 37 46 29 80 N. O. Vents frais ; Ciel nébuleux. 25 55 9 149 28 6 3) 451 29 85 N. 0.1 N. Vents frais ôc tems clair. 26 55 9 M4 43 N. N. 0. Vents forts ôc brume; beaucoup d'oi-feaux autour du vaif-feau. 27 55 6 138 56 44 29 80 j Ditto. Ditto. Nébuleux. Route de la Résolution, de la Nouvelle - Zélande, à la Terre de Feu. Epoque. Latitud. Sud. u Longit. Efl. Oe'clinai-j'on du Compas. Ouefl. 9 ' s ■ Q .» S Vents ) Cid & Remarques. «774-Novcm. 29 .i / 5 5 24 i / 129 39 à ' p 45 f ci t 29 75 N. O. Peu de Vent & brume. Déceiub. 1 5 5 38 127 ii 41 i 29 55 Peu de Vent du N. E. brume ôc bruine. 2 54 56 125 0 i 28 45 29 50 S. E. Brife fraîche ôc favorable. 3 54 1 123 47 45 29 25 E. S. E. Brume ôc pluie. 4 53 15 120 42 3 22 S. Vents frais ôc rems clair. 7 53 19 108 48 5 1 46 ' 29 5 Du côté de l'Oueft , Ciel clair ôc agréable. 10 54 0 102 7 Du côté du Sud , Vents forts. 11 53 4° 96 52 9 58 44 29 75 Du côté de l'Oueft,Vent frais ôc nébuleux. 12 53 25 92 44 45 29 75 Ditto. Jolies Brifes ôc beau tems. M . 53 25 86 56 14 14 461 Dirto. Brifes fraîches. 16 5 3 26 79 37 ' 17 38 46 29 15 Ditto. il ' 53 21 ! 76 il 20 C .47 29 15 Diito.Ondéesde pluie à minuit, vu le Cap Defeada à l'entrée O. du Détroit deMágel-lan : il nous reftoit 1 au N. E, ì N. Route de la Résolution, de la Terre des Etats, au Cap de Bonne - Efpérance. Epoque. Latitud. Sud. Longit.. EJl. 1775-Janv. 4 Midi, j d / 55 33 4 f 62 13 57 9 58 46 P. M. 6 58 10 5 3 54 7 56 4 53 36 Midi. 8 55 9 52 15 9 A. M. 10 54 23 49 23 ii Midi, 12 13 54 35 54 ¿8 55 7 53 56Ì 45 10 42 8 40 32 39 24 P. M. 24 Declinai-Jon du Compas, Ouejl. 21 28 47 5- 19 25 39 371 29 50 Vents, Ciel 6* Remarques. 30 60 O. au S, O. Vents frais, ôc ranales accompagnées de pluie. 29 60 Du côté de l'O. Vent frais «5c favorable. S. O. Vents forts & raf-faleux ; pluie neigeufe. Du côté de l'Oueft, Vents frais Ôc favorables. 29 }5 29 35 N. O. Jolie brife. Du côté du N. Vents frais ôc brume. O. S. O. Jolie Brife,Ciel nébuleux. S. O. Jolie Brife. Ditto.Vuunveau marin. S. E. Brife légère; l'ifle de la Géorgie à l'Eft f S. à 13 lieues. L'ifle de Géorgie à l'O. N. O. à 8 lieues de diftance. Route de la Résolution, de la Terre des Etats , au Cap de Bonne - Eipérancc. Epoque. Latitud, Sud. Longit EJl. Declinai fon di Compas Oueft. Thtrm.am.tt. ta i a 0 a Vents, Ciel & Remarquas. -775-Janvier z6[ A. M. f à t 53 33 a / 3 r ic d / 9 26 d / P N.^N.O. Vents frais ôc tems clair. P. M. 27 60 0 30 40 Du côté du n. Jolie Brife ôc brume; vue une lile de glace Ôc des penguins. Midi. 28 60 4 29 23 37 29 10 Ditto. Bruine ; beaucoup de glace. 30 59 30 29 33 36 29 25 Ditto. Vents frais ôc bru me; clace, penguins ôc baleines. SI 59 13 i 27 26 37 29 15 0. N. O. Jolie Brife ôc Ciel fombre, Thule retendant du S. S. E. au S. \ S. O. Février, i 58 25 27 18 to II 39* 29 15 S. O. Brife légère; le Cap Montagu à l'Eft, à cinq lieues. 2 57 41 27 0 N. N. E. Brumeux. 4 56 44 2$ 23 Calme. Plufieurs penguins, quelques baleines. 5 57 8 23 34 5 18 38 28 80 Du côté du Sud, Vent modéré & brumeux. 6 58 15 21 34 38 \ 29 60 Du côté du N. Vent frais & ondées de neige. | Tome IK u 1 Route de la Réso lution, de la Terre des Etats, au Cap de Bonne - Efpérance, Epoque. Latitud, Sud. Longit. EJl Dccliiiai-fon du l<>mpas% Ouefl. y /775- d / d / A 1 j d / Février. 7 58 24 i7 46 1 58 37: . P. M- 9 58 27 12 49 0 2 Midi. 10 58 15 10 34 i 7 34i 12 58 19 '6 43 3 ¿3 371 J3 57. 57 4 46 4 25 34 57 24 0 44 32Î EÍL *5 56 37 4 u 35 i 16 55 26 5 52 12 15 36 i P. M. 17 54 20 Ciel & Remarques. ; 1774-Février, n d f 56 28 d ' 38 10 d / d ' 40 p M. Vus plufieurs penguins & des péterels de neige. 12 55 46 36 40 IO 30 40 O. N. O. Vent frais Ôc pluie 54 56 34 20 41 Ditto. Brume ; vue une grande lile de glace. 54 23 32 0 40i N. N. O- Brife légère ôc brume épaifle, 15 54 20 28 55 40Ì N. 0. Brife fraîche ôc brume. 16 54 4 24 14 6 32 39 i S. S. E. Souffles de vent & brume. 18 54 16 23 14 40 N. Brifes fraîches. 54 0 21 30 toi S. E. Brifes légères ôc br me. 20 53 n 19 7 2 0 Eft. 37 S. 0. Brife modérée ôc Ciel nébuleux ; vues plufieurs Ifles de glace. 22 53 12 13 0 I 26 40 Du côté du Sud, d'abord raffaleux , ôc enfuite des Brifes légères. 21 53 8 1 8 0 1 '39 O. Brife fraîche ÔC bru- Route de l'Aventure, de la Nouvelle-Zelande, au Cap de Bonne - Efpérance. Epoque, Février. 24 20 2Ì£TÌ Ì ¿5 26 27 28 Mars. 2 Latitud, J.on on. Sua. EJL ri f S 52 4S 53 H 5 3 29 53 29 5 3 54 54 4 53 17 declinai fon du Compas Que). d / 4 3 1 58 Eft. o 19 ¡3 n 6 35 10 4 u 53 d / 5 o *d 7 4O 9 20 II 0 33 40 39 16 45 50 48; 12 36 Tome IV. 35 36 37 Vents, Cïii & Re margues. me épaiífe -, dépaííc des glaces flottantes & des Ifles de glace. O. Vent fort i dépaflt plufieurs Ifles de gli ce. Ditto. Vent frais & o\y, dées. de neige ; dq-paífé plufieurs lile» dp glace. S. E. l E. Brife modf i rée. O, Vent,frais ; vues m matin les aurores au ftra le s. O. au N. N. E. Jolie Brife ; dépaiTé un cerra in nombre d'Iiles de glace. O. Brife modérée ôc ondées de neige. O. S. O. Vent fort; dé-pafle plufieurs Ifles de glace. N. O. Vent modéré. Kk 2:.:•. d aiuoli03 ÎVnJj.'.'OO ÎlS'Sï tlTafc ,'./'-7 r";'\: J Il arrive fouvent qu'un mot eft compofé, comme s'il en formoit deux, ou en quelque cas, on répète le même ' mot Ou la fyllabe : alors on place une virgule au-def» fous à l'endroit où il faut laiiîer un petit efpace de tems, avant de prononcer l'autre partie, mais on ne doit pas y faire un repos complet. Exemples pour tous ces cas. Grand, long, éloigné. Cinq. Brouillard. Renverfer ou tourner fîns-dcjTus-dcifous. Partition, divilion. '■' ■ SMlHO/l 3130^ flíí 230Í11 XW£ VOCABULAIRE Roa E'recrna, Ry'po^a, E'haora, VàïOQ, ÏOO z6c VOCABULAIRE DE LA LANG UE DES ISLES DE LA SOCIÉTÉ. Abeille , ( une ) Abicès, ( un ) A di on , oppofée au repos; Admiration , ( interjection d' ) Adoucir, Adroit, un jeune homme très-vif\ & très-adroit y \ Adultère, ou celui qui tourmente une femme mariée, Agenouiller, {s) Agiter j remuer une chofe. Aiguilles, Aile (/') d'un Oifeau, Aimer, Aine, (/') AiiTelle,(/') Alimens, nourriture] Aller ( s'en ) quitter une place, Aller, marcher y fe mouvoir dé l'endroit où l'on efl. Allumer, Jome IFi i E'rao. Féfc. Ta'er¿ S Amorce, pour lespoijfons, Anneau, (un) Appeler quelqu'un de loin, Appeliez-( comment) vous cela? \ quel en efl le nom ? J Apporter, demander a quel- \ quun d'apporter quelque chofe, ) Approbation, confentement, Appuyer, ( s* ) fur quelque chofe. Arbre , ( un ) Arbre, ( /') avec lequel ils fonty les maffues, les piques, J Arbre à pain-* ( la feuille de l') Arbre à pain, ( la moelle de l') Arbre à pain, ( la gomme de l\) Arc, [un) • V I v Arc,( une corde d') Arc-en-Ciel,(#/z) Arcs pondues fur la partie fu-\ périeure des cuiffes , 5 Arracher, Arracher une chofe avec préci-\ pitation, J Arracher les poils de la barbe. Arrêter, Arrête, ou attend un peu ì Aípérité, apreté, AÍIaífin, ( un ) Vocabulaire Emo't^a. EhcVnoa. Ehoa. E'a patte. EraV/moo. M¿z/no. ToodtQQQOO. Owy tczee' oa. Ho'my. Madooho'why. E'py. E'rao. Erao. E'da'tforotf. Voootoo, Tappo'ooroç. E'fanna. Aroa'hoo». Enooa. E'var're. Arcete. JL'haivoo. Hoohootz. A'too. a'reez, f. Aree' ana. Tarra, Tarra. Taata toa. DE LA La NGUE , &c. AiTaffin, ou plutôt un tueur d'hommes, un Guerrier* AiTaiîiné, tué, Aflèmblée, ( une) AiTeoir, (s1) Aflcoir, [s') les jambes croifées, Attendre, refler un peu , Attraper une balle, Authentique, vrai, Aux, ils, leurs, Avare, parcimonieux > vilain , Avaler, engloutir, Aveugle, Avidité ,ouplutôt celui qui n'eft pas porté a donner, Soldat , un > Taara. toa. Matte roa. A'noho. E te oü wox. Tee'py. Areeana. Ama'wheYa. Pàiou, mou. To'tacoa. Pee^? S Bien recouvré ou échappé, Bien, cela eft bien s cela efty charmant s cela eft beau , S Bienveillance, générofité, Par exemple, vous êtes uni homme généreux, S Blafphêmateur, celui qui man-\ que de refpecl aux Dieux, S B\cfl\i£c,( une) Boire, Bois, de toute efpèce> Bon caraclère, Bon., cela eft bon , cela eft bien, Bonite, ( un ) poiffon, Bouche, ( la) Bouche, ( ouvrir la ) Bouchon ( un ) Bouchon( le)d'un carquois, Bouillie, nourriture d'enfant, Bourgeons, d'un arbre ou d'unei plante, Bourre, filaffe, fibre pareille 1 au chanvre, J Bouton (le) de la mammelle, O'morre. Veevc'teee. To'aa. Too'py orToobaee; Etoo koo. rWorou, Worou, f. manw, l manco. Tee tee. Woura, f.Woo, ara. Pooro'too. Ho'roa. Taata ho'roa oe. Toona,(t¿z¿zta. ) Ootee. Aeexxoo. E'rao. Mama'^í¿, f. Maroc. My'ty, f. Myty, tye, f. Maytay< Pee ra ra. Evo'ha. Hamamma, Ora'haoc. Ponau. Mamma. Te, arre'haoo. Ta rnc#. E'co. Branche ,(une) d'arbre > ou dey plante 3 * Bras, ( le ) Brifer, quelque chofe , Brifé, ou coupé, Brouillard, Brûler, quelque chofe Brume, brouillard, Brun, couleur brune , Bruyant, incommode , babillard ¿ de la LaNGUEj &c. E'ama. B^ma. O'whatte, f. Owhanne, f. Fatte. Mtatoc. Ry'po^â. Doodooe. Ry'po*¿a. A'uraara. Emoo. } un'a > Cacher une chofe, Calcul, ou computation des nombres, Calme,( un) Calme en mer, ou plutôt,/?o/î-tion dans laquelle le vent point de prife fur vous Canard ,(un) Cane, de fuere, Cane de fuere. Carquois pour les traits, Ceinture, ( une ) Ceintures, ( Manufacture de) Célérité, vîteffe, Centre, ( le ) ou le milieu d'uney chofe, S Cerf-volant, ( un ) jouet d'en-y^ fant , S Cerveau,(le) d'un animal, Chair, ( une marque rouge de ) Chaleur, Chanfon,(w/7e ) •Chanter, comme fait le coq, E'hocrna; Tatou. Ma'nuno; Eou, She'a. Mora. Etoo. E' To , f. Too. Veeha. Ta'tooa. Tatoc/y. Té^teere, f. Etirre, Tera'pw. O'omo. A'bccba. Eee'da. Mahama, hanna. Hceva. A'aoca, Chapeau, ou couverture pour la \ tete , S Chat, (le) de mer s poi [fon, Chatouiller quelqu'un. Chaud, air brûlant _» ou étouf \ fant ; il fait chaud, S * Chauve, ( qui a la tete ) Chef, ( un ) ou principal per- -\ fonnageJ Chef, ( un)fubalterne : celui qui eft feulement dans un état d'indépendance 3 qui vit de fon bien y Chemin, ou fender, Chemife blanche y Chenille, ( une ) Chercher une chofe perdue ; Ou bien, Cheveux, ( les) de la tête , Cheveux, attachés au fommet\ de la tête, S Cheveux bouclés. Cheveux laineux ¿ ou frifés, Cheveux gris, Cheveux rouges, Cheveux, ( arracher les ) Cheville, (une) pour pendre un facx Cheville y (la) du pied. Cheville y (la) du pied en dedans, Chien, ( un ) Chienne, ( une petite^ Chiquenaude, ( une ) Choiiir ) trier, Qhuchutcx y fecrettemént , me-"} dire y parler mal de quel- V qu'un, j VoCABUL air e Tízw'matta. Poche. My'ii£¿na. Pohee'a. Ocpo'boota. Eare^. TW ou. Ea'ra; Paroo'y. E'toca. Tapoonee\ Oo, f. Pae'mce. E'roroo, f. E rohooroo. E'poote. Veepee. Oe'toeto. Hinna' heina. E'hoc. E'wo#a. Te'aoQ. Monioa. Atooa, ewy. Oorft'. Oorc, c' ooha. Epatta. JLheee, te, me, my, ty. Ohe'moc. d E L A L A CM,{le) Circoncifion, ou plutôt, fion du prépuce, * Cifeau , ( une paire de ) Citrouilles , Clair,pur3 comme eau claire; Claquet, ( une efpèce de) donty on fe fert aux funérailles > S Claquer, (faire ) le poignet en ie tirant brufquement avec la main ; ttfage des Naturels 3 Cligner les yeux 3 Clou, ( un) de fer, Cochon, ( un) Coco , (feuilles de ) Coco, ( la gouffe fbreufe d'une y noix de ) S Coco , ( noix de ) Coco, ( huile de ) Coq, (un) Coq , ( la crête ) Coq, ( le) bat fes ailes s , Cœur, ( le) d'un animal, Cœur, (le) d'une pomme, Coin, (un) Coin, ( un) Coït, Col,(&) Colere, être en colere, Colline, ( une ) ou Montagne, Collines, d*argile blanche, Combartre, Concubine, ( une ) Condefcendance, a une prière ; \ conftntemcnt, f Confuiion ,/ans ordre, NGUE, &C. 27 I E'ra (la) Crâne, (le) CreiTon d'eau , Crevaiïè, ( une ) fente, fiffure , Cri, pour appeler quelqu'un. Crier, ou verfer des larmes , Crochu, qui n'eft pas droit, Croître, comme une plante , Croûte, gale, Crud,(fruit)comme : . Çmc,(viande ) chair qui n'eft\ pas cuite, S Cuiraiïc, faite d'ofter, ornée de' plumes , de poil de chien de coquillages , Cuiilè, ( une ) Cuit, apprêté, pas crudx Cuit, au four, t de\ NGUEj &C. Ta'roro; Fatoo'wha/ra, Peee'eya. Pappa. E'ooMsr*." Tao'tooa; Mamma'tëa; Oora, oora. Emo'too too. Too'pooe, Pa'toa. Motoo. Too'o. Taee. Ooo'pee<$ We'rooa, Ertona. Paroure; Fotta. Ta'oornc; Peehi. Eee'oo,ÍEeer Vf era: EtQOÏlOQ. D Danfe, (^) H^va: Dartte, maladie; E'nco*. Tome 1V. ¿74 V o C A B Dauphin, ( un ) Déchirer, fendre ; Déchirer quelque chofer Déchiré, fendu x Décrépit , Dedans y (en) Défaillant, tomber en défaillance^. Dégoûtant, qui donne des nau^i fées y v Dehors, Dc-là, De dehors ¡ De devant T Demander, quelque chofty Demain, Demain, le fécondjour aprks* Demain, ( après ) Demeurer, ou refiery Dent, (la) Dépêche-toi,. va vue , 4 Dérober,, Derrière, le contraire de devant*, Derrière,.) nettoyer le) Défapprobation, Déshabiller, oter les vêtemens> Deiirer, ou fouhaiter quelque \ chofe y i Défunir, détacher, relâcker , Deiïbus, ( au ) Deifous, en-dejjhus0. DciTusy (au) DeíTus, (par) en outre,plus que\ la quantité 3 Deuil, Deuil, ( feuilles de) on y cm-\ ploie celles du cocotier y S UL A IR Z A'ournx. Viod vnoo mool Ha'hyJ.Whatte; E'wha. Epoo' taosu lee'roto. Moc-,. mx/my: E, wawa. TWwého. No, t¿/ra, C No, wahoW No, mooz. Ho'my, f. Ha'py myi Bo'bo, ÙArtyo'boL Voee poce, addoo*. A'bo't*> doora. - Eté ei. Uneeheeo. Haro Worcedo. Tèmooïee. Fy'roo, tpo'ty* EhocTioa. Ta'turra. Haoee. Hzoo'v/ai. O'raro. Oraro. NeenjCTiefaeesu. Téharra. ( 'Eeva. Ta'pacw; DE la La Deux; Devant, le contraire de derrière, DrciTer les oreilles , Diable, ou efprit malin, Diarrhée, cours-de-v entre, Diftant, éloigné, Diftribuer, divifer, partager, Diibi£t,(w/z) Dix, Dodu, gros , plein de chair , Doigt, (un) Doigt, (un) du pied. Domeftique, ( un ) Donnct une chofe, Dorloter, (fe ) faire l'indolent¿ Dormir, Dormir, ajjisy Dos,(/tf) Double, quand deux chofesfonC\ l'une dans l'autre, comme> une double pirogue, J Douleur ou peine, Doux, ( quelque chofe de)aw\ goût, 5 Droit, debout; Dureté, Duvet, ou poil doUxp Eau, Ebranler ; agiter une chofe, Ecaille de poijjon, Echelle, (une) Echo, Eclair, GUE, &C. E'rooa. Témoa:' Eoma te ta'xeczl 'Ex.ee. Hawa, hawa. Roa. Atoc/ha. Matei'na. A'hooxoo. Oo'peez, E'rtfínca. ÌAa'rieeo. m Towtow. Hoa'totf. Teépy. Moë. Too' roore, tnoc. Tooa. Tau'roo*. Ma'may. Mona; Etco. E'ta, éta. E'waou. E A'vy. Eooa wai. Poa.' Era'a, f. E'ara; Toco. Oc/'wiz/ra, Mm « zj6 Eclairer, allumer le fu, Ecope,(une)pourvuider l'eauX d'une pirogue. Eco ree, (/' ) d'un arbre, Ecréviffe, ( une ) Ecréviffe, ( une efpèce d') com--\ mune fur ces Ifles, S Egal, Eguifer, êpointer une chofe. Elever une chofe, Elevurc , qui provient d'une "j brûlure, * . 5 Eloigncmcnt,( qui ade l') pour\ une chofe, î Empan, mefure, Empêcher,ou prévenir > Empoigner, avec la main t Empoigner la cuiffe de fon an-\ ta gonift e en danfant, S EmouiTé, tel qu'un inflrument"\ é moufle, S Enceinte, grojfe, Entant, Enfant, ou garçon s maniere del parler familière, J Enfoncer, couler bas, Ennemi, (un) Enrouement, Entendre, comprendre; Entier, complet > non brife, Entre, au milieu M entre deux > Environner, Envoyer, Epais, vafeux, Epais, comme étoffe ¿ Vocabulaire A'toonoo t' Eee'vrcra. F/tata. Ho'hore. O'oora. Tee'onai. Oohy'tei. Ëvoee. Era'wa/. Wlci'ee. Fata, hc/to' ho/to. Ewhae'ono. Tapë'a. Hara'waí. Tomo. MaW¿a. Waha'poo. Mydiddc. Héamane^. Atonao, Taata'e. \ ETao. Eéte. Età, Eta. Fero'poo. A'b¿>one. Eho'poe. no Eworeroo, f. E'worCpO, TooCy toc/c, ì de la La Epaiilcur, appliqué aux corps l folides, Efcabeau, ( #;z petit) pour ap-l puyerfa tête en dormant , S Efcarpé, comme rocher, Excrcment, Efprits familiers ; Eftomac, ( l* ) Eftropié, perclus, Etendre, une chofe, une étoffe, Etendre, a longer, Eternuer, Etoffe j ( la plante d* ) forte de mûrier , Etoffe de toute efpèce , ou plus\ tôt, couverture ù habit d'é- \ 'offe, J Etoffe, (pièce longue d')fendue~\ au milieu , ou l'on paffe fa I tête, & qui pend devant & f derrière, J Etoffe, ceinture d'étoffe blan-^ che , qu'on porte autour des reins, ou qu'on jette fur les épaules, Etoffe jaune, Etoffe d'un brun foncé ; Etoffe d'un brun clair, Etoffe couleur de nankin \ Etoffe gommée, Etoile, ( une ) Etoile, ( une) de mer, Etroit, pas large, Euphorbium, ( un ) arbre avec des fleurs blanches , ngue, &c„ Meoo' meoo. Papa,f. Papa,voo*l Mato. Too'ty. Tèo'he. Paratia. Tei' tei. Ho'haro. Ho'hora. Machie ai. Ea Flotter , fur la furface de l'eau, Flûte, (une) Foibleiïe, Fort, un homme fort? FoíTé,(¿//z) Fondre>. ou difjoudre une chofe, 1 comme graijfe y6cc. J Fougère,.( l'arbre de) Fouler aux pieds > Fouler avec le pied, marchef \ fur quelque chofe, J Four,(un) en terrey Vtúi,non fait,, Frapper avec le pied,. Frapper un but y Frapper, ou battrela viande; Frappé, Frayeur, ou crainte, Frégate, efpèce d*oifeau , Frère, terme qu'emploient lesi enfans, i Friction^ Friílbnnerü¿e froid r Froid, ( la fenfatim du ) Front, ( le ) Frotter une chofe , comme lorf\ qu'on fe lave les mains & le V vifage, J Fruit, Fruit parfumé, de Tethuroay petite I/le, Iruitjaune , pareil aune groffe prunequi a le coeur dur? Trarre tarrea, Pa'noo. Weev/o. Tooro'r£ grandeur Guerrier, Soldat, ou plutôt un\ tueur d'hommes, J Gueux, coquin, ou autre épi- \ the te de mépris , J Guirlande, ( une ) de fleurs , Hooazootoo, C E, hooerc. Màee. Ara hai. Qo'aoo. Età raoo, Pahoore hooïc. Keeoo. Ocawura. Etee, rocwhc. Fanou,évaho. Ara'hay. Taatatoa. Taoi/na. Eïha, apai. H. Habiller, (s') mettre desvetemens. Habitation,place de réfldence. Hache, Hacher, couper menu, Hameçon, ( un ) Hameçon, ( un autre )particulier. Hanches, ( les) Hanches, ( la partie des) qui efli tatouée, J Harangue, (une) un difeours, Hardieile, Haut, ou efearpé, Havre , ( un ) ou mouillage, Herbe, qu'on met fur le plan cher des maifons, Hériffon,(un)de mer, Tome 2 f^. } Eu, hm'hooo t/Ahoo. Nohora. Toe. E'pcwta. Matau. Weete, v/ecte, E tohe. Tamorow. Oraro. Eawou. Mato. Tootou. Anonoho. Hcawy. Ni 282 Vocabulaire Ou bien, Héron, ( un ) bleu, Héron,( un ) blanc, Hibifcus, la plus petite efpèce} avec des cap fuie s piquantes f qui s'attachent aux habits ( quand on marche. J Hibifcus, une autre efpèce a \ larges fleurs jaunes. J Hier, Hier au foir, Hirondelle, ( une ) noire avec une \ tête blanche, ■* Hocquet, ( le ) Homme, ( un) Homme, ( un )pasfincere, mah difpofé. Honnêteté, Honteux, confus, Horifon, ( /') Houle de la mer. Huile parfumée qu'ils mettent^ dans leurs cheveux , J Huir, Huître , ( une grande efpèce d ) Huître, ( la grande efpèce grofi\ flere d* ) ou fpondylus, S Humide , mouillée, Hurler, crier, Tote ta. Otoo. Trapappa. Peeré, \peere. Voodrou. Ninna'hai. Erépo. Oo. Etoo'ee, f. Eo/wha. Taata, f. Taane. Taata, ham'am'anmio. Eea'owre. Ama, f Aéama. E'paie no t'Erat^. E'roo, Mo'noe. A'waroo. T'teea. Paho'oa. Wara'rii. Ti/mo'toro. I ignorance, ftupidité, Wf ea'ta immédiatement, a l'inflakt, To'hyto. Immenfe, très-grand. Roa. Incette,ou inceflueux, Ta'wyttc. Indigent, pauvre, néceffiteux, Tee, tee. Indolence, ^ Tee'yy. Induftrie, oppoféc a parejfe , Taee'a. Inhofpitalier, point généreux, Veé peé peevc. Inftruirc, E'whae. Intérieur, (T) d'une chofe, Ooa'pee. lue d'York , Et vaco. . Iflot, (un) Mo'too. j Jalouile dans une femme > Jambe, ( la ) Jambes, ( mes) me font mal, ou- font fatiguées 3 Jaune, (couleur) Jette r, jetterai-je ? Jctter une chofe, Jettcr une chofe, mettre de côté, Jctter une lance, Jettcr une halle, Jettcr, (fe) en danfant, Jeune, (jeune animal) Joignant,ou contigu, Jointure, ( la) des doigts, Joue, ( la ) Jour, ou lumiere du jour, Jour, ( point du ) Jour,( fin du ) Jour, (ce) aujourd'hui, Jumeaux, enfans jumeaux , Jupon de feuilles de banane, Ta'boone, f. Fateeno, f. Hoo'ixy, A'wy. A'hooa. Heappa. Taurca'a, Harréwai. Orno. Evara' towha. -¿ma'hooa. Hoéaire. Veénaìa. E'pmho. Teepoo. Tapparla. Mara' m arama, f. h! ou, CA'aou. Mara'm arama. Oota' tahczta. Aodnai. Méhëa. Atou'maieez. Nû z Vocabulaire qui accompagne Az| Lagune, '(une) Lai île t\ Lai fiez-/i derrière; qu'il refte. Lamenter, (fi) en criant. Lance, (une) ou pique. Langage, di [cours , paroles. Langage danft. Langue, (la) Large, grand , pas petit. Large, pas étroit. Largeur, appliquée a un pays. Las, fatigué. 'Laver Jave rune étoffe dans l'eau. Léger, pas pefant. Lever, (fe) élever. Lèvres, (les) "Lézard, (un) Lizcron, une efpèce de convol-~i vulus ou de liferon commun ? fur ces If es. - J Lit. Locataire. Louche. Lui, il. Lumiere , ou feu des grandsl perfonnages. ^ Lumiere, ou feu du bas peuple. Lune, (la) , Lutteur, (un) Ewha'ou/za, f. Eaouna. Ewheeoo. Vtfz'hcb. L'tiitee. Tao. Paraos. » Timoro'ckt, te' Timoro E'rero. A ralia/'. Whatta, whatta. Nace. E'heieu, f. Faca. Marc. Ma'ma. A'too. Ootoo. Mo'o. O'hooc. L'roee, £ Moi'a. Au ce ha u. Matta'areva. Nana. Toutoi, papa. Neeao, papa. M ara'm a. Mouna. m Mâcher, ou manger. Mâchoire, ( la ) inférieure. Machurer, (fe) le vifage avec des charbons pour les céré- » montes funéraires, Maigre, mince , pas charnu, Maigre, de la viande , Main, (la ) Main, ( une ) difforme, . Main, ( mouvement avec la) en) danfant , \ Maifon, ( une ) Maifon , (une) publique, Maifon, ( une grande ) Maifon , ( une) fur des piliers, Maladie, Maladie, dans laquelle on nel peut pas tenir la tête droite, ç peut-être la paralyfie , J Mâle ,(le)de tout animal, Malhonnête, Manivelle, (une) Manquera but, ne pas le frapper, Marcher, Marcher, en avant, en arrière, Marcher fur les mains & fur les pieds, Marce, ( une ) ou courant, Marié, homme marié, Mariée, (perfonne non) Mannoter, ou bégayer, Marque noire fur la peau ? E'y. E'ta. Bap'para. Too'hai. Aco. E/mma. Vceic'oi. O'ne o'ne. Efarre,f. E'wharre. Eha'mco/e. E.farre'pota. A'whatta. Mata m y, Mamy. E'p du vêtement, -J Noir, couleur, Noix, (une) de cocos Noix, ( greffe ) qui a le gout~\ de châtaigne quand elle eft > grillée, Nom,(/c) d'une chofe, Non, négation" Nous, Noyé, Titra; Popo'hé'o. E'vanne. Moéa. Poo'rou. T'aata'toobtw. Cote,cVcore. Ara'wha. Ho'roíí. a'¿?£va. T'pona. T'y. Va'hodcw. Tdtbona. Ere,ere. Aree. Eeehee. Ece'oa. Ay'ma, Yaiha, A'ourc, Aee, Yehaeea. Taooa, f. Atoo'tOOâ. Parre'mo. Nuage Nuage, (un) Nud, une perfonne qui n'eflï pas habillée, * Nud, un homme ou une femme\ 'fans vêtemens, -Nuit, Nuit, (ténèbres de la ) Nuit, ( ce foir, ou cette ) Numération, ou maniere del compter les nombres, J de la Langue, &c, E'ao, f. E'aoo. Ta'turra. Ta'turra. Po, f. E'aoo. Onoro. A oonc té Po. T'z'tou. O Océan, (P) Odorat, (le fens de T) Odoriférant, d'une bonne odeur , S Paire, ( une ) ou deux d'une chofe, Ano'ho. Palais, (le) E'ta'nea. Panier, Papa'Mz/^a, Panier, (petit) de feuilles de cocos, Vathee. Panier, long de feuilles de cocos 3 kuoai ra. Panier, ( grand) rond d'ofier. He na. Panier, rond de feuilles de cocos, Mo'ene. Panier de Pêcheur, Er'rc'vy. Panteler, reprendre haleine &\ -n- /1 r J y Tea ha. J ou vent, S Paquet y (un) de fruit, E'ta. Parent, (un) Medooa. Pateiîcux, oifif, Te'py. Parler, Paraou. Parler, ou converfer, Paraou. Parlene)pasducxur,mais-x Necatc m^ parou,10noaa> du bout des lèvres , J Partie, (la) au-dejfous de lai £ca'rar0i langue, J Partition, (une ) divifion, Parure de tête qu'on met aux y funérailles, PaiTe, ( une ) un détroit. Patates douces, Pâte fcrmentée de fruit a pain , Pauline, (la) de la main, Pauvre, indigent, pas riche, Pave, (le) devant une maifon~\ ou hutte , j Peau , ( la ) Pêche, long bambou de, aveci lequel on prend des bonites ,S Pêcheur, Peigne, ( un ) Peine, le fentiment de la peine, Peler,ou enlever l'écorced'uneH-noix de cocos , J Pelé, cela efl pelé, Penfées, Peniìf, ( air ) Percer un trou, Perclus de fes membres, eflropié, Pere, ( un ) Pere, terme qu emploient les-\ enfans , j Vere, (un grand) Vere, ( un arrière-grand) Pere, ( un trifayeul) Pere, ( un beau ) Ver\e,(une) Perroquet, ( un petit) beau, Perroquet, ( un ) verd avec un-\ front rouge , J Pefant, pas léger, de la Langue, &c. Parco'roo. Pa'ran. E'aree'éa. Oo'marra. Ma hee. Apoo'riema. Tee'tee. Pye,pye. -£Vree. Ma'ktm. E'hootee. Pa'horo,f.Pa'herre. Ma'my. A'tee, C E'atec. Me'a tee. O'poc Fate'bcoa. Ehoo'ee,(. Ehcc/o. Tet'tei. Medcca-tanne. O'pueenco , & Papa. T'oo'bocno. T'ooboona tahe'too. Ouroo. Tanne te hoa. Poe. Hveenee. E'a. Ttmia'ha Oo Perfonnes de diftìnclkn, Petit, pas grand. Veut j pas grand9 Petit, pas grand, de peu dey con j èque nce , S Peu, petit nombre, Peut-être, Pied, ( le ) ou la plante du X pied, J Pierre, ( une ) Pierre polie dont on fe fertl pour réduire les fruits en > pâte, J Pierres placées debout fur l'ef 1 pace pavé qui eft devant les ? buttes, y Pigeon, (un gros) de bois, Pigeon, (unpetit ) perd & blanc, Pigeon, (unpetit) noirtj blancX avec des ailes pourprées, Pincer avec les doigts, Pique, ou lance , Plain, ou plat, Plain, ou uni, Planches, ( les ) fculptées d'uni marais, S Plantain de cheval, Plantain, ( le fruit de) Plante, de toute efpèce » Plante, (petite) Plante ,(la) du pied, Plat, appliqué a un ne\ ou a un~l vafe large, auffi un arbre dont > le fommet eft applaù , J Vocabulaire Patoo'nche. Eete, Eete Ree. Eote. E'pa'ha. Tapooy. Qwhay, Vai'noo* Too'toore. Eroopf. Oo'oopa. Oocowy'deroo. Oonfa. Tao. Epeeho. Vz'eea. Fra. Eaïee. Maie c'a, C May Omo. Erabo. Tapooy, Papa. de la Lan Plate forme, de combat fur une pirogue, Plein, rajfafié de manger, Pleurer, ou crier,: Plier quelque chofe, une étoffe, Plonger une chofe dans de Veau, Plonger fous l'eau, Plume, (une ) Plumes rouges, Pluie, Poignet, (le) Poing, ouvrir le poing, Poing, frapper avec le, en\ danfint , -Pointe, (la) de quelque chofe, Pointu, qui n'eft point émoujfé , Poifon, amer , Pòi (Ton, ( un) Poiifon plat, jaune ; Poiifon plat, verd, Poi (Ion plat, verd & rouge, Poiifon volant, Poi ilo n, ( un plaide) Poitrine ,(la) Poitrine, (la) ou le corps d'un\ homme, 5 Poivre, (une plante de) avec les racines de laquelle ils compofent une liqueur enivrante , Porte, ( une ) Porter quelque chofe, Porter une perforine fur le dos. Portez , comment vous portez-vous ? gue, &c. É'tootee, Pya , f. Oo pya, f. Paya, Ha noa,a, tzea. He'fetoo. E,ooVha\ Eho'poo. Hooroo, hocv.00 te manco. Ora, hooxoo te manco. E coa. Mo Vnoa. Ma hora. A moto. Oe,oc,orO/,oi. Oo'cc. Awa, awa. Eya. Oo'morehc. Eiu me. VilLOU. Maraïa. E'wha. O'ma. ' Q'poo, Ava. Oo'boota; E'a'mo. Eva ha. î Tchanooe. 294 VoC AB Pou (un) Pouce, (le) Poulet, ( un ) Poumons, (les) Poupée, ( une) de débris de cocos, Pourri, comme fruit pourri, Pourfuivre, atteindre quelqu'un-^ qui a fait du mal, S PouiTer une chofe avec la main, Prendre un ami par la main, Prendre du poijfon avec une^ ligne, j Preneur, (un) de mouche noir, Prciîer, exprimer, Prelfer doucement avec la main, \ ou ferrer, J Preilcr, ou frotter doucementles~) jambes avec la main quand on ç eft fatigué ou malade, J Proche. Profonde, eau, Propre, non fale , Propriétaire, ( un) Puant, qui a une mauvaife odeur, Puer, fentir mauvais, Puddings, ( efpèce de) fait dey fruits d huile de citrouilles ,S Pur, clair, Puitule, ( une ) U L A i RE atoo. E'rmna, erahai. Moa pec'rü/a. Ttíftoo, arapoa Adoo'a. Roope. Ewo, Eroo, f. Eha'roo. Too1 ra ee. Etoo'y a oo. E'hcwte. O'mamao. Ne', noee Roro'mn, Roro'mn. Poto, {. Whatta'ta. Mona'. Ooa'ma, Eoo'ee. E'whattoo. Na'mooa, f. Nee'neeo. E ou, fou. Po'po'n. Elodee. Woadtxouî. Quand, a quel tems ? Quatre, Whcca. E'ha. DE LA L¿ Quérir, aller, Quérir , ( va le ) Queftions, ( interroger, faire des) Queue, ( une) Queue, ( une ) d* oifeau , Qui cft-ce ? comment l'appelé- \ t-on ? J Quoi! qu'eft-ce ? Raboteux, qui n'eft pas poli, Racine, ( une ) Radeau, un radeau de Bambou , Rafraîchir avec un éventail, Râle, (petit) noir, tacheté, deX noir, J Râle, ( petit ) noir aux yeuxl rouges, S Ramer avec des rames > Rape, ( une ) ou lime, Râper la chair d'une noix de cocos, Rafer, ou enlever la barbe , Rat, ( un ) Raye, ( une ) poiffon , Refus, (un) Refus, (un ) Relâché, qui nefî pas affermi, Relâchement du ventre. Rencontrer quelqu'un, Rcnver er, Renverfer, tourner fans-deffus-X dcjfous j , •* N G U E 5 &C. 29 C, Atee. Atee. Faeete. Ero. E'hoppc. Owy, tanna, f. Owy, nana. Erhara, E'ha'rya , f. Yéha^a, prononcé en interrogation. R Ta'rra, tarra. Apoo, f. E'a. Mai to'e. Tahuree. Vooz'nee. Mai'ho. Eroine, f. E'h oc, Ooee. Eannotehea'r^. Eva'rtw, f. Whaunc, whannc. Monee, f. Eyore. E'whaee*. Ehoc? noa. Ehoi/nooa. Aüí/wfwa. Hawa /hawa. Ewhariddc. Eha'pacw. E'hcwra,telaVIù, 2q6 vocabul aire Répandre $ ver fer, Repon fe, Repos , filence, une perfonne~) filencieufe, qui a L'air de Í-penfer, j Représentation, ( une ) d'une ") Usure humaine 3 $ Réfcrve dans une femme, Refpirer -, Refpiration, haleine , Réiider, vivre, ou habiter, Reí te, ( le) d'une chofe t Receñir fort, Retenez votre langue / taife^-1 vous ,* paix, J Rhume, (un ) Riche, pas pauvre, quia tout~) en abondance, J Kidà,vtfage ridé. Rire, Rocher, ( un ) Rochers, (un récif de) Rognons, ( les) Wo\,( un) Rofée, Roter, Roti, ou grillé, Rouge, couleur, Roulis, le roulis d'un vaiffeau, Rouilcurs, Emarc. Qo'aia. Fallc'booa. E'tcc. Nonoa. Watte weete \iee tc'aho, Tooc, tooe. E'noho. T/Ewah^/: Mou. Ma'moo. Ma're. Epo'roo. Meeo, meeo. Atta. Vàoo, E'aou. Toodhooai ^Ezxee, dahai. Ahe'aoo. Erco'y. OeaViz/ra. Oora, 00/ a, f. Matde. Too'tuovç. Taina. Sable, poujfere E one. DE L A L A Sac de paille \ Saiiir brufquement une chofel avec la main , telle qu'une V mouche, • Sale, mal-propre] ou bien, Salé, ou eau fale e , Saluer avec la tête> Sang, Saturne, Saunders, (Ife de) Saucer, Sec, pas mouillé y Secret, une chofe honteufe ù fecrette 3 Seine, tirer la feine3 Selle, aller a la garde-robe , Semblable, ou pareil. Sens, (le) de la vue , Sentier, ( un ) ou chemin, Sentir, Sentir, Sentir, légèrement, Sentez cela, Serpent de mer, qui a alterna-1 tivement des anneaux blancs > & noirs j j Sept, Sépulcre, (un) ou cimetières Seul, Scie y (une) Siège, (un) Sifflement , maniere de fïffler pour appeler le monde au tems des repas 3 N G U E j &C. Etc'oe, f. Eate. Pc/poí^, f. Pcere. Ercpe, E'repo. Ty'ty, f. Meede. Etoo'o. Toto, f. TLhodei. Whati'hëiZ. Tabcwa, Manoo.' Mahouta, f. Araire. Ooinaro. Ohemoo. Etoroo te p¿z/a. Teeteeo. Oowhya'da. E'h^o. Ea'ra. AheV/. Tcar'ro. Veeïo, pe¿ro. Hozna. Vooïieeaïoo, KWeetoo. Ma'ray. Ota'ho/. Hee'oo. Papa. Epo//,maa. Tome IK* } s 98 V oc ab Siffler, igne, (faire ) de la main a quelqu'un, Silence, Six, Sobriété , Cobre qui\ n'efl pas 1 adonné a l'ivrognerie , î Sœur, ( une) Sœur, terme qu'emploient le si enfans 3 J Soif, Soin, ( prendre ) des alimens i Soir, ( le ) Soleil, ( le ) Soleil (le) à midi ; Sommeil, ( le grand) ou la mort , Sommeiller, Son, tout ce qui frappe l'oreille > Son, qui dirige la danfe , Souffle, (le) ou la refpirationi d*une baleine, j Souffler par le ne\. Souhait qu'on fait a celui qtiiX éternue, J Soupir, Sourcil y (le) & les paupières, Stérile, terre, Stupidité, ignorance, Sueur (la) du corps , Suicide,1 Suinter, ou faire de l'eau y Surdité, Surmonter, ou conquérir ¡ Surprifc, ( interjection de ) ou X d'admiration, u l A i il h Ma'poo. Ta'rappc. Fatteébooa. A'honoo. Teéreida. Too'heinç. Te'tooa. Wzhee'y. Ewhaapoo te maa: Oohoo'ho/. Mahananna, f Era: Tei'ne e a te Mahanna.' Moe eoa. A'touou. Pa'iina. Apee. Ta'hora, Fatte. Eva'n?tfa t Eatcoa; Faea. Tcoa, matta. Fénooa Ma'o eunoo. Oo'veete. Ate'arenona. Ktc'ei te Efarre. Te Euta. Fcnoiza, f. whénooa. Oo'po. Téco, ) une ) rafée. EanaWea. No o e. Aniaa , Í. E atta, A'niaa,f.E'atca. Ewha torco' t'A rere. E tea. Too, pap'pou. Topa. Vouta heitc, Méhac. Pa'tea-c. Tordre les membres a le corps,y ¿es lèvres, &c. S Tordre une corde, Tors, de travers, Tortue, ( une ) Toton , (un) jouet d'enfant, Toucher, Tourner autour, marcher devant & derrière , Tourner, ou tourné, Tout, Tout, le tout ? Trait y (un) Trait, ( le rofeau d'un ) Trait, (Lapointe d'un) Travailler, Trembler ,fri.jfonncr de froid 3 Tremblant, qui s'ébranle, Tremper fa viande dans Veau~\ falée, en place de fel, cou- > tume du Pays, J TrciTaillir, en Jbngeant, ou au-\ trement, * Trier, choijir ; Trois, Tropique, ( un oifeau du) Trou, (un) fait avec une vrille ~\ dans du bois 3 Tue, mort, Turban, (un) Vocabulaire Faeéta. Vavreerec: Na'na. E'honoc: Epiroa. Fa'fa. y HooàeepeepQ. Ooalioc. A'maoo. E'ta, étea, f. A maoo» E'oomc. Owha. To'ai, f. olmoa: Ehëa. Ooa'titte j f. Eta. Aouàou. Faw/wo. Wa'hec, te dirre. ~Ehee te mai m y ty. Torco. Manooroa. È roca, f. Pata, Matte. E tac» VaiiTeau, (un) Vapeur lumineufe. Paire; Epao. de l a L a Vafe, tout vafe creux, coriUncX coupe, noix y Vafe particulier, dans lequel^ ilspréparentune liqueurent-f vrante , VaiTal, ou fujet ; Vaile, Veiller, guetter ; Veines ,(les) qui courent fous la\ peau, Veiit,(/¿) Vent, (/(2 )'Sud-Eft; Vent, (lâcherun) Vénus, Vérité, Verre, ( grain de ) Verrue, Vers, ( petits ) Verfertf/z liquide, Verte, ( couleur ) Velile, ( ) Veux, (je ne ) pas faire cela, Veuve,(une) Vieil, Ville, ( une) Vifage,(/,) Vifage,( le) en terre; Viiage, cacher le ) ou tourner de cotí rougit ngue, &c. 30I Aiboo. Oi/mutte: Manna'hoana. Ara,rui¿,£MíZ¿, ara'ii«¿ E'teae. E'wctfa. Mattay. Mattace. \ Ehoo. Tou'ïoozî Paraos, vAou, Poe. iToria: "E'hoohoo; Ma'nee. VooYC, poorc. Toameeme. Aeeoo, d'un ton chagrin^ ' Wa'tooneea. Ora'whcva. E'fàrra pootoo pootoa, E'motee. Teéopa. de côté, comme quand on \ Fare^W/ } Vite, ( marcher) Vivacité , promptitude, Vivacité, être vif \ prompt Vivant? Harréne/'na, E'tirre. Teéieete. Waura, 302 Vocabulaire Voile , ( la ) d'un vaijfeaus oui d'une pirogue , S Voile, ( aller a la ) être fous voile, Voile, (fous ) Volaille, (une) Voler, comme un oifeau* Voleur,(un) Larron, Vomir, Vomir, Vous, Ville,( une) Vuide, Eeéai. Ewhano. Pou vouée. Maa. Era /re. Eeda ( taata. ) E'awa, f. ëzody. Exoo'y. Oe. Ehoioo. Ooataao, f. TataW. Ulcere, ( un ) Ulcere, ( autre ) Un, Uni, poli. U 0'p¿z¿, Féfc. A'tahai. Pa'va. Tome IV. Page 301 bis, T AB LE qui repréfenté fur une même ligne des termes dont on fe fert dans les différentes Langues des Mers du Sud, depuis l'ifle de Pâque, jufqu'à la Nouvelle-Calédonie; formée d'après les Obfervations faites pendant ce Voyage. François. Taïti. Ifle de Pâque, Jjles dis Marquifes. Neefo , Un Arc,........... 'E'fanna ,.......... Boire ,............ Aynoo ,........... Aeenoo ............ 'Ateneo,........... Un Cochon,........ ^Boa,............. 'Boca,............. Boo'acka, Noix de Coco ,...... 'Axée,............. > . 'Eeoo---- La dent,........... Eneeheeo,......... 'Neeho ,........... E'nfeho,......... Fau,.............. A'vay,............ Evy j............. Etoffe,............ 'Ahoo,............ A'hoo ,......♦..... Aha ,í> A'hooeea., .. Une Femme,........ Wa'heme ,........«■ Un Homme ,........ Taata ,............ Papa?............. T........... Oohe 3............ Moi jt,• ' '........ Wou , f. ou,........ La main ......... E'ieemz,........... Rfana 3......... Ifle d'Amflerdam, Fanna 3......... Nouvelle-Zélande. Mullicólo. Tanna. Nouvelle-Calédonie. Na'brroos,......... Na'fanga ,......... Noafe,........... 'Nooee,............ 'Oodoo, f. Oondor,. 'Brrooas ,.......... 'Booga 3 f. Boogas ,... Naroo,............ Naboo'y ,.......... 'Neeao. N«ho,............ Rte'bohn,......... Warrewuk, f/Rc/buk, Pensa weia ¡ O oc. Babba'Ianga 3....... Kak'ahoo,, Non 3 I A'oure,.. Le Nombril,....... lPf<*to 5 .. L'Œil,............ Matta,.. Un Oijeau 3........ f 'Manoo , VOreille,......... TaVm, . Oui,............. Ai,____ Fruit à Pain ,...... Oaroo 3 . . Une Pirogue,....... E'vaa, 'Ayma,............ \ Yâiha 1............ iiifa > Wou 3... Eoo'my 3 • Ou, Er'goar, Ta'nartv,.......... Ham'ban. Ra'bin ,............ Nflí'braan , ........ Tama. Ba'rang,........... NaiWmaan,....... Nan'ram,.......... Otds, ............ Oobe. ... Matta. .. Manoo j . Ta'reean 3 E'reemz ,.......... 'Reenga, Eisha,........... KaWe 'Matta j............ Vceto, G Peeto'ai, .. ■ Matta,1.Mattala3... Manoo,............ 'P...... Tee'yein 'Eeo ,........... Ba'rabc,........... Tag'ooroo ,....... Wagga Maya. 3 Eeka3, Ma ices. Plantain,.......... 'Maiya,........... M¿ya3 Footfc ,...... Evâ, ...........'.. L'oodje, Pluie,............ E'ooa,.......... PoiJJòn ,........... '£ya,........... P onSuation , Tatouage, Tatou, .......... Rire>............. Atta,.......... TaVagga Na'brru ts, 'Elo, f. Eeo 3 f. oe. Wang ? Na'mawar,......... Ooc. Nomoo ?........... sJffler>............ 'Mapoo, Cane de Sucre 3...... wjo .. EaTete............ So po ,. Une Volaille,...... Moa,.. Vous,............ Oe,. .. Maieea, E'patoo, 'Eeka,............ Tc'ka , Ta'ton j.......... To, .. Ao'po Moa, . Moa, Oe,. ........ Haarish,........... Ap > f. Gyé ap. Moko^ ........... Papang,.......... 'iNamuo,........... Oan, Í. Gan, galang. Katta,............ Narofimaan ,....... Veeoiïeeo)........ Ba'í^/ne,.......... Ní^biaan, ........ Tama. Moéi-00 ,.......■.. Na'rookj.......... Tak'oopo,......... Moéroo,.......... JJ*».............. A'Tahay,.......... Katta'haw,......... Atta'ha",......... -lïhzce,.......... Tf«Tca«,... Ueux,............ E'Rooa,........... ,Rooa ,............ A1 eoa,............ E'ooa ,............ E'ry ,...... Trois,............ 'Joxoo,............ 'Toro ........... A'toroo,........... Torco,............ E'r»,...... Quatre,............ A'Haa,............ *Haa,íífaa,....... A'faa,............ AJiaa ,............ E'bats,..... Cinq,............. E'Rcmia,.......... *Rce l'Ouvrage, inundé: Observations 'Astronomiques , recueillies pendant U Voyage qu'ont fait dans l'HemiJphère Auftral & autour du Monde, les Vaijfeaux la Réfolution & l'Aventure, en JyyZy *jy3> *774> & 2775>Var M. Wales > de la Société Royale de Londres ; & M. Bayly , Aftronome Royal de l'Obi fervatoire de Gremwich* AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. m- Co OK a déjà dit j dans fa Pre'facc, que M.Wales ôc M. Bayly, furent envoyés , le premier, à bord de la Réfolution 3 & le fécond à bord de V Aventure} pour faire des Obfcrvations Afirono-micjues pendant le Voyage. M. Vales > par ordre du Bureau des Longitudes; qui a paye les depenfes de cette partie de l'expédition , vient de publier s à Londres, un Ouvrage qui eft d'un grand prix dans les Sciences naturelles , car les Tables & les faits qu il contient, feront confukés dans tous les tems. Il rapporte lesObferva-tions Agronomiques faites fur MMlc Drake, dans le Canal de Plimoutn, à Fonchial, à Madère > au Cap de Bonne-Efpérance > à différentes reprifes, dans la 304 Extrait, &c. Baie Dusky à la Nouvelle - Zelande ; à différentes reptiles, dans le Canal de la Reine Charlotte à la Nouvelle-Zélande; à différentes repriies à la Pointe Venus a Taïti j--des Obfervations fur l'inclinai- fon de l'aiguille aimantée, à la Baie de Tolaga, à la Nouvelle-Zélande, à la Baie de la Réfolution, fur une lile des Marquifes i 1--des Obfervations fur les Mareas à Uliétéa ; — des Obfervations 'Agronomiques à Tanna , Tune des Nouvelles-Hébrides > à Pudyona , fur la côte de la Nouvelle-Calédonie > au Canal de Noel, fur la Terre de Feu i à Sainte « Hélène s--des Obfervations fur i inclinaison de l'aiguille aimantée, à lìfle de rAfccnfion, àFyal, l'une des Açores ;-les Obfervations faites fur la latitude & la longitude à bord de la Réfolution tk de U Aventure, avec les Gardes-tcms i-- des Obfervations fur la latitude à bord des deuxVaif féaux y par la méthode lunaire ;--des Obfervations pour trouver la déclinaifon de l'aimant, à bord des deux Vaiifeaux'j--un Journal nautique & météorologique à bord des deux VaiïTeaux. Les Observations 6c les Tables font précédés d'un Difcours Préliminaire, qui parle des différens initrumens Agronomiques qui étoient à bord des deux VaiiTeaux, & qui d'ailleurs, par les vues neuves qu'il contient, nous a paru devoir être traduit: en voici laverfion. ♦ DISCOURS DISCOURS PRÉLIMINAIRE Qjii fe trouve à la tête de l'Ouvrage DE M. WALES. Lorsque M. Cook fut envoyé pour la fecondcfois, dans l'hémifphere auftral, les Savans croyoient encore qu'il y a des Terres dune grande étendue, vers le polo Sudj& le Navigateur célèbre à qui on confia les deux vaiiTcaux , la Réfolution & l'Aventure, fut chargé de déterminer ce point important en Géographie: mais cette opinion n'étoit fondee que fur une iimple probabilité ; les raífons tnathé-înathiqucs & philofophiques qu'on a propofées fur cela, ne font point du tout folides, & la prétendue ncccflité du contrepoids dece côté du Globe eft ii peu vraie, que je fuis fort furpris que tant d'habiles Ecrivains l'aient adopte. Les Mathématiciens favent que tout corps en repos, quelque irrégulier qu'il foir, refte en équilibre s'il eft fufpendu fur une ligne qui pafTe par fon centre de gravité ; & la révolution d'un corps irrégulicr autour d'un axe, n'eft point troublée par fes irrégularités, ii elles fe trouvent dans la direction de fon axe de rotation, ainfi qu'on les fuppofë être ici : quand elles fc trouvent dans quelque autre direction, le cas eft différent, mais alors elles doivent être beaucoup plus grandes qu'aucune montagne que nous connoiflions, pour çaufer une aberration fcnfîblc dans l'axe de la terre. De plus, fi à une maiïe irreguliere de matière folide, Tome IV. Q q tel qu'eft notre Globe, on ajoute une quantité de matière parfaitement fluide, on fait que la matière fluide fe diftri-bucra dans les vallées, ou plutôt le long de ces parties de la matière dure, qui font les plus proches du centre de gravite, fans aucun égard au centre de figure, & par con-féquent s'il n'y a pas allez de matière fluide pour inonder & couvrir le tout, les portions qui font vers la partie la moins denfe du Globe ou du corps, feront couvertes les dernières i ceci pourroit arriver, quand même la Terre feroit une fphere parfaite fans aucune irrégularité à fa furface. La même chofe pourroit fc faire, quoiqu'un peu moins fen-lîblcment, par les feules irrégularités de la furface, lors même que la terre feroit par-tout également dénié. Ob~ fervè qu'avant cette expédition , il étoit du moins vraiiem-blable que les irrégularités de deniité & de furface, croient à-peu-près égales dans les deux hémifpheres, quoique cela ne fût pas néccifaire. Dès que le Voyage fut réiblu, les CommiiTaires des Longitudes, toujours occupés du progrès des Sciences, chargèrent M. Bayly &c moi, de faire des obfervations à bord des deux vaifléaux*, ils nous fournirent pour cela des inftru-mens de toute efpèce conftruits par les meilleurs Ar* tilles : en voici la lifte: 1. ° Un Obfervatoire portatif. 2. ° Une Horloge aftronomîque, faite M. Sheltoru 3.0 Un Compteur, fait par M. Monlk, Astronomiques, &c. 307 4* Un inftrument de partage, par feu M. Bird. 5.0 Un quart de cercle aftronomiquc, par le même excellent Artifte. tí.0 Un Télefcopc de deux pieds, par le même. 7° Une Lunette achromatique de trois pieds \, avec un triple objectif, par M. Dollond. 8.° Un Micromètre objectif achromatique, fait & divifÇ' par M. Dollond. 9.9 Un Sextant d'Hadlcy, par le même. 10. ° Un autre par M. Ramsden. 11. ° Un Compas azimuthal, par M. Adams. Deux Globes, par le même. 13,° Une Aiguille d inclinaifon, par M. Nairnc. 14.0 Un Baromètre de mer, par le même. 15. ° Un Anémomètre ou machine pour mefurer le vent, inventée par le Docteur Lind d'Edimbourg, & faite par M. Nairne. 16. ° Deux Baromètres portatifs, par M. Burton. 17.0 Six Thermomètres, par le même. 18.0 Un Théodolite ou graphometre, avec un niveau & une chaîne, parle même. 19.0 Un appareil pour mefurer la chaleur de l'eau de là mer à différentes profondeurs. Qq z io.0 Deux Gardes-tems, l'un de M. Larcum Stendali > d'après les principes de M. Harrifon, & l'autre de M. Jean Arnold. M. Bayly avoit les mêmes initrumens, excepté l'inftm-ment des paiïàges dont nous devions nous ieivir en commun, quand ceta feroit poílible j fes gardes-tems étoient tous les deux de la conftruétion de M. Arnold. DE L'OBSERVATOIRE. L'observatoire fut imaginé par mon Collègue ; M. Bayly , & c'eft fans doute "un des obfervatoites portatifs les plus commodes qu'on ait jamais faits. Les côtés perpendiculaires font compoíés de huitpoteaux, A B, CD? &c. ( voye\ lapL6^) d'environ deux pouces d 'cquarriiTage, & de cinq pieds de demi de long, qui foutiennent un cercle 1,1, 3,4, &c. jufqu a 11 , de huit pieds de diamètre , & le couvert, r, q> 9 10, &c. jufqu'à 21 , 0 > p, de toile huilée. Les poteaux font de hêtre, armés à l'extrémité de piques de fer qui Ce fichent en terre , & au fommet, de petites pointes de fer adaptées à des trous pratiqués dans le cercle pour les recevoir : le cercle eft com-pofé de huit parties, d'environ trois pieds de long, de deux pouces de large & d'un pouce d'épaillèur, de bois de hêtre s il eft aifé de les joindre cnfcmblc, ou de les démonter, à l'aide de quelques fortes plaques de fer, bien ferrés avec des vis de bois, à l'extrémité d'un arc, & par les vis de les écrous qui fe trouvent à l'extrémité d'un autre : on les viiîc & les déYîUc fréquemment, fans clanger d'ufer les trous, 16 01 * comme cela arriveroit avec des vis de bois qui entretient dans dtt bois. Sur le bord extérieur de ce cercle , on a placé de petits pitons [,1,3,4, &c. & au bord liipérieur de la toile dans les parties corrcfpondantcs, il y a pluiiem-s crochets qui prennent ces pitons, fervant à ioutenir le bord liipérieur de la toile, tandis que le bord d'en bas traîne à terre : les deux parties de la toile t, 1, 0 , p ; 9 , q, r, font fuppofés décroches des pitons 1,1, 3,4, & 5 , 6, 7, 8 , & rejetées en arrière pour montrer l'intérieur de l'obfcr-vatoire, & la maniere dont on établit l'horloge : B E eft une traverfc du même bois, viilée au fommet du poteau A B, par une vis qui eft à B , & au pied du poteau D C à E. Les traverfes du fommet du poteau au pied de celui qui les fuit, tiennent tout cet afîémblage dans une poiition droite, & lui donnent de la fermeté. F G HI K L M eft un autre cercle exactement de la même dimenfion & de la même conftruction que le premier, fur lequel il pofc: le toit de l'Obfcrvatoire eft viffé à ce cercle par dix longues vis, qui pailcnt aux extrémités des montans, à F G H 1 &C, dans des ecrous de fer, fixés pour cela dans ce cercle. Les pièces MP, RP, IU, K E> &c. font attachées au couronnement P T V, par des charnières àT&r, & les deux petites pièces F Q, N O, font attachés aux deux montans R P, M P, par des charnières, à O & O j au moyen de ces gonds, le toit s'ouvre & fc ferme comme un parailbl, & quand il eft dégagé du cercle F R H j &c. on le plie , & on le réduit à un très-petit volume. La couverture du toit eft d'une toile très-épailTe, & < clic defcend tellement qu'elle flotte d'environ quatre pouces Bárdela les bords: le couronnement P TV% a environ huit pouces de diamètre, Se il cil revêtu dune pièce de toile pareille à celle qui eft au-dciTus du toit. Une boucle N 0 paile à travers fon centre & eft attaché dans l'intérieur par la noix 0. Cette boucle eft deftinée à recevoir le crochet n, qui pend à la corde m b g c d, Se qui pafTe à W fur une poulie fixée au fommet de l'arbre V Z¿ au pied de cet arbre, il y a un levier g k: au moyen de la jumelle à/", Se d'une feconde qui lui correfpond du côté oppofé , le levier tourne fur la cheville de fer f. La corde m b cd\ paile dans un trou C dans le levier, Se elle eft tendue, quand l'extrémité k du levier s'avance vets Se qu'on l'y retient au moyen de la corde fans fin i k : le toit de l'ob-fervatoire peut fe détacher du cercle i , i, 3, Sec. Se on peut le tourner en tordant ou détordant la corde jufqu'à ce que l'ouverture NO P Q Ey foit vers le Soleil ou vers tout autre objet qu'on veut obfervcr: quand lob-ièrvation eft finie on peut lâcher le levier, Se laiiler tomber le toit de maniere qu'il porte fur le cercle inférieur, parce qu'alors il fera moins expofé à être dérangé par le vent. Il y a auffi huit petits pitons, fur le bord intérieur du cercle i, 1 y 3, Sec. Se autant de petits crochets qui y corref-pondent fur le cercle fupérieur, ou celui auquel les pièces du toit font attachées. Ces crochets, quand le toit eft baille, doivent entrer dans les pitons, Se la corde tendue alors, afin d'empêcher, s'il eft pofTiblc, l'effet du venti l'ouverture N, O P , Q F> cft cachée , quand on ne s'en fert pas par Ja partie de la toile Q R G S, qui eft de la même efpèce & peinte de la même maniere que celle qui couvre le toit. Excepte les trois arbres, WZ,W a>W¥9 tout cet ob-fervatoire plié fe renferme dans une caifle de iïx pieds neuf pouces de long, ôc d'environ vingt pouces en quarré: les trois arbres qui portent l'obfervatoire, font d'environ quinze pieds de longueur & de quatre pouces de diamètre: on peut les placer parmi les boute-hors d'épargne du vaif-feau, ou s'il paroît trop incommode de les conferver, on peut toujours en couper au milieu des bois, ou en acheter* DES HORLOGES. Nos deux horloges avoient des pendules compofes de cette efpèce, appelée communément pendule à gril, avec r échappement a repos , à la maniere de fcû M. Graham : on les établi/Toit aux moyens d'une plaque ÔC d'un chaiîis de fer, qui eft repréfenté dans la fîg. 1, pl. 65, où AB C D eft une plaque de fonte, d'environ trois ou quatre pouces d epaiiîcur, de deux pieds de long ôc de treize ou quatorze pouces de large, pefant entre trois ôc quatre cens Iîv; cette plaque fe pofoit horizontalement fur quatre poteaux de bois, armés de fer, & fichés profondément en terte, où le fol le permettoit, ôc quand cela ne fe pouvoit pas, on la plaçoit fur un rocher. E F G H eft un chaiTis de fer, d'environ un pouce en quarré, excepté au fommet F Gy & il a environ trois pouces de largeur, ôc trois quarts de pouce d epaiifeur : ce chalîis eft viilé fortement à la plaque à E & H par les vis a a ; I K ôc L M font deux appuis de fer, d'un pouce en quarré, viiTés fortement auifi àia plaque en / & AT, par les vis nn, Ôc au chaifis E F G B à K ôc M y par les vis o o. Le pied de la caiûe de l'horloge appuyoit fur la furface horizontale IL EH, & le dos portoic contre la barre piare F G, à laquelle on le viffoit fortement par deux groiîcs vis, qui paiîbient par la planche de derrière de la caille Ôc les mortaifes S S. Cette maniere d'établir une horloge au befoin, a été imaginée par M. Jean Smeaton, Membre de la Société Royale de Londres. Elle a plufieurs avantages, en ce qu'elle ne prend qu'une heure, & qu'elle peut avoir lieu dans plufieurs cas où l'ancien ufage de la fixer à un poteau n'eft pas praticable , fur-tout dans les endroits remplis de rochers, qui font fouvent les feuls qu'on puiife trouver pour obfcrver près de la côte de la mer. L'horloge a une bafe tres-ferme & n'eft fujette à aucun inconvénient que je lache \ ii ce n'eft l'expanfion du chaiîîs E F G H', & des fupports I K & L M, que j'ai reconnu être quelquefois allez grande pour élever la caille de l'horloge entièrement hors de la bafe A B C D, h relâcher par conféquent & la rendre fujette à acquérir du mouvement par l'ofciilation du pendule j mais je crois qu'on peut remédier complètement à cela, en plaçant une barre en croix vers le pied du chaifìs de fer , tel qu'elle eft représentée par les lignes ponctuées b c, de, & en y attachant fortement la caille de l'horloge de la même maniere qu'au fommet, par de fortes vis & des écrous qui paiîèroicnt par la planche du derrière de l'horloge & les mortaifes Q Ç. Cette maniere d'établir le pied de la caijje , exige feulement que l'horloge foit placée perpendiculairement à l'horizon , cn fichant bien de niveau en terre les poteaux fur lcfqucls pofc la plaque de fonte, ce qui fera très-difficile & très-ennuyeux & prendra beaucoup beaucoup de tems j dans les circoniiances où l'on a le plus befoin de cet appareil, le tems eft extrêmement précieux : voilà pourquoi je propofcrois de fixer deux foi fc£ bras à la barre de travede b c , d e , au lieu des mortaifes Q Q qui fe projeteroient aifez en avant pour admettre libreir ut entr'elles la caiffe de l'horloge : dans chacun de ces bras, auroit une vis allez grofte, S¿ cn lâchant une de ces vis & ferrant l'autre, l'horloge pourroit fe placer tout de fuite, d'une maniere bien droite , après que la plaque de fonte aura été pofée à-peu-près horizontalement i & alors il eft facile de faire preifer les deux vis contre la caille, avec une force égale & modérée : on pourroit ajouter une autre vis à la barre de fer b c d ¿, fi on le jugeoit à propos, afin de la tenir droite de l'autre côté, mais cela n'eft pas néceiîàirc. Comme on ne penfa à aucun des moyens de remédier à cet inconvénient, quand le Capitaine Cook partit, on confeilla à M. Bayly & à moi, d'cilàyer d'autres méthodes, & d'employer , pour nos obfervations aftronomiques, celles de la pl. 65. fig. i. Si l'on excepte ce que femble indiquer,touchant cette méthode, l'appendice duVoyage au Pôle Boréal du Capitaine Phipps ,1a premiere idée en fut donnée par M, Bayly, qui préfenta fur cela un deiîin aux Commiffaircs des Longitudes :1e Bu rcau chargea enfiate M. A rnold de l'exécuter-, cet Ar-tifte fit dans l'exécution quelques changement qu'il jugea devoir être utiles. Dans la gravure, pl. repréfenté l'hor-loge fupportéc fans toucher terre, par les pièces $ 12, TE, 2 <à , qui font de bois de Mahogany, d'environ deux pouces d'épaiHèur, & de deux & demi de large, & viffées fortement à Tome IV. Rr la caiiïè de l'horloge à $, r 8¿ 2 , avec de grofles vis de fer; ces pièces pofent fur trois pilotis, A, n & A fichées en terre, & on peut les lever ouïes baiiîcr, au moyen des vis a, y 0, y y fuivant qu'il le faut pour placer perpendiculairement la caille de l'horloge i deux de ces pièces Ci &£ 2 0, font vilïees aux deux côtés de la caille, très-près du cadran , &c la troiiieme r E, directement au milieu de la planche de derrière, exactement à la même hauteur, que les deux autres, efe, n t?, & p 3-font trois arcs-boutans de Mahogany, d'environ deux pouces en quarré, bien em-mortaifes dans les pièces r E, 0 12 , 2 e à c¡\ H , & -S": elles preiTent allez fortement contre la caille de l'horloge * #, n &p , c'eft-à-dire que S e eft directement contre le milieu de la planche de derrière de H tf, 3- p contre les deux coins de devant de la caiiïè j la caille de l'horloge, & en particulier la planche de derrière eft très-forte, 6¿ clic n'a que la hauteur abfolument nccclîàire pour contenir le pendule. Avant de quitter cette matière, line fera pas inutile de rapporter quelques irrégularités très-extraordinaires, fur-venues dans la marche des horloges i ces détails préfêntcront, fous un même point de vue, leurs différentes marches dans ics diíFérens endroits où on les a établies. L'horloge B gagna $"03 par jour fur la révolution fydérale,du 2,8 Mars au 1 Avril 1771, tems où elle fut établie à l'obfervatoire Royal de Greenvich, fur des pièces de bois fichées dans la muraille-, c'eft-à-dire, de la maniere que l'horloge de palTage eft fixée à cet endroit : fhor* loge C perdit o" 573 par jour fur la révolution fydérale du 15 au 18 Mars 1771, qu'on l'établit au même endroit de de la même maniere. Les ofcillations moyennes du pendule furent dV 53' de chaque coté: cette horloge, avec la même longueur de pendule, perdit zo" | par jour fur la révolution fydérale, du premier au 9 Juillet 1771, k l'Kle de Drake, dans le Canal de Plimouth, par 5 oçl z1 ' J de latitude N., & 411 i6f {de longitude O. du méridien de Gréenvich ;&c les vibrations du pendule étoient d'id 50' de chaque côté.  Fonchiale à Tlfle de Madère, par 3z* { de 1* titude N. & i7d 1i' ¿ de longitude O.; B perdit $6" 6, & C i 15" par jour fur la révolution fydérale, du 30 Juillet au premier Août iyyz : le pendule de Bfaifoit des ofcil-lations d'iri 40' de chaque côté, ôc celui de C d'id 53'. • - ; ' c < ojjohr.rD ; j.l al) Ir.rró al V^aÍT Au Cap de Bonnc-Efpérance, par 33e' 55' J de latitudp S., fi¿ i 8d 2,3' ¿ de longitude E., B perdit i' 15" 43, & C 1' 17" 35 par jour, fur la révolution fydérale, du z au 14 Novembre [771 : les ofcillations moyennes de la premiere furent dV 57' \ & celles de la dernière d'id 43' ^ A la Baie Dusky à la Nouvelle-Zélande, par 45e1 47' ^ de latitude S., & 166a t8' de.longitude Eft, B gagna 4'* 066 fur la révolution fydérale, du 5 au ir Avril 1773, & les ofcillations moyennes furent de id 35' de chaque cote. Dans le Canal de la Reine Charlotte à la Nouvelle-Zélande, par 41«' 61 de latitude S., & 174e* 18' \ de longitude Eft, C perdit id 2.9" 003 par jour ftirla révolution Rr 1 fydérale, du 10 Avril au 10 Mai 1773 J & ^cS ofcillations moyennes furent d'id 35' de chaque cote. Cette horloge alla ici avec plus de régularité qua aucun autre endroit i feulement pendant la nuit du 14 au 15 Mai, elle paroît s'être arrêtée douze fécondes ; ce qui eft fort extraordinaire, fur-tout quand on conildcre que M. Bayly aiTurc que rien n'en troubla le mouvement, parce qu'il fut feul, durant tout l'intervalle, dans l'obfervatoire. A la pointe Vénus à Taïti par 17* 19 ~ de latitude S.; & no* 25' de longitude Eft, B perdit i' 28" 42, & C -x' 10" £9 par jour, fur la révolution fydérale, du 17 au "31 Août 1773 :1e pendule de la premiere ofeilloit d'i* -3 f3 & celui de la feconde ofeilloit de 1ll 46' \ de chaque côté. Dans le Canal de la Reine Charlotte, B perdit 2.1" 116 par jour du 6 au 22 Novembre, & fes ofcillations étoient dV 38' de chaque côté; oí C perdit au même endroit i' 8" 47 par jour du 7 au 15 Décembre 1773 , & ion pendule ofeilloit d'id 46' de chaque côté. La lentille du pendule étoit alors d'environ fept pieds au-deiîus de la mer, à la marque de la marée bailé: durant la premiere relâche, elle étoit d'environ quatre-vingt-quatre pieds & demi, audeiiiis du niveau de la mer. Au Cap de Bonne Efpérance, cette horloge perdit 1' jo" 01 6 par jour fur la révolution fydérale du 2.3 au 28 Mars, tems où M. Bayly transporta fon obfervatoire & fon horloge dans une autre partie du jardin : enfuitc du 2 8 Mars au 10 Avril, elle perdit 1' 17" 71 fur laréyolution fydérale, M. Bayly aiTurc , comme on la déjà dir, qu'il n'arriva point d altération dans la longueur du pendule, & je ne doute pas qu'il ne l'ait examiné avec attention ; mais fi réellement il n'eft pas furvenu quelque altération dans la longueur du pendule, (ce qui a pu arriver fans qu'il Fait découvert,) il m'eft abfolument impoffible d'expliquer un changement fi brufque & fï confidérable. Les ofcillations du pendule étoient d'id 46' de chaque côté. L'horloge B perdit 1 22" 64 par jour fur la révolution fydérale, à Taïti par 17* 29'^ de latitude S., &no(l 15' de longitude E., du 13 Avril au 9 Mai 1774: je ne parle pas ici de la perte qu'elle fit du 30 Avril au premier Mai} il paroît quelle perdit une minute de plus ce jour, qu'en aucune autre circonflancc ;ce que je ne puis expliquer parce que je ne me fou viens pas d'avoir jamais laiil'é ouverte la caille de l'horloge; fans doute quelqu'un de l'équipage, pour s'amufer, trouva moyen de l'ouvrir & de retarder l'horloge d'une minute, afin de voir fi VAflronome s'en appercevoit. Les ofcillations du pendule furent d'id 3 5' de chaque côté, jufqu'au 30 d'Avril, jour où elles tombèrent à id 3 ocelles diminuèrent enfuitc peu-à-peu; de forte que, le 7 Mai, les ofcillations ne furent plus que d'id 15'. Je ne connois point la caufe de ce changement \ le poids n etoit pas à plus des deux tiers de fa longueur : cependant je le remontai, & en peu d'heures il augmenta les ofcillations jufqu'à ld 35' & il continua à vibrer fur cet arc , jufqu'au 1 o Mai qu'il fe trouva en bas. En la remettant en mouvement une feconde fois, au Canal de la Reine Charlotte à la Nouvelle-Zélande, j'eus beaucoup de peine à la faire aller, parce que la plupart des pièces, & fur-tout les verges d'acier du pendule, étoient couvertes de rouille; elle perdit 15" 58 par jour, fur la révolution fydérale du iz Octobre au 5 Novembre 1774, &: elle alla avec alTez de régulariré , après que je leus re» mife en mouvement; je l'huilai auffi de nouveau, & les ofcillations furent alors d'id 37' ~ de chaque côté. Au Canal de Noël fur la terre de Feu, par 55a 22' de latitude S, &c 289'' 58' | de longitude E, B gagna 36" 5 2 par jour fur la révolution fydérale, entre le 2,3 & le x6 Décembre 1774; & les ofcillations moyennes du pendule furent dV 37' \ de chaque côté. Cette latitude étoit la plus haute où j'aie cu occaiion dobferver. Le 23 Mars 1772 , je remontai B une feconde fois, an Cap de Bonne-Efpérance, & depuis cette époque jufqu'au 23 Avril elle perdit 42" 207 par jour fur la révolution fydérale : les ofcillations du pendule étoient d'id 37'^ de chaque côté jufqu'au 9 Avril, & enfuite d'id 40'. La Table fuivante préfente ces matières fous un point de vue, qui les rapprochera davantage dans l'efprit des Lecteurs. LIEUX. L'Horloge ii. gagne ou perd fur la révolution fydérale. Latitude. Longitude. / 1 d d GREENWICH. + 0 f °3 N- 0 0 Mars 177Ì. MADERE. — 0 ii 6 jx N. 17 il i O. Juillet i77*-> CAP DE ÜONNE-E^PERANCE. Ditto. — t — 0 « í r- 4J il 3 j S. xj 7 E. Novembre 1771. ' Avril i77T. BAIE D U S K Y. ■+- 0 4 07 4f J7 i s. 18 E. Avril 177J. POINTE VENUS. Ditto. — i — i 18 ZI 4l »4 ! ■ 17 I i s. zio i M j E. Août 177}. * Mars 1774« CANAL de la Reine Charlotte. — 0 — 0 i I ii M ! (» s. 1« v L. 1 ( Novembre 1773. ) Octobre 1774- TERRE DE FEU. -+* 0 16 fx 1 n s. 2S9 1 Décembre 1774. LIEUX. L'Horloge C. perd lur la révolution fydérale. Latitude. Longitude. Epoque, i d T d t GREENWICH —0 0 37 n i* T N. 0 0 Mars 177'x. ISLE DE DRAKE. —0 zo 62. ZI 7 N. 4 KM O. Juillet 177*. MADERE. —1 M 0 3i 33 i N. 19 O. Juillet i77x. CAP DE BONNE- —1 T-7 • ESPERANCE. Ditto. Novembre 177 t. —i }C 02. : 3î n : S. l| M ♦ E. [ Mars 1774. Ditto, — i 17 71 ; Avril 1774. CANAL de la Reine —1 x9 0 ) j Charlotte. —i 8 47 i S. 174 E. > Mai 1773. -POINTE VENUS. —z 10 69 1 .7 x? i s. j ilo xf E. 1 Aoí't 177». En examinant les marches diverfes cîcs horloges, au Cap de Bonne-Efpérancc, en Novembre 1772. Se Avril 177 5 , je fuis porté à croire que le pendule n'étoit pas à fa juîle longueur, où lors de notre relâehe au Cap, en Novembre 1772., ou àia Baie Dusky à la Nouvelle-Zélande, après lequel tems il ne fubit plus aucune altération; d'autant plus que la différence corrcfpond à-peu-près à celle qui ré-fulteroit d'une révolution entière de l'ccrou qui foutient la lentille du pendule; favoir 28" ou 19" outre la même quantité que l'horloge avoit gagnée lorfqu'on l'établit une /econde fois à la pointe Vénus Se au Canal de la Reine Charlotte: or, en rétabliifant cette quantité, cette horloge auroit été d'accord avec elle-même , autant peut-être qu'il cil: poillblc de l'attendre d'une horloge ; fur-tout quand on la met en mouvement à des époques fi éloignées, Se que, durant les intervalles on la dépofe dans des lieux humides Se peu convenables, comme cela fera toujours à bord des vailfeaux , à moins qu'on n'arrange un endroit exprès : je crois que cela pourroit fe faire aifément fur chaque navire : il ne fera pas inutile d'ajouter que cette place ne doit pas être près de l'un ou l'autre côté du bâtiment ; Se qu'il doit être tapiiîé d'une groífe toile peinte, Si pardeiîùs d'une grolle étoffe de laine : un efpace de vingt pouces fur quinze de large, & quatre pouces Se demi de haut fuffiroir. Le compteur avoit un fimplc pendule, dont la verge étoit d'un fapin blanc, Se tellement dilpofée qu'elle battoït avec l'horloge agronomique, fans aucune différence fen-fible, pendant plufieurs minutes : elle n'indiquoit que les minutes * A s T & O NOMIQUES, &C. minutes & les fécondes, on la remontoir, comme les horloges ordinaires après vingt-quatre heures, en tirant la corde du poids : clic étoit conftruite de maniere à donner un fort battement, & à frapper avec beaucoup d'exactitude à la fin de chaque minute, afin qu'on pût faiiir plus certainement le premier moment de la feconde, pendant Lobfcrvation. Le bruit de l'ofcillation cil très-utile, quand le vent cil fort, ou lorfqua raifon de quelque autre agitation de fair» on ne peut pas entendre l'horloge afttonomique. Ce compteur nous a été d'un avantage particulier, parce que nos obfervations fe faifoient communément fut la cote de la mer , où le îmigi île ment de la houle nous permettoit rarement d'entendre l'horloge aftronomiquc. De l'Instrument des Passages* Cet instrument étant aujourd'hui trop connu pour exiger une defeription générale, je parlerai feulement de quelques difpofitions particulières à celui dont nous nous fervîmes & de la maniere de le difpofer. L'objectif de la lunette, qui étoit achromatique, avoit trois pieds & demi de foyer, & l'ouverture trois pouces ¿V demi j il groiTiiïoit les objets environ cinquante fois. L'axe pofoit fur deux pièces angulaires de métal de cloche, attachées à deux fortes plaques de cuivre, d'environ fix pouces en quarré : ces plaques entroient dans deux poteaux de bois de Riga, de fix pouces fur huit, & viilces fortement avec de grofTes vis, qui-pailoient en travers les poteaux , du coté oppofé à celui où fe mettent les plaques de cuivre ; les fupports de métal Tome IV, Ss Ue cloche gtiiToicnt fur les plaques de cuivre, Tune dans une direction verticale, & l'autre dans une direction horizontale, à l'aide de plufieurs vis d'acier, afin d'ajuiter l'inf-trument & de le pofer dans le plan du méridien. Les poteaux avoient au pied chacun un double tenon qui s'adaptoir à deux mortaifes d'un feuil de même bois, de dix pouces de long, fur fix ou fept pieds de longueur,ôc ils étoient fou-tenus par une barre horizontale, à environ trois pieds au-deiTus du chalïis, ôc aux angles par des traverfes. Quand on vouloit dreffer l'inftrument, on creuíbit un trou de cinq pieds de long, d'environ quinze ou feize pouces de large ou de trois pieds de profondeur, dans une direction perpendiculaire au méridien : on y defeendoit les poteaux Ôc le feuil ; on mettoit enfuitc l'infiniment à fa place, ÔC on le dirigeoit fur une mire qu'on avoit placée dans le méridien au moyen du compas azimuthal ; après avoir tenu compte de la variation occafîonnée par le mouvement du chafTis d'un côté ou d'un autre dans le trou, & après qu'on avoit rendu l'axe horizontal cn fufpendant le niveau au point de vue deftiné à ajuitcr linitrument, ôc en élevant une extrémité du feuil ou en baillant l'autre, fuivant que cela étoit plus convenable, jufqu'à ce que les deux extrémités de l'axe fuifent de la même hauteur. Le trou étoit alors rempli de terre & de pierre ôc bien foulé : nous avions grand foin, durant cette opération, de ne pas tordre ou forcer raflem-blage hors du plan du premier vertical, ôc pour cela nous mettions fouvent finit ru ment en fa place, nous ciîay ions le niveau, & nous dirigions la lunette vers la mire. On place enfin l'hiitrument de la maniere la plus exacte, avec des vis qui conduiiênt les deux pièces angulaires, de Astronomiques, Sec. 323 metal de cloche, fur lefquelles il repofe : je n'ai jamais trouvé que l'inftrument ainii dreiTé, variât d'une maniere feníiblc dans fa poiîtion. Du Quart de Cercle Astronomique. Cet instrument a été fi bien Ôc Ci complètement décrit par M. Maskelyne, Aftronome Royal, dans Tes inftruc-tions relatives au paiîage de Vénus , ( voye\ Nautical Almanach de 1769.) qu'il reflc peu à dire fur cette matière. Il ne fera pas inutile cependant dexpofêr une ou deux différences particulières à mon inftrument. D'abord Tare excédant ou celui qui eft deftinc a déterminer la ligne de collimation, par les obfervations des étoiles près du Zénith, netoit pas compté id, zAy 2d, ÔCC. depuis O, ou le commencement des diviiîons de lare à& 90a \ dans ce cas, il auroit montré la diftance au Zénith des objets j mais 89o, 88°, 87*, ôcc. par ce moyen on obtient la hauteur, au lieu de la diftance au Zénith, & les diviiîons de Vernier & les fécondes indiquées par la vis du micromètre, fc lifent exactement de la même maniere que fur l'arc de £,od : de plus le quart de cercle dont je me fuis fervi avoit une feconde ligne d'aplomb, qui, dans les obfervations des étoiles près du Zénith , fe fufpcndoit au moyen d'un appareil deftiné à cet effet du bord de la règle horizontale du quart de cercle, & à laquelle on faiiòit couper, en deux parties égales, un point très-fin fur l'arc à droite d'O , ou du commencement des diviiîons, en même tems que la ligne d'aplomb ordinaire, ou celle qu'on employé généralement, coupe les deux points qui font fur l'arc ôc la plaque centrale de l'inftrumenc, ôc dans une ligne paralelle à celle qui Ss i, paffe par le centre, & à la premiere divifion de l'arc; il eft alors manifefte que la ligne d'aplomb qu'on employé communément, & qui feroit dérangée par la lunette, peut s'ôter pour en fubftituer une autre ; par ce moyen on prévient entièrement les erreurs qu'on auroit pu commettre en changeant les deux points de fufpcniîon. Toutes les obfervations fc comptent réellement du même aplomb. Le télescope, la lunette achromatique & le micromètre objectât achromatique, n avoient rien de particulier dans leur conftruction, & ils font maintenant fi connus, qu'il n'eft pas néceilaire de les décrire ; j'ajouterai feulement que les deux lunettes de réfraction étoient excellentes, & garnies d'axes polaires mobiles, afin de pouvoir les adapter commodément à toutes les latitudes. Du Sextant d'Hadley. Nous avions , M. Bayîy & moi, chacun deux de ces Sextans; l'un de M. Dollond, avec fon nouvel appareil pour ajufter le verre horifontal de derrière, & l'autre de M. Ramfden. Le dernier fut conftruit par ordre de la Société Royale, cn 1768 ; je m'en étoit fervi auparavant dans mon Voyage à la Baie d'Hudfon, & j'en connoiilbis la valeur : fon rayon avoit quinze pouces, & il étoit coupé dans une feule plaque folide de cuivre battu, d'environ un neuvième de pouce d'épaiifeur. Le chaffis & les barres de tra-verfe étoient d'environ un pouce & un tiers de large, & foutc-j1us derrière avec desregles de champ perpendiculaires, ■attachées fortement avec des vis qui pafïbient à travers le chaffis du fextant dans les barres elles-mêmes. L'index étoit auiîî très-large &fort, Se affermi par une barre perpendiculaire , bien vifîée Tur fon côte fupéricur. La pefanteur de ces barres Se du chaffis, rendoient l'inftrument un peu lourd; mais je n'en ai jamais trouvé un qui confervât ia, figure, fon plan Se fes pofitions, auffi bien que celui-ci ; & ces qualités font iicflcntielles, qu'on ne devroit, je crois, y jamais renoncer, uniquement pour réduire le poids de ''infiniment a quelques onces de moins : fa pefanteur ne m'a jamais paru incommode,"des que j'y ai été accoutumé. Cet inftrument avoit quelques défavantages auxquels on remédie en général, telle que la pctitciîe du verre de l'ho-riferi ; ce qu'il y a de pis, ce verre étoit fi petit qu'il ne rendoit pas le champ tout entier, quand l'index étoit retourné à fon plus grand angle : mais malgré ces imperfections & quelques autres, je crois, tout examine, que cefi le meilleur inftrument de cette efpèce dont je me fuis jamais fervi. Le sextant de M. Dollond étoit de la même grandeur & conftruit avec des régies de champ, comme celui de M. Ramsdcn , mais moins mailîf cependant. Les additions le rendoient aüffi pefant, défaut que j'ai obfervé être peu important, quand les pièces Se la maniere de les ajuf-tet contribuent à lui donner de la fermeté ; je ne puis pas dire que cet inftrument ofTroit cette compenfation, car il étoit très-fujet à fe plier, lorfqu'on lui donnoic différentes pofitions. L'index étoit auifi fujet à fc jeter dans la direction de l'angle mefuré, faute d'être aifez affermi ; les verres de l'horifon manquoient de ftabilité, Se, à moins qu'on n'y veillât très-attentivement, ils changeoient fouvent de pofî-tion, même dans le court intervalle néccflàire pour faire une obfervatîon y de forte qu'il me falloit examiner leurs différentes erreurs devant & après l'obfervation, & prendre un milieu des deux réfuitats. Je dois obfervcr cependant , qu'on l'a tellemenr perfectionné, & qu'on y a ajouté tant d'ingénieux appareils, que s'ils avoient été un peu mieux difpofés, l'inflrurnent feroit prefque inefti-mable ; mais ne fâchant par où commencer, ni comment décrire ces améliorations, fans donner une hiftoìre générale du fextant, depuis fon invention jufqu'à préfent; je vais me jeter dans cette digrefîîori, & le Lecteur trouvera peut-être bon que je rapporte quelques détails touchant le premier ufage qu'on fit des inftrumens aftronomiques dans la navigation : j'indiquerai les différentes efpèces qui fc font introduites & les additions qu'on y a faites de tems en tems avant l'invention admirable du fextant ; je renfermerai lo tout dans le plus petit efpace poflible. Je n'ai jamais remarqué dans les livres, qu'on k foit fervi cn mer d'aucun inftrument aftronomique avant la fin du quinzièmeiiecle; à ectte époque, ainfî que le dit Maffeius, dans ion Hi fior. Ind. Martin de Bohemia , difciple do Regiomontan, recommanda les aftrolabes pour prendre des hauteurs à bord d'un vaifleau ; mais il ne paroît pas qu'on s'en foit fervi dès-lors, & il eft douteux fi l'arbalète (a) qu'on («) Les anciens Auteurs l'appelloient arbalcfte, arbalcftrille, flèche, rayon aftronomique 3 croix géométrique, verge d'or. Le P. Fournier dit que les Chaldéens appelloient bâton de Jacob un inftrument avec lequel ils obfetvoiewtj mais on nç fçaiepas s'il reflembloit à l'arbalète dç$ tems jpodernes. inventa vers ce tems, ou bientôt après, ne fut pas le premier inftrument aftronomique qu'on ait employé en mer ; il tû du moins sûr que tous les anciens Ecrivains que j'ai vu parlent de l'arbalète, comme d'un inftrument très-ancien , excepté Jean Werner de Nuremberg, qui, autant qae j'ai pu le découvrir, eft le premier qui l'ait décrit ; mais, d'après ce qu'il dit, il ne paroît pas qu'il en fut l'inventeur : il avertit les Marins qu'il eft propre à obferver la diftance de la Lune au Soleil, ou à une étoile, afin de déterminer la longitude en mer. Le Livre de Wtrner fut imprimé en i 5 r 4; & je trouve qu'Apian , dans fa Cofmographie, qui, par la date de fa Préface, femble avoir été écrite en 1514, ou même auparavant, recommande cet inftrument pour le même objet ; vers ce tems la méthode de trouver la longitude en mer , par les obfervations de la diftance du Soleil ou des étoiles, eft citée dans plufieurs Aureurs, & cn particulier par Gemma Frifius , dans fes Principia aftronomis, & cofmographie, imprimés en 1530: il parle auffi de découvrir cette longitude au moyen d'une horloge ou d'un garde-tems: ce fut d'ailleurs le premier, fi je ne me trompe, qui ajouta trois marteaux à l'arbalète, qui avoit d'abord été d'une feule croix, & qui par cela étoit très-incommode; car ou la flèche étoit d'une longueur énorme pour mefurer les petits angles, & par conféquent très-difficile à manier, ou bien les divifions fur-tout vers 9o1*, étoient erop petites pour comporter une médiocre précifion. Cette addition eut lieu au milieu du feizieme ficelé ; mais on ne fait point sûrement qui l'imagina, car une arbalète de la même efpèce fut décrite, à-peu près dans le même tems, par Michel Coigne t, natif d'Anvers, dans fes Inf- truci, nouv. des points plus excellcns & néceffalres touchant Vart de navîger, & par Waeghener, Hollandois fi fameux alors pour dreifer des Cartes, qu'aujourd'hui nos Matelots appellent un volume de Cartes, un Waeghener. En 1542-, Pierre Nonius, dans fon Traité de Crepuf-culis, publia la méthode de divifer, au moyen de plufieurs cercles concentriques décrits fur une fice de l'inftrument, & de divifer chacun de ces cercles en un nombre différent de parties égales ; comme, par exemple, le cercle le plus extérieur fiit coupé en quatre-vingt dix parties égales ou degrés ; le fécond en quatre-vingt-neuf, ôc le troificme cn quatre-vingt-huit, &c. de forte que, dans chaque ohfcrva-tion, l'index doit traverfer l'un ou l'autre de ces cercles très-près d'une diviíion , don l'on peut avoir par le calcul, les degrés & les minutes contenus dans cet arc. Mais cette méthode incommode fit bientôt place à celle des tranfver'-fales, qui fut imaginée dans le même tems, ôc appliquée à la flèche ôc aux autres inflrumcns, par Richard Chanceler, habile Ardile Anglois. Thomas Digges, dans un Traité ingénieux , publié en 1573, fur la nouvelle étoile qui pa-roiffoit alors dans la chaife de Caiîîopée, décrit une flèche avec laquelle il l'obfer va; il fait plufieurs remarques curieufes fur l'ufage de cet inftrument, ôc entr'autres, il parle d'une méthode de corriger l'erreur qui provient de l'excentricité de l'œil; ôc après avoir expofé fort en détail cette maniere de divifer, il ajoute : « J'avoue que la divifioii de la flèche » en plufieurs parties fenfiblcs, n'a pas été inventée par » moi ; niais que plufieurs habiles Mathématiciens s'en fer-» vent depuis long-tems en Angleterre; le premier qui » l'employa, » l'employa, comme j'en fuis allure, fut Richard Chan-» celer, habile Artille, &c dont je publie Je nom avec » d'autant plus d'empreffement, qu'il eli mort fans laiifer » d'autre fouvenir de fes talens, que quelques inilrumens » d'une invention admirable & d'une exactitude fin-» guliere. » Je me suis ainiî étendu fur cette matière, parce que Ticho-Brahc, pag. 403 de íes ouvrages, publiés à Francfort en i 648 , parlant de la même étoile, rapporte ce pa£ fage de M. Digges, & ajoute: « Mais quand jetudiois, il y » a vingt-huit ans, à Leipiïck, j'employois une flèche ainfi » divifée, qui venoit du cabinet de l'habile Mathématicien n Home.lius, &c que je vins à bout de me procurer en fé-» duifant fon domeílique. Je ne fais pas d'où Homelius » favoit tirée, ni s'il en étoit l'inventeur. » Ticho vouloit donc difputer à M. Digges en faveur de fon ami, le mérite de cette invention, mais il me femble qu'il ne pouvoit pas le faire avec avantage; car il n'alla pas à Leipiïck, avant l'année 15 61 ou 1563, ainfi que nous l'apprenons de l'hif-toire de fa vie par GalTendi; 8ç Ticho lui-même, dans fon Epître àChriftophe Rothman, écrite en 1587, & imprimée à Uranibourgen 1599, dit quii étoit alors âgé de dix-fept ans; & puifqu'il étoit né en 1546, il y alla en r 563, c'eft-à-dire dix années feulement avant que M. Digges écrivit: or M. Digges affure en termes exprès, qu'à cette époque l'inventeur étoit déjà mort, que la méthode étoit connue èc fuivic depuis long-tems en Angleterre, & qu'il ne fe fouvenoit pas de l'époque où on l'imagina; & sûrement ii s'en feroit fouvenu, s'il n'y avoit eu que dix à douze ans, Tome IF, Tt Ticho ajoute, qu'il avoit appliqué cette efpèce de diviiîons aux quarts de cercle, aux fextans, Sec. &il remarque qu'elle n'eft pas exacte dans ces inftrumens, quand les cercles font décrits à diftanecs égales ; il donne auftî une méthode de corriger cette erreur, au moyen des tranfvcrfales circulaires qui pafïèroient à travers le centre du quart de cercle iî on les conrinuoit, ô£ enfin il la préfère , fans hefiter, à la méthode de Nonius, décrite ci-dciTus, qui étoit très-incommode, fujette à de plus grandes erreurs, Se qui n'étoit pas applicable aux inftrumens dont on peut fefervir en mer; cette maniere de décrire des tranveriales fut inventée pat 3cmFerrerius, Artifte très-habile Se très-exact, Se elle fut enfuite exécutée d'une maniere plus élégante, Se auiTi pré-cife par le Docteur Hookc , notre compatriote , ainii qu'on peut le voir dans fes Remarques fur la Machina Cœ/efis d'Hevelius. Sur ces entrefaites , plufieurs tentatives adroites pour perfectionner la méthode deNonnius, furent faites par différentes perfonnes, Se cn particulier par Jacohus Curtius, Vice-Chancelier de l'Empereur Rodolphe II, Se Protecteur de Ticho auprès de ce Prince, ainfi qu'on peut le voir en détail dans les Ouvrages de Ticho Se de Clavius, publiés entre [ 5 80 & 1590,6«: qui enfin conduifircnt à l'excellente méthode aujourd'hui universellement en ufage. Pierre Vernier, de Franche Comté, la publia le premier, dans un petit Traité, intitulé: Za confìruclion ò V ufa ge du quadrant noüVCaü jMmprirriée à Bruxelles en 163 1. Dans la Préface de cet Ouvrage, Vernier réclame cette invention, &: observe , avec raifon, qu'en fuivant cette méthode .les minutes' iè distinguent aifément fur les quarts de cercle de trois pouces de rayon, & des inftrumens de M, Ramfden m'ont convaincu de cette vérité. L'Arbalète & l'Aftrolabc fcmblent avoir été les feuls inftrumens dont on fe fore fervi en mer jufqu'à la fin du feizième fiècle. A cette époque le quart de nonante (a),' appelé en Anglois Back Staff, parce que l'Obfervateur avoit le dos tourné au Soleil, commença à être fort en ufage. Cet inftrument fut inventé par le célèbre Capitaine Jean Davis, qui donna le nom au Détroit qui fépare le Groenland Occidental de l'Amérique : il en fit la defeription dans un petit livre, intitulé: Les Secrets du Marin, publié en 1594: je n'ai jamais pu trouver cet Ouvrage; mais Adrien Mctius a donné une Defeription & une figure de cet inftrument dans fon Agronomica Inflitutio , imprimée cn 1605, & enfuite dans fon Traité de Ane navigandi, public à Francfort cn 1624, &: dans fes Doclrin& Sphericfi, ¿ib. 5 , publiés au même endroit, en 1630. Originairement cet inftrument n avoit qu'un arc;fa-voir, celui fur lequel gliife le marteau d'oeil; le marteau d'ombre étoit fixé fur une régie droite emmortaifée dans le côté fupérieur du rayon de rinftrument à une plus grande diftance du marteau de l'horizon que l'arc lui même ; mais il ne conferva pas long-tcms cette forme ; car, vers l'an 1600, ou bientôt après, l'arc fut porté jufqu'à 90a, partie au-def fous & partie au-dciTus du rayon & du marteau d'ombre. {a) On rappelle auflï Quartier Anglois, ou Quartier de Davis. Tt % qu'on y fixoic jufqu'au degré le plus convenable î dans cet état, il étoir généralement connu fous le nom de l'Arbalète. Il fubit bientôt un autre changement, ôc il reçut fa forme actuelle : le marceau d'ombre étant alors placé à une grande diftance du marteau d'horizon , la pénombre devint ii étendue, qu'on ne pouvoit juger avec quelque degré de certitude du commencement, de l'extrémité ni du centie: &, ce qu'il y avoit de pis, ii le Soleil n'étoit pas très-brillant^ on nappercevoit point l'ombre du tout: on jugea donc néceffairc de diminuer le rayon de cette partie de l'arc fur laquelle étoit placé le marteau d'ombre, afin d'obtenir une ombre plus diftinetc &: plus forte: on ne iait pas qui perfectionna ainfi l'inftrument ; quelques Auteurs croient que ce fut l'Inventeur lui même , mais j'en doute beaucoup > la dernière Addition , de quelque importance qu'on y ait faîte , fut de fubflitucr une lentille dont la longueur du foyer étoit précifément égale au rayon du moindre arc, au lieu du marteau d'ombre. Cette amélioration, quoique très-fimple, fut d'une grande utilité; car le point de lumiere formé fur le marteau d'horizon dans le foyer du verre, devint ailèz brillant pour être vu très-diitinciement lorfque le Soleil étoit fi foible qu'on ne pouvoit pas appercevoir la moindre trace d'ombre à travers le marteau On dit pofitivement à la page 150, r\ol. /, du nouveau Syftême de Sir Jonas Moore, que ce fut l'invention de M. Flamftéed le premier Aftronome Royal; mais d'autres aifurentqu'elle fut imaginée par le fcû Docteur Edmond Hallcy, ôc adapté à cet inftrument, dans fon Voyage à l'ifle Sainte-Hélène , en 167y : il eft probable qu'ils ont eu tous les deux la même idée* Ces trois instrumens, favoir, l'Aftrolabe, l'Arbalète & le Quartier de Davis, fubirent plufieurs autres altérations , ÔC parurent fous un grand nombre de formes différentes dont je n'ai pas fait mention plus haut: du premier vinrent le demi-cercle , les anneaux marins, ôc le quartier marin; le fécond produifit la demi-arbalète, le rayon de M. Hood, ôcc. & le dernier les quartiers d'Elton &c plufieurs autres: aucun de ceux-ci ne fut long-tems en ufage y ÔC en effet, ils ne méritoient guères d'être employés. Je vais parler maintenant des différens Inftrumens qu'on inventa pour mefurer les angles par réflexion. Je fuis fermement perfuadé que la premiere idée en fut donnée par cet habile ôc infatigable Méchanicien le Docteur Hooke, vers l'an 1681, ainfi qu on le voit dans l'Hiftoire de la Société Royale de Birch, VoLlr,p. 101, & dans fa Vie ôc fes Ouvrages pofthumes, p\ xxm ôc 503, publiés par r. Wallcr en 1705 ; mais, comme fon inftrument me-furoit les angles par une réflexion feulement, il ne fut pas ttuflï commode pour la Mer qu'il l'auroit été d'ailleurs. Le premier qui publia enfuite quelque choie fur cette matière , fut John Hadley, Vice-Préiident de la Société Royale, fameux alors pour avoir perfectionné fie mis cn ufage le Télefcopc. Il préfenta, le 1 3 Mai 1731 , à la Société Royale un inftrument conftruit à-peu-près dans la même forme qu'ils le font maintenant, &: il y ajouta une Defeription; 1 parla fort en détail de la théorie ôc de la maniere de fa fervir de cet inftrument : mais, quoique M. Hadley fut Io premier qui le publia, il n'eft pas moins fur que Newton nventa long-tems auparavant , un inftrumenc de ecttsi efpèce, qui dirTéroit peu de celui de M. Hadley, excepte dans la méthode d'appliquer la lunette ; mais cette découverte , ainiî que beaucoup d autres de ce grand homme, ne fut connue du Public que plufieurs années après ; favoir, à la mort du Docteur Halley, en 1742 , lorfqu un Mémoire écrit de la propre main de Newton, contenant une Def-cription de l'inftrument, fe trouva parmi les papiers de ce Savant; & il fut imprimé avec la figure de l'inftrument, dans le N.° 465 des Tranfactions Philofophiques de l'année 1741, Le Mémoire n étoit point daté, on ne (auroit dire en quel tems Newton fit cette découverte : il n'y a pas cependant le moindre doute qu'elle ne foit antérieure à celle de M. Hadley, de 173 1 , puifquc Newton moutut cn 1727 , & les dernières années de fa vie, il s'occupa peu de ces matières. Quand le Mémoire de M. Hadley fut lu à la Société Royale , le Docteur Halley déclara qu'il en avoit un de Newton, qui décrivoit un inftrument pareil à celui de M. Hadley, & qui lui avoit été donné en 1700 ou 1701 mais qu'il ne favoit pas où le retrouver. Il eft très-probable que le Docteur Halley auroit pu décider , fi l'idée de Newton fut antérieure à celle du Docteur Hooke , en ii 681 , comme faflurc M. Stonc dans fon Appendix de la Traduction des inftrumens de Bion, où il dit: « le premier x» de ces inftrumens, pour prendre la diftance de la Lune » au Soleil, fut inventé, il y a long-tems, par Newton, » ainfi que le prouve un Mémoire écrit de ià main trouvé » parmi les papiers du feu Docteur Halley ; & ce même » inftrument que Newton it faire, fe voyoit encore il n'y » a pas long-tems, chez M. Hcath , dans le Strand, quoique » le Docteur Halley s'en fût fervi en 16ji, quand il alla » dreiTer le Catalogue des Etoiles de FHémifphère Auf-» ílral ; » mais on ne peut pas compter beaucoup fur ce qu'il a ainfi avancé. Il cil: vraifemblable qu on fît un inftrument de cette efpèce' fous la direction de Newton, mais non pas au tems qu'il dit ', car d'abord le Docteur Halley ne partit pour Sainte-Héleine qu'à la fin de i6j6'> c'eit-à-dire, quatre ans plus tard que ne l'a avancé M. Stotue: Se il eft prefque auifi fur que lorfqu'il s'embarqua, il n'avoit point cet inftrument , puifque dans fon Traité , intitulé : Catalogas Stdlarum Auflralium , publié aptes fon retour en 1679, Se que j'ai maintenant fous les yeux , il donna une lifte de ceux qu'il emporta, & on n'y en voit point de pareils : il eft difficile de croire qu'il n'eût pas parlé d'un inftrument qu'il auroit reconnu pour être fi utile, & qui avoit été inventé par un fi grand Homme, cxprcflément pour cette occafion Se pour obferver la diftance de la Lune au Soleil Se aux Etoiles, d'autant plus que le Docteur Halley avoit cette méthode de trouver la longitude fott à cœur, Se qu'il en parle à différentes fois dans cet Ou vrage. Si cet Instrument fut conftruit pour le Docteur Halley, il eft très-probable que ce fut vers le tems où il alla obferver la variation du compas fur la pinque pa ramo re, Oeít-à-dirc, en 1698, 1699, Se 1700: mais je penfc toujours que s'il avoit eu quelque inftrument de cette efpèce, il auroit rapporté fes eflàis dans fes Journaux, Se je n'ai pas yu qu'il en dife rien. Le principe ftir lequel eft fondé cet inftrument admirable, eft il naturel & fi (impie, que j'ai connu cinq perfonnes, outre le Docteur Hooke (qui n'employoit qu une réflexion) qui font inventé & qui l'ont conftruit fans fe rien communiquer les uns aux autres. Après Newton & M. Hadley, ou plutôt avant le dernier, M. Thomas Godfrey de Philadelphie, fit un quart de cercle pour mefurer les angles par réflexion ; on alla l'ciTayer en mer vers la fin de l'année 173 o j mais je n'ai pas pu découvrir avec quel fuccès, ni de quelle maniere il étoit conftruit; s'il avoit deux réflexions ou feulement une. Jofeph Harris, Garde des Mon-noies, inventa enfuite un inftrument de cette efpèce , fans (avoir qu'on en avoit déjà imaginé un- pareil : enfin il eft prouvé d'une maniere inconteftable, par plufieurs lettres de M. Rowning, que le même infiniment fut exécuté de nouveau vers Ta» 1752 ou 175 3, par M. Holroyd, habile Mécanicien, réfident alors à York, mais qui vit aujourd'hui à Londres : cet Attifte le perfectionna même, comme on le dira plus bas. Malgré ces découvertes particulières que leurs différens Auteurs négligeoient dès qu ils venoient à apprendre ce qu'on avoit déjà fait avant eux, il n'y eut aucune tentative pour perfectionner le fextant depuis que M. Hadley l'imagina , jufqu'à près Tannée 1745, époque où finit ion privilège exclufif : dès que les Artilles curent la permifîion d'en conftruire, ils fe difputercnt feulement à qui les donneroit à meilleur marché, fans s'cmbarrafîcr de l'exactitude. Cet inftrument étoit réduit à un état fi déplorable, en 1750 , que M. de la Caille nous allure, dans fes E p hé mèri de s des mouvemens mouvemens cèle fies, de 1755 à T763, que deux hommes obfcrvant eux-mêmes de la maniere la plus exacte , avec deux des meilleurs fextans qu'ils avoient pu fe procurer , difíeroicnt fouvent de 6, 7 , 8£ même 8' dans la hauteur du Soleil : on doit cn conclure, ou que ces inftrumens avoient été faits en France, ou qu'on n'avoit pas eu foin de les faire venir des bons Artiftes d'Angleterre : car il a toujours été facile d'en acheter d'aifez exacts, pour obfcrver les hauteurs, ou de M. Jackfon, pendant que M. Hadley a joui de fon privilège excluiif, ou après fa mort, de M. Bird. Les premiers que je fâche qui aient employé cefextant; pour les mefures des diftanecs, furent le Docteur Bradley, alors Aftronome Royal à Grécnwich , & le Capitaine John Campbell, de la Marine Royale. Le dernier, vers l'an 1747, ayant, pour fon propre amufement, mefuré les diftances de plufieurs étoiles fixes avec un fextant de Jackfon, il en communiqua les réfultats au Docteur Bradley, qui les trouva correfpondans à la véritable diftance des étoiles dans les deux : ces deux Meilleurs firent fouvent enfuitc à Grécnwich des obfcrvarions de la diftance de la Lune au Soleil & aux étoiles, &; des étoiles cntr'clles. Pendant le cours de ces expériences, le Docteur Bradley montra au Capitaine CampbeU un inftrument imaginé pour ces fortes d'obfervations, par M. Hadley, 5c dont la forme rciTcm-bloit à celui de Newton -, feulement le petit miroir gliilbit dans une cou lille, de maniere qu'il fc plaçoit à droite ou à gauche du grand, pour mefurer commodément la diftance de la Lune j aux objets qui étoient aux deux côtés Tome 1K. Y y de cette planète, fans retourner le plan du quart de cercle; ce qui étoit alors jugé très-incomrnode, quoique cela fe pratique aujourd'hui. Le Docteur Bradley , qui avoit beaucoup perfectionné les tables de la Lune du Docteur Halley, cfpéra qu'il trouveroit par-là la méthode tant fouhaitéc des longitudes en mer, en obfcrvant la diftance de la Lune au Soleil ôc aux Etoiles fixes, d'autant plus que M. Bird s'ap-pliquoit à perfectionner le quartier d'Hadlcy, dont !e principal défaut étoit de fe plier quand on lui donnoit une pofi-tion qui n'étoit pas verticale : M. Bird réuifit fi bien, qu'en 1750, M. Benjamin Robins fit ces obfervations avec beaucoup de fuccès dans fon Voyage aux Indes Orientales, en fe fervant d'un fextant feulement de fept pouces de rayon. L'illustre Newton avoit, long-temsauparavant,établi les fondemens de la théorie de la Lune, dans fes Philo-fopkU naturalis Principia Mathematica , Ôc à cette époque plufieurs Mathématiciens Anglois ôc Etrangers cherchèrent à expliquer Ôc à réduire cette théorie en tables, ou à faire des obfervations pour déterminer les points que la théorie feule ne pouvoit pas donner, ainfi que pour perfectionner Ôc vérifier les tables déjà faites; car l'expérience montroit allez que la théorie feule ne pouvoit pas procurer des tables exactes. Parmi ceux qui ont exercé leurs talen s fur cette matière, on doit citer en particulier le Docteur Bradley, M. Simpfon, en Angleterre ; ôc dans le Pays Etranger, les célèbres MM. Euler, Clairaut, Mayer, d'Alembert, Walmflcy, & plufieurs autres. De tous ceux qui ont fait fur cela des recherches-pratiques, aucun n'y a mis plus de foin que notre Compatriote le Docteur Bradley, quia ASTRONOMIQUES., ¿Ce 3 3 Cy furpaíTé tous les Anglois, par fa fagacité, fon exactitude & fon aílíduité ; mais il faut avouer, d'un autre côté, que les Mathématiciens étrangers lui font bien fupéricurs dans la théorie ; l'avantage qu'ils ont fur lui, provient fans doute de l'étude qu'ils ont fait de la méthode moderne de l'ana-lyfc : MM. Eliler, Clairaut & Mayer fe font diftingués le plus ; & ii les deux premiers ont, à quelques égards, montré plus de profondeur dans les Mathématiques, le dernier a été bien plus heureux dans la difpoiîtion ingénieufe de fes tables, qui donnent de la facilité & de la promptitude au calcul. En conséquence M. Euler publia les tables de la Lune dans ÏAlmanach Aftronomique de 1750, imprimé à Berlin. Les tables de M. Clairaut parurent en 1751, en réponfe à la queftioYi du Prix qui fut propofée par l'Académie Impériale de Péteribourg en 1750 -, & celles de M. Mayer, dans les Mémoires de l'Académie de Gottingue en r 75 3 : ce dernier furpaiïà tous fes prédéceífeurs, par la facilité & l'exactitude de íes calculs ; ce qu'il dut peut-être en partie à l'ufagc qu'il fît des obfervations de M. Bradley, données par M. Morris à M. Euler, qui les communiqua à M. Mayer. Dans ces tables, les erreurs en longitudes n'excédoient jamais deux minutes ; & M. Mayer les ayant encore perfectionnées, il les envoya au Commiffaire de notre Amirauté, en demandant, pour fa récompenfe, une partie de ce que le Parlement avoit promis pour la découverte des longitudes en mer : il y joignit la defeription & le deifein d'un inftrument pour mefurer les angles par réflexion : on trouve l'un & l'autre à la fin de fes rabies lunaires, imprimées depuis par ordre des Commilîàires des Longitudes; cet Vv % inftrument eft deftiné fur-tout aprevenir les erreurs,qui pourraient s'introduire en faifant l'arc total de ces inftrumens moindres qu'un cercle entier, ainii que les irrégularités qui peuvent furvenir dans les diviiîons intermédiaires. Le Docteur Bradley rapprocha très-foigneufement ces tables d'un grand nombre d'obier varions de la Lune, qu'il venoit de faire à Grécnwich avec les nouveaux inftrumens, & il dit : « qu'après plus de deux-cens-trente comparaifons, » il n'a jamais trouvé qu'elles dirïéraiîènt d'une minute &: » demie des longitudes obfervées. » Comme cette quantité comprenoit l'erreur des tables & celle des obfervations, le Docteur Bradley en conclut que les tables doivent donner la véritable pofition de la Lune, à un peu plus d'une minute d'un degré près, & que par conféquent la difficulté de trouver la longitude en mer par les obfervations de la Lune, dans ce qui a rapport à l'exactitude des tables, avoit été réfolu, & qu'il reftoit feulement à vérifier fi on pourroit obferver en mer avec une exactitude fufEfante. Après cette repréfentation, les CommiiTaires des Longitudes firent conftruire,par M. Bird, deux des inftrumens circulaires de M. Mayer, & le Capitaine Campbell, qui avoit déjà montre de l'exactitude &c de l'habileté dans ces fortes d'obfervations, fut chargé de les eiîayeren mer, ainfi que le fextant de M. Hadley. Cet excellent Obfervateur, & M. J ean Bradley, neveu du Docteur Bradley, firent un grand nombre d'obfervations de la diftance de la Lune aux étoiles fixes en 1757, 1758 & 1759-, elles furent enfuitc calculées par le Docteur Bradley, qui trouva qu'elles sac- cordoicnt d'une maniere furprenante entrelles, & avec les longitudes des lieux qui étoient à la vue du vaifleau, quand on obfervoit. Dans le cours de ces expériences, il ne parut pas que les fextans d'Hadley fu lie ne fu jets à des erreurs coniidérabîes, de l'efpècc de celles que l'inftrument de M. Mayer fcpropofoicde prévenir ; &, comme ce dernier inftrument eft d'un rayon peu étendu, on en négligea l'ufage. L'Astronomie étoit à ce point lorfque toutes les Sociétés favantes & les Académies de l'Europe fe préparèrent à ob-ferver le pailage de Vénus fur le difque du Soleil en 17615 le Do&eur Halley l'avoit prédit quatre-vingts ans avant qu'il arrivât, & il avoit indiqué l'utilité que pouvoient en retirer les Sciences : tous ceux qui s'occupèrent de cet important phénomène curent une belle occaiion de faire des expériences , fur la méthode de trouver la longitude en mer ; & perforine ne s'y livra avec plus d'ardeur & de iuccès que M. Maskelyne : il réuiîit non-feulement à foire lui-même un grand nombre d'obfervations, mais il convainquit fi bien les Officiers de nos VaiiTeaux de la facilité, de la certitude & de l'utilité de ces obfervations, que la méthode devint bientôt d'un ufage univerfel dans le fer vice de la Compagnie des Indes, &z elle eft regardée depuis long-tems comme une connoiiîance néccflàirc parmi fes Officiers de mer. A fou retour en Angleterre, il publia les méthodes qu'il avoit employées, ainfi que plufieurs excellentes manières d'abréger les calculs, qui alors ftoient afiez ennuyeux, & que le plus habile calculateur ne pouvoit pas faire en moins de trois ou quatre heures: il donna à fon Ouvrage Je titre de British mariner s guide > &c. Guide du Marin pour trouver la longitude en mer : le même Livre renferme plu-Heurs méthodes qui n'étoient pas univeriellemcnt connues ou d'un ufage général , pour difpofcr & vérifier le fextant d'Hadlcy avec plus d'exactitude, ainii que diverfes idées utiles, qui n'ont pas un rapport ii immédiat au fujet que nous traitons ici, mais qui font d'une grande importance au Marin, & dont, je crois, on tire maintenant un grand profit: enfin il recommanda la publication du Nautica! Almanach fur un plan approchant de celui qu'avoit d'abord propofé l'Abbé de la Caille. Sur ces entrefaites, nous eûmes le malheur de perdre deux des meilleurs Aftronomcs qui aient peut-être jamais exifté, & ceux qui ont le plus perfectionné cette méthode, le Docteur Bradley, ProfeiTcur d'Aftronomie à Oxford, & M. Mayer, l'Auteur destables de la Lune, dont on a déjà parlé. Le dernier ayant reçu de la munificence de Georges II d'excellens inftrumens de M. Bird, cn fit ufage avec une ardeur infatigable \ & en comparant fes obfervations, ainfi que celles que lui avoit communiqué autrefois le Docteur Bradley, avec les réfultats que donnoit la théorie, perfectionna tellement les rabies de la Lune,avant fa mort, que fa Veuve les. envoya, en 1763, au Bureau des Longitudes, & elles ne difTéroicnt pas de plus dune minute des obfervations du Docteur Bradley,, excepté en très-peu de cas, que l'Obfcrvateur avoit marqué comme douteux ; mais, en général, les erreurs n'étoient pas d'une demi-minute. M. Gael Morris compara ces nouvelles tables aux obfervations du Docteur Bradley. Ce Savant, en rapprochanc les obfervations de Bradley des tables que Mayer envoya d'abord, &. en changeant les maximums de l'équation , où les obfervations fembloient le plus l'exiger, compofa des tables des mouvemens de la Lune, qui indiquoicnt, dans tous les tems> d'une maniere très-exa&c, la véritable poil* tion de la Lune; mais, comme il devoit fa théorie & fes découvertes à M, Mayer, on ne put jamais le déterminer à les publier pendant la vie de M. Mayer, de peur qu'on ne l'accufât de vouloir partager la foimne promife par le Parlement, pour la découverte delà longitude en mer, que cet habile Aftronome réclamoit à fi jufte titre. L'exactitude des tables & la poiïibilité des obfervations étant ainfi déterminées, plufieurs Mathématiciens cherchèrent à diminuer la longueur &c la difficulté des calculs; entr'autres M. Witchell, Principal de l'Académie Royale de Portfmouth, parvint à réduire en tables toute cette panie du calcul qui a rapport à la réduction de la diftance apparente , à la diftance vraie de la Lune aux Etoiles, à raifon de la parallaxe & delà réfraction; & cette réduction, dans ces tables, peut fe prendre à la vue, ou, dans les cas les plus difficiles, par des parties proportionnelles qui font aifées. Cette méthode fut propofée aux Commises des Longitu-des au mois de Scptem. 17 64, &c tellement approuvée d'eux, qu'ils firent donner une gratification de trois cens livres fterlings, & calculer & imprimer les tables, fous l'infpec-tiou de M. Shepherd,'avec l'addition d'une colonne, pour corriger les effets de la réfraction provenant de la denfite variable de l'athmofphère. A l'aide de ces tables, autant quune longue expérience me permet de l'aifurer , la reducción mentionnée ci-deiïus peut fe faire dans l'efpacc d'environ trois minutes, & toujours dans cinq. M. Wit-chell propofa auiïi le plan d'un Nautical Almanach, Se MM. Dunchorne Si Lyons, donnèrent bientôt après dex-cellcns abrégés pour faire cette réduction par des régies Se des tables fort courtes; ils obtinrent chacun une récompenfe de cinquante liv. fterlings, Si le Bureau des Longitudes publia leurs méthodes. Dès le commencement du printems de 1765, M. Maf-kelyne, de retour de fon voyage aux Barbades (a), où il avoit donné un grand nombre de preuves qu'on peut faire des obfervations de la Lune avec facilité Sz avec exactitude, fut nommé Aftronome Royal à Gréenwich, à la mort de M. Büífj qui avoit fuccédé au Docteur Bradley, en 1761; comme il fe trouva alors membre du Bureau des Longitudes, il demanda de nouveau la publication d'un Nautical Almanach, Si il preferita un mémoire, figue de plufieurs Officiers delà Compagnie des Indes, qui ailuroient tous qu'un tel ouvrage feroit de la plus grande utilité à la navigation. Les Commiifaires s'adreiferent au Parlement, pour obtenir la permiffion d'imprimer Si de publier cet Almanach, Si on expédia en effet un acte, daté de la cinquième année du règne de Georges III : le premier Almanach de cette efpèce fut calculé & imprimé pour 1767 , & on l'a toujours continué depuis ; on le donne plufieurs années d'avance, pour qu'il ferve à ceux qui entreprennent de longs voyages. Le m--' *~ : . (a) il étoit allé faire des Obfervations fur le garde-tems de M. Arnold. même même afte accorda une recompenfe de trois mille liv. fterlings à la veuve & aux héritiers de Tobie Mayer, auteur des tables de la Lune; U trois cens liv. fterlings au célèbre M. Euler, pour avoir réduit la théorie de la Lune de Newton, en formules analytiques très-commodes, dont M. Mayer avoit profite, & d'où, par une fagacité, fingu-liere, il avoit tiré avec facilité & avec exactitude, la plus grande quantité de chacune des équations. M, Maskelyne ayant comparé les dernières tables de la Lune de M. Mayer, avec un plus grand nombre d'ob-fervations, conçut fefpoir de les approcher encore davantage de l'obfcrvation. Du confentement du Bureau des Longitudes, il calcula de nouveau les tables d'équation par les nombres qu'il avoit Heu de croire les plus voifins de la vérité : il coníeilla aufti de les é cendre jufqu a des dixièmes de fécondes, afin que fomifiion des fractions qui fur-viennent dans le calcul introduife moins d'erreurs : ces tables ont depuis été imprimées, & c'eit d'après ces tables que les calculs du Nautical Almanac fe font maintenant. On a enfuitc inventé Si public dans le Nautical Almanac de \j7i, les deux méthodes les meilleures & les plus exactes de réduire la diftance obfervée de la Lune au Soleil, o» à une Eroile, à la diftance vraie; nous fommes redevables de l'une de ces méthodes à M. Maskelinc, 6c de l'autre à M. Witchcll (a). Au moyen du Nautical Almanac & des différentes (<0 II y a une méthode de M. le Chevalier de Boris, peut-être encore plus facile , dans la Coanoiflancc des Tems de i7*o. Tome IV. X X méthodes décrites ci-deflus, d'abréger la réduction de la diftance apparente à la diftance vraie, à caufe de la parallaxe & de la réfraction, les calculs néceifaires pour cette méthode de trouver la longitude peuvent fe faire, en quinze ou feize minutes, par un calculateur très-ordinaire, & jadis les plus habiles ne pouvoient pas les achever en moins de trois ou quatre heures» Malgré ces progrès, il reftoit encore plufieurs chofes à faire, & beaucoup de difficultés à furmonter. Cette méthode n'avoit guères encore été pratiquée que par les Af-tronomes, &on ne pouvoit pas fuppofer que le commun des Marins voulût fe donner la peine de la fuivre : il n'eft pas aifé d'engager les hommes à exécuter les plans des autres, à moins qu'ils ne foient affinés du fuccès ; & ce n'étoit pas ici le cas, puifque chaque Marin avoit oui dire , dès l'enfance, que cette opération étoit impraticable. Les Commif-faires de l'Amirauté employèrent tous les moyens poifibles pour l'encourager dans la Marine du Roi : heureufement on eut à obferver un autre paffage de Vénus, en 1769; l'obfervation de ce phénomène, ainfi que les voyages entrepris dernièrement dans les mers du Sud, ont engagé plufieurs perfonnes, qui, par gout & par état, s'intéreffoient à cette découverte à s'exercer à cette méthode, & leur exemple a peut-ctre plus contribué que tout le refte à la répandre. En devenant plus générale, on a remarqué dans les inftrumens différens petits défauts, qui avoient échappé auparavant, & auxquels on n'avoit pas fait beaucoup d'at- tention : les plus efientiels étoient le manque d'exactitude dans les diviiîons de l'arc, & les erreurs provenant du défaut de paralellifme dans les deux furfaces des miroirs de verre. M. Bird avoit donné une méthode , fuivant laquelle un habile Artifte peut obvier au premier défaut, & il avoit reçu cinq cens liv. fterlings du Bureau des Longitudes -, M. Ramfden y a remédié entièrement, cn inventant une machine curieufe pour divifer les arcs dans les inftrumens d'aftronomie > & le Bureau des Longitudes lui a auffi accordé une gratification confidcrable. Cette machine divife avec tant de précifion & d'exactitude, que dans un quartier qui avoit été divifé par fon apprentif, cn préfence des Commifiaires des Longitudes, & examiné enfuitc avec la plus grande rigueur par M. Bird, on n'y trouva aucune erreur qui allât à quinze fécondes de degré j car M. Bird m'a affilié que, s'il y avoit cette erreur, il la découvriroic sûrement : ce même Artifte eft actuellement occupé d'une machine femblablc pour divifer les lignes droites, avec autant d'exactitude, de sûreté & de promptitude. On a remédie auffi aux erreurs provenant du défaut de paralellifme dans les deux furfaces des verres, par ï Index fpeculum de M. Maskclync : on peut cn voir la defeription dans des Remarques très-intéreiîànres, qu'il a publiées fur le fextant d'Hadley, dans le Nautical Almanac de 1774: on Iaiffe la partie fupérieurc de Y Index fpeculum fans être étamee, & la furface de derrière de verre dépolie, ôc on couvre celle-ci d'une efpèce de peinture noire : par-là tous les rayons que ne réfléchit pas la premiere furface, fe Xx 2, trouvent abforbés, Se j'ofe aiTurer que ceft une des plus grandes améliorations qu'on ait faites à cet infiniment depuis qu'on l'a inventé. M. Holroyd, que nous avons cité comme un des inventeurs du fextant d'Hadîey, avoit eu auifi une idée femblable pour prévenir ces erreurs, comme le prouve un quartier qu'il fit conftruire par M. Dollond, en 1765 yèc que j'ai vu. J'ai vu auni des appareils du même Artifte, pour prévenir ces erreurs, en employant des miroirs d'une efpèce de verre opaque , & d'une compofition un peu rciîcmblante à l'émail, qui mériteroit qu'on en fk d'aurres cfiais. M. Maskelyne a donné , dans le même Ouvrage , des régies & des avis excellens touchant les dimenfions des miroirs, la maniere de les étamer, l'ouverture de la lunette Se les moyens de la placer parallèlement au plan de l'inf-trumenr. Il confeille de mettre, dans le foyer de l'oculaire de la lunette, deux fils d'argent un peu épais, qui divifent le diamètre du champ en trois parties égales } il montre en même temps qu'on pourroit tirer d'autres avantages de ces fils. J'ai observé plus haut que M. Bird a, le premier, employé des régies de champ perpendiculaires, pour foutenir ou affermir le plan de cet inftrument ; mais l'allidade d'une lame de cuivre, mince Se large, étoit expofée à fe courber , ou dans le plan ou en dehors du plan de l'inftrument, ce qui ten doit à forcer le centre. Pour remédier à cet inconvénient , le même Artifte appliqua le premier une régie perpendiculaire à la furface de l'allidade, ce qui devoit ailurc.-; nient perfectionner les parties de l'initrumcnt, qui font très-délicates ; mais on trouva que l'allidade étoit encore fujette à fe plier dans le fens de fa longueur, ou, ce qui eft la même chofe, dans le plan de l'angle mefuré. Le peu de force néceilàirc pour furmonter le frottement qui fc fait autour du centre, operoi: ce pli, ce qui eft fî incroyable que M. Bird, qui connoît autant que perfonne les inconvéniens des métaux, ne pouvoit pas le croire, jufqu'à ce que le Capitaine Campbell, qui le premier découvrit ce défaut, le lui fit voir en relâchant la vis qui affermit la partie fupérieurc de l'allidade , &cn pouffant l'allidade doucement avec fon pouce. Quand il retiroit fubitement le pouce, M. Bird reconnut de fes propres yeux que l'allidade faifoic reffort en arrière d'une quantité très fennble : cette erreur elt réellement très-conildérable, fi par hafard la vis, qui tient l'axe du centre a éré tournée un peu rrop fortement; afin d'y remédier, M. Bird, dans tous les quartiers à réflexions qu'il fit les dernières années de fa vie, placarme plaque circulaire mince , de cuivre battu, creufée d'un côté , coupée par un grand nombre d'entailles droites de la circonférence, prefque jufqu'au centre , & il y avoit un trou allez large pour laiífer palier librement la vis qui attachoit le centre: cette plaque étant poféc fur l'axe du centre, la partie concave appuyée fur le derrière du quartier , Ô£ la vis dans le trou , la plaque agit comme un reffort contre le dos du quartier, &¿, cn cédant, elle empêche le centre detre trop ferré par la vis, & cependant raffermit affez pour empêcher les fecouifes. Mais, comme il y a plufieurs fextans qui ne font pas conflruits de cette maniere, & qu'il cil pojfible que cet appareil ne remplifiè pas toujours fon objet auífi complètement qu'on le defi-reroit, je confcillerois à l'Obfervatcur de mouvoir l'allidade de différens côtes, éntreles obfervations} c'eft à-dire, de découvrir Se de cacher les objets alternatiment ; par ce moyen, on les amene au point du contact, en portant l'allidade de différens côtés j les erreurs provenant de cette caufe feront alternativement négatives Se affirmatives, Se par conféquent fi on en prend un égal nombre des deux côtés, elles fe détruiront entr'elles : cette méthode tendra aulfi à corriger les erreurs qui proviendront d'une mauvaife habitude que rObfervatcur peut avoir contracté en formant le contact des deux objets. Je n'en ai jamais vu réfulter aucun inconvénient', fi ce n'eft que les obfervations deviennent un peu irreguliercs : cette irrégularité fera plus ou moins grande, fuivant la quantité réunie de ces deux erreurs. C'est ainfi que les inftrumens Se la pratique de l'Altro-no mie nautique font arrivés à leur état actuel de perfection: il faut attribuer une partie de ces [ucchs aux récom-penfes Se au noble encouragement donnés par le Bureau des Longitudes, à tous ceux qui imaginent quelque chofe d'utile aux progrès de l'Aftronomie Se de la Navigation. C'eft au Lecteur à juger de quelle utilité l'inftitution du Bureau des Longitudes a été à la Grande-Bretagne. Comme je viens de traiter fort au long de la méthode de trouver la longitude par des obfervations de la diftance de la Lune au Soleil Se aux Etoiles fixes , on s'attend peut^ être que j'expofe mon opinion touchant l'exactitude avec laquelle on peut les faire, & ce cju'on doit efpéter de rinftrument dont j'ai tant parlé. Il faut avouer que le quartier de réflexion, a encore quelque chofe de très-défagréable, & qu'il n'eft pas aifé d'expliquer. Quelquefois, pendant plufieurs mois, les longitudes déduites des obfervations faites à-peu-près dans le même tems, avec mes deux fextans, ne différoient pas de plus de dix ou quinze milles, & très-rarement d'une aufïi grande quantité : enfuite les longitudes déduites commençaient à différer davantage # & cette différence s'accroifToit peu-à-peu, quelquefois ju£ qu'à plus d'un degré & demi ; en peu de tems elles dimi-nuoient de nouveau , & bientôt après les obfervations s'ac-cordoient comme à l'ordinaire. J'ai effayé toutes fortes de moyens pour découvrir la caufe de ces étranges différences; mais mes efforts ont été inutiles, & quelqu'un plus verfé que moi dans la mécanique devroit fuivre ce travail. Quant à l'exactitude de nos obfervations, je citerai deux faits qui n'ont pas befoin d'être appuyés par des raifonne-mens. Au moyen de la montre de M. Kendall, j'ai rapporté au Cap de Bonne-Efpérance quarante obfervations faites avant notre arrivée à ce Cap, dans l'efpace d'une demi-lunaifon : j'ai employé le même moyen pour réduire au Cap plufieurs obfervations, après que nous en fûmes partis ; le réfultat des premieres donna 18d 10' Eft pour la longitude de la Ville du Cap ; &c celui des dernières i8d 23' fEft. Le milieu eft de i 8H i 6' 5 o ' Eft; ce qui diffère de 6' 25" de fa vraie longitude, telle quelle a été déterminée par MM. Mafon & Dixon; de plus, le milieu des quatre obfervations de la Lune, faites immédiatement après notre arrivée à Sainte-Hélène, donna 3 C, 2 'O BSERVATIONS If' \ O. pour la longitade de cette Ifle, après qu'elles y curent été rapportées par la montre de M. Kcndall; quatre autres faites immédiatement après notre départ, Se rapportées à cette Ifle de la même maniere, donnèrent 6d zo'de longitude O.; le milieu eft de 5a 55' ~ O., ce qui ne diffère que de 6r 6" de fa véritable longitude qu'a trouvé M. Maf-kelyne par un grand nombre d'obfcuvations aflronomiques faites à terre. Je conclus donc que cette méthode donne, avec très-peu de peine, la longitude du vaifleau en mer, à un iixiemc de degré près, ou tout au plus à un cinquième: je vais continuer à décrire le refte des inftrumens dont nous avons fait ufage dans cette expédition. Des Compas Azimuthaux. Outre le compas azimuthal, de la conftruction de M. Adams , qui appartenoit au Bureau des Longitudes, Se qui étoit de l'invention du Docteur Knight, nous en avions deux autres ; l'un de ceux ci écoit de l'invention du Docteur Knight, Se du même Artifte M. Adams-, Se l'autre avoit été fait par M. Gregory, avec quelques changemens de fon invention: ces changemens confìftoient fur-tout dans la grandeur de l'inftrument, le poids Se la force de fes parties,Se leur maniere de fufpenfion, qui étoit fur des rouleaux : chacun de ces rouleaux contribue à diminuer fon mouvement, ou à le rendre plus régulier Se moins fenlîble. Je dois obferver que les compas du Docteur Knight, tels qu'on les faits maintenant, font très-défectueux fur ce point; le moindre mou-yement du vaiiTeau les dérange, se on ne peut pas les raffermir tout de fuite; voilà pourquoi ils font d'un ufage très-incommode Astronomiques., Sec. 3 ^3 incommode & peut-être moins exact qu'ils le fetoient . d'ailleurs. Je ne puis m'empêcher de faire ici une ou deux Remarques fur les irrégularités des obfervations, faites avec cet inftrur ment. Dans le Canal d'Angleterre,les extrêmes des variations étoient de ipd | à i^; &, pendant la traverfée d'Angleterre au Cap de Bonne-Efpérance, j'ai fouvent remarqué des différences prefque auffi grandes, fans pouvoir les expliquer cn aucune maniere: la difference, dansnotre pofition, ne fuffifoit pas pour cela. Ces irrégularités continuèrent après notre départ du Cap, ce qui m'engagea à examiner les circonilances dans lefqucllcs elles furent faites; je reconnus bientôt que, lors de la plupart des obfervations, pendant lefqucllcs on avoit eu les plus grandes variations, l'avant du vaiiTeau étoit Nord & Eft, & que quand on fît celles qui donnoient les moindres, l'avant du bâtiment étoit Sud & Oueft. Je communiquai certe particularité au Capitaine Cook, &à quelques-uns des Officiers qui ne parurent pas d'abord croire mes remarques fondées ; mais, à mefurc qucl'occaiion s'en préfencoit, on faifoit de nouvelles obfervations qui me confirmaient dans mes idées ; &, pendant tout le Voyage ,j'ai eu toutes fortes de raifons de croire que les variations obfervées avec l'avant du vaiiTeau, en différentes pofitions , & même en différentes parties du bâtiment , diffère -roient très-fennblement l'une de l'autre , & qu'il y auroit une diverfice encore plus grande dans les variations obfervées à bord de différens vaifieaux; ce qui s'eft trouvé vrai, en comparant celles qui ont été fûtes dans le même Tome IV. Y y tems fur l'Aventure. Le douzième article n'a befoin d'aucune explication. Des Aiguilles d'Inclinaison.' Cet instrument a été fait par M. Nairne, fuivant un dcflcin de M. Mitchell, Membre de la Société Royale ; l'aiguille peut s'y balancer dans tous les tems, d'une maniere aiîèz exacte, mais non pas fans beaucoup de peine & d'embarras. Cette fufpeniion fe fait au moyen de quatre petites boules, qui fe meuvent lut deux petits fils d'archal, dont l'un eit fuppofé être dans un plan qui paife par l'axe de l'aiguille & fes deux pôles, & l'autre dans un plan qui lui eft perpendiculaire. En faifant mouvoir les boules du dernier fil, le centre commun de gravité des boules & de J'aiguille, vient dans le plan qui paile à travers les pôles & l'axe de l'aiguille, Se enfuitc en faifant mouvoir les deux premieres, il vient dans l'axe lui-même. Les principaux inconv éniens de cette conftruction, font la difficulté de placer le fil de métal, qui conduit les deux dernières boules dans le plan convenable, Se l'impoffibilité de connoître avec certitude quand cela arrive : de plus, il eft très-poffible, Se fans doute il arrive fouvent que l'axe de l'aiguille Se fes deux pôles ne font pas dans le même plan ; dans ce cas, il y a une autre difficulté pour balancer l'aiguille d'une maniere très-exacte. Je crois qu'on parvien-droit à remédier à ces défauts, fi la largeur de l'aiguille fe mettoic dans la direction de fon axe de rotation, ainfi que / dans le compas azimuthal; je foumers cette conjecture au jugement de ceux qui, fur cette matière, font plus éclairés que moi. Des Baromètres et des Thermomètres. Les deux baromètres portatifs ne différaient en rien des baromètres ordinaires ; mais la conftruction du baromètre de mer eft curieufe , Se mérite d être décrite. Il étoit del'efpèce qu'on appelle baromètre à réfervoìr-.Xe. réfervoir étoit un cylindre de bois, percé au fommet de deux trous circulaires, l'un de près d'un demi-pouce, & l'autre de près d'un pouce de diamètre ; le tube s'adapte fi exactement dans le premieî:, qu'il ne laiiTe pas fortir le mercure: lo plus grand trou eft couvert d'un morceau d'étoffe de laine, à laquelle M. Nairne a trouvé la propriété d'admettre l'air, & non pas le mercure. Le tube étoit droit, & fon calibre plus petit que de coutume fur une longueur à-peu-près de deux pieds; mais au-deffus il étoit d'une largeur ordinaire: la petiteife du tube au-deftbus, empêchoit le mercure de defeendre auffi promptement que le mouvement du vaif feau l'auroit fait defeendre d'ailleurs, & la largeur du tube ftu-deiTus empêchoit ce qui s elevoit, d'avoir un effet aufli fenfible qu'il l'auroit eu lors du mouvement du mercure, dans cette partie du tube. Ce baromètre étoit fufpendu à une planche ordinaire jufqu'au milieu de fa hauteur. Je m'apperçus bientôt que le mouvement du vaiiTeau produifoit un effet très-fenfiblo fur cet inftrument ; & il me parut que le mouvement d'un Y y i 3 <5 La Société Royale ayant couronné, en 1776, un Mémoire du Capitaine Cook, qui expofoit les Moyens qu'il a employés pour garantir fon Equipage du Scorbut, M. Pringle a prononcé » à cette occafion , un Difcours dont voici la Traduction. MESSIEURS; Le Comité ma chargé de vous avertir de la difpofition qu'il a faite, de la médaille de Sir Godefroy Copley (a), & je remplis ce devoir avec d'autant plus de plaifîr, que vous applaudirez d'un commun accord à fon Jugement. Les Commiffaires ont reconnu le mérite de plufieurs des Mémoires , qui formeront le volume de vos Tranfactions de (a) Fo adate ur du Prix. des Gens de Mer, 3 <$ 9 cette année, mais ils n'ont pas hciîcc à préférer celui queje vous ai préfenté de la part du Capitaine Cook, ô£ qui décric les moyens que ce Navigateur célèbre a employé, pour conferver la fanté de l'équipage du vaijfeau du Roi t la Réfolution , pendant fa dernière expédition autour du monde. Le nom fcul d'un auiTi digne Membre de cette Société, qui a fait les Voyages les plus étonnans & les plus inlrruc* tifs, qui a découvert & reconnu de nouvelles contrées fort étendues, qui a détruit la chimere du Continent auftral, & fixé les bornes de la Terre habîrabie & de Ja navigation de l'Océan , dans l'hémifphere du Sud, fuffit pour fe départir de la rigueur de vos régies, qui exigent qu'un Mémoire foit préfenté par l'Auteur lui-même. Je ne m'arrêterai pas à donner à cet illuftre Voyageur tous les éloges qu'il mérite j je parlerai feulement de l'objet du Prix que vous diftribuez toutes les années. Le Fondateur a voulu couronner l'ouvrage de l'année, qui contient les recherches expérimentales les plus utiles & les plus heu-reufes; or quels travaux plus utiles que ceux qui font delfines à fauver la vie des hommes? & où trou vera-1-on des tentatives qui aient mieux réuiTi que celles du Capitaine Cook? fes réfultats ne préfentent ni la vaine forfanterie des empiriques, ni des théories ingénieufes, mais fàuffes. Son Mémoire concis &¿ fans art, expofe les moyens par lefquels avec cent dix-huit hommes ( a )•> il a fait un voyage de trois ans 0 dix* (a) Il y avoit à bord cent dix-huit hommei, y compris le Docteur Sparrman, que MM. Forfter prirent au Cap. huit jours, dans tous les climats depuis le 51? Nord, jufqu'au 7 id Sud, fans perdre plus d'un homme de maladie ( a ); Se ce qui ajoute 1111 nouveau prix aux obfervations importances de M. Cook, fes précautions font fort fimples. Je demanderai à ceux qui s'occupent le plus des bilis de mortalité, fi dans le climat le plus fiiin, Se parmi les hommes de la meilleure fanté, ils ont jamais trouvé fi peu de morts dans le même eípace de tems ? L cconnement augmente lorfqu'aprcs avoir lu l'hiftoire des anciennes Navigations, on reconnoît que l'air de la mer n'a plus de malignité ; Si enfin qu'on parcourt le Globe entier fur des vaifieaux , avec moins de danger pour la fanté , qu'on ne fait le tour de l'Europe. Afin de mieux expofer le contraile qui eft entre les Navigations actuelles Se celles des anciens tems, permettez-moi de vous rappeler ce que vous avez lu du premier Voyage, entrepris pour lctabliflcmcnt de notre Compagnie des Indes (h) \ quatre vaifieaux montés de quatre cens quatre-vingts hommes partent des Porcs d'Angleterre ; le feorbut affoiblit rcltcmenc trois des Equipages, dès qu'ils furent à ( a ) Il mourut d'une phthiiîe pulmonaire, qui fc termina par une hydropiiie. M. Fatten, Chirurgien de la Réfolution , qui m'a expofé l'état du Malade, a obfervé qu'il le plaignit, dès le commencement du voyage, d'une toux , & d'autres iymptomes de confomption , qui ne le quittèrent plus > que fes poumons étoient , fans doute, attaqués avant qu'il montât à bord, (b) L'Efeadre commandée par Lancaftre , qu'on appeloit le Général, mit à la voile en 1**1* Foyq Purchaff pilgrims, Vol, 13 pag. t^7 , & J'uiv. trois trois degrés au-delà de la ligne, que les Marchands qui s'érolcnt embarqués comme pailàgers, fe virent contraints de faire le fervice des Matelots, & pendant la traverfée fur la còte de Soldania, ( place de rafraîchillèmcnt de ce côté du Cap de Bonne-Eipérance,) il mourut cent cinq hommes,c'eft-à-dire ,plus du quart des complcmcns : Sit Richard Hawkins, Officier auiïi éclairé que brave, qui vivoità cette époque, ne dit-il pasque, pendant les vingt ans qu'il a fréquenté la mer, il pourrai t citer dix mille Marins que le feorbut feul a fait perir (a)? & il étoit ii loin defe méprendre fur la nature de cette maladie, que j'ai lu peu d'Auteurs qui la décrivent aufli-bien. Si, dans ces premiers tems, qu'on peut appeler l'enfance du commerce &c de la puiffanec maritime de la Grande-Bretagne, le feorbut emporta tant de monde , quel ravage ne doit-il pas avoir fait lorfque nos flottes s'accrurent, & que notre commerce s'ouvrit de nouveaux Ports? Mais , pour paffer de ces époques éloignées à une plus moderne, dont fc fouviennent tous les Membres decotte Aífemblcc, arrêtons-nous fur l'expédition viclorieufe , mais déplorable, de l'Amiral Anfon. Il femblc qu'alors tout ce qui étend les forces navales & îe commerce de l'Angleterre , avoit du faire de grands progrès , &: ccpen<-dantjpour conferver la fanté des Marins, on ne prenoit guères plus de précautions que n'en avoient pris nos Ancêtres ignorans ; on fait qu'après avoir palle le Détroit de (a) Ibid. Vol. J, pag. &Juiv, Tome l V Zz le Maire, le feorbut infecía l'Efcadre d'Anfon j que le Centurion eut à peine parcouru quelques degrés dans la mer du Sud, qu'il perdit quarante-fept hommes, & que, huit mois après le départ de la flotte, il n'y avoit prefque perforine fur les vaifieaux qui n'en fût attaqué j que le neuvième mois, quand Centurion cingla vers Juan Fer-nandès, il avoit perdu quatre-vingt-quatre Matelots, que la maladie fît de tels progrès fur le bâtiment amiral, qu'avant de relâcher fur l'líle, il avoit jeté deux cens hommes à la mer, & qu'enfin il n'y avoit plus que fix Matelots par quart pour le fervice. Les deux autres vaifieaux fouffrirent en proportion. Ces malheurs ne finirent pas à Juan Fernandèsj après un intervalle de quelques mois, cette maladie terrible reparut de nouveau, & avant que le Centurion ( qui portoit alors le refte des Equipages des rrois vaifieaux ) pût aborder à Tinian, il perdoit quelquefois huit ou dix hommes dans un jour ; enfin, après avoir été deux ans en mer, M. Anion avoit perdu plus des quatre cinquièmes de l'Efcadrc, & fuivant l'Hiftoricn du Voyage, tous ces malheureux périrent du feorbut dans la mer du Sud. Je parle d'après l'Ecrivain élégant qui a fait la relation du Voyage : comme il ne s'oc-cupoit pas de la Médecine, 8¿ qu'il n'a point appuyé cette partie de fon récit fur le témoignage des Chirurgiens des vailTeaux, ou fur leurs journaux, je crois qu'il fe joignit au feorbut une efpèce de maladie pcftilentielle, qu'on a appelée fièvre de prifon ou d'hôpital (a), parce que c'eft là (a)ht Dotar Mead¡qui vie les Obfervations de deux Chirurgien» quelle fe manifefte fouvent. Ce n'eft pas ici le lieu d'examiner fi le feorbut feul ou le feorbut joint à la fièvre, dé-truifirentla plus grande partie des Equipages d'Anfon, puif-qu'on a découvert depuis des moyens de prévenir ces deux maladies, caufées par un air infecí:. On doit obferver à la gloire du prudent Se brave Commodore, qu'il ne fit pas lui-même les préparatifs de fon Voyage ; que fon vaiiTeau étoit fi chargé, qu'on ne pouvoit ouvrir les fabords que dans les momens les plus calmes, Se que , pour conferver la fanté de fes Equipages, il ne négligea rien de ce qui étoit alors connu Se pratiqué dans la Marine, Je rapporterai les principales découvertes qu'on a faites depuis fur cette matière, Se à l'aide dcfquels nos vaifieaux ont exécuté de longues navigations fi heureufe-ment, qu'elles effacent le fouvenir de nos premiers défailles , mais il eft à-propos de dire auparavant qu'elle eft cette maladie, la plus fatale aux gens de mer, Se pour laquelle on a imaginé tant de préfervatifs, car les Marins eux-mêmes la connoiifcnt peu. J'obferverai d'abord que le feorbut de mer n'eft pas la maladie qu'on appelle de ce nom à terre : ce qu'on nomme ordinairement feorbut à terre, appartient à une claffe de maladies abfolumcnt différentes de celles dont il eft ici queftion-, Se l'opinion reçue qu'il n'y a guères de conflitutions totalement libres d*affections feorbutiques , eft fi peu vraie, qu'excepté parmi les Matelots ou parmi ceux qui mènent une vie pareille à la leur, Si particulièrement in Commodore, dit que le Scorbut étoit alors accompagné de fièvre putride , Sic. Voyei ibnTreatife ou The Scurvy> &c. pag. 98 & J'uiv. 2 z z parmi ceux qui mangent des alimens falés ou pourris, fur-1* tout s'ils vivent dans un air fale 8C clans la mal-propreté , fai lieu de croire que c eft une des maladies les moins fréquentes. ■J'ai fournis cette opinion au jugement de la Sociélé Royale, il y a plufieurs années, Se rien ne m'eng. gc aujourd'hui à en changer : je vous dis alors, Meilleurs, contre l'opinion commune, mais appuyé fur des raifonsqui paroiifent bonnes, que l'air de la mer n'eft pas la caufe du feorbut ,puifque pendant les plus longs voyages, la propreté, la ventilation, Se les provilions fraîches, préferveroient de cette maladie l'Equipage d'un vaiiTeau, Se que fur les côtes où il n'y a point de marécages, les Habitans ne font pas fujets à cette indifpofition, quoiqu'ils refpirent fouvent l'air de la merfa): en adoptant lesfentimens de ceux qui attribuoient le feorbut à une révolution feptique, je conclus que c'eft un commencement de corruption dans toute l'habitude du corps, fem-blable à celle d'une fubftancc animale privée de la vie (b) ; cette affertion eft allez vérifiée par l'examen des fymptomes dans les feorbutiques & l'état de leurs corps après la mortfcj. A cette occaiion. je remarquai que les viandes filées fc pou-rifient cn effet après un certain tems, quoiqu'elles reftent mangeables à caufe du fcl; que le Tel ordinaire qui paile pour un des meilleurs préfervatifs contre la corruption, n'eft qu'un préfervatif ordinaire, lors même qu'on en met ( a ) Voyei les Maladies de l'Armée í Tan. I, ckap. z , app. pop. 7. {b) Ibid. (c) Woodair furgeon' s Mate* pag. 1 €3 , Poupart, Mémoire de l'Académie Royale des Sciences, ann. 1699, Petit, Maladie des Os, Tome II > pag. 4^6, Méad on Sauyy} pag. 101. une grande quantité j 8¿ que fi Ton en met auífi peu que dans 1 afiaifonnemenc de nos viandes fraîches à table, ou de nos viandes ñüées, ii hâte la putréfaction loin de l'empêcher. Les expériences rapportées par feu M. Canton, Membre de cette Société, dans fon Mémoire fur la caufe. de l'af pecl lumineux de. l'eau de ¿a mer, confirme la qualité putride du fel de la mer. Cn a dit que le feorbut provient de la froideur de l'air, qui arrête la tranfpiration, que c'eft pour cela qu'il eft endémique chez les peuples du Nord, & fur-tout chez ceux qui habitent les environs de la Baltique (b). Le fait eft en partie vrai ; mais je crois qu'on s'eiï trompe fur la caufe. Dans lesiones & rigoureux hivers de ces contrées, les rroupeaux prives de pâturages, pouvant à peine fubfiftcr, les Habitans font obligés de les tuer à la fin de l'automne, & de les iâlcr pour plus de fix mois: cecte nourriture putride qu'ils prennent fi long-tems, & à laquelle les Habitans du Sud ne font pas réduits, femble être la caufe principale de la m aladie : fi on réfléchit que , dans le Nord, le bas-peuple n'a prefque point de légumes ou de fruirs, & très-peu de liqueurs ter-mentées l'hiver, & qu'il habite fouvent des maifons humides, falcs & mal aérées, il cil ailé de concevoir pourquoi il eft fujet à la même maladie que les gens de mer, tandis que d'autres Nations fous une même latitude, mai* (a) Phil. Tranf. Vol. LIX, pag. 446. (bj Uartholin, Mcd. Danor. Domeflic pag. »»* qui vivent d une maniere différente, s'en préfervent ; auffi M.dcLinnéenous apprend que les Lappons, l'un des peuples les plus hyperboréens (a), ne connoiffent pas le feorbut, fans doute parce qu'ils ne fe nourriifent jamais de viande falée, qu'ils ne font aucun ufage du fcl, & qu'ils mangent tout l'hiver la viande fraîche de leurs rennes. La santé des Lappons cil d'autant plus remarquable, qu'ils confomment peu de végétaux, & jamais de pain, comme l'ajoute le célèbre Auteur que je viens de citer : mais dans les Provinces qui bordent la Lapponie, où l'on fait ufage du pain &: de peu des végétaux, où l'on confomme des viandes falées, les Habitans font auffi affectés du feorbut que par-tout ailleurs (b). Permettez-moi, Meilleurs, de remarquer en paifant que les progrès de l'agriculture, du jardinage , & des autres arts de la vie, en étendant leur influence jfifqu'aux parties les plus éloignées de l'Europe , & jufqu'au plus bas-peuple, commencent à diminuer fenfiblement cette maladie, même dans les climats où elle étoit jadis plus répandue. On a assuré que les hommes, qui vivent fur les côtes de la mer, deviennent feorbutiques fans manger de viandes falées j mais je nen ai jamais connu d'exemple, excepté dans ceux qui refpiroient un air marécageux, ou putride (a) Linnaù Flora Lapponica, pag, 8 3 9. (b ) M. de Linnée, en plufieurs endroits de fes Ouvrages, confirme ce qu'on dit ici, que les viandes falées font une dei caufes principales du Scorbut. Voyei Amœnitat. Acad* Vol. V3pag, g} & fuiv. pag. 41. d'ailleurs, Si qui ne faifoient point d'exercice, Si ne man-geoicnt ni fruits ni légumes frais : car alors les humeurs fe corrompent de la même maniere, mais non pas au même degré que celles des gens de mer. Ainfi, dans la dernière guerre, lorfque le Château de Sifinghurft, au Comté de Kent, fut rempli de prifonniers François, le feorbut fe mani-fella parmi eux , quoiqu'on ne leur eût pas fervi de viandes falées en Angleterre:^on leur donnoic chaque jour de la viande fraîche & du pain, mais fans légumes ou fans végétaux. Le Chirurgien qui les foignoit, & qui m'a communiqué ces détails, ayant été auparavant employé dans la Marine, étoit plus en état de juger de la maladie & de la guérir. Outre le mnique de légumes, il obferva que les cours étoient fales & trop pleines ; les chambres humides (à caufe du foifé qui les environnoit), & que lefpacc accordé aux prifonniers pour prendre l'air, éroit fi petit Se il bourbeux dans les tems de pluie, qu'ils fortoient rarement, 11 ajouta que d'après fes repréfentations, on lui permit de donner aux prifonniers des racines Si des légumes, pour les faire bouillir dans leur foupe, Si de placer les malades dans un village voifin, Si fur un terrain fec, où ils pouvoient prendre l'air Si marcher : qu'en employant ces remèdes, ils recouvrèrent tous promptement leur fanté : il eil probable que le feorbut îe montra plutôt parmi ces Etrangers, parce qu'on les avoit pris en mer , Si que par conféquent ils y étoient plus difpofés. Le même Chirurgien m'apprit en outre que, dans les parties les plus baffes Si les plus humides de ce Comté , où vivoient quelques hommes de fa profefiion, on voyoit de tems en tems de petites affections feorbutiques chez le bas-peuple; Si fur-tout chez ceux qui vivoicnt tout l'hiver de lard fale, fans liqueurs fermentées, fans légumes Se fans autres fruits, que quelques pommes : mais il remarqua que, dans les hivers qui fuivoient une récolte abondante de pommes, les Payfans étoient beaucoup moins fujets à. cette maladie. Je me suis étendu fur cette partie de mon fujet, parce que la connoiflànce de la nature Se de la caufe du feorbut, me fêmble néceilaire pour perfectionner les moyens de le prévenir te de le guérir. Après beaucoup de réflexions, après toutes les converfations que j'ai eues avec ceux qui, à une extrême fagacité, joignent une longue expérience dans la Marine , je fuis perfuadé qu'en examinant les différens anti-feorburiques qui ont été approuvés Se adoptés dernièrement, on trouvera que, quoiqu'ils puiffent varier dans la maniere d'opérer, ils contribuent cependant tous à corriger ou prévenir la putréfaeton, foit de l'air dans les parties du vaifleau les plus fermées, foit des viandes, de l'eau, des vêtemens Se des lits, Se du corps lui-même. L'examen des principaux anti-icorbutiques, Se des autres moyens employés par le Capitaine Cook , a donné peut-être un nouveau poids à cette idée, Se ce fera une raifon de plus de méditer fur ces principes , afin de perfectionner cette branche importante de la Médecine. Le Capitaine Cook commence par la drêchc fa lifte des proviiîons, il dit: « Qu'il en fàifoit un moût doux, Se j> qu'il en donnoît à ceux qui avoient des fymptomes nia-» mfeftes de feorbut, Se à ceux qui y paroiiloient le plus fujets. » Le Docteur Macbridc, qui le premia- eut l'idée de cet cet anti-fcorbutique, foc conduit à cette découverte par des expériences préfentées à cette Société, & dont le ré-fultac indiquoit que l'air produit par la fermentation alimentaire , a le pouvoir d'arrêter la putréfaction (a); il fît un grand nombre d'eiïàis, à l'appui de ce fait', ôc , trouvant que ce fluide cil de l'air fixe, il en conclut, avec raifon, que toutes les fubftances nutritives qui en feroient remplies, ôc qu'on pourroit porter commodément en mer, feroient très-bonnes contre le feorbut, qu'il regardoit alors comme une maladie putride, ôc qu'il confeilloit de prévenir ou de guérir par cette efpèce d'anti-feptiques (b). La bicre, par exemple, avoit toujours pailé pour un des meilleurs anti-feorbutiquesi mais, comme elle tire fon air fixe de la drêchc dont elle eft compofée, il jugea la drêche elle-même préférable pour les longs voyages , parce qu'elle prend moins de place que la bierc toute faite, & qu'elle fc garde plus long-tems. L'expérience a depuis vérifié cette théorie ingénieufe, & la drêche a acquis tant de crédit dans la Marine, qu'il ne manquoit plus qu'une expédition aufli longue ôc auffi célèbre que celle-ci, pour la mettre au nombre des pro-vifions les plus indifpcnfablcs : car, quoique le Capitaine Cook remarque : « qu'il faut auffi prendre d'autres pré-» cautions, qu'il ne croit pas que le moût de bière puiiïe » guérir en entier un feorbut fort avancé, il eft perfuade n cependant qu'il fufflt pour empêcher long-tems cette » maladie de faire des progrès confidérables , ÔC il n'héfite (a) Voyei l'Appcndix & les Obfervations fur les Maladies de l'Armée. (b) Voyei MacferidVs, Exper. fcif. paiïim., Tome I K. A a a » pas à prouver que c'eft un des meilleurs anti-fcorbutiqucs » que la Médecine ait encore trouvé (a). » Vair fixe fi faîutairc à l'économie animale , eft en plus ou moins grande quantité , dans toutes les liqueurs en fermentation, & il s'oppofe à la putréfaction, des que le travail ou le mouvement intérieur commence. Il abonde dans le vin, &11 n'y a peut-être point de fub-ftance végétale, qui en foit plus remplie que le jus du raifîn ; & comme le vin a un goût agréable, il faut le mettre au premier rang parmi les anti-feorbutiques. Le cidre & les autres productions vineufes, qu'on tire des fruits, font également bonnes, ainfi que les différentes efpcccs de bière. On a obfervc constamment que dans les longues campagnes, ou les voyages éloignés, le feorbut ne fe manifefte jamais tant qu'il refte afîcz de petite bierc, pour cn donner k chacun une ration complète, & qu'après quelle eft toute confbmmée, cette maladie paroît bientôt. 11 eft donc à le fagou , & les raifins de Corinche , le Scorbut, cette, pefle de la mer, deviendra rarement, ou prefque jamais, alarmant, dans un vaifleau, pendant les plus longs voyages , fi on a foin des provisions , 6' fi on veille à la propreté. defirer que cet excellent breuvage îe renouvelle en mer i mais les vaifieaux n'offrent pas pour cela les commodités néccflaircs : les Ruflcs cependant viennent à bout de préparer à bord comme à terre, une liqueur mitoyenne, entre le moût & la petite bière : ils prennent pour cela une certaine quantité de drêche fi de farine de feiglc qu'ils pétrifient, & dont ils forment de petits pains qu'ils cuifent au four. Ils y verfent enfuitc au befoin une quantité convenable d'eau chaude, qui fermente fitôt que dans l'efpace de vingt-quatre heures la boiifon eft achevée j c'eft une petite liqueur vive, & acidulcufe qu'ils appellent quas, qu'ils trouvent fort bonne, & qui n'eft pas défagréable pour les étrangers. Le feu Docteur Mounfey, Membre de cette Société, qui avoit vécu long-tcms en Ruffic, & qui avoit été Jl reniate r fous deux Souverains, m'a dit que le quas eft la boiffon ordinaire des flottes Se des armées de cet Empire, & qu'il eft anti-feorbutique : il ajoute que lifant àMofcow les Obfervations fur ¿a fièvre de prifon ou d'hôpital, que je venois de publier (a); il forma le projet de comparer ce que je difois, avec ce qu'il verroit dans les différentes priions de cette grande Ville i mais, après les avoir toutes vifitées, èc les avoir trouvé remplies de malfaiteurs ( car la dernière Impératrice ne laifîbit exécuter aucun de ceux qui étoient convaincus de crimes capitaux ), il fut bien furpris de ne point y remarquer de fièvre, & il n'apprit pas qu'on y eût jamais connu une maladie particulière aux prifons. Il ( a ) Ce Traité fut publié d'abord féparcment, & enfuitc joint aux Obfervations fur Us Maladies de l'Armée. Aaa 1 remarqua que quelques-unes de ces priions avoient une cour où l'on permettoit aux prifonniers de prendre l'air -y mais qu'il y en avoit d'autres privées de cet avantage, fans être plus mal-faines : il ne pouvoit expliquer la fanté de ces hommes, que par l'efpècc d'alimens qu'ils confommoient : ces alimens étoient les mêmes que ceux du bas • peuple du pays, qui, n'étant pas en état d'acheter de la viande, îe nourrit principalement de pain de feigle, ( le plus acide de tous les pains ), & qui boit du quas. A fon retour à Péteribourg le Docteur Mounfey fit les mêmes recherches, & y eut le même réfultat. Il semble que, dans la fabrique du quas des Ruifes, la farine de feigle accroît la fermentation & ajoute plus d'air fixe, puifque la drêche feule ne pourroit pas produire fitôt une liqueur aufìi acide & auifi vive : &c il eft probable que, lorfquon donnera aux autres grains un degré convenable de fermentation, ils acquéreront plus ou moins la même qualité j d'après ce que m'a dit un Officier de Marine, ami du Capitaine Cook, je penfe du moins que l'avoine produiroit cet effet ; cet Officier croifant fur uñ grand vaifleau (a)> au commencement de la dernière guerre, & le feorbut fe manifeftant parmi l'Equipage, il longea à une efpèce de nourriture dont il avoit vu faire ufage dans quelques campagnes d'Angleterre, & il jugea qu'elle lui feroit très-utile. On remplit de gruau d'avoine un vafe de bois, on y verfe de l'eau chaude, & l'infufion continue jufqu'à ce que la liqueur commence à devenir aigrelette. (a) L'E/Tex, de 70 pièces de canons. c'eft-à-dire, jufqu a ce que la fermentation commence i ce qui arrive en deux jours, dans un tems médiocrement chaud. On tire enfuitc l'eau du vafe de bois, Se on la fait cuire jufqu'à la confiftence d'une gelée (a) ; il prépara du gruau de cette maniere, Se il en fit fervir dans les chambrées : il l'adoucit d'abord avec du fuere, Se il ajouta un peu de vin do France (qu'il avoit pris fur un vaifleau ennemi) qui le rendit d'un meilleur goût, quoiqu'il fût aigre \ Se cet aliment ne fut pas moins agréable que falutaire. Il m'a assuré qu'en prenant du fooins, Se s'abftenant de viandes falées, fes feorbutiques guérirent tous fans fortir du vaifleau ; que cet expédient lui réuflit dans ce voyage, Se dans toutes fes autres campagnes durant la guerre , Se qu'il ne fut obligé d'envoyer aucun de fes malades à terre. L'avoine non fermentée, comme l'orge qui n'eft pas préparé, ne paroît avoir aucun effet feniible fur le feorbut : ïair fixe qui eft incorporé à ces grains, femble fe mêler avec le chyle qu'ils produifent, Se leur qualité élaftique ou anti-fep-tique ne fe manifefte pas, à moins que cet air fixe ne foit dégagé par une fermentation antérieure. Avant qu'on connût la puilfance de ïair fixe contre la putréfaction, on attribuoit la vertu des fruits, des légumes Se des liqueurs fermentées à leur acide, Se nous avons toujours lieu de croire que l'acide contribue à produire cet effet. Si on dit qu'on a fait ufage dans le feorbut, avec peu de (a) Ce mets eil appelé Sooins} dans les Campagnes du Nord, fuccès, des acides minéraux, qui contiennent peu ou point d'air fixe, je répondrai que peut-être dans ces eilàis, on ne les a jamais allez délayés; car il eftaifé de concevoir que la quantité d'eau qu'on donne communément à l'élixir de vitriol, par exemple, eft trop petite i que cet acide peut à peine fortir des premiers paffages , vu le tiffu délicat des lactées qui doivent l'arrêter 6V: exclure une liqueur il piquante; il faudroit donc, lorfqu'on manque de drêche, ou lorfqu'ellc commence à îe gâter, parce qu'on la conferve depuis long-tems (a), eilayer de l'eau acidulée avec de l'efprit de fel de mer , dans la proportion de dix gouttes feulement pour une quarte -, ou avec de fefprit foible de vitriol , dans la proportion de treize gouttes pour la même mefure (b), & de donner à ceux qui font menacés de feorbut, trois quartes de cette liqueur par jour. Mais il Y air fixe & les acides font de il bons préfervatifs contre le feorbut, pourquoi le Capitaine Cook a t-il employé il peu de rob de limons & d'oranges, ( car c'eft ainil qu'on a appelé les extraits ou les fucs épaiiïîs de ces fruits), en traitant cette maladie ? voici la raifon qu'on m'en (a) Le Capitaine Cook m'a dit que la drêche fc conferve aflez bien pendant deux ans ; mais que la troiiieme, elle perd de fon goût, & qu'il doute qu'il lui refte alors quelque chofe de fa premiere vertu. M. P.men cependant a obfervé que , quoique la quantité de la drêche foit diminuée fenfiblement la troiiieme année , il Ta toujours trouvée utile, lorfqu'il a eu foin d'en mettre une plus grande quantité pour l'infufion. {b) C'eft d*après ces proportions que j'ai trouvé le goût de l'évai aciduleux, comme il faut, & agréable. a donnée. Comme on n'avoit embarque ces anti-feorbutiques que pour les e/ïayer, on dit au Chirurgien du vaiiTeau, par forme de conjecture, combien il pourroit en mettre pour une dofe, fans toutefois limiter ilrictcment la quantité. L'eiTai îe fit d'aptes ia proportion fpécifiée, mais avec fi peu de fiiccès , que ne jugeant pas à propos de perdre plus de tems fur cela, il s'occupa à guérir le feorbut avec le moût de bière feulement, dont il connoiflbit l'efficacité, Se il réferva ces robs pour d'autres occafions, fur-tout pour les rhumes : alors, dans un grand verre d'eau chaude mêlé de fuere Sl de quelques efprits, il mettoit une cuillerée de rob, Se produifoit par-là un fudorifique agréable, qui avoit un bon cftèt. On ne doit donc point s'étonner que le Capitaine Cook ne connoifîànt pas la doiê convenable de ces jus, Se les ayant vu manquer dans tous les eifais, ait conçu une foiblc idée de ces anti-feorbutiques : il cil à propos a uifi de remarquer, que comme ils avoient été réduits à un très petit volume par levaporation fur le feu, ce procédé les avoit vraifemblablement beaucoup affoiblis, Se qu'avec leurs particules aqueufes, ils avoient perdu de leurs particules aériennes, d'où dépend cn grande partie leur qualité anti-ieptique. Si donc on eifayoit de nouveau ces excellens fruits, il feroit plus à propos d'envoyer à la mer les jus purifiés en cailles entières, fuivant ce qui a été propofe à l'Amirauté, il y a quelques années , par un Chirurgien de la Marine, très-habile Se très-expérimenté. Les témoignages en faveur des qualités ialutaires de ces acides, font en effet fi nombreux Se fi perfuafifs, que s'il y avoit encore des exemples de leur peu de fuccès, pareils à ceux de ce voyage, je ne croirais pas encore cette raifon fuffifante, pour les ôtcr de la lifte des meilleurs anti-fcorbutiqucs. Observez, Messieurs , que le Capitaine Cook ne fait pas plus d'éloge du vinaigre que des robs ; il ne faut pas en conclure qu'il ne prife point cet acide, mais feulement qu'en ayant eu fort peu dans une expédition qu'il a achevée avec tant de fuccès, il ne croie pas que de grandes proviiions de vinaigre foient auiîi nécelîaires qu'on l'imagine communément \ quoiqu'il ait diftribué, en place de l'acide, de la four-krout aux différentes chambrées, ôc employé principalement le feu pour purifier les ponts, j'efpere que les Navigateurs ne fe ferviront pas de fon autorité , afin d'omettre cet article: le vinaigre fera du moins un bon allai-ibnnement pour les viandes falées, ôc on peut quelquefois l'employer avec fuccès, fur-tout dans les afperfions des portes des Matelots; il faut remarquer que l'odeur en eft peu agréable aux perfonnes en fanté, mais qu'elle l'eft communément aux malades, fur-tout à ceux qui font entalles dans un lieu fale. Là, le Médecin lui-même recherche l'odeur du vinaigre, autant pour fon plaifir que comme un moyen de fe préferver de l'infection. Le mout de bière ôc les fucs acides fe diftribuoient feulement comme des remèdes, mais la four-krout, (du choux aigre, dont on mange beaucoup en Allemagne) étoit d'un ufage plus étendu. Le chou acquiert fon acidité par une fermentioil fpontanée, & c'eft ce goût aigrelet qui le rend plus agréable à tous ceux qui en mangent : on peut ajouter à fes à fes autres qualités, qu'elle s'eit confervée bonne jufqu'à la fin un voyage. On a lieu de s'étonner que quoique le chou ait été ii vanté par les Anciens,(on peut voir ce que diiênt là-deflùs Caton l'ancien, &£ Pline le Naturalise, ) & que fes qualités fe trouvent prouvées par l'expérience qu'en ont faites les Nations pendant des liécles, quelques-uns des Ecrivains de Médecine modernes les plus diitingués, le défapprouvent : l'un dit qu'il jette dans la cuiilon une odeur ranee, qu'il confond avec celle de la putréfaction ; un autre le dé-compofe &'y découvre un air très-groiîîer, qui le rend indi-gefte ; mais on fait aujourd'hui que la propriété, tant décriée, qu'il a d'engendrer des vents, provient de Xairfixe qui rend le chou ii fain quand il efl: fermentey Un des plus célèbres Médecins de notre iiéclc l'a même dénoncé comme ayant quelque chofe de vénéneux : cet Auteur croyoit, avec auffi peu de fondement, que le chou étant une plante al-çalefcente &: difpofée par conféquent à la putréfaction, ne pouvoit jamais être employée dans le feorbut, à moins que la maladie ne vînt d'un acide; mais les expériences dont j'ai préfenté autrefois le réfultat à la Société, prouvent que ce végétal, ainfi que les autres corps fuppofés alcalefccns, elt técllemcnt acefeent, & le feorbut ne provient jamais d'acidité, mais plutôt d'une efpèce de putréfaction, où tendoit, à ce qu'on croyoit , la claffe mal fondée des alcalefccns (a). (a) Voyei cette Remarque plus étendue dans mes Obfervations fur les Maladies de l'Armée s cap, J, Tome IK Bob Parmj les dernières prpvifions de mer qu'on a découvertes lc:: plus Îaïubrès, chacun a entendu parler de la ibupe portative, ôc le Capitaine Cook en a tiré un grand avantage durant fon expédition : ce bouillon concentré délivré de tpute graiife, Se ayant, pat une longue evaporatigli, jeté les parties les plus putrides de la viande, eft réduit à h confia tance d'une colle, dans un endroit fec, il fc conferve plufieurs années comme les autres colles. On a dit que les bouillons, quoique faits íáns végétaux, s'aigriflent en fe gardant (a): or foit qu'il fe forme parla un acide, ou qu'il ne s'en forme pas, je fuis porté à croire que les parties gé-latineufes des fubftancccs animales, telles que celles qui compofent les tablettes de bouillon, ne font pas fort difpofces à la putréfaction. Puifque le Capitaine Cook obfcrvc qu'au moyen de cette foupe, fon Equipage mangeoit une plus grande quantité de légumes qu'il n'en auroit mangé d'ail-kurs,on doit convenir que du moins clic aéré anti feptique par-là. J'en ai dit afiez fur les provifïons qu'ont embarqué les vaifieaux de Roi, dans les longs voyages de ces derniers tems : M. Cook ne réclame d'autre mérite que d'avoir diftribué avec prudence celles qu'on lui avoit données; mais il a feul la gloire des régjeraens abfolument nouveaux dont je vais vous parler ôc des eifaisqu'ila fait avec fuccès, d'après les idées de quelques-uns de fes Amis. D'abord l'Equipage ne faifoit qu'un quart fur trois, au (a).La feule matière qui s'aigriflê dans le-fang, cil-la matière, góla tineufe , &c Sénac, Structure du Cççax i Liv. III, chajp, 4, f, #Es G Eft s tìÉ ÎVÎÊk. 374 lieu d'un fur deux,comme c'eft l'ufige: c'eft-à-dire ¿ qu'il le diviibit en trois bandes, & mettant chacune de quart à fori tour, pendant quatre heures \ chaque homme avo'it huit heures de repos pour quatre de fervice ; au lieu que, dans le fervice ordinaire, la moitié du monde étant de quart & la-fois & y rentrant tous les quatre heures, chaque individu ne peut avoir qu'un fommeil interrompu, tk quand ils font mouillés, ils n'ont pas le tems de îe fécher, avant de prendre leur hamac. Lorfque rien n'exige un travail preifant & extraordinaire, un Marin ne doit-il pas fe rafraîchir par un fommeil auiîl tranquille qu'un journalier ordinaire? Je fais que rien ne diftingue plus un Officier, que le foin de préferver fon Equipage de l'humidité & des autres injures du tems. M. Cook a veillé fur le fien, avec une humanité particulière. Dans la Zòne tòrride, il mottoir les Matelots à l'abri de la chaleur brûlante du Soleil, àf Faide d'un toit, placé fur les ponts, & dans fes campagnes" fous le cercle antarctique, il donnoit à chaque homme un gros habit de laine, garni d'un capuchon (a). Les Matelots le trouvoient fort utile pour manœuvrer à la pluie & à la neige, & parmi les glaces flottantes, dans les hautes latitudes du Sud. Une autreprécaution eficntîdllc contre la putréfaction, c'eft de tenir propres lejcorps, les vétemens, lés hamacs,' & les poftes des Matelots : M. Cook m'a appris que' régu- ( a ) -Les Matelots portoient, dans l'occaiïon, ce vêtement, qu'ils appeloîent, leur jaquette magcllanique. lièrcmcnt une fois par femaine, il paifoit l'Equipage en revue, Se qu'il examinoit il chaque homme avoit changé de linge, Se fi d'ailleurs il avoit la propreté convenable: on fair combien la propreté, qui contribue à la ianté, tend d'ailleurs au bon ordre & à l'exercice de la vertu. Cet Officier infatigable s'eft perfuade ( Se peut-ctre fon obfer-vation n'eft-ellc pas nouvelle), que ceux des Matelots quii engagea à être plus propres qu'ils, ne l'auroient été d'eux-mêmes , font devenus en même tems plus fobres, plus rangés, ¿V plus attentifs à leur devoir : mais il faut avouer qu'un Matelot n'a pas beaucoup de moyens de fe tenir propre, quand il le voudrait. Je n'ai pas oui dire que les Comman-dansdes vaifieaux fe foient encore fervis de l'alcmbic , afin de iê procurer de l'eau douce, pour laver le linge Si les habits, & cependant il cil sûr que l'eau de la mer ne fe mêle pas avec le favon, Se que la toile humide de Saumure ne fe féche jamais parfaitement ; comme M. Cook a eu des oc-cafions fréquentes de faire de l'eau fur les liles, de la mer du Sud , il a diftribué à l'Equipage de l'eau douce par-tout Se cn cinglant dans les hautes latitudes des mers du Sud, il en a pris en abondance, comme vous le verrez par la, fuite de ce Difcours, Il n'est pas besoin de parler des hamacs Se des lits: tous les Officiers favent aujourd'hui combien il importe à la fanté des Equipages de les tenir fecs Se bien aérés j puifque la refpiration de tant de monde répand , dans l'ef-pace de 14 heures, une humidité funeite fur les parties baffes du vaiiTeau. M. Cbok non content de faire expofec les hamacs Se. les lits fur le pont à chaque beau jour,, (ce. T qui eft la méthode ordinaire), avoit foin qu'on en acrât toutes les parties. Il s'est occupé en outre de la pureté du vaiiTeau lui-même , précaution fans laquelle toutes les autres auroienc été inutiles. Je ne vous rapporterai point en détail les ordres qu'il donnoit pour laver & ratilfcr les ponts, parce que je ne vois pas qu'en ceci il l'ait emporté fur les Navigateurs ordinaires j mais, puifqu'il a tiré de ii grands fecours du feu pour purifier fon bâtiment, je tâcherai d'expofer la méthode de l'employer, plus au long qu'il ne fa fait. Après avoir mis du bois dans un fourneau à grille, on l'allume & on le porte fueccifivement dans toutes les parties qui font au-deifous des ponts ; par-tout où il y a du feu, l'air le plus proche s'échauffant devient fpécifiquement plus léger, & par fa légèreté, il s'élève êv pafie par les écoutilles dans l'athmofphère : fefpacc vide eft rempli par l'air froid des environs, &: celui-ci s échauffant à fon tour, monte & eft remplacé par un autre air : ainfi, cn tenant le feu quelque tems dans chacun des appartemens inférieurs, on chaffe l'air fale &i on y cn introduit du frais: ce n'eft pas toutj je crois/jue les vapeurs acides du bois, agi fient alors comme anti-feorbutiques & corrigent l'air corrompu qui refte. Un Officier de Marine, d un rang diftingue, m'a communiqué une obfervation très-jufte, c'eft que fur les vieux: vaiffeaux de vingt canons d'ancienne conftruction, on étoit bien moins attaqué du feorbut, que fur les bâtimens du. même port de conftruction moderne j il ajoute qu'il ne peut expliquer cette différence, que parce que ies premiers* ayant leur cuifine à l'avant du faux-pont (a), la cheminée alloit il mat, qu'elle rempliiToit tous les environs de fumée quand le vent fouffloit de l'arriére ; cela étoit incommode, mais cet inconvénient lui paroiifoit compenfé par la bonne &nté dont jouilîbit l'Equipage : peut-être que les feux allumés ainfi dans les parties balles, contribuoient plus à fécher & à ventiler les ponts inférieurs, qu'ils ne peuvent le faire maintenant qu'ils font placés fous le gaillard d'avant, au-, deffus du pont d'en-haut. Les feux portatifs étoient fur-tout d'une utilité mani-feilc, pour diifipcr fhumidité dans ces endroits où l'air circuloit le moins. Cette humidité , qui provient de la tranfpiration d'une multitude d'hommes, & fouvent d'animaux ( qu'on conferve en vie), & des vapeurs qui forrent du puits où il y a le plus de corruption, étant une des caufes principales du feorbut, M, Cook s'eft appliqué plus particulièrement à la chalTer. Il ne pouvoit pas employer de meilleurs moyens que des feux y tandis qu'ils brìi-Voient, quelques hommes frottoient fortement avec de la toile ou du fil de carret, chaque partie de l'intérieur du vaiiTeau qui étoit humide : ils purifioient fur-tout le puits, qui, fe trouvant dans la partie la plus baffe de la cale, reçoit toute l'eau des voies, & les gouttes qui tombent des viandes gâtées ou de l'eau corrompue : les vapeurs méphitiques de la fentine, ont fouvent occafionné la mort fubite de ceux qui s'en font approchés fans précaution pour la nettoyer; (a) Le faux pont e(i immédiatement au-deifiis de la-cale. fouvent cette vapeur peftilcnticlle en a tue plufieurs de fuite, qui vouloient aller au fecours de leurs infortunés camarades. Dans ce voyage, on eft venu à bout non-feulement de purifier, mais encore de rendre agréable ce lieu, en y descendant un pot de fer rempli de feu. Quand le tems ne permettoit pas de recourir à cette opération falutaire, on fumigeoit le vaifleau avec de la poudre à canon \ quoique cette fumée ne pût pas deifécher les parties baffes du bâtiment , elle chaifoit feulement l'air corrompu, par le moyen des efprits acides du foufre &c du nitre \ car le foufré cV le nitre jouiffent peut-être d'une Îbrte de fluide aérien, qui fe dégage alors du feu , or qui arrête la putréfaction : mais comme ces purifications, à l'aide de la poudre à canon, Se de la combuftion du goudron, Se d'autres fubftances réfineufes, font afifez connues, je ne m'y arrêterai, pas davantage. Parmi les différens moyens de renouveler l'air, vous vous attendiez peut-être, Meilleurs, à entendre parler du ventilateur du Doéteur Halles ; &:, perfuadé comme je le fuis de l'excellence de cette machine, je vois, avec regret, qu'on a perdu une fi belle occafion den donner au Public une idée favorable : fi le fuccès de l'expédition de M. Cook, fupérieur à ce qu'on pouvoit en cfpérer , ne fufrlfoit pas pour juftifier cette omiffion, je dirais en faveur de notra digne Confrère, le Do&eur Halles, que par une fa^ talité humiliante, qui accompagne fi fouvent les découvertes les plus utiles, la réputation de ce ventilateur eft bien loin d'être fermement établie dans la Marine. U n'eft donc point furprcnant que le Capitaine Cook, n'ait pas c"u le teins de l'examiner, Se qu'il ait néglige de furcharger fon vaifleau d'un appareil qu'il n'avoit peut-être jamais vu en ufage j d'ailleurs il étoit muni d'un autre ventilateur: il avoit les manches a vent, quoiqu'il n'en parle pas dans fon Mémoire, Se il ni'a dit qu'il les a trouvé très-utiles, fur-tout entre les Tropiques : ils occupent peu d'efpace, ils exigent peu de travail pour les faire aller, Si la machine efl fi íimple que tout le monde peut s'en fèrvir : mais leur effet eft peu conlîdérablc cn comparaifon du ventilateur du Docteur Halles i on ne peut pas les employer dans les vents forts, & ils font inutiles dans les calmes, lorfqu'on a le plus befoin de rafraîchir l'air. Ne devroit-on pas fe fervir de l'un Se ïautre de ces ventilateurs? Tels font les moyens par lefquels notre habile Navi* gateur a purifié l'air ; il ne refte plus qu'à dire comment il s'efl procuré une eau faine. M. Cook avoit un appareil pour diftillcr l'eau de la mer j Si, quoiqu'il n'ait pas pu en tirer autant qu'on l'avoit efpéré, il en profltoit quelquefois. En dedans du tropique Sud dans la mer Pacifique, il a trouvé tant d'ifles fi bien arrofées, que, comme je i'ai déjà obfervé, il manquoit rarement d'eau douce i pour avoir la plus pure, quand il en trouvoit de la nouvelle , il jetoit l'ancienne, quoiqu'il l'eût faite depuis deux ou trois jours : mais il a été plus de quatre mois dans fa traverfée du Cap de Bonne-Efpérance à la Nouvelle-Zélande, au milieu de la Zone glacée auftrale, fans voir terre une feule fois : Si il a achevé le tour du Globe dans cette haute haute latitude fans trouver une feule fontaine. Ici le Lecteur étonné, eft porté à traiter fon Voyage de roman ; ces mêmes bas-fonds, ces plaines de glaces &: ces montagnes de glaces flottantes, au milieu defqucls où il a dirigé fa route périlleufc, & qui, de tous côtés, annonçoient des naufrages, ont contribué à la fimté de l'Equipage cn lui fourniflànt de l'eau douce, ce dont il manquoit le plus. On avoit obfervé que ces maiTes énormes de glaces, appelées Ifles ou montagnes, fe fondent cn eau douce: Crautz, qui avance ce paradoxe, n'imaginoit pas qu'elles prilient leur origine dans la mer: il croyoit qu'elles fe formoient d'abord dans les grandes rivières du Nord, 6c qu'enfuite portées au milieu de l'océan , elles s'accroiffoient jufqu a cette hauteur prodigieufe, parla neige qui tomboit deffus (u) ; mais on n'avoit jamais affirmé que toute eau de mer glacée fe fond en eau douce, OU fi on l'avoit dit, cette opinion s ccoit peu accréditée : il eft sûr que le Capitaine Cook ne s'attendoit pas à cette tranfmutation, &c il fut très-agréablement furpris de trouver un obftacle de moins à combattre, celui de nourrir long-tems fon Equipage de provifions filées, avec une petite ration d'eau corrompue , ou avec le peu d'eau empy-reumatique qu'il pouvoit tirer de la diftillation : la glace fondue n'étoit pas feulement fraîche, mais douce .& fi faine que ce fut une nouvelle preuve des erreurs de îa raifon humaine prononçant fans expérience.Un Ancien, fort refpect.é avoit,par la théorie , expofé les mauvaifes qualités de la neige fondue, Se depuis cette époque jufqu aux tems (a ) Hifl. du Groenland, Liv. J& II, Fart. 11, 12. Tornei^. Ccc modernes, ce préjugé étendu à la glace, n étoit pas encore détruit. Dans cette navigation autour du Globe, parmi des pluies neigeufes, de la neige, des brumes', cV des rems le plus fouvent humides, l'équipage de la Réfolution jouit à peu-près d'une auiîl bonne fanté que dans les Zones tempérées & torrides; on voitfculement, par le journal du Chirurgien, que, vers la premiere campagne (a) , quelques perfonnes commencèrent à fe plaindre du feorbut \ mais la maladie fît peu de progrès, excepté dans un homme tombé malade de bonne heure par une autre caufe. Les autres maladies furent également peu coniidérables : il n'y eut que des rhumes ordinaires ,des diarrhées légères ,& des fièvres intermittentes , que le quinquina guérifìoit tout de fuite : il faut y ajouter quelques fièvres continues j mais,comme on les traita de bonne heure, elles ne devinrent jamais alarmantes. On doit donc beaucoup d'éloges aux foins tk aux talens de M. Patten, le Chirurgien de la Réfolution s qui a ii bien fécondé le Capitaine Cook; car il faut convenir que, malgré les meilleurs rcglemcns de les meilleurs proviiions, il arrivera toujours à un nombreux Equipage, pendant une longue expedirion des accidens qui produiront plus Ou moins de maladies, & qu'à moins qu'il n'y ait à bord un homme intelligent verié dans la Médecine, le plus fage Commandant perdra bien des Matelots qu'on auroit pu fauver. {a) Entre ic Cap de Bonne-Efpérance & la Nouvelle-Zélande. desGens de Mer. 387 Voila,Messieurs, les réflexions que j'avois à vous pré-fenter fur cette matière intétcíTante\ &: il j'ai été fi long, daignez vous fouvenir que la plus grande partie de mon DiTcours explique ce que le Capitaine Cook n'a fait qu'indiquer, qu'il m'a fallu employer d'autres obfervations qu'il m'a remis ou que j'ai obtenues après fon départ, des Amis dont il parle dans fon Mémoire. Le Comité n'a pas cru pouvoir donner au Capitaine Cook des preuves plus éclatantes de fa haute eftime & de fon refpecì, qu'en lui offrant cette médaille , & il ne paroît pas nccciîaire de raffcmbler fur cela vos fuffrages ; l'attention que vous avez bien voulu m'accorder, me femble une preuve de votre unanimité : ma fatisfacYion feroit entière, fi M. Cook fe trouvoit ici pour recevoir les honneurs qu'on lui défère j mais vous favez que cet infatigable Navigateur efl parti pour une troifieme expédition, & qu'il va continuer , au milieu des mers, fes travaux pour les progrès des Sciences naturelles & la gloire de cette Société; vous pouvez être sûr que l'objet de fa nouvelle entreprife n'eft pas moins grand, peut être même l'eft il davantage que celui des deux premières. Permettez-moi donc, Mcfficurs, de donner à M. Cook cette médaille empreinte de fon Nom immortel: perfonno n'a mieux mérité ce remoignage de notre eftime & de notre attachement i car fi Rome honoroit d'une Couronne civique celui qui fauvoit la vie d'un fimple Citoyen, quels hommages ne font pas dûs à celui qui, après en avoir iauvé un ii grand nombre, a expofé dans vos Tranfa&ions Ccc z 388 Discours sur la santé,&c. les moyens par lefquels la Grande-Bretagne peut maintenant, pendane les Voyages les plus éloignés, conferver la vie de fes intrépides enfans qui, bravant tous les dangers, contribuent, d'une maniere iì glorieufe, àia célébrité, à l'opulence, & à l'autorité de leur Patrie (n). (a) Le Mémoire préfenté, par le Capitaine Cook, à la Société Royale, eft inféré dans la feconde Partie, Vol. LXVI, des Tranfa&ions Philofo-phiquesimais lafubfiancede ce Mémoire fe trouve dans les dernières pages du Voyage. La feule chofe importante, qui foit omife dans le Journal, eft l'extrait d'une Lettre qu'a écrit m. Cook au Préfident, avant de s'embarquer ; elle eft datée du Canal de Plimouth, le 7 Juillet 177a. La roici : «Je penfe, comme vous > que la" cherté du rob de Limons & d'Oran-» ges> empêchera qu'on ne nous en fourniife une quantité coniîdérable. » Mais je ne le crois pas auifi nécelfaire, quoiqu'il puifle aider l'effet »des autres anti-feorbutiques i lorfqu'il eft: feul, je n'en ai pas un« » grande opinion. Je ne fais pas plus de cas du vinaigres mon équipi page en a eu très-peu dans le dernier Voyage : fur la fin, nous » n'en avions point du tout, & cette difette n'a eu aucune fuite » funefte. J'ai lavé rarement l'intérieur du vaiiTeau avec du vinaigre, *ï il m'a paru que le feu & la fumée étoient meilleurs. FIN DU TOME IV» TABLE GÉNÉRALE DES MATIERES, Contenues dans le Voyagé du Capitaine Cook, A Amattafoa i &Oghao, (Ifles) defeription, afpectV, tom. ^pag. 34--, arrivée des pirogues. Obfervations nautiques, 36-, pirogues, maniere de les faire marcher, ibid. Forme, étendue, 38-, Defeription de Tifie, fol, rochers, 6fC ibid. Volcan , 3 9. voye^ Oghao. Ambrym,( lue)découverte. Afpect,defeription, tom. 3 ,p. 57, 89. Açores, (Ifles) hiftoire de leur découverte , tom. 4, jpî 198. Etat de Corvo & de Fayal, voye^ Fayal. Productions en vin, &c. de l'ifle du Pico, 101 -, productions de Saint - George , Graciofa & Tercerc, Sainte-Marie , Saint-Michel, 20 3, &Juiv. climat, volcan, zc6\ rafraîchiilèmens qu'on peut s'y procurer, 209 obfervations nautiques & agronomiques, 209-, & fuiv. Amis, ( Ifles des) découverte, defeription des différentes Illes qui com-pofent ce grouppe, tom. 3, p. 12-, arrivée des Indiens, ibid. afpect des côtes, échanges 14-, entrevue avec les Indiens, 1 5. Amfterdam, fa découverte & fon afpect, arrivée des Infulaires, toni. 2, p\ 24. *, cérémonies de l'entrevue, emprefle-nieu*. de$ Iiafulaiies, 25/, échanges. réglemens pour les échanges , 16'?» débarquement, accueil, 27-, préfens,ex-curiion dans l'intérieur des terres^ temple , 18 ; defeription de l'intérieur du pays , des chemins, &c. 30; complaifance des Infulaires, 31; harangue des Prêtres, ibid. un Chef dîne à bord, 3 1 ; petit accident fur-venu à M. Wales, }2', dirîérentes excurfions dans l'intérieur de l'ifle, 3 3-,échanges, plantations, forêts, 34; grande quantité de chauve-fouris, 35; cimetières, $6; carattere des Infulaires, vie qu'ils mènent, 37; grève* & rivage, 38 -, religion, 39-, initru--mens de mufique, ibid. débauche des femmes & des matelots, 40^ viiited'At-tago, 42; vols commis par les Infulaires, 43-, excurlîon dans le pays 44-, parure, 45-, échanges, vol, \6\ cruauté d'un matelot, 47-, entrevue avec un des Cheff, 48 i portcaît & caractère de ce Chef, 49 -, fa fuite, for*-cortège , ibid. Prêtre, foli goût pour l'ivrognerie, 5 1 -, bonté du caractère des Infulaires,'52-, ces peuples font ce qu'ils étoient du tems de Taiman ibid. ufages particuliers, 53^ le Docteur Sparrman & M. Forfter attaqués,,, $4; danfes dramatiques,, 55-, reitèm-blance de ces peuples avec les; T*¿r 5í?o T tiens, 6', obfervations fur íes peuples des ifles de la Société & des Amis, 57-, derniers adieux, 59; cérémonial, aiîemblées, 6 r, hilloire naturelle, eau, 6 y, mouillage, 6\\ defeription d'Amf» terdam & de Middelburg, 65 -, vue de la rade Angioifc, 66 •> productions, culture, 6meubles, cochons, volailles, oifeaux? ibid. poillons, inftrumens de pêche , &c. 6 9 -, pirogues, 70; outils, 71 i portrait de ces Infulaires, parure, 73*, vêtemens, 74-, indiiffrie, fabrique, amuiemens, 75; muíique, maniere de fe faluer, coutumes particulières, 76 Offuiv. Gouvernement , Roi, 79 bonheur de ces peuples, religion, 80;culte, temples, 8 i -, voy. Middelburg. Anamoclca , (lile) arrivée des pirogues-, vol, fes fuites, débarquement, pré/ens, échanges*, fécond débarquement', obfervations nautiques-, le chi-turgien qui refte à terre efl: attaqué i excuriion dans le pays-, autres ex-' curfions plus étendues, hoftilités de la part des Infulaires, eftet de ces hoftilités excuriion militaire dans le pays, meurtre, pirogues failles, tom. 3, p. 17, & Jùiv. Fille du pays oiferte au Capitaine, i8-, le chirurgien panfe un Indien bleiïé^ connoitfances des Infulaires fur la chirurgie, 19-, recherches dhiltoirc naturelle-, defeription du pays-, mangliers, plantations, 3 o -, conduite des femmes durant le tumulte, 31-, canons du vailleau tirés fur les Iniulaires-, efïefsdecetre violence, 31, promenade h terre, bonté des Infulaires, 33 &JÙÌV. ai mes, 3^-,déparr, navigation dans ces parages, i,y, forme, pofition de Tille, 3 9 i obfefvation générale, 40-, productions, beauté BLE du pays, 8cc. ibid. obfervations nautiques , géographiques, tkc.41 joamè des Infulaires -, rafraîchiifemens qu'on y trouve, maladies, 42 5 Chefs, gou-vernemensj 45 ; mœurs, langue-, état delà civiliiation , 44 \ comparaifon des Habitans des liles des Amis avec ceux des Ifles de la Société, 45 *, obfervations nautiques, ibid. Afcenfion, (Ifle) relâche, tom. 4, 174-, pêche de la tortue-, maniere de la prendre, 175 ', hiftoire de la découverte de l'Afceniion, ibid. fan état actuel, 176', débris de volcan, examen du loi & des rochers du pays, 176-, productions, plantes, 178', étendue de l'ifle, ibid. terres fertiles, &c. 179; fource d'eau douce, ibid. moyens de rendre l'Afceniion habitable, 1 So -, relâche des vaifleaux pour y prendre des tortues. Aventure, récit de la navigation de l'Aventure, depuis fa premiere fépa-ration de la Résolut.on jufqu'à fa réunion, dans le Canal de la Reine Charlotte, 1.1 p. 11 infeconde íéparation,U 1 p. 134,& le récir de fi navigation, depuis la feconde íéparation îe trouve tom. 4, p. 135. Aventure, ( Ifle de Y ) tom. 1, p. 294. Aurore , (Ifle ) découverte, afpect-, tom. 3 , p. 53*, deferipuon , remarques nautiques, 54*, beauté de lille , étendue, Habitans, 55. Aurore auftrale, defeription , tom. 1, p. 137, 139- B Baleines, (defeription des) tom. 4, p. 49 baleines blanches, au milieu des glaces, tom. 1, p. 1,4.4 Bière \ expériences fur la bière, faire* DES MA avec le jus épniíTTs df ¡a drêche, tom. i, -p, 27-, maniere d'empêcher la fer* juentarion de ce jiis1, ibid. autres ef-fais de ce jus, 1 6 1. Bière fjite avec la plante à thé, maniere de la préparer, tom. itp. 212. Bird, (lile) ou de l'oifeau, voy. Géorgie. Botanique, ( lile de la ) voy. Ifle des Pins. Brumes au milieu de glaces, tom. 1, page 97 *, combien elles trompent, Brûlée, (Ifle) relèvement, defeente h terre > productions, Sec. tom. 4 , p. 23. C Calédonie,(nouvelle) découverte, tom. 3 , p. 249 ; remarques nautiques, ibid.afpedtdela côre , pirogues, 250 ; defeription de la côte, 251 ; arrivée des pirogues, alarmes, ibid. abord des Indiens, navigation le long de la côte, ibid. afpeéc de l'intérieur du pays, 252', le vailleau mouille, arrivée des Infulaires, préfens, échanges, 253 •, les Infulaires dînent avec les Anglois j 254 leur curiofite, Sec. ibid. portrait de ces peuples, ibid. débarquement, accueil, préfens , cérémonial^ chef, 255-, nudité des Infulaires j indécence de leur pagne j 256", parure, vêtemens, 257*, excuriion dans l'intérieur du pays, ibid. culture, plancationsj defeription du pays, 2^8 j femmes, portr?.ir, hof-pitalité de ce peuple , ibid. huttes cabanes, 250, grande quantité d'In-lulaircs qui vont voir les Anglais, 160', échanges j ibid. autre débarquement, promenade dans le pays, ieres. 55h fol, rochers, terre, Sec. 161 ; aiguade, defeription du pays, 263 -, bonté des Infulaires, 264', maniere de faire de l'eau, 265*, arbres, autres productions végétales, 166; autre débarquement, excuriion dans la contrée, ibid. defeription, 267; culture, maniere de cultiver, z6$; cannes de fuere, 269} minéraux, ibid. parure, 270 i échanges, différentes promenades dans le peys, 271, & Juiv. manieres d'apprêter les ajimens, &c. 273 -, frayeur des femmes, ibid. agaceries que les femmes fai foient aux matelots, 274; poidon vénéneux, ibid. les deux MM. Forfter & le Capirai ne empoifonnés , 275 ; chiens laides à terre, ibid. fuites de l'em-poifonnement, 276} relevemens de la côte, 277 -, Calédonien auffi blanc qu'un Européen , ibid, promenade dans le pays , defeription, 278 i ali-mens, provìfìons, &c. cabanes, animaux domeftiques, 279-, autres ex-curiions fut fille, 181 i productions animales & végétales combien variées, 282*, comparailon de la Nouvelle-Calédonie avec la Nouvelle-Hollande, ibid. différentes entrevues avec les Infulaires, 283,6" juiv. femmes, combien maltraitées, 284 \ voyage àBala-béa, defeription du pays, débarquement, accueil des Infulaires,p. 285, & Juiv. miitpaifée fur l'ifle > defeription de cette partie de la contrée -, 287-, cochons conduits aterre, 285?, entrevue avec un chef, ibid. village , plantations, cultures, 29c; cime-ticres, 29n dernier débarquement, 291-, defeription & portrait des Habitans , 293 j parure , cheveux , ulceres, ibid. & juiv. vêtemens, 295 -, 3¡>i T A origine de cette nation , ibid. armes, ibid. outils, maifons, 296 ï habitations enfumées, propreté, 297 5 uften-fîles, maniere de fe nourrir, 298-, population, fol, 2991, nom de l'ifle, gouvernement, 300 & Jiiiv. cimetières, pirogues, 301 i navigation le long de la côte de la Nouvelle-Calédonie , reconnoillànce, relevemens, 305-, réflexions fur l'état de l'ifle & de fes Habitans, ibid. comparaifon de ces Infulaires avec ceux de Tanna, 507 -, civilifation , induftrie , bonheur , vie, 309 & juiv. maladies, ait*, dangers que court le vaifleau, 315-, afpeófc de la côte , 31o1, buiílbns, 217-, méprife fur les productions de la côte, 5 18 -, voy. l'Ille des Pins, obfervations géographiques fur la Nouvelle-Calédonie , 3 3 3 étendue, gif-lement, poiîtion , 334 & fuiv. Canaries, (Ifles) hilloire des établifle-mens qu'on y a faits, tom 1 , p. 25. Cap, ( de Bonne-Efpérance ) fonde aux environs, tom. 1 , p. 5 1 i remarques fur la travetfée d'Angleterre au Cap-, moins de calme fous la ligne que M. Cook n'en attendoit*, courans, ibid. & fuiv. relâche au Cap, vifite du maître du port, 57 -, la colonie du Cap comparée à celle de Saint-Jago , defeription du Cap , funefteefìet des canaux, maifons,tolérance, efclavesvcombien les Hollandois perdent de monde d'Europe au Cap, maniere infame dont la compagnie fait fes recrues, fecours qu'y trouvent les malades, jatdin de la Compagnie, excusions aux environs de la ville, fol, culture, promenade à la montagne delà Table, defeription, beaux points de vue, observations afbonpmiqucs faites à terrei BLE maniere dont M. Cook employa le tems de fa relâche-, MM. Forfler prennent au Cap M. Sparrman, naturalisée Suédois qui s'embarque fur la Réfolution -, hifloire de la découverte & des établiflemens Européens au Cap ; adminiftration , gouvernement , revenus des OfHcicrs, garni-fon , nombre de la milice, population, efclaves, caractère des Habi-bitans du Cap} femmes, leur éducation négligée, aiiance des Colons-, vie des fermiers, culture de la vigne, nombreux troupeaux, productions en bled, exportations, érabliiïemens combien éloignés, détails fur les vins du Cap, lem prix, &c. climat, corpulence des Habitans , afpect du globe aux environs du Cap, terres, pierres, fol, chênes, métaux,fources chaudes, plantes très-variées, régne animal, quadrupèdes, gazelles ou antilopes, &c. bêtes farouches, reptiles, infectes, poiflons, p. 59, 6" Jùiv. feconde relâche au Cap, tom. 4.,/;. 132-, defeente à terre, obiervations fur les Hollandois du Cap, & la vie qu'on y mene, 151", rafraîchiilemcns qu'on y prend, 153, excuriion à Falfebay, defeription du pays, de fes productions, 15o; vamèaux étrangers qui relâchent au-Cap, 159-, fé-vérité des Hollandois à l'égard du Roi de Maduré, 161 *, un Hano-vrien s'embarque furtivement fur la Réfolution, au moment de l'appareillage, 162. Cap de la Circoncifion , recherches in-huctueufes de ce Cap, tom, 1 s p, 95, Ù Jùiv. Bouvet s eft probablement trompé, p. 11 2. Autres recherches infructueufes de ce Cap, DES MA Cap , tom. 4 , p. 110,6' fuivantes P- 149. Cap Verd, (Ifles du) découverte , defeription, population, figure des Naturels , recherches fur les caufes de leur noirceur, habillcmens, caractère des Infulaires, mauvaife adminiftration, fol, famine aux Ifles du Cap v^rd, les Naturels fe vendirent alors Four échapper à la morti état de intérieur du pays, avantages que pourroient procurer ces Ifles, reftes de volcan , obfervations faites fur Tlfle des Cailles, plantes, oifeaux, linges, &c. tom. i , p. $1, CV juiv. Chaîne, ( lile de la) toni. 1 , p. 19-). Chandeleur, (Ifle de la) voy. terre de Sandwich. Charlotte, (Canal de la Reine) -, avis aux Navigateurs qui fe trouveront fur cette partie de la côte de la Nouvelle-Zélande ,tom. i.p. 235 obfervations nautiques pour l'entrée dans le dettoti, ibid. navigation pénible, 236 i relâche de l'Aventure dans le Canal, 237*, relâche qu'y fait la Réfolution , 241 ; cochléaria, céleri & autres végétaux qu'on y trouve , ibid. plantes nouvelles, ibid. brebis & bélier qu'on y a laillés, 242-, defeription d'un fort j quel ufage en font les Naturels ; jardins qu'ont planté les Anglois pour les Naturels, ibid. douceur extrême du climat, 243 \ deicription de l'ifle Longue, fes productions, 244, montagnes, fol, pierres de cette partie de la Nouvelle-Zélande, minéraux, ibid. defeription de l'intérieur du pays, 247-, médailles qu'y ont lailîé les Anglois, 165 i déparc du Canal de la Reine Charlotte, 271 -, route que fe propofa de tenir M. Cook en pattanti poülbi- Tomc I E R E S. 3-?$ lité de naviguer pendant l'hiver au milieu de ces mers, 269 i navigation, le long de la côte i afpeét du pays, tom. i,p. 84 & juiv. fuite de la navigation le long de la côte, 88 tempêtes , 90 navigation contraire ,966 Juiv. obfervations fur le climat & fur la vie des Zélandois, 107 > des Zélandois vont à bord , ce qu'ils y font, 108 -, excuriion dans 1 intérieur du pays, 109 j deferiprion , iioi arrivée à la Nouvelle-Zélande -, excuriion dans l'intérieur du pays, 11 2 & fuiv. pêches, filets des Zélançjois , 114', multitude de liferonséV de lianes, 114 J animaux laides dans cette partie de la Nouvelle-Zélande ,115, provilions prifes nu Canal de la Reine Charlotte , 15 î i la Réfolution mouille pour la troiiieme fois à la Nouvelle-Zélande , tom. 3. p. 345 -, pêche, ibid. débarquement , productions végétales, oifeaux, 3473 différentes promenades dans le pays, 348 cv fuiv. excuriions dans le pays , 3 59 -, defeente fur l'ifle Longue-, examen du pays, 360*, navigation le long du bras de mer -, defeenres à terre j entrevues avec les Naturels, 362-, population , 364Í remarques nautiques, ibid. oifeaux &c. autres entrevues avec les Zélandois, 365 -, nouvelles de l'Aventure , 306 ; defeente fur l'ifle Longue , ibid. chaulons , muiique des Zélandois, 367 i recherches d'Hiftoire Naturelle, 369-, rafraîchiilemens qu'y prit M. Cook , 370 -, appareillage £. dernière entrevue avec les Indiens » 370-, colere d'un Chef, 371 i familles d'indiens, ibid. obfervations agronomiques & nauriques ,3736 jiiiv. l'Aventure y mouille , tom. 4. p. 138-, l'équipage d'une chaloupe maiïacré Se Ddd 55>4 T A mangé par les Zélandois*, relation détaillée de ce malTacre, i 38 6fuiv. population des côtes de ce Canal, 147*, navigation pour fortir du Détroit de Cook , ibid. Voy. Baye Dusky & Nouvelle-Zélande. Charpentier, (l'un des aides du) tombe dans la mer ,& Te noie, tom. 1,p. 38. Chien , pourquoi on n'en mange pas -, comparaifon de fa chair avec celle du mouton, tom. 1 ,p. 275 -, les chiens de la Nouvelle-Zélande mangent les autres chiens, pourquoi? 290. Continent auftral, difcufïion fur ce continent, tom. i,p. 272 -, recherches de ce continent, 274,0*Juiv. Cooper. (Ifle) Voy. Géorgie. Crozet , (découvertes de M. ) tom. 4, p. 154- D Danger que court la Réfolution par une voie d'eau, tom. 1, p. 85. Déclinaifon de l'aimant j comme on l'a obfcrvée dans tout le cours du Voyage •, ©n n'a pas cru devoir indiquer ici les endroits particuliers où l'on en parle. Dénia &: Marfevcen -, recherche de ces Ifles, tom. 4. p. 119, Dominica. Voy. Matquifes. Douteuic. (Ifle) tom 1 ,p. 292. Drake, (Ifle) obfervation qu'y firent-MM. Wales & Bayly 5 fa latitude & fa longitude , tom. \ ,p. 6. Dusky, (Baie à la Nouvelle-Zélande) moyens de la reconnoître , tom. 1 > p. 15 3 ; remarques nautiques , ibid. beaux points de vue qu'offrent les environs de la Baie , 1 57 i havres, 158 j mouillage, bois, 159-, relâche, tra-v;-.•.!>:, ¿i't.d. étendue de l'Anfe, 163 ; veaux matins, otfeaux, 164', lécher- L E ches des Anfes & des Havres de cette Baye ■, ce qu'ils peuvent offrir, 164; humidité , brouillard -, (iugulante de l'athmofphère,explication ,168-, poif-fons, i ¿9 -, pluies abondantes , ibid. excurfion pour reconnoître l'ifle & les rochers qui font à l'entrée de la Baie, j 74 ; multitude de veaux marins dei-cription, ibid. nuit paflée à l'air ,1755 multitude innombrable de péterels, 176 \ excuriion à l'Anfe des oies, 176 ; il ne paroîr pas y avoir d'animaux carnivores dans cette Baie, 177', grande chaiTe de canards, 178 -, obfervations fur l'intérieur du pays -, nouvelles ex-curfions -, beaux points de vue , 18 r & fuiv. feconde nuit paflée en plein air, ibid. defeription d'un lac, 184-, challe aux veaux marins j utiiité de ces veaux, 18 8j promenade à une montagne-, obfervations fur l'état du pays, 189; multitude d'arbres & de ronces 3 dangers de la route, ibid. oies depofées à ia Baie Dusky, 190-, excuriion pour reconnoître un bras de mer, 191 , plantations qu'y font les Anglois, 1913 changemens opérés en peu de tems par les Anglois fur ce coin de terre lauvage, ibid. & fuiv. navigation par le fond de cette Baie , différens appareillages & différens mouillages, 190 & Juiv. defeription de cette partie de la Nouvelle-Zélande, 106 -, mauvaife nuit paííée au milieu des bois en plein air ,19o &/uiv. remarques nautiques fur cette partie de la cote, 198 -, nouvelle excuriion dans ces parages, 199-, inflrudions pour encrer dans la Baie Dusky ôc pour en fortir -, defeription du pays voiiîn , de fes productions & de fes habitans -, obfervations aitronomiques & nautiques, 10 j DES M A j & fuiv. beaux bois de cette patrie de la Nouvelle-Zélande, io6 ; multitude de lianes , ronces & buiííons , ibid. combien les oifeaux y font peu fauvages, ibid. fol, moufle, fougère, poiffons, canards-, defeription des canards & des oifeaux, ibid. y a-t-il des quadrupèdes à la Nouvelle-Zélande ? 211 ; infectes, pluies continuelles, ibid. defeription des fapinettes, 215-, ufages & coutumes des Habitans de eette partie de la Nouvelle-Zélande, 214", bonne intelligence qui règne en-tr'eux, ibid. Voy. Canal de la Reine Charlotte & NouvelleZélande, E Eau fraîciic ; bons effets qu'elle produit , tom. i, p. 3 8 & paffim. Eddyitone,(tourd') fituationdes gardes qui y font, tom. i, p. 7 mouvement de cette tour, ibid. Efpagnols , (vai(féaux) qui ne veulent pas répondre aux que il ions des Anglois , tom. i , p. 9. v Efpric, (terre auftrale du S.) découverte, reconnoiilànce, afpect, tom. 3,p. 228; remarques nautiques, 224 j arrivée des Indiens, ibid. portrait des Infulaires , ibid. afpect de la cote, 230-, fuite de la navigation le long des côtes, ibid. & fuiv. arrivée de plusieurs Pirogues , préfens , 231-, Langue, ibid. parure * 232 -, débarquement d'une chaloupe; remarques fur la contrée, 233 -, la côte illuminée de feux la nuit, ibid. remarques fur ce qu'en dit Qui ros, ibid. beauté du pays , defeription, remarques géographiques & nautiques ,235, autre afpect de la «ôte 3 Habitans, 13 6 j départ de laterre I E R E S. 595 du S. Efprit, navigation, ¿37> voy* les nouvelles Hébrides. Etats, (terre des) afpect, relevemens, tom. 4,p. %i 3 obfervations nautiques, 51 -, le vaifleau mouille devant la côte, ibid. defeription des liles qui font en travers de la terre des Etats, 5 3 -, débarquement , chaffe , veaux marins, ibid. obfervations fur les phoques & les veaux marins ; defeription , &c. 54 &/ùiv. productions, 56 j oifeaux, 57 -, débarquement fur une des Ifles-, defeription du pays , 58 *, oifeaux nouveaux , penguins, 59 ; le Do&eur Sparrman attaqué pat un ours de mer, oo-, excuriion fur la terre des Etats, 61 -, obfervations nautiques, ibid. autre excuriion fur une des ifles-, obfervations géographiques & nautiques*, defeription des Ifles près de la terre des Etats , ¿V des animaux qu'on y trouve, 6$ &/«zv. courants, 67-, animaux ,71 ; rafraîchiflemens qu'on peut s'y procurer, ibid. F Fayal , (Ifle de) relâche fur cette Ifle, tom. 4, p- 192-, débarquement, defeription de la ville, du pays, 194 •■, remarques fur í'adminiftration Portugaise , ibid. converfation avec une femme intéreiîante,i 95 -, productions, état de la culture, ibid. chevaux, 196 i portrait des Infulairesvie qu'ils mènent, ibid. beaux points de vue, 197-, oifeaux, ibid. autres excurfions dans le pays, 198 -, état des Sciences , 200 -, impôts fur le vin ; abus dans le Gouvernement , 201 ; Couvents , 204 ; autre promenade dans le pays -, montagne remarquable, 205 -, volcan, ibid, defeription de la ville, 207. Ddd z 5?<5 T A Fernando de Noronho ■■, recherche de l'ifle, fa pofition , /077. 4,p. 18 3 -, afpedc de la terre , ibid. fortifications, Sec. havre , rades r, obfervations géographiques & nautiques, 185 ; Hiftoire de la découverte de cette Ifle, 186", bois, 187. Feu, ( terre de ) découverte, afpect, Sec. tom. 4,p. 10 j remarques fur la navigation ,11', reconnoiilànce de la côte, j z 3 navigation le long des côtes ; remarques nautiques, Sec. 13-, obfervations géographiques, 14 6"fuiv. defeription du pays, 16 j courants, dérive , 17 ; dangers, 18 j la Réfolution mouille, 19 -, voy. Canal de Noël, climat de la terre de Feu , 48. Funchiale t (afpect de) defeription de la ville, de fes environs, tom. \»p. 13 ', fa latitude, &c. féjour, 24. Furneaux, ( lile ) deícription, tom. \, p. 293 ; obfervations fur les Ifles baiîes & à moitié fubmergées , ibid. danger de ces Ifles bailes, 294 -, defeription, ibid. comment elles ont pu fe peupler, 295. G Géorgie, découverte de cette lile ytom. 4 ,p. 80 afpect, 8 1 ; reconnoiilànce & relèvement de la côte, ibid. defeription des Ifles des environs 3 tí 1 -, oifeaux, direction de la côte ,82-, débarquement , obfervations nautiques, 8 3 \ la contrée remplie de glaces -, obfervations fur ces glaces , ibid. defeription du pays , productions, 84 -, veaux marins, phoques, ibid. defeription, &c. 85 -, gros penguins-, defeription, 8(5 -, oifeaux de terre,87} neige-, terrain couvert de neige , ibid. rele-Temens du refte de la côte, 8 8 & Juiv. 3 L E obfervations fur cette tetre, 5 1 -, gisement , pofition , étendue, ibid. elle efl: inaccellible la plus grande partie de l'année, 92', rochers dangereux dans les environs, 94-, obfervations fur les terres qui font habitables , 95 -, une race d'hommes ne pourroit pas fe perpétuer à la Nouvelle-Géorgie, 96 j climat, &c. ibid. Gilbert (lile) découverte, pofition, tom. 4.p. 15, Glace, (Ifles de) à quelle latitude trouvées-, quelle eft leur étendue-, ce qui les fait mouvoir j ii elles fe forment dans la mer, tom. 1, p. 893 ( afin que le Lecteur puifTe voir, s'il le veut, d'un même coup-d'ceil, on indiquera tous les endroits où„il en eft parlé dans ce Voyage),p. 91 ¿91, 96 &fiiv.$f% danger des Navigateurs au milieu des glaces, 100; combien les glaces durent dans l'hémifphere auftral, 101-, couleur des montagnes Se des Ifles de glace, effet de la réflexion, J02; quelle eft la dureté de ces glaces , 104-, rigueur du climat au milieu des glaces pendant l'été ,105-, formes différentes des glaces , ibid. faufles conjectures fur ces glaces , page 109. bancs de glaces, ibid. dangers que coururent les vaifleaux au milieu des glaces, 110, 1 1 1 -, dérive des bancs & des montagnes de glace, 113 \ effets de la glace fur les manœuvres & les cordages, ibid. M. Cook prend des glaces à bord, pour en tirer de l'eau douce, effets de cette eau, 114-, multitude d'ifîes de glace, 120; M. Cook arrêté par la glace pour la premiere fois, p. 122; bruit que caufe le craquement des glaces, 117, p. 136) petites martes. DES MAT ♦qui fe détachent des grandes maiTes de glace, ij7j 1383 renverfement des Ifles de glace, 140-, glaces qui obligent M. Cook de revirer vers le Nord, pour la feconde fois, ibid. morcellement des glaces* 141; afpect pittorefque des Ifles de glaces, ibid, mer jonchée de glaces, p. 1413 effet du froid que caufoient les glaces fur le corps de l'équipage, 143 3 extrême largeur des Ules de glace, 1453 force Se élévation des vagues qui fe brifent contre les montagnes de glace, 1463 combien la navigation eft pénible au milieu des glaces, 1553 différentes latitudes où on trouve des glaces,/. 2,p. 1413nouvelles glaces, 1423 multitude d'Ifles de glaces, Ï443 dangers au milieu des glaces, 145 3 formes diverfes des glaces, 1463 autres glaces, autres dangers, ■1473 différence entre les Ifles de glaces, 1483 mer obftruée par les glaces, 1493 les glaces obligent de nouveau à remettre le Cap au Nord, 1493 le vaifleau entouré de glaces de toute part, 1523 afpect que produit cette multitude de glaces, 1543 dérive des glaces, ibid. dernières Ifles de glaces de ce côté, 1563 nouvelles Ifles de glaces, 1633 il n'y a pas des glaces aux mêmes latitudes, tout-au-tour du globe, ibid. bancs de glaces floreantes, 1Ó53 annonces d'une plaine de glaces, 1663 97 collines en-dedans d'une plaine de glaces, 1Ó73 montagnes de glaces extraordinaires, ibid. glaces qui paroi(ïène détendre jufqu'au pôle , 1683 indices d'une terre au milieu des glaces, ibid. rencontre des glaces flottantes, 1Ó93 nouvelle Ifle déglace, tom.4,p. 9^3 I E R E S. y)7 mer jonchée de glace, 1003 obfervations fur ces glaces, ibid. le vaif-feau atrêté par les glaces, 1013 la plus grande Ifle de glace vue pendant le voyage, 101 3 lile de glace d'une forme particulière 3 1043 autres glaces flottantes, 1093 obfervation lur la formation des glaces, 109, & fuiv. auttes Ifles de glaces, ibid. & fuiv. 1143 obfervation fur la formation des Ifles de glaces, 121 3 dernière Ifle de glaces , 1i6. Goefmons, (les) ne font pas des fîgnes aflurés du voiiinage de terre, torn. 1, p. 1*1. Goèfmon ou paffe-pierre, quantité pro-digieufe de ces plantes près de la Nouvelle-Zélande j tom. 1, p. 288. H Hjébrioes, ( nouvelles) voy. Tanna , & tout ce qu'on en dit, tom. 3, p. 128 & fuiv. on y parle des Ifles d'Erro-mango, de Sandwich, d'Apée, de Paoom, d'Ambrym, d'Erroman, d'An-natom , &c. du Pic de l'Etoile, Saint-Barthélemi, Aurore, Pentecôte, Malleolo, de Shépherd, Trois-Collines, Immer, Tanna, Sec. voy. l'ifle des Lépreux , defeription générale de toutes ces Ifles, p. 238 & fuiv. obfervations aftronomiques, nautiques, Sec. 245 &fùiv. Hélène, (Sainte) (relâche a) tom. 4, p. 1623 defeription de la ville, du pays, Sec. 1633 excutlion dans l'intérieur -du pays3 defeription, 1Ó43 rochers, fol, débris de volcan, 165; traitement des efdaves» 1 66 3 fort des fol-dats, ibid. chevaux, 167 3 promenade à la campagne, ibid. bétail, bœufs, culture, fertilité du fol, 168 3 amelio- W% T A ration qu'on pourroit y faire, 167; autre promenade dans l'intérieur du pays 3 deux Brames que la compagnie Angloife tient en prifon , 1703 bal, remarques fur la population, 171-, vie des Infulaires, ¿ce. 1723 induftrie , ibid. rafraîchiifemens, 173 -, obfervations aftronomiques, ibid. Hélix jenthina , difcufîion fur ce coquillage, tom. 1 , p. 48. Hémifphère auftral, (différence entre cet) & l'hémifphere boréal, tom. 1, p. 91. Hervey , (lile d') fa découverte, defeription , tom. i , p. 4. Hinchinbrook, (Ifle) découverte, afpect, defeription, tom. 3, p. 94. Hirondelles de mer -, qu elles caufes peuvent conduire ces oifeaux il loin des côtes, tom. t, p. 40. Hollande, (nouvelle) aucune partie du monde ne mérite l'attention des voyageurs autant que cette contrée; tréfors d'hiftoire naturelle qu'elle contient, Sec. tom. i j p. 23 ?. Horn, (Cap de) navigation autour du Cap de Horn, à travers le détroit de le Maire-, obfervations nautiques, tom, 4, p. 45 , oifeaux, 48 3 débarquement, p. 50. Hottentots, (quelques détails fur les) tom. i, p. j6. Howe, ( Ifle ) découverte, defeription , Sec tom, 3, p. 3. Huaheine, ( Ifle ) entrée du havre, arrivée des Naturels, tom. 1, p. 3983 defeription de rifle,reftes d'un volcan , beauté du pays » *tó« & fav-les Naturels apportent des cocos, 399; productions, 4003 Seconde excuriion £ terre, ibid. prétentions fingulieres BLE de Poréo, ibid. échanges, trafic, vi-fïte au Roi Oréo, détails du voyage , réception , cérémonie , 401 & jùiv. reconnoiilànce touchante, ibid. préfens mutuels, 4023 Oréo rend une viiire à M. Cook, ibid. autre promenade dans l'intérieur du pays, 4033 maniere finguliere de nourrir les cochons, 4043 femmes qui fe IaiiTcnt téter par des chiens & des cochons; defeription des chiens de ces Ifles, ibid. vénération de quelques Infulaires pour de certains oifeaux, 405 ; portrait des femmes, elles font trcs-réfervéeSj 4063 excutfion que fait le Docteur Sparrman dans l'intérieur de l'ifle i bon traitement qu'il reçue des Naturels, 407-, échanges, Infulairc infolent qu'il fallut punir, 4083 M, Sparrman attaqué, ibid. gé-nérofité de quelques Infulaires à ion égard, 4093 fuites de cette attaque 3 ibid, alarmes des femmes, 4123 confiance & bonté d'Oréo , 413 3 derniers adieux, 4143 proviiions qu'y prennent les vaifieaux, 4153 Ornai s'embarque avec les Anglois 3 fon portrait , ibid. obfervations fur cet Infulairc, 417 & fuiv. Seconde relâche à Huaheine, tom. 2, p. 3743 arrivée des Infulaires, ibid, vifite faite au Roi du pays 3 cérémonies, préfens, 37^3 hiftoire du départ de Poréo, /^.débarquement, excuriion dans le pays, 3763 domef-tique de M. Forfter attaqué, ibid. réflexion fur Je Roi de l'Iile, 3773 entrevue avec le Roi, $77 3 heiva ou comédie , defeription , 3783 Oréo va à bord avec des préfens, ibid, différentes excurfions dans la campagne, attaques, 3793 plantations, maifons, Sec. 3803 accueil que fait aux Anglois une famille aimable, 3813 expédition de chaffe, 381 -, les Anglois attaqués-, origine de la difpute*, fuite, 3833 hôtellerie ou cara va tiferai, 2S43 flotte d'Arréoys-, Arréoys comparés aux francs-maçons, 3853 bandits, ibid. expédition militaite faite dans le pays, 3863 fuite, 3873 paix rétablie , 3883 préfens de la part des chefs , 389 3 defeription d'un repas du Roi, 3903 heiva, ibid. derniers adieux du Roi 3 réflexions fur ce Prince, 391 3 ra fraîchi fïemens pris à Huaheine, ibid. J Jago, (Saint) relâche fur cette Ifle-, rafraîchiiïemens qu'y prit M. Cook ', defeription du port Fraya j inftruc-ttons pour les vaifieaux, avis fur les rafraîchiffemens qu'offre cette Ifle, tom. 1, p. 29 , & fuiv. Ildéphonfe, (Saint) defeription, giflè-ment, Sec. tom. 4, p. 42. Inclinaifon du vaifleau dans le plus grand roulis, tom. 4, p. 41 r. Juan Fernandès, recherche de cette terre, tom. 2, p. 176. k Kerguelen , ( voyage & découvertes de M.) tom.\-,p. 1543 M. Cook cherche les rerres qu'il a trouvées 3 fans pouvoir les découvrir, tom. i, p. 128 , & les fuiv. L I.îpreux,( Ifle des ) defeription, afpect, bois, arrivée des pirogues, tom. 3, p. 533 porrrait des Infulaires, ibid. Lune> (éclipfede) du 11 Octobre 1772, obfervée en mer entre les Ifles du Cap Verd & le Cap de Bonne-Efpé-rance, tom. 1, p. 46, M M adere, (afpect des environs de) re-lache, tom. i ,p. 10 , 11 ; excuriion dans l'intérieur du pays 3 divilion 8c defeription de l'ifle, 13 ; adminiftra-tion, gouvernement 3 défenfe de l'ifle 3 Collèges, Prêtres, féculiers, population , climat 3 figure des Infulaires 3 vie & nourriture du peuple 3 oifivcré Se indolence des Infulaires-, produits des-, terres pour les Fermiers 3 impofitions, caractère des Habitans, fol, terrain 8c montagnes de l'ifle-, reftes de volcan 3 diftribution des eaux 3 plantations, de quels fruits 3 productions 3 maniere de battre le bled 3 vignes, maniere de la cultiver-, prix des vins 3 différentes efpcces de vin , exportation des vins 3 productions des jardins; animaux de Madère; état de l'induitrie j oifeaux, ferpens, lézards , poiffons, importation de poiifons, infectes, ibid. ÔJùiv, Maire, (détroit de le) navigation dans Je détroit, obfervation, &c. tom. 4, Mallicolo, ( Ifle) remarques géographiques 3 habitans, ibid. arrivée des pirogues 3 Recueil des Infulaires , 58 3 échanges, préfens,traits empoifonnés', porrraits des Infulaires, ibid. ¿V fuiv. gaieté des habitans, plufieursentrevues avec les Indiens ,613 hoftilités, ibid, agilité de ce peuple; Langue, parure, omemens, 62 & Juiv. débarquement, accueil, 64 ; échanges , obfervations géographiques, 65 3 arcs, armes,ibid, ibupleile des organes des Infulaires , 66 jexcurftondansle pays 3 recherches 4«© T A d'Hiitoire Naturelle', ¿7 \ précautions contre les Infulaires -, alarmes , 69 3 femme, portrait des femmes, parure, 70 3 excuriion dans l'intérieur du pays, 71 3 habitations , plantations , 71 ; fruits j ibid. pêche , poiifons j 7} ; navigation le long de la côte , 74 3 muiique, ibid. excuriion dans le pays, 7 5 -, échanges, bonne foi des Iniu-laires, 76 3 pêche de coquillages, 773 portrait des Infulaires-, manière indécente dont ils portent leur pagne, ibid. coutumes fingulières, ibid. femmes, parure , ornemens, 78 -, armes, flèches empoifonnées, 793 origine de cette race3 Langue,fruits, 80 3 obfervations géographiques 3 animaux ,813 population , ibid. reflemblance des Habitans avec ceux de la Nouvelle-Guinée, 82 3 climat , obfervation fur la vie qu'ils mènent ,833 nourriture , coutumes fingulières, 84,853 agriculture, induítrie,¿¿/¿. Chef, Gouvernement, 87 3 caractère des Mallicolois , ibid. obfervations nautiques, 88 3 poiilons vénéneux, 91 , 98 ; afpect de l'ifle, tom. 3, p. 116. Marion.Voyage de M. Marion; fes découvertes; route de fon vailleau, tom. 1 ,p. 119 6' 130 î recherche infruc* tu eu fe des terres qu'il a trouvées ,131 & 131. Marquifes, (Ifles des) recherche de ces liles, tom. 2, p. 237 > découverte, x 3 8 3 afpect de la Dominica ,239; navigation le long des côtes , ibid. difficultés d'entrer au port, 240 ; arrivée des Infulaires ; cérémonies, ibid. portrait des Infulaires; defeription des cotes, 241 ; feconde vinte des Infulaires, échanges, préfens, vol, meurtre , 2423 alarme , 143 î autre vol,, BLE 2443 la paix rétablie, ibid. débarquement, accueil de la pan des Infulaires, 245 3 portrait des Infulaires , 246 ; parure , vêtemens , ibid. excuriion dans l'intérieur du pays, 247 3 l'ifle bien arrofée, 248 3 armes, ibid. nouveau débarquement , entrevue avec un Chef, 2503 portrait de ce Chef, 251 3 promenade dans l'intérieur du pays, defeription, 2523 détachemens qui vont à terre faire de l'eau & des échanges, 253 3 entrevue avec le fils de l'Indien tué par les Anglois, ibid. friponnerie des Infulaires, 2543 autre excuriion j ibid. échange, cochons, 255 3 diminution de la valeur des marchandifes des Anglois , ibid. recherches d'Hiftoire Naturelle, 256 3 defeription du fol du pays, de fes productions, 2573 bonté & confiatace des Infulaires, 259 3 excuriion pour reconnoître les anfes & les havres, ibid. portraits de quelques femmes , 2603 degré de la civilifation, 1613 échan-ges , marché , réflexions , ibid. ri-cheiles en Hiitoire Natutelle , 262; départ des Marquifes 3 obfervations nautiques, 264 ; defeription des Marquifes , 265 3 remarques nautiques, 2663 productions, 2673 race du peuple , ibid. parure, vêtemens t 268 3 habitations, 2693 grofleur du fruit à pain, 2703 falere des Infulaires, ibid, forrerefles , armes ,2713 pirogues , ibid. animaux, ibid. population , ibid. bon caractère des Infulaires, 273; comparaifon de ces peuples avec les Taïtiens, 2743 navigation dangereufe dans les environs, 275. Mer illuminée ; caufes de ce phénomènef tom. i,p. 53. Middelburg, ( Ifle ) fa découverte, fon aípcct, DES M A alpeét,defeription,tom.iyp.6 ; arrivée des Indiens à oovâjbid. débarquement, defeription,cérémonial, 9 -, muiique, io-, repas, 11 3 promenade dans la campagne, 13',phyiîonomiedupcuple, parure, Sec. 1 5 -, meubles, armes, Sec. 16 3 échanges, maladie ,18", autre excuriion dans l'intérieur du pays ,19; beauté du pays, 20 & fuiv. accueil & généroiité des Infulaires, 22 3dernière viiîte, adieux-, Langue du pays, 23 -, voy. Amfterdam. MoifiiTure dans le bâtiment -, caufe, tom. i,p. 28. Montagu, ( Ifle ) découverte , defeription , afpect, tom. 3, p. 95 -, arrivée des Indiens, ibid. Montres marines,conftruction de celles qu'on embarqua ; foin qu'on en eut, tom. i > p. 6. N Noel , ( Canal de) la Réfolution y mouille , tom. 4, p. 20 3 defeente à terre , defeription du pays,ibid. rocher, fol, produirions, 21 3 le vaifleau eft conduit dans un autre endroit-, ce qu'on fait pendant la relâche ,223 relèvement du Canal, des Ifles & anfes des environs ,336" Juiv. obfervations nautiques, 25 3 rigueur du climat, defeription du pays , 16 ; oifeaux peu fauvages, 16 3 canards particuliers, 27; oifeaux, productions, 283 obfervations adrefïeesaux Navigateurs, 29; multitude de nigauds 3 comment ils font leurs nids, 30; oies,defeription, 31 3 arrivée des Naturels du pays 3 portrait ,35; entrevue avec eux, ibid. femmes, parure, vêtemens, 943 enfans nuds ,35-, armes, ibid. pirogues, manière de fe nourrir & de fe préferver Tome If. r I E R E S. 40,1 du froid ,363 caractère de ce peuple ? Langue, mifere de la Nation, 37 ? obfervation fur les alimens dont elle fe nourrit, 38 3 état de la civilifation, 39 ; faleté , puanteur , 403 chaiîes, excurfions par eau ,413 autre entrevue avec les Naturels , 42 ; rafraîchifle-mens qu'on y peut prendre 3 avis aux Navigateuts , 42 ; oifeaux , 43 3 les Sauvages mènent une vie ambulante, ibid. productions végétales , 44 ; direction de la côte, 8cc. 45. Norfoilc , (Ifle) découverte, iituation, defeente à terre ,* productions 3 état du fol , tom. 3 ,p. 340; puits, 541 3 oifeaux , fources d'eau douce , ibid. chou, poiflons, 342 j relevemens de la côte ,543. Nouvel an, ( Ifles du ) voy. Terre des Etats. Nuit, point de nuit, dans quels parages, tom. 1, p. 53 ; éronnement d'CEdidée à la vue de ce phénomène, ibid. O Oies, (lile des) relèvement,' poiìtion % oies, &c. tom. 4, p. 323 débarquement , defeription du pays, ibid. Oifeaux parriculiers , vus pendant ce Voyage, tom. 1,p. 45 , 50,87, 92 , 94,99, 104, 120, 123, 133' J34> i 56y 150, 274, 291 , ton?. 1 ,p. 95 , 139, 141 , 144, 149 > Mo, 151 , i<¡6, 159» i 1Ó8,173, 178, 17? & paffim, dans tout le Voyage. Orregal, (Cap) état du pays des environs, tom. i,p. 8. P Palliser , (Ifle) découverte , defeription, remarques, tom. 2,p. 285 & fuiv. E C C 4oi T A Palmerfton, ( Me ) découverte , afpect, defeription, tom. $,p. 4. Pâque , ( lile de ) découvette , afpect, tom. i, p. 181 -, fa latitude, &x\ 184 •, vue de la tetre , ibid» arrivée d'une pirogue j cérémonie, entrevue, 1853 une chaloupe envoyée à terre 3 empcef-fement des Infulaires , 187*, portrait d'un Indien amené à bord, 1 8 8 \ fa fur-prife, fa frayeur, &c. ibid. colonnes noires d'une grandeur extraordinaire, 1903 reílemblance He Tlíle de Pâque ù la Nouvelle-Zélande, ibid. débarquement, vol, Sec. 1913 nature du pays, ftatues, 191accueil qu'on fit aux Anglois, defeription du pays, 1933 armes, ibid. parure, vêtemens, 194-, excuriion dans l'intérieur des terres, productions, 19s > defeription des ftatues, 196 3 arbriflèaux , le pays peu peuplé, 197; cabanes,. 198', auttes habitations, 199-, bananiers, cannes à fueres, peu d'eau, 1993 peu de femmes, 1003 plantes, échanges, ibid. aiïurance d'un Chef, 2013 céleri, plantes, 2023 excur-fiondans l'Ille, obftacles qu'oppofent les Naturels, ibid. hofpitalité , 2033 reconnoiilànce de la contrée, 2043 cérémonies, entrevues, ibid. deicrip-tion des plate-formes, 105 3 pîanta-tations, 2063 généroiîté des Infulaires , Sec. ibid. entrevue avec le Roi, ibid. falere des Infulaires, 2083 multitude de ftatues, ibid. point d'eau douce, 2093 fuite de l'excuriîon, 2103 defeription d'une colline, ibid. débris de volcan, 2113 armes, 1123 eau «îinéraKfée, plantes, animaux ¿ 113 j accueil au débarquement, ibid. économie rurale» 2143 tromperie des Naturels, z 15> échanges, ibid, bois BLE odorans, ibid. étonnement des Infulaires à la vue du vailleau, 2173 lubricité extraordinaire d'une femme, ibid. vifite de quelques familles, 2183 bonté des Naturels, ibid. defeription de l'ifle, 2193 de peu de reflouice aux marins, 2203 productions, ibid. remarques nautiques, 221 3 ftérilité, de l'ifle, mifere des Infulaires, 2223 population, réflexifins fur leur origine, 2233 petiteiTe de la race, 2233 habits, parure, 2243 jaloufie des hommes, 2253 armes, 2263 habitations, meubles, ibid. amuiemens, pirogues, 227; plantations, religion* 1283 ftatues, plate-formes, 2293 réflexions fur ces monumens, 231 & Juiv. réflexions fur le petit nombre des femmes ,2323 multitude de ras de pierres, 2333 outils, 2343 mifere des. Infulaires, ibid. chaleur du climat, M5- Penguins, defeription, tom. t , p. 1061 10% \ jufqu'où ils s'éloignent de terre, font-ils une indicarion du voiiinage de la terre î 109, 11 o. Péterels, defeription, tom. 1 , p. io¿; s'ils vivent un tems coniîdérable fans prendre d'alimens, 107, 1083 autre defeription, iio. Pentecôte, (Ifle de la) afpect, deicrip-tion j tom. 3 , p. 5 5 i population , plantations, obfervations géographiques Se nautiques 56. Pickerfgill, (lile) voy. Georgi*. Pierre, ( Ifle Saint) découverte, Sec. tom. 4, p. 8. Pins, (lile des) découverte, afpect de la côte, relèvement, tom. 3 , p. $n & fuiv. chaîne de brifans, 3233 le vaifleau mouille devant l'ifle ; 3253 defeente fur l'ifle, gros pins, &c, ibid. productions de l'Iflc de la Botanique qui fe trouve dans les environs, 3273 excellent bois de conftruétion, 5283 poiííon vénéneux, 231. Pitcairn, (Ifle) fa longirude mal déterminée, tom. I , p. 288. Foijfons volans, defeription de leur vol, 1, p. 16i autres poiflons plus /înguliers, p. 43, +5, 48 , 49 , 96 , J94> 17ÌJ tom. 2, p. 279, & pqf Jim dans tout le voyage. Pylftart, (Ifle) fa découverte, fa pofition, tom. 2,p. 82. R Résolution , danger que court la Réfolution dans la rade de Plimouth, tom. 1, p. 5 pourquoi la Réfolution a eu beaucoup moins de feorbutiques que l'Aventure, 285 -, Ifle de la Réfolution, p. 2923 féparationdes deux vaiiTeaux, où elle attiva, tom. 1, p. 134. Rotterdam, (Ifle) découverte, afpect de la côte, arrivée des pirogues, tom. j , p. 15. voy. Anamocka. S Sandwich , (Ifle) découverte, defeription, afpect, Ôcc. tom. 3, p. 95. Sandwich, (tetre de) découverte, afpecl, reconnoiifance, cVc. tom. 4, p. a©; 3 obfervations géographiques & nautiques, glaces fur les côtes, rigueur du climat, 104; navigation le long des côtes, afpect horrible, 105 3 M. Cock croit que la terre de Sandwich eft la pointe d'un continent, qui îe prolonge vers le pôle, 1093 obfervation fur la formation des glaces, ibid. Sapin, (Spruce) bière faite avec fes branches ou fes feuilles, tom. r, p\ \ 59. Saunders, ( lile) voy. terre de Sandwich. Sauvage, (Ifle) découverte, defeription , tom. 3, p. 53 débarquement, accueil des Sauvages, 63 attaque, 7; fécond débarquement, defeription, pirogues, 83 férocité des Infulaires, fufillade, 93 état du pays, 103 productions, ibid. obfervation fur lei Ifles bailes, culture, Habitans. Scorbut, tom. 1 ,p. 102, 154 ;]des brebis & des béliers attaqués de feorbut, 1603 plus dangereux dans les climat* chauds que dans les climats froids , 2s6 & pajjim dans tout le Voyage, S. Sébaftien, (Golfe) on le recherche fans pouvoir les trou ver, tom. 4,p. 17. Shagg, (Ifle) ou des Nigauds 3 découverte , defeription , tom. 4, p. 19 ; multitude de nigauds, 30. Shepherd , (Ifles ) aipecr , defeription, tom. 3,p.50!*,navigationdangereufe, 92. Surville,(Voyage & Découverte de M.de) tom. 4, p. i ç 5. T Taïti , afpecl de cette Ifle ,fom. 1 yp. 2973 quels Navigateurs y ont abordé, ibid. charmans points de vue, 2^93 arrivée des pirogues près du vaifleau , cérémonies , 301 î échange, figure des Naturels, parure, ibid & Juiv. marques de rendreile , carenes, épanchemens d'amitié que les Infulaires prodiguent aux Anglois à bord, 3023 complai-lance des Naturels pour apprendre leur Langue aux Anglois, 303 3 obfervations fur leur Langue,/^, une des chaloupes defeend à terre , 8c ne peut pas acheter des cochons, ibid. arrivée Eec z 404 T A B d'un Chef & He trois femmes, defeription , 304*, événemens , 305 \ le vaifleau touche fur les récifs , danger de naufrage, 505; moyens employés pour lortir de danger , 306 ; infenfï-bilité des Naturels pendant la détreiïe des Anglois, 307; mouillage dans la Baie d'Oaïtipiha, le vaifleau fe remplit de Naturels-, préfens, échanges, embralìemens , reconno ¡flanee , &c. 308 & fuiv. vol , tromperie , 305? ; ' chaleur du climat ¿ibid. débarquement à l'Aiguade -, complaifance des Taï-tiennes pour les Matelots , ibid. extrême jeunefle de quelques-unes des , proftituées, ibid. funeftes effets d'un libertinage fi prématuté ,310; ivreife où ces femmes jettent les Matelots, ibid. leur agilité au milieu des flots , 311 -, bonté des Naturels envers un détachement qui étoit à terre, ibid. cimetière ou Temple, defeription , 3 11 ; matches , difficulté d'acheter des cochons , ibid. excurfion dans l'intérieur du pays, fa beauté ,3133 charmes des plantations , leur fertilité, 314*, agrément des cabanes, ibid. defeription des maifons, 315,* vie des Infulaires, accueil qu'ils font aux Anglois, ibid. rencontre des Miniflres de Dieu ,316", vol, petit combat, 317- nouvelle excurfion dans l'intérieur du pays ; les Naturels demandent des nouvelles de Tupia, 3i8iToutaha, l'un des Rois de Vlfle , tué ; le Roi actuel, ibid. recherches de botanique, defeription de la beauté du pays ,319; rencontre de femmes qui fabriquotent les étoffes du pays , détails , ibid. accueil que fait . aux Anglois un homme aiîis devant fa cabane, déjeûné , 321 î promenades dans l'intérieur du pays, les Naturels L E n'en font pas trop contens, 3 21 ; combien peu d'animaux dans l'ifle , ibid, multitude de rats , ibid. autre excuriion dans l'intérieur du pays; ufage de porter les ongles longs, 324 -, rencontre de plufieurs femmes intéref-fantes , 325 -, vol d'un fufil , juftice que les Naturels font rendre aux Anglois , 326-, fupercherie d'un des Chefs,ibid. nouvelle excurfion, nouvelle defeription du pays, 327 -, era-preflement des Naturels autour des Anglois, 3 28 -, déjeûné qu'ils leur fervent, 329-, précautions que prennent les Anglois , ibid. beauté du pays , defeription, 330-, hofpitalité, accueil, mœurs patriarchales, 331-, mufique., 3 3 z -, flirprife des Naturels en voyant M. Hodges defTiner, 3 3 3 ; queftions que propofe un vieillard , ibid. fuite de l'excurfion ¿ defeription du pays, 334*, rencontre d'un cimetière, defeription j ibid. fécond cimetière, rencontre d'un Chef, indolence 8c gour-mandife de ce Chef, 3 3 6&fuiv. arrivée dans une cabane très-propre, accueil, 3383 desTaitiens couchent à bord , 3 3 9 -, nouvelle de l'arrivée d'un vaif-feau Européen à Taïti, 340 ; entrevue avec fe Roi , cérémonie j 341^ M. Coolc va parler au Prince, détails, ibid. queftions , promefles & préfens de la part de ce Monarque , 342 -, manque de refpeci que montroit le peuple, 343 ; portrait de ce Prince, ibid. fa parure, la fuite, fon maintien, fon affabilité, &c. 344 j ordre obfervé autour de lui j ibid. promenade que font les Anglois avec ce Monarque, détails, 345-, queftions fingulières qu'on propofe aux Anglois fur leurs dieux, 545 j étonnement du Roi à la vue d'urie montre *, amufement qu'elle lui procuroit , 345 ,* plaifir qu'il goûte en entendant une corne-mufe, 34.7-, actes de puérilité, ibid. goût des Infulaires pour les véro'te-ries , ibid. réflexions fur le bonheur des Taïtiens, 348 -, reftes de volcan , 349 3 réflexion fur le règne minéral de cette Ifle, 3503 navigation le long des cotes de l'ifle , afpect, defeription 350 -, le Roi prélide aux échanges , 3513 deux Chefs vont dîner à bord, préfens, ibid. l'un d'eux avoit donné Aoutourou à M. de Bougainville, & il n'en demande pas des nouvelles , ibid. afpect de la Pointe-Vénus 3 defeription du diftrict de Matavai, 355-, frayeur des Infulaires , ibid. arrivée des Taïtiens 3 reconnoiilànce touchante , fuite du Roi, 3 5 4 ; échanges , marques d'amitié, 3 5 5 ; effet de la nuit fur un beau payfage,/7;/i/. nuit agréable, ibid. bon naturel des Taïtiens, 3563 M.Cook & fa fuire vont chercher le Roi à Oparré, 3 5 7 ; on eft obligé de chafler quelques Naturels d'une chaloupe , 358 ; defeription du Voyage , ibid. entrevue avecOtoo \ cérémonies, détail, 359; fon portrait, timidité de fon caractère, ibid, emprellemcnt de la populace autour des Anglois, ibid. dureté des Mi-niitres du Prince, 360; les Princefles du fang royal lailïent croître leurs cheveux , ibid. parure , ajuftement des femmes, .361 3 tous les fujets fe découvrent les épaules devant le Roi , ibid. careiïes & follicitations des Naturels , ibid. préiens que font les femmes aux Anglois, }62 ; arrivée du pere du Roi, ion portrait, 3633 fin-gularité delà conftitution du pays,.qui transfere toute l'autorité a un enfant même au berceau, ibid, nouvelle excuriion dans le pays , 364 3 poiifons que le Roi envoie aux Anglois, ibid. le Roi & fon cortège montent fur le bord des Anglois , 365 3 timidité, défiance du Prince, ibid. ce que fit le Prince à bord, 3663 le Roi eft ramené à terre, ibid. rencontre d'une femme intéreiïante , 3"($7 3 générofité d'un Taïrien , ibid. proftituées qui couchent à bord , infame débauche, 3683 nouvelle viiîte que fait Otoo, 3 ¿9 3 refpect des Infulaires dès qu'ils apperçoivent le Roi, ibid. marques de refpect que donnent les Taïtiennes à la fecur du Roi, 370; M. Cook & Ía fuite fe rendent à Oparré auprès du Roi, frayeur que lui caufe un fabre, ibid. théâtre , pièce jouée, fujet, habillement d'une actrice, 3713 excut-fion dans l'intérieur du pays, ibid. ropreté des Infulaires, 3723 efprir, on caractère d'u»e jeune Taïtienhe, ibid. plantations comment arrofées, 3743 dîné parmi les Naturels, 375; retour au rivage, ibid. obfervations fur les Naturels qu'on rencontra pendant cette promenade, ibid, alarme, caufe de cette alarme, 2773 effet de cette alarme furie Roi, 3783 préfens mutuels, adieux, ibid. excurfion dans l'intérieur du pays, effet du tumulte de la nuit, 3793 effets que pro-duifent fur les poiifons, les feuilles du barring-tonia, 3803 agilité, ibid. excurfion au haut d'une colline, 3813 point de vue, defeription, ibid. générofité & bonté des Infulaires, 383; les Anglois maçès par de jeunes filles, dînent dans une des maifons du pays, 3 84; teinture rouge, 3863. rencontre o¿ T A B d'Obérca, fituation dans laquelle on trouva cette Princefl'e, 387 3 curiofité indécence de la maîtreiïe d'un des Chefs, 3883 entrevue avec un Chef nommé Potatow, 389-, cérémonie particulière, ibid. portrait de Potato w, 3 90; portrait de Polacéhéra fon époufe, fa ftature extraordinaire, ibid.adieux, des Infulaires, ibid. Poréo demande à s'embarquer avec les Anglois, fon attendri (lement au moment du départ, 391 -, obfervations générales fur Taïti & fes Habitans, 392", navigation le long de la côte, defeription, ibid. bonheur des Taïtiens, 393 *, (implicite du peuple, ibid. obfetvations furjla maladie vénérienne répandue à Taïti, 396', vaifleau Efpagnol qui relâche à Taici, 449', obfervation fur la maladie vénérienne , 450 •, état actuel de l'ifle, 45 i -, rareté des cochons, leur qualité, 452*, guerres fréquentes, 453 3 bonheur de ces Infulaires, ibid. facri-ficeshumains, 454,liqueur enivrante, 456 -, obfervations (ur la chaileté des femmes du pays, 4573 defir de tout l'équipage d'aborder à Taïti, tom. 2, p. 289*, découverte, afpect, ibid. arrivée des Infulaires, 290-, le vaifleau y mouille une feconde fois ,291-, débarquement , échange, promenade, ibid. defeription du pays, ibid. Oé-didée montre une grande prédilection pour Taïti, 2923 carefles des Taïtiennes, ibid. débauches des Matelots, 293-, filles de loie à Taïti, ibid. excurfion dans l'ifle, accueil des Infulaires, 294; échanges,ibid.nouvelles débauches des Matelots, 295 ; arrivée du toi O-too & de fa fuite, entrevue, defeription, ibid» feconde vifite du Roi -, la paillon, ainfi que E celle de fes fujets pour les plume» rouges, 29 e-, vifirc de Potato w , de fa concubine & de fa femme, ibid. progrès qu'avoit fait flfle depuis la premire relâche, 297 3 multitude de cochons, 298', flotte confidétable, defeription -, M. Cook va faire une vifite au Roi, entrevue, accueil, ibid. & fuiv. vêtemens des guerriers, 3003 avec combien peu d'outils ils produifent de grands ouvrages, 303-, obfervations fur l'Amiral qui com-mandoit cette flotte, 3053 mouvement de la flotte, ibid. fa deftination, 3063 frayeur du Roi, ibid. beauté pittorefque du pays, 3073 le Roi de Taïti & l'Amiral de la flotte vont au vaifleau, 308*, étonnemenc de l'Amiral, 3093 ce qu'ils firent l'un & l'autre, abord, ibid. échanges, em-preflement des Naturels pour les plumes rouges 3 un Chef offre fa femme au Capitaine, 3113 defeription de l'habit du principal perfon-nage du deuil, 3113 les Taïtiens refufent de croire les merveilles que leur raconte Oédidée, 3163 nouvelle vifite de la part du Roi de l'ifle & de l'Amiral, 3173 vol, punition , effet de ce vol , 318 tj Juiv. promenade faite avec l'Amiral fur fa pirogue, 3193 repas que donne l'Amiral, 3103 excurfion à une montagne , récit ,3213 defeription, beauté du pays, 3223 faits finguliers fur les débauches des Matelots avec les Taïtiennes, 3233 manœuvres des pirogues de guerre, 3143 pefanteur des habits des guerriers, 3253 en, trevue avec un Chef qui demande des nouvelles de M. de bougainville ibid, préfens, 3163 excurfion da« DE S MA la vaHée de Matavai, ibid. hofpi-talité , charmes du pays, 317» colonnes de bafaltes, productions minérales , &c. 328; defeription d'une cafeade, 315)*, Oédidée fe matie & amene fa femme à bord, 3 $ o ■> Taïtiens qui veulent s'embarquer, avec les Anglois, 331 i nouvelles excur-fions dans le pays, 3323 autre vifite de la parr du Roi 3 autre promenade dans l'intérieur du pays, 333 ; Prince du fang royal qui paile la nuit l\ botd, ibid. hiftoire des tévolutions de Taïti, hiftoire d'Obéréa, ibid. Ù Juiv. état de la Famille Royale, 336-, vol commis par la fœur du Roi, qui eft accu fée auffi de débauche, 337', nouvelle entrevue avec la Famille Royale , 3383 vol d'un funi, fes fuites, 335)*, pirogues faines, 340-, alarmes, 343 3 paix faite avec O-too, vifite de fes chantiers, 344.', arrivée du Roi avec beaucoup de préfens, 345 ; canons tirés devant le Roi, 345*, Taïtiens, combien emprefïés de voler, 3463 réflexions fur leur penchant au vol, 347-, préfens de l'Amiral & d'Obéréa, 348 -, portrait d'Obéréa, ibid. arrivée ■d'O-too, 349-, caractère d'Oédidée-, qui fe décide à refter à Taïti, 350; vifite de la plupart des principaux perfonnagesde l'ifle, 3523 réflexions fur l'armement de la flotte Taïtienne, revue navale, 352 & fuiv. defeription de cette flotte, 354-, compa-raifon de la marine des Taïtiens avec celle des Grecs, 3563 préfens de l'Amiral, bonté de ce Taitien, 357; derniets adieux du Roi Se de fon premier rniniftre, ibid. le Roi engage M. Forfter & M. Hodges, à lefter à Tatti, 3583 Anglois qui t t E R E S. 407 s'échappe pour refter dans Hile, 3^93 réflexions fur ce fuyard qui vouloir s'établir à Taïti ,3613 comparai fon du bonheur des Taïtiens avec celui du bas-peuple de l'Europe, ibid. départ de Taïti t 3633 progrès de la culture Se de l'induftrie des Taïtiens, ibid. cochons , ibid. réflexions fur le Roi O-too, 3643 remarque* fur l'expédition navale, 365 3 état de la flotte, Sec. calculs fur la population, 366 & fùiv. divifion, gouvernement, ad-minîftration de l'ifle, 368; cour du Roi, 3693 mariages, préjugés fur les diftinctions du rang, 3703 origine des Sociétés de débauches, appelées Arréoys , 370 ; marchandifes qu'y doivent porter les Navigateurs, 3713 chèvres, moutons qu'on y a laiftés, 372 3 Taïtienne qui s'embarque fecrettement pour Huaheine, 373, Tanna (Ifle), découverte, defeription, afpect, tom. 3 , p. 1013 navigation le long des côtes, 1033 tentative in-fructueufe pour débarquer , 104 3 mouillage, arrivée des Infulaires, accueil, 10Ó3 entrevue avec les Habitans , débarquement , cérémonie, accueil, perfidie, hoftilités, fuites, Sec. 107 & Jùiv. meurtres, 109 3 obfervations fur ces meurtres, 1103 réconciliation , 1113 portrait des In— fulaites, de quelle race, 1123 obfervations géographiques Se nautiques, 113 3 volcan, defeription, 114; afpect du pays, 1153 réception que les Infulaires font aux Anglois, 1163 hoftilités, effet du canon fur les Indiens, ibid. pirogues, 1173 vol» fuites de ce vol, ibid. traits de courage, 118 3 bonté des Infulaires, 1195 pottrait des Infulaires, parure, lati- oS. , T A gue, 8cc. no-, defeription du mouillage j 122*, hoftilités, attaques de la part des Infulaires, 123; arrivée des Infulaires à bord, ibid. vol, fuites, 114-, débarquement,pièges, accueil, 125 -, bravades, coups de fufil, combar, 126; préfens, 127; excurfion, dans le pays, ibid. feconde defeente à terre, 128-, promenade dans l'intérieur du pays, 1293 nouvelle del-cente à terre, accueil des Naturels, 130-, liaifon avec les Infulaires, ibid. cérémonial, politeiîe, 131; bateaux envoyés à terre, ce qu'on fait à ceux qui les montoient, ibid. excuriion dans le pays, état de la contrée, defeription, 132 & Juiv. hofpitalité, cérémonies# accueil, ibid. femmes, 1 3 3', nouveau débarquement, accueil, 134", autre covirfe dans le pays, 13 5 -, intelligence particulière d'un des Indiens, 1363 les Naturels s'op-pofent aux excurfions des Anglois, 1373 antropophagie , circoncifion, ibid. promenade dans l'intérieur de rifle, 138-, réconciliation avec les Infulaires, 1403 nouvelle defeente à terre, 141; langue des Infulaires, 143-, volcan, 144', entrevue avec les Infulaires, 147-, hofpitalité, échanges, ibid. entrevues différentes avec les Indiens, 148-, nouvelles preuves d antropophagie, 149-, chant religieux, ibid. les Naturels s oppo-fent à l'entrée des Anglois dans l'intérieur du pays, 1503 hofpitalité, rencontre aune famille aimable, beauté du pays ? 15 1 > habitations, cabanes, 152) entrevues touchantes, 15 3 ; bonté des Infulaires, cocotiers, 154-, voyage à une des folfaterras, defeription du pays, 155", nouvelle BLE excuriion dans l'intérieur du pays > 15 8 3 poiifons vénéneux, 1 «¡9 &Jùiv* nouvelles promenades dans le pays, -i6i\ obfervations fur l'antropo-phagie, 1653 adrefle des Infulaires de Tanna, 1643 muiïque des Naturels, 1653 caractère des Infulaires, 166 s nouvelle defeente à terre, 1673 converfation, chant, 1683 entrevue avec les femmes, portrait, 1693 parure, ornemens, ibid. attachement paternel, 170; différens exercices -, adrefle des Infulaires, ibid. tumeur à la paupière, 171; voyage au volcan, 172; defeription, ibid. rencontre des Infulaires, 174', les Infulaires aceufés de pédéraftie , 176; autre excuriion dans le pays, 177 » rencontre d'un mort, ibid. ufages particuliers, ibid. defeription du pays, 179 -, recherches d'hiftoire naturelle, ibid. muicades, ibid. plantations, 8cc. 181-, afpect, points de vue, ibid. les Indiens s'oppofent à la coupe d'un arbre, 1823 vilite à un Chef, ibid. portrait, vêtemens, 183-, promenade dans l'intérieur du pays, gros arbres, &c. 184 3 fecours donnés à un Indien qui coupoit des branchages, 1 S5 5 l'un des Chefs de l'ifle va dîner à bord, 1873 autres courfes dans les bois, effets, ibid. expériences faites fur une folfaterra, 1893 fources chaudes , 1903 remarques fur le vol-eau , 191 ; autres promenades dans l'intérieur du pays, 1923 les Indiens offrent des femmes aux Anglois, 1933 coup de fufil tiré fur les Naturels, ibid. meurtre, 194-3 différentes excurfions dans le pays, ibid. beaux points de vue, charmes du pays, 195 3 bonheur du peuple, 1963 départ DES MA' départ de Tanna, loi -, réflexions fur les obitacles qu'oppoferent les In* diens aux Anglois qui voulurent entrer dans l'intérieur du pays , ibid. & fuiv. rafraîchiiTemens, 103 -, productions, ibid coquillages, poiflons, animaux, ibid. maniere de vivre des Infulaires, 204.-, pirogues, 205-, race du peuple, ibid. portrait, parure, 106; langue, 2073 agilité, adrefle, caractère, ibid. femmes, combien maltraitées, 208; maniere de fe défigurer , 209-, vêtemens,ibid. tortues, outils, &c. 2,11*, arts, indultrie, ibid. armes, maniere de s'en fervir, 212) comparaifon de la guerre chez ce peuple avec celle que faifoient les Grecs, 214*, fol}terre, rochers, Sec, z i 5 -, gouvernement, ibid. état de la civilifarion , 116; réflexions fur l'origine de la langue, &c. pays, 2 17 -, remarques fur la civilifation , ibid.Ù fuiv. vie domeflique, mufique, 21 9 ; religion, ibid. bonté du peuple, 2 2o', remarques nautiques, 2213 navigation dans ces parages-, 223. Thermomètre-, les obfervations faites avec le thermomètre pendant ce voyage, font fi multipliées qu'on n'a pas ctu les indiquer, il fufrit d'avertir qu'on en a fait dans prefque toutes les latitudes. Thulé auftrale , (terre de) découverte, afpect, reconnoiilànce, ôcc. tom. 4, pag. 104 & fuiv. Tiookoa, (Ifle) découverte, defeription, afpect, Infulaires, tom. 2, p. 275 & Juiv. débarquement, ôcc. 277-, portrait du peuple, excurfion dans le pays, 2793 voy. Ifle George-, fol, habirations, z80; pirogues, ibid. converfation ,281 carmes,ibid. mou-Tomc IK* MERES. 409 vemens d'hoililité de la part des Ia' iulaires, ibid. puits, légumes, 282'» reflources des Infulaires, 2833 réflexions fur les Ifles baffes à moitié fubmergées, 284, gîflement, 285. Tortue, (Ifle delà) découverte, afpect, débarquement, Infulaites , tortue , tom. $ , p. 47 étendue, population, ibid. Trombes de mer-, defeription , tom. 1, p. 218 -, danger des Anglois au milieu des trombes, 220; durée des trombes, réflexions fur ce phénomène & fur fes caufes, ibid. & fuiv. V Van-Diémen, (terre) afpect de la terte, l'Aventure la côtoie, tom. 1 , p. 225> defeription de la côte, remarques nautiques, ibid. une chaloupe débarque à terre, ce qu'y vit le fécond Lieutenant qui la montoit : fol, 2273 eaux, ibid. reconnoiilànce «Se relèvement des côtes -, l'Aventure mouille à un mille de la côte pendant cinq jours, 2283 afpect du pays, defeription, bois, gomme, obfervations faites à terre fur les animaux, le fol, les forêts, ôcc. 229 & Juiv. poiflons, ibid. légumes, 2303 meubles des Naturels trouvés dans des huttes, obfervations fur les habitations des Infulaires, 230-, forme de leurs huttes, remarques fur l'état des Naturels, la vie qu'ils mènent, ibid. fuite de la navigation le long de la côte, 231 -, fuite de l'afpectde la terre, ibid. fondes, brifans, dangers de la côte, ¿323 direction de la côte, ibid. la terre de Van-Diémen eit-elle jointe à la côte de la Nouvelle-Hollande ? p. 233. Vaifieaux, quels vai fléaux font plus Fff 4*° T A B propres pour les expéditions de dé-couvertes, introduction, p. 2 i & les fuiv. difcuflîon fur cette matière, ibid. la mauvaife conftruction desvaiííeaux a empêché, jufqu à ptéfent, de faire beaucoup de découvertes dans l'hémifphere auftral, ibid. p. 243 caufes de la réuiTIte du premier Voyage de M. Cook, ibid. Vaifl'eaux françois, (découvertes des) qui ont fait dernièrement des campagnes au Sud du Cap, &c. tom, 1, p. 58. Vents, (les) ne font pas touiours confiaos & réguliers dans la Zone torride, tom. i j p. 41. Willis, (ifle) voy, Géorgie. Uliétéa, (relâche à) tom. 1 , p. 420-, arrivée des Infulaires, leurs préfens, 421 3 defeription du pays, ibid. entrevue avec plufieurs Chefs, 422*, hiftoire d'Oponoié, Roi de Bolabola, 423*, viíite faite au Roi Orso, cérémonial, portrait du Prince, 424 & Juiv. comédie ou heiva, fon fujet, 42ó ; excuriion fur une des Ifles voiiines , dclcrîprion , 427; cimetières, 4.2S 3 vilïtes & préfens de la part des Chefs du Pays, 429 3 autre comédie ou heiva, description, 4303 vifite du Roi de l'ifle, 4.3 3 -, infamie des proftituées, ibid. différentes excurfions dans Hue, 434; repas pris dans la maifon d'un des Chefs, 4^53 Poréo s'enivre, 436 3 autre heiva ou comédie, defeription, 4383 timidité ¿V alatme des Infulaires, 4393 entrevue touchante avec un des Chefs, 4413 voyage a Otaha, 4423 heiva, 4433 convoi funéraire , 444.-, derniers adieux, 446 3 Oédidée s'embarque avec les Anglois, 447. Se-* •onde reliehc à Uliétéa, tom. 1, L E pag. 3933 remarques nautiques, ïbid. débarquemenr, vifite au Chef, 3943 cérémonies, accueil, ibid. promenade dans le pays, defeription de la contrée, 3953 foixante-dix pirogues, d'Arréoys, ibid. privilèges, membre de cette fociété, plaifirs qu'ils goûtent, &c. leurs aÎïcmblées, leurs voyages, réflexions, 396 & Juiv. débauches des Matelots, 400 j hofpitalité , cimetière des chiens, 4013 vilite des principaux pet fon nages de l'ifle , ibid. con ver-fation finguliere d'une des femmes du pays, 4023 conédie, fujet, acteurs, joie, danfe, ¿Ve. ibid. & Juiv. le Roi dîne à bord, hiftoire qu'il fait, 404 & Juiv. excurfion le long de la côte, defeription du pays, 405 3 cimetière, defeription, ibid. vol, fuites de ce vol, alarme répandue parmi le peuple, 4073 nouvelle comédie , ibid. autre comédie , talens d'une danfeufe, 4083 joie & plaifirs des Arréoys, 409 3 Oédidée peu accueilli à Uliétéa, ibid. voyage à l'extrémité feptenrrionale de l'ifle, deferiprion, 4103 repas pris dans une habitation , apprêt d'un cochon ,4113 uiages finguliers à table, 4133 defeription d'un Whennoa, 4143 réflexions fur la religion des Infulaires, 4153 nouvelle excurfion fur les colline", 416 ; faulïé nouvelle fur l'arrivée de quelques vaifleaux Européens, 417 & fiiiv échanges, 418; docteurs du pays , ibid. réflexions fur la religion, 4193 mythologie des Infulaires, 41^ & fuiv. offrandes aux Dieux, culte, temples, prêtres, 422 & Juiv. connoiflances géographiques & aítronomiques, 4*4 j derniers adieux d'Oréo & de fa famille, 425 &Juiv. adieux, pleurs d'Oédîdée, ibid. obfervations fur fon caractère, 427", obfervations fur Jes liles de la Société, fur les Infulaires, &c. 428, provilïons qu'on peut y prendre, 429, gouvernement d'Uiiétéa & d'Otaha, 4303 obfervations nautiques & aftronomi-ques ,431; obfervations fur la maladie vénérienne , toni. 3 , pag. 1 , tj fuiv. oyagc, ( fécond de Cook ) objets de cette expédition, introduction p. 5 i différens Voyages dans l'hémi-fphère auíf ral, antérieurs à celui-ci, leurs découvertes, ibid. p. 6 & fuiv. complémens des deux vaifieaux, chargés de cetre feconde expédition , ibid. p. 17 i équippement de ces vaifieaux anti-fcorbutiques dont on les pourvoit, profilions dont on chargea Ai. Cook d'examiner la falubrité, ibid. p, 29 & Juiv. defeription des différens anti - fcorburiqnes qu'on embarqua, ibid. Natural Ules, Altro* nomes 8c Peintre de payfage, que l'Amirauté envoie avec M. Cook, p. 3 3 3 infttuctions données à M. Cook pour la découverte du continent auftral, tom. 1 , p. 3 & fuiv. lit,ande , ( Nouvelle ) recherches d'histoire naturelle, tom. r, p. 1583 mauvaife qualité de l'herbe, i6o\ moyens de tranfporrer des moutons dans ce pays, ibid. Naturels, 161; defeription d'une des pirogues & de deux huttes des Naturels, ibid. obfervations fur le fol & fur les plantes, 162; peu d'emprefTement que montrèrent d'abord les Zélandois à communiquer avec les Anglois, ibid. pre-jrniere entrevue, defeription de leur figure, 1653 détails fur cette entrevue, converiation, &c. ibid. & fuiv. feconde entrevue , préfens que leur fait M. Cook-, ils ne forment qu'une feule famille, détails, 166 & Juiv. troiiieme entrevue , avec quel foin les Zélandois fe parèrent pour recevoir les Anglois, préfens mutuels, 167 & Juiv. combien leur prononciation étoit dure, ibid. vifite que font les Zélandois aux Anglois, leur méprife fur le fexe de quelques-uns des jeunes gens du vaifleau, 17c, cafeade, defeription , ibid. Ù Juiv. rochers 8c pierres de cette cafeade, ibid. les Zélandois accordent peu de confiance aux Anglois, 173 i vifite que nous font les Zélandois, 1783 cétémonies qu'ils obferverent, leur éronnement, 8cc. ce qu'ils firent a bord, 179 & Jùiv. pré/'ens mutuels i les Zélandois fe querellent 8c fe battent entr'eux, 1803 ils veulent oindre d'huile les cheveux des Anglois, 181 •, autte entrevue avec les Naturels, fymbole de paix en ufage parmi eux, 183*, d'autres Zélandois ne veulent point s'approcher des Anglois, 1843 cérémonies 8c harangues, defeription de la figure de ces Zélandois, 185 Ù Juiv. traits remarquables de courage, ibid. les Zélandois défirent de mener les Anglois à leurs habitations, 1863 frayeur que leur infpiienr les fufils, 187 3 comment ils traverfent les rivières , ibid. fuite dune famille que les Anglois avoient chargé de préfens, 1883 navigation le long de quelques côtes de la Nouvelle-Zélande, 2173 afpect de la contrée» ibid. Trombes, voy. l'article Trombes, remarques fur les côtes 8c baies, Fff z {* T A B ï ; entrevue de l'Aventure avec les Zélandois du Canal de la Reine Charlotte, 2373 tête d'homme qu'ils enveloppent avec foin, converfation fur Tupia, l'Infulaire de la mer du Sud, que M. Cook avoit emmené dans fou premier voyage, 1383 échanges, entrevue, furprile des Naturels, ibid. cinquante ou fonçante Zélandois vont abord, échanges, importunités de leur part, 238; l'équipage de l'Aventure s'établit dans un hippa pour y palier l'hiver, 2393 vi/îte des Zélandois du Canal de la Reine Charlotte, defeription de leur figure, 2463 ce qu'ils hrent à bord, ibid. d'autres demandent encore des nouvelles de Tupia, 24.7-, danger que court un détachement de douze personnes, 248-, détails d'une entrevue avec d'autres Zélandois, 249-, autre vifite de la part des Naturels-, defeription des femmes qui étoient parmi eux, 250*, proflitution de ces femmes, les Zélandois les offrent eux-mêmes aux Matelots, funefte effet des expéditions des Européens, 2523 leurs vêtemens, ibid. vol, 2533 ils vendent leurs poiflons aux Anglois, 2543 excurfion fur l'ifle longue, les Matelots vont à terre, débauche, 2543 un des Matelots fe bac avec un Zélandois, ibid. defeription de leurs pirogues, 2553 figure & parure des hommes, échanges, chiens, 2563 heiva ou danfe, 2573 chèvres & cochons dépofés à terre, 2583 veaux marins d'une extrême grandeur, 2583 bateau Anglois challé par une pirogue, 2583 les Zélandois aceufés de vouloir vendre leurs enfans, origine de Cette erreur, 259 j ren- L E contres de quelques Zélandois enne* mis les uns des autres, effets de cette rencontre, 260 ; cérémonies, plufieurs Zélandois montent à bord, ce qu'ils y font, 262; defeription particulière de ces Zélandois, vêtemens, 2633 inftrumens de mufique, ibid. pourquoi la figure de la langue îe retrouve fi fouvent dans leur fculpture, 2643 échanges, folie des Matelots, ibid. Chefs qu'ils choififTent pour Chefs, i6y, vie ambulante des Zélandois, 166 j ils ont toujours les armes à la main, 267; connoilTance qu'on leur donne de quelques plantes d'Europe, 2683 proftimtion des Zé-landoifes. 2703 navigation le long d'une partie de la côte, 171 la maladie vénérienne à la Nouvelle-Zélande, comment elle a pu y être portée, 276 3 elle paroît indigene dans cette contrée, 278 3 arrivée des Zélandois lors de la feconde relâche, tom. 2, p. 863 leur étonnement, préfens, 873 heiva ou danfe guerriere, 883 entrevue avec d'autres Zélandois, leur portrait, 983 reconnoiilànce avec les Habitans du Canal de la Reine Charlotte, 1003 (implicite d'un Chef, 1013 débarquement, 1023 vol, truie, chèvres, 103 ; obfervations fur l'hiver de la Nouvelle-Zélande, 1043 vol, 1053 fuite des Zélandois 3 effets du vol, 1063 amour des Matelots & des Zé-landorfes, 111 3 ce que fit le Taïticn Oédidée à la Nouvelle-Zélande, 1123 guerres, ces Infulaires fe parent quand ils vont au combat, 1173 preuve de leur antropophagie, 118^ 121 cV fuiv. plante particulière donc ils fe nourriiîent, ibid. exemple de DES MAT brutalité & de férocité, ibid. obfervations fur leur antropophagie, ni*, origine de l'antropophagie, 116 & fuiv. religion des Zélandois, 130; Í;oüt des Zélandois pour les alimens es plus dégoûtans, 132.3 obfervations fur quelques parties de la côte, 1343 bancs, mouillages, 1353 lieu propre à un établilïement Européen, 1363 navigation le long des côtes, tom. 3 ,p. 3443 arrivée des pirogues, entrevue avec les Infulaires, 3493 portrait de ces Zélandois, ibid. arrivée des Infulaires à bord, échange, 3503 courage des Zélandois, ibid. nouvelles fâcheufes d'un maiTacre, 3513 échanges, marché, ibid. les Zélandois combien fauvages & combien dangereux, 353 & fu¿y, maf_ ï E R E S. 4Ij- facre de M. Marion Se de plufieurs autres François, 354 & Jùiv. détails fur ce masacre, ibid. obfervations fur le caractère des Zélandois, 3573 débarquement, promenade dans le pays, ibid. entrevues avec différens Infulaires, échanges, 3583 rencontre d'une famille, débauche des Matelots, 3613 navigation qu'a fait le Capitaine Furneaux le long des côtes, tom. 4, p. 1353 entrevue avec les Naturels, ibid. l'Aventure mouille dans la baie de Tolaga; obfervations fur les productions de cette partie du pays, les Habitans, Sec. 13^5 coups de vents à l'embouchure du détroit de Cook, 1373 voye{ Baie Dusky & Canal de la Reine Charlotte. Fin de la Table des Matières. APPROBATION. J'ai lu, par ordre de Monfeigncur le Garde - des - Sceaux , un Ouvrage, intitulé : Second Voyage autour du Monde & aux Terres Auftrales , par le Capitaine Cook, en 1773, 74, 75 Si 76 , fuivi du y oyage du Docleur Forfter auxdites Terres Auftrales, ainfi que l'abrégé defdics Ouvrages, ornes de Cartes, Plans Se Figures : de pareils Ouvrages ne peuvent être que très-intéreilans par les obfervations , en tout genre, qu'ils renferment pour le progrès des connoiíFanccs, tant phyfiqucs que géographiques, de la furface de notre Globe, Se je crois que cefi fatisfaire à l'impatience du Public , en accordant la penniflion de les mettre au jour, n'y ayant rien trouvé qui puifîè en empêcher l'impreifion. A Paris ce 16 Juin 1777. Signé, ROBERT DE VAUGONDY, r PRIVILÈGE DU ROI. LOUIS» par la Grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre: A nos amés & féaux Confeillcrs, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôrel, Grand-Conieil, Prévôt de Paris, Baillifs » Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra: Salut, notre amé le S.r *** Nous a fait expofer qu'il deuroit faire imprimer & donner au Public \ le fécond Voyage dans VHérnifphère au/Irai & autour du Monde, par M. Cook , traduit de V'Anglois , s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilège pour ce néceflaires. A ces Causes, voulant favorablemenr traiter TExpoíanr, nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes, de faire imprimer ledit ouvrage autant de fois que bon lui femblera, & de le vendre, faire vendre & débiter par-tout notre Royaume, pendant le tems de ftx années confécutives , à compter du jour de la date des Préfentes. Faisons défenfes à tous Imprimeurs, Libraires & autres pcrfonnes, de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreiïion étrangère dans aucun lieu de notre obéiilàncc -, comme auffi d'imprimer, ou faire imprimer , vendre, faire vendre, débiter, ni contrefaire ledit ouvrage, ni d'en faire aucuns extraits fous quelque prétexte que ce puilTe cite, fans la permiffion expreile & par écrit dudit Expoiant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, de trois mille livres d'amende, contre chacun des contrevenans, dont un tiets à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, & l'autre tiers audit Expofànt, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & intérêts; a la charge que ces Préfentes feront enrégiftrées tout au long fur le Regifte de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'impreifion dudit ouvrage fera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en beau papier & beaux caracteres, conformément aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du dix Avril mil fept cent vingt-cinq, à peine de déchéance du préfent Privilège; qu'avant de l'cxpofer en vente, le manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreiTion dudit ouvrage, fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée, ès mains-de notre très-cher & féal Chevalier, Garde des Sceaux de France, le Sieur Hue de Miroménil, qu'il en fera cnfuite remis deux exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier Chancelier de France, le Sieur de Maupfou, & un dans celle dudit Sieur Hue de M i roméni l-, le tout à peine de nullité des Préfentes: du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofanr, Se fes ayans caufes, pleinement & paifïblement, fans fouftrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des Préfentes, qui fera imprimée tout aw long, au commencement ou à la fin dudit ouvrage, foit tenu .pour duemesw /ígnifiée, & qu'aux copies collationnées par un de nos amés & féaux Confeillers-Secrétaires, foi foit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiiîier ou Sergent fur ce requis, de faire peur l'exécution d'icelles, tous actes requis &néceiìaires , fans demander autre permiffion , & nonobftant clameur de haro, chartre normande, &: lettres à ce contraires : Car tel eft notre plaiiïr. Donné à Verfailles, le vingtième jour du mois d'Août, l'an de gtacc mil fept cent foixante-dix-fept , & de notre Régne le quatrième. Par le Roi en fou Confeil. Signé j LE BEGUE. Regiftré fur le Regiftré -XX de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, N." 906, folio 4.06, conformément au Règlement de 1713, qui fuit défenje, article Ur, à toutes perjbnnes de quelque qualité & condition qu'elles joient, autres que Us Libraires & Imprimeurs, devendré, débiter, faire afficher aucuns Livres pour les vendre en leur noms, foit qu'ils s'en difent les Auteurs ou autrement, & à la charge de fournir, à la fujdite Chambre, huit exemplaires prejerits par l'article CV1IL du mime Règlement. A Pans, ce zz Août 1777. Signé, A. M. LOTTIN l'aîné, Syndic. ERRATA N.* Cet Ouvrage s'eil imprimé avec tant de rapidité, qu'il s'y eft gliífé plufieurs fautes: voici l'Errata des plus coniïdérables. Tokb P h e m i b h. Introduction , page viij, ligne 6, fuivant leur eitiine: lifti , fuivant J'tftimc. Pare xj. lig. i j j & parlant : lif. en parlant. Page xiv, ligne 10 , l'un attera: iQii l'un atterit. Page xv , lig. 14,0 tahiti : Taïti, fie faites partout cette corrtAion. Page xix. ligne 15 , j'atterai: life\ j'atteris. Page xxj, deux lignes avant la tin ,&c dans la Mer de l'Inde: lifi{ , ôc -dans les Mers de l'Inde. Pag. xxx), cinq lignes avant la fin, le couple : Uf, les couples. Page xxxij , ligne 14, reconnus: lif. reconnues. Pagt 7 > Ugne 7 , j'appareillai : Uf. nous appareil-lame». Page 8 , ligne 16 , acbfidit ,lifei, abfcidir. Page 9 , ligne 14 , les futailles : li[ ligne 4 > feroit : lif, croïr. IbiJ. ligne 14, climats: lif. alimens. Pape a5, ligne 7 , dts Anglois de la faction : Ufa, de la facioric. Page 25 , quatre lignes avant la fin, leurs relations : Ufi\ , les relations. Page 16 , ligne t , nous les voyons : life^ , voyions. Page 3î , ligne 20 , le tenter : lif. la tenter. Pag 3S, leslflcsdu Cap Vi'rd: Uft\ , toutes les Ifles. Page î6, fix lignes avant la fin : darde déterre : life\ Cinrde-tems. P*%* j9 , neuf lignes avant la fin, courant: Uf. courante. Page 65 , fept lignes avant la fin, des Jardins: lif. fie de Jardins. Page 75, ligne 16 ; efface\, par an. Page 7g, cinq lignes avant la fin, une de fes maifons t lif une dj les excurfions. Pag. 84, lig. 6, de Brais : Hfe\ , des Biaics, Pi/" •)(> , ligne t, qu'on ne pourroit ; Uf. qu'on ne |0l!V0it. P age i io , ligne gentil tiente , changeant grand frais : ''/'{» changeant cn grand frais. P'tge i jo, ligne i, Nouvellc-Hoüande : lif, Nouvelle-Zélande. Page 144, 8 , Ôc tangage: life{, Ôc un tan- gage. Pag* ito , ligne iz , de Mollufca : lift\, des Mo- lulca. . "Page i6\ , lig, t, nous n'en avions : lif. nous n'avions Uni. cinq lignes avant la fin , de deux anfes ; Uf. de deux A nges. Pagt 178, ligne s, allèrent: Uft%, alla. P"ëe tigK* 19 > un vil age tors: lift\, une ligure d'homme torfe. Page z6z , ligne n , parvenus : lîftr , parvenues. Page zpo, ligne g, du vert alile : \Hfi\» du vent alifé. P tyriM 8, avant la fin, avoient reflé : Uf. étoient reliés. Page 401 , ligne % , ii qu'il fouhaitoit : life{, ôc il fouhaitoir. Page 402, ligne i , er.fin le Capitaine : lif. le Chef. Page +19, ligne 8 , il emporta: Ufer, il emporte. Pagt 445 tlignc 7 , les Taïtiens : lifei, les Infulaires. Pagi 447 , fept lignes avant la lin , Drury Lano : lift{ , Drury Lane. Tome S e c o n n. Page 9, ligne 7 , qui n'eût : Ufi{ , qui eût. Page $ , ligne s » un parapet vUft\ , ou parapet. Page 114 , i/gne pénultième, liab'noient : /#yè{, 0C-cupoient. Pa¿¡í 1:0,ligne 14 , Bouvreuil, life\, Grimpercau, & faites par-tout cette correction. Pagt 135, ligne 27 , dans une carte : Ufe\ , dans 11 a carte. Page 13?, ligne 10 , que la feule variété : life\, la variété feule. Page 116 , tiois lignes avant la fin , couleurs & lui- tantes: lift{ , couleurs luifanres. Page 247, ligne 9, cet haulTeioI : lif. cehaufiecol. Page 253. ligne 9 , répandre; lif. reprendre. Page 273 , ligne 17 , qu'ils nous firent s lift{, que 1er Naturels nous rirent. Page 293 , ligne ij , forme: life{ , forment. Ibid. troii lignes plus bis, qu'il ne connoît pas: tifil, qu'on ne connoît pas. Page 297 j tigtit 6, an-de-Jà le: Wi(, au-de-là du. Page ; 21, ligne il, le feu du vailleau : mettez une virgule entre feu îc du. P.-r:,e 3^4, ligne 3 , e_ffhce{ le 30e jour du mois. Page 34i , ligne 14, qui l'a voit vu : lif. qu'on avoit vu. Page 345 , ligne 7, après Mataoued: metter un point. Page 355 . ligne 17 , fc feivoient les : Ufe\, fc fcï-: 3 t-'U etes. Pagi 589, la iìxlcmr avant la fin: efface^, ovi. Page 598, cinqui; me ligne avant la fin, les Etrangers; li!'c{ , les Arréoys. P*$t 427 i'gne j, qu'il: lifei , qui. Tome Troisième. Page 20, ligne 6, efface-rt de Hayes. Pag» ta, ligne 4, ejf'ace? , peu. ■P^g' » Í 1 J'gn' 4 » forêts ; life\ fronts-Page 94 , ligne dernière , après direction , ajoute^ ; Eft. Page iro , cinq lignes avant la fin, Hydcpark: Hfe{t dans Hydepark. Page 128 , ligne 19 , nous refallâmes : //'/. nous retournâmes. Page 152 , ligne 8 avant la fin, portent : Ufe\, por. toient. Page 156 , quatre lignes avant la fin ; qui les por« toit : lif. qui le portoit. Page tj9,ligne 3, Scanders :Saunders. Page 167, zïg/j/7, nous cn apperçûmes un : lif. une. Page :46 , ligne 20, Longitude des Lieues : efface^ des Lieues. Page -48, Nouvelle-Calcédoine, Ufe\, Nouvel!*» Calédonie. Page 294 , ligne 9 avant la fin 5 la pagne : Uf. le pagne , ût faites par-tout cette correction. Page 323, 14, ti. i O, lif N. £ N. O. Pí?pí 346 , ligne 15, coudes , lif. courbes. P age 374 , ligne 2 , jy' 31" 25'; après 2$ , effacez le trait qui exprime des minutes, Tome Quatrième. Page 11 , ligne 4, apris , fi longue: efface^, même beaucoup plus courte. Ilid. ligne 15 , nous obfcrvons : ltft\ , nous obfer» vions. Page 17, dans les Vers Latins , acquante: Ufe\, sanaste, Page 33 , ligne pénultième ) pécherafis : lif. pécherais. Page 110, ligne 20 , ne le hafarda : lif. ne fe hafar* dera. , Page 142 , Umt 16 , Taiougées : lif. Tatouées. Page 175 j Note ,ligne z , de Londres : lif, de l'Inde. Page 178 , ligne 8 , per capra: : lif. pes caprae. Page 193 , ligne 19 , ay ant ordre ¡ eut ordre. Page 194, ligne pcnulticme , en Portugal: /»7^ cn Portugais. P^gc 208, ír'grjí 16, 90 hommes : Z//. 00 Religieufes. Na. Dans la Carte des Découvertes des environ* de la Géorgie , on a appelé Ijle des Tonneliers , l'ifle Cooper, donr il eft parlé dans le Difcoursjôc on a marqué, fous Je nom de Pic de Terre glacée, ce qu'il faut appeler Pic de Prt<\e-l,and, Cooper ÔC Fjteczc-Laïui font deux uoms d'honirues.