GÉOGRAPHIE UNIVERSELLE, GEOGRAPHIE UNIVERSELLE A L'USAGE DES COLLÉGES, Où fc trouvent la Description des Royaumes , Provinces , Villes, Ports 8c autres lieux remarquables des quatre pat ties du Monde : le cours des Fleuves 8c Rivières, les dif-iérentes Mets qui baignent les deux Continents -, les principaux Golphcs , Détroits , Caps 8c Iles qu'elles forment : les Montagnes & les Lacs les plus considérables répandus fur la furface de la Terre. En outre l'IIiitotiquc de chaque pays -, fe^ commencemens, la forme de fou Gourvernement, fa Puiffance, fes Révolutions , fes Bornes , fon Etendue » fon Induftrie , les Mœurs ftc les Ufages de fes Habitant, fon Culte , la température du Climat , fes Productions, les fin-gulatités de l'Art 8c de la nature qui s'y rencontrent, les relations qu'il a avec telle ou telle autre Nation : les fiéges que les Villes ont foutenus , les grands Hommes qu'elles ont produits , leur Commerce, leur Population > les Conciles qui s'y font tenus : enfemblc leurs Dégrés de Longitude 8c de Latitude fuivant les meilleures Cartes , 8c la diftance de celles «Tcntt'cUcs qui nous intétcfTcnt davantage à la Capitale du Royaume : les lieux où fc font données les batailles fameu-fes, &c. ar M. Robert, ProfeJJeur de Phikfophie * Cr de Mathématique au Collège de Châlon-fur-Saône. TOME SECOND. +*öf«lM«yi«H &1* U E Ali ! A PARI S^m****** Chez Saillant , rue Saint Jean de Beauvais- •g ■ --Bga sa i —» M. DC G. LXVII. A vec Approbation £> Privilège du Roi GÉOGRAPHIE UNIVERSELLE. t grande & puilTante République, fituée entre la France, l'Allemagne & la Lombardie. D. Afiignez-nous plus particulièrement fes bornes ? R. La SuirTe avec fes Alliés confine au nord à la Suabe , dont elle eil féparée par le Rhin ; au midi, elle a le Lac de Genève qui la fépare de la Savoye ( i ) ; à l'orient, elle a le ( i ) Au midi elle tienc encore au Piémour, au Mi'aïuz & à la Seigneurie de Venife. Tome II. A 2 Géographie unîvetftïïe. Tirol ; & à l'occident, la Franche-Comté , dont elle eiî féparée par le mont Jura ou S. Claude. D. Quelle cil ia forme de cette République ? R. La même à-peu-près que celle de Hollande , c'eiî-à-dire, que ce font plusieurs Républiques particulières confédérées pour leur mutuelle fureté, defquelles réfulte une République générale que Ton nomme le Corps Helvétique. D. Depuis quand fubfiite-t-elle ? R. Depuis le commencement du XIV\ iiecle ( i) que fes peuples commencèrent à fecouer le joug de la domination Autrichienne & à fe mettre en liberté. D. D où lui vient le nom de Suif* fe? R. Du Canton de Switz, alors le plus conïidérable des trois qui furent les premiers à lever l'étendart de la liberté (2). ( 1 ) En 13 :>S , ré premier, Janvier. ( 1 ) Les deux autres furent ceux d'Uri &; Suffi. % D. A laquelle des contré, s de l'Europe rapportez-vous la Suiifc? d'Underwald.Troisbraves Se généreux Montagnards de cesCahfoftSjdont on devroit voit les ftatuesdans les Villes de Suiffe, conçurent, concertèrent & exécutèrent ce projet. C*-toit de ces âmes rares qui, malgré le préjuge généra], croient qu'il cil beau de làcrificrao plus bel apanage de l'humanité, la lib-rté', &: qui, avec cette noble fierté qu'infpire la vertu , fervent interroger i'oppreflfeur de la Patrie, & lui demander de quel droit il veut lui donner des chaînes. Lncerne en ht autant,mais vingt ans après. Vinrent enfuite accroître la confédération , les Cantons de Zurich en 13 y 1 , de Zug ÔÇ de Glaris en 13 - 1, &c de Berne en 1 $ f 3. Ce font ceux la que l'on nomme les anciens Cantons , lefquels furent fuivis,mais long* tems après , de Fribourg eV de Soleuve ea 1481 > de Baie & de Schaffoufe en 1'01 , enfin d'Appcnzeî le dernier de tous, qui fe joignit aux autres en 1 ' 13. Le Canton de Switz peut encore avoir donne fon nom aux autres , non pas tant par fon importance, que parce qu'étant plus voiiin des ennemis, ceux-ci entendant continuellement parler des Switz, ont appelle de ce nom les habit'ans de tous les autres Cantons. La France, à la paix de Veftpnàl i e en 1 648, A ij 4. Géographie uràv er felle. ' R. Dans l'ordre naturel, elle doit être rapportée à l'Allemagne, à laquelle précédemment elle apparte-noit encore dans Tordre politique, attendu qu'elle en efï un démembrement. Les Suifïes d'ailleurs ont les rrfœurs & la langue des Allemands co- les fit^reconnoître independans par l'Autriche, qui jufques.-l? avoit refufe de !e faire. L'épitheté qu'ils prennent eft celle de louable : on dit les louables Cantons, le louable Corps Helvétique. ( i ) La Suiifc étoit la Bourgogne Trans-jurane, pays plein de lacs & de montagnes, mais bien dirH rentes de celles de Gênes , en ce qu'elles produifent prefque toutes jusqu'au Commet de bons pâturages. Céiar j dans fon prcimer Livre des Com-rnentaircs,dit que les Suides firent une irruption en Bourgogne en vue de Ce tranfplantcr dans un pays plus agréable Se plus capable que le leur de contenir le nombre infini de monde dont il fourmilloit. Pour exécuter d'autant mieux ce projet, dit-il, ils mirent le feu à toutes leurs maifons , brûlèrent douze grandes Villes Se 400 Villages, afin de s'ôter toute efpcrance de retourner chez eux. Après cela ils fe mirent en naarche avec leurs fem- S uî(Je. ^ D. Quelle ell: la pofition de la SuilTe ? R. On doit croire que cette contrée eft très - élevée , & on doit là regarder comme impofce furie dos de l'Europe. En effet, pluficurs grands fleuves qui vont fe rendre aux différentes extrémités de l'Europe, y ont leur origine : tels font principalement le Rhin /le Rhône & le Danube ( i ). mes 8c leurs en fans , faifint en tout plus de trois cens foixante mille ames. Il les défit entièrement en bataille.rangée , obligea ceux qui réitèrent de s'en retourner chez eux , 8e réduiiit leur pays à l'obéiiïance des Romains. ( i ) Le Danube a fa fotirce vers la Forêt-Noire fur les confins de la Suille. Le cours de la Loire fert encore à établir notre proportion, vu que fans la montagne de Tarare, elle communiqueroit au Rhône à Lyon avec la plus grande facilité. Tellement que la Suilïè doit être confédérée comme le point de partance de quatre Fleuves qui terminent leurs courfes aux quatre extrémités diamétralement oppofées de l'Europe , Septentrion , Midi, Orient 8c Occident. A iij m 6 GeógrafMé tïnlverfetle. D. Quel eft le naturel de fes Habitons? R. Les SuiiTes font robuftes, labo- D'aiileurs, ceux qui ont traverfé la Suifïç du Sud au Nord, ont pu s'appercevoir qu'à commencer à une lieue 8c demie ou deux lieues par delà SoJeure, jufqu'à Bâle, c'eft-dire , pendant un efpace d'onze lieues tout entières, la route eit inclinée confbmment oV finis interruption d'une pente affez rapide. Et ce n'elt cependant que du pied de cette chute que commence le Danube , dont la tête néanmoins doit être fort exhauflee. D'un autre côté la rapidité du Rhin depuis Bâle à Strasbourg , indique allez combien l'une de ces villes domine fur l'autre. * Si l'on rejettoit le Danube comme étranger à la Suille [ 8c on ne le peut guère, puif qu'il prend la fource joignant le canton de Sch .ffoufê], je n'en ctablirois pas moins fo-lidement la (uperiorité de celle ci fur la mer Noire au moyen de l'Inn , qui du pays des Çrifons fe rend d'abord à Paflau , 8c de là conjointement avec le Danube dans lames que nous venons de nommer. Indépendamment du Rhin, du Rhône 8c du Danube, on voit encore y prendre leur fo urce le Tcfîn , l'Aar , l'Adde, l'Adige, Mnn, l'Oglioj leMincio. * IlyaM lieues par eau île Baiei Strasbourg, & l'on y defcenJ facilement dam une journée. SuiJJe. y rïeux, conftans, francs & de bonne-foi j & en outre ils font courageux , politiques, jaloux de leur liberté, ck ne connoiffent les fers ni pour eux x ni pour les autres (i). ( i) Quant à l'habillement, ils portent de très-amples chaudes. La quantité de l'cto qui y e(t employée (e cache dans la multitude des plis qui viennent finir en fe ferrant & s'applatiffant fur le genou. L'énor-mité de ces culottes fait que leurs jambes quelquebien proportionnées qu'elles foieilt3 paroident des fufeaux, 8c femblent ridiculement minces 8c difproportionées. Us ont avec cela un veflolin & un petit chapeau x aîles rabattues fait d'ordinaire de paille ou' de légères lames de bois 8c fort amincies. La couleur rouge eft celle qu'ils préfèrent dans les bas, 8c n'ont point de boucles a leurs louliers. Les femmes ceignent leurs juppes fous les mammelles, tellement que leur taille eft entièrement cachée, & n'ont que les épaules découvertes. Ces juppes ne leur defeendent guère plus bas que le genou. Elles portent le chapeau ainiï que les hommes. Leurs ca-'mifoies font fins inanches, 8c ont les cheveux en cadenettes. Elles ont aufii les bas rouges avec quelques autres attirails qui foni propres à celles de cette nation. Aiiij S Géographie uhiverfelle, D. Quelle eit la nature de leur Pays ? R. La SuifTe eft un Pays couvert de forets, hériiTé de montagnes, la plupart chargées de neiges en tout tems. Il eft entrecoupé de quantité de Rivières & de Lacs, plusieurs desquels font fort grands. Il ne laifîe néanmoins pas [ mais avec beaucoup de travail ] de fournir auxbelbms de Leurs mœurs font douces, innpies ; &c'eft chez eux qu'Us femble permis de retrouver encore quelques vertiges du bon vieux tems. La Noblefle, aux jours de tète, porte l'habit noir , le manteau court Se le rabat avec l'cpée & la bourfe,& le chapeau fous le bras. D'autres ont une efpccc de tunique noire 4 petits plis, avec une ample Se large fraile. Mais les Dames ont adopte les modes Fran-çoifès dont elles font fort curieufes. Les maifons des campagnards ont un grand air de propreté, étant revêtues au-dehors de lambris bien rapportés. Le tuyau des cheminées eft extraordinairemept large. Il eft de bois, Se revêtu tant intérieurement qu'extérieurement de planches de fipin. Le haut, de ces cheminées eft termine par une porte que l'on hauife Se baiife fuivant le befoin parmi cordeau qui défcendle long du tuyau, Süijji' 9 la vie. L'air en eft lain & pur ( i ). D. Que comprenez-vous fous le nom de SuifTe ? R. J'y comprends non-feulement la SuifTe propre , mais encore les Alliés des Suiiïes, dont les principaux font la République de Genève , le Valais, & les Grifons. Ceft le corps formé de cette alliance que l'on nomme Corps Helvétique. D. De combien de Républiques particulières eft compoiée la SuifTe proprement dite ? K. De treize qui forment ce qu'on appelle les treize Cantons ; quatre defqucls font Protcftans , fept font Catholiques, & deux mi-partis de Catholiques & de Proteftans. Les quatre Proteftans font Berne, Bàle,Schaf-foufe & Zurich j les fept Catholiques fontFribourg, Soleure,Zug, Lucer- ( i ) Leur breuvage eft le vin blanc. Les fapins y font telle en abondance , quV i • ;tl des endroits les grands chemin:; fon. planchés avec des plateaux de lapins en gutffa 3c pavés. A v i o Géographie univerfelle. ne, Undervald, Switz & Uri ; enfin les deux mi-partis font Appenzel & Glaris ( i ). D. D'où tirent-ils leurs noms ? R. En général, ils le tirent de leurs Capitales. D. Où s'alTemblentles Députés des treize Cantons pour traiter des affaires de la République ? R. Ils s'aflemblent à Bade, aufud-oueft de Zurich, ville remarquable par la Paix qui y fut-conclue en 1714, entre l'Empereur & le Roi de France. D. Quel eit le plus considérable des treize Cantons? R. C'eft celui de Berne , qui feul occupe un tiers de la SuifTe, & peut mettre au moins foixante mille hommes fur pied (2). ( t ) Le Gouvernement chns les quatre Cantons Proteftans eft ariftocratique , ainfï que dans ceux de Fribourg, de Soleure Se de Lucernc. 11 eft démocratique dans tous les autres. ( 1 ) Ce Canton eft gouverne par le Grand- Suljje. D. Quelle eft la Capitale de ce Canton ? R. C'eft Berne, l'une des plus belles & peut-être la plus belle des villes de l'Europe. Elle eft dans une prefqu'ile que forme naturellement la rivière d'Aar (i). Conreil Se par le Sénat qu'on appelle le petit Confeil. Les deux Chefs du premier fe nomment Avoyers. ( i ) Geuj qui font accoutumés à regarder Comme fynonymes les mots de SuiJJe SC tTagrefle , auront peine à concevoir qu'au' milieu des rochers de la'Suille,il puilfe fe rencontrer une Ville qui le difpute Se qui l'emporte même fur les plus fuperbes d'Italie. La chofe n'en eft cependant pas moins; vraie. La grande rue de Berne eft telle q\\% coup fur il n'eft aucune ville fur la terre qui' pui né fe glorifier d'en avoir une pareille*. Une rue d'environ une demi-lieue de lon-t gueur, bordée de côté Se a. autre éVfans interruption de Palais tous plus magnifiques les uns que les autres, ornée dans le milieu 8e de diftance ^ autre de colonnes , de fontaines , de ftatues , àrrofée d'un courant d'eau Se accompagnée de droite Se de gauche de beaux portiques rcgnans d'un bouc 11 Géographie univerfelle. D. Quelle Ville remarquable fe à l'autre fous lefquels en tout tems on peut aller à couvert du foleil 8e de la pluie 8c autres incommodités de l'air: c'eft-là , je crois , ce qui ne fe trouve nulle part dans le monde. Deçà 8e delà de cette rue principale, il y en a deux autres qui lui font parallèles, Se qui ne font guère moins belles. Elles ont auffi leur portique ainu que toutes les autres. Cette Ville a deux fuperbes Temples. Le premier eft moderne. Sa façade ne le cede pas à la Bourfe de Londres , 8e le relte de l'édifice eft d'une élégante Architecture. L'autre eft gothique, mais néanmoins fomp-tueux 8c plein de dignité. II eft accompagné d'une terralïe dont le pied eft baigné de la rivière. Elle eft plantée d'arbres , 8c ornée de deux pavillons aux angles. C'eft une très agréable promenade, d'où la vue s'étend au loin fur les montagnes > toujours blanches de neige. Non loin delà eft le College où Ce voient une riche Bibliothèque 8e un Cabinet où fe trouvent rafïemblées pluficurs curiofices de l'art 8e de la nature. ■ L'Hôpital 8e les greniers publics font encore de magnifiques édifices , & ne font pas un des moindres ornemens de la Ville. On lit pour Infcrip-tion fur Je premier : Chrijlo in pawcribus^ Cette Ville d'ailleurs eft riche, forte Se Stàp* iy trouve -t-il dans té Canton de Berne ? a beaucoup de nobleffe. Elle a un Temple François pour ceux de cette Nation qui fc trouvent à Berne*, les autres font Allemands. Pendant la nuit il y a toujours fur le haut de la tour du Vieux-Temple une fentinelle pour veiller au feu , & il en eft d'autres , qui depuis dix heures parcourent la Ville , en-criant de prendre garde au feu & à la chandelle. Lorfqu ils paflentau pied de la Tour, celui qui eit dans le haut eft tenu de leur répondre, pour faire foi qu'il veille. Berne a un Ours pour armes, en mémoire, dit-on , de ce que fon Fondateur prit à la chatte un de ces animaux à Fendroit où il bâtie cette Ville. On prend le foin d'y entretenir plu(ïeurs de *.cs animaux, fins doute pour la même rai fon. Je dirai quelque chofe en cet endroit des pratiques de Religion des Proteftans à Berne. Elles font à peu de chofe près les mêmes par-tout ailleurs. Leurs Temples font abfolumcnt nuds, fi l'on fut abftraclion de la chaire, des bancs, chaifes ou amphithéâtres, & n'ont ni fta-tues , ni tableaux, ni autels, non plus que de bénitier. L'Office (e fait en langue vulgaire,6\: s'annonce comme parmi nous parle ion des cloches. En cntrant,chacun après s'è- : Géographie univerfclle. R. A une demi-lieue du lac de Ge- tremisàfa place , fe bouche la face, les hommes avec leurs chapeaux, les femmes avec leurs tabliers ou leurs éventails, & fut une-courte prière debout. A"n*fîrôt que le Mthi-ftre eft monté en chaire [ & il y monte en habit court eV chapeau à bouton dotttîl fe couvre ] aufiitôc, dis-je, que le Miniftre eft monté , on rend les chaînes dans les rues voifines du Temple pour qu'il ne foit point interrompu par le partage djs carrolfes ou autres voitures : on tenue auftî à clef en bien des endroits les portes des Eglifès pour éviter les allans Se les veuans ; celles de la ville même le font auffi. L'Ornée con'fiftë en prières , en inftru-étrons & exhortations , <3f en hymnes ou chants. La prière fe fait debout ou afTis j car on ne fe met jamais à genoux dans leurs Eglifes. Le Mtniftre la fait le livre devant lui,. Si le peuple le Cuit le vifige couvert. L'Orai-fon Dominicale Se la Profeflîon de Foi en font partie. Dans I'Oraifon Dominicale » ainfi que dans toutes les autres occahons où ils adreflent la parole à Dieu, ils emploient le fîngulier nombre : Narre Pere qui es dans les deux y que vm Nom fuitfanWfitque ton Royaume nous avienne, que ta volonté fait faite fur la terre comme au Cnl.... Et fmi'Tent ainfi j ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal j car à toi ejl le règne , Suiffê. if nêve fe trouve Laufanne, ville p/rande la Puiffance & la Gloire, nu Jiede des Jiecles* Amen, La plupart des Inftrucîions font très-cdi-fiantes. Quant au chant, il n'y a point de chœur, ni le peuple ne fe divife en deux pour le former ; mais le Miniftre entonne,. Se ton*; les afnfbms enfembîe continuent avec des I ivres nbtes, en f ai faut les uns une partie, les autres, une autre; les uns prenant la haute-contre, les aimes ta baiïèou la nil'ie, & foi-gae pendafll ce teins v' fon train , Se brode !ut le tour.. Les hommes [ce qui paroît non déiem ] ont le chapeau fur la tète ainl: que fur la plate publique. D'un autre côte on a fouvent cette attention de ne point admettre les fexes pêle-mêle, niais «'âflîgner a chacun fon quartier. Les Réformes , comme l'on fçait ,. ont pro fer it les jour;' qui font d'abftmence parmi nous. Le ligne de Croix leur eft atifiï inconnu. La (ainte Cene, qui eft l'autre de leurs Sacremens [ car ils n'en ont que deux ], fe fait quatre fois l'année, & voici comment. A l'une des extrémités duTemp'eeft dreflée une table couverte d'une nappe blanche fur laquelle font dépofées deux alîicttes de tranches de pain fermenté^aillée chacune en prif me tétragonal , Se formant un cube par leur difpofition, Se en outre deux coupes. Deux Miniftres préfident aux deux affiertes. Ils l6 Géographie urtivei-felle. rompent 8c fe prcfentent mutuellement de ce pain qû ils mangent, 8c en font de même des coupes. Le peuple s'avance enfuite en file, 8c les Miniftres leur mettent en main un morceau du pain en queflion -, ceux-ci le portent à la bouche , reçoivent enfuite la coupe des particuliers qui la prcfentent à tous les afliftans. Les Pafteurs de I'Egîife Proteftante ne font pas célibataires \ 8c cela, leur ai-je oui dire , pour la même raifon que les nôtres le font , la décence. Maintenant, fi l'on jugeoit parles mœurs êc la conduite, laquelle des deux croyances eit la bonne, de celle des Catholiques, ou de celle des Proteftans -, en bien des pays , fur-tout en Suiile, on feroit tenté de fc décider en faveur de celle-ci. Mais les fonde-mens de I autre font inébranlables &" in-concufubles, 8c rien ne peut prévaloir con-trelie ; tehement qu'il n'y a pas peu de raifon de s'étonner que la Religion Prétendue Réformée fe foit fi fort accrue, 8c fe foutien • ne fi conftamment. Ici je hafarderai mon fèntiment fur les caufes qui perpétuent cette feiflion du Chri-ftianifme , 8c j'en trouve deux principales prifes dans la politique humaine. La première elt que la différence de Religion eft: une barrière prefqu'mlurmontable à deux Nations, qui les empêche d'empiéter l'une fur l'autre ,ou de (e meier, Un Sou- Suijje* I j Verain pent pouffer fes conquêtes au-delà d'un fleuve qui avoit été limite jufques-là. Il les peut pouffer au-delà d'une chaîne de rocs fburcilleux pofée par la main de la nature pour être une ligne éternelle de féparation entre deux peuples. Il peut les porter au-delà des mers , &: la Nation vaincue fe foumettre à la viótorieufe, la foible à la forte. Mais fi* la croyance des Belligé-rans eft différente ; Ci leurs cérémonies religieuses ne font pas les mêmes, c'eft un parti pris : ni le fer, ni le feu, ni l'argent, ni les promettes , ni les violences de quelque nature qu'elles foient ne foumettront l'une à l'autre. La force pourrabien faire céder l'une des deux ,mais ce ne fera que pouruntems. C eft un arc que l'on tient courbé par une violente tenfion , mais qui ne reftera en cet état , qu'autant que la force qu'on a employée pour le comprimer fubfiftera. Ls fouffriront qu'on leur enlevé leur fortune , leurs biens , leurs enfans, leur vie même, mais non pas qu'on leur donne un Prince d'une autre Communion que la leur. Les Souverains ont donc dans le fchifmc une digue contre les invafions. Il eft donc de leur intérêt temporel de faire quelquefois bande à-part, & d'adhérer vue clofe à telle ou telle autre fecte. La deuxième rai fon que je crois pouvoir apporter de la perpétuité de la Religion lS Géographie univerjelle. Prétendue - Réformée eft l'amour qu'ont les hommes pour l'indépendance. La Hollande , l'Angleterre, rÉIe&eur de Brandebourg , divers Princes d'Allemagne , &c ne fe eroiroient pis entièrement Souverains Sz indépendans ; ils eroiroient qu'ils manque quelque chofe à leur liberté , s'ils refl'ortilloient en manière quelconque , ou s'ils avoient quelque chofe à démêler avec celui qu'ils appellent le Pape de Rome. Audi voyons-nous que c'eft principalement dans les Etats Républic uns qu'eft établie la Réforme , Se chez de petits Souverains qui n'auroient pas la fjrce en main pour réprimer, en cas de befoin, les entreprifes du Pontife Romain. A ces deux raifons principales , on pour-roi t en join Ire encore d'autres qui ne fc-roient guère moins puillantes, 8c prifès toutes dans des Vues humaines. Je les ai pro-pofées l'une 6V l'autre à celui des Miniilres de Berne qui jouit de la réputation la plus diftinguée eV la plus conftante chez les Proteftans ; 6V je dirai pour notre confolation" qu'il n'a pu fe refufèr à les avouer, dans quelques conférences que j aieûcsavec lui fur les principaux des points controverfes, dans Jefquelles , par parenthefe , ils fe plaignoir encore qu'on eût voulu leur perfuader avec des Cavaliers que la croyance Ultramontai-ne étoit préférable à la leur. 3" liijfc. 19 & bien bâtie (i) , elle eft capitale du pays de Vaud, le plus beau & le meilleur de la SuifTe. Où eft {itué ce pays ? R. Il s'étend depuis le lac de Genève le long duquel il règne, jufqu'à celui de Neuchatel (2). D. Qu eft-ce qui diftingue le château d'Hapsbourg au même Canton ? R. Il a donné le nom aux Comtes de Hapsbourg, de qui eft fortie l'il-luftre maifon d'Autriche. Ils y fai-foient leur résidence. D. Quelle eft la ville de Bâle? R. Bâle, capitale du Canton qui porte fon nom, eft une des plus gran- ( 1 ) C'eft la patrie de Crouzas , auteur d'une Logique très - cftimée. Elle a une célèbre Univerfité. (x) Au pays de Vaud & du Canton de Berne eft encore Iverdon, très-jolie ville à l'extrémité méridionale du lac de Neu-fcha-tel, qui, pour cela, fe nomme quelquefois le lac d'Iverdon. Elle eft forte & régulièrement bâtie. Son Temple, qui eft dans le goût ancien , c'eft-à-dire dans le goût mû: derne > eft des plus beaux* lo Géographie universelle. des, des plus riches, des plus belles, & des plus confidérables villes de l'Europe. Le Rhin la partage en deux parties, mais fort inégales , dont la moindre eft en Allemagne. La No-bleffe n'y eft point foufferte. Elle eft reléguée à la campagne; & pour faire fa réfidence à la Ville , elle eft obligée de renoncer à les titres (i). ( r ) La ville de Bàle, en Allemand Bafel, clt fort marchande & fort peuplée. Lesmai-fons y font,pour la plupart peintes au-dehors, & font toutes d'une grande propreté. Elle a d'ailleurs de beaux édifices, parmi iefquels on peut compter l'Hôtel de Ville, où (e voient d'excellentes peintures. Les horloges à Bâle vont d'une heure plutôt qu'aille Ils marquent Se fonnent midi lorsqu'il n'elt qu'onze heures, onze heures lorsqu'il n'en eit que dix, Sec. en mémoire, dit-on,d'une confpiration contre la liberté delà Ville, laquelle fut et rlée par l'avancement de l'heure. Une des portes devoit être livrée aux Conjurés à minuit'. Ceux-ci fe rendirent aux environs aux approches de l'heure indiquée ; mais l'horloge ayant frappé une heure au lieu de minuit, ils crurent avoir manqué le moment & leur coup en venant frop tardj & fe retirèrent. Ceci a tout fair Suijfe. 21 D. Oueftfîtuéle Canton de Schaf-foufe ? R. Au nord de la SuifTe. Il efl en d'une fable. J'ai vu néanmoins fur la porte du Rhin la tête du Chef de l'cntreprife, qui par des refïorts que l'eau fait mouvoir , avance tk retire perpétuellement la langue. Les deux parties de la Ville font jointes par un pont de ifopas. Elle eft la patrie des Bernouilli qui y ont leur fépuîture. Erafme a la fïenne à la Cathédrale. On y remarque un tilleul que l'on a tellement taillé , plié , mfpofc , ménagé, qu'il forme trois étages de gallerics avec des balcons diverfement enjolivés. Ils vont en diminuant d'étendue', celui du bas eft naturellement le plus large. Le tronc eft l'axe commun des uns & des autres. Il eft d'ufige en cette Ville de porter la fraife. Baie eft célèbre par le Concile général qui s'y eft tenu en 1451. Après qu'il eut ete transféré en Italie, plufieurs Evéques qui refterent à Bâle, dépoferent le Pape Eugène IV, & élurent Amédée VIII, DucdeSavoye, fous le nom dç Félix V, lequel fut oblige d'abdiquer , ôc eft regardé comme Antipape. Le Canton de Bâle a douze lieues de long fur hx de large. Il ne faut pas le confondre avec l'Evêché de Bàle, qui eft un petit payt Il Gcnoraplùe univerfelle. partie en Suabe 6V au-delà du Rhin, fur la rive droite duquel cil ';chaffou-fc fa Capitale , ville grande & belle (O- D. Que remarquez-vous du Canton de Zurich? R. Il eit le premier des treize Cantons & a la préféance dans les alTem-blées : primauté que les autres lui ont unanimement déférée pour la puil-fance , la richeffe & la célébrité de Zurich fa Capitale, autrefois ville impériale (2). Ce canton néanmoins dont eit Prince temporel Se non fpirituel l'Evêque de Bâ'c, qui y fait fa réfîdence à Porcntru, qui en eit la Ville principale. Elle eft aux confins de l'Alfice, delà Principauté de Montheliard Se de la Franche Comté. (1) Prononcez Châfbufë. Son Temple e(t magnifique. Elle a Suffi une horloge qui fe fait admirer par fa fmgularité. (1) Zurich eft une Ville très-belle , très-peuplée Se très-marchande. Elle met en œuvre les foies qui Jui font apportées d'Italie en grollè quantité. On y fabrique ces crépons de foie que nuilennion n'a encore pu imiter jufqu'ici , Se qui tont une des meilleures branches de fon commerce. Elle eft iîtuée Sutjjk zy ■cit moindre que celui de Berne qui cil le fécond en ordre. D. Oh eû fttué le Canton de Fa-bourg ? R. Il eft à l'cft du lac de Neuchatel, & eft enveloppé de toute part du Canton de Berne , dans lequel il fe trouve enclavé, fa Capitale eft Fri-bourg, ville grande & très-belle (i ). à l'extrémité feptentrionale du lac de fon nom. Sa grande place eft ornée d'un jet d'eau qui s'élève à cent quinze pieds. C'eft la patrie de Zuingle. Dans ce Canton font deux petites villes qui fe gouvernent en forme de République ious la protection de Zurich. Il peut mettre au-delà de vingt mille hommes fur pied. ( r ) Lesmaifons en font élégamment con-nruites. La Ville crant bâtie fur plufieurs collines ou coteaux , les rues ont cela d'incommode qu'd y faut toujours monter 8c defeendre. Aulfi les litières y font-elles en ufige. La Cathédrale eft un beau 8c vafte Gothique. Sa tour, qui fe termine en ter-ralfe, 8c dont la largeur embrafïè tout le front de l'Eglife , eft: une des plus belles 8c des plus hautes en ce genre de toute l'Allemagne. L'Eglife des Cordcliers 8c celle des Jéfuites font d'une beauté telle qu'il t4 Géographie univ er felle. D. Que remarquez-vous de Soleure , n'eft guère pofïible de les voir fans raviflc-menU La Ville, quant au fpirituel, eft gouvernée par l'Evêque de Laufannequi y fait fa réfïdence , depuis que Laulanne a embraffé la Réforme. A une lieue nord de Fribourg fe trouve un morceau, fans doute unique, 8c tout-à-fait digne de remarque. C'eft un couvent taillé dans le roc. L'Eglife avec fon clocher , la fàcriftie , la cuifine dont le tuyau de cheminée a 90 pieds de haut, le réfectoire, la grande gaîlerie, plufieursap-partemens, la cave 6\r différons efcalicrs font donc d'une feule pièce. Les croifées (ont grandes 8c belles , les jours bien ménagés , les voûtes bien coupées, ainfï que les portes. Le tout, en un mot, reiîemble à une belle Architecture. La grande falle ou gaîlerie a «m pieds de long, fut u de large. Ceci eft f'ouvrage d'un feu! homme 8c de fon valet , qui y travaillèrent vingt cinq ans. Au pied du roc coule la Sane, où fe noya l'Auteur de ce finguiier 8c magnifique ouvrage. On Ht dans Vofgien à cet art.... Célèbre Hermitage de Snijje , bâti dans le roc par.... Se quelques lignes plus bas: il ri efl pref que pas croyable que deux hommes aient pâ bâtir en vingt-cinq ans, &c. Mais c'eft une erreur. Il n'a pas été bâti: car pour le créer, il n'a pas été mis pierre fur pierre. Il exiftoit tout Slliffc. 2^ leure, Capitale du Canton de même nom ? R. C'eft dans cette Ville que réfi-de l'Ambaffadeur de la cour de France auprès des treize Cantons. Elle eft d'ailleurs ornée d'affez beaux édifices (i). D. Quel eft le Canton de Zug ? R. Ce Canton eft le plus petit de tous , & n'a que cinq lieues environ de diamètre. Il tire fon nom de Zug fa Capitale , jolie ville au bord d'un petit lac. D. D'où tire fon nom la ville de Lucerne, Capitale du Canton de même nom. R. Elle eft , dit-on, ainii appellée, d'un fanal que Ton allumoit fur une tour qui eft au bord du Lac de Lu-cerne , pour guider lès chaloupes qui tout entier dans la montagne , Se tel qu'il eft , avant qu'on eut entrepris de l'en tirer. Dans ce Canton eft la petite ville de Grie-j:e , renommée par (es fromages. ( i ) Son nom Allemand eft Solotiirn. Elle eft (îtuée dans le pays des anciens Saliens , Tome IL B 2 6 Géographie univcrfelle. abordoient pendant la nuk ( i). D. Que remarquez-vous des cantons d'Undervald & d'Uri ? R. Ces deux cantons font les feuls qui ne portent point le nom de leurs capitales (2). D. Que remarquez-vous des cantons d'Appenzel & de Claris ? R. L'un & l'autre de ces cantons eft mélangé de Catholiques & de Proteftans. (3). le plus noble des peuples François >.qui donna fon nom à la Loi Salique. ( 1 ) Cette Ville eft marchande , riche & conhdérable. Elle dépend pour le spirituel de l'Evcché de Confiance ainfi que celle de Zug [ prononcez Zong. ] Soleure a pour Patlcur FEvêque de Laufanne. ( 2 ) Le premier eft partagé en deux grandes vallées par une chaîne de montagnes qui le traverfe, & l'autre confifte en une longue vallée que forment aufli les Alpes. Us dépendent pour le fpirituel de l'Evcché de Confiance , ainfi que celui de Schwitz qui a donné nalliance à Paracelfê. Altorf efl le chef lieu du Canton d'Uri, & Stantz de celui d'Undervald [ prononcez Undrevald. ] ( 3 ) A Claris ils font alternativement rOiïî.ce dans la même Eglife. Su'ijjê. 27 D. Quels font les Alliés des Suif- fes? Appenzel , comme qui diroit Abbatis Cella, l'Abbé de Saint-Gai avoit un hofpice à l'endroit où eft la Ville. Les cinq derniers Cantons que nous avons nommés n'ont que des bourgs pour chet-lieux : au relie ils font beaux Se grands. Dans la SuilTe propre (ont pluficurs petits Paysfujets à divers Cantons qui les poflèdent en commun ou féparément. Les plus remarquables font: i°. Le Comté de Bade , au fud-oucft du Canton de Zurich, à qui la Souveraineté en appartient conjointement avec celui de Berne. Bade, fa capitale, eft belle, riche Se marchande. z°. Les Bailliages de Morat, d'Orbe Se de Granfon qui appartiennent aux Cantons de Berne Se de Fribourg. Le premier eft fur un lac de même nom, à l'efl de celui de Neuchatel. Mo rat eft remarquable par la fa-meufe bataille qu'y gagnèrent les SuilFes en 147C fur le duc de Bourgogne Charles le Hardi, qui feul de toute fon armée échappa au carnage : car fuyant après la bataille, & étant à traverfer une rivière à la nage, il tua d'un coup de fabreun fîen valet qui s'étoir attaché à la queue de fon cheval. Le deuxième eft près du canal fait pour joindre les lacs de Bij 2$ Géographie univerfelle. R. Les principaux font la République de Genève, le Valais, &le pays des Grifons auquel fe rapporte la Val-teliiie. D. En quoi confiftc la République de Genève ? R. En la ville de ce nom avec fon territoire qui efl fort peu étendu (i ). Elle confine à la SuifTe", à la France, cv à la Savoie, qui a fur elle des prétentions. D. Quelle cil la ville de Genève ? Genève &z de Neuchatel. Le troifîeme eft fur le lac d'iverdoia à (on fud-oueft. î8. Sur les frontières &c au pays d Italie, les bailliages de Locarno &c de Lugano, villes grandes & fort commerçantes-, celle-ci fur Je lac de fon nom , &c l'autre fur le lac Majeur. Ces deux Bailliages furent donnés en commun aux Suiffes par le duc de Milan en 11 jpour le fervice que ceux-ci Iuiavoient rendu de l'avoir rétabli dans les Etats. Et enfin le bailliage de Bellinzone, vers la tête duTcfîn , que les Suides achetèrent il y a environ deux ficelés. Il) Il eft évalué à deux lieues de diamètre, S làffe. 29 R. Genève fituée fur le Rhône , à l'extrémité du lac auquel elle donne fon nom , eit une ville riche , belle , marchande, & très-norifïante ( 1 ). D. Qu'eft-ce que le Valais? R. Ce pays qui fe gouverne en forme de République, confilte en une longue vallée de 30 lieues , laquelle eft arrofée fuivant fa longueur, par le Rhône qui y coule d'orient en occident. Autrement : c'elt le pays qui ( 1 ) Les principales rues font accompagnées de portiques fi élevés, qu'ils dominent le fîxieme étage, ce qui produit un très-bel effet* On y travaille beaucoup en horlogerie. Cette Ville eft comme le centre dit Cilvinifme. Elle a un célèbre Collége , dont les deux premiers Profclleurs de Théologie lurent Calvin & Théodore de Beze. C'eft la patrie de Saint François de Sales, & celle de J. J. Rouffeau, l'un des plus fimeux génies du dix-huitieme fiecîe-, ou pour mieux dire, l'un des plus Fameux génies de tous les ficelés. On y fait nombre de 30000 habitans dans une affez médiocre enceinte. Non loin de cette Ville eft le château de Ferney , auquel M. de Voltaire, par fà rcfl-dence , a donné la même célébrité que Ci-céron avoit auparavant donnée à Tufculum. Biij 3 o Géographie univerfelle. avoifîne le Rhône de droite 6V de gauche , depuis fon origine jufqu'à ion entrée clans le Lac de Genève. La capitale du Valais eit Sion, évê-ché , ville fort jolie (i). D. Quel nom portoit autrefois le pays des Grifons r R. Ce pays à l'orient de la SuifTe propre eft la Khétie des anciens. Il fe partage en trois grandes parties qu'on nomme Ligues, & forme une eipece de République (2). ( 1 ) Le Valais peut, dit-on , mettre environ 20 mille hommes fur pied. Ses habi-tans ont généralement le gouetre. La clôture du Valais du côté de l'Italie eft le Grand Saint-Bernard , haute file de montagnes couvertes de neiges en tout tems. Sur le fom-met fe trouve un grand Couvent, où les Religieux donnent i'hofpitalité gratis pendant trois jours aux voyageurs de quelque religion qu'ils foient, odeur font toute forte de bons traitemens. ( 1 ) Ce pays a trente-cinq lieues de long, Quoiqu'au cœur des Alpes, il ne laiffe pas d'être Fort peuplé. Le gouvernement eit démocratique. Chaque communauté fc gouverne (elon fes propres loix, tk forme une Suiffe. D. Quelle eft. la principale Ville du pays des Grifons ? R. Ceft Coire , évêché (i) près du Rhin, à l'endroit où ce fleuve commence à porter bateau. D. Qu'eft-ce que la Valteline ? R. Ceft un pays fujet aux Gri~ fons. Il confifte en une belle & grande vallée, traverfée par l'Adda dans toute fa longueur (2). efpece de fouveraineté ; Se de leur confédération fe forme la république des Grifons, dont la fouveraineté réfide dans le confeil des trois Ligues. F.lle peut lever une armée de plus de trente mille hommes. Les peuples en font prefque tous Proteftans. Ceux qui font Catholiques, font régis pour le fpirituelp par l'evêque de Coire. ( 1 ) Il eft Suffragant de Mayence. (z) Les comtés de Bormio Se de ChiaJ vene, qui joignent la Valteline, font auffidii domaine des Grifons Les peuples de ces trois contrées font Catholiques, Se relèvent poulie fpirituel, des évêquês de Corne, Berga-me Se Brefîe. Ils font terre d'Italie. Les autres alliés des Suiflès font la ville Se l'abbé de Saint-Gai , deux Souverainetés diftinétes > la ville de Bienn, ou Biel , au fud Biüj 21 Géographie universelle. D. Où eit ûtuée la principauté de Neuchatel, & à qui appartient-elle ? R. La principauté de Neuchatel à l'oueft du lac de ce nom , appartient au Roi de PrufTe, ou pour mieux dire , eit firriplement fous fa protection. Elle a lo ou 11 lieues de long fur 6 de large. Neuchatel fa capitale eit une ville belle , grande & mar-chaude. D. Quelle eit l'étendue de pays qu'occupent les Suiffes, leurs iujets & leurs Alliés ? R. Ils occupent un efpace de 6$ lieues d'orient en occident, & un peu moins du nord au fud. D. Quels font les principaux lacs de Suiïle ? R. Ce font les lacs de Genève , de Neuchatel, de Zurich, de Confiance & de Lucerne, qui ont communément 8 ou io lieues de long, du Canton de Soleure-, la ville de Mulhau-fen en Alfacc & au Suntgaw , & la principauté de Neuchatel , fur laquelle le prince de Conti a des droits. Suffi. 33 fur une lieue ou deux de large (i). Berne, Bâle, Schaffoufe, & Zurich, proteftans, Dansles treize Cantons,où fept font vrai-croyans : Fribourg, Soleure, Zug, Lucerne, Under- •vvald, Schwitz, Uri : puis deux mêlés, Appenzel & Glaris. Alliés : Neuchatel, Genève & les Grifons, Où Coire, 6k: Valteline. Au Valais eft Sion. ( i ) Le lac de Lu cerne fe nomme auffi le lac des quatre Cantons, à caufe des quatre Cantons de Lucerne , Schwitz, Uri Se Un-derwald qui ravoifînent. Ils font tous fort poilfonneux, ÓV donnent fur-tout des truites d'une grandeur peu commune. Le lac de Genève ou de Laufànne eft le lacus Lema-nus des Anciens. Son nom Allemand eft Genfer-^ie. Sa longueur eft de vingt lieues, Se fa largeur commune eft de trois. 11 croît en été, Se décroît en hiver. C'eft que les neiges qui s'amaflent fur les montagnes durant l'hiver, fe fondent pendant l'été. Ceux qui voyagent en Suiilè ne font pas médiocrement furpris de trouver fréquemment parmi fes rochers Se fes contrées ingrates des villes grandes , belles, opulentes, floriflàntes. Ils tournent leurs regards du côté des fources ordinaires de l'abondance, les productions du fol Se le commerce. Ils les trouvent fermées à ce pays. Que leur By Géographie üniverfelle. Rivières d"Allemagne, de Hongrie & de SuiJJe. D. Quelles font les plus grandes rivières d'Allemagne ? R. Ce font le Rhin, le Vefer, l'Elbe , l'Oder&le Danube. D* Décrivez-nous le cours de cha- refte-t-il à faire , (mon de s'en prendre à la nature du gouvernement républicain , où les particuliers font propriétaires? En effet, fi Fribourg , par exemple , qui 'voit devant elle & Berne , & Baie , & Zurich , tk Genève , h Fribourg , dis-je, capitale d'un petit pays de huit ou neuf lieues d'étendue, montagneux encore, tout couvert de forêts de (apins, ingrat de C\ nature & peu fertile, l'emporte fiir Dijon, capitale d'une belle & vafte Province , abondante en toutes les chofes nécellaires aux besoins , aux commodités, &méme aux délices de la vie : Que faut il conclure du gouvernement Républicain? L'on ne dira point que ce (oit le commerce qui opère ce prodige : Fribourg n'en a point ; fa rivière n'elt, pas navigable, &" les chemins qui y mènent Font impraticables *, fur-tout du côté de France, par la rapidité ôc la multitude des montagnes qu'il faut franchir pour y arriver, t Rivières d'Allemagne, &c. 3 c. cnn de ces fleuves, ck d'abord celui du Rhin? R. Le Rhin a fes fources au mont Saint-Gothard , en Suiffe , qu'il tra-verfe du fud au nord, coule enfuite d'orient en occident, entre la SuifTe & la Suabe, paffant par le lac de Con-ilance. Z>. Que lui arrive-t-il un peu au-deffous de Schaffoufe ? R. Une demi-lieue plus bas que cette ville , il fait un faut ou cafea-de, fe précipitant de fort haut ck avec grand fracas parmi des rochers , ce qui interrompt la navigation , tellement qu'on eft obligé de décharger à Schaffoufe les marchandées qui viennent du lac de Confiance. D. Continuez à nous décrire fa courfe ? R. Après avoir féparé l'Allemagne de la SuifTe, il fe dirirre conflamment vers le nord 6k la fépare pour lors de la France , en coulant entre la Suabe ck l'Alface, coupe enfuite les cercles du Rhin 6k de la Weilphalie,. entre Bv) 3 6 Géographie univerfelle. en Hollande : là il fe partage en plu-fîeurs branches, deux defquelles portent fes eaux dans la Meufe , deux autres les portent dans le Zuiderzee & une cinquième qui retient le nom du fleuve va fe perdre dans les fables avant d'arriver à l'océan (i ). ( i ) La première cîe ces branches fe détache du Rhin à gauche, elle fe nomme Wahal : la féconde s'en détache à droite, c'eft l'YiTel : la troifîeme à gauche, eft le Leck : la quatrième à droite, eft le "Waert. La cinquième enfin à qui on conferve le nom de Rhin continue de s'avancer, mais fort appauvrie du côté de fon terme. On dit communément que le Rhin n'arrive pas jufqu'à la mer : l'cxprefïion n'eft pas exacre. Le Wahal , l'YiTel , le Leck , le Waert qui s'y rendent ne font autre chofè que le Rhin divifé. Que ces différentes branches aient différens noms, cela ne fait rien à la chofe : ce n'en eft pas moins le Rhin lui-même ck en perfonne qui s'achemine au réfervoir général ,■ tk s'y jette par plulieurs embouchures. Autrement il faudroit dire que la Garonne ne fe rend pas dans l'Océan, puifque réunie avec la Dordogne au bec d'Ambez, elle prend le nom de Gironde. Ce qu'écrit le P. Buffier touchant la fin Rivières d'Allemagne , &C. 37 D. Indiquez-nous les principales Villes qu'arrofe le Rhin ? R. Ce font Confiance, Bâle, Strasbourg, Manheim, Mayence, Cologne , Utrecht, Leyde (1). D. Quelles rivières principales reçoit-il en chemin ? R. Il reçoit F Aar au nord de la SuifTe ; le Neckre , à Manheim -, le Mein, à Mayence ; la Mofelle , à de ce fleuve, n'eft propre qu'à faire prendre de faillies idées des choies aux jeunes étudians qui s'attachent volontiers aux termes Se àl'écorce. Voici comme il s'exprime. Apres avoir dit que la branche qui retient le nom de Rhin, va fe perdre dans les fables , il conclut : ainfi cette fameufe rivière du Rhin ne porte point fes eaux jufquà la trier, & femble fe manquer a elle-même. La branche du fleuve qui retient le nom de Rhin arrivoit autrefois à la mer \ ce n'eft que depuis l'an 860 qu'elle a ceffé d'y parvenir, fon embouchure ayant été ruinée par une exondation de l'Océan. (1) Il en arrofe encore beaucoup d'au-res. Telles font Coire, Schaffoufe , le vieux Brifach, le Fort Louis, Philifbourg, Spire, Worms , Coblentz , Bonn , Dufl'eldorf % .'Wefçl, Arnheim, Nimegue par le Vahal3 &ct 3 8 Géographie universelle. Coblentz ; & la Lippe, à Wefel ( t )„ D. Quel eft le cours du Wefer ? R. IJ prend fa fource en Franco-nie, fépare la baffe-Saxe de la Weft-phalie, & fe décharge dans la mer d'Allemagne au-deffous de Brème. D. Quel eft celui de l'Elbe ? R. L'Elbe qui a fa fource vers les confins de la Siléfie , traverfe la Bohème , la haute & la baffe-Saxe, paf-fant par les villes de Drefde, Vittem- (i) L'III y tombe au-dciïbus de Strasbourg : il porte bateau. Le Mein a fa fource en Franconie, palTe à Bamberg, à "Wirtz-bourg, à Francfort. Le Rhin généralement parlant ne fe pafle pas fur des ponts , tels qu'on a coutume d'en voir fur nos rivières. A Mayence , à Manheim , à Werel, tk en quelques autres endroits on le pafle fur des ponts de bateaux qui hauflent tk baillent avec lui. Ailleurs on le traverfe fur des plates-formes retenues par des ancres jettées un plus haut dans la rivière. Elles font munies tout autour de bancs tk d'une rampe de ter. Suivant qu'elles prefentent obliquement au courant l'un ou l'autre côté , elles abordent comme d'elles-mêmes à l'un ou à l'autre rivage. Rivières cT Allemagne, &c. 39 berg , Magdebourg & Hambourg , au-deiïous de laquelle il a Ion embouchure dans la mer d'Allemagne, au fud du Jutland. D. Tracez-nous aum* la route de l'Oder? R. L'Oder naît en Moravie non loin d'Olmutz , traverfe la Siléiie , entre en baffe-Saxe & fe jette dans la mer Baltique par trois embouchures , après avoir arrofé les villes de Breilaw & de Francfort, recula grande rivière de Warta qui vient de Pologne ; & partagé en deux le Duché de Poméranie. D. Aifignez-nous maintenant le cours du Danube ? R. Le Danube, le plus grand des fleuves de l'Europe , a fa fource près de la forêt Noire : il traverfe l'Allemagne , la Hongrie, laTurquie d'Europe , & fe jette dans la mer Noire par plufieurs embouchures. D. Quelles principales rivières reçoit-il en chemin ? R. 11 reçoit le Leck qui paffe à Au- Géographie univerfelle, sbourg, l'Inn qui s'y rend à Paflau ; puis la Drave , la Save, «& le TeifT qui y tombent en Hongrie. Ces trois dernières ont 150 lieues de cours (O- D. Quelles Villes principales ar-rofe le Danube ? R. UarrofeUlm,Ratisbonne,Vien« ne en Autriche, Presbourg & Bude (*>• Le Rhin reçoit la Lipp, Mofelle, Mein,Necker: Au nord l'Ems, le Vefer, l'Elbe en Saxe, Se l'Oder : Le Danube a le Leck, l'Jnn, le Muer, la Morave: En Hongrie (ont le TeifT, Rab, la Save & la Drave. (1) Le Danube [en Allemand Donavs~\y reçoit encore plu/ieurs autres rivières navigables, telles font l'Ifle!, la Morave, Sec. (t) Il pafïè encore à Donavert, Neu-bourg, Ingolftad, Paflaw, Lintz, Comore, Gran ou Strigonie, Belgrade, Sec. Au milieu de la baffe Hongrie, non loin de Kanife, eit un fort grand lac , dit le lac Balaton. Pays-Bas. 41 PAYS-BAS. D. X^v U'e.st-ce que les Pays-Bas? \J C'cit une contrée com-prife entre la France , l'Allemagne & l'Océan. Elle a le nom de Pays-Bas à caufe de fa îituation fur la mer, & dans la partie baffe du Rhin & de pluiieurs autres fleuves, c'eil-à-dire, à leur embouchure. D. Que comprennent les Pays-Bas? R. Dix-fept Provinces, dont neuf forment la Flandre , & huit la Hollande. D. Ces 17 Provinîes n'apparte-noient- elles pas à Charles-Quint ? (1) Il les avoic toutes réunies fous (a domination, partie par conquête, partie par acquisition , partie par fucceifion. [Maximi-lien d'Autriche fon ayeul & fon prédécef-feur, avoit epoufé l'héritière de Bourgogne. ] 42 Géographie unlverfelle. R. Oui : mais fous fon fils Philippe I ï. elles fe révoltèrent ; huit fe-couerent le joug Efpagnol, & s'érigèrent en République : Louis XIV. conquit, le necle dernier, une partie des neuf autres (i ) : ce qui divife les Pays-Bas en trois. D. Quelles font ces trois parties ? R. Les Pays-Bas françois,les Pays-Bas autrichiens, & les Pays-Bas pro-teltans. Nous avons parlé des Pays - Bas François à F article de la France : il nous refle à trailer des Pays-Bas Au-trie/liens, & de la République de Hollande. Pays-Bas Autrichiens. D. Qu'entendez-vous par Pays-Bas autrichiens ? R. C'eft, la partie des Pays-Bas que pofTede la maifbn d'Autriche , qui (i) Ces neuf Provinces.ont le nom de Flandre, de la plus conlidcrable d'entr'el-les. La meilleure partie de l'Artois étoit réunie à la France dès le tems de Louis XIII. Pays-Bas. 43 confifte en huit Provinces, qu'on appelle auffi Pays-Bas catholiques. D. Quelles font ces huit Provinces ? R. Ce font la feigneurie de M aunes , le marquifat d'Anvers ou du S. -Empire , le Brabant , le comté- de Flandre (1) ? le Hainaut, le comté de Namur, le duché de Luxembourg 6k le duché de Limbourg. D. Où font finies la feigneurie de Malines 6k le marquifat d'Anvers ? R. Ils font l'un 6k l'autre enclavés dans le Brabant. Le commerce de Malines , conflue principalement en dentelles fort eftimées. (2). D. Que remarquez-vous d'An- (1 ) En Flamand lllanderen. (1) Son nom Flamand eft Mechelen. Cette ville n'eft pas bien bâtie. Les mai-fons y font la plupart de bois. Elle n'a de remarquable que la tour de fa cathédrale, qui, bien qu'elle foit d'une hauteur extraordinaire , eft cependant reliée imparfaitei tellement qu'il femble qu'on eût projette une autre Babel. * 44 Géographie univerfelle. vers, capitale du marquifat de même nom ? R. C'étoit autrefois une des plus riches Villes du monde, avant qu' Amsterdam ne lui eût enlevé prefque tout fon commerce , & que les Hol-landois ne fe fufTent emparés de l'embouchure de l'Efcaut, fur lequel les plus gros vaiffeaux pouvoient remonter jufqu'à fon port. Malgré cela , elle ne lailTe pas encore d'être une Ville magnifique. Les édifices publics y font beaux & en grand nombre , mais elle eft dépeuplée ( i ). D. Quels font ceux de ces édifices qui méritent le plus d'être vus ? R. Ce font fa Cathédrale (2) dont (1) Si bien que voir Anvers aujourd'hui, c'eft voir Je cadavre encore récent d'une des premières villes du monde. Son nom Flamand eft Antwerpen. C'eft la partie de Rubens. En 13 S f, le duc de Parme la prit après un fiége d'un an. C'eft un des plus fameux dont l'hiftoire ta fie mention. Elle a une citadelle des plus fortes &c des plus régulières. (i) Sa longueur eft de plus de ƒ00 pieds, Pays-Bas, 45 la tour eft une des plus hautes & des fa largeur d'environ 140, tk fa hauteur de 360. Cette Eglife eft ornée d'excellens ra-bleaux de Rubens, de Van-Dyck 6V autres célèbres peintres Flamands. Mais elle en pollede un entr'autres du premier de ces Artiftes qui eft connu par toute l'Europe, tk eft eftimé le dernier effort peut-être de la peinture. C'eft une defcente de croix. L'invention, l'ordonnance , la correction du delfein, la noblefie de l'exprefîion , la vérité des iituations , les drapperies jcttées avec grâce & légèreté , la fïnefle àk la netteté du coloris , la beauté de l'enfemble en font un morceau qui va de pair avec les chef-d'œuvres de Raphaël, tk le font même paflèr pour le premier tableau de l'Europe. Les rideaux qui voilent cet admirable ouvrage font cadenatés en pluheurs endroits , 8c ne fe tirent qu'à prix d'argent. L'auteur y a peint fes trois femmes. Nous remarquerons à ce fujet que toutes les Eglifes de Flandre, tk la Flandre en général eft riche en peintures exquifes , 8c n'eft pas moins que l'émule de l'Italie de te cote-là , vii le nombre de grands peintres qu'elle a produits. La tour qui eft de pierre de taille a pieds de haut, elle eft percée à jour en découpure , ÔC va en diminuant d'étage en étage, avec des gallerics difpofées les unes 46 Géographie iiniverfelle. mieux travaillées de l'Europe , Se l'Hôtel-de-Ville qui eft regardé corn- su-defTus des autres. Elle a quelque chofe de moins que celle de Strafbourg, quant à la hauteur j mus l'ouvrage en eft plus délié, plus délicat, & le coup d'œil plus gracieux. Cette tour contient 63 cloches. Le carillon furprendles étrangers qui l'entendent.LesVil-Jes des 17 Provinces err ont toutes à peu-près de pareils. Buffier exalte la bourfe d'Anvers , mais fans raifon. Ce n'eft autre chofe qu'une cour quarrée , environnée d'un portique fimple tk gothique. Ces fortes de taures font allez communes dans cet auteur, dans l'Abbé de la Croix, Vofgiencx: autres. On y trouvera l'hô-tel-de-ville de Lcyde, tk celui de Francfort, la bourle d'Amftcrdam, la bourfe de Roter-dam , le bâtiment de la compagnie des Indes de la même Ville, la douane de Londres, le portail de la métropole de Milan, tkc. tkc. au rang des grandes Sc fuperbesconftruéKons. II n'eft rien de tout cela. On paffe devant l'hôtel de-villc de Leyde tk de Francfort fans s'en appercevoir : les bourfes d'Amfterdam tk de Roterdam , fur-tout la première , font dans le goût de celle d'Anvers. La douane de Londres eft un adez grand bâtiment , des plus ordinaires, tk des plus communs, ainfi que celui de la compagnie des Indes à Roterdam. L'Eglife de Milan n'a point de portail. Pays-Bas. 47 me un des plus fuperbes de l'univers. Jj. QueleftleDuchédeBrabant.' R. C'en: une des plus considérables Provinces de la Flandre. Une partie en appartient aux Holland ois. D. Quelle en eft la Capitale ? R. C'eft Bruxelles qvdl'eft aufli de toute la Flandre Autrichienne. Cette ville eit grande , belle, riche & fort peuplée. C'eft la réfidence du Gouverneur à qui on rend prefque les mêmes honneurs qu'au Souverain, & celle de toute la Nobleffe du pays (1) Il n'eft fait aucune mention de Bruxelles jufqu'au milieu du dixième liecle. Elle communique à Anvers par un canal. Sa grande place eft une des plus fuperbes de l'Europe, quoique formée par des bâtimens d'inégales grandeur tk ftructure : l'un d'eux eft furmonte d'une figure cqueftre dorée de Charlemagne. L'Hôtel-de - Ville eft dans l'un des côtés de cette place, tk contribue beaucoup à fon embelli dément. Dans un carrefour où aboutirent trois rues, eft la fontaine dite des trois pucelles. Elle eft compofée des trois ftatues adof- 48 Géographie imiverfelle. D. Quelle autre Ville remarquable eft encore du Brabant ? R. Louvain célèbre par fa fameu-fe Univerfité (1 ). D. Bere- op-zoom, Bolduc 6k Breda ne font-elles pas encore du Brabant ? R. Oui, mais elles appartiennent aux Hollandois. La première étoit regardée comme imprenable, avant l'aiTaut que lui donna en 1747 le Maréchal de Lowendal (2). D. fées tk nues de Junon , Pallas & Venus, qui fonr face à chacune des trois rues, tk fe prellànt l'une des mamelles, en expriment un jet perpétuel. (1) Cette Ville eft grande, mais mal peuplée. Les Ecoliers font une bonne partie des habitans. (1) Les fortifications feules de Bcrg-op-zoom font aux Hollandois, car la Cité tk fon Marquiiât appartiennent à l'Electeur Palatin. Breda tk Bolduc palfent pour les deux plus fortes places des Pays-Bas, tant par les ouvrages qui les détendent, que par leur ntuation au milieu de marais qu elles peuvent couvrir d'eau. Pays-Bas. 49 D. Quel eft le Comté de Flandre ? R. C'eft la principale Province des Pays-Bas Catholiques. C'eft d'elle que ceux-ci font appelles du nom général de Flandre. D. Quelles en font les Villes remarquables ? R. Ce font Gand Capitale , au confluent de l'Efcaut 6k de la Lis , Ville très-grande 6k fort marchande, patrie de l'Empereur Charles V. (1); puis Bruges belleek grande Ville, où Philippe-le-Bon, Duc de Bourgogne, inftitua l'Ordre illuftre de la Toifon ( 1 ) Son circuit eft de trois lieues, mais dans cette enceinte, il y a des efpaces qui ne font ni bâtis ni habités. Au milieu d'une vafte place de cette Ville eft une haute colonne fur laquelle eft impoféc la ftatue de Charles Quint, mais bientôt confumée de vétufté. La Cathédrale eft belle & fpa-cieule. Sa chaire de marbre blanc eft d'un gout exquis, & fiait l'admiration de ceux qui la voient. La tour eft fort exhauflée, ainfi qu'elles le font ordinairement darts le pays de Flandre. Tome IL C ^ o Géographie univerfdte. d'or (ï) -, enfin Oilende, ville mari* (i) Elle foutint en \6o\ contre les Espagnols un liège qui dura plus de trois ans, au bout defquels elle fc rendit par composition. Elle étoit alors réduite en poudre , ce qui domina lieu de dire : Stérile tantum de pulvere pugna ejl. Les afnégeans y perdirent près de cent mille hommes , tk firent une depenfe de plus de dix millions. Pour faciliter le commerce, on a creu-le un canal qui commence à Oftcnde , paffe à Bruges, dont il tire fon nom , tk aboutit à Gand. Il eit, fameux, tk porte des vai fléaux de plus de 400 tonneaux. 11 y a deflus des voitures réglées qui'partent tous les jours au fon de la cloche. Nulle part il n'en eft d'aufli commodes tk d'aufîi gra-cieufes. Dans chacune il fe trouve un grand appartement avec cheminée, chaifes, canapés, fauteuils, tables, tapillcries , trumeaux, belles croifées, tkc. A midi, on y eft fervi même à plufieurs Services, tk Tans ceifer de faire route. Il y a une autre pièce pour les gens d'un moindre étage, où ils ont le couvert à un prix plus modique. Il y a une cui-iîne tk d'autres appartenons deftinés à dif-fçrens ufages. Si le tems tk la faifon invitent à jouir du grand air, tk du fpeétaclc plus libre de la campagne, il eft un baldaquin élevé fur la pouppe contre les rayons du foleii, & Pays-Bas. j r time, avec un bon port ( i ) ; & Tournai : toutes places fortes. *f On remarque encore en Flandre Courtrai, Menin, Nieuport, Den-dermonde , Oudenarde, Dixmude , Ypres, ville ancienne dont fut Eve-* que Corn. Janfénius. la Kenoque , Furnes, toutes places fortes. Les Hollandois y pofledent FEclufe, Huiil & Sas-de-Gand. D. Quelles font les Villes du Hai-nault Autiichien ? R. Ce font Mons, Capitale , ville belle , "riche & très-forte ; puis Ath, les bords de cette pouppe font garnis de bancs tout à l'entour , 8c garantis par une rampe. Ces batimens ne font pas feulement commodes , ils font encore d'une admirable propreté, les dehors en étant richement ornés de dorures, de peintures 8c de fculpture. ( i) Bruges a été autrefois capitale delà Flandre. Elle eft toute de brique, ainfi que le font généralement les villes des Pays-Bas. La tour de J'Hótel-de-Ville eft remarquable par fa linguliere élévation , ainfi que le clocher de la Sainte Chapelle-, mais l'un 8c l'autre font d'une groffiere fabrique. 5 2 Géographie univerfelle* petite ville, mais bien fortifiée ( i ). D. Que renferment les Comtés de Namur , & les Duchés de Luxembourg & de Limbo urg ? R. Ils ne renferment guère de Villes considérables que leurs Capita-tales de même nom, Villes très-fortes, particulièrement Luxembourg (2). D. Le Luxembourg appartient-il tout entier à la maifpn d'Autriche ? R. Une lifiere en appartient à la France , & il s'y trouve Thionville, Montméci & Bouillon, places fortes (3). ( ; ) Michel Baïus naquit près de cette .Ville. (i) Namur au confluent de la Meule Se de la Sambre, eit une Ville des mieux bâties , Se fa Cathédrale d'une élégante ftrüc-ïure. Charleroi cil encore du Comté de Nain ur. (3) Cette dernière eft poffédée par la maifpn de la Tour-d'Auvergne, fous la protection de la France. Le Luxembourg eft: nn pays couvert de landes, Se lugubre pat fa ftérilité. Les Villages y font extrêmement pauvres , Se à deux Se trois lieues Jçjj ups des autres. D. Quel eft le terroir de la Flandre? R. Il produit du bled & antres grains, il donne d'excellens pâturages & en abondance ; mais il ne porte point de vin. La boifïbn ordinaire du pays eft la bière; D. Que remarquez-vous encore de la Flandre ? Ri Ce pays où les Villes font en grand nombre & bien fortifiées, a été depuis plufieurs fiecles un théâtre continuel de guerres. Z). Quel eft le naturel des Fia-mans ? R. Les Flamans font flegmatiques, ftnceres , laborieux, bons commer-çans j judicieux , doux & amateurs de la liberté* Les Pays Bas d'Autriche ont huit Cantons divers; Maline, Seigneurie, & Marquifat d'Anvers, Au Brabant où Biuxelles, Berg-op-zoom & Louvain, Gand, Bruges, Oftende en Flandre , Ypres» Tournai, Menin, Nieuport, Courtrai. Mons, Ath , au Hainault. Luxembourg, Et Namur ont leur Ville, aufli-bien que Limbo urg, C iij Géographie univerfdle. HOLLANDE. V. T\ Ourquoi les Pays-Bas Pro- JL teftans s'appellent-ils encore Hollande & Provinces-Unies ? R. Ils s'appellent Hollande , du nom de la plus coniidérable de ces Provinces : & Provinces-Unies, de la confédération ou union qu'elles jurèrent en 1579 pour le fontien de leur liberté , lorfqu'après s'être lbuitraites à la domination Eïpagnole , elles s'érigèrent en République. Ces pays ont aufîi le nom de Proteftans, à caufe de la religion Proteftante qui y domine ( i ). D. Quelle eit la forme dû gouvernement de cet état ? R. C'eft une République générale compofée d'un grand nombre d'autres fubalternes (2). (1) Toutes les religions y font permifès, excepte la catholique qui n'y eft que tolérée. La focinienne y eft proferite. (1) Chaque Ville eft une petite Répu- Hollande* f ç D. Quelle eft la nature du Pays ? R. La Hollande eft un pays qui n'eft pas fort bon. L'air y eft humide & épais , & le terrein marécageux & parfemé de landes. On n'y recueille ni bleds, ni vins ; cependant l'indu-ftrie des Kabitans à tirer parti de fes imme nfe s & exc elle ns p âtur a g esp b ur y nourrir beaucoup de beftiaux, leurs blique. Elles envoient tontes tk chacune leurs députés aux affemblées de leur province , ce qui forme une République plus étendue. Enfin chaque province députant à la Haye, il en réfulte une totale, qu'on appelle Etats- Dans les Etats-Généraux, c'eft-à-dire , dans les aflemblées compofées des députés des provinces , les affaires fe décident à la pluralité des voix, fi ce n'eft lorsqu'il s'agit de la paix, de la guerre, des alliances, & autres chofes de pareille importance \ car alors elles demandent le confentement unanime de toutes les provinces. Le Stathouder eft comme le chef de la république des Provinces - Unies. Cette charge eft à vie, tk héréditaire -, mais elle donne peu d'autorité. Il eft Gouverneur-général, Capitaine-général, & grand-Amiral. C iii) j6 Géographie umverfelfe. manufactures , leur habileté dans la navigation & le commerce , en ont fait un pays des plus abondans , des plus riches & des plus peuplés qui foient au monde. Il n'en eit aucun où les Villes foient fi près les unes des autres (i). (i) Outre qu'elles font en grand nombre, elles font toutes très belles & d'une incroyable propreté. Leurs rues font pour la plupart ornées de canaux , revêtus de quais plantés de deux rangs d'arbres , Se couverts de navires Se de télouques. Les maifons font de brique. Le dehors en eft journellement frotté Se lavé à l'éponge. Les vitres ie font auiîi : les particuliers ont à cet effet des pompes avec lesquelles, du dehors, ils font jaillir l'eau contre. Les rues font ordinairement pavées de carreaux pôles de champ, Senc font pas lavées Se brodées avec moins de foin que l'extérieur des maifons. , Dans l'intérieur, ils maintiennent Se font régner la propreté jufques dans les endroits où il eft fi difficile de l'avoir, Jescuifines Se les boucheries. Car ils les revêtent de carreaux de faïance, de deffus lefquels ils font maîtres d'enlever les taches toutes Se quantes fois qu'ils le veulent. C eft pour la même raifon qu'ils revêtent de même manière les fonds Hollande. 5 7 D. Quel eft le caractère des Hollandois ? de cheminée, afin de les pouvoir entretenir nets en dépit de la fumée. Ils écurent les platines, les crémaillères, & les plaques de fonte qui fervent de foyer, tk couvrent le pavé ou le plancher des appartemens d'une legere couche de fable fin, qu'ils renouvellent chaque jour. Dans tout ce pays la porcelaine eft commune, au point qu'il n'eft pas de maifon fi mince qu'elle n'en ait un plein buffet. Le paflè-tcms des Hollandois eft la pipe , la bière, le punch, le thé, le caffé , dont ils font un continuel ufage. Ces deux derniers y font fi communs que les petites gens ck leurs enfans, voire même les fervantes, en prennent cinq ou fix talfes, tk même plus tous les matins, tk recommencent après - midi. Us aiment aufli beaucoup les liqueurs fortes. La boif-fon dont ils ufent [ la bière,] le laitage qu'ils confomment, enfemble la pofîtion du climat qu'ils habitent, femblent les exiger, ainfi que le tabac j aufli n'eft'il per-fonne qui ne fume. Le pays en a des plantations. L'on n'y brûle que de la tourbe* Les Hollandoifes font extrêmement blanches ; elles font dans l'ufage, celles même du plus bas étage, de porter des panniers allez amples. Cv 5 8 Géographie umverfelle. R. Les riollandois font laborieux, ménagers, bons marins , bons politiques , ck très-jaloux de leur liberté. D. Quelles font les fept Provinces qui compofent la Hollande ( i ) ? R. Ce font la Seigneurie d'Utrecht, le Comté de Hollande , la Zélande, la Guelclre , avec le Comté de Zut-phen , la Seigneurie d'Overiffel, la Frife & la Seigneurie de Groningue. Si l'on me demandent d'où vient que la navigation eft dans un crat fi floriffant en Hollande ? Je prendrois ma réponfe dans la nature même du pnys , qui n'ayant pas befoin de cultivateurs, puiiqu'il eft tout pâturages, peut fournir des effains multipliés de matelots tk fuppôts de marine , qui trouvent en cela une reflouree contre l'inertie tk la pauvreté, fléaux terribles ! tk y voient même une porte ouverte à la fortune. A coté des chemins deftinés aux voitures, îl en eft d'autres pour les gens de pied: ceux-ci font ferrés avec des coquillages de mer. (i) Elle a choifi pour fès armes un lion qui tient fept (lèches, ce qui fait allufîon à l'union de fes fept provinces. La huitième, favoir, le comté de Zutphen > a été réuni a la Gueldre. Hollande. f 9 D. Quelle eft la ville d'Utrecht, Capitale de la Seigneurie de ce nom (1)? R. C'eft une belle & grande ville, fameufe par le Congrès qui s'y tint fous les dernières années de Louis XIV. & pacifia l'Europe , en termi- ( 1 ) Les Romains la nommèrent Trajec* tum, parce qu'on y paffoit Je Rhin : & pour la diftinguer de Maftriófc, dit Trajeclum Su* perius, elle fut appellée Infcnus ou Ulteùus Trajecium : 8c de Uhcrius Traje&um , s'eft formé Ultrajecium, d'où cil venu Uitred-, puis Utrecht. D'Utrecht à Amfterdam eft un canal qui fait l'admiration de tous les étrangers, 8c à bon droit : car il y a tout à parier qu'il n'eft rien de pareil fur la terre. Quoique de huit lieues de longueur, il eft bordé de droite & de gauche , 8c fans interruption de maifons de pîaifance, 8c de jardins délicieux, où tout ce que l'on voit refpire le platfîr. Depuis Arnheim à Utrecht, la route eft accompagnée de parcs immenfes , 8c d'allées à perte de vue qui viennent y aboutir. C'eft ainfi que chargée des dépouilles de l'Orient, 8c vingt lieues avant d'y arriver, s'annonce Amfterdam, capitale de la Hollande, 8c la màîircffc des mers. Cvj 6o -Géographie universelle. nant les affaires qui concernoient la fùcceiîîon d'Efpagne. ^ Amersfort en eft une autre ville confidérable. D. Que remarquez-vous du Comté de Hollande ( i ) ? R. C'eft un pays fort bas, & la mer le fubmergeroit, il elle n'étoit foute-nue par de fortes digues (2). ïl eft entrecoupé d'une multitude de canaux qui fervent, tant à le deffécher, qu'à faciliter le tranfport des denrées (3). ( 1 ) Ce nom eft formé de deux mots, Ho/ qui veut dire creux, & Land qui ii-gni fie pays. (1) Ceux qui font allés de In Haye à Roterdam, favent qu'au delà de Delft, les eaux du canal font de beaucoup exhauffecs au-delfus de la furfa.ee du pays voiiïn , fur -Jcquel on domine de dedans la gondole. ( 3 ) Ces canaux vont d'une ville à l'autre, Se font très-commodes en ce qu'il y a deffus des chaloupes réglées qui partent non deux ou trois fois la fêmainè, non tous les jours , mais bien deux ou trois fois par jour, Se même d'heure en heure en plufîeurs endroits. Ces canaux n'ont pas été d'une Hollande. 6i D. Quelle eft la Capitale du Comté de Hollande, & de toute la République ? R. C'eft Amfterdam,! une des plus belles, des plus riches , des plus flo-rilTantes, & des plus puiffantes villes de l'univers. Elle doit fa fplendeur au commerce prodigieux qu'elle fait particulièrement aux Indes orientales. D. Continuez à nous faire connoî-tre cette viïle ? R. Amfterdam eft traverfe d'un grand nombre de canaux, la plupart bordés d'arbres & chargés de navires. Son port eft un des plus grands & des meilleurs de l'Europe. Les vaiffeaux dont il eft couvert ck qui y abordent de toutes les parties du monde , y forment comme une ville flottante. Elle eft fituée fur le golphe de Zuider-zée ; fes édifices publics difficile exécution en ce que le pays eft plat & uni, & le terrein meuble , de la nature du fable fin , & entièrement deftitué de pierres &c de rochers. 6*1 Géographie univ er felle. font magnifiques & nombreux. Oit remarque particulièrement l'Hôtel-de-Ville , le plus fuperbe fans-con-tredit qui foit au monde (i). D. Nommez les autres Villes con-ïîdérables du Comté de Hollande ? R. Ce font Leyde & Roterdam 9 villes les plus belles, les plus riches, & les plus peuplées des Pays-Bas ( i ) Lorfque l'on arrive à Ain fier dam, Cet ademblage qu'on découvre de faîtes de maifons, de cimes d'arbres, Se de mâts de navires, annonce un lieu qui réunit la viile, la campagne, & la mer. On y tait nombre de trois cens mille habitans. C'eft la patrie de Spinofa. Elle doit fa fondation à de pauvres pécheurs qui bâtirent des cabanes en cet endroit où ils étoient au bord de deux: rivières fort poifïbnneufes : L'Y &: l'Amftek La plupart des carrolles n'y font pas fut-pendus fin- des roues , mais fur deux plat-teaux de S ou 10 pouces de protondeur, & traînés par un cheval. En cette Ville & dans les autres des Provinces-Unies , la langue Françoife entre en partie le l'éducation qu'on donne aux jeunes gens Je ne fais ou le P. Bufficr a pris que (es canaux font couverts le ponts d'airain ; il n'en eft aucun de cette matière. Hollande. 6} •Hollandois après Amiferdam ( 1 ). ( i ) Leyde ou Leyden fur le vieux canal du Rhin , à une lieue de la mer, eit célèbre par fon Univerfité ck fon Imprimerie. C'eft-là que s'eft faite pour la première fois la funeufe expérience d'Électricité, dite Expérience de Leyde. C'eft la patrie d'Ifaac Vdr iîus, de S'Gravefande tk de Boerrhave. M. Vofgien, au préjudice de Roterdam, donne Leyde pour la féconde ville de Hollande : mais Leyde n'eft pas plus la féconde ville de'Hollande que la paifible ville de Touloufe eft la féconde de nos Villes, lorf-qu'il y a un Lyon , un Rouen , un Bour-deaux. Roterdam eft vers rembouchure de la Meufe. Elle eft très-forte. Les canaux qui la traversent font plus beaux qu'en aucune ville de Hollande : ils fervent de port, tk reçoivent les plus gros vai(féaux qui peuvent aller & venir dans la Ville, au moyen de ponts levis que l'on haui'ïe & baille au befoin , ou bien même on n'ouvre dans un ponr qu'une traverfe de deux pieds environ de large pour livrer le paftage aux mâts. Sa Cathédrale eft belle tk vafte, tk fa tour des plus hautes. C'eft la patrie d'Erafme qui y a une ftatue de bronze excellente, mais peu judicieufe-ment placée. En effet, un favant en robe académique, le livre à la main, & enfonce (5 4 Géographie univerfelle. D. Qu'eft-ce qui diiHngue Harlem, ville de cette province ? R. Harlem, ville grande & marchande fur une petite mer à laquelle elle donne fon nom , fe glorifie de l'invention de l'Imprimerie , que Mayence & Strasbourg lui difputent. D. Que remarquez,-vous de la Haye qui en eit auiîî ? R. La Haye eft le centre de l'act miniftration de la République. Les Etats-Généraux s'y aftemblent , & c'eft la réfidence du Stathouder, des Miniftres & des Ambaffadeurs étrangers. Les édifices publics y font aum" beaux & auffi nombreux qu'en beaucoup de Villes des plus célèbres de l'Europe , quoiqu'on ne lui donne quelquefois que le titre de bourg ou même de village. La plupart des rues dans les méditations, eft déplacé au milieu des voiles, des cordages, tk des cris des matelots. J'aimerois autant qu'on plaçât Dom-Quixotte au cloître des Chartreux , avecl'armet de Mmibiin fur la tere. Cctoit la place de Tromp ou de Ruyter. Hollande. 65 font traversées de canaux bordés de quais plantés de tilleuls (1). D. Quelles Villes confidérables trouve-t-on encore dans le comté de Hollande ? R. On y trouve encore Dordrecht, autrefois fa Capitale, & Delft (2) , l'une & l'autre grandes & très-belles. (1) La Haye pour ce que nous venons d'en dire , peut être réputée Capitale de Hollande. Elle a le nom de Village di-fcnt ordinairement les Géographes, parce qu'elle n'a point de murs. Difons plutôt que c'eft par habitude. [ Il n'y a pas Ion- jr. v« -~ w >\1111 V__^ v j i F v> \_ t^Uli liiiv i'vnin;uuv j,y *-"^r par caprice. C'eft ainfi qu'à Paris on appelle Pont-neuf, le pont qui eft au-de(fous de 1 ifle du Palais, & qu'on l'appellera encore Pont-neuf dans rfo ans. On fait nombre a la Haye de 4000 maifons, & de plus d« 40000 habitans. ^Elle fait un grand commerce de livres: C'eft la patrie d'Huygcns 6V de Ruyfch. (1) Au-delîus de la porte de fHôtel-dc. Ville, on lit cette infcription : Hœc Domus oditamat, punit, confervat, ho* norat3 Nejuidcmypacém^rinùna >}ura yprobos* 66 Géographie wùverfelle. .....- '^'^-----if-— femble cm'une feule province par rapport .aux Etats- Généraux. nif , qu'elle fut formée par une exonda-.tion de la mer du Nord. ( 1 ) Zélande ou Zâlande lignifie terre de mer. (z) Il y en a fept ou huit principales3 parmi lefquellcs celle de "Walcheren tient la première place. (3) Middelbourg eft la rcfidence du Con-feil iouverain de la Flandre Hollandoife. L'aune eft la patrie de l'Amiral Ruyter. £8 Géographie wirverfelte. D. Quelles en font les principales Villes ? R. Ce font Nimegue, capitale de laGueldre Hollandoife, ville grande , peuplée, fort marchande & très-forte , tendue fameufe par le traité de Paix qui y fut conclu vers Fan 1679 entre Louis XIV, les Efpa-gnols & les Hollandois, puis Ari> heim (1) & Zutphen places fortes. ^ Lesviilesde Gueldre & de Ru-remonde font encore de cette province j mais la première appartient au roi de PruiTe, & l'autre à la Mai- D. De quelle province eit capitale la ville de Deventer ou Deven-tre ? R. De la province d'OveriïTel, fituée fur le golphe de Zuider-zée 5 & au-delà de la rivière d'Illel. D. Quelles font les villes de Leu-warden & de Groningue ? (1 ) C'eft la patrie de P. Canifius. Cette Ville eft grande 8c très-belle. Hollande. 6cj R. Leuwarden eft capitale de la Frife , province fur le bord oriental du Zuider-zée, Groningue l'eft de la feigneurie de même nom. D. Une partie de la Flandre & du Brabant n'appartient-elle pas en* core aux Hollandois ? R. Oui : en Flandre ils poffedent l'Eelufe, Hulft ôVie Sas-de-Gand, petites, mais très-fortes villes; & dans le Brabantils tiennent Berg-op-zoom, Bolduc ( i ), & Breda, villes pref-que imprenables. D. A qui appartient Maftricl ? R. Cette Ville qui eft du pays de Liège appartient encore aux Hollandois. Elle eft fur la Meufe avec de bonnes fortifications (2). (1) Bolduc, Bos-le-Duc, Se Bois le-Duc, en latin Jîlva Duels , quajl Bois du Duc , parce que ce n'étoit anciennement qu'un bois, où Godefroi, duc de Brabant, fit bâtir une maifon pour la chaffe. (i) MaftricT: ou Maeliriâ:, en latin Tra-jectum ad Mq/am, c'eft-à-dire, paflàge fur iVieufe, aui s'appelle en Flamand Maes. yo Géographie umverfelle. D. Liège tk fon Evêché ne font-ils pas des Pays-Bas ? R. Ils font enclavés dans les Pays-Bas , mais ne font point des dix-fept Provinces. Ils tiennent à l'Empire d'Allemagne , & font du cercle de Veitphalie. La Hollande, ou plutôt les Provinces-Unies Comptent Utrecht pour une entre leurs fept parties. Amfterdam, Roterdam, Delft, Haye, Leyde en Hollande , Dordrecht, Harlem, Fleffing: Middclbourgen Zélande. Dans la Gueldre , Nimegue,& Comté de Zut-phen. En Oweriilel, Deventre- En Frife^ Leuwarden. Groningue. Puis Maftri;t : L'Eelufe, Hulft, Sas. de-Gand En Eîandre : Berg, Bolduc , Breda font du Brabant. Rivières des Pays-Bas. D. Quelles font les grandes rivières des Pays-Bas ? R. Ce font la Meufe, FEfcaut tk le Rhin. D. Quel eft le cours de laMeufe ? R. Elle prend fa fource à quel- Rivières des Pays-Bas. 71 crues lieues de Langres, paiTe à Verdun , à Sedan, & à Namur où elle prend la Sambre, delà à Liège , à Maftrià, enfin à la mer au-deflbus de Roterdam. D. Quelles villes arrofe l'Efcaut ? R. L'Efcaut qui prend fa fource en Picardie , arrofe Cambrai, Va-lenciennes , Tournai, G and ci Anvers au-deiîous de laquelle il fe perd dans la mer (1 ). ( 1 ) Par deux branches, dont Tune pafTc à Fleifingue , & l'autre proche Berg - op-zocm , il reçoit la Lis à Gand, & la Scarpe au-deffus de Tournay, fon nom Flamand eft Scheld. Ainsi donc : fi l'on venoit dire à quelqu'un que dans un coin du monde, il eft un pays femé de landes, où il ne croit, ni grains, ni vignes, ni oliviers, ni fruits, ni aucunes des productions nécellaires à la vie: Si l'on ajoutoit que ce pays eft fort peuplé, que les Villes y font nombreufes, & les unes fur les autres * : Que ces mêmes Vil- * Dans un efpa.ee de 11 ou 15 lieues en ligne droite, on peut compter fept Villes toutes des plus grandes & des plus conlidcrables. Oe font : Amlterdam, HaiJcm , Leyde, la Haye, Delft, Roterdam, Dordiechc. Jl Géographie univerfelle. Quant au Rhin , nous en avons donné ld defcnption en traitant de E Allemagne , oà il a la plus notable partie de fon cours, La Meufe prend la Sambre , & l'Efcaut Dyle , Lis. Wahal, Iflel, Leck, Waert hors du Rhin font jörtis. les font grandes, belles, fplcndides, opulentes, florilîàntcs, Se environnées au loin de châteaux de plaifâncc ; que l'abondance "y règne plus qu'en aucun lieu de la terre, éc que (es habirans jouitïènt à leur aile des productions des quatre parties du monde; il auroit quelque droit de demander en quel chapitre des livres bleus ou contes des Fées , fc trouve une pareille hilroriette. Mais pourtant, qu'il palîè en Hollande ; il verra le pays en queftion , car c'eft de la Hollande que nous parlons. Si ce que l'on vient d'en dire eft un prodige , en y allantt il verra le prodige. S'il nous demande quel eft le grand Se puiffant enchanteur qui a opéré le miracle , la réponfe eft prête : la Navigation Se la Liberté. ANGLETERRE ANGLETERRE, o u ILES BRITANNIQUES. D. TP\ E quoi eft compofé le J J Royaume d'Angleterre ? R. 11 eft compofé de deux grandes îles, dont la première qui eft la plus étendue renferme l'Angleterre proprement dite avec l'Ecoife , & l'autre contient l'Irlande. Chacune de ces trois contrées à le titre de royaume. D. Comment appelle-t-on celle de ces deux îles qui contient l'Angleterre & FEcofle ? R. On lui donne le nom de Grande-Bretagne ( i ). D. Comment appelle-t-on d'un (•i) Les Grecs la nommèrent Albion, les Latins Bretagne, Se nous , nous ajoutons l'épithete de grande, pour la diftinguer de la Bretagne > l'une de nos Provinces. Tome II% D 74 Géographie univerfelle. nom commun ces troislloyaumes ? R. On les défigne par celui d'Iles Britanniques. D. Où font-elles iituées ? R. Au nord de la France, dont elles font féparées par la Manche. D. Quelle eil l'étendue de la Grande-Bretagne ? R. La Grande-Bretangne a 225 lieues de longueur fur une largeur fort inégale , & qu'on ne peut pas évaluer plus de 80 lieues. L'Irlande fait à-peu-près la moitié delà Grande-Bretagne. D. Quelles font les productions de l'Angleterre ( 1 ) ? R. Elle abonde en bled; mais elle n'a ni vignes, ni oliviers; & les fruits, ou n'y mûriiTent pas, ou font de mince qualité. Ù. Comment fuppléé-t-elle au vin qui lui manque ? R. Elle y fupplée par celui de l'Etranger qu'elle s'approprie à force ( J ) En langue du Pays Engelland. Angleterre. y ^ d'argent , &: particulièrement par la bière qui y eft la boifton ordinaire. D. Que produit encore l'Angleterre ? R. Elle a quantité de mines abondantes d'étain Se de plomb: fes chevaux font fins , vîtes & pleins de feu ( i ) ; Se les laines très-eftimées Se de la dernière fmefte, attendu que les loups étant exterminés de cette île, ainil que le font les ours Se les fan-gliers , les beftiaux ont la liberté de paître jour 6k nuit (2). ( i ) Il n'eft perfonne qui n'ait entendu parler de la courfe de Milord Bolembrock, qui en une heure Ç3 minutes, a parcouru les quatorze lieues qui fe comptent de Fontainebleau à Paris; Se en dernier lieu, de celle qui s'eft faite à la plaine des Sablons, Se qui n'eft pas moins extraordinaire. ( 1 ) On tire encore de ce pays du charbon de terre, de bons cuirs en quantité , du beurre Se du fromage, ainfi que de Hollande, Se des étoffes qui s'y fabriquent. Le pain qu'on y confomme eft extrêmement blanc, beau , bon Se bien fait, même parmi le petit peuple. La viande eft auflî beaucoup meilleure que la nôtre, le,; bœufe Pij 1 Géographie univerfelle. J). Quelle en cil la température } de ce pays étant d'une groffeur tk d'un embonpoint peu communs. Les Anglois font grands mangeurs de viande, & font fur tout amateurs du bœuf à moitié rôti, qu'ils appellent Rosbif, ck ne font guère la guerre au pain. Le vin , la bière, le cidre font leur boiffon. lis aiment beaucoup Jes liqueurs fortes, & fur-tout le punch, qui eft compofé d'eau , d'eau de-vic, de fucre, de limons, i\: de canelle mélangés dans une cer-taine proportion. Quant aux nabillemens; ils n'adoptent pas les modes Françoifes, qui font volontiers copiées des autres peuples , fur-tout par les femmes qui font aux aguets fur les variations qu'elles éprouvent, Us font allez fiers pour ne vouloir qu'en aucunes choies » le ton leur foit donné par qui que ce foit. Ils jacconnoillent ni la foie, ni les dorures ; ils lie connoillent guère mieux la poudre tk la rfrifure , les épées tk les talons rouges ; ils connoiffent les Guipées, Leurs habits font .{impies, mais propres; tk fi l'on a un chapeau , ils penfent que c'eft pour s'en couvrir. Les campagnardes ont toutes la robe, une mantille d'écarlattc tk un chapeau de quelques matières légères. Elles vont corn*-, munement à cheval. JL'argem en Angleterre eft à très-bas prix ; Angleterre. yj R. Quoiqn'au nord, les froids n'y font pas exceflifs & font fupporra-bles ; mais l'hiver y éfb long, 6V les brouillards durables & fortfréquens. D. Quelle elf la Religion qu'on y profeiîe ? R. La Protestante épifcopale , ainft dite, de ce que dans la Réforme, ils ont retenu les Evêques,ou la Hiérarchie eccléiiaitique. C'eir ce qu'on appelle la Religion Anglicane (i). D. D'où l'Angleterre tire-t-elle fon nom ? R. Des Angles, peuples de l'Alle- lc marc n'eft porté qu'à 2f livres. Leurs pie-ces d'or du poids de nos Louis 6c d'auflî bon alloi ne valent que il livres. Celles d'argent qu'ils nomment Couronnes , & qui font égales à nos écus de 6 livres ne valent que 3 livres, &c les demi-Couronnes une livre dix fols, ce qui dépofe pour la nation -, le prix des monnoies étant le pouls d'un Etat [dit M. de Voltaire] & une manière allez fùre de connoître fes forces. ( i ) Dans la religion Anglicane, les Evc-ques ne gouvernent l'Eglife que fous l'auto-; rite du Roi, qui en eft le chef. Diij y S Géographie wùverfclle, inagne feptentrionale que les Bretons naturels du pays appellerent chez eux avec les Saxonsdansle cinquième iiecle, pour les aider à repouiTer les Picles, peuples barbares du nord de l'Ecoffe. Après s'être acquittés de leur miffion , ils tournèrent leurs armes contre les Bretons eux-mêmes ; les répercutèrent dans la principauté de Galles , & en obligèrent même une partie à s'expatrier. Ceux-là vinrent en France , Se s'établirent dans celle de nos provinces, qui de leur riom fe nomme aujourd'hui Bretagne (i). D, Quel eil le gouvernement d'Angleterre ? R. Il eit en même tems monarchique & républicain. Le Roi fait ce qu'il veut, pourvu qu'il n'en coûte rien au peuple , & n'impofe aucun fubfide que de l'avis du Parlement, qui de fon côté ne (i) La langue Angloife eft un compofé du Saxon, du Latin, du Normand, Sec, peuples afîigna à chacun fon cours, Se arrachant à Ja nature fon fecret, devina le méchanifme de l'Univers. Au-dclïous de lui de petits génies font occupés , les uns à pefer les planètes, les Angleterre. 8^ R. C-efi un Edifice ordinairement autres à chercher dans l'hétérogénéité des rayons folaires la divcrfîé des couleurs. L'infcription d'ailleurs eft pompeufe. La voici, à une ligne ou vers pies que je ne nie rappelle point. H. S. E. * If'iacus Ncvto qui ar.hnl vlpropt d'ivlnâ Planeianim motus , figuras , cfius maris 9 Suâ mathefi (aam preferente , Radiertim folis dijjlniilitudines , Çolorumqm inde nafctnùum propriet,aies y Quas neino antea veljufpicatus[lierai, pervcjligavit» Fhibfophid Divinitatis majejïatem afferult. Graluîcntur jibl mort aies Tantum extitïjfe HUMANI CENERIS DEÇUS, Et fur la tombe : Hic depofiîum efl quoi mortaîe Fuit Ifaacï Newtonis. Ln ligne omife fait mention de fes profondes recherches dans la chronologie & l'antiquité. Vers la droite eft un maufoîée incomparable , dont la manière eft auffi terrible qu'attendrilîante. Il eft élevé par un époux à fon époufe chérie, pour monument éternel de douleur de fe Ja voir ravie à la fleur de lage. La mort , le dard en main, fors * Hk Jîtus S 6 Géographie unir er felle. à periftiles où le raiTemblent les Né d'une ténébreufê caverne dont elle entrouve les portes de fer , 8c d'une contenance de forcené s'allonge, ck fe prépare à frapper Ja jeune époufe. Le mari effrayé, la conf-ternation , l'horreur, 8c l'amour pourtant peints fur le vifàge, d'une main veut s'op-pofer à l'effort ennemi, 8c de l'autre fou-tient 8c em brade la future victime languif-famment appuyée fur fon fein, 8c qui, la candeur 8c la fénerité fur le front, femble aceufer fon abattement, de ne pas lui laif-fer allez de fentiment pour goûter toute entière Ja volupté d'expirer entre les bras de celui qu'elle aime. Le fpedtre, comme s'il fe défioir de ce que la véhémence de la paillon peut faire entreprendre à l'Amant, ne fort qu'à demi-corps de fon antre , 8c dans une pofture gênée, prêt à s'y renfoncer au cas de beloin , ou après le coup féri. Trois François ont auffi leur fépulture à Wcftminftcr •* Saint-Evremond, Cafaubon 8c Chardin. Le dernier avec cette épigraphe : Nomen fibi jecit tunio. A la defeente du pont de Londres eft la fimeufe colonne de même nom, érigée en mémoire de l'incendie de i <Î6A , qui redui-Êt en cendres une grande partie de la Ville. Elfe a zoo pieds de haut, 8c J f de diamètre. Le piedcftal eft orné d'un bas-relief qui Angleterre. %y gocians pour y traiter d'affaires relatives à leur commerce. eft de bonne mnin. On y lit aufTi une inscription latine qui fait mention des ravages de l'incendie. Au-deflous de la dernière ligne qui parle de fa cefiation eft gravé en pojlfcnpmm ; Scd furor Pnpijlicas nundum. rëflinguitur. Les ponts de la Tamife font beaux, fur-tout celui de Weftminfter, qui a 111$ pieds de long fur ^8 de large. Il a été achevé il y a peu d'années. La douane n'a rien que de fimple, & n'eft remarquable que par fa grandeur. La Tour de Londres eft connue. C'eft une forterelfe d'un mille de circuit, au bord de la Tamife & au milieu de la Ville. On y renferme les priforiniers d'Etat, & on y tient l'Arfenal. C'eft auffi le lieu où (è fabriquent lesmonnoies, tk où fe gardent les ornemens que l'on emploie au couronnement des Rois. Londres [ en Anglois Lnndon] eft toute bâtie de brique., à l'exception des temples & édifices publics. Les rues en font droites cS<: larges, mais boueufes ; tellement que les femmes pour fe garantir de cette incommodité font toutes exhauffées fur de petites échalfes de fer fortement attachées aux fou* liers. D'ailleurs il y a deçà ck delà des rues, des trotoirs pour les gens de pied. El e a plufieurs places plus vaftes que belles , & 88 Géographie univerfelle* ƒ?. Quel magnifique Edifice trou- quantité de temples d'une ftruâure fort élégante. Ils font petits, mais il ne s'y en trouve aucun de gothiques , fi ce n'eft celui de 'weft-minfter. Le Palais qu habitent les rois d'Angleterre eft peu digne de remarque, ou plutôt ce n'eft pas un palais. Il eft attenant au parc S. James qui , pour célèbre qu'il foit, n'a rien de beau , rien même que de fort commun. Le palais de With - haï où rélidoient précédemment les Souverains a été brûlé fur la fin du fiecle dernier. Celui du Lord-Maire fait un des ornemens de la Ville. En face de la rue du Parlement eft la ftatue équeftre Se fort mefquine de Charles II, qu'ils allèrent prendre fur un arbre où il s'étoit caché , pour en faire leur Roi. Londres, outre fon Parlement, a une Société Royale des Sciences, une école où Ton apprend la navigation , des établifïèmens où l'on enfêigne gratuitement aux pauvres toutes fortes de métiers, une maifon où l'on occupe au travail les gens fans aveu ou de mauvaife conduite, Sec. L étude de la langue Françoifè y fait partie de l'éducation qu'on donne aux jeunes gens : moins pourtant pour eftime,ou amour qu'ils portent à ceux chez qui elle eft naturelle , que pour la nccefîité dont elle leur eft pour le commerce. Le fexe féminin y eft finguliérement beau y Angleterre. 8jl ve-t-on fur la Tamife à deux lieues au-dellous de Londres ? tellement qu'un étranger fera ex eu fable de douter s'il eft au pays de Géorgie ou çle Cir-caffie. Leur manière d'ailleurs de s'ajufter leur eft des plus favorables. Elles portent toutes de legers chapeaux couverts 8c ornes de rubans de diverfes couleurs. Cette ville a cela d'incommode , qu'elle eft fréquemment couverte d'un brouillard épais, provenant de la fumée de charbon de terre qu'on y brûle faute de bois. 8c de celle d'une multitude de fucreries. Depuis dix heures du foir, il y a des gens prépofés, qui jufqu'à trois heures du matin annoncent les différentes heures de la nuit dans les différens quartiers. Les Dimanches y font fcrupulcnfement obfervés. Ces jours-là on ne trouveroit pas à acheter les chofes les plus nécefiàires à la vie, 8c d'un befoin indifpenfable. Les fpec-tacles n'ont pas lieu , les jeux non plus. On n oie gueres fe trouver dans les rues dans le tems des offices, les carrotTcs même y font fort rares , 8c dans le courant de la journée les^ particuliers s'abfticnnent même de jouer d'aucuns inftrRmcns , autrement ils feroient déférés. Ces ftatuts auxquels saftreint elle-même cette cité, &c qui fem-blent d'abord faire l'éloge de la prétendue réformation, ne le font point du fout, tfj o Géographie univerfelle. R. On y trouve l'hôpital de Green- décèlent au contraire fon vice. Ses chers Tentent à merveille que d'elle-même elle ne peut être un frein, 6c que dans le cas où. 1 on permettroit le moindre relâchement dans des chofes même indifférentes, il s'eti-iiiivroit bientôt un bouleverfement général. Londres eft une Ville tumultueuie , bruyante tk très-peuplée. Les rues font continuellement remplies de berlines tk autres voitures de toute efpece. Les boutiques font riches, brillantes tk bien approvilionnées. L'argent y eft abondant, ck je crois que calcul fait, on pourroit porter fa richeTe a un tiers au-deflus de celle de Paris , tk; à cinq huitièmes fur celle des villes d'Italie, proportion gardée du nombre des habitans. On connoîtra que dans cette eftimation j'évalue les chofes au plus bas , il l'on fait attention que vingt fols à Londres ne paient pas plus de marchandife que vingt (ois à Paris, tk que vingt fols à Venife j tk que cependant vingt fols de Londres valent quarante fols de France , tk quatre livres de Venife. Si l'argent n'eft pas au même taux à Florence, à Naples, à Milan, à Rome , à Turin, [effectivement il eft plus bas], le prix des marchand!fes y décroît à-peu-pres dans la même proportion. Delà vient que les Anglois font ii riches lorfqu'ds viennent çn France, tk qu'ils le font encore davan- Angleterre. 91 w-ich, firperbe Palais deftiné à re- tage lorfqu ils partent en Italie. Ce que je viens de dire de Londres, il faut l'entendre aufli d'Amfterdam dont l'opulence eft tout au moins égale. Quant au théâtre, on y aime fur-tout, comme l'on fait , le (ombre , le terrible , l'effrayant ; mais les premiers Acteurs dans les divers genres pour bons qu'ils foient, voient bien loin devant eux les Dumenil, les Clairon, les Préville: ce dont les Anglois peuvent fe confoler avec le refte des nations de l'Europe. Cette Ville eft partagée par la Tamife en deux parties inégales, dont la moindre eft à la gauche du fleuve. Le Gouvernement eft très-attentif à animer de plus en plus rinduftrie , & propofe à cet effet 8c fréquemment des prix, non en médailles, mais en efpeces ; non pour des madrigaux, mais pour des chofes qui vont plus directement au bien de l'Etat. 11 y en a de diftri-bués pour tout les genres de travail. Il y en a même pour celui qui eft uniquement du reflort des femmes. AufTi les ouvrages en tout genre y font-ils plus finis qu'ailleurs. II en eft aujourd'hui depropofés pour la découverte des crépons de foie de Zurich. Joignant la partie feptentrionale de la Ville font les riants jardins de Vaux-hal , lieu délicieux pendant l'été. Sur les routes Géographie univerfeite. cevoir les Matelots que l'âge ou les maladies mettent hors de fervice. D. Qu'éft-ce qui diftingue la ville de Cambridge,qui eft ainu que Londres dans la partie de l'eft ? R. Son Univeriité qui eft des plus Horiffarites de l'Europe. La Ville d'ailleurs eft grande & belle (i ). f De f eft font aufli Colchefter renommé par fes excellentes huîtres $ Hanvich, [prpnoncez Harviche] port où arrivent & d'où partent les paquebots qui vont en Hollande ou qui en viennent ; Hampton-court, château royal à quatre lieues au fud-oueft de Londres, Se Windfor à fept : c'eft cù fe tient le chapitre de l'ordre de la Jarretière. Enfin Norwich réputée la quatrième ville d'Angleterre. D. Que remarquez-vous des villes de Cantorbery Se de Douvres qui mènent à Londres les di fiances font marquées, ainfi qu'à Rome, par des pierres pofees à chaque mille. ( * ) L'Univerfité de Cambridge envoie un député au Parlement, ck la Ville un autre. 'Angleterre, 9^ qui font dans la partie du fud ? R. L'Archevêque de Cantorbery,' ville confidérable, elf primat & premier pair du Royaume j il couronne les Rois. Et Douvres fur le Pas de Calais eit le paffage le plus ordinaire d'Angleterre en France (1). D. Que dites-vous de Portfmouth," de Plimouth,de Falmouth & d'Exce-fter, autres villes du fud ? R. Portfmouth, Piimouth & Falmouth font trois ports des plus fréquentés & des meilleurs d'Angleterre. La première eft dans une île avec un arfénai ; les deux autres font fortifiées. Quant à Exçefter,c'eft une des plus confidérables villes du même royaume par fa beauté , fes ri-chefles ck fa grandeur. On y fabrique les plus beaux draps & les plus ( 1 ) L'Eglife métropolitaine de Cantorbery eft la plus grande du Royaume. Henri VIII. s'empara des biens de l'Archevêché, qui montoient à 5^0 mille livres. Douvres en Anglois Dover, Ç4 Géographie univerjelle. unes ferges d'Angleterre ( i ). D. Quelle contrée remarquez-vous dans cette même partie du fud? R. La province deCornouailles qui donne l'étain le plus fin qui foit. ^ On y trouve encore Salisburi, ville riche tk confidérable , dont la Cathédrale a ceci de remarquable , qu'elle a autant de portes qu'il y a de mois dans l'année, tk autant de fenêtres qu'il y a de jours. Son clocher eft le plus haut de tous ceux de l'Angleterre. Puis Rocheiter, Dorchefter, Chichefter, wîn'cheftèr,Bath, Evê-chés : la dernière , connue par fes bains chauds tk fa manufacture de draps. Arondel l'en1 par fes marbres qui y furent tranfportés de Grèce par les comtes d'Arondel, & marquent les époques depuis Cecrops jufqu'à l'Archonte Diogenete , c'eft-à-dire , pendant une fuite de 1318 années. Ils furent tirés dans l'île de Paros, tk ( r ) Celui-ci a un ancien château ou ré-(ïdoicnt les rois Saxons. Angleterre. 9 f font aujourd'hui partie des marbres d'Oxford. Darmouth & Weimouth font d'aiTez bons ports. C'eft de Fal-mouth que partent les paquebots pour Lisbonne. D. Quel pays occupe la partie de l'occident ? i?.La principauté de Galles, apanage des fils aînés du Roi qui en prennent le titre. ^ Jufqu'au treizième ficelé elle a appartenu à un F rince indépendant fur qui elle fut conquife par Edouard I. Partie de fes habitans fuivent la religion Romaine. Ses Villes principales font Montgomeri 6V Pembrock : celle-ci port de mer. D. Quelles Villes remarquez-vous dans la partie du nord ? R. J 'y remarque Yorck 6v Lanca-ftre. Yorck eft la féconde ville d'Angleterre en grandeur & en beauté; & la Province dont elle eft capitale, eft la plus grande du Royaume. ( 1 ) {1) Sa Cathédrale eft uns des plus vaftes Ê>6* Géographie unherfelle. Lancaftre a donné le nom à l'illuilre Maiibn de Lancaltre qui a donné plufieurs Rois à l'Angleterre. D. Quels relies d'antiquité voit-on auprès de Ne\vcaftle,qui eft aufli au nord ? R. On y voit les refïes d'une fa-meufe muraille que les Romains avoient conifruite d'une mer à l'autre du tems d'Adrien, pour mettre à couvert le pays contre les PiÊtes &: autres peuples barbares cantonnés dans ï'EcoiTe, qu'ils n'avoient pu dompter. ^ Newcaftle eit une ville riche, grande & fort marchande. Carlile, capitale Se des plus magnifiques de l'Europe. Son Archevêque a le droit de couronner la Reine, Se difpute la primatie à celui de Cantorbery, à qui néanmoins elle fut accordée par la reine Elifabeth, à condition qu'il garderait le célibat. Son Maire a le titre de Lord, ainfi que celui de Londres, Se ce font les deux feuls à qui foit accordée cette prérogative. Le titre de duc d'Yorck eft affecté à un prince de la famille Royale. Angleterre. 97 capitale du duché de Cumberland , Kendale , Durham 6k Barvick ne le font guère moins. D. Que remarquez-vous des vil^ les de Chefter, de Briftol 6k d'Oxford, qui font dans la partie du milieu ? R. Chefter eft le grand pafîage d'Angleterre en Irlande. Briftol vers l'embouchure de la Saverne eft la plus commerçante 6k la plus riche du Royaume après Londres. Enfin Oxford eft une des plus fameufes Umverîités du monde (1). ( 1 ) Chefter eft confidérable tk fort marchande -, Bviftol eft bien bâti, mais les rues en font étroites. Les gros vaiffcaux y remontent lors de la marée» Elle fe gouverne elle-même fous l'autorité du Roi tk du Parlement. Son Eglife de Sainte Marie eft remarquable, fur-tout par fon clocher, un des plus hauts d'Angleterre. Oxtord a un magnifique Jardin'pour la Médecine, & une Bibliothèque riche en anciens & rares manuferits. Elle envoie quatre Députés au Parlement ; deux de la part de la Ville, tk deux de la part de l'Unir yerfné. Tome IL E 9 3 Géographie unîverfelle. ^ Dans cette partie font encore Lincoln, dont les environs ont donné naiffance au célèbre Newton \ Bedford, Lcicefter, Buckingam, Stafford; Darby,qui a de bonnes 6k abondantes mines de plomb ; Warvick, dont le territoire a vu naître Sakeipeare, Hereford 6k Gloceftcr: prefque toutes font des villes très-confidérables, Lond \" à ''efl & Cambridge. Au Sud Cantorberij Douvre , Exceller , Plimouth , Portfmouth, Sa! i (bu ri.. Galle eilà l'occident, Pembrock, Mont^omeri. Ei Carli'e & New caille , Yorck, Lancaftre au nords Au milieu font Chefter , Lincoln , Stafibrd , Darbi , Wanvick , G'oceftre , Heitford, BViftol avec Oxford. ECOSSE. D. i\ Ue remarquez-vous de l'E-\J colle ? R. L Eco'fîe eft un pays froid 6k peu fertile ; il n'y croît point ou prefque point de bled. Sa pofition Ecojfe. 99 eft telle , que dans les grands jours d'été, il n'y a point de nuit, mais feulement un crépufcule fort lumineux entre le coucher & le lever du foleil. Le plus grand jour eft de plus de 18 heures, & le plus court en a moins de iix (i). . ^ D. L'Ecoffe n'a-t-elle pas eu fes Rois ? R. Oui : l'EcoiTe a eu fes Rois particuliers jufqua l'an 1603 , que Jacques VI. de la maifon de Stuart réunit cette ftenne couronne à celles d'Angleterre & d'Irlande, à lafuccef-lion defquelles il fut appelle comme plus proche parent de la Reine Elifa-beth (2). ( 1 ) L'Ecofle a grand nombre de lacs 8c de montagnes. Son commerce coniîfte en cuirs, fuifs, fers, laines, plombs, fels, chanvres, cryltal de roche, draps 8c poiilbns falés. La pé\he y eft fort abondante en fau-mons , harengs & huîtres, où fe trouvent des perles communément fort belles. (1; Il prit dèsdors le nom de Jacques I. & le titre de Roi de la Grande-Bretagne, pour ne point paroître donner la préférence àl'Ecolïe fur l'Angleterre, Eij -I o o Géographie umv et felle. D. Quelles font les principales villes de l'Ecoffe ? En 1701 le Parlement d'Angleterre a bit lin acte par lequel il exclut du Trône fes defeendansen ligne mafculine. Voici l'ordre des Règnes aux Iles Britanniques depuis le tems d'Henri-le-Grand , ôc de Sixte- Quint. La Reine Elifabeth,.Reine d'Angleterre Se d'Irlande, contemporaine aux deux Princes qne nous venons de nommer.. Jacques L Charles I. fon fils décapite en 1640; Olivier Cromwel, Roi, Protcéfeur ou Ufur-pateur j Richard Cromxvclfbn fils qui abdiqua. Charles II. fils de Charles I. Jacques II. détrôné en i6S8-} il étoit frère de Charles II. mort fans entans1, Guillaume III. Prince d'Orange de la maifon de'Nalhvw, époux de Marie tille aînée du Roi Jacques.Anne deuxième fille du même Roi 5 Louis-Georges duc de Brunfwic, Electeur d Hanovre , de qui eft loi ti le Roi régnant Georgee III. L'Ecoile a un Commillaire général ou Vice-Roi. La Religion en eft la Calvinifte presbiterienne. Elle envoie foixante-un Députés au Parlement. [ L'Angleterre propre en fournit feule 697.] De ces foixante - un Députés, il y en a feize pour la Chambre Haute [ l'Angleterre en fournit 184 ], Se 4^ pou;- la Chambre des Communes où l'Angleterre en envoie çjt-3- Le Parlement de la Gratifie-Bretagne eft donc compofé de 7^8 H Eco(Te' *or R. Ce font Edimbourg, capitale,, autrefois réfidence des Rois, puis Glafcow & Aberden, toutes trois Univerfites , & fituées fur la. cote Orientale (i). Membres , dont zog forment Ja Chambre Haute, Se fffr'Ia Batte. ( i ) Edimbourg à une demi-lieue" de la mer'eft défendu par un château qui paffe pour/ imprenable étant iitué fur un rocher inaccef-fiible. GJafcoW pallé pour la féconde Ville d'Ecolfe en grandeur & en beauté. L'agrément de là ûtuation la Elit- nommer le Paradis de VEcoJfe. Elle a un pont qui fc fait admirer, Se une Cathédrale qui eft un chef-d'œuvre. Aberden eft la plus commerçante du Royaume par la bonté de fon port. Bar> Wiek eft de l'Angleterre propre dans l'ordre politique. Remarquez encore Saint André , Université Se Inverneife, près de laquelle, en 1-74.6,11 fe donna une bataille entre le Roi d'Angleterre Se le Prétendant, dans laquelle celuil ci fut défait. Eu) 102 Géographie imiverfelle* ■ IRLANDE (i). % Y 'Irlande fut réunie àl'An-J _j gleterre dès le douzième fie-cle. Les pluies y font fréquentes ; les lacs & les marais le font aufli ; dès-Icrs le pays eft humide, mais les pâturages y font excellens , 6k le bétail fort multiplié. Elle n'eft pas exempte de loups , 6k l'eft d'animaux venimeux. L'Irlande embrafta le C hriftianifme d ans le cinquième fie-cle, 6k a fourni de plus un très-grand nombre de Saints, ce qui la fit nommer Vile des Saints ; elle a produit auffi quantité de perfonnes recom? manclables par leur ravoir 6k leur érudition. Elle a fon'Parlement particulier. Il y a des Catholiques en Irlande , mais incroyablement per-fécutés : ils font gouvernés par des Prêtres, des Evêques, 6k des Reli- ( 1 ) En Irlaiidois prinland. Irlande. 1^ gieux, qui tous font obligés de porter Fhabit laie. D. Comment divifez-vous l'Irlande ? R. L'Irlande fe divife en quatre parties , qui répondent aux quatre points cardinaux. Elle a une.langue particuliere outre l'Anglois. D. Que remarquez-vous du Vice-Roi de cette île ? R. 11 n'en eft point en Europe, qui par fon pouvoir & fes revenus, approche davantage de la Majefté Royale. . . D. Quelle eft la capitale de l'Irlande ?» R. C'eft Dublin , Archevêché y Univerfitè, Parlement & réhdcnce du Vice-Roi. Elle eft fituée près ce la mer, ce qui la rendroit allez marchande , fi fon Port pouvoit recevoir les grands vahTeaux. Cette ville eil grande & fort bien bâtie ( i ). ( i ) C'eft la patrie d'I/fTerius, A relie vc--que d'Armagb. E iiij 3 04 Géographie univerfelle. ^ Les autres villes d'Irlande les-plus remarquables font dans l'Ulto-nie ou partie Septentrionale. Lon-donderi, port & place forte , puis Armagh, ville autrefois floriifante , aujourd'hui prefque réduite à rien. Dans la Lagénie ou partie Orientale, outre Dublin, Wexford avec un port. Dans la Momonie ou partie Méridionale , Limerick , ville très-confidérable, & Waterford qui ne F eft guère moins. Enfin dans la par* tie. Occidentale eft Gallowai, ville riche, grande & peuplée» Dansl'Ecoflfc, Edimbourg, Berwick, Glafquej Aberden. Limerick en Irlande, Arraagh après DuWin, Galwai-, Londonderj. Rivières des Iles Britanniques. D. Quel eft le cours de la Ta-mile ? R. Cette rivière, la plus confidé-rable de toutes celles des Iles Britanniques, coule d'Occident en Orient^ dans la partie Méridionale delà Granj Rivières des îïes Britanniques. 105 de-Bretagne, & pafte à Londres, où fe fait fentirle flux & reflux. Elle eft extrêmement avantageufe pour la navigation. La Tamilè tire fon nom des deux petites rivières de Tame & d'Ifis qui fe joignent au-deftbus d'Oxford, ^ L'Humber plus au Nord fe rend aufti dans l'Océan , & la Saverne dans la mer d'Irlande, au-deftbus de Briftol. D. Quel eft le cours du Tay ? R. Il partage l'Ecofte en deux parties, l'une Septentrionale, & l'autre Méridionale , en coulant comme la Tamife d'Occident en Orient. ^ Le Shannon eft la plus grofte rivière d'Irlande. Au-defius de Limerick il fait un faut qui en interrompt la navigation. Son embouchure eft à l'occident d'Irlande. Celle du Biac--water, autre rivière confidérable, eft au Sud. Les plus remarquables des Iles qui avoifinent la Grande - Bretagne ck l'Irlande , font : i°. L'ile de Wigth Ev 106 Géographie nniv er felle, fur les cotes d'Angleterre dans la Manche. Elle eit des plus abondantes, & a fept lieues de long fur quatre de large. Ceit-là où fut détenu ■ prifonnier le roi Charles I. jufqu'à ce que les Parlementaires l'en ti-rafîent pour le mettre à mort à Londres. 2°. Les Sorlingues, effein ou fourmilliere d'îles à quelque difhince de la pointe de Cotnouailles. 30. Les îles d'Anglefey 6k de Man dans la mer d'Irlande. La première a huit ou neuf lieues de diamètre. 40. Les Wefter-nes ou Hébrides qui s'étendent dû nord au fud, à l'occident de FE-cofîe. Il y en a deux principales. Les peuples en font à moitié fauvages. 50. Les Orcades au nord de FEcoffe, la principale eft Mainland. 6\ Les îles de Scherland au nord des précé-cédentcs. Ses habitans, quant aux mœurs, tiennent des Norwegiens. Ils mènent une vie dure 6k frugale. La pêche fait leur principal revenu. Ils vivent fort long-tems fans trop connoître les maladies, 6k font de Iles de la Grande-Bretagne, toy formes gens. Ils ont dans Tannée un lourde deux mois, & une nuit d autant. La principale de ces îles s'appelle Maïnland, ainfi qu'aux Orca-des. Iles de la Grande Bretagne. Oreade , Hébrides, Man , vTight, Sorüngue , Angîeiei , lia; au nord> Mainland Rivières. Tamife, Humber , Saverhe a l'Anglais. L'E- cöflbis A le Tay. Puis Shannon, Blf.cwatre aux lilan-dois. P O L O G NE. D. /"\ Uel eft le gouvernement V,<^ de la Pologne ? R. Iieft mixte, en ce que la Souveraineté y eft partagée entre le Roi & les Grands, fans l'autorité & le bon plaiiir defquels le Roi ne peut lever aucun fubiide, ni faire aucune' loi (i). ( i ) Cet Etat eft. donc monarchique &: E vj loS Géographie univerfèlk- D. La couronne de Pologne eit>. elle héréditaire ? R. Non : mais bien élective. C'eft le feul Royaume de cette nature chez les Européens. i2. Que remarquez-vous au fujet des payfans de cette République ? it.Ils font ferfs, c'eft-à-dire, efck\ ves de leurs Seigneurs , qui ont fur eux pouvoir dévie & de mort ; mais aufti jamais ils ne contribuent en rien pour les befoins dé l'état (i). D. Faites-nous connoître la température & le fol de la Pologne ? R. La Pologne participe plus dû froid que du chaud. Elle eft fertile en bled, a de vaftes forêts & des mines de fel (2). D, Quelle eft la Religion ? R. La Catholique que le Rot eft tenu d'exercer. républicain [ ariftocratiquc]. On y affigne au Roi un certain revenu qui même n'eft pas bien coniuiciable. ( 1 ) La NobielTe poftede toutes les charges citons les biens de ce Royaume, (1.) C'eft un pays piar» D. Quelles font les bornes de ce Royaume ? R. C'eïr. au nord la mer Baltique, & la Ruffie : au midi la Hongrie, dont elle eft féparée par les monts Krapacs : à l'orient la même Ruiîïe, à l'occident l'Allemagne fep-tentrionale.. D. Comment divifez-vous la Pologne ? R. En quatre parties principales-: Pologne, Te grand duché de Lithua-nie, & le Royaume de PrufTe (i)~ (i) La grande Pologne comprend quatre Provinces \ la grande Pologne propre., la Cujavie, la Mazovie Se la Prude Polo-noife. La petite Pologne renferme la petite Pologne propre , la Poldaquie , & la Ruffie noire qui à fon tour a fous elle la Ruffie propre , la Voihinie & la Podolie. Le Duché de Lithuanie contient la Lithuanie propre, la Ruffie blanche ou Ruf fie Lithuanienne , .la Livonie , la Curlande Se même la Samogitie.. La Ruflie-noire, dit aufli RulTie-rouge Se f ctite-Ruffie fait, îiiivant quelques-uns, une fa voir, la grande Polo la petite ï IO Géographie univerfelle. D. Quelle eit la capitale de toute la Pologne ? R. Cracovie Se Varfovie s'en disputent le titre ; il femble cependant qu'aujourd'hui il doive être aft e clé à la dernière, comme étant la réfî-dence des Rois, le lieu de leur Election , & celui de la convocation des Diètes. D. Quelles font les villes de la grande Pologne, dite aufli baffe Pologne ? R. Ce font Gnefne, dont l'Archevêque eft Régent du Royaume pendant l'interrègne , & couronne les Rois ; & Varfovie dans la Mazovie. Cette ville n'eft point pavée Elle a un Château où la République loge les Rois de Pologne. La diète pour partie du Royaume diftincte de la petite" Pologne. Chacune de ces parties pri.ncipa" les fe fubdivife en Palatinats qui ont chacun un Palatin ou Gouverneur perpétuel, tk un Caftellan qui eft fon Lieutenant. En Pologne la Lingue Latine eft fort en nfâgc. L'Allemande, la Françoife & l'Italienne y font aufli a fiez connues. l élection de ceux-ci, fe tient à un quart de lieue de cette ville fous des tentes en pleine campagne. D. Nommez-moi les villes de la grande Pologne dans la Pruffe Polo-noife. R. Ce fontDantzic, l'une cîesplus confidérables de l'Europe pour fa grandeur , fa richefle & fon commerce. Elle eft fituëe fur la mer Baltique , à l'embouchure de la Viftuie, où elle a un Port des plus célèbres du nord, par lequel fe fait l'exportation des Dleds de Pologne qui vont en. Hollande , & en divers autres pays. C'eft une ville libre & anféa-tique, fous la protection du Roi de Pologne à qui elle paie tribut, & au coin duquel fe frappe la monnoie.. Les habitans en font Luthériens. D. Qu'eft-ce qui diftingue Thorn? ville de la même Province ? R. C'eft le lieu de la naiffance de Copernic. «J Vladiftaw, dit aufli Inowladif-■low, capitale de la Cujavie, Pofna, ,îrrr Géographie univerfelle.-Plocsko , Bielsk ,. Culm, Mariem>-bourg, Eibing, font encore de la grande Pologne ? D. Nommez les villes de la petite ou haute Pologne. R. On y trouve Cracovie , ville grande 6k célèbre, avec une bonne Univerfîté : Sendómir 6V Lublin villes fortes rpuis dans la Ruffie Leo* pol, en Volhinie Luck, dans la Po-dolie Kaminieck, la plus forte place de Pologne, avec Brada w aufli très-forte , 6k Kiow dans l'Ukraine, dont les habitans s'appellent Cofaques. Celle-ci appartient aux Ruffes. Z>. Quelles font les villes les plus confidérables de la Lithuanie ? R. Ce font Wilna, capitale, grande ck bien peuplée , mais mal-propre, ck Grodno : puis Rofiene dans la Sa-mogitie, 6k Mittaw dans la Cur-lande. •f Troki, Braflaw, Novogrodeck, Minski 6k Go1 ding en font aufli. Cette contrée a eu fes Souverains particuliers , qui avoientle titre de Grand-Ducs, jufques vers l'a n 15 00 qu'elle fut réunie à la Pologne , à condition qu'elle feroit regardée feulement commeune Principauté alliée qui auroit fes grands Officiers , fon Armée, fes Généraux, fontréfor, fes coutumes , & qu'elle auroit part à l'élection du Roi, qui toutefois fe feroit en Pologne. Elle fournit le tiers des troupes, & le quart des revenus de la couronne. Sa longueur eft de 150 lieues, & fa largeur de 100. Les payfans y font extrêmement miféra-bles, indigens, & maltraités par la nobleffe, qui n'en ufe avec guère moins de fierté & de dureté dans le refte de la Pologne. D. Depuis quand la PrufTe ducale eft-elle érigée en Royaume ? R. Depuis le commencement de ce fie cle ; mais le Roi ne fut reconnu en cette qualité de toutes les Puif-fan.ces de l'Europe qu'à la paix d'Utrecht en 1713. D. Quelle eft la capitale de ce Royaume ? \ ï 14 Géographie univerfdte* R. C'eft 'Konigsberg , grande Sz bien bâtie avec un beau palais (i ) , & un Confeil lbuverain ou Parlement. Varfcv'?en Mazove, tk Bietsk en P Ddîaquie ; En Prude, Konigfberg, Marienbomg, Elbing, Dantzic, Culm, puis Pofna, Gneihe & la Cu-javic Dans la baiTe-Pologne. Et Sanclomir Lublin Dans la haute ou Cracou : Leopql, en Rullîe : En Volkiriie eu Luck, puis clans la Podolie Le fort Kaminkck : l'Ukraine a Kiovie. En Lithùanie eft Wilna, Minski, Braflaw Trofri, Grodno. lîoliene eft en Saraogitie, GolUing eft en Curlande, aóffi bien que Mitcau, ('ij Une de fes falies a 174 pieds de long fur 60 de large, & cela fans piliers. ^ Le Royaume de Pruflè eft poflédé par l'Electeur de Brandebourg, Charles-Frédéric , qui en eft le troiliemc Ro-i, & qui a commencé à régner en 1740. Il eft de très peu d'étendue, & parfemé de forêts & de lacs. 11 n'eft parvenu que par gradation infenii-ble à l'état fixe de monarchie, de contrée de Pologne qu'il avoit toujours été. Les Souverains y ont inftitué un ordre de Chevalerie, dit de Païgù-noir. On pêche de l'ambre jaune fur fes côtes* Pologne. j, y Rivières de Pologne. D. Affignez - nous le cours des principales rivières de Pologne. R. La Viftule a fa fource aux monts Crapacs, traverfe du midi au feptentrion, la Pologne 6k la Pruife , 6k fe jette dans la mer Baltique à Dantzic , après avoir arrofé Craco-vie, Sandomir 6k Varfovie : le Niémen a la fienne dans la même mer. Le Nieller 6k le Nieper fe rendent dans la mer Noire.Ce dernier appelle autrefois Borijlkene, eft le plus confidérable de tous. ^ La Viftule arrofe Plocsko, Via-dislaw y Thorn , Culm 6k Marien-bourg. Les autres rivières de la Pologne font le Bug qui fe joint à la Vif-tule , la Dune qui coule aux confins de la Ruftie 6k de la Pologne, pafte à Riga, 6k tombe dans le golphe de ce nom : la Warta qui fe jette dans l'Oder au-deftbus de Francfort; enfin le Boh dont les eaux fe rendent dans la mer Noire. Viihile, Niémen, Buît, Dune, & Nieper EoiïiUiene autrefois, Waite ; Bohj Nieller. 'ï 16 Géographie univerfelle. SC A ND IN A FIE. /~\ U eft fituée la Scandinave vie ? R. Elle occupe la partie la plus Septentrionale de l'Europe. D* Que comprend-elle ? R. Le Danemarck, la Norwege, êc la Suéde : ce qu'on appelle les Couronnes du Nord. D. Par qui eft poftedée la Scandinavie ? R. Elle forme deux Monarchies * dont l'une comprend le Danemarck & la Norwege , & la féconde la Suéde. MONARCHIE DE DANEMARCK. D. D Epuis quand la Norwege cjui avoir fes Rois particuliers eft-elle reu* nie au Danemarck } R. Depuis le milieu du quatorzième fiecle que l'héritière de Dane* Danemarck, j 1 y tnarck époufa le Roi de Norwege. D. De quoi eit compofé le Danemarck propre ? R. D'une Prefcpi'île cenfée d'Allemagne appelle e Jutland (i), & des deux îles de Sëeland & de Fionie, à l'entrée de la mer Baltique, dont la première qui eit la plus grande, a vingt lieues de diamètre. D. La Prefqu'île eft-elle grande ? R, Elle a environ 65 lieues de long, fur une bien moindre largeur. D. Quelle eft la nature du pays? R. Le pays quoique froid, ne laifTe pas d'être fertile & fort peuplé. Il n'y croît point de vin, non plus que dans le refte du nord. D. Quelle eft l'étendue de la N01S wege? R. Elle a quatre cens lieues de long, mais excepté fa partie méridionale , ce n'eft qu'une côte fort étroite qui règne à l'occident & au nord de la Suéde. ( 1 ) Autrefois Cher/onefi Cimbrigue. D. Quel en eit le fol & le climat? R. L'air y eit excefiivement froid, 6k le terroir ftérile , n'étant que fables, cailloutages & montagnes, qui pourtant font couvertes de forêts. D'ailleurs il s'y fait un aifez bon commerce de fourrures, goudrons, poix-réfines, mâts & bois propres à la eonftruclion des vaiifeaux , ck de poiiTon falé. D. Quels y font les hommes? R, Groiiiers , mais bonnes-gens , robuflcs ck bons matelots. D. Comment y eit rendue la Juf-tice ? R. Parauatre Tribunaux fupérieurs que la Cour de Danemarck y a établis , 6k dont le principal réfide à Chriitiane. D. Quelle eit la Religion de toute la Monarcliie ? R. La Luthérienne : la Catliolique y eit prohibée. D. Quelle en eit la ville capitale } ♦ R. C'eit dans file de Séeland Copenhague oùlesRoisfontleurféjour. Danemarck. \ j ^ Cette ville eft riche, très-forte, & a lur le détroit du Sund un des ports les-plus commodes & les pius fuis de l'Europe. D. Nommez les autres villes du Royaume. R. Ce font dans le Séeland, Rof-child où fe voient les maufolées des Rois de Danemarck : dans le Jutland , Ripen qui en eft la plus grande, &dans la Norwege, Chriftiane (i), & Drotuhc-im ? Remarquez-y encore Slefwick, bien déchue de fon premier état, Kolding, Wibourg, fîege d'un Con-feil fouvcrain, Arhufen, Gottorp, où réfidoit le duc de .Holftein-Gottorp, qui eft d'une branche puînée des Rois de Danemarck , enfin Oldenfée , capitale de File de Funen ou Fionie. D. Quel cap fameux trouve-t-on en Norwege ? R. Le cap-nord,ou nord-cap dans ( i ) Autrefois Objîo. * ï 20 Géographie univcrfdle, la Laponie. C'eft le plus feptentrional de l'Europe. D. Que remarquez-vous fur la côte de Norwege ? R. Le goufre de Maelftrom qui engloutit les vaifteaux, & les rend tout fracafles. D. A combien montent les revenus du Roi ? R. A cinq ou fix millions, dont bonne partie provient d'une taxe ou tribut qu'il fait payer aux vaifteaux qui entrent dans la mer Baltique par le détroit du Sund. D. Combien ce détroit a-t-il de large ? R. Environ deux lieues. Iflande. D. L'Ile d'Iflande n'eft-elle pas aufli de la nomination Danoife ? R. Oui : elle en fait partie , quoi-qu'éloignéede 200 lieues vers l'oueft. îles Rois de Danemarck y entretiennent un Gouverneur. D, D. Que remarquez-vous de cette ïe? R. Le froid y eft extrême. La plupart des cabanes ou habitations y font enfoncées fous terre, 6k font de véritables tanières. Vers le folftice d'hiver, le foleil ne s'y leve pas. D .Que remarquez-vous de fes ha-bitans ? R. Ils font de petite taille, les plus grands n'excédant guère quatre pieds ck demi, font gros ck trapus , forts ck vigoureux, mangent les ours-&les renards, ck aiment le poiffon fec tout crud. Ils vivent communément un fiecle , fans ufer de Médecins ni de ■médecines. Z>. Qu'eft-ce qui fait croire qu'ils ne manquent pas d'intelligence? R. C'eft qu'ils entendent à merveille le jeu d'échecs pour lequel ils font paftionnés. D. Quelles font leurs occupations 6k leurs qualités? R. Ce font des chafteurs 6k des pêcheurs continuels, aiment beau-Tome IL F a 21 Géographie unh •erfelle. .coup la clanie , font pareffeux, têtus, êv extrêmement ignorans. D. Quel eft le terroir de l'Iilande ? R. L'Iilande eit itérile étant couverte de pierres, de roches, de neiges & de glaces j tellement que le Roi cle Danemarck en tire à peine de quoi fubvenir aux frais de régie D. Quelle montagne remarquable yy trouve-t-il ? R. Le mont Hécla, qui eft la plut; !; -ute, a desjrûnes de fonfre, &qui tout couvert de neige qu'il eit, vomit des flammes & de la fumée. Il fe .trouve près de-là une fontaine d'eau bouillante. D. Apprenez-nous ce que c'elt que les îles Fero ? R. C'eit une douzaine de petites ( i ) Elle a cependant quelques pâturnges vers le midi. Son trafic confiée principalement en foufre , poiffon fec , & fur-tout eu merluche qui y abonde. Sa longueur eft de 160 lieues: Skalolt & Hola en font Zcs deux lieux les plus remarquables. Suéde. j 2 -jy Kes entre la Norwege ck l'Iflande, lefquelles n'ont que des villages & hameaux. Elles reflbrtiffent au Gouverneur ou Grand-Bailli d'Iilande. Au Danemarck Funen avec le Séeland Ou Copenhng : Rofchïld. Wibourg eft au Jüt« land} Colding , Ripen , Slefwick. En Norwege eS Obllo, Bergen, Drontheim , Iflande où Mont Hecla j Fero. SUEDE. D. U e l Prince a rendu cèle* V^f bre le nom de cette con* trée ? R. Son Roi Charles XII, qui peut palier pour un prodige de valeur & tk de confiance (i). D. Quelle eft la pofition de la Suéde ? R. Elle enveloppe la mer Baltique prefque de tous côtés.Sa longueur eft {i ) Mort en 1718. Fij cle 3 50 lieues, fur une bien moindre largeur. Quelle eft la nature du pays ? R. Il eft entrecoupé de rivières, de lacs, de forêts & de montagnes qui en occupent plus de la moitié. D'ailleurs l'air y eft extraordinaire-ment froid, & le fol allez ingrat. D. En quoi condfte fon commerce? R. Il conlifte enfer, en mâts de vaifteaux, poix-réftne , fourrures, & particulièrement en cuivre eftimé le meilleur du monde, & dont il a des ruines abondantes. D. Quels animaux s'y rencon-tre-t-il? R. Des aigles, des faucons, des ours, des élans, & des hermines. D. Que remarquez-vous du climat? R. Il n'y a en Suéde que deux fai-fons ; neuf mois de froid, & le refte d'une chaleur très-grande. Néanmoins l'on y vit fort long-tems. D, De quelle Religion font-ils? S uede* | 21 R. Ils font Luthériens. X>. Les affaires importantes concernant le gouvernement cle l'Etat font-elles à Ta décifion du Roi ? R. Non, mais bien à celle du Sénat qui conclut à la pluralité des voix j &le Roi eft tenu de s'y conformer. D. Le Roi n'a donc pas la puif-fance légiftative ? R. Non; & la fouveraineté réfide vraiment dans les Diètes (i). D. Comment fe rend la Juftice ? R. Elle y eft adminiftrée par quatre Cours fupérieures ou Pariemens qui connoiftent tant du civil que du criminel en dernier reftbrt. D. Comment divifez-vous la Suéde? R. En trois parties, domaine eft à l'occident de la mer BaltiqùX, &: ----■ \- f f) Celle de 17^6 a ordonné que les Enfans du Roi feroient élevés fuivant im plan d'inftru&ion qu'elle a propofé, lequel tend à leur infpirer l'humanité ôc l'éloigné-ment pour tous les fentimens impérieux & de domination. F iij 116 Géographie univerfelle. comprend la Gothie 6k la Sueonîe » la féconde eft à l'orient, c'eft la Fin-bande ; la troiïieme eft au nord de la même mer, 6k fe nomme Laponie Suédoife. D. Quelle eft la Capitale de ce Royaume ? R. C'eft Stockholm, dans la Suéde propre fur la mer Baltique, à l'entrée d'un lac qui lui forme un Port des plus fûrs, des plus valles, 6k fort fréquenté. Cette Ville eft bâtie fur plusieurs îles confolidées par des pilotis. Elle eft grande , peuplée, ck très-forte ; les maifons, la plupart de bois, font couvertes de cuivre-en la* mes. C'eft le lieu de la rélîdence des Rois(i), D. Quelle eft la féconde Ville du Royaume ? K. C'eft Upfal qui en a même été ( i ) On remarque une des Tours de la Citadelle , au haut de laquelle font trois couronnes de cuivre doré , qui lignifient l'union des trois Royaumes de Danemarck, Norwege tk Suéde, faite fur la fin du quinzième iïecle. Stockholm a une Académie des Sciences* Snede, ïv? autrefoisla première. Elle a une 5&n-ne Univerfké. Sa Cathédrale eit magnifique , tk a les tombeaux de plusieurs Rois. •f Les autres Villes de Suéde font; Gothebourg Ville maritime , Col-Rïar place forte , Lunden- Univer-fité, Abo Capitale de la Finlande,, ck Torno chef-lieu: de la Bothnie qui occupe les côtes feptentrionales-du Golphe de ce nom. La Suéde a encore dans la mer Baltique les îles-d'Oeland&de Gotland,mais qui font, peu confidérablcs. L%grie & la Li-vonie fcnt maintenant de FEmpire-Rufiien. Les Suédois font laborieux,, ck endurcis à la fatigue. D, Comment divife-t-on laLapo-nie , contrée la plus feptentrionale de la Scandinavie ? R, On la divife en Laponie Da-noife, Laponie Suédoife, & Laponie Mofcovite , du nom des différens Etats dont elle fait partie ( i ). ( i ) La première eit au Nord, la deuxième au Midi, la troifioris à l'Oiient. F iiij D. Que remarquez-vous de ce climat ? R. Il eft excefïivement froid. Il a en hiver une nuit de trois mois, & en été un jour d'autant (i). D. Quel eft le pays? R. Il eft plein de rochers & de montagnes , & on n'y feme pas. D. Quels font les animaux qui s'y rencontrent? R. On y trouve des ours, des élans, des caftors, des hermines & des rennes , animal femblable au cerf, extrêmement docile, infatigable à la courfe, & très-aifé à nourrir. Ils s'en fervent pour fe faire traîner fur la neige. D'aiileursils en mangent la chair, & fe font des vêtemens de fa peau. D. Dépeignez-nous un peu les Lapons ? ( i ) Cela vient de ce que leur horizon fait 11:1 angle fort aigu avec l'équateur, 8c qu'ils ont la fphere prefque parallèle. En effet ils ont le pôle élevé Car l'horizon de feptante-daix degrés. Leur été eit quelquefois des plus chauds. R. Les Lapons font de petite taille, n'ayant tout au. plus que quatre ieds & demide haut; ils fontpâles St afanés, ontlatête grofte,le front large, les yeux enfoncés, le nez applati, les cheveux courts, droits, dursôt noirs; un vifage enfin tiré en long, qui femble tenir de l'ours (i )» £>. Quel elf leur génie ? R. Ils font colères, fauvages, pa~ reffeux, craintifs, d'ailleurs honnêtes gens : à peine connoît-on chez eux ce que c'eft qu'aftaftinat , larcin T tromperie. Z>. Que fubftituent-ils ait pain Se à la farine dont ils manquent r R. Us pulvérifent despoiftbns fècsr & ils en font une pâte qui leur tient lieu de pain. Us aiment paflionné-' ment i'eau-de-vie & le tabac. D. Quelles font leurs occupations les plus ordinaires ? A.LacharTe & l»pêche- ( i ) Ils ne font pas ufage de linge& s'habillent fort fmgulicrenient. Ft 130 G éograp lue unlverfelle. D. Y a-i-il des Villes en Laponie? R. Non; il n'y a point de lieux auxquels on punTe donner ce nom. Ils vivent épars fous des cabanes couvertes de peaux, qu'ils tranfportent continuellement d'un lieu dans ua autre. D. Vivent-ils long-tems ? R. Très-long-tems, & ne connoif fent pas les Médecins. Le grand âge ne les empêche pas de courir dans les forêts & les montagnes ; & lorf-qu'ils meurent, c'eit plutôt de vieil» leife que de maladie. La Suéde tient Stockolm , UpfaI en Sneonie : En Gothie eftColmar : Lunden dans la Scanie : Les Lapons font au nord de Eothnic au Nord-land , Abo dans la Finlande. Ilesd'Oland, Gothland. RUSSIE, OU m o s c o vi e. JR /^-uelle-eftlaRuffie ouMo£- it. La Ruflie eit' cle toutes les régions de l'Europe la plus étendue.-Seule elle en occupe le tiers. D'ailleurs elle fe propage bien avant dans l'Ane j mais elle eft peu peuplée. D. Quel eft fon gouvernement? Ri Le defpotique, ce qui eft une fuite de l'ignorance profonde où elle avoit toujours vécu, un refte de fon.: ancienne barbarie. Z>. Qui eft-ce qui l'en a enfin tirée ? R. Le plus célèbre de fes Empereurs, le Czar Pierre le Grand, l'un de ces hommes rares & extraordinaires que la nature enfante après de Fvj if 3 2 Géographie univerfelle, longues années, pour le bien & la félicité des Nations (i). D. Que fit-il? R. îl voyagea en divers Etats de l'Europe en obfervateur habile, vifi-tant les Ports, les Arfénaux, les Académies j n'épargna aucunes dépendes pour attirer chez lui de diverfes Contrées les hommes les plus expé-rimentésdans les feiences, & en toutes fortes d'arts, civilifafes peuples. & refondit, ou plutôt créa en Rufïie une nation toute nouvelle. 11 alla, dit M. de Voltaire, comme un autre Promethée emprunter le feu céiefie pour animer fes compatriotes. D. Ce que vous me dites de cet Empereur me fait deflrer de favoir plus particulièrement les change-mens qu'il fit dans fon pays ? R. Ce grand homme y établit des Académies & des Colléges pour les Sciences &les Arts, s'appliqua à y (r) Pfcrre Alexinwitz, premier du nom,, furnommé le Grand. Rujfie ou Mofcovîe, , £j faire fleurir le Commerce, cré a une bonne Marine , creufa des Canaux qui communiquent aux quatre mers qui avoifinentfes Etats; favoir la mer Cafpienne , la mer Noire r la mer Blanche , & la mer Baltique (1 ). Enfin fufcita une nouvelle Ville, Capitale de fon Empire, appellée Peterf-bourg de fon nom, laquelle de fon vivant avoit déjà quarante mille mai-fons, & était Tune des plus floriflan-tes de l'Europe. Quel autre changement important fit-il encore ? R. Il défendit d'entrer dans les Cou-vens avant l'âge de cinquante ans , la fainéantife y portant en foule les Mofcovites dès leur jeunefTe. Il pen-fbit fans doute que dans un Etat qu'il* avoit à peupler, il s'y fût mal pris de tolérer & fomenter ces familles im-menfes, qui ne fe perpétuent qu'aux dépens de la Nation (2).. ( 1 ) Ils n'ont cependant pas tonte l'utilité qu'ils pourroient avoir, pour être négligés. (1) Avant le Czar Pierre, il «oit dé- ij 4 Géographie univerjelle. D. Comment s'appelloit autrefois la Ruffie ? R. Elle fait partie de l'ancienne Sarmatie (i). D. Quelle eft fa température ? R. L'air y eft très-froid , particulièrement vers le nord. Les glaces &• les frimats y régnent neuf mois de. l'année. Cependant vers le folftice d'été, les- chaleurs y font quelquefois cuifantes (2).. D. Quel en eft le fol ? R. Le pays eft entrecoupé de marais, de lacs, de rivières, &: de gran* fendu aux Mofcovitcs fous peine de mort, de voyager & de prendre des alliances ailleurs que dans leur pays ; il n'y avoit que des écoles pour apprendre à lire tk à écrire. Ge Prince abolit les longues barbes tk les longues robes, inutile embarras «1 des gens qui doivent agir,ck ne voulut plus que fes fujets s'appellailent fes efclaves. Il mourut en i7Zf. ( 1 ) Qui comprenoit encore la Laponie & la Pologne. (t) Ce qu'il faut attribuer à" la longueur de l'arc diurne que décrit ou femble décrit e le foleil au-delfus de leur horizon. Rujfie ou Mofcovle. 1-3 ç; des forêts. Vers fon midi v il produit du bled que l'on recueille deux mois, après avoir iemé. D. Quels animaux y rencontre-t* 011 ? R, Des ours, des élans, des ren* nes, puis des hermines & des martres-zibelines, qui y font fort communes. D. En quoi coniifte fon commerce ? R. En pelleteries, mâts de vaif-feaux très-eifimés , goudron , cire, miel, poix, favon , réfine, poiffon fec, enfin en cuirs de bœuf ou vache, appelles vulgairement Cuirs dù RouJJî, c'eft-à-dire, de Ruffie. D. Comment y voyage-t-on ? R. Sur des traîneaux, avec lefquels en ufe de diligence fur la neige. D. Que veut dire le mot C\ar ,.f-feèlé au Souverain de cet Etat ? R. Il veut dire Roi. Il prend plus ordinairement le titre d'Empereur de Ruffie, ou de toutes les Ruffies (1). ( 1 ) Il s'appelloit précédemment Grand-Duc de Mofcovie, 3 3 6 Géographie unïverfelle. D. Que remarquez-vous des Ru£ fes? R. Us ont l'humeur fervile, & aiment paffionnément le vin, Feau-de-vie & toutes liqueurs fortes , ainfi que le refte deshabitansduNord î). D. Quelles font les bornes de cet Empire-? K. C'eft: au nord la mer Glaciale , au midi la petite Tartarie & la mer Cafpienne, à l'orient la grande Tartarie , & à l'occident la Suéde & la Pologne. D. Quelle en eft la Capitale ? R. Précédemment c'étoit Mofcow, mais aujourd'hui c'eft Pétersbourg , dit aufti Saim-Pétersbourg ( 2), conf-truite dans l'Ingrie fur quelques Iles versie golphe de Finlande. LesCzars ( 1 ) Quant à Ja religion , ils font fchif-matiques Grecs, ils font l'office en langue Sclavonne ou Efclavonne-, dont la leur Se celles qu'on parle en Hongrie, Bohême, Pologne Se dans prefque toute la Turquie Européenne , font des idiomes, (x). En. l'honneur de l'Apôtre S. Pierre» Ruffie ou Mofcovie. 137 y ont de magnifiques Palais où ils ré-fident. Cette Ville eft une des plus riches & des plus coniidérables de l'Europe. On y compte deux cens mille ames (1). D. Quelle eft la ville de Mofcow, qui donne le nom à la Mofcovie ? R. Elle eft des plus grandes, mais n'eft point peuplée à proportion de fa grandeur. Elle eft, ainfi que toutes celles de Ruftie, bâtie de bois : elle eft considérablement diminuée depuis que Pierre le Grand a fufeité une nouvelle capitale à fon Empire (O. D. Quelle pièce curieufe y te-marque-t-on ? R. La Cloche de l'Eglife patriarchale qui eft la plus grofte qu'il y ait au monde. Elle a dix-neuf pieds de ( 1 ) Le Czar Pierre a fait faire en ligne droite un grand chemin de plus du 200 lieues, qui va de Péteiibourg à MofcoV. (1) Avant lui Mofcow n'étoit pns pavée. Il la fît paver , il fit un canal qui établit communication entre les deux Capitales. 1^8 Géographie unlverfelle. haut, foixante-quatre de circonférence , & deux d'épaiiTeur. D. Quelles font les autres villes les plus remarquables de cet Empire ? R. Ce font Archangel & Riga, deux villes des plus commerçantes (i) , puis Narva, oir l'Alexandre du nord- Charles XII, avec huit mille Soldats feulement, rompit l'armée des Mofcovites qui étoit de cent mille hommes, & commandée parle Czar. D. Le Royaume d'Aftracan n'eit-y pas encore du domaine Ru/lien ? R. Oui : il en eft, avec fa Capitale, de même nom, iituée en Aiie, à l'embouchure du\Tolga dans la mer Cafpienne. Elle eft. grande, peuplée & très-commerçante. ^ Revel, port de mer, Novogo-rod-la-grande, Plefcow, Wolodimer, Sufdal, Smolensko, Rézan & Cazan en font autant de villes coniidérables. (O Celui de la première eit cependant bien tombe depuis l'étabuflément de Pé.-terfbourg.. Rujfie ou Mofiovie. Rivières de RuJJic. D. Quelles font les rivières de la Ruffie ? R. Il y en a plufieurs très-confidé-. tables, entre lefquelles je remarque le Don qui eft le Tanaïs des-anciens, & qui après un cours des plus tortueux, fe décharge entre l'Europe & l'Alie , dans la mer de Zabache ou d'Azof, autrefois les Palus Méotidesj. puis le Volga, le plus grand de tous» Il a fa fource à vingt-cinq lieues au nord de Mofcow, & après un cours de plus de cinq cens lieues, il va fe jetter dans la mer Cafpienne, Ç Les autres font l'Obi qui a fa fource dans la Tartarie indépendante, & fon embouchure dans la mer Glaciale r la Dune, dont nous avons parlé à l'article Pologne, 6V la Duine qui fe rend dans la mer Blanche. Péteiihoiirg dans rlngrie : Mofcovv puis Archangel ; RigadeLivonie, Volodimer, Rêver, Novogrod, Smolenslio. Rivières &> Lacs. ^ L'Obi & le Volga j ©uine 8c le Don : les lacs.Onega, Ladoga. 140 Géographie univerfette. TURQUIE. TURQUIE D'EUROPE. D. 1P\ 'Où font originaires les JL/ Turcs ? R. De la Scythie qui faifoit partie de la grande Tartarie. Ils fe firent d'abord un petit Royaume dans la Natolie, fous la conduite d'Othoman ou d'Ofman, puis l'agrandirent. Enfin l'an 1453, Mahomet II, l'un de fes fucceffeurs, Se l'épouvante de l'Europe, après avoir fait de grandes Conquêtes fur les Grecs, renverfa entièrement leur Monarchie , en fe rendant maître de Conftantinople , Se détrônant Conftantin Paléologue leur dernier Empereur. D. Où s'étend le domaine duTurc ? R. En Europe, en Alie, Se en Afrique. D. Qu eft-ce donc qu'on appelle Turquie en Europe ? R» Ç'efr. la partie de fes Poffeflions Turquie et Europe. qui eft enclavée dans cette partie du vieux C ontinent. D. Toutes enfemble forment-elles un Empire confidérable ? R. Elles occupent une étendue de pays d'environ huit cent lieues , ce qui rend l'Empereur un des plus puiftans Souverains de la Terre. D. Quel autre nom a le Chef de cet Empire ? R. On l'appelle encore Sultan , Grand-Turc , le Grand-Seigneur. II prend aufli le titre de Hautefle (i). D. Quel eft fon gouvernement ? R. Defpotique, c'eft-à-dire, ab-folu, difpofant à fon gré des biens & vie de fes fujets qui font autant d'ef-claves, & à qui fa volonté tient lieu , de loi. Si les enfans héritent de leur pere, ce n'eft que de fon agrément. D. Mais aufli leurs jours ne font-ils pas fujets a de grands orages ? R. Oui : car il n'eft pas rare de les voir détrôner par ceux de leurs (i) Et celui d'Ombre de Dieu, de Frère du Soleil Se de la Lune. S 42 Géographie unlverfelle. foldats , qu'on nomme Jamffaires* D. Quelle eit la Religion des Turcs ? R. La Mahométane-, qui eit uri mélange ridicule du Judaïlme & du Chriltianifme (1). D. Quel eft le Chef de la Religion ? R. Le grand Mufti qui eft l'Oracle ck l'Interprète de la loi. 11 eft tellement refpecté, qu'il arrive rarement «ru'on le contredife, pas même le Grand-Seigneur. D. Qu'appelle-t-on Dervis chez ces peuples ? R. Ces font des efpeces de Religieux qui renoncent au monde pour mener une vie auffere & retirée. Ils peuvent néanmoins fe marier, & fou- (1) Cette Religion leur prelcrit lacircon-ciAon, la prière fréquente , l'aumône, le jeûne & le pèlerinage à la Mecque, patrie du faux Prophete Mahomet ■■, leur permet la pluralité des femmes, & leur défend lu-fage du vin. Les fujets du Turc ne font pas tous Mahomctans ; il y en a une bonnç partie de Chrétiens fchifmatiques. Turquie cTEurope. j ^ * vent fous leur extérieur pénitent, ils fe livrent à la débauche. D. Qu'eit-ce que les Mofguées ? R. Ce font les temples des Maho-Tnétans qui prennent auffi le nom de Afz/^/;;7j/?<5-7c,eibà-dire,Vrai-croyans. D. Qifappellez-vousGrand-Vifir? R. On appelle ainfi le premier Mi-Tiïftre. Il eft la féconde peribnne de l'Empire. D. Qui font ceux que l'on nomme Bâcha ou Pacha ? R. On donne ce nom à tous les Grands de la Porte, c'eil-à-dire, de la Cour de Conftantinople, ainfi qu'aux Gouverneurs des provinces qui s'appellent aufii Begler-hey. D. Comment fe nomme l'Amiral des flottes Turques , ou Otthoma-nes ? R. 11 fe nomme Capitan-Bacha. D. Quel nom donne-t-on au Con-feil du Grand-Seigneur ? R. Celui de Divan. D. Qu'eft-ce que l'Aga ? R. C'elt le Colonel de Janiflaires. 144 Géographie univerfdle. la meilleure troupe pédeiftre qu'aient les Turcs. Z>. Qu'eft-ce que le Cadi ? C'eft le Juge du lieu. D. Quel eft le principal étendart des Turcs ? R. C'eft une ou plufieurs queues de cheval teintes en rouge, attachées à une pique furmontée d'une boule de cuivre & d'un croifant. Le nombre de ces queues eft proportionné à la dignité. Delà vient qu'on dit Bâcha à trois queues , Bâcha à deux queues(ï). D. Que remarquez-vous des Turcs en général ? R. Ils font fobres, charitables envers les étrangers, de quelque religion qu'ds foient ; mais ont peu de goût pour les Sciences & les Arts, lont amateurs du repos & de l'oifi-veté, donnent dans Fhypocrifie, 8c font fort lubriques. D. ■ ( i ) Le grand-Vifir en fait porter cinq , le grand-Seigneur fept. Turquie J!Europe. i4K D. Quel eft le terroir de la Turquie , tant Européene qu'Aftatique ? R. Il eft excellent, Se n'eft pas inférieur à ce qu'il étoit du tems des Grecs Se des Romains ; mais la pa-refte des Turcs, Se plus encore que cela le defpotifme qui les aftervit, eft caufe qu'il n'eft pas cultivé, comme il l'étoit ; Se cela doit être : les premiers travailloient pour eux, Se ceux-ci pour un maître. D. Comment divifez-vous la Turquie d'Europe ? R. Elle eft naturellement divifée en partie feptentrionale, Se en partie méridionale par une chaîne de mon* tagnes appellée Caflagnats. D. Quelle eft fa Situation ? R. La partie feptentrionale eft entre la mer Noire Se la mer Adriatique , Se la partie méridionale entre la mer Egée Se la mer Ioniene. Tome IL G ï 46 Géographie iiniverfelfe. TURQUIE SEPTENTRIONALE D'EUROPE. D. Ommen t divifez-vous la Turquie feptentrionale d'Europe ? R. En dix provinces : quatre au-delà du Danube : ce font la petite Tartarie, la Beffarabie, la Moldavie & la Valaquie (1) ; trois le long du Danube, la Bulgarie, la Servie, & la Bofnie ; deux fur la mer Adriatique , favoir, la Croatie &la Dalma« rie ; la dixième enfin fur la mer de Marmora , c'eft la Romanie ou Ro-mélie ? " '. D. Où eft fituée la petite Tartarie ? R. Au nord de la mer Noire ou Pont-Euxin. LaPrefqulle de Crimée en fait partie. (1) La Moldavie & la Valaquie font le pays qu'habitoienc les Getes. Turquie cTEurope: i^j D. Les petits Tartares ne font-ils pas venus de la grande Tartarie ? R. Oui : & c'eft pour cela que le pays qu'ils occupent fe nomme petite Tartarie. D. Comment fe nomme le Prince des Tartares qui habitent la Crimée ? R. Il fe nomme Kan : il eft tributaire, & fous la protection du Grand-Seigneur ( i ), ainii que le refte de la petite Tartarie. E>. Quelle eft la manière de vivre de ces peuples ? R. Us n'ont point de demeures fixes, mais logent fous des tentes ou cabanes qu'ils tranfportent fur des chariots quand il veulent changer de lieu. Ils font cruels, livrés aux brigandages , ils fe nourriftent de chair de cheval à demi-crue, en boivent le fang, ainfi que le lait de leurs c avalles. £>. En quoi confifte leur commerce ? ( i ) Qui a droit de Je dcpofer, pourvu qu'il lui donne mi fucceueur de la famille 4es Kans, Gij R. Il confifte en efclàves qu'ils font fur leurs voifins , particulièrement du côté de la Circaflie. p* Quelles font les Villes de la Crimée , dite autrefois Cherfonefe Taurique ? R. Ce font Bachaferai, résidence ordinaire du Kan des petits Tartares j Caffa qui appartient en propre au Turc , & qui donne fon nom au détroit qui réunit la mer d'Azof au Pont-Euxin ; Crim, puis Or ou Precop , bâtie fur Flfthme de même nom, qui réunit la Crimée au relie de la petite Tartarie. D. Comment fe nommoit autrefois le détroit de Caria ? R, C etoit le Bofphore Cimme-rien. D. Ou s'étendent encore les petits Tartares ? R. Dans la Belfarabie, où ils font comme indépendans , quoique le Turc tienne garnifon dansles Villes, qui font Oczakow , à l'embouchure du Nieper, & Bender ouTekin fur le Turquie a*Europe. j 4g Nieller, remarquable par le féjour qu'y fit le Roi de Suéde, Charles XIL D. Quelles font les Provinces de Moldavie & de Valaquie ? R. Ce font deux Principautés tributaires du Turc. Jaffi eft Capitale de la première, & la réfidence du Vaivode ou Prince; &: Targowitz l'eft de la féconde (2). D. Que remarquez-vous de la Croatie ? R. Elle eft partie au Turc, partie à la République de Venife, partie à la Maifon d'Autriche, crui eft la plus puiffante. Ce qu'en ponede le Turc a pour Capitale Wihitz, place forte. D. Qu'eft-ce que la Morlaquie ? R. C'eft la partie de la Croatie , la plus voifine de la mer. D. A qui eft fujette la Dalmatie ? (1) On y trouve encore Binlogrod à l'embouchure du Niefter , ville forte èV marchande, Capitale du pays habite par les Tartares , dits de Budziac. (1] Ce pays donne d'exceliens cheyaux. G iij R. Elle eft partagée entre le Ture & les Vénitiens. D. Où eft-elle fituée ? R. Elle s'étend fur une partie notable du golphe de Venife. D. Quelles font les Villes principales de la Dalmatie Vénitienne ? R. Ce font Spalatro Capitale, riche, peuplée & très-forte, avec un bon port, puis Jadera & Sebenico qui ne font pas moins conftdérables. D. Quelle eft la plus importante qu'y ont les Turcs ? R. C'eft Narenta, fur le golphe de même nom (i). D. Quelle Ville allez fameufe fe trouve-t-il outre cela dans la Dalmatie ? R. Il s'y trouve Ragufe, Capitale de la République de ce nom. Elle eft grande, bien bâtie, très-marchande, & très-forte. Elle paie tribut au Grand-Seigneur qu'elle craint, aux (i) Ils y ont encore Moftar & Antivari: la dernière ainfi dite de là lîtuation, à i'or> goiite de Bariau Royaume de Naples, Turquie d'Êuropel ?y£ Vénitiens qu'elle n'aime pas, & à l'Empereur & au Pape pour fe les concilier (i). D. Qu'étoit la Bofnie avant l'in-vafion des Turcs ? R. C'étoit un Royaume dont Mahomet fit périr cruellement le Souverain. Sa principale Ville eft Saraio,: place forte. D. Quelle eit la Capitale de l'a-Servie ? R. La Capitale de la Servie eft' Belgrade, Ville desplusimportantes, fituée à l'endroit où la Save fe jette dans le Danube. D. Où eft fituée la Bulgarie ? R. A l'occident du Pont-Euxin. Sa. Capitale eft Sophe ou Sophie. D. Comment s'appelloit autrefois ta Romanie ? R. La Romanie eft la Thrace des anciens. Elle ne perdit ce nom que (i) Son Gouvernement eft ariftocratique. Elle eft trcs-jaloufe de fa liberté, & ufe de la circonfpc&icn la plus minucieufe pour fêla conlervcr. G iiij 1j2 Géographie univerfelle. lors de Ia réfidence que commencèrent à y faire les Empereurs Romains. Les Turcs la nomment Rou-mélie. D. Quelle eit la Capitale de cette Province, & de tout l'Empire du Grand-Turc ? R. Conitantinople, l'une des plus grandes & des plusf ameufes Villes de k terre. Elle va de pair avec Londres & Paris pour la population, mais non pour la beauté de la Ville j car les maifons y lont baffes & mal-bâ-ties (i). (i) Suite de l'affervilTcment des Citoyens. Elle vient de fouffrir grandement du tremblement de terre qu'elle a éprouvé le iz Mai de cette année. Quoiqu'aufli violent que celui de Lilbonne , il a été beaucoup moins ruineux à caufe que fes maifons font en bois, ck très-peu exhaullées, il a épargné la molquée de fainte Sophie. On porte à ioooo le nombre de ceux de fes habitans qui ont été enfevelis fous fes ruines depuis le zz Mai à cinq heures tk demie du matin, Hiiqu'au z Juin fuivant : intervalle pendant lequel elle a elfuyé au-delà de trente fe-couifes. Turquie a"Europe. r^ D. Comment s'appeiloit-elle autrefois ? R. Bizance, & n'a commencé à s'appeller Conftantinople que depuis Conitantin ie Grand qui l'agrandit 9 l'embellit, ou plutôt mit une nouvelle Ville à la place de l'ancienne -, & lui donna fon nom. D. Comment les Turcs l'appel-lent-ils ? R. Ils l'appellent Stamboul D. Où eft-elle fituée ? R. En Europe fur le canal de ibrt nom, appelle aufTi Bojp/wre de Tkra-ce, lequel réunit la mer de Marmora avec la mer Noire. Sa fituation fur ce détroit, où elle a un port des plus, beaux de l'univers, eft des plus agréables & des plus avantageux pour le commerce. D. Quelle efl l'étendue de ce détroit ? R. Il a fept ou huit lieues de long 7 fur une demi-lieue de large., D. Que remarque-t-on à Cov£~ îantinople l R. La magnifique Moiquée de* fainte Sophie , & le Sérail qui eft le Palais du Sultan (i ). D. De qui eft-elle peuplée ? R. De Turcs, de Grecs, de Juifs; les Chrétiens Européens n'ont pas la permiffion d'y habiter, mais ils demeurent à Pera &: à Galala, qui en font les fauxbourgs. Les Ambaffa-deurs d'Europe ont leurs palais daiu le premier. jD. Quelles font les principales révolutions de cette Ville ? R, Conftantinople après avoir été long-tems le fiége de l'Empire d'Orient , fut prife d'affaut en 1453 par Mahomet II, Se devint la Capitale de l'Empire Ottoman. D. A quels accidens fâcheux eft fujette cette Ville ? R. Conftantinople eft fréquemment défolée par la pelle, les trem- ( 1 ) La principale entrée eit une grande porte, d'où eit venu Je nom de Porte , cour déligner la Cour Se l'Empire du Turc. Turquie d'Europe. jV* blemens de terre, & les incendies D. Quelles font les autres Villes remarquables de la Romanie ? R. Ce font Andrinople fur la rivière de Marize ou Hebre , où le Grand-Seigneur rélîde fouvent en été; &Gallipoli, Ville grande & riche , bâtie iur le détroit du même nom,dit aufli le bras de faint Georges, lequel fe nommoit autrefois l'Hellef ' pont. D. Que remarquez-vous de ce détroit ? R. Il fait la communication de l'Archipel avec la mer de Marmora, appellée anciennement Propontide. Il eft défendu de droite & de gauche par deux Châteaux (2)-, appelles les Dardanelles , d'où vient qu'il s'appelle auiïile détroit des Dardanelles* (1) Ils font d'autant plus à craindre que la ville eft: bâtie de bois. (x) L'un eft en Europe 8c fe nommoit jadis Sejios ; 8c l'autre en A(ie, il lè nommoit Abidos.. G vj 2^6 Géographie univ erf dit. En Romanie ou Thrace, on voit Conftantinople,. Gallipoli, fur l'Hebre ou Marize Andrinople. En Bulgarie eft Sophe & Belgrade en Servie r Sa raio de Bofnie & Witz de Croatie. Eagufe en Dalmatie, Spalato, Narenta, La prefqu'île Crimée ou Precop & Cfaffa, Beflarabe ou Bender aux Tartares petits Et Moldave & Vaîaque ont Jafli, Targowitz.. TURQUIE AU M IDE D. g\ u'est-ce que la Turquie au midi ? R. C'eft le pays anciennement connu fous le nom de Grèce : pays jadis fertile en grands hommes (i) , & l'un des plus fameux de l'Univers > (i) La Grèce eft le pays des Alexandre * des Miltiade, des Thémiftocle s des Homère, des Pindare, des Sophocle, des Euripide, des Hippocrate , des Ariftote, des Socrate>. des Platon, des Démofthene, des Lycurgue , des Solon , des Praxitèle , des. Phidias, des Miron, des Scopas , des Apel-Je,. des Zeuxis , des Parrhafius, des Timan-the, des Lylippe» des Protogene, &c* Turquie au midi. x « m aujourd'hui inculte , extrêmement dépeuplé, gémiffant fous l'oppreffion des Turcs, livré à l'ignorance & à la barbarie, abfolument déchu de fa primitive fplendeur. Cette nation qui a fourni des modèles en tout genre à toute la terre, par une étrange révolution, n'eft plus maintenant qu'un vil peuple d'Efclaves (i). D. Comment la divifez-vous ? R. En iix parties : deux font au ( i ) On pourroit peut-être afTigner l'indigence des Grecs d'aujourd'hui,comme une des principales caufes qui a fait des fouches des defeendans d'Homère 8c de Platon, La Littérature elf fille de faifance , 8c un villageois qui a porté tout le poids de la chaleur 8c du jour ne s'amufe guère le foir, que je fâche , à vérifier le fyftcme des Attractions,, ou à faire des Sonnets ou des Madrigaux. On n'y retrouve pas non plus les Héritiers de tant de braves Capitaines qui ont rendu leurs noms recommandables à jamais, & cela doit être : leDefpotifme 8c l'affervifTe-rnent écrafent l'âme, 8c en excluent cette noble Fierté qui l'entretient dans une perpétuelle difpofition d'héroi'fine,. 8c la porte aux plus grandes chofes.. % 5 Ü Géographie univcrfellc. nord ; favoir, la Macédoine ck l'Albanie ; deux au milieu, l'Epire & la Theffalie, deux au midi, la Livadie & la Morée. A ces iix parties, nous en ajouterons une feptieme, les Iles de l'Archipel. D. Quels Princes ont illuftré la Macédoine ? R. Philippe & Alexandre le Grand fon fils, qui y régnèrent fucceflive-ment. Le premier, par fon habileté, jetta les fondemens d'un Empire, que l'autre, par fa valeur, porta jufqu'aux extrémités de la terre. D. Quelle en eit la Capitale ? R. Salonique, autrefois TeffalonU que, fituée à l'extrémité du golphe de fon nom. Elle eft grande , peuplée , très - marchande, & la plus confidérable de toute la Grèce (i). ^ De la Macédoine font encore Pella, lieu de la naiffance de Philippe (i) Son commerce eonfifte principalement en foie. Les Juifs y font en grand nombre Se très-riches. Il y a deux Epîtrcs de S. Paul écrites à cette Ville. Turquie au midi f** & d'Âlexandre,Philippi à laquelle s'a-dreïloit l'Epître de S. Paul", ad Philips penfes ; & le Mont Athos, aujourd'hui Mome-fanto. Il forme une Prefcm'île célèbre parle grand nombre de Moines Grecs qui l'habitent, y vivent du travail de leurs mains, & paient un tribut au Grand-Seigneur. On remarque que l'ombre du Mont Athos porte jufques fur l'Ile de Stalimene, un peu avant le coucher du foleil. Il y a huit lieues de diftance. D. Quelles font les Villes de l'Albanie (i) ? R. Cette Province où il croît de bons vins, a pour principales Villes Scutari & Duras ou Durazzo, l'une & l'autre grande & peuplée. La dernière a un bon port fur le golphe de Venife : c'eft le grand paifage de Grèce en Italie. Elle eft remarquable d'ailleurs par l'exil de Cicéron. Z>. Quels font les principaux lieux de l'Epire i ( i ) Dans cette conuce eft une rivière appcllée Vclichi : c'eft l'Acheron des anciens. 'ï 6*0 Géographie univerjelle. R. Ce font Larta, où. il fe fait di* trafic, & Aétiurn (1 ) connue par la mémorable victoire de Céfar-Ofta-vien, nommé depuis Augufte, fur Marc-Antoine, 31 ans avant la naif-fance de Jefus-Chrift. Victoire qui le rendit feul maître de l'Empire (2). ^ La Prevefa fur le golphe de Larta eft aux Vénitiens , qui ont été tenus d'en démolir les fortifications. D. Comment s'appelle aujourd'hui la Theftalie? R. Elle s'appelle Janna, du nom d'une de fes Villes principales. On y remarque Larifle , Ville grande & marchande fur le fleuve Penée, lieu de la naiiTance du grand Achille, & où Philippe a fait quelque tems fa réfidence. D. Quelle Ville fameufe dans l'hif- ( 1 ) Aujourd'hui Figalo. (1) L'ancienne Acarnanie faifoit partie de l'Epirc. C eft encore dans cette province Qu'étaient le Coche & la forêt de Dodonc , dont il eft parlé chez les Poètes. Turquie au mi£m lgl toire rencontre-t-on dans cette Province ? R. Il s'y rencontre Pharfale (i) y célèbre par l'éclatante victoire qu y remporta Céfar fur Pompée, & qui mit fin à la République (2). ( i ) Aujourd'hui Pharfa. (2) Quoi qu'en dîfent Ceux qui qualifient Céfar d'Opprelfeur de la patrie, qui lui dépar-tiftènt le titre de Tyran, Se le mettent paisiblement en parallèle avec Catilina : Céfar fut un bon Prince, il eut lame belle , le cœur excellent. Perfonne n'eut plus d'humanité Se de clémence, il tourna toutes fes vues vers le bonheur de fes fujets, il s'en occupa fans relâche •, il fit fa principale affaire d'amener parmi eux la paix, la jufti-ce, Se l'abondance. Il ne rut pas plus l'op-prellcur de fa patrie, que les Médicis le furent de la leur, Se fa mort * ne le déroba que trop tôt aux hommes dont il étoit né pour faire la gloire Se la félicité. A ces qualités Céfàr en joignit d'autres : il fut le plus grand Capitaine qui ait jamais paru dans le monde, il fut prudent, intrépide dans les périls, il eut le génie vatte, l'efprit vif, pénétrant i Se s'il n'eût été dif-trait par d autres foins, il fût à coup fur * Arrivée 45 ans ayant Jçfus-Chrift. iö2 Géographie universelle. D. Ne s'y trouve-t-il pas quelques montagnes renommées chez les Poètes ? R. Oui : c'eft dans la Theftalic que fe trouvent le Mont Olimpe, i'Ofta, le Pelion, le Pinde. C'eft suffi dans cette Province qu'eft la Vallée délicieufe de Tempé. D. Comment s'appelle aujourd'hui FAchaie (i) ? R. Elle s'appelle Livadie, du nom d'une de fes principales Villes. D. Quelle en eft la Capitale ? R. Athenes,appellée aujourd'hui par corruption Senne, Ville célèbre par les grands Capitaines & les hommes favans qu'elle a produits. Elle a été devenu le plus éloquent tk le plus favant pciTonnage de fon ficelé. Il fut ambitieux, dit on ? Vraiment oui il le tut : ck c'eft à ce relfort que nous devons le Héros qui étonna l'Univers par fes exploits , tk lui fournit des modèles à imiter de prefque toutes les vertus. ( r) Cette contrée étoit ln Grèce proprement dite, nom qui lui étoit fpccialemenr.. affeétc. Elle eit fertile en bons. vins,. Turquie au midi. j£v le centre d'une florifTante République. Mais elle eft bien déchue de fon ancienne fplendeur, dont elle con,-ferve à peine aujourd'hui quelques veftiges (i). D. Quelles autres Villes dignes de remarque renferme encore cette Province r R. Elle renferme Thebes,. autrefois Capitale de la République de» Béotiens, & qui aujourd'hui eft peu de chofe ; puis Lepante, fameufe par la bataille navale que l'armée des Chrétiens gagna fur les Turcs en Z>. Quel fameux défilé obferve-t-on en Livadie ? R. Les Thermopiles (2) qui font la communication de cette Province (1) Buffler enfeigne qu'Athènes n'eft plus qu'un bourg : néanmoins un lieu qui eft: Capitale d'une vafte Province , qui eft défendu par une bonne citadelle, qui a nombre d'Eglifes, qui peut compter quinze ou feize mille habitans, eft quelque chofe de plus qu'un bourg. {i} Aujourd'hui Bocca-di-lupo. % 64 Géographie univerfelle. avec la Theffalie. Ce défilé eft céle-bre dans l'hiftoire Grecque par la vigoureufe réfiftance que firent en cet endroit 300 Lacédémoniens contre toute l'armée de Xercès. D. Ne s'y trouve-t-il pas des montagnes qui méritent d'être rappel-lées ? R. Oui : c'eft-là que font le Par-naffe, i'Helicon & l'Oeta , fi connus dans la Mythologie. D. N'eft-ce pas encore dans la Livadie que fe trouve Marathon ? R. Oui : & ce lieu eft célèbre par la mémorable journée où Miltiade, Capitaine Athénien , avec 1 200□ hommes,battit l'armée des Perfes qui étoit compofée de trois cens mille combattans (1 ). ^ Les pays connus anciennement fous le nom de Plwcide, & Etoile, de Zocride, font dans la Livadie , ainfi ( r J Voyez dans Cornelius-Neros l'ingratitude inouïe des Athéniens envers ce généreux Citoyen, dont ils avoient reçu de Ci grands fervices. Turquie au midi que les Villes de Delphe & de Mél gare ; maisprefquanéanties. D. Qu'eil-ce que la M orée ? R. C'eft cette Prefqu'île, partie la plus méridionale de la Grèce , que les anciens nommoient Péloponeje. D. D'où lui vient fon nom moderne ? R. On croit que c'eft de la grande quantité de mûriers qui s y trouvent. qui attache cette Prefqu'île au refte de la Grèce ? R. Il fe nomme l'Ifthme de Co-rinthe, d'une Ville de ce nom qui y eft bâtie. Il n'a que deux lieues de large (i). D. Que remarquez-vous de Co rinthe ? R. Cette Ville qui fut anciennement floriftante , & produifit beaucoup d'habiles gens, eft bien tombée au- (i) Parmi les travaux que méditoit Jules-! Céfar , Ioriqu'il fut miférablement alfaili-né , étoit celui de couper .flfthme de Co-rinthe. D. Comment Ï66 Géographie umverfelle'. jourd'hui, & n'a plus rien de beau que fon nom (i). D. Quelle eft la Capitale de la Morée ? R. Mifttra , anciennement Sparte ou Lacédémone, qui fut le centre d'une République fameufe & fertile en grands hommes. Elle eft encore aujourd'hui des plus confidérables, elle a des Mofquées & des Eglifes magnifiques , & un Château qui paffe pour imprenable ( 2 ). D. Quelles autres .Villes remarquables contient la Morée ? ( 1 ) Il y a deux Epîcres de S. Paul aux chrétiens de cette ville, appellée aufli Co-ranto. (z) Le P. Buffier a une inclination marquée à anéantir & métamorphofer en villages les villes qui dans les tems palfés fe font fait un grand nom. Après en avoir ufé ainfi à l'égard de Syraculè & d'Athènes, Lacédé-mone ne lui échappe pas, il appéfantit fur elle fa plume deftiuctive. Elle eft néanmoins la première & la plus confidérable de la Prefqu'île, qui en contient beaucoup qui ne le céderaient pas à plufieurs de nos Capitales de province. Turquie au ?nidi. JJfi R. Elle contient Modon réfidence du Bâcha, Argos anciennement Capitale d'un petit Royaume fort célèbre , Malvoifie connue par fes ex-cellens vins , & Napoli place forte , au fond du Golphe de même nom ; enfin la Ville d'Olimpie connue par fes jeux, qui fe célébroient de quatre ans en quatre ans (i ). D. N'eff-ce pas aufîi dans cette Prefqu'île qu'eft le Styx ? fi connu dans la fable ? R. Oui : il eft dans la Morée, les eaux de fa fource font extraordinai-ment froides. ^ Micene , Coron, Megalopolis, Belvedère, Patras, en font d'autres lieux remarquables, ainfi que la forêt de Nemée & le fleuve Eurotas. L'Ar- (i) Elle eft fur le fleuve Alphée, dans une contrée du Péloponefe, autrefois ap-pellée Elide, maintenant Belvedère. La Morée appartenoit aux Vénitiens, mais ils la perdirent en 17ij. cadie & la Laconie en étoient des Provinces. Sept parties dans la Grèce ou Turquie au midi. En Macédoine Athos, St 'mon, Saloniki. L'Albane a Drin , Duras : l'Epire, Aitium , Larta. LarhTe enTheflalie, Pinde, Olympe, Pharfà. L'Acliaïe, aujourd'hui Livadie appellée , Contient la BeotieoùThebe , Marathon, Athene : l'Etolieoù Lepante, Helicon : La Phocideoù ParnaiTe,& Delphe.En la Moré*e> Jadis Peloponefe, eft Sparte ou Mifitra, Malvoifie, Napoli, d'ElideOlimpia, Corinthe, Argos, Micene; Alphéedans l'Arca-die. ILES ILES DELAGREC E e t DE L'ARCHIPEL. £). Omment divifez-vous les Iles de la Grèce ? R. En deux parties : car les unes font dans la mer lonniene ,ê ou mer de Grèce, les autres font dans l'Archipel. D. Quelles font celles qui font dans la mer Ionienne ? R. Ces Iles qui font au nombre de quatre principales, font Gorfou, Sainte-Maure, Céphalonie & Zante. Elles appartiennent aux Vénitiens., & font fertiles en olives & vins excel-lens. D. Que remarquez-vous de l'Ile de Cor fou ? R. Comme elle eft la clef du Golphe de Venife, les Turcs ont fouvent tenté de s'en emparer, mais toujours en vain : les Vénitiens qui en connoif Tome ƒƒ, H jjo Géographie itniv erf elle, fent l'importance aufti-bien que les Turcs, y entretiennent toujours bonne garnifon. D'ailleurs, elle eft défendue par un Château qui paife pour imprenable. D. Quelle eft la grandeur de cette île que les anciens nommoient Cor» cyre ? R. Elle a environ quarante lieues de circuit.# Corfou, fa Ville capitale eft grande , très-forte, & a un bon port. L'Ile de Céphalonie eft à-peu-près de la même étendue : ellea fa Capitale de même nom, Ville maritime, & très-bien fortifiée. L'Ile de Sainte-Maure, autrefois Leucadc , Se celle de Zante , ont i 5 eu 16 lieues de circuit, & ont chacune une Capitale de même nom , avec un port Se des fortifications. A l'orient de Céphalonie font les Iles connues autrefois fous le nom de Du-lidiium Se d'Laque, &'qui faifoient partie .des Etats d'UJifle. D. Quel es font les Iles les plus grandes de l'Archipel ? Iles de la Grèce , Sec. t w $ R. Ce font celles de Candie Se de Negrepont. D. Quelle eft l'étendue Se la p0-fttion de la première ? R. L'Ile de Candie qui eft l'Ile de Crète des anciens, a 80 lieues de long, fur 15 ou 18 de large. Elle fait comme une barrière à l'entrée de l'Archipel. D. Que remarquez-vous de cette R. On en tire des vins excellens, des huiles, de la foie, du miel Se des grains. Il y vient auiîi des cannes à lucre. Après avoir été pofledée par les Vénitiens pendant bien des iie-cles, elle a pafte aux Turcs, qui la prirent fur eux en 1669, après une longue Se fangiante guerre. D. Quelle montagne connue dans la fable s'y trouve-t-il ? R. On y trouve lie Mont Ida , où étoit le fameux Labyrinthe de Crète. D. Quelles en font les Villes principales ? R. Ce font Candie capitale, Se Hij ïjï Géographie univ er felle. la Cariée qui lont des places fortes, avec un Havre chacune. % Retimo en eil encore une Ville confidérable, forte & maritime. D. Comment s'appeiloit chez les anciens l'Ile de Negrepont ? R. Elle s'appeiloit l'Ile dEuhée. Elle eft ,comme Candie, longue & étroite , & c'eft encore une conquête ..des Turcs fur les Vénitiens. D. Quelle eit fa pofition ? R. Elle s'étend le long des côtes de la Livadie, dont elle eft féparée par un détroit, connu autrefois fous le nom àéEuripe. Elle communique à la terre ferme par un pont de pierre, continué par un pont-levis, qui fe hauffe pour laiffer paffage aux yaiïfeaux (i). P. Quelle eft la Capitale de l'Ile ? R. Une Ville maritime de même nom qui eft grande & très-forte. ( i ) On croit que cette Ifle tenoit autrefois au refte de la Grèce, dont elle fut fc> parce , ion lit lime ayant été rompu par un £oup de mer, Iles de la Grèce, Sec. 173 D. Ne doit-on pas aufli ranger Rhodes parmi les lies de l'Archipel ? . R. Oui : & elle en fait la clôture au Sud-Eil: avec celle de Scarpanto. D. Qu'eft-ce qui a rendu célèbre le nom de cette Ile ? R. Deux chofes : le féjour qu'y ont fait les Chevaliers de Saint Jean de Jérufalem, aujourd'hui Chevaliers de Malte, à qui elle fut enlevée par les Turcs ; & le Coloffe de Rhodes, ilatue de bronze d'une hauteur 11 démefurée & fi prodigieufe, que placée à l'entrée du port, les deux pieds fur deux rochers, les vaiffeaux pal-foient entre fes jambes. Aufli étoit-ce une des fept Merveilles du monde. D. Qu'eft-elle devenue ? R. Elle fut renverfée par un tremblement de terre, & dans la fuite les Sarrafins qui fe rendirent maîtres de Rhodes , chargèrent 900 chameaux de fes débris. D. A qui étoit-elfe confacrée ? R. Au Soleil. Elle avoit foixante-dix coudées de haut. Hiij D. Que remarquez-vous des Iles de l'Archipel ? R. Elles donnent de beaux marbres , des vins excellens, de la foie, 6c des fruits délicieux de toutes fortes. ^ Après celles dont nous venons de parler, les plus remarquables font Andro , dont les campagnes font belles & fertiles ; Tine qui eft aux Vénitiens ; Naxie connue par fes bons vins, & qui a eu long-tems des Nobles Vénitiens pour Souverains : elle étoit confacrée à Bacchus. Paros, célèbre par fes beaux marbres ^ Milo, dont le port eft un des plus grands & des meilleurs de la Méditerranée j Stalimene ou Lemnos , d'où fe tire une efpece de terre dont on fait ufage en médecine j Sciro, Colouri, appel-îée autrefois S a lamine , où la flotte des Grecs battit celle de Xercès^ Santorini, prefque toute couverte de pierre-ponce, autour font de petites Iles qui font forties de la mer après, des tremblemens. Meteline ou Lef- Iles de la Grèce, &c. bos, Chio, fameufe par fes vins exquis : cette lie qui a trente lieues de circuit, a appartenu à la MaifonGiuf-tiniani. Samos, patrie de Pitagore ; Co ou Stancho , patrie d'Apelle, 6k d'Hippocrate ; Pathmos, où l'on tient que l'Apôtre Saint Jean écrivit fon Apocalypfe pendant fon exil ; Car-pathe ou Scarpanto, & Cerigo qui eft l'Ile de Cythere d'autrefois : chacune de ces Iles a fa Capitale de même nom. Lille de Chypre appar* tient à l'AJïe , nous en parlerons enfin lieu. Dans rioniene mer Corfou, Céphalonie , Leucade, Laque, Zanthe. En l'Egée Tenedo> Stalimene ou Lemnos, Mereline ou Lefbos, Eubée ou Negrepont, Euripe,Zé*e, Andro, Scio, Samos, Pathmos, Delos, Paros, Naxos> Au fud de l'Archipel, Cithere ou Cerigo; La Cariée dans la Crète où Candie, Scarpanto* MERS D'EUROPE. Uelles font les mers qui baignent l'Europe ? R. L'Océan & la Méditerranée , qui prennent différens noms fuivant les différens pays dont elles touchent les côtes. D. Quel nom prend l'Océan au nord de l'Europe oc de la Laponie ? R. Celui de mer Glaciale. R. Qu appelle-t-on mer Blanche ? R. C'eii un grand Golphe que forme l'Océan à l'orient de la Laponie. D. Comment appeliez-vous la mer qui s'étend depuis l'Angleterre propre jufqu'au Danemarck? R. On l'appelle mer d'Allemagne* D. Et celle qui eft entre l'Ecolle, riilande & la Norwege ? R. On l'appelle mer du Nord. D. L'Océan ne pénetre-t-il pas dans la Scandinavie ? Mers d'Europe. ijy R. Oui, & il y forme ce qu'on appelle mer Baltique. D. Qu eft-ce que la mer de, Zuiderzee ? R. C'eft un grand Golphe que la mer d'Allemagne fait en Hollande. D. La mer qui eft refîerrée entre l'Angleterre & la France, comment la nomme-t-on ? R. C'eft la Manche, dite aufli k Canal. D. Quelle eft la mer qui règne à l'occident de l'Europe & de notre continent ? R. L'Océan occidental, dit aufli mer Atlantique. Sur les côtes de France, il prend le nom de ce Royaume ? & celui de Golphe de Gafcogne en^ tre FEfpagne & la France. D. Quelle eft l'étendue de la Méditerranée ? R. Elle a onze cens lieues de l'Eft: à l'Oueft. D. Quelle eft fa polîtion i R. Elle a l'Europe au nordy l'Afrique au midi, 6k FAiie à 1 orient» H y D. D'où, lui vient ion nom de Méditerranée ? R. De fon enfoncement au milieu des terres. D. Quel nom prend-elle fur les côtes d'Efpagne ? R. Celui des différentes Provinces qu'elle y baigne , & celui de Mailiorque autour des Iles Baléares. D. Comment fe nomme-t-elle au fud de la France ? R. Golphe de Lion, non de Lyon qui en eft à près de cent lieues ; mais de ce qu'elle eft fort périileufe en cette plage par les violentes tempêtes auxquelles elle eft fujette (i). D. Quel nom a la Méditerranée au nord de l'Ile de Corfe ? R. Celui de Golphe de. Gènes. D. Quelle eft la mer qui règne le long de l'Italie , &: s'étend depuis, (i) Son nom latin, Sinus Leonis, confirme ce que nous en diions. Si cette mer eut du porter le nom de quelque ville, affûtent c'eût été celui de Marfeille qu'elle bai-%nc} Se gui rlorilîoit ayant Lyon. Mers d'Europe; rja les Iles de Corfe & de Sardaigne jufqu'à la Sicile ? R. C'eft la mer de Tofcane (r). D. Qu'eil-ce que le Golphe de Venife ? R. C'eft la mer qui eft au Nord-Eft de l'Italie. Il prend fon nom de l'opulente Venife, qui prétend en être la dominatrice. D. Ne s'appelloit-elle pas autrefois mer Adriatique ? R. Oui : & même encore aujourd'hui on lui donne quelquefois ce nom qui lui eft venu de la Ville d'À-dria, fituée entre les bouches du Po & de l'Adige, ce qui dénote qu'elle devoit être très-confidérable. Aujourd'hui elle reflemble plus à une Bourgade qu'à une Ville. D. Qu'eft-cequela mer Ionienne,, ou la mer de Grèce ? R. C'eft celle qui commence au pied de la Botte, & s'étend le long' (i) Connue, chez les Latins fous les noms-de Marc Tiifcum, Mare Thyrrenum, Mare in-ferum, Hvj de la Turquie Européenne , jufqu'à l'extrémité de la Morée. D. Queft-ce que l'Archipel ou mer Egée ? A. C'eft la portion de la Méditerranée, comprife entre l'Aile mineure , la Turquie Européenne, & l'Ile de Candie (i). D. Quel nom donne-t-on à celle ■qui eft entre les détroits de Gallipoli & de Conftantinople ? R. Celui de mer de Marmora. C'eft la Propontide des anciens. D. Qu'eft-ce que la mer Noire, dite aufS Pont -Euxin9 & mer Majeure ? R* C'eft la partie de la Méditerranée la plus reculée dans les terres, ainfi appelle e , non que fes eaux foient de couleur noire, mais bien de ce qu'elle eft des plus dangereufe* Elle forme au nord une efpece de Golphe , appelle mer d'Afof ou de (i) Elle a aufli-, mais rarement le nom- celui-ci en Mande. Quelles font les Iles de l'Europe les plus remarquables ? R. Ce font la Grande-Bretagne , l'Irlande , l'Iilande, les Iles de Sar-daigne, de Corfe, de Sicile, de Candie & de Chypre. D. Nommez-nous quelques-unes de fes Prefqu'îles ? R. On obferve particulièrement le Jutland, la Morée, & la Crimée. D. Citez-en les Lacs les plus confidérable s ? R. Outre ceux du Nord, on dif-tingue en SuifTe les Lacs de Genève, de Confiance , de Zurich, de Neuchatel & de Lucerne ; puis en Lom- Bneve récapitulation, ckc. i 8 5 hardie le Lac Majeur, le Lac de Corne 6k le Lac de Guarde. D. Nommez fes principaux Détroits ? R. Ce font le Détroit du Sund, le le Pas de Calais, le Détroit de Gibraltar , le Phare de Mefîine, le Détroit de Gallipoli ou des Dardanelles, 6k le Canal ou Bofphore de Conftan* tinople. D. Et fes Golphes principaux? R. Ce font ceux de Bothnie, de Finlande 6k de Venife. D. Quels font ceux de fes Caps qui font le plus connus? R. Celui appelle Nord-Cap, le Cap-Lézard, puis ceux de Finifierre 6k de Saint-Vincent. D. Aflignez-nous la diftance de Paris à quelques-unes des Capitales de l'Europe ? R. Paris eft à 90 lieues de Londres 6k 9 5 d'Amfterdam, à 2 50 de Vienne en Autriche ck de Madrid , à 300 de Rome, 6k 500 de Pétetsbourg 6k de Conftantinople, IS 6 Géographie univcrfellc ^ A 354 de Naples, 400 de Païenne, 405 de Meflme, 425 de Malte, 260de Pife, 264 de Livourne, 246 de Florence, 250 de Padoue, 230 de Ferrare, 260 de Venife, 190 de Milan, de'Gênes & de Nice, 160 de Turin, 205 de Parme, 195 de Plaifance, 217 de Modene, 220 de Mantoue, 226 de Bologne, 117 de Chamberi, 148 du Mont Cenis, 59 de Bruxelles , 68 d'Anvers, 66 de Gand, 70 d'Oftende, 62 de Marines , 76 de Middelbourg , 87 de Leyde, 84 de la Haye, 81 de Roterdam ; à 350de Lisbonne ,335 de Séville, 265 de Tolède, 293 de Porto, 259 de Valladolid, 361 de Cadix, 370 de Gibraltar , 200 de Barcelone, 100 de Genève, 110 de Balle , 118 de Berne, 3 50 de Stoc-kohn, 600 de Mofcow, 3 00 de Cra-covie, 3 20 de Varfovie, 22 5 de Copenhague, 190 de Hambourg, 300 cle Dantzick , 110 de Francfort fur leMein, 106 de Mayence, 165 de Munich, 150 d'Ausbourg, 175 de Brieve récapitulation, &c. 187 Ratisbonne , 104 de Cologne, 200 de Leipfick, 208 de Drefde, 220 de Prague & de Berlin, 100 de Manheim ckde Darmftad, 13 6 de Wirta-bourg, 265 deBreilaw, 250de Brinn, 25 5 d'Olmutz, 175 d'Infpruck, 178 de Brixen, 74 de Treve, 72 de Liège, 118 de Stutgard, 140 d'Ulm , 262 de Presbourg , 292 de Bude , 360 de Ragufe, 180 d'Edimbourg , 170 de Dublin, 140 d'Yorck ,115 de Briftol, 106 d'Oxford ók de Cambridge, 76 de Cantorberi, 98 de Sa-lishuri, 100 de Plimouth, & 68 de Douvres, POSSESSIONS EUROPÉENNES Dans tes autres parties de la Terre. Possessions Espagnoles. gp NA fie: les Philippines, & les J2j Iles Marianes ou des Larrons. En Afrique : Ceuta, Pignon de Velès, Marfalquibir, Oran, & les Canaries. En Amérique : le vieux & le nouveau Mexique, parue de la Floride, la Terre-ferme prefqu'entiere, le Pérou , le Chili, le Paraguai, l'Ile de Cuba, la plus grande partie de celle de Saint-Domingue , l'Ile de Porto-rico , & celle de la Trinité, de la Marguerite, &c. Possessions Hollandoises. En Afie : l'Ile de Java qu'ils partagent avec l'Empereur de Ma-teran qui même leur eft fubordon-né , le Royaume d'Andragiri dans PoJJeJjions Européennes. 189 l'île de Sumatra, les Moluques, Ca-nanor, Vingrela, Onor, Barcelor, fur la côte de Malabar, Paliacate, Tutucrin, Negapatan fur celle de Coromandel, les côtes de l'Ile de Ceylan où fe trouvent quantité de Villes , Ports, & Places fortes, Ma-laca dans la Prefqu'île de même nom, &c. En Afrique : les ports ÔV forteref-fes de Saint-Georges de la Mine, & de NalTau dans la Guinée, Benguele dans le Congo, & le Cap de Bonne-Efpérance. En Amérique : la côte de Surinam dans la Terre-ferme , & les Iles de Curaçao , de Saint-Euftache, Saba, & Saint Martin, qu'ils partagent avec les François. Possessions Angloises. En Afie : les Iles & Villes de Bombain au Royaume de Vifapour, Madras fur la côte de Coromandel, &c. En Afrique : la forterelTe de Cabo- Corfe dans la Guinée, & l'Ile Sainte-Hélène. En Amérique : le Laborador , la nouvelle Angleterre, le Canada, l'Ile de Terre-Neuve , l'Ile de Cap-Breton, la Jamaïque, les lies de Bermu-de, de Barbade, Barboude, Antigoa, l'Anguille, Mont-Serrat, Saint-Chrif. tophe, la Providence, 6kc. Ils ont en outre Gibraltar en Elpagne. Possessions Portugaises. En Afie : les Villes de Goa , de Baçaim, & de Chaul fur la cote de Malabar, & celle de Meliapour dans le Coromandel, Macao dans la Chine, tkc. En Afrique : le Royaume d'Angola , 6k partie de celui de Bengue-le , les Villes de Mozambique 6k de Sofala, les Iles de Madère 6k du Cap V :rd , 6k celles de Saint-Thomas, de Fernand-po, ck d'Annobon. D'ailleurs ?ïufi-eurs Prmces de la Ca-frerie mélangée. ainfi que la République de Brava, font leurs tributaires. ^°SfeJTlons Européennes, fff En Amérique : le Bréiil, partie de la Guyane, & les Açores. Possessions Françaises. En Ajle : Pondicheri ou Ponti-chéri, fur la côte de Coromandel, ainfi que le Port & la FoiterelTe de Karical; En Afrique : les Iles Bourbon ÔC Maurice dans la mer des Indes, celles de Saint Louis & de Gorée à l'embouchure du Sénégal. En Amérique: la Louiiiane, laCa-îibane Françoife ou France Equino-xiale, dont l'Ile de Cayenne fait partie, la Martinique, la Guadeloupe, Mari-Galande, la Défirade, Sainte-Lucie, la Grenade, Tabago, partie de Saint-Domingue & de Saint-Martin. Possessions Danoises. En A fie : Trangobar fur la côte de Coromandel. En Afrique : le fort Chriliians-bourg. i y 2 Géographie univerfeîle. En Amérique ; l'Ile de Sainte-Croix, & celle de Saint Thomas qu'ils partagent avec le Roi de PruiTe. Ils ont en outre l'Ile d'Illande fous le Cercle polaire arftique. ASIE. ASIE. A Uelles font les bornes de \f l'Afie ? R. L'Afie qui eft la plus étendue des trois parties de notre Continent, a au Nord l'Océan feptentrional, à l'Orient l'Océan oriental, ou mer Pacifique, au Midi la mer des Indes, ck à l'Occident l'Europe 6k une partie de l'Afrique. Elle eft féparée de celle-ci par la mer Rouge, 6k de l'autre par l'Archipel, la mer de Mar-mora, la mer Noire , puis une ligne imaginaire tirée de l'embouchure de l'Obi, à celle du Don ou Tanais. D. Tient-elle à l'Amérique comme on l'a foupçonné ? R. Les dernières découvertes font voir que non, 6k qu'elle en eft féparée par un Détroit. D. Que remarquez-vous de FA-fie? R. Elle eft le berceau du Genre Tome II* I 10 4 Géographie univcrfellc. humain qui y a pris naiflancé. Elle a été le liège des plus anciennes Monarchies , favoir des Aftiriens, des Medes, des Perles ; enfin c'eft dans l'Aiie que s'eft opérée notre Rédemption par la naiffance & la mort du Sauveur du Monde. D. Quelles en font la nature Se les productions ? K. Elle eft abondante en bleds, vins, riz, & en toutes fortes de fruits délicieux. Nous en tirons des drogues , des parfums, des épiceries , des foies, des cotons, des toiles peintes , de la belle porcelaine , des pierreries , des perles. Elle produit auiîi de l'or & de l'argent. D. Quels font les animaux particuliers qui s'y rencontrent ? R. Les plus dignes dé remarque font le lion, le léopard, le tigre, l'éléphant , le rhinocéros, le chameau ck le dromadaire, le crocodile & des tortues. D. Le Chameau & le Dromadaire ii'eft-ce pas un même animal ? R. Oui : toute.la différence qu'il y a, gît en ce que le Dromadaire eft un Chameau d'efpece plus petite. Ou s en fert pour les voyages. Donnez-nous la defcription du Chameau ? R. Le Chameau qui eft une bete de charge, eft haut monté, a une bofte fur le dos, & le col fort grand. On le drefle à ployer les genoux, & à fe bailler pour recevoir fon fardeau, qui paffe quelquefois dix quintaux. Cet animal eft d'une finguliere docilité, facile à nourrir , & propre à traver-fer de vaftes déferts, tels qu'il s'en trouve en Afic, en ce qu'il peut fe paffer de manger 6k de boire pendant plus.de huit jours. D. Donnez-nous un crayon de l'Eléphant ? R. L'Eléphant eft le plus gros des animaux terreftres, 6k le plus fort. H a les jambes courtes, & a la mâchoire fupérieure munie d'une trompe , qu'il allonge ou raccourcit à volonté, ck dont il fe fert comme d'une main, I ij se)6 Géographie univerfellc. D. A quoi l'emploie-t-on ? R. L'Eléphant eft d'une admirable docilité , & d'une force très-grande. On l'emploie au tranfport des charges les plus pefantes, & quoique lourd & maftif, il ne laifte pas d'être fort vite. On s'eft autrefois fervi des éléphans dans la guerre , en leur adaptant fur le dos des tours de bois que l'on rempliffoit de foldats armés. Z). Que remarquez-vous encore de cet animal ? R. A voir l'Eléphant dans mille occurences, on a toutes les peines du monde à s'abftenir de croire qu'il ne foit doué de raifon. Il ne marque pas moins de honte & de reflenti-ment que les hommes pour les châti-incns. Il eft d'une fenftbilité incroyable aux bons ofiïces, & aux manières douces, polies & obligeantes, dont o» uie à fon égard. D. Quelle eft la hauteur de ces animaux ? R. Ils ont depuis 10 jufqu'à pieds de haut» A fie. ï97 Vivent-ils long-tems ? ; Un fiecle & plus, & croiftent jufqu'à trente ans. C'eft cle cet animal que nous avons l'y voire (i). D. Que dites-vous de la Tortue? , «■ La Tortue eftun animai amphibie, qui vit. fous une large écaille f fouvent de plufieurs pieds de diamètre , qu'il transporte avec lui. Aufli eft-il fort lent (2). D. Quel eft le génie des Afïati-ques ? R. Ils font mois Se efféminés, à l'exception des Tartares, & ont l'humeur fervile j auffi dans toute l'Afîe ne fe trouve-t-il aucune République. D. Quelles font les Religions de l'Afie ? ( 1 ) Quelques-uns ont écrit que leurs jambes ctoient fans jointures, & que pour cela ils nepouvoient fe coucher,& dormoient appuyés contre des arbres; mais on a reconnu qu'ils fe levoient & fe couchoient avec non moins de facilite que le relie des quadrupèdes. (z) A l'article Afrique il fera parlé des autres cfpeces d'animaux. I lij i o, 5 Géographie univ er felle. R. Celle de Mahomet, & la Payen-ne y font les dominantes. Il y a aufîi des Chrétiens dans les contrées où les Européens ont des établiffemens, & des Juifs mêlés par-tout. D. En combien de parties principales divifez-vous l'Aiie ? R. En iix, qui font la Turquie Afia-tique, l'Arabie , la Perfe, les Indes, ki Chine tk la Tartarie. TURQUIE H A S I E. D. O m ment divifez-vous la Turquie d'Aiie ? R. En cinq parties, qui font la Na-tolie, dite autrefois AJle mineure ; la Sourie ou le Souriftan, autrefois Syrie ; la Turcomanie qui fait partie de l'Arménie -, le Diarbeck , autrefois Affirie & Méfopotamie ; enfin la Géorgie, autrefois Colchide. D. Où eft fituée la Natolie ? R. A l'Orient, elle a l'Euphrate, Turquie cTAJïe. l^cy qui la fépare de la Turcomanie , & la mer des trois autres côtés : lavoir, la mer Noire au nord, la Méditerranée au midi, la mer Egée & celle de Marmora à l'occident. Smyrne en eft la principale Ville. D. Que remarquez-vous de Smyrne ? R. Cette Ville placée au fond d'une Baye de l'Archipel, eft une des plus grandes , des plus riches >y des plus commerçantes, .&" des plus floriïiantes du Levant. La beauté de fon port y attire un concours prodigieux de Marchands de toutes les contrées de la terre. D. En quoi confifte principalement fon Commerce ? R. 11 coniifte en foies & cotons 9 en tapis, en maroquins, & en cafté. D. Quelle eft la première Ville de la Natolie après Smyrne ? R. C'eft Burfe, l'une des plus belles Villes d'Alie. Elle a été la Capitale de l'Empire des Turcs, avant qu'ils ne fe fufîent rendus maîtres de Conl- tantinople. ïl s'y fait un grand commerce de foie, eftimée la plus belle de Turquie. D. Comment s'appeiloit autrefois cette Ville ? R. C'eft l'ancienne Prufe , qui étoit la Capitale du Royaume de Bi-thynie. D. Nommez-en les autres Villes considérables ? R. Elle contient encore Cliiutaye & Trébizonde, l'une ck l'autre réfi-dence d'un Beglerbey, la dernière fituée fur la mer-Noire. C'eft aufli dans la Natolie que fut Troye, Ville fameufe. On en voit les ruines vis-à-vis l'île de Tenedos. D. Que remarquez-vous d'Ephefe fur la mer Egée ? R. Ephefe, Ville jadis ii illuftre, 6k fameufe par fon temple de Diane, une des fept Merveilles du monde, n'eft plus aujourd'hui qu'un village , où l'on voit encore de tous côtés de triftes reftes de fon ancienne fplen-deur. Turquie d'AJîe. 2oi D. Par où eit remarquable la ville d'Angouri ? R. Par l'iniigne Vi&oire de Ta-merlan, Prince Tartare, fur Bajazet, Empereur des Turcs (i ). «[ Ifnickou Nicée, célèbre par les deux Conciles qui sV font tenus, ck Patrie de Dion Camus, Cogni réfi-dence d'un Beglerbey ; Nicomédie-qui compte 30000 Habitans, Philadelphie ck Amafie,Patrie de Strabony font encore de la Natolie. C'eft aufli là que fe trouve la rivière appellée autrefois Scamandre ou Xante. L'Ali e Mineure fe divifoit autrefois eu quantité de Provinces remarquables dans l'Hiitoire : ce font la Paphlagonie , le Pont, la Bithinie , THelleipont y la Phrygie , la Lydie , la Carie , la Lycie , la Pamphilie, la Cilicie , 11-faurie , la Licaonie , la Galatie, la Cappadoce ck la Pifidie. (1) Angourr ou Ancyre eft Capitale de la Galatie , où fe voient de précieux refles-d'antiquité. U y a une Epître de Saint V?m\ aux peuples de Galatie a qui étoicnt une ce- ' lo.oie de G au lois, Iv • 202 Géographie univerfelle. D. Par où eft fameufe la rivière appellée autrefois Graniqùexfâîtvbyt dans la Natolie ? i?.. Elle eit fameufe dans FHiftói-re par la Vi£toire qu'Alexandre y remporta fur Darius. D. Quelle chaîne de Montagnes remarquez-vous dans la même Contrée ? R. Le mont Taurus qui la traverfe d'Occident en Orient. D. Ne joignez-vous pas l'Ile de Chypre à la Natolie ? K. Oui : tant parce qu'elle eft fur fes côtes, que parce qu'elle eft du Domaine des Turcs, qui en 1570 l'enlevèrent aux Vénitiens à qui elle appartenoit. D. Son terroir eft-il bon ? R. Excellent : il donne des vins exquis, des fruits délicieux , & toutes les chofes néceftaires à la vie, quoique [ ainii que le refte des Pays fournis au Turc ] il foit mal cultivé (O- ( 1 ) On en^tirc des oranges, du fucre} d# Syrie. 2 D. Quelles en font les Villes ? R. Nicofie & Famagoufte ( 1 ) R. Elle eft entre l'Arabie à l'eft & au fud, la Méditerranée à l'oueft, & tient vers le nord à la Natolie. D. Quel en eft le terroir ? R. Il eft extrêmement fertile en tout, & cela malgré qu'il foit pref-qu'inculte. D. Comment divifez-vous la Sourie ? rie propre , la Phénicie 6V la Judée. mjcl, du coton , de la rhubarbe , ôc des caw isnelots de poil de chèvre. (1) Le Général des T lires, après avoir pris cette Ville en 1^71, irrité d'avoir perdu £0000 hommes à ce licge qui fut opiniâtre, fit contre fa parole, écorcher vif le Commandant, qui pendant près d'un an avoit défendu la place en vaillant homme. R. En trois]: la S ou- Ivj 104 Géographie univ erf elle. D. Quelle eft la Capitale de la Sourie propre ? R. C'eft Alep, Ville qui après Conftantinople tk le Caire, eft la plus confidérable de tout l'Empire Ottoman : ce qui a de quoi furprendre , vu fa fituation au milieu des terres y & fon défaut de rivieresnavigables. D. Combien eft-elle peuplée ? R. On y fait nombre de 250000 âmes. Elle eft une des plus marchandes du levant ( 1 ). D. Quelles en font les autres Villes confidérables ? R. Ce font fur la mer du Levant Àntioche bien déchue de fon ancienne grandeur, tk Alexandrette. D. Qu'y a-t-il de ftngulier touchant Alexandrette ? R. On y drefte, dit - on, des pigeons à porter des lettres à Alep .* au ( 1 ) Les Anglois, les Ho-llandois tk les ' François y ont chacun un ConfuL c'efl-à-dire ,"un Députe qui veille au nom«e fa Nation à tout ce qui eft relatif au bien de foa commerce, moyen de quoi des nouvelles préfixantes fe donnent avec beaucoup de célérité. D. Quel lieu obfervez-vous encore dans la Syrie / R. Palmyre bâtie par Salomon, & célèbre par fes magnifiques ruines (O- D. Quelle effc la Capitale de la Phénicie ? R. C'eft Damas, Ville très-ancienne , fituée au pied du mont Liban fameux dans l'Ecriture par les cèdres qui y croifîent (2). D. En quoi confifte principalement fon commerce ? R. En étoffes de foie à ramages qui s'y fabriquent & qui y ont été inventées , & en fabres, deux fortes de marchandifes qui portent le nom de Damas (3). ( 1 ) Son nom lui vient de la quantité de palmiers qui croifîent dans fès environs. (2) Saint Paul, natif de Tarfe en Natolie , y fut baptifé après avoir été miraculeu-fement converti. ( 3 ) C'eft aufli de-là que nous viennent 2o6 Géographie univerfclle. D. Nommez les autres Villes de Phénicie ? R. Ce font fur la mer de Levant les Villes de Tripoli, de Sour 6k'de Seyde. Tripoli eit confidérable (j ), Sour 6k Seyde , anciennement Tyr 6k Sydojiy ne font plus ce qu'elles ont été. La première eit prefque ruinée. D. Quels font les différens noms par lefquels fe défigne la Judée ? R. La Judée qui occupe la partie méridionale de fa Syrie , s'appella d'abord Terre de Chanaam , enfuite Terre promife , Royaume de Juda 6k (Ylfraël, Palefline , Judée 6k Terre-S amie. D. Quelle en eft la Capitale ? R. La Capitale de la Judée eft Jé-rufaiein, qui n'eft plus rien en com-paraifon de ce qu'elle étoit autrefois, 6k n'eft remarquable que par les Lieux les prunes de ce nom. Sarepta connu par la retraite du prophete £Jie , étoit dans la Phénicie. ( ' ) On y compte cïocco amcs. Syrie. 207 Saints que vont y vifiter les Chrétiens (i). Z>. Quelles font les autres Villes de la Judée ? R. Ce font Acre, autrefois Ptole-maïde, 6k Gaza, l'une 6k l'autre avec un Port. D. Quels autres lieux dignes de remarque renferme-t-elle encore ? R. Dans la Judée fe trouvent encore Bethléem, fameux par la naif-fance de notre Sauveur, 6k Nazareth où il fit fa demeure jufqu'aux dernières années de fa vie. L'un 6k l'autre n'eft plus aujourd'hui qu'un petit Village. D. Où eft fitué celui de Bethléem ? R. Sur une montagne , à deux lieues de Jérufalèm. ( i ) La montagne de Sion elf renfermée dans l'enceinte de cette Ville , près de laquelle eft le Mont-Calvaire. Jérufalèm fut prife dans le premier fiecle par Tire, fils de Vefpafieh, quija dctruifit 8c renverfâ fon fameux Temple 8c autres magnifiques ouvrages de David 8c de Salomon. 2o8 Géographie univerfelle. D. Le Jourdain n'eft-il pas de la Paleftine ? Oui : & c'en eft la principale, ou plutôt la feule Rivière. D. Quel eft fon cours ? R. Il coule du Nord au Sud de cette contrée ; & après avoir traverfe le Lac de Tibériade, il va fe perdre dans la mer ( i ). D. Nommez quelques autres lieux remarquables de la Judée ? R. On trouve encore dans la Judée le Mont Thabor, célèbre par là Transfiguration de Jefus-Chrift ; Cana qui Feft aufli par les noces de ce nom , où Jefus-Chrift opéra fon premier miracle qui fut de changer 1 eau en vin ; Jéricho dont les murs furent miraculeufement renverfés devant les Ifraélites (2) ; la mer Morte ( i ) Le Lac de Tibériade ou de Gencza-rcth, dit aufli mer de Galilée. II a iîx lieues de long Cur trois de large. (2.) Ce n'eft plus aujourd'hui qu'un méchant amas de hutes ou cabanes. Pres de Jéricho fe trouve la montagne où le Dia: Syrie. 20^ qui a douze lieues de long fur quatre ou cinq de large (i), le Mont Car-mel, connu dans l'Hiftoire Sainte par la retraite du Prophete Elie (2). ^ Samarie aujourd'hui Naploufe, Ville pailablement grande, eft auiîi de la Judée, où étoit le pays des Philiftins. TURCOMANIE. D.'W A Turcomanie apparrient-.JLi elle entièrement aux Turcs ? R. Non, la partie Orientale eft aux PérfanSo Me tenta Jefîis-Chri(r,ejQ lui faifant voir tous les Royaumes du monde, & celle où ayant jeûné quarante jours , il fut enfuite tenté par le Démon. ( 1 ) L'Ecriture dit que la mer-Morte n'é-xiffoit pns antérieurement à Abraham. Le lieu qu'elle occupe étoit une vallée déii-cieufe , dont la principale Ville étoit So-dôme que Dieu détruifit par une pluie de feu en punition de fes crimes. (x)Il s'y trouve un Couvent de Carmes. D. Que remarquez-vous de la Turcomanie ? R. Ceft dans cette contrée qu eft le Mont Ararat, où l'Arche de Noé s'arrêta après le déluge. Selon quelques Auteurs , c'eft aufti dans ce pays, où font les fources du Tigre & de TEuphrate , que fut le Paradis Terreftre j quoique d'autres ne fe croient pas moins bien fondes à dire qu'il étoit dans le Diarbeck, au confluent de ces deux Rivières. D. Quelle en eft la Capitale ? R. Erzerom, Ville grande & forte, à la fource de l'Euphrate? (ï) DIARBECK. D. Omment s'appeiloit autre-fois le Diarbeck ? R. C'étoit l'Aftlrie qui contenoit la Chaldée & la Méfopotamie. ( i ) Le bois y eft fi rare, qu'on n'y brûle que de la bouze. Son commerce confifte en cuivre cV fourrures. On y compte 2-6000 habitans. Diarbeck. 211 D. Où eft-il fitué ? R. Entre le Tigre & l'Euphrate. Z). Nommez-en les Villes principales ? R. Ce font Diarbeck ou Diarbe-kir, dans le Diarberk propre ( 1), & dans l'Yrac-Arabi, Bagdad & Baf-fora ou Bafrha, toutes trois fort commerçantes, fur-tout BaiTora (2), fituée au-deffous du confluent du Tigre & de l'Euphrate, qui plus bas fe rend dans le Golphe Pemque. D. Le Curdiftan n'eit-il pas cenfé du Diarbeck? . R. Oui % quant à la partie qui en appartient au Turc. On y trouve Betlis,place forte. LesCurdes vivent comme indépendans, & fontBergers ou Brigands. ( 1 ) Où il fe fait un très-grand commerce de toiles de coton Se maroquins rouges. Bir, Ville confidérable, eft de la même contrée. ( 1 ) Il s'y fait une grande confomm.ition ». de dattes dont le pays eit plein. Il n'y pleut prefqne jamais,, D. Nommez-nous deux Villes fa< meufes qui exifterent autrefois dans le Diarbeck ? R. Ce fut Babylone & Ninive, dite la Grande, où le Prophete Jonas prêcha la pénitence. C'eft auffi dans ce pays que fut la Tour de Babel, d'où fe fit la difperfion des hommes iftus des trois fils de Noé ; Sem, Cham & Japhet. GEORGIE. D. /^\U eft fituée la Géorgie ? \J R. Entte le Pont-Éuxin , & la mer Cafpienne. D. Sous quelle domination eft-elle ? R. La plus grande partie eft partagée à de petits Princes qui font fous la protection du Grand-Seigneur , dont ils font tributaires : le refte eft au Sophi de Perfe (i). ( i ) On apprend [ 1766 ] que fes peuples fous la conduite du Prince Héraclius, Capitaine habile & expérimenté, viennent de Géorgie. 2, ^ Z>. Quelle efpece de tribut donnent les peuples de Géorgie ? R. Il arrive fouvent qu'Us donnent de leurs Enfans en tribut au Grand-Seigneur & au Roi de Perfe (i). D. Qu'étoit-ce autrefois que la Géorgie Turque ou Occidentale (2.) ? R. C'étoit la Colchide , fameufe par l'expédition de Jafon & des Argonautes, qui y allèrent à la conquête de la Toifon d'Or. D. Que remarquez-vous encore de la Géorgie ? R. C'eft dans ce pays qu'habi-toient, dit-on, les Amazones, fem- fecouer le joug, Se que celui-ci fe préparc à envahir les Provinces voifines. Il eft, dit-on, à la tête d'une année de 200000 hom-nies, qui grofîit encore tous les jours. Les habitans de Géorgie font spirituels, mais livrés à l'ignorance, avec une Religion factice. ( 1 ) Les Géorgiennes paffent pour les plu* belles femmes de l'Univers, Se font en niê-me-tems fort (pirituelles. (1) Elle a trois Provinces qui font la Mingrelie , l'imirette, Se le Guriel. 1 ï 4 Géographie univerfellc. mes belliqueuies. Il eft arrofé par le Phafe qui fe rend dans la mer Noire. L'Afie a fix Pays : Turquie, Perfe, Arabie, Tartare, Inde, Chinois. Smirne eft en Natolie t Et Burfe & Trebifonde. Alep eft en Syrie* Damas, Jérufalèm qui eft de la Judée Dite !a Pâlefiihe. Au Diarbeck Caldée Autrefois Aflirie & Mefopotamie Sbnt Bagdad & Bafrha. Puis en Turcomanie Diteauffi l'Arménie, Erzerom, Erivan. Sur deux mers Géorgie. ARABIE. D. U'est-ce que l'Arabie ? R. C'eft une efpece de grande Prefqu'île principalement entre la mer Rouge , appellée aufli mer de la Mecque à l'occident , le Golphe Perfique à l'orient, la mer des Indes au midi, & la Syrie aufep-tentrion. D. Quels gens fameux dans l'Hit taire font fortis de ce pays ? R. Les Sarrajîns ou Maures , ap- Arable. 21 ^ pelles de ce dernier nom, à caufe de la Mauritanie où ils le répandirent en grand nombre. Z>. Quel eit le génie des Arabes ? R. Ils ont des difpofitions pour les feiences, & Tont tellement entichés -de leur prétendue nobleffe , qu'ils refufent de s'allier avec d'autres nations. Avec cela ils font vagabonds & adonnés au brigandage. D. Quelle eil leur Religion ? R. La Mahométane. D. Quelle eft leur couleur ? R. Ils font bafanés. D. Quel eft le climat de l'Arabie ? R. Il ne peut être que fort chaud, étant fitué en partie dans la Zone-Torride. D. Quel en eft'le terroir ? R. Sec, fablonneux, entrecoupé de déferts & de montagnes, prefque dépourvu de rivières, & partant fté-rile , ft ce n'eft fur les côtes & dans fa partie méridionale , où il eft meilleur, & peuplé : à quoi ne contribue pas peu le grand commerce qui s'y -fait. li6 Géographie univerfelle. D. Quelles font les productions de l'Arabie ? R. On tire de l'Arabie des parfums, comme encens, myrrhe, baume , ambre-gris, ckc. Elle donne aufli beaucoup de dattes, de la ca-nelle, du corail, des perles, des drogues , de la gomme , 6k fur-tout de l'excellent cafTé, dont elle fait un débit immenfe. D. Sous quelle Domination eft l'Arabie } R. Sous celle d'un grand nombre d'Emirs (i), dont les uns font indé-pendans , les autres tributaires du Turc, quelques autres enfin fes fujets. D. Com ment divife-t-on l'Arabie ? R. En trois parties, favoir l'Arabie pétrée, l'Arabie déferte, 6k l'Arabie heureufe. L'Arabie pétrée & l'Arabie déferte occupent la partie fepten-trionale, la première à l'occident, 6k l'autre àl'orient ; 6kl'Arabie heureufe ( i ) Princes. beaucoup Arabie. 21 j beaucoup plus étendue que les deux autres enfemble , tient tout le refte de cette Prefqu'île. Les limites des unes & des autres ne font pas fixement affignées. D. Pourquoi l'Arabie pétrée fe nomme-t-elle ainfi ? R. Dunomde/Y/A?, fon ancienne Capitale. Elle mérite bien d'ailleurs ce nom pour la nature de fon fol. ^ Herac & Tor, port de mer, en font les principales Villes. D. Quelles montagnes célèbres dans l'Ecriture trouve-t-on dans l'Arabie pétrée ? R. La Montagne de Sinaï i où Dieu donna fa loi à Moïfe, Se celle d'Ho-reb qui en eft voifine. ' D. Qu'eft-ce qui rend encore cette contrée connue dans les Livres Saints? R. Le féjour de quarante ans qu'y firent les liraélites après avoir pafte la mer Rouge. D. D'où vient l'Arabie déferte a-t-elle ce nom ? R. De ce qu'étant prefqu entière-Tomc IL K li8 Géographie univerfcllc. ment ftérile , & parfemée de brûlantes folitudes, elle eft peu habitée. V. Pourquoi l'Arabie heureufe fe nomme-t-elie ainfi ? R. De ce qu'elle eft plus fertile que les deux autres, & qu'en beaucoup d'endroits le fol y eft même excellent. Au refte, par la parefîe des habitans, elle n'eft gueres mieux cultivée. D. Nommez les quatre grandes Villes de l'Arabie heureufe ? R. Ce font la Mecque, Médine, Aden & Moka. D. Qu'eft-ce qui diftingue la Ville de la Mecque ? R. Elle eft Capitale des Etats du Cherif (i)delà Mecque, &: le Heu de la naiftance & de la réftdence du faux Prophete Mahomet. Elle eft grande &: très-fameufe, particulière- ( i ) Prince. On croit le Cherif defcendu de Mahomet, ce qui fait qu'il eft fort ref-peélc. La Mecque eft à dix lieues de iamei-Kougç. ment par fa Mofquée, qui y attire un concours prodigieux de Mahomé-tans de toutes les feftes qui y vont en pèlerinage. D. Que remarquez-vous de Me-dine ? R. C'eit-là qu'eft dans une fuperbe Mofquée le tombeau de l'impofteur Mahomet, mort en cette Ville en 63 3, onze ans après fa fuite de la Mecque, ce qu'on appelle Egire (1). D. Médine , fife au nord de la Mecque eft-elle conudérable ? R. Elle eft Capitale des Etats du Cherif, dit de Medme, & très-fré-quentée par les Mahométans qui y vont en pèlerinage. D'ailleurs elle eft moindre que la Mecque. Z>. Quelle eft la Ville d'Aden > ( 1 ) Il eft de marbre blanc, de dans une petite totir enrichie de lames d'argent , Se revêtue de drap d'or. 11 eft porté par défi colonnes très-déliées de marbre noir , Se entouré d'un baluftre d'argent au milieu d'une multitude de lampes de même métal-Mahomet eft fauteur de l'Alcoran qui contient fes Loix Se fa P.eligion. Kij R. Eile eit riche & marchande, & eit fituée au bord de la mer, au fud du Détroit de Babel-Mandel. D. Que remarquez-vous de la Ville de Moka ? R. Elle eft grande, & fituée fur le Détroit de Babel-Mandel, à l'entrée de la mer-Rouge, où elle a un bon port. C'eft de-là que fe tire le cafte, dit Moka, fi eftimé. Z>. Le pays de Saba n'étoit-il pas dans l'Arabie heureufe ? R. Oui : & c'eft de-là que partit la Reine de ce nom, qui vint vifiter Salomon , dont la renommée avoit publié par-tout la fageffe. D. Quelle eft l'étendue de l'Arabie ? R. Sa longueur eft d'environ 550 lieues, ainii que celle de la mer-Rouge, qui s'étend le long de fa côte occidentale. D. Par quels peuples a-t-elie été habitée ? R. Par les Moabites, Amalécites, Madianites, Iduméens, &C. On croit Arable. 2->i auffi que ce fut le pays des Map-es qui vinrent adorer Jefus-Chrift à Bethléem. D. Quelle lie remarquable fe trou-ve-t-il fur les côtes d'Arabie ? R. L'Ile de Bahrein dans le Golphe de Bafïbra, fameufe par la pêche des perles. Elle appartient au Roi de Perle. La Mecque en Arabie, Medine, Aden ; Moka. PERSE. Y E Royaume de Perfe eft-il JL grand? R. Fort grand : il a environ 500 lieues d'orient en occident, fur un peu moins de 400 du nord au fud, mais il n'eft pas fort peuplé. D. Quelles font fes bornes ? R. 11 a au feptentrion la mer Caf-pienne , au midi la mer des Indes & le Golphe de Baffora, à l'orient l'Empire du Mogol, & à l'occident celui des Turcs (1). D. Quel eit fon gouvernement ? R. Plus Defpotique que Monarchique. D. Quelle eft la nature du pays ? R. La Perfe eft un pays fec, fa-blonneux, montueux, prefque defti-tué de rivières, attendu la difette des (1 ) D'ailleurs au Nord-cft, il tient à la grande Tartarie. Perfe. 2 â- pluies ; & dès-lors il feroit peu fertile, fans l'indultrie des habitans à le faite valoir. D. Quelle elf. fa pofition ? R. Elle eft dans la Zone tempérée, mais dans le voifinage de la Torride y ce qui fait qu'elle participe bien plus du chaud que du froid. Elle eft tra-verfée dans fa longueur par le Mont Taurus. D. Afîlgnez-nous fes productions? R. Il y vient des fruits excellens. On en tire une grande quantité de foie, de coton & de riz. D'ailleurs elle a des mines de pierres précieu-fes, elle en a d'or, d'argent & d'autres métaux (i), & nourrit des efpeces d'animaux inconnus à nos contrées. D. Quel eft le génie des Perfans ? ( i ) 11 s'y trouve encore du fel foifile en abondance , tk une efpece de bruyère dont ils Ce fervent pour la verrerie. Us ont du vin &des melons d'une groifeur extraordinaire. Us font grand ufage du tabac, du thé & de l'opium. C'eft: de la Perfe que nous lont venus les vers à foie. K iiij zi4 Géographie univerfelle. R. Ils ont l'efprit vif, font judicieux, civils, amateurs de l'Etranger, bons foldats, & très-propres aux Arts & aux Sciences. ; D. Quelle eit leur Religion ? R. Ils font Mahométans (i ). D. Comment fe nomme le Souverain de cet Empire ? R. Il fe nomme Sop/ii de Perfe. D. Quel eit 1 état de leur marine ? R. Les Perfans, quoique iitués entre deux mers, ne font pas Navigateurs. D. Qu'eït-ce dans la Perfe que les Caravanferais ? R. Ce font de magnifiques bâti- ( i ) De la vSccTre d'Ali, gendre de Mahomet. Ils font grands ennemis des Turcs. La polygnmie ou pluralité des femmes a lieu chez les Perfans : ils font la dot de toutes celles qu'ils époufent. L'habit des Perfans eft la robe longue avec une ceinture à laquelle ils fufpendent tout ce qu'ils portent dir eux, comme mouchoirs, couteaux, bourfe, fabre, attendu qu'ils neconnoilient pas l'ulage des poches. Les fils naturels héritent après les légitimes. mens publics deftinés à recevoir les Voyageurs. Ils fe trouvent de dif-tance en diftance, & fuppléent au défaut d'Hôtelleries. D. Qu appelle-t-on Bafara ? R. Ce font d'autres édifices publics où fe tiennent les Marchands. •f Cet Empire renferme feize Provinces, dont il eil peu intéreffant de favoir les noms. D. Quelle eft la Capitale de la Perfe ? R. La Capitale de la Perfe eft If-pahan, l'une des plus grandes 6k des plus belles Villes de toute l'Aiie. Elle a huit ou dix lieues de tour, & renferme plus d'un million d'habkans. D. Comment'y font terminées les maifons ? R. En terralfes, où l'on couche pendant l'été à caufe de la grande chaleur du pays. D. Cette Ville, dit-on, n'eft pas pavée ? R. Il eft vrai, les rues n'en font pas pavées, néanmoins elles font pro- K v 116 Géographie univerfelle. Ères à caufe de la fécherelTe de fair. Tailleurs il y en a plulieurs ornées de canaux, dont les bords font plantés de hauts platanes (i). D. Eft-elle marchande ? R. Extrêmement : on y trouve ralfemblées les plus belles marchan-difes de FAfie &de l'Europe, & elle eft pleine de Négociants de toutes Nations & de toutes Religions que le commerce y attire. Celui cruelle fait conlilte principalement en étoffes d'or, de foie & de coton, les plus belles d'Afie, & en tapis très-eitimés. D. Que remarquez-vous encore de cette Ville ? R. Ifpahan eft la Ville de tout le ( i ) Ilya un nombre incroyable de beaux Palais , parmi lefquels on difiingue celui de l'Empereur qui donne fur le Meidan ou grande Place, tk en forme un des côtés. On y voit quantité de belles Mofquées, de vaf-xes Caravanferais9de Bains, de Caffés,de Colléges tk de Bazara. L'air y efl: làin , tk les maladies peu fréquentes. Les Capucins François y ont un Couvent, & les Carmes ha* jiens un antre. , Levant, où les Sciences font le plus en honneur. Z>. Quelle eft la féconde Ville de Perfe ? R. C'eft Tauris, vers les confins de la Turquie, autrefois le féjour des -Rois de Perfe. Elle eft grande, riche, & fort commerçante, on y compte environ 300000 ames (1). ^ Les autres Villes remarquables de la Perfe font Ardebil, fépulture des premiers Sophis, Casbin à l'orient de celle-ci, Ferabad fur la côte méridionale de la mer Cafpienne, dans le Tabariftan, qui eft l'ancienne Hir- ( 1 ) Son commerce eft à peu-près le même que celui d'Ifpahan. On y travaille beaucoup en peaux de chagrin, qui eft la peau de cheval préparée, fur laquelle on feme ôc on preffe de la graine de moutarde , ce qui y forme le grain qui en fait le mérite. La grande Place de cette Ville eft fi vaftejqu'on y a quelquefois rangé en bataille jufqu'à 3 0000 hommes.On croit que Tauris eft l'ancienne Ecbatane, Capitale des Medes : D'autres veulent que ce foit Amadan.àfbnfud- Kvj 2 2 8 Géographie umverfelle. canie ; Candahar, Ville forte 6V riche , aux confins de la grande Tartarie ; Zulfa tout près d'Ifpahan, dont elle peut être regardée comme un Fauxbourg ; Schiras, Capitale du Farïiftan, au fud d'Ifpahan, laquelle eft regardée par quelques-uns comme la féconde Ville de Perfe ; Bander-Abaïîi, vis-à-vis d'Ormus, Ville très-riche & très-marchande, où les François, les Anglois & les Hollandois ont des Comptoirs ; enfin Teflis, la plus confidérable Ville de toute la Géorgie, puis dans la même Province Gangea & Derbent, port fur la mer Cafpienne. D. Ne nous apprendrez-vous rien de l'ancienne ville de Perfepolis ? R. On n'y voit plus que les ruines & les débris du magnifique Palais de Darius (i). ( i ) C'eft à quelques lieues nord de Schiras. On y trouve encore beaucoup de colonnes tant entières que brifécs, tk de bas-reliefs , dont les figures fe font admirerpar leur perfection. D. Qu eff-ce que la mer Cafpien* ne au nord de la Perfe ? R. C'eft un grand lac auquel, pour fon extraordinaire étendue , on donne le nom de mer: en effet il a 800 lieues de circonférence, c'eft-à-dire, qu'il occupe tout-au-moins autant d'efpace que la France entière (1 ). ( 1} Vers le milieu il eft profond de cinquante ou foixante braiïes. Sfa côte occidentale n'a que vingt-quatre pieds de profondeur, au contraire de l'orientale, qui eft très-profonde : il eft: tort poilfonneux. Ses eaux font faléesvers le milieu, mais douces vers les bords, vraifemblabJcment à caufe des rivières qui s'y jettent. On croit qu'il communique à la mer par-dellous terre, pour deux raifons d'abord , parce qu'il ne regorge pas, malgré la quantité d'eau que lui charient nombre de rivières , dont quelques-unes font très-fortes, comme le Vol-> ga \ mais la feule évaporation eft capable de cet effet. En fécond lieu , c'eft qu'en Automne on voit fur le Golphe Perfique beaucoup de feuilles de failles, arbres inconnus fur les rivages de ce Golphe, Se qui croif-fent au contraire en abondance fur les bords de la mer Cafpienne. Cette mer eft à peuples de figure quarree. Chacun de fes côtés Si, y o Géographie univerfelle, D. Quels Princes célèbres ont régné fur le Trône de Perfe ? R. Cyrus & Darius. Cyrus l'un des plus illuftres Conquérants dont parle l'Hiftoire ,559 ans avant Jefus-Chrift, fonda l'Empire des Perfes qui occupoit une grande partie de l'A-fte , fur les ruines de celui des Me-des (1). Dans la Perfe I fpahan , Candahar & Gomron, Tauris & Gangea. a environ deux cens lieues de longueur. La navigation y elf. dangereufe. ( 1) Les autres de fes Souverains qui fe font diftingués, font Xercès qui vivoit avant J. C. Schah-Abas le Grand en if8f, Ôcde nos jours Thamas Koulican. INDES ou INDE. D. fi Ue comprennent les Indes? R. Quatre parties principales , qui font l'Empire du Grand-Mogol, ou l'Indoftan, la Prefqu'île occidentale ou en deçà du Gange , la Prefqu'île orientale ou au-delà du Gange, & les Iles de la Sonde. C'eft ce qu'on appelle Indes orientales & grandes Indes. D. N'entend-on pas encore fous ce nom la Chine & le Japon ? R, Oui : mais improprement, & feulement lorfqu'il s'agit de commerce. D. Donnez - nous une définition des Indes plus brieve ? R. Les Indes font tout le pays au midi de la Chine , & de la grande Tartarie. D. D'où leur vient ce nom ? R. Du fleuve d'Inde , qui les ter-» mine du côté de l'occident. âjï Géographie univerfelle* D. Vous venez de nous parler d'Indes orientales , il y a donc des Indes occidentales ? R. Oui : & c'eft l'Amérique que l'on appelle auffi petites Indes , non .qu'elles ibient moins vaftes que les premières ; au contraire elles le font beaucoup plus : mais on les nommé îiinfi d'après les Hollandois dont les poffeftions ne font pas bien étendues en Amérique, & font beaucoup plus coniidérables en Aiie. D. Pourquoi a-t-on donné à l'Amérique le nom dé Indes ? R. Parce que le commerce qu'on y fait eft affez femblable à celui qui iè fait dans les véritables Indes. D. Où font fttuées les Indes ? R. De fes quatre parties , trois font dans la Zone Torride ; la crua-trieme , c'eft le Mogol, eft dans la Tempérée. D. Quelle en eft la température? R. Comme l'Inde a une très-grande étendue du nord au fud ( i ), l'air ( i ) Environ 12.00 iieucs. Du lac Siba au Indes ou Inde. 2 3 3 n'y eft pas le même par-tout à beaucoup près, Vers le nord il eft allez tempéré, mais en fe rapprochant du midi, ildevient exceflivement chaud. D. Faites-nous en connoître le fol? R. La terre y produit abondamment du riz, tous les fruits que nous donnent nos Provincesméridionales, & quantité d'autres excellens inconnus en Europe. D. Continuez à nous faire connoître les productions de ce Pays ? R. L'Inde a d'abondantes mines d'or, d'argent, & de pierreries ; ck cap Comorin il y a une étendue d'environ Sco lieues. Il y en a 15)0 du cnp Comorin a la ligne équinoxiaîe , vis-à-vis l'extrémité méridionale de la prelqu île de MrJacca, 8c à peu-près autant de la ligne au fud de l'île de Java. Il eft vrai que ces 190 dernières lieues n'ajoutent pas à la diverfué de température. Elle eft entre le 39 degré de latitude feptentrionale & le 80 de latitude méridionale. Quant à fa largeur , elle s étend depuis le 90 degré de longitude jufqu'au 134 à feit de Java 8c de Bornéo -, ce qui fait près de u 00 lieues. 134 Géographie univerfelle. la pêche des perles, tant dans la mer que dans les rivières y eft très-bori-rie (i). D. En quoi confifte fon commerce ? R. En foie, coton, indigo, falpê-tre, épiceries, mais fur-tout en pierreries & en perles (2). D. Dites-nous en paflant ce que c'eft que le coton ? R. Le coton eft une bourre qui fe tire de l'intérieur d'un fruit d'un pouce de diamètre que produit le cotonier. D. Quelle Religion y eft fuivie ? R. En deçà du Gange le Maho-métifme domine, & au-delà c'eft l'idolâtrie. Dans l'une & l'autre Con- ( 1 ) On y trouve des lions, des léopards, des tigres , des éléphans , des rhinocéros » des chameaux , des perroquets rouges & vcrds , des perruches , cV une incroyable multitude de finges qui caulènt bien du dégât dans les campagnes. (2. ) L'indigo vient d'une certaine herbe par extraction. Indes ou Inde. 2$ y trée, la juive eft aflez répandue ; & dans les lieux qui dépendent des Européens , on exerce la religion de ceux qui en font les maîtres. D. Comment s'appellent les Prêtres de la religion payenne ? R. Ils fe nomment Bracmanes ^ Brames ou Bramines ( 1 ). D. Comment fe nomment les temples de leurs idoles ? R. Ils fe nomment Pagodes. D. Quelle cérémonie obfervent les Payens ou Idolâtres à la mort de leurs proches ? /?. Ils en brûlent les corps. Z>. Ne dit-on pas que le mari étant mort, la femme eft obligée de fe jet-ter dans le même bûcher, 6k de fe brûler avec lui ? ( 1 ) Us enfeignent la Métempficofe, c'eftv à-direle paffagc de l'âme dans d'autres corps qu'elle habite fucceflivement. Lorfque les Idolâtres font mécontens de leurs idoles, ils les battent, les traînent dans la boue, U corde au col, & leur font toutes fortes d'in-fultes Ôc d'avanies. <& 3 6 Géographie univerfelle. R. On le dit, 6k il eit vrai : mais il eit vrai auffi que cette barbare 6k cruelle coutume devient de jour en jour moins fuivie depuis que le Grand-Mogol 6k autres Princes du pays l'ont condamnée 6k défendue. D. Queit-ce que les Bonzes, les Talapoins ? R. Bonzes 6k Talapoins font d'autres noms que l'on donne aux Prêtres de ridolâtrie, dans la Prefqu'île orientale de l'Inde. D. Qu'appelle-t-on Faquirs dans les Indes ? R. Ce font certains dévots vagabonds, qui exercent des auitéritésou plutôt des cruautés inouies fur eux-mêmes , 6k fe rendent leurs propres bourreaux (i). ( I ) Les uns paffent pluiîeurs années con-fécutives fins fe coucher, tk fe contencent pour dormir de s'appuyer fur une corde ; les autres s'enfouitfent, &• relient ainfi fept ou huit jours de fuite fins boire ni manger. Quelques autres fe condamnent à tenir les bras élevés vers le ciel, tk les y tiennent filong-tems, qu'ils ne peuvent plus les baif- Indes ou Inde. 237. D. Quel eft le naturel des Indiens ? R. Ils fuient le travail ckles armes, & font très-efféminés : du refte, ils ont beaucoup de civilité pour les Etrangers. 1" Il y a plufieurs langues dans les Indes : la Turque, la Perfanne, l'Arabe , qui eft la mere de l'une & de l'autre, & celle des Savans , attendu que l'Alcoran eft écrit en cette langue , l'Indienne & beaucoup d'autres. L'année y eft Lunaire. fer quand ils le veulent. II y en a enfin qui fe mettent du feu fur la tête ,8e fe Iaiffent brûler vifs. O inconfequence des hommes! fi toutefois il eftvrai qu'on ne puifle ramener de tels actes au même principe d'où partent tous les autres. D'ailleurs le fait eit-il bien vrai ? Il leur arrive alîèz fouvent d'exercer de pareilles gentillefies fur les Chrétiens Se autres, •mais auffi lorfqu'on fe défait d'eux, Se qu'on les tue, ils font bien tués. EMPIRE DU MO GO L, O u IN D 0 S TA N D* T"\ 'Ou vient la Terre-ferme JLx de l'Inde fe nomme-t-elle Mogol ? R* De ce que fes habitans font moins bafanés que ceux qui habitent le refte des Indes. En effet, le terme de Mogol lignifie Blanc* D* Quelles font les bornes de l'In-doftan ? R* Vers le midi, une ligne imaginée depuis Cambaye jufqu'aux bouches du Gange. Vers l'occident, il confine à la Perfe, dont il eft féparé par le fleuve Indus ( i ) : & il eft enveloppé de la grande Tartarie 9 au (i ) En 1735) les Provinces qui font au-delà Sr le long de ce fleuve ont été cédées à la Perfe. Empire du Mogol, &C. 23^ nord & à l'orient, où il tient aufli à la Prefqu'île de-là le Gange. D. Le Grand-Mogol ne pofleder t-il que l'Indoftan ou Terre-ferme de Tlnde ? R* Non : U a encore fous fa domination une bonne partie de la Pref-qu île. Z>. Quel eft le pouvoir de l'Empereur ? R. Defpotique, difpofant abfolu-ment & fans réferve des vies & biens de fes fujets : grâce au génie fervile & abaifle des Orientaux. D. Un tel Gouvernement eft-il bien louable ? R, Point du tout : il eft indigne de l'homme, & c'eft une tache pour les Peuples chez qui il eft établi. Des créatures images de Dieu qui les forma, ibnt quelque chofe de plus que des bêtes de fomme. Si nous avons un Prince, difoit Pline à Trajan, c'eft pour nous préferver d'avoir un maître. Z>. Quel eft l'habillement des ha-bitans du Mogol ? 14° Géographie univerfelle. R Le même à-peu-près que celui des Turcs,, dont ils fuivent auffi la coutume quant à la pluralité des femmes. D. Quelle efl leur manière de vivre ? R. Ils font fplendides, & confu-ment tout dans le faite & le luxe. D. Que remarquez-vous de l'Empereur du Mogol ? R. L'Empereur du Mogol paffe pour le plus riche Souverain de la terre. Il jouit de plus de 900,000000 de revenus , & a dans fés armées 7ooooohommesprefque toujours fur pied. Auffi fes fujets le regardent-ils comme un demi-Dieu (1). D. Que remarquez-vous touchant la fucceilion à la Couronne? ( 1 ) Les Gouverneurs des Provinces appelles Omar peuvent être regardés comme autant de petits Rois, tant font grands les revenus dont ils joui.lîent. Ils font obligés de garder par intervalles l'Empereur dans fon Palais, & tous leurs biens lui reviennent après leur mort. R. Empire du Mogol, tkc. 24T R. Il n'y a point là-deflus de loi fixe : ce qui fait que les enfans du Mogol cherchent mutuellement à fe détruire. D. Quels Princes célèbres ont dominé fur l'Incloftan ? R. L'Hiftoire fera toujours mention de Genghiskan tk. de Tamerlan , deux des plus fameux Conquérans qui aient paru dans le monde ( 1 ). D. Quelle eft la Capitale de l'Empire du Mogol ? R. Agrà & Delhûs'en difputent le * titre ; mais il paroît devoir être donné à la première de ces Villes qui eft la réfidence ordinaire de l'Empereur, & pafte pour la plus grande des ïn- (1) Genghiskan vivoit vers l'an 1200.' Deux liécles après vint Tamerlan ou Timur, qui dépouilla les defcendans de celui-ci. Aureng-zeb dans ces derniers teins a beaucoup étendu la domination des Mogols. Ils s'eft rendu tributaires les Royaumes de Bengale , de Golcondc , de Vifapour, 8cc. H avoit détrôné 8c cmprifonnc fon pere , fait mourir 8c chalfc (es frères. U décéda à l'âge de cent ans en 1707, Tome IL L 24£ Géographie univerfelle. des orientales. Elle eil fituée vers le centre de l'Empire (i). £>.. Quelle eft la Ville de Delhi ? R. Elle eft grande, belle, florif-fante, tk regardée par .quelques-uns comme la Capitale de l'Empire» L'Empereur y fait fouvent fa réfiden-ce, & y a un Palais & un Serrail magnifiques. (2). D. Quelle.révolution y eft-il arrivé de nos jours } R. Le belliqueux Thamas-Kouli-can , après avoir battu l'armée du Mogo] , & l'avoir fait lui-même pii-fonnier., entra dans cette Ville, tk ( r ) Le Serrail de l'Empereur eil fourni Vie mille ou douze cens femmes. On admire à Agra le M.mfolée que l'Empereur Cah-gean, pere d'Aureng-zeb, fit élèvera fa femme. Il mit vingt ans à le faire bâtir. Cette Ville eft beaucoup plus grande qu'lfpahan. Elle fait un grand commerce d'indigo tres-eftimé. ( 2) Le Palais n'a pas moins d'une demi-îicue de tour. Delhi fut rebâti par Cah-gean pour être le (lége de fa domination, fi eft au nord d'Agra. E/hpire du Mogol, tkc. 24}1 en enleva des richeffes prodigieufes. D. Que remarquez-vous de Surate ? R. Cette Ville qui eft grande, très-riche & très-peuplée, paffe pour la plus marchande de toute l'Aiie. On y trouve raffemblé tout ce qu'il y a de plus précieux & de plus rare dans l'Orient, ce qui y attire un concours incroyable de Marchands de toutes les nations. Les Hollandois, tk fur-tout les Anglois y font un grand commerce. Les François & les Portugais y ont auiîi des Comptoirs. D. En quoi conhfle principalement fon commerce ? R. En étoiles d'or, de foie tk de coton , en drogues •& épiceries, en perles tk diamans. D. Où eft-elle fituée ? R. Dans la Prefqu'île occidentale, versl'entrée du Golphe de Cambaye, ainfi appelle de la Ville de Cambaye, grande tk marchande, qui en eft à l'extrémité. % On doit encore remarquer Ama« Lij 344 Géographie univerfelle, dabad, Capitale du Royaume de Gxb* zurate. Il s'y trouve un Hôpital pour les oifeaux 6k autres bêtes malades, que les Payens panfent avec grand loin. Sa grande place a feize cens pas de long iùr huit cens de large : elle eft bordée d'un double rang de palmiers.... Cachemire, Capitale de l'agréable 6k fertile Province de même nom, au bord d'un Lac. Lahor où ré-fidoient autrefois les Mogols ; CabuL, grande 6k forte Ville, aux confins de l'Indoflan , de la Perfe 6k de la Tartarie j Tatta, vers l'embouchure de l'Inde où les Portugais font un bon commerce ; enfin autour des bouches du Danube , Daca , Capitale du Royaume de Bengale, où les Anglois ck les Hollandois ont de belles Loges [ Il n'y a point de Ville de Bengale ] j Ougli, Ville riche 6k très-fréquentée par les Hollandois qui y ont un Comptoir ; Chandernagor, où les François en ont un, 6k Jagre-nat où réiide le Grand-Prêtre des Bra-mmes 6k Idolâtres. Elle a une valte Prefqu ile occidentale, cVc 245 Pagode que vont vifiter les Pèlerins Indiens. PRESQU'ILE OCCIDENTALE, ou en-deçà du Gange, D. éT^ Omment divifez-vous la \^ Prefqu'île en-deçà du Gaiic ge ? R, Je la divife eh cote orientale, dite cote de Coromandel, & cote occidentale , dite côte \le Malabar, lef-quelles fe réunifient au Cap-Como-rin, fitué à l'extrémité la plus méridionale de la Prefqu'île (1). D, Quel pays trouve-t-on far la côte orientale ? R. On y trouve les Royaumes de Golconde, de Bifnagar, de Gingi, de Tanjaor & de Maduré. D. Les Européens n'y poffedcnt-ils rien ? R, Les différens peuples de FEu- ( 1 ) L'une Se l'autre prend différens noms fuivant les différens endroits jufqu'au nord «de la Prefqu'île. Géographie univerfelle, rope qui trafiquent dans les Indes ont des places fur cette côte : Meliapour ou San-Thomé ( i ) eil: aux Portugais, Paliacate tk Negapatan aux Hollandois , Madras aux Anglois, Pondi-cheri aux François, Tranguebar aux Danois j enfin à Mafulipatan toutes les nations d'Europe ont des Comptoirs. D. Que remarquez-vous de Pon* dicheri ? R, C'efl le plus bel établiflement qu'ait la Compagnie Françoife des Indes dans le Levant. Dans la guerre de 1756, cette Ville fut livrée aux Anglois, qui l'ont rendue à la paix de 17Ó3, après l'avoir dévaftée (2). D. Quelle eit la Ville de Madras ? R. Madras eil une grande Ville , d'où les Anglois tirent des richeffes (1) Cette Ville, ou plutôt ces deux Villes contigues femblent ctre maintenant au Roi de Carnate. (1) Ce pofte avec fon comptoir de Ma.* fulipatan la met à portée des différentes productions de l'Inde >.tirant au midi -, elle a encore le port de Karicai avec un fort. Pfefquîle occidentale, ékc. 247 anmenfes pour le commerce prodigieux qui s'y fait. On y fait nombre' de 100000 habitans, dont les trois quarts font des Indiens naturels du " pays ; les Juifs, les Arméniens ck les Anglois forment l'autre quart. Ces derniers quoique maîtres de la Ville, y font en petit nombre , ck c'eit à-peu-près la même chofe des autres' Villes que nous venons de nommer. (O. D. Que remarquez-vous de Ma-fulipatan ? R. C'eft de cette Ville,qui eft très-commerçante ck très-peuplée,que fe' tirent les toiles peintes les plus e {limées de toutes celles des Indes. D. Faites-nous connoître le Royaume de Golconde ? R. Ce Royaume qui eft tributaire du Grand-Mogol, eft le plus riche pays de l'Univers en pierreries (2). (1) Elle a un fort, dit le ForcS. Georges. (1) U y en a des mines aux endroits ap* p/ïllés Coidour & Raolconde. A Conlcrtir fe trouvent les plus gros diamans ded'Alicy L iiij 248 Géographie univerfelle. D'ailleurs, ainfi que les autres Etats de la Prefqu'île , il eft fort fertile, & on en tire beaucoup de toiles pein--tes, dites Indiennes. D, Quelle eft la Capitale du Royaume de Golconde ? R. Une Ville de même nom qui eft belle , & l'une des plus grandes des Indes. D. Que remarquez-vous du Royaume de Bifnagar ? R. Il eft extrêmement riche en or, en argent, & en diamans. Il eft au fud de celui de Golconde, avec une Ville Capitale de même nom, qui eft très-coniîdérable (1). D. Où font fitués les Royaumes de Gingi, de Tanjaor, ck de Ma-duré ? R. Ils occupent la partie méridionale de la Prefqu'île, & c'eft fur leurs cotes, particulièrement vers le Cap* Se à Raolconde fur les frontières du Vita-pour ,les plus nets Se de la plus belle eau. (1) C'eft dans ce Royaume que font Pa-iiacajc , Madras Se Mcliapour, t Prefqulle occidentale, tkc. 24 c) Comorin que fe pèchent les perles les plus belles qui foient au monde. Chacun de ces Royaumes ou Pro-vinces a fa Capitale de même nom. (O. f . ■ D. Dites-nous, en chemin faifant, où fe prennent les perles ? R. On les trouve dans certaines huîtres que des Plongeurs recueillent au fond de la mer, autour des bancs de fable tk des rochers. Le nœud de la coquille où on les trouve, eit ce qu'on appelle nacre de perle. D. Que comprend la côte occidentale ? R. Une partie du Royaume de Guzurate, où fe trouve Surate, dont nous avons parlé, le Royaume de Vifapour, tk ia côte de Malabar pro-prement dite (2). (1) Pondfchery eft dans celui de Cingi; Trangobar & Negapaian, dans celui de Taiv jaor. Tutucnrin qui appartient aux Hollandois eft dans ie Madiué. I] y a en outre nu Royaume de Meflur, mais il eft peu connu, (2) On doit y joindre le Royaume de Lv ZjQ Géographie univerfelle; D. Quelle Ville fameufe fe trouva fur cette côte dans le Vifapour ? R. La Ville de Goa, l'une des pluj riches, des plus marchandes, & des plus florillantes des Indes. Elle appan tient aux Portugais. D, Où eii-elle fituée ? jR. A l'embouchure de la Rivière de Mandoa, dans une Ile de neuf lieues de tour, qui renferme encore quantité de Villages. jD. Que remarquez-vous encore de Goa ? R. C'efi-là que réfide le Vice-Roi du Portugal dans les Indes, ainfi que rinquiiiteur, qui y ont l'un & l'autre lin Palais magnifique. C'eft aufiidanj cette Ville que repofe le corps de Saint François Xavier dans un fn* perbe tombeau (i). Ganara , fertile en poivre Se en riz noir. Les Hollandois on: de bons établiifemens fur fes cotes.. (i) Les Jéfuitcsnntquarve maifons à Goa, 21s y ont le Collége qui elf tres - fréquenté! [Il y a environ 2,000 Ecoliers. ] Les Cor- Prefquîle occidentale, &c. 25 pi D. Quelle eftla Capitale du Roy au-me de Viiapour ? R. Une Ville de même nom qui eil: grande, belle, & la réfidence du-Roi(i). Z>. Qu'eft-ce que la côte de Malabar, proprement dite ? R. Elle commence près du Cap de Comorin, & occupe environ le tiers de la côte occidentale (2). delicrs y ont le plus beau des Couvcns qu'ils aient fur la terre. Il y a beaucoup d'autres Beaux édifices : tels font le Palais de l'Archevêque , l'Hôtel de Ville, Notre - Dame de la Mifericorde, &c. outre les Palais du Vice-Roi & de l'Inquiliteur. Cette Ville eft un peu tombée depuis que Surate lui a enlevé une partie de fon commerce. Ses habitans font de Nations tk de Religions différentes. (1) Plufieurs metteur dans cet Etat Raol-conde d'où fe tirent les diamans les phls fins tk les plus nets de l'A lie Les Portugais, outre la Ville de Goa , ont encore fur les côtes du Vifàpour les Villes de Daman , Ba-çaim , Chaul : les Hollandoisy ont Vingre-la , tk. les Anglois Bombain , que les Portugais leur ont cédé. 00 11 n'y a» dit-on, jamais ni neige ,ni grêle, ni gelée. Lvj D. Quelles font fes productions ? R. Elle eft fertile en riz, en épiceries, & en cocos, arbre d'une fingu-Here utilité (i). ( i ) Voici ce qu'en dit M. de la Croix : *» L'arbre qui produit le Coco eil une e£ " pecede palmier, qui fuffit à prcfquc tous " les befoins de la vie. Le bois en eft bon " à bâtir, 8c à conflrruire des vaiiTeaux. La 3} feuille fert à couvrir les maifons, à faire » des voiles 8c du papier. Le fruit efl: bon à " manger : on fait des étoffes de la petite v peau qui efl: fous la groffe ccorcc : au fom-» met, oti trouve entre les feuilles une forte 5> de cœur ou gros germe qui approche du » chou-fleur par la figure 8c le goût, mais « qui efl plus agréable 8c plus raflàfîant : lorf-»> qu'il efl: cueilli l'arbre meurt auffi-tôt. En-» tre ce chou 8c les feuilles qui tiennent lieu » de branches à cet arbre, il fort un gros « bourgeon fort tendre •, fi on en coupe l'ex-« trémité, il en découle une liqueur fembla-» bie*au vin dont on fait de l'eau-de-vie. « Ce vin qui eft très-doux, fe convertit en » 24 heures en un vinaigre très-fort. On « tire du fruit du coco une efpcce de bourre « qui fert à faire des cordages. La coque ou » l'écorce efl: employée à faire des vafes , 8c *> la moe'le produit de l'huile bonne à man-3' ger & à brûler: on en fait auffi unccfpecc « de lait comme avec les amandes.» Prefquile occidentale, &C 253 5 Elle comprend quantité de petits Royaumes. 1 °. Celui de Cana-nor, la Ville de même nom qui en étoit Capitale appartient aux Hollandois. Ils en tirent beaucoup de poivre qui croît aux environs. Il y croît aufli quantité de bois d'ébene. 20. Celui de Caîicut, dont le Prince fe fait nommer Zamorin, ce qui veut dire Empereur. Il réfide à Calicut non loin de laquelle efl Mahé, qui appartient aux François : il s'y fait un grand commerce de poivre. 30. Le Royaume de Cochin, avec une Capitale de même nom. Le Roi eil comme VafTal des Hollandois qui y entretiennent une forte garnifon pour s'y maintenir contre les Portugais fur lefquels ils l'ont prife. 40. Celui de Cranganor dont le Roi relevé du Sa-morin (1 ). ( 1 ) Dans le Malabar, les femmes font en quelque forte communes. C'eft pour cela que l'héritier préfomptif de la Couronne eil un des fils de la four aînée du R»oi. La même chofe Ce pratique parmi les gens du moyen & du bas étage. Les enfans ne fe connoiifen'î que du côté de leur mère. Géographie univerfelle. ILE DE CEI LAN. T>. f~\ U eft fituée Ulie de Ceiian > VJ & Au fud-eft de la Prefqu'île, en-deçà du Gange.. Elle fait, partie de l'Inde. D. Combien eft-elle grande ? R. Elle a un peu moins de cent lieues de long fur cinquante de large. D. Comment s'appelle le bras de •mer qui la fépare du Continent ? R. C'eft le Détroit de Manar. Il a environ quinze lieues de large. D. Que remarquez-vous de l'Ile de Ceilan ? R. Le terroir y eft très-fertile. Elle donne d'excellens fruits, beaucoup de riz , de bonnes plantes médicinales & d'épiceries, & fur-tout de la canelle tres-eftimée, & en grande quantité, les arbres d'où on la tire y formant des Forêts. D'ailleurs l'air y eft plus pur Se plus fain qu'en aucun endroit des Indes. Que tirons-nous encore de cette Ile ? Ile de Ceiian: R. Des pierresprécieufes, desper--les, de L'or & de l ivoire. Elle a beau> coup d'Éléphans. D. Sous quelle domination eil Ceiian ? R, Les Hollandois en poiTedenr les Côtes avec les Villes & les Ports qui s'y trouvent. Les terres intérieures appartiennent au Roi de Candi, qui étoit autrefois maître de toute l'Ile (i). D. Quelle haute Montagne remarquez-vous dans cette Ile r R. C'eft dans l'Ile de Ceiian que Fe trouve le Pic d'Adam, la plus haute Montagne des Indes (2). ( 1 ) Les Portugais fe faifirent d'abord fur lui des Villes maritimes & des Cotes, puis en itffo font venus les Hollandois qui s'en font emparés à leur tour fur ceux-ci, après les en avoir chaffés. La Capitale du Royaume qui occupe l'intérieur eft Candi, Ville afifez peu confidérable , ayant toujours éti faccagée par les Portugais. Colombo , fur la côte occidentale eft l'une des plus fortes Villes des Indes. Le Gouverneur Hollandois y réiide. (i) Cette fameufe Montagne, appelles t l'hiver qui commence en Avril, 8c l'été. ( 1 ) Elle eft bâtie de bois, 8c contient environ 30000 habitans. (j) Il donne des bananes, des oranges Prefquile orientale , &C. l6i , D. Quelles font les principales ri-cheffes du Royaume de Pégu ? R. Ce font fes Mines d'or, d'argent & de rubis , la porcelaine , le mufcck la gomme lacque. Ce Royaume tire fon nom de fa Capitale qui eil allez grande. D. Vous venez de parler de gom-me-lacque, dites-nous ce que c'eft ? R. Lagomme-lacque eft une forte de réiine de couleur rouge, avec laquelle fe fabrique la cire dite ôlEfi pagne. Se autres fruits excellens. C'eft allez la coutume chez ces peuples d'expofer à la merci des eaux les miferables Se ceux que le grand âge a conduit à la caducité ; en quoi ils efti-ment exercer un acte de charité. Ils brûlent les corps de leurs morts ; Se ceux qui ne font pas affez riches pour cela [ car le bois y eft fort cher ], les jettent tout limple-ment dans la rivière. Ce qui fait que dans ces contrées il y a une incroyable multitude tk efl: trcs-artiftemcnt dorée. (1) Dans les Fauxbourgs de Siam, on, trouve des Couvensdc Dominicains, d'Au-guftins tk de Jéfuites. Le pays a quantité d'animaux tk de fruits inconnus en Europe. Remarquez encore en ce Royaume Louvo, où le Roi fait fa réfldence une partie de l'année , tk Bancok où le Roi de Siam avoit accordé une Forterefle aux François ; mais dont ils furent deturbes par une révolution arrivée peu de tems après. Le premier efl; au Nord, tk l'autre au Sud de Siam, Tome IL M 2.Ç6 -Géographie univcrfellc. R. Sous celui de Cherfonefe d'or- D. Quelle efl la longueur de cette Prefqu'île,? R. Elle efl longue d'environ 270 lieues -, mais elle eil fort étroite ( 1 )* D. A qui obéit-elle ? R. A divers petits Princes vafîaux du Roi de Siam. D. Quelle efl la Ville de Malaca, fjui donne le nom à cette Prefqu'île? R. C'eft une des Villes d'Afie les Ï)lus commerçantes , où fe trouvent es plus belles Marchandifes de la Chine St du Japon. Elle appartient aux Hollandois, qui la prirent fur les Portugais en 1640. D. Où eft-elle fituée? R. Sur le Détroit de Malaca., qui eft entre la Prefqu'île & l'Ile de Sumatra , 6k elle y a un Port excellent, & très-fréquenté (2). ( 1 ) La Langue en efl regardée comme la plus agréable de toutes celles qu'on parle au Levant. (z) Les Hollandois font payer l'Ancrage à tous les vailfeaux qui patient par ce détroit. Les Anglois feuls en font exempts. Vrcfqu'ile orientale, cVc. l6y D. Que remarquez-vous de la Coclunchine ? R. Ce pays qui eil fertile & délicieux , étoit précédemment ions la dépendance de la Chine ; mais maintenant il a fon Prince qui eil indépendant (i). D. Quel efl le Royaume de Tun-quin ? R. Il efl fort vafle, extrêmement peuplé & fournit abondamment toutes les chofes néceffaires aux befoins, ( i ) Ce Royaume eft féparé de celui de Laos par une longue chaîne de montagnes. Sa Capitale eft Kehué , îéfidence du Roi, dont le Palais qui n'a qu'un étage , eft fou-tenu par des colonnes d'ébene très-propres. On y trouve auffi le Port Faifo out abordent les Chinois que le trafic y attire en aifluence. Ce qu'écrit M. Nicolle de la Croix fur la Cochinchine tient un peu du Panégy« rique. En effet, oubliant fa qualité d'Hifro-rien, il femble s'être attaché à rapporter les chofes plutôt comme elles devroient être, tk comme il feroit à fouhaiter qu'elles fuf-fent, que comme elles font en effet. Au fud de la Cochinchine eft le petit Royaume de Ciampa. Mij 268 Géographie univerfelle. & même aux délices de la vie. D. Quels animaux particuliers y rencontre-t-on ? R. Les Forêts n'y manquent pas de tigres, & fur les Côtes on trouve quantité de tortues, dont la chair eil excellente (i). D. Que remarquez-vous de les habit ans ? R. Us ont le teint bafané, & ils fe noirciilent les dents, regardant comme une difformité de les avoir blanches (2). (1) Il y a d'ailleurs beaucoup de linges, de cerfs & de tous les animaux connus en Europe, fi on en excepte les moutons & les ânes. Les rivières y font très-poiilon-neufèsjle riz y croît en abondance, ainfi que les oranges & les ananas. (1) Leur Religion efl un tiifu de fuper-ftitions qu'ils ont adoptées de la Chine. Le menu peuple elf fort adonné au larcin, quoi-tju'onïe réprime féverement. La poligamie y eit reçue. Du refte ils font laborieux , induf-trieuXj&fortcourtois envers i'étranger.Leurs funérailles font aufli couteufes qu'elles nous paroiflènt ridicules. Auflî-tôt que les parens ont vu rendre au défunt les derniers fou-pirs, ils chargent la table de toutes fortes Prefquile orientale , &c. 2.6*9 D. Quelle eit la Capitale duTun-quin ? de mers, & l'approchent du lit, afin de taire voir combien rien ne lui a manqué pendant fa vie , puifque même après la mort, il eft iî bien fervi. D'ailleurs leurs Prêtres à qui font abandonnées les dépouilles de la table , ont foin d'entretenir Se de prôner cette fdu-taire coutume. Ceux de la famille revêtent le défunt de fes plus riches habits, Se le mettent dans un cercueil qu'ils ne ferment que le huitième jour, pour voir fi lame ne s'a-viferoit pas de revenir prendre poileflionde fon ancien gîte. Lorfqn'enfin la corruption leur en a ôté toute elpérance, ils mettent à côté de lui en guife de fentinelles plulieurs figures hideufes debois peint, pour détourner les voleurs de la fantaiiîe de l'aller dépouiller de fes ornemens, lorfqu'il fera dans fon dernier manoir. On procède enfuite à l'enterrement qui fe fut au fon des tambours Se de diverfes fortes d'inftrumens. Une partie des aflîftans armés de toutes pièces fotit plusieurs décharges d'armes à feu, & poudènt des hurle* mens effroyables /afin d'épouvanter les Démons Se les empêcher d'approcher du cercueil. Quelques Voyageurs rapportent qu'après l'enterrement on fe livre auxfcftins -, on hut des fêtes extraordinaires Se des feux d'ar- Miij 2y 0 Géographie univerfelle. R. La Ville de Kecho qui contient irfîce, La chofe n'eft pas même vraifembla-hic. Dans tous les lieux de la terre, ainfi qu'aux rives de la Seine, il eft des cœurs nés icniîblcs, ck capables d'attachement-, Se certes le deuil Se la douleur ne femanifefterenc jamais par les réjoui (lances. . Je conçois que ce peut être la mode quel* que part [c'eft celle de Perfe] de fe couvrir par refpeér en prclence de quelqu'un. Quelques peuples, comme ceux de Cochinchine , peuvent regarder comme un agrément dans les femmes d'avoir les dents noires Se les ongles fort longs, ck ce peut être la moi de de les avoir tels : ce peut être la mode quelque part [ en Turquie ] de refpecter aP (cz la couleur verte, pour n'ofer s'en revêtir j mais ce ne fera jamais la mode nulle part d'être gai, quand on eft trille. Mais on /ait le privilège qu'ont ceux qui viennent de loin de dire ce qui leur plaît, Se de faîte quelquefois banqueroute à la vérité. C'eft à ceux qui écrivent furies Relations à voir où l'Auteur s'eft lailfé aller aux merveilleux, & à ne pas dire,comme u%Géographe moderne,qua les Tunquinois couvrent de mets les tombes de leurs défunts, dans la perfuaiîon qu'il* viennent en taire ufage , tandis que les Prêtres en font adroitement leur profit. Il y a long-tems que l'on ne croit plus à de telles fornettes > Se quelque bonne envie qu euflènt: ks Bonz.cs d'in-iinuer la vérité de. telles for-? Prefquile orientale, Cx'C. 271 Lien 20000 maifons , mais toutes fanteries, leurs difcojurs ne feroient pas for-Tune, ils décèleraient tout au-plus leur avidité. Cette imputation de M. de la Croix na' jüflifie guère ce qu'il dit un peu plus haut des Tunquinois, que ce font des hommes ingénieux Se amateurs des feiences. Mais paf fons à quelques autres ufiges de ces peuples. Je ne pui'; mieux faire que de rapporter ici les paroles de M. Voigicn. " La plus folemnelle des fêtes des Tunqui--»Jnois eft la nouvelle année. Le foir du der-» nier jour que finit la précédente, ils pianotent devant leurs maifons une perche au "haut de laquelle il y a un papier doré au-» quel ils attribuent la Vertu de chafïcr les-«Démons. Apres minuit, tout le monde efl » obligé d'ouvrir fa porte par refpect pour «les morts qu'ils croient venir leur rendre » vifite au renouvellement de l'année ■■> ils » leur préparent des lits de nattes, Se après » avoir attendu le tems qu'ils croient être » nécelïaire pour que ces morts arrivent, wils imaginent qu'ils font entrés invifible-» ment ; ils leur en marquent leur joie , Se » les prient par de profondes révérences de » fe fouvenir d eux au commencement de » l'année. Les trois jours fuivans on ne nettoyé pas la maifon quelque fale qu'elle Toit, de peur que la poullierc n'incom- %ji Géographie univerfelle. balles, & bâties cle boue. Le Roi y rélide dans un fort beau Palais (i). Au Mogol-Indoftan, Delhi, Surate, Agra, Bengale, Ougli, Cambaye. La Prefqu'île au couchant , Côte de Malabar, tient Goa , Vifapour, Et Calicut. Golconde & Mafulipatan Sont de Coromandel comme Meliapour, Tanjaor, Trangobar, Negapatan, Gingi % Bifnagar, Paliacate, Madras, Pondicheri. Puis au fud Maduré fur le cap Comorin , Le Pegu, l'Aracan, le Camboge, l'Ava, Sont de l'autre Prefquile , où Siam , Malaca, Bancou, Louvo, Laos, Cochinchine, & Tun* quin. » mode les ames qui y font leur féjour. » Ces pratiques nous paraîtront ineptes 3c extravagantes •, mais ne difons rien : premièrement, parce qu'il ne faut pas condamner les abfens} en fécond lieu , parce qu'il convient auparavant d'être foi-même à l'abri de pareils reproches. Chaque peuple a fa dofe de ridicule & d'inconféquence : nous avons la nôtre. ( î ) Les Anglois Se les Hollandois ont un Comptoir en cette Ville, Se les François en ont unàHean, autre Ville confidérable du Tunquin, Se la réfidence d'un Mandarin ou Seigneur de lu Cour. ILES DE LA SONDE. D. U font fituées les Iles de la yy Sonde ? R. Préçifément fous la ligne , au milieu de la Zone-Torride. D. Quelles font-elles ? R. Ces lies qui font au nombre de trois, font Sumatra, Java & Bornéo. D D'où font-elles appellées Iles de la Sonde ? R. Du fameux Détroit de ce nom, qui eft entre Sumatra & Java. D. Que remarquez-vous de l'af* p6& du Soleil pour ces lies ? R. En tout tems les jours y font égaux aux nuits. D. Quelles font leurs productions ? R. On en tire des épiceries & des drogues de toute efpece. Elles ont des mines d'or, d'argent & autres métaux ; l'on y trouve auffi des pierres précieufes, & quantité d'animaux différens des nôtres. M v 574 Géographie univerfelle. 4 La Religion en eil le Mahomet tifme & l'Idolâtrie. D. A qui appartient l'Ile de Sumatra ? R* Elle eil partagée en plufieurs-petits Royaumes, dont le plus puit fant efl celui d'Achem qui occupe le tiers de l'Ile. D'ailleurs les Hollandois y poiîedent quatre ou cinq pla<-ces fortes, & donnent prefque la loi. («)• D. Quel en eil la plus confidérable Ville ? R. C'eft Achem, Ville grande & fort commerçante, au nord de l'Ile, ( i ) Cette île a 3 00 lieues de long fur 70 de large. L'air ainfi que les habit-ans n'en valent, dit on, pas grande chofe. On y trouve un arbre fîngulier, qu'on appelle Y arbre ir.-fie : il fleurit fur le foir, ÔC les fleurs qui font d'une odeur fort fuave,.tombent au lever du Soleil. Elle a des bufles, des bœufs y Se beaucoup cie chevaux , mais de plus petite taille que les nôtres, ainfi que fes fan-gliersqui font aufli moins féroces. Les cerfs au. contraire Se les daims furpailcnt ceux «l'Europe en grandeur, Iles de la Sonde. 27 ƒ & la réfidence du Roi de ce nom ( 1 ). «J Après Achem, les autres Villes font Andragiri aux Hollandois, Capitale d'un Royaume de même nom, Jambi & Palimban, toutes deux auffi Capitales de Royaume. Les Hollandois y ont des Comptoirs. D. Sous quelle domination eil file de Java l R. Elle eft partagée entre les Hollandois & le Roi de Materan ; mais les premiers y font les plus pui (Tans, & ie Roi de Materan ne règne même que fous leur protection (2). Z>. Quelle eft la plus confidérable Ville de cette lie ? (1) La nourriture ordinaire de fes habitons eit le riz qui leur eft apporté par les Anglois, les Hollandois, les Danois, les Portugais & les Chinois , qui en échange en reçoivent de l'or qui fe tire du pays. Ils font aéttfs & bons foldats. Le vol n'y eft pas puni de mort, mais de la perte d'une main pour ^première fois, &-de celle d'un pied ou de l'autre main pour la féconde. ( î ) Il s'y trouve des ferpens d'une grandeur extraordinaire, ayant au-delà de vingt pieds de longueur. On y voit un volcan. Mvj 2j6 Géographie univerfelle. R. C'efl Batavia , ainïi appellée du nom de fes maîtres. Elle eit grande, très-riche, très-peuplée & très-forte. Ses rues font toutes tirées au cordeau, & traverfées de Canaux bordés d'arbres. Cette Ville eil le centre du commerce des Hollandois aux Indes orientales, & le fiége d'un Confeil Souverain pour toutes les PolTeffions Hollandoifes en Afie ( i ). D. Nommez les autres principales Villes de l'Ile de Java ? R. Ce font les Villes de Bantam & de Materan : la première a un bon Port fur le Détroit de la Sonde, & étoit ci-devant une des plus florillantes Villes de l'Aile ; mais elle eil bien déchue depuis que Batavia a ruiné prefqu entièrement fon commerce, ( i ) Les Chinois qui abordent en affluen-ce à Batavia, font ceux qui y font le plus grand trafic, & contribuent le plus a l'opulence de cette Ville. On y voit d'ailleurs des Marchands de toutes les nations que le négoce y attire. Cette Ville eft toute nouvelle. Elle fut bâtie par les Hollandois en 1619. (1) Bantam eft une Ville trcs-forte.Elle eft Iles de la Sonde. 277 D. Que remarquez-veus de l'Ile de Bornéo ? R. C'eft la plus grande des trois Iles de la Sonde, & les Hollandois ^en font attiré tout le commerce. On Capitale d'un Royaume à qui elle donne fon nom ,&: dont le Roi elf aflujetti aux Hollatï* dois. La meilleure partie du commerce qui s'y fait eft au compte de ceux ci. Les particuliers ont pluiieurs femmes , Se outre cela plufieurs concubines. On y marie les enfans à l'âge de huit, neuf Se dix ans. C'eft la coutume pour tout le monde d'y aller nuds pieds. Les différends qui furviennent entre les femmes y fent terminés par une Prin-celîe du S;.ng élue à cet effet. Schouten dans les Voyages aux Indes rapporte que lorlque l'Empereur de Materan paroîr dans un Con-feiljes Mandarins ou Seigneurs de la Cour, font affis par terre dans une pofhire humiliée, les jambes croifées fous eux Se le corps incliné, fins oferni lever ]es yeux , ni dire une-parole qu'ils ne foient interrogés. On lit encore dans le même Auteur qu'il a quatre femmes Se une multitude de concubines, Se que fon Palais eft gardé jour Se nuit par 100Ó0 femmes armées, qui ont entre elles'des grades comme dans les Régimens. Le Roi réfide à Carta-Soura. Japara eft encore une Ville confidérable de l'Ile. 27 S Géographie univerfelle. n'en connoît gueres que les Côtesv- (O- (O Qui font habitées par des Mores-appelles Malais. Les Hollandois n'y ont plus de places j mais malgré cela ils ont le profit dè tout fon commerce, attendu que les ha-bitans viennent trafiquer eux-mêmes à Batavia, tk y portent delà cafle, dé la cire, du rizi du poivre, du camphre & des drogues pour ]a teinture. L'intérieur en eft habité par des Payens nommésBeajous, chez qui l'adultère eft puni de mort. La Ville principale de l'Ile efl: Bornéo, Ville maritime, grande, peuplée tk marchande, tk Capitale du Royaume du même nom.Elle eft bâtie fur pilotis.ll y a dans cette Ile plufieurs autres petits Royaumes. Aux trois Iles de la Sonde, joignez-en encore quelques petites qui font à Pentour: telles font BaJi, Madura , tk Bnnca. La première a une Ville de fon nom, Capitale de l'Ile & du "Royaume. Ses habitans fout Idolâtres j tk iorfqu'ils meurent ils veulent que celles de leurs femmes qu'ils ont le plus-aimées [car ils en ont plufieurs ] foient jet-tées fur le même bûcher qu'eux. Il y a des mines d'or dans l'Ile j mais le Roi refufe de les laiffer ouvrir. On trouve dans les Indes une forte de gen.s qu'on appelle Banians, qui font dif-perfés dans l'Orient, comme les Juifs parmi nous. Ils s'abftiennent de chair tk de poif-. 27'9 fclllllI-----^"-,t«MWÙM wil* •Wi.irliirli» ■fj———S35"^^T CHINE. (~*\ U'est-ce que la Chine ? %/ La Chine eft le plus grand, le plus riche , le plus peuplé & le plus floriilant Empire de l'univers. Seul il contient autant & plus d'habitans que l'Europe entière ( i ), D, Quelle eft fon étendue ? R. 11 a 756 lieues du Nord au Sud, & environ 450 de l'Eft à l'Oueft. D. Eft-il ancien l R. Il n'y en a point qui fubfifte depuis fi long-tems, &l'on convient allez généralement qu'il date de 4000 ans (2) fon. Ils trafiquent, & font leurs marches fans parler, faiiant feulement des lignes de la main. Ils ont des Hôpitaux pour les bel-tiaux. ( 1 ) On n'y compteguere moins de deux cens millions, ék: on fait nombre de 440* .Villes murées. (2.) Cet efpacea été fourni fans interruption par z$6 Empereurs de iz familles différentes, dont la dernière eft iifue des Tar- l8o Géographie univerfelle. D. Quelles font au Nord les bornes de la Chine ? K. La Chine eil bornée au Nord par une haute , épaifTe & fameufe muraille de plus de 500 lieues de longueur , qui la fépare de la Tartarie,, r & qui eil garnie de Tours de diilance à autre. D. A quelle fin a été conflruite une telle muraille ? R. Les Chinois la conilruifirent pour fe mettre à couvert des incur-fions des Tartares. Elle efl bâtie de briques, & fi folide qu'elle fubfifte encore depuis environ 2000 ans. Sa hauteur eil de trente coudées, & fon épaifleur de quinze. D. Quelles font fes autres bornes ? R. A l'Eft elle eft baignée de l'Océan oriental, au Sud elle a la Prefqu'île de-là le Gange , 6k à FOueft de hautes montagnes & de grands «léferts de la Tartarie. tares qui en 1643 > vinrent à la conquête de ja C'vn - , Se s'en rendirent maîtres en très-eu d'années. Chine. 281 D. Quelle eft fa température ? R. L'air y eft généralement affez tempéré, û ce n'eft dans la partie méridionale, où les chaleurs font ex--cefiives. Z>. Le pays eft-il fertile ? R. Très-fertile , & d'ailleurs foi-gneufement cultivé, par l'aclivité des Chinois, & leur attention à ne pas foufîrir la moindre friche. Il produit des bleds, des vins, du riz, du maïs, des grains de toute efpece, des fruits excellens, & les Rivières ainfi que la Mer y font fort, poiffonneufes. D. Quelles font fes autres productions ? ' R. Quantité de iimples, d'excellent thé, qui eft la feuille d'un arbrifTeau, & beaucoup d'arbres particuliers au pays. D. Faites-nous la defcription de quelques-uns de ces arbres? R. Le plus fmgulier eft celui qu'on nomme arbre du juif: fes feuilles font d'un beau rouge , & fes fruits ont l'odeur, la couleur & la confiftance %8i Géographie univerfelle. du fuif, &' fervent aux Chinois à faire des chandelles (i ). V. Outre ces productions, nommez-nous celles dont la Chine tire fes plus grands revenus ? R. La Chine a plufieurs Mines d'or, d'argent, de topafes & de rubis, de mercure, de cuivre, cVétain, de fer, & de pierres d'aiman. D. Continuez à nous expofer ce ( i ) Cet arbre efl: de la grofleur de noS poiriers : les feuilles ont !a figure d'un cœur» L'aloes de la Chine eft un arbre précieux au» tant que fineulier, &bien différent des autres alo'és. Il fournit un bois appelle le bois a aigle, Se un autre appelle calamba, qui dans les Indes , n'eft pas moins cher que l'or , Se donne un excédent cordial. Ses feuilles fervent'à couvrir les maifons-, on en fait des plats &des afïiettes-, les fibres des feuilles s'emploient dans la corderie \ fes branches- ont des pointes dont on fe fert en guife de clous & d'aleines» Si l'on rompt les boutons de l'arbre, il en découle une liqueur fpiritueule Se fucrée, qui, quelque tems après fe change en vinaigre très-fort ; le bois en efl:, dit-on , bon à manger i Se tient, pour le goût., de l'écorcede curois confite. Chine. 2 $-3' qui fait les richelfes de ce vafte En> pire ? R. On y fait le plus beau vernis du monde, & de la porcelaine qui n'eft pas moins eftimée. Il a de l'ambre gris, du mufc, dufucre, & toutes fortes d'épiceries : on en tire de la foie, du lin, du coton, des toiles peintes & de riches étoffes ( 1 ). D, Dépeignez-nous un peu les Chinois ? R. Les Chinois font de moyenne ftature, ont le vifage & le front large, les yeux rétrécis, le nez applati ; 8c le teint olivâtre. D'ailleurs ils ont la tête rafée, fi ce n'eft fur le fommet, qu'ils laiffent croître de toute leuç ( 1) Elle a d'ailleurs beaucoup de bons pâturages Se de beftiaux. Il n'y a point de pays au monde qui mit fi peuplé, puiiqu'on porte le nombre de fes habitans jufqu'à 100 millions,ce qu'il eft aifé de {avoir , chaque pere de famille étant tenu de mettre à fi porte un écriteau qui indique le nombre des perfonnes de £1 maifon. Il s'y trouve erois Villes, mais au moins deux, qui Cont jgüis grandes que Paris, 284 Géographie univerfelle. longueur un faifceau de cheveux. îïs portent la robe longue, ainfi que le refte des Orientaux, & d'amples chapeaux. D. Quel eft leur génie ? R. Us font prudens, grands formalises, lents à fe réfoudre, fort prévenus en faveur de leur nation, qu'ils mettent au-deffus de toutes les autres, d'ailleurs ils font grands poltrons (1). ( 1 ) La pluralité des femmes a lieu parmi eux. L'Empereur a avec lui «rois Reines Se deux ou trois milles Concubines. Les Chi-noifes ont une m ode (lie affectée, jufques-là même qu'elles n'ont pas les mains découvertes. Elles fe concentrent dans leur mai fon, d'où elles fortent peu , Se ne voient guère que leurs enfuis. Une fois qu'elles font veuves, il efl rare qu'elles fe remarient. C'eft un mérite chez elles d'avoir les pieds fort petits: delà vient que des leur enfance, on leur donne des chau mires fi étroites , qu'elles en font prefquc cftropiées.Les enfuis portent trois ans le deuil de leurs pere Se mere, Se fe prescrivent plufieurs pratiques aufteres Se rigoureufès, comme de coucher fur la dure pendant cent jours : Pertr'en-nlumabjl'mere a connubio, &c. Le (upplice le plus diffamant chez eux eft d'avoir la tête Chine. 28e D. RéuffifTent-ils dans les Arts tk les Sciences ? R. Ils en font amateurs, & chez eux la Nobleffe s'acquiert par la fcience; mais nonobftant cela, ils relient bien au-deftbus des Européens (1 ). D. Sur quel pied eft leur Marine ? R. Quoiqu'ils aient beaucoup de Côtes, elle eft dans un tel état de foibleiîe, qu'ils n'ofent gueres perdre de vue les terres, tant à caufe de la mauvaife conftrucüon de leurs vaif- tranchée. Le plus ordinaire eft celui de faire mourir le criminel tous le bâton. ( 1 ) Ce qui peut être attribué, tant à la trempe de leur génie qui eft deftitué de feu de d'élévation , qu'à leur méthode d'employer au lieu de lettres des hiérogliphes, lignes arbitraires qui expriment des mots entiers : le nombre en paile 80000. Leur manière d'écrire n'eft pas de gauche à droite comme nous, ou de droite à gauche comme» les Arabes & le refte des Levantins-, mais de haut en bas en ligne droite. On eft allez d'accord qu'ils ont connu avant nous la poudre à canon, la Bouifole & l'Imprimerie. Le genre où ils réuifilient le mieux eft la Médecine. Ils font mauvais foldats. £86* Géographie univerfelle. {eaux , que parce qu'ils font peu aguéris, ck connoiffent peu la manœuvre. D. Quel eft leur Gouvernement? I R. Le Defpotique ou abfolu -7 ils révèrent grandement leur Monarque , qui d'une autre part fe regarde comme le pere de les peuples, & entretient dans fes Etats une police admirable. Il a droit de défigner fon fucceffeur. ^ Il y a dans toutes les Capitales de Province plufieurs Cours fupérieu-respour ï'adminiftrationde la Juftice, Police ck Finance. Les Officiers de ces Tribunaux fe nomment Mandarins (i). Z>. Quelle eft la Religion des Chinois ? ( i ) Ils font, dit-on , remis de faire eux-înêmes un état des fautes qu'ils commettent dans leur geftion, ÔC de l'envoyer de tems en tems à la Cour. Quelque grande que foit leur autorité, ils ne peuvent faire exécuter un homme à mort que la feutenec n'ait paile devant l'Empereur. Chine. ï%j, R.î/Idolâtrie (i). D. Quelle eft la Capitale de la Chine ï R. La Capitale de la Chine eft Pékin, la plus confidérable Ville de l'Afie & de tout l'Univers. On y fait nombre de deux millions d'habitans. D. Où eft-elle fituée ? R. Dans la partie feptentrionale de cet Empire. Les rues en font larges tk tirées au cordeau, mais fales , les maifons baffes & mal bâties (i). ( i) Elle a deux leétes principales : l'une dite des Lettrés, qui fuivent la doctrine de Çonfucius, fameux Philoiephe Chinois qui vivoit çoo ans avant l'Ere Chrétienne, Se lui offrent même des facrifiees. L'Empereur eft de celle-ci, ck en eft le Chef : l'autre eft de ceux qui vivent dans une groffiere Idolâtrie, mêlée d'Athéifme, & admettent la Mc-templicofe. Ses Miniftres font les Bonzes. On trouve auffi dans la Chine des Juifs tk des Mahométans. (i) L'air y eft afTez froid-, le pays peu fertile ; tk où il y a diiette de bois , on are-cours au charbon de terre, qui n'y manque pas. Pékin, dans les fiecles derniers fe nommoit Camhalu. Elle eft à trente lieues de 1^ grande muraille» /88 Géographie univerfelle. D. Quels édifices remarquez-vous à Pékin ? R. Le Palais des Empereurs qui a plus d'une lieue de tour ; le Temple du Ciel, où tous les ans au folftice d'hiver ils facrifient au Soleil, Se celui de la Terre où fe fait leur Couronnement. Leur réfidence ordinaire eil dans une Maifon de plaifance, à trois lieues de Pékin (i). D. Quelle coutume auiîi louable que finguliere eft pratiquée par l'Empereur le jour de fon Couronnement ? R. Auffi-tôt qu'il eft couronné, il revêt un habit de Laboureur, prend en main une charrue de vermeil, Se laboure quelque peu d'un champ , qui à cet effet efl renfermé dans l'enceinte du Temple. D. A quelle fin ceci ? R. Les Chinois depuis long-tems font dans l'ufage de l'exigerdu Prince pour deux railons : la première eil de :. _ (jj (i ) La Tour de Pékin porte une Cloche iqui a environ douze pieds de diamètre. mettre Chine. i S cy de mettre l'Agriculture en honneur ; la féconde, afin qu'il fefouvienne que fes revenus font les lueurs du peuple, & que dès-lors il ne doit pas les prodiguer & les difîiper fans néceflité ; mais n'y toucher au contraire qu'avec la dernière réferve (i ). D. Quelle eil la Ville de Nankin vers- l'embouchure du Kiang ou Rivière bleue ? R. Nankin , ci - devant Capitale de l'Empire , & réfidence des Souverains , elf. la plus grande Ville qui foit au monde : elle a pour le moins douze lieues de tour. D. Quelle eil fa population ? R, On y compte quinze cens mille habitans (2). ( 1 ) M. Mezerai dit quelque part ce peu de paroles qui tait bien l'éloge de fon cœur, et Les coffres du Prince font comme la ratej » moins ils font grands,plus le corps de l'E-» tat s'en porte bien ». [Vie de Louis XII.] (2) Sa fituation & fon Port la rendent très-commerçante. Elle a en tout tems une garnifoii de 40000 hommes. Ses portes font, dit-on , d'une beauté merveilleufe. Tome IL N 2.0O Géographie univerfelle. D. Quelle pièce digne de remarque fe trouve-y-il à Nankin ? R. Ceit-là qu'eft cette fameufe Tour de porcelaine à neuf étages, autour de laquelle pendent à différentes hauteurs quantité de petites cloches qui rendent un fon fort agréable, lorsqu'elles font agitées par le vent. Les matériaux dont cette Tour eit com-pofée font fi bien liés, qu'elle paroît être tout d'une pièce. Le fommet eil terminé par une pomme de pin que les Chinois difent être d'or maf- WO)- D Après les deux Villes dont vous venez de parler, quelle efl la plus confidérable de cet Empire ? R. C'eff au Sud la Ville de Quan-ton (2), que fon Port rend la plus marchande de toute la Chine , & l'une des plus confidérables Villes ( r ) Elle eft ornée d'une Gallerie d'étage à autre. On y monte par un cfcalier de 884 degrés. ' (1) Ou Qi'.nnchtu, Chine. 291 du monde. On y fait nombre d'un million d'habitans ( i ). •[Ily a dans cet Empire quantité d'autres Villes très - grandes, quelques-unes defquelles font du premier ordre, & renferment un million d'habitans, telles que Hangcheu, Focheu. Dans toutes les Villes de la Chine , les maifons n'ont gueres qu'un étage. D. La Prefqu'île de Corée ne fait-elle pas partie de la Chine ? R. Oui : elle en eil une dépendance, & fon Roi paie tribut à l'Empereur de la Chine (2). D. Quelles font les Rivières de la Chine ? ( 1 ) Dans la mer qui avovfîne la Province de Quanton , on trouve des écrcvillès qui étant expofées à l'air fe pétrifient de la manière la plus complette. (2) Le Gouvernement, la Langue & les Moeurs y font les mêmes que chez les Chinois. Cette Prefqu'île où l'on pêche des per-lesa cent lieues de large. On n'y enterre les morts qu'après troi.' ans. Pendant cet intervalle on les garde à la maifon dans des cercueils bien fermés. Nij R. H y en a deux principales qui coulent parallèlement l'une à l'autre d'Occident en Orient, & versie milieu de cet Empire. L'une eil le Hoang ou la Rivière jaune , & l'autre le Kiang ou la Rivière bleue. D. N'y a-t-il pas des Canaux clans cet Empire ? R. Il yen a pluiîeurs avec des éclufes; mais un fur-tout mérite d'être remarqué, c'eil le Canal Royal : il a fix cens lieues de longueur, & touche d'un bout à Pékin, & de l'autre à Quanton. Sa direction eil du nord au fud de la Chine. D. Que remarquez-vous de ces Rivières & Canaux ? R. Ils font habités, ainii que la terre, & il n'eft pas rare de voir deiTus des Villes flottantes très-confi-dérables conilruites fur des bateaux. La floriflante Chine a pour villes Pékin , Quanton Porc fréquenté , puis l'itnmenfe Nankin. La Prefqu'île Corée. Au Tartare Altracan , Ealck chez les Ufbechs, Samarcande & Cafan* Chine. 293 m De la domination Chinoife font encore quelques îles, non loin de fes côtes, telles font: L'Ile Formofe dont les Chinois chailerent en 1661 les Hollandois qui s'en étoient emparés fur les Portugais. Elle eil: partagée du Nord au Sud par une chaîne de montagnes. La partie orientale eft occupée par les naturels du pays , l'occidentale par les Chinois. Cette lie qui a pour Capitale Tacouan eft fous le tropique du cancer. Le fol en eft excellent. Puis au fud de la Chine les Iles de Hainan, Sancian , Macao , & de Lieou-Kieou. La première de figure ronde a environ 80 lieues de circuit. On y pêche des perles & des Baleines. L'intérieur en eft habité par des Sauvages , qui négligent les mines d'or & d'argent qui y font. Kian-cheu fa Capitale eft grande , peuplée & marchande. Les Iles de Lieou-Kieou forment une chaîne d'Iles qui s'étendent depuis le Japon jufqu'à Niij 294 Géographie univerfelle. l'Ile Formofe. Elles relèvent la plupart d'un Roi tributaire de la Chine. H réfide dans la plus grande qui eft longue de 60 lieues. 2?» Par où eft remarcjuable l'Ile de Sancian ? R. Par la mort de S. François Xavier, qui y termina fes jours, comme il y étoit abordé pour aller prêcher l'Evangile aux Chinois. ILES DE L'OCEAN ORIENTAL. D. jf^\ Uelles font les autres Iles V^/ de l'Océan oriental outre celles que vous venez de nommer? R. Nous les partageons en quatre groupes ou corps d'Iles. Le premier eft formé par les Iles du Japon ; le fécond, par les Iles Marianes ou des Larrons ; le troifîeme, par les Philippines ou Manilles ; le quatrième enfin le plus méridional de tous, réfulte de l'affemblage de celles appellées Mo-luaues. Iles de 10cêan oriental. 295 D. Quelles font les Iles du Japon ? R. Il y en a deux principales : fa* voir celle de Niphon, la plus grande de toutes, & celle de Jedfo (1 ). D. Que remarquez-vous de ces Iles? R. Les mœurs & la religion de leurs Habitans , ainfi que leurs productions font à peu de chofe près les mêmes qu'à la Chine. La langue en efl différente. D. Quelle en eil la température ? R. Elles participent autant du chaud que du froid, étant iîtuées vers le milieu de la Zone Tempérée. D. Quel en eil le terroir ? R. Montagneux, pierreux Se pref-que ilérile , mais l'activité & Findu-ilrie des Habitans à le bonifier fup-pléent à ce défaut. D. La Religion Chrétienne n'a-t-elle pas été portée au Japon ? R. Oui : & elle y avoit fait de grands progrès par le zele & les tra- ( 1 ) Puis celles de Bungo & de Tonfa. N iiij 2oc5 Géographie univerfelle. vaux de Saint François Xavier; mais une perfécution arrivée en 1637 en a détruit abfolument tout le fruit, tellement qu'aujourd'hui il n'y en relie aucun vertige ( 1 ). D. Sous quelle domination font ces Iles ? R. Sous celle d'un Empereur fort riche & fort puiffant (2). ( 1 ) Bien plus, ils font devenus ennemis de toute Nation qui n'eft point Idolâtre. Us ne fouffrent que les Hollandois pour le commerce ; encore ceux-ci leur ont-ils allure qu'ils n'étoient pas de la Religion des Portugais. Saint François Xavier y étoit abordé l'an 1 f 49 , Se y avoit tellement fait prospérer l'Evangile, que trois Princes ou Gouverneurs de ces Iles en envoyèrent des Ambaf-ïadéurs au Pape. (2.) Ses troupes montent à 400000 hommes d'Infanterie Se 60000 de Cavalerie , Se fes revenus à 700 millions. Il eft Jefpote, fe nomme Kubo. On y trouve une efpece de chêne dont les glands (è mangent bouillis. On y mange auffi la chair de certaines baleines qu'on y pêche, & dont on tire beaucoup d'huile. Ces lies ont des volcans, & fout fujettes aux tremblemens de terre. Le noir chez fes habitans eft une couleur de ré- Iles de r Océan oriental, loyj D. Quelle Fabrique célèbre y a-t-ilau Japon? R. Celle de porcelaine la plus belle & la plus eftimée qu'il y ait. D. Quelle eit leur manière de commercer avec les Hollandois ? R. Auffi-tôt que les Vaifteaux de ceux-ci font arrivés , les Japonois enlèvent tout ce qui eft dedans , & les rechargent enfuite quand ils jugent k propos de ce qu'il leur plaît pour échange , comme de l'or, de l'argent ou autres marchandifes, le tout avec allez de bonne foi (i). jouiffancc , & le blanc une couleur de deuil, lis faîuent du pied, en le tirant un peu de leur mule. Les dents noires font eftimées plus belles que les blanches. Ils ne peuvent abfolument fe faire à notre méthode d'apprêter les viandes. Ils boivent toujours chaud. Les Japonois font peut-être de toutes les Nations celle qui eit la plus avide de gloire, & la plus fenfibl : nient affeérée du mépris. Us n'ont jamais été alfervis par aucuns de leurs vcùfins. ils brûlent leurs morts fur des bûchers. ( 1 ) Tandis qu'ils font à depréder, pour ainùdue, lesBàtimens Hollandois,ils ob- Nv # 298 Géographie univerfelle. D. Quelle eil la Capitale du Japon ? R. Ci-devant c'étoit Meaco, mais c'eft aujourd'hui Jedo,Ville maritime dans la partie orientale de l'Ile de Niphon. Cette Ville eft incroyablement peuplée ; d'ailleurs elle eft riche & commerçante. L'Empereur y fait ordinairement fa rélidence dans un Palais en manière de Forterefîe qui a, dit-on, trois lieues de tour co- fervent de les tenir renfermes dans certains quartiers de la Ville. Le Dairo efl: le chef Se l'oracle de la Religion *, on lui rend de grands honneurs, 8c il eft extraordinairement respecté. D'ailleurs il jouit de revenus immenses. Il a douze femmes 8c nombre de concubines. Les Domeftiques , dit-on, en ce pays-là , pour témoigner leur zele envers leurs Maîtres , fe fendent quelquefois le, ventre à fi mort pour ne pas lui furvivre ; ou s'il bâtit, quelques-uns fe jettent dans les fondemens. ( t ) Les maifons y font baffes 8c bâties de bois, ce qui v occafionne de f équefts incendies. Les Temnles 8c le Palais bâti? de pierre le font fans mortier, pour mieux prêter Iles de t Océan oriental. 299 D. Quelle efl la Ville de JVfeaco ? R. Quoiqu'elle ait celle d'être la Capitale du Japon, elle n'a pas celle x>ur cela d'en être la plus confidérable Ville. Elle eil le centre du commerce de tout le Japon, & l'on y compte plus de 600, 000 habitans. Elle eil la réfidence du Dairo ( 1 ). ^ Remarquez encore dans l'Ile de Niphon Ofaca qui en efl la troifie-me Ville. Les Japonois l'appellent le aux tremblemens de terre. Quelques-uns d'eux font, à ce que l'on dit, couverts de lames d'or. Lorfque les grands Seigneurs ont fait bâtir un hôtel, l'Empereur vient y affiner à un feftnv, &- quand il en eft hors , on fait murer la porte, afin que perfonne n'y paffe après lui ; & elle fe nomme pour cela la Porte Royale. Le Trcfor Impérial efl gardé dans un logement dont le toit eh: de cuivre les portes de fer, pour le préfer-vcr du feu Jedo a un pont magnifique fur une grande rivière à l'embouchure de laquelle elle eft fituée. ( r ) Avec le tems Se par la feule force des chofes , Jedo l'emportera fur cette Ville ; Lyon lutte envain contre Paris, Seville contre Madrid, Surate contre Delhi, Quanton contre Pékin, Smirne contre Stambol. ^ oo Géographie univerfelle. théâtre des plaiiirs & des divertiïTe-mens. Cette Ville eft très-peuplée & très-florilTante à caufe de fon commerce. On y annonce toutes les heures de la nuit par le fon de différens inftrumens de mulique. À chaque heure c'eft un inftrument différent. Les Japonois divifentle jour & la nuit chacune en iix heures ou portions égales. D. Que remarquez-vous de la terre d'ïefo ? R. Jufques dans ces derniers tems, on Ta cru tenir à la Tartarie ; mais les dernières découvertes annoncent qu'elle en eft féparée par un bras de mer. Z>. Où eft-elle fituée ? R. Au nord-eft du Japon, dont elle eft voiiine. Z>. A qui obéit elle ? R. A un Prince tributaire & dépendant de l'Empereur du Japon. D. Quels font fes habitans ? R. Ils font groffiers & fauvages , ue vivent gueres que de chaife & de Iles de l'Océan oriental. 301 pêche, & habitent fous des cabanes. «f L'Ile de Bongo a pour Ville remarquable Nangafaki qui fait un bon commerce , nommément avec les Chinois & les Hollandois ; la mer qui enveloppe le Japon en: dangereufe & pleine d'écueils. D. D'où les Iles des Larrons ont-elles été ainfi appellées ? R. De ce que les Européens qui y abordèrent les premiers y furent volés. Elles furent aufli dites Marianes par les Efpagnols, du nom de leur Reine (1). ( 1 ) Marie-Anne d'Autriche. Ces Iles qui font au nombre de quatorze principales, font difpoiecs les unes au bout des autres , Se forment du nord au fud un cordon de cent cinquante lieues. La nourriture des habitans n'eft autre chofè que des fruits Se des racines , 6V néanmoins ils font fort gras Se vivent fort long-tems. Avant l'arrivée, des Efpagnols , ils ne croyoient pas qu'il y eût au monde d'autre nation que la leur, Se n'a-voient jamais vu de feu. Les dents noires y font une beauté chez les femmes. Les mariages n'y fubfiftcnt qu'autant que les deux parties fè conviennent. Ces lnfulaires ne fe 302 Géographie univerfelle. D. D'où les Iles Philippines tirent-elles leur nom ? R. De Philippe IL Roi d'Efpagne, fous le règne duquel les Efpagnols en firent la découverte, fous la conduite de Magellan, fameux Navigateur. D. Quelles font les productions de ces Iles ? R. Elles abondent en palmiers, cotonniers, cannes à fucre, épiceries , & en mines d'or ; les arbres y font toujours verds, & on y trouve des fruits mûrs dans toutes les fai-fons ( i). font point donné de chefs-, mais chaque famille riifpofe de fes actions. Les Erpagnols cependant, qui y ont des Habitations , tk y entretiennent garnifon , s'en regardent comme les maures. L'Idolâtrie eft leur Religion. U eft difficile d'y relâcher à défaut de havres ou de bonnes rades. La mer où fe trouvent ces Iles fe nomme l'Archipel Saint-La-lare. ( i) On s'y baigne pre quecontinueïlcment, êc tous , (ans en excepter les femmes, nagent comme des poiifdns. Il eft en ufàge chez Iles de VOcéan oriental. 305 D. Quelles font les principales de ces lies ? R. Il y en a deux beaucoup plus considérables que les autres : ce font celle de Manille ou Laçon, & celle de Mindanao. La première a fa Capitale de même nom, où les Efpagnols ont un Vice-Roi & un Confeil Souverain pour toutes leurs Colonies dans ces Iles (1 ). eux de fe peindre le corps. IJ s'y trouve beaucoup de couleuvres 6c de betes fauvages fort dangereufes. On y pêche des perles. Les naturels du pays qui font les Noirs vivent dans les rochers de les bois, font cruels 6c grands ennemis des Efpagnols à qui appartient la meilleure partie de ces Iles. Dans la mer qui enveloppe les Philippines, on trouve une efpece de poillon ou mon lire marin qui approche beaucoup de la figure que les Poètes donnent aux Sirennes, ayant la tête, le col 6c la poitrine peu dilEemblables de ceux d'une femme: de-là vient qu'on les appelle le poijfoii - femme. Ces Iles ont plufieurs voIcans,& fontfujettes aux tremjiemens de terre. ( t ) Elle a un affez bon Port avec deux Colléges, l'un de Jéfirtcs, V l'autre de Jacobins. Mindanao forme la partie méridio- 3 04 Géographie univerfelle, D, Que comprend-on fous le nom d'Iles Moluques ? R, On comprend fous ce nom toutes les Iles au midi des Philippines. D. Que produifent-elles ? R. Elles abondent en épiceries, mais fur-tout en gérofle & en muf-cade (i ). D. Quelle révolution ont - elles éprouvées ? nale des Philippines. Elle a trois cens lieues Je tour. Les Efpagnols en ont été exclus par le Sultan de Mindanao à qui obéit une partie de l'Ile ; car il s'y trouve différens peuples qui font indépendans, tk l'intérieur du pays efl: plein de Sauvages qui vontnuds. Cette Ile a des platanes , bananes, melons-d'eau , oranges , noix mufeades tk des clous de gérorle. On appelle ainfi le bouton à fleur d'un arbre aromatique à caufede là figure femblable à celle d'un clou. Elle a pour Capitale Mindanao, Ville maritime dont les maifons font portées en l'air foc des pie ix. R -marquezencore parmi les Philippines l'Ile de Tendaye ou de Samar qui paile pour la plus agréable de toutes, ( i ) Les arbres y font toujours verds. II y en a un, dit-on, avec l'écoice duquel on fait du pain. Iles de F Océan oriental. 305 R. Les lies Moluques furent d'à-bord découvertes par Magellan, & foumifes aux Efpagnols ; de ceux-ci elles panèrent aux Portugais, & des Portugais aux Hollandois qui en font aujourd'hui les maîtres, & ont rendu leurs \^fTaux la plupart des Rois de ces Iles. D. Quelle eil la plus remarquable de ces Iles ? R. L'Ile de Celabe ou de Macaf-far qui eil beaucoup plus confidérable que les autres (1). D. Quelle en efl la principale Ville, ainfi que de àoutçMes -Moluques? ( 1 ) Elle eft coupée en deux par l'Equateur, & les jours y font égaux aux nuits pendant toute l'année. Sa longueur eft de lieues, tk fa largeur de 5)0. Elle eft des plus abondantes, fur-tout en riz, fruits & palmes qui portent le coco. Ses habitans étoient autrefois antropophages. On y trouve des crocodiles de terre fort dangereux , tk d'autres de mer. Elle eft infeftée par les linges qui y font en tics-grand nombre \ il s'y troilvc aufli d'énormes couleuvres, mais qui ne font pas venimeufes, ck qui leur donnent la challé. îo6 Géographie univerfelle. R. C'eftla Ville de Macaffar, Capitale d'un Royaume de même nom. Ses maifons font élevées & foute-nues en l'air fur de hautes colonnes, & l'on y monte avec des échelles (i). ( i ) Que chacun a foin de tirer après foi lorfqu'il eft entré, de peur d'y être luivi par les chiens qu'ils regardent comme des animaux immondes. Ils fe croient fouillés Ci un chien les a touchés, & fe croient dans l'obligation de fe purifier. Les toits font couverts de feuilles de certains arbres propres au pays. Le Roi de Macaffîr occupe la moitié de l'Ile. On y trouve des fruits mûrs dans tous les tems de Tannée. C'eft une prétention à la beauté parmi les peuples d'avoir le nez ap-pîati, les ongles fort longs & peints de différentes couleurs, ainfi que les dents. Ils n'em-maillottent pas les entans. Ils fuivent exactement la loi du tallion. Les garçons y font,dit-on , nubiles dès l'âge de trois ou quatre ans. Quelques-uns mettent dans cette Ile une Ville deCelebe, dont le refte de l'Ile tire, difent-ils , fon nom ; mais les plus habiles Géographes en nient fexiftence avec bien du fondement. Remarquez encore parmi les Moluques l'Ile de Banda, où il fe fait un grand commerce de mufcade. Elle eft fu jette à de grands trembiemens : celle de Ternate où fe trouvent beaucoup de perroquets Se Ifles Je ! Océan oriental. 307 D. Que remarquez-vous cle line d'Amboine ? R. C'eft le meilleur établifTement des Hollandois après Batavia. Elle eft très-abondante en gérofle, tk l'on y pêche du Corail. D. Qu'eft-ce que le Corail ? R. C'eft une efpece de plante marine de couleur rouge, qui croît la tête en bas dans les grottes ou antres de la mer, tk fous les avances des rochers. D'autres cependant prétendent que ce n'eft autre choie que des loges de petits animaux, qui les ont conftruites pour y habiter. JJles d'Afie. Deux îles l'on rencontre au fud de Natolie Rhode &c Chypre où l'on voit Famagouft, Ni-code. Non loin de Comorin, Maldive , Ceylan. La Sonde a Sumatra, Java & Bornéo , Dans Java remarquez Batavia , Bantam. Aux Moluques Célebe, où l'on voit Macaffar : Et Leçon ou Manille avec Mindanao Aux Philippines , puis Tandaye ou bien Samar. A l'eft font les Larrons. Le Japon a Jedfo. Et Niphon ou Jedo , Ofaca , Meacó. d'oifeaux de Paradis ; enfin celles de Ceram & de Giloîo. Tome H. * Géographie univerfelle. TARTARIE. D. /~\ U'est-ce que la Tartarie ï \J R» C'eli une vafle Région qui occupe plus d'un tiers de l'A fie. Elle confine à fon midi avecprefque toutes les contrées de cette partie de la terre, tk fe termine vers le nord à la mer Glaciale. D. Que remarquez-vous de la grande Tartarie ? R. Elle eil peu peuplée, 6Vla terre y eil inculte dans la plus grande partie de fon étendue. La partie fepten-rrionale efl pleine de forêts, où l'on trouve des ours blancs , tk quantité d'hermines , tk de martes-zibelines , dont les fourrures très-eflimées font le principal commerce du pays ( i ). D. Quels font les Habitans ? (i) Vers le Midi elle produit du bled ; du riz t des pâturages & d'excellente rhubarbe. Tartane. 309 R. Ils ont tonfervé les^ufages des anciens Scythes leurs ancêtres & pré-décefTeurs. Ils fe revêtent de peaux de bêtes, habitent fous des tentes ou dans des chariots, qu'ils tranfportent de lieu à autre. Leur nourriture la plus ordinaire eft le lait de cavalleç. D. Quelle eft leur Religion ? R. Le Paganifme y eft la dominante, la Schifmatique Grecque 6k la Mahométane font les autres. D. Comment divifez-vous la grande Tartarie ? R. Je la divife en Tartarie Mofco-vite, Tartarie Chinoife, & Tartarie (■1 ) Ceux qui font vers le Nord font fau-vages. Toutes leurs richeffes confident dans un arc .une flèche, un couteau &c une marmite. C'eft dans le Thibet, qui fait partie de cette région que fe trouve particulièrement l'animal dont on tire le mufc. Il reflèmble allez à une biche. Quand il eft tué, on coupe-la veffie qu'il a fous le ventre , on en fcpare le fang caillé que l'on fait fécher au folcil, ik qui devient de couleur rougeâtre, & acquiert une odeur forte : c'eft ce qu'on appelle mufc. 3 i o Géographie univerfelle. indépendante. La première qui occupe la partie feptentrionale eil aufli grande que les deux autres enfemble. D. Quel pays remarquez-vous dans la Tartarie Mofcovite, dite aufli RuJJie Afiatique ? R. J'y remarque principalement la Sibérie, qui règne au nord de l'A-iie, le long de la mer Glaciale. Le Czar y envoie en exil les Seigneurs dont il efl mécontent, & les criminels qu'on ne veut pas punir de mort.' La rigueur du froid y efl extraordinaire & infoutenable (i). ( i) On voyage en ce pays fur des traîneaux que tirent des chiens ou des rennes. Les habitans n'ont de la vénération pour leurs Idoles qu'autant qu'ils ont lieu d'en être con-tens. Sitôt qu'ils font grevés contr'cux , ils les brûlent, les traînent dans la boue, la corde au col, tk leur font mille avanies. La partie de la Sibérie qui regarde la nouvelle Zcmbleeft habitée par les Samoiédes , peuples fauvages qui vivent de chaffe tk de pèche , tk habitent l'hiver dans des efpeces de îannieres , où ils confumcnt, prefque fans fortirjes provifions qu'ils ont faites pendant la belle ïàifon. Tartarie. 3 I ï D. Quelle en eft la plusconfidérable Ville ? R. C'eft Aftracan, fituée vers l'embouchure du Volga, dans la mer CaC pienne. Cette Ville, eft riche, peuplée & très - commerçante. Après celle-ci eft Cafan, proche de la même Rivière, où il fe fait aufli un grand trafic avec les Turcs. D. Quelle haute chaîne de Montagnes y remarquez-vous ? R. Les Monts Riphées ou Hyper-boréens, fameux chez les Ecrivains anciens. Ils fe terminent au Détroit de Waigatz. D. Quelle eft la première Ville de la Tartarie indépendante ? R. C'eft Samarcande , patrie du Vainqueur de Bajazet. Elle eft ancienne, belle, grande, & bien fortifiée (i). ( i ) Il croît dans fon territoire des melons exquis, & en fi grande quantité, qu'il en fournit les Etats du Mogol, tk une partie de la Perfe. Il s'y fabrique de beau papier de foie. 312 Géographie univerfelle. Z>. Où eft fituée cette Ville ? R. Vers le nord-eft de la Perfe , .au pays des Usbecs, qui eft la Sog-diane & la Ba&riane d'autrefois. D. Où trouye-t-on la Circaiîie, que l'on comprend dans la Tartarie indépendante ? R. Elle eft au nord-oueft de la mer Cafpienne, entre le Don & la Volga. (O- Golphes & Détroits. D. Quels principaux Détroits remarque z-vous en Afie ? R. Celui de Babel-Mandel, par oùla mer Rouge communique à celle des Indes ; le Détroit d'Ormus, à l'entrée du Golphe Perftque j le Détroit de la Sonde, entre les Iles de Sumatra & de Java ; eniin le Détroit des Weigatz qui fépare la nouvelle Zemble des terres Afiatiques. D. Nommez-en les Golphes principaux ? ( i ) Les Circaifiennes palfent pour les femmes les mieux faites & les plus belles de l'Alie. Tartane. 313 R. Ce font la mer Rouge, dite aufli merde la Mecque, laquelle fépare l'Arabie de l'Afrique j le Golphe Per-fique entre la Perfe & l'Arabie ; le Golphe de Bengale entre les Pref-qu'îles Orientale & Occidentale ; puis le Golphe de Siam. On y trouve aufli un Cap très-remarquable, celui de Comorin à l'extrémité de la Prefqu'île, en deçà du Gange. Dijlance par terre de Paris à quelques-unes des grandes Killes de l'A fie. Paris eft à 1060 lieues d'Ifpahan, à 1620 de Delhi & d'Agra, à 2.055 de Pékin, à 85 5 de la Mecque, 450 de Smirne, 630 d'Alep, 15 ç 4 de Surate, 1890 de Pondicheri, fadiftance par mer eft de 4000 lieues, 261 o de Batavia, 920 de Tauiis, 2270 de Siam, 2452 de Quanton, 2470 de Nanquin, & 1715 de Goa. Tome II. o AFRIQUE. eft moins grande que l'Ane ; mais elle l'eft plus que l'Europe (i). D; Que remarquez-vous de cette partie de la terre ? R. L'Afrique eft une grande Pref-qu'île fituée au midi de l'Europe. Elle imite la figure d'un cœur, ou celle d'une pyramide renverfée. D. Par où communique-t-elle au continent ? R. Vers le Nord-Eft, où elle tient àl'Aiie par i'Ifthme-de Suez. (i) Le nom de Lybie lui fut donné par les anciens, mais enfuite il fut reftreint à une partie de la Barbarie d'aujourd'hui. Ils la corinoiffoient aufli fous le nom d'Ethiopie* fi vous en exceptez la partie Septentrionale. 'Afrique. fff D. Afîignez-nous les mers qui enveloppent l'Afrique ?' R. La Méditerranée la termine au Septentrion ; nar-tout ailleurs elle eft baignée de l'Océan, qui au Nord-Eft forme un grand Golphe, auquel on a donné le nom de mer Rouge ( 1 ). D. Comment appelle-t-on particulièrement la mer qui baigne la partie occidentale prominente de l'Afrique ? R. Elle fe nomme mer Atlantique J OU Océan occidental. D. Quelle eft la grandeur de l'Afrique ? R. Elle a 1650 lieues d'Orient en Occident, depuis le Cap-Verd a\t Cap-Guardafui, & environ autant du Septentrion au Midi, depuis le Cap de Bonne-Efpérance, aux rives de la Méditerranée. (a ) Ce nom ne lui vient, ni de fes eaux qui foient rouges, ni de fon fable qui foit de cette couleur -, mais d'un Roi nomme îfï6p&j:, terme qui lignifie' rouge , lequel a régné fur fes bords, tk qui lui a donné fou riom. Pij D. Où eft-elle fituée? R. Sous la ligne, qui la partage à-peu-près par le milieu, d'où l'on peut facilement inférer que la chaleur y eft exceffive, D. Quelle eft la couleur de fes habitans ? R. On peut dire en général qu'ils font noirs (i). D. L'Afrique eft-elle abondante ? R. Le terroir en eft fertile fur les cctes, mais l'intérieur eft fec, fablon-neux, plein de montagnes tk de forêts , & parfemé de vaftes déferts, brûlans tk prefqu'inhabitables (2). D. Entre plufieurs drogues admirables par leur bonté que produit cette Région, quelles font celles que vous remarquez particulièrement? R. Je remarque la caife tk le fené* ( 1 ) Si ceux qui habitent la Barbirie 8c le nord de l'Egypte ne le font pas, c'eft que ce-font des colonies d'Européens & d'Asiatiques. ( z ) Il s'y trouve quelques mines d'or 8c d'argent. Afrique. 317 L'une fe tire de l'Egypte, & l'autre de l'AbifTmie. La caffe croît par gouf-fes, qui renferment des efpeces da-m«mdes, fur un arbre de même nom. Le fené eil: un arbriffeau dont les feuilles fervent auffi beaucoup en médecine. D. Quels animaux porte l'Afrique ? R. Outre ceux qui nous font connus, on y voit des lions, des léopards, des panthères, des tigres, des éié-phans , des rhinocéros , des caméléons, des autruches, des chameaux, & des crocodiles, ainfi que des linges, des taureaux & ânes fauvages, des chevaux marins, & des ferpens d'une groffeur monftrueufe. D. Faites-nous connoître l'autruche ? R. L'autruche eft le plus grand des oifeaux , il n'eft pas rare d'en trouver qui foient plus hauts qu'un homme à cheval. Elles ont le col & les jambes fort allongés, la tête & le bec à-peu-près comme celle d'une oie , & le corps tient de celui du oui 31S Géographie univerfelle. chameau. C'eft de. ces animaux que viennent les plumets qui nous fervent pour ornement. Les autruches ne volent point -, mais elles courent fort vite, à l'aide de leurs ailes, qui ne feroient pas à beaucoup près fuf-nfantes pour les foutenir en l'air (i)^ D. Donnez-nous aufîi une defcrip-tion abrégée du crocodile ? R. Le crocodile eft un animai amphibie de quinze pieds de long, & qui a la figure d'un lézard. Sa large gueule eft armée de plufieurs rangs de dents fortes & aiguës; & fon dos eft couvert d'écaillés, lllui arrive fouvent de dévorer les hommes. (i) Cet animal efl: Itupide. Lorfqu'il ap-perçoit le Chafleur, il fe cache, dit-on, la tète dans l'herbe, ou derrière un arbre ; de comme il ne voit plus le Chafleur, il s'imagine que le Chafleur ne le voit plus. C,c qui lui donne moyen de s'emparer à l'aile de fa proie. Chacun connoît les œufs d'au-; truche : ils font gros environ comme une bouteille ordinaire. Elles les depofent dans le fable, dont elles les recouvrent, cV laif-fent. enfuite au fbleil le foin de les faire, éclore. 'Afrique. 319 D. Quels font les peuples d'Afrique? R. Entre les peuples d'Afrique, les uns habitent dans des Villes, d'autres fous des tentes, d'autres enfin font fauvages. En général ils font greffiers, mauvais foldats , robufles pourtant, Le caméléon reffemble au lézard. Sa lan-, guc eft longue de dix lignes, creufe Se ouverte par le bout. Il la darde contre les mouches qui s'y trouvent prifes comme mr de la glu. Ce pet-t animal a ceci de particulier, qu'il change de couleur fuivant les différentes occurrences. On a gardé des caméléons l'efpacc de dix mois, Se ils parlèrent cet intervalle de tems lans prendre aucune nourriture. Le lion efl regardé comme le roi des animaux. Il eft de la grofleur d'un veau, mais nerveux Se de mufcles denfes & compacts : aufli eft-il d'une force extraordinaire relativement à fa taille. Il fe bat dès dents, des ongles, Se de la queue. II a le col garni d'une longue Se épailfe crinière, Se le refte du corps fort ras. Le tigre eft de la taille d'un lévrier de moyenne grandeur. Son naturel tient beaucoup de celui du chat. II eft le plus cruel le plus colère , Se le plus fanguinaire des animaux. O iiij 320 Géographie univerfelle. larrons, peufinceres, tkïainéans'(i). D. Quelle Religion y exerce-ton ? R. On y en exerce quatre : le -Mahométiiirie , le Paganifme , le Chriilianifme & le Judaifme. D. Comment divifez-vous l'Afrique ? R. En douze parties, dont les fix premières font l'Egypte tk la Barbarie , le long de la Méditerranée : puis le Biledulgerid, le Zara, la Ni-gritic &la Guinée. D. Quelles font les fix autres parties ? R. Ce font le Congo, la Cafrerie, le Monomotapa, la côte de Zangue-bar, la côte d'Ajan ; enfin FAbiffinie qui efl l'ancienne Ethiopie, tk dont la Nubie fait une portion. (i) Ceux qui habitent les côtes de la Méditerranée font plus belliqueux, ÖC font Pirates de métier. E G Y P T E. D. A Qui obéit l'Egypte > f\ R. Au Grand-Turc , qui en tire de gros revenus, D. Eft-elle fertile ? R. Si fertile fur-tout en bleds, qu'on l'appelloit le grenier de VEmpire Romain. D'ailleurs elle fournit du riz, des dattes, des olives, des cannes à lucre, dufené, de la cafte, du baume excellent, & des fruits délicieux. Avec cela elle n'eft ni aufli abondante, ni aufli peuplée qu'autrefois* D. D'où lui vient fa fertilité ? R. Des inondations du Nil qui s'y déborde régulièrement tous les ans, & tient le pays couvert de fes eaux depuis le milieu de Juin jufqu en Septembre. Car d'ailleurs il ne pleut presque jamais en Egypte. D. D'où provient cette efpece de déluge ? i(. L'opinion la plus vraifemblable ( 2 2 Géographie univerfelle. attribue aux pluies abondantes, quf uelque tems auparavant tombent ans i'Abinlnie (i ). D. L'air y eft-il bon ? R* Il n'en pas bien fain , à caufè du limon que dépofent les eaux du Nil, & des chaleurs qui y excitent enfuite une efpece de fermentation. D. Quelle eft l'étendue de l'Egypte ? R. Elle a deux cens lieues de long du Nord au Sud , fur une largeur moindre de moitié. (i) L'année efl: des meilleures file débordement monte jufqu'à Z4 pieds, tk l'on fait alors des réjouiffances. Elle efl: flcrile s'il n'eft que de 16 pieds, &" il y a difette s'il excède alfez 14 pieds , parce qu'alors les eaux employant trop de tems à le retirer, n'en lailfcnt pas allez pour fémer & recueillir. (1) Les animaux y font très-féconds -, les brebis y portent deux fois l'année, les femmes ont fouvent deux, trois & quatre enfans d'une feule couche. On y fait éclore des poulets fans faire couver les œufs, en les tenant dans des fours, où l'on entretient le degré de chaleur nécelfairc à cet effet. Egypte. ■ 523 D. Quels Rois fameux dans lTIif-foire ont occupé le Trône d'Egypte ? R. Ce font fur-tout les Pharaons & les Ptolemées. Z>. Que remarquez-vous de l'Egypte. R. Elle eft très-avantaeeufement limée pour le commerce, à catife du voifinaee de la Méditerranée Se de la mer Rouge. D. Quel eil le génie des Egyptiens ? ' R. Les Egyptiens furent fameux par leur fage politique, ils furent les premiers qui cultivèrent les Sciences, fur-tout la Géométrie 6V l'Aftrono-mie, dont ils furent les inventeurs. Aujourd'hui ils ont bien dégénéré. Quoique fpirituels Se induftrieux, ils font fainéans, perfides , avares & voleurs. D. Qui font ceux en Egypte que l'on appelle Cophtes ? R. Ce font ies naturels du pays, defeendans des anciens Egyptiens. Ovj 3 24 Géographie univerfelle. Us ont un Patriarche, qui fe nomme Patriarche cTAlexandrie. «f On divife l'Egypte en trois parties : la haute, anciennement ( i ) Thé-ba'ide au midi, celle du milieu, & la baffe au feptentrion. Ses principales Villes font le Caire, Alexandrie, Damiette & Suez. Ü. Quelle eil la Capitale de l'Egypte l R. C'eft le Caire, la première & la plus grande Ville de l'Afrique, & fune des plus confidérables du monde. Elle eit fur le Nil. On y compte au-delà de 300000 habitans. D. Ell-eile ancienne ? R. Non : elle fut bâtie dans le X. fiecle , & la Capitale des premiers Egyptiens étoit Memphis qui étoit fur la rive oppofée du Nil. ( 1 ) Du nom de l'ancienne & célèbre Thebc [d'Egypte], dont on y voit les fuperbes ruines. C'eit de la haute Egypte que fe tiroit ce beau marbre, que nous appelions granit, que les Egyptiens employoient dans leurs obélifques, ôc qui eft d'une ex» tierae dureté. Egypte. 325 D. Que remarquez-vous de cette Ville. R. Elle eft la réfidence du Pacha, Gouverneur defpotique de la Ville & de toute l'Egypte. Elle eft fans murailles j les maifons en font baffes 6k mal-bâties, les rues filles & étroites à caufe de la chaleur, & ne font point pavées (1 ). D. Dites-nous encore quelque chofe du Grand-Caire ? R. On y fabrique les beaux Tapis appelles de Turquie , dont il fe fait une grande exportation. Son commerce eft fort confidérable , quoique pourtant il foit bien tombé, de- ( 1 ) Elle efl: auffi la réfidence de quatre Muftis pour les quatre principales fc&cs de Mahométans , & celle du Patriarche d'Alexandrie. Les femmes y ont plus de liberté qu'en aucun autre lieu de la domination Turque. La Ville eft pour le moins aulfi grande que Paris -, mais outre que les maifons en font baflVs, elle elf pleine de jardins tk de lacs. Il y a deux maifons de Eran-eifeains Italiens. Les Jéfuites & les Capucins y ont des hofpices. 316 Géographie univerfelle. puis que l'orfeit parvenu à fe frayer une route aux Indes Orientales par le Cap de Bonne-Efpérance ( i ). D. Que remarquez-vous aux environs du Caire ? R. A trois lieues environ de cette Ville , on trouve les fameufes Pyramides d'Egypte r il célèbres dans l'antiquité, èV mifes au rang des fept Merveilles du monde. La plus haute a 460 pieds d'élévation perpendiculaire (2). Elles fervoient de fépul-ture aux Rois d'Egypte. (r) En 17)4, elle éprouva un grand tremblement de terre qui renveria & abîma une bonne partie de la Ville. Plus de 6000 perfonnes périrent enfevelies fous les ruines de leurs maifons. (z) D'autres difent fio. Elle eft de figure quarrée, & chacune de fes faces a 660 pieds de large par la bafe. Elle eft conftruite à l'extérieur en forme de degrés. Quoiqu'elle paroiffe finir en pointe, elle fe termine néanmoins par une plate-forme capable de recevoir trente perfonnes. Elle eft de marbre & élevée fnr le roc, ainiîque les deux autres. Toutes les hiftoircs parlent des Pyramides d'Egypte ; les anciens les ont exaltées, & Egypte', 3 27 D. Qu'eil-ce que les Momies ou 'Mumks qui fe voient non loin de là? R. Ce font des corps embaumés qui fe confervent dans des cavités fouterraines depuis près de 3000 ans. D. D'où la Ville d'Alexandrie tire-t-elle fon nom ? R,jyAlexandre le Grand fon fondateur. Elle eit près de la Méditer-rannée , où elle a un bon Port fréquenté fur-tout par les Marchands François qui y font un bon négoce O). Z>. Quelle eü la Ville de Damiet- fe font extafiés fur ces miracles de l'art : regardons - les tranquillement & (ans prévention yêc nous jugerons que ce font de coûteux enfantillages, des monumens qui attellent à toute la terre, &z crient à tous ceux qui veulent l'entendre, que les hommes ne font autre chofe que de grands en-» fans. Il leur faut auffi, [ a dit ingénieule-ment quelqu'un], leurs grelots & leurs ho-, chets. (1) Elle n'eft plus il belle & fi riche qu'elle ■ ctoit autrefois elle confcrve cependant enr ■ core quelques relies de fon ancienne fplen-jdeur, comme la colonne de Pompée, deux 328 Géographie univerfelle. te, célèbre dans l'Hiftoire des Croi- fades ? R. Cette Ville fituée fur le bras oriental du Nil, eft une des plus marchandes & des plus confidérables de l'Egypte. Eile fut prife par S. Louis, & enfuite rendue pour fa rançon. Elle efl la patrie de Ptolomée connu par fon Syitême du Monde (2). D. Quelle efl celle de Suez ? R. Suez efl une petite Ville à l'extrémité de la mer Rouge. Son nom n'eft guère célèbre que parce qu'elle le communique à l'Ifthme qui réunit l'Afrique à l'Aiie. fuperbes obélifques, avec des caractères hiéroglyphiques. Ses murailles font encore celles que fie conftruire Alexandre. Son phare qui palfoit pour une merveille , efl; aujourd'hui méconnoiilàble. Cette Ville elf la patrie d'Euclide & d'Origene. A l'embouchure du Nil,.fur le bras occidental, & à l'eft d'Alexandrie, eit la Ville de Rofctte ou Rapit, anciennement Canope. Elle eft fort marchande. C'eft la patrie du Poète Claudien. it) Et par fes ouvrages géographiques, £lle fe nommoit anciennement Pelujuua^ Barbarie. 3 rcy D. Quelle eft l'étendue de cet Ifthme ? R. Elle eft d'environ trente lieues BARBARIE. Uelle eft la poiition de la Barbarie ? R. Elle s'étend le long de la Méditerranée, depuis l'Egypte, j ufqu au-delà du Détroit de Gibraltar. À fon Midi, elle eft appuyée fur le Mont Atlas qui la lepare du Biledulgerid. ( 1 ) Suez à été beaucoup plus confidérable qu'il ne l'en: aujourd'hui, loiTque toutes les marchandifes d'Alïe y abordoient pour être tranfportées en Europe par la Méditerranée. C'eft-Jà nue les Hébreux ou lfrae'lites payèrent la mer Rouge a deux ou trois lieues de la pointe (eptcntrionale de cette mer. A deflein de favorifer la navigation Se le commerce , divers Souverains de l'Egypte ont eu volonté de couper cet Ifthme pour joindre l'Océan à la Méditerranée j mais toujours inutilement, foit par la difficulté de $yo Géographie universelle* D. Quelle eft fa fertilité ? R. Cette contrée eft le meilleur pays & le plus peuplé cle l'Afrique. La terre y abonde en bleds-, vins & fruits exceilens (r). D. Que tire-t-on de ce pays ? R. On en tire des chevaux appelles Barbes lesquels font très-efti-més, outre cela de l'indigo , de l'or en poudre, des cuirs, de la cire, de l'étain, du corail, du maroquin, des plumes d'autruches 6k autres efpeces de marchandifes. D. Donnez-nous à connoître le génie de fes peuples? R. Ils font ignorans, avares, foup-t^onneux 7 vindicatifs. Ils font la plu- l'entreprife, foir par crainte des accidcns qui euffent pu en réfulter , l'une des deux mers «tant plus haute que l'autre. Girgé, Siout ou Aliot font encore de l'Egypte, où fe trouve le lac Maoris ou de Ca-ron des anciens. ( i ) Comme citrons, oranges , figues , amandes, olives, dattes, melons. Elle donne auffi .du mais &c du fafran. Barbarie. '33*' part Corfaires, & ne vivent prefque que de pirateries (i). Z>. Que comprend la Barbarie ? R. Elle comprend du couchant au levant le Pays de Barca, les Républiques de Tripoli, de Tunis & d'Alger , puis le Royaume de Fez & de Maroc. D. A qui obéifTent ces pays ? R. Celui de Barca appartient an Grand-Seigneur, les Républiques de Tripoli, de Tunis & d'Alger font feulement fous fa protection , & le» Royaumes de Fez & de Maroc réunis font au Roi de Maroc, D. Quel efl le pays de Barca? R* Ce pays qui étoit autrefois la Lybie propre,eft. flérile,pîein de fable & prefque défert, fi ce n'en: le long (i) Ils fe fervent de piques &c d'armes à feu. Le lupplice ordinale chez eux efl; d'être empales. Ils ont beaucoup d'efclaves chrétiens qu'ils traitent inhumainement, fur-tout à Alger, où les Religieux Mathurins, & de la Merci vont de tems à autre les racheter à prix d'argent. La multitude des ports rend, le pays négociant.. 332 Géographie univerfelle, des côtes qu'il eit affez fertile & peuplé. £>. Quelle eft la Ville de Tripoli ? R. Tripoli avec l'Etat de même nom étoit ci-devant en propre au Turc. La Ville qui eft peuplée de Turcs , de Maures & de Juifs , eft ancienne & marchande. Elle a un bon Port & un fort Château. Le Chef de la République fe nomme Dey(i). D. Que remarquez-vous de Tunis ? R, C'eft là que Saint Louis mourut de la pefte en i 270. Cette Ville eft grande , peuplée , riche, & très-bien fortifiée avec un bon Port. L'eau douce y eft fort rare. D. De quelle Ville fameufe dans (r) Les habitans font une bonne boiffon avec le fruit d'une plante, ditfe Lotus, lequel efl noirâtre, Se imite nos écrites pour la grofiéur Se la figure. Le golphe de Sydra qui efl voiiin eft dangereux pour les vaif-féaux, à caufe des hauts-fonds Se ccueils de toute efpece dont il eft rempli -, Tripoli compte fo ou 60000 ames. Barbarie. 333 rHiftoire voit-on les ruines près de Tunis? R. A trois lieues de Tunis on voit les ruines de Carthage, autrefois fi célèbre & rivale de Rome. Elle fut détruite par Scipion Emilien environ. 150 ans avant Jefus-Chrift. ƒ}. A quels grands Perfonnages la Ville de (Jarthage a-t-elle donné naif-fance ? R. Cette Ville fut la patrie d'An-nibal, de Térence, de Tertullien & de Saint Cyprien. Saint Auguftin naquit encore dans un lieu voifin ( 1 ). D. Quelle eft la Ville d'Alger? R. Cette Ville pour fa grandeur, fa richefîe & fa population doit être regardée comme la féconde Ville d'Afrique. D'ailleurs elle eft très-forte , & a un bon Port. Ses habitans font les plus grands corfaires de la Barbarie (2). , ( 1 ) Au nord de Tunis eil Porto Farina, qui eft l'ancienne Utique, fameufe par la mort d un des Guons. (1) Cette Ville qui a de beaux palais eft 13 4 Géographie univerfelle'. D. Quels noms donne-t-on en* core aux habitans d'Alger & à ceux de Fez & de Maroc ? R. Celui de Maures (i). D. Quelles font les principales bâtie en amphithéâtre fin- Ja pente d'une montagne , les rues en font très-étroites à caufe de la chaleur, & les maifons font terminées par une plate - forme couverte de terre qui fert de jardin. Elle a été plufieurs fois bombardée par Louis XIV. Remarquez encore dans cette contrée Conftantine, où fe voient de beaux relies de fon ancienne magnificence fous les Romains : Bonne bâtie fur les débris, ou près des débris de l'ancienne Hyppone, dont fut Evcque le grand S. Auguftin. Ses environs font pleins de jujubiers. Près de Bonne efl Je bafeion de France, qui fert à protéger le commerce des François en Barbarie. On pêche beaucoup de corail dans fes environs. Oran 5c Marfalquibir qui font fur la même côte font aux Efpagnols. Cet état faifoitautrefois partie delaNumi-die, qui s'étendoit en outre dans le Bilc-dulgerid. Les Rois Jügüaha, Juba, Mafïi-nilla Ôc Siphax, font allez connus dans l'hiÇ toire. ( i ) C'eft-à-dire , Occidentaux, en lani gage Phénicien. "Barbarie. 33$ Villes des Etats du Roi de Maroc ? R. Fez & Maroc qui en font les deux Capitales. L une & l'antre eft grande, beile , forte & des plus con-fidérables d'Afrique ( 1 ). Z>. Quelle place importante pof-fedent en Afrique les Efpagnols r R. Ils y tiennent Ceuta fur le Détroit de Gibraltar, malgré les efforts du Roi de Maroc pour s'en reffaifir (2). fl" Remarquez encore dans le même Etat les Villes de Tangor près le Détroit de Gibraltar, Tetuan Ville commerçante avec un beau Palais, Larache avec un bon Port & une Citadelle ; enfin Salé fameufe par fes pirateries : elle eft fur l'Océan. ( 1 ) Le Roi eft fort puiflant, il réfide à Miqucncz, ville de nouvelle création, & qui, ainfi que Fez a grandement (oulfertdu tremblement de terre du premier Novembre 17)S- Il y a dans celle-ci une magnifique Mofquée , 3c une fameufe Académie Arabe. (z) Ils ont aufli Melile, place forte, 3c la fortereffe dire Pignon de Vcle^. Mazagaa eft aux Portugais. BILEDULGERID ET ZARA. J9./"^\U'est-ce que le BilediuVe-(Jtrid? ' ^ * i?. C'eft cette longue étendue de pays fituée au midi du Mont Atlas , Se parallèle à la Barbarie. Il fe termine d'un bout à l'Océan, Se de l'autre à l'Egypte (i). •[ Sus ou Tarudan Se Tafilet en font les principales Villes. Elles obéif-fent l'une & l'autre au Roi de Maroc. D. Qu'eft-ce que cette contrée de l'Afrique que l'on nomme Zara ou Défert ? R. C'eft parallèlement au Biledul-gerid une longue plage déferte , pleine de fables brûlans, & d'afireu-les folitudes, dans laquelle il n'eft pas rare ( i ) Ce pays qui fait partie de l'ancienne Numidie eit prefque ftérile. Quelques-uns des Etats qu'il contient relèvent de la Barbarie. C'eft vers fon extrémité orientale qu'étoit le temple de Jupiter Ammon. (■} Nigntie. 337 rare de faire des courfes de cent lieues fans trouver une goutte d'eau (0- N I G R I T I E. Z>.T"VOu la Nigritie tire-t-eile \_J fon nom ? R. Du fleuve Niger qui la traverfe dans fa longueur , ou peut-être même l'un & l'autre le tirent - ils de la couleur des peuples qui y font tout noirs (2). ( 1 ) Les peuples qui font* vers l'occident de ce déiert fe nommoient autrefois Gejii-* les. Ceux qui font vers l'orient fe nommoient Garamames, peuple que les Romains croyoient au bout du monde. On donne quelquefois le nom de Barbarie aux trois dernières contrées que nous venons de décrire , c'eft-à-dire, la Barbarie, le Biledul-gcrid tk le Zara. (1) Les Nègres font humains envers les' étrangers j mais ils font groffiers, fourbes, ignorans , voleurs tk lubriques. Ceux qui vivent dans les délèrts n'ont aucune religion. Dans quelques endroits, commeidans Tome IL P 3 3 8 Géographie univcrfellc. D. Quel commerce fingulier s'y fait-il? R. Celui des Nègres crue Ton vend aux Européens (i ), pour enfuite être tranfportés dans leurs Colonies d'A- k Royaume de Bornou , les femmes font communes, aufli bien que les enfans qu'on adopte à proportion de leur reilemblance. La terre, particulièrement fur le bord du Niger, eu allez fertile ; elle donne du riz, du millet, du lin, du coton, Se des dattes. Le commerce du pays confifte en cuirs, gomme, ambre gris, poudre d'or , dents d'é-léphans, manne, fené, &vins de palmiers, qu'ils recueillent dans des vafes fufpendus au-deflous d'une inciiion faite à cet arbre. L'air en eft fàin , & il fe trouve des mines d'or dans le Royaume de Tombut. (i) Les petits Rois de cette contre'e en font le commerce. Dans le tranfport qu'on fait de ces efclaves, plufieurs fe font mourir en chemin. Depuis quelque-tems on donne le nom de Guinee à la partie de la Nigritie qui avoi-line les bouches du Niger ; Les François y polfedent l'île Corée, pofte importantpour Ja traite des Nègres, & autres branches de commerce ; outre cela l'île Saint-Louis. Les Anglois y ont le fort Saint-Jacques» Guinée. 3 3 ^ mérique , & y être occupés à cultiver la terre, à travailler aux mines, à préparer le fucre & autres ouvrages. 1" Les principales Villes de la Nigritie font Tombut, Bornou & Aga-des réfîdences des Rois de même nom , puis Cabra fur le Niger. Elle eit au Roi de Tombut dont celui d'A-gadès eit Tributaire. Elles font toutes allez commerçantes. i mpnmib—arsaiimm m i iw»rawM««w»»»wiiaiTBiBiBB — - m GUINEE. e& fituée la Guinée ? V^/ R, Entre la Nigritie au feptentrion, & l'océan Ethiopien au midi. D. Que remarquez-vous de la G, s 1 umee r i?. Les Européens y font un grand commerce, 6k y ont quantité d'Eta-bliffemens. Ils en tirent entr'autres chofes des efclaves (1) ? de l'or de (1) Qui leur font vendus par les habitans pij 3 4° Géographie univerfelle. ht Côte de ce nom, & beaucoup d'ivoire d'une partie de cette Contrée, qui pour cela eft dite la Côte des Dents (i). du pays qui vont les enlever chez leurs vpi-iîns > tk y joignent quelquefois leurs femmes tk leurs enfuis. ( i ) La Guinée d'ailleurs efl fertile, tk abonde en poivre, cannes à lucre, coton, indigo, légumes, noix de coco, oranges, citrons, orge tk autres productions de la Nigritie. Il y a beaucoup de bétail tel que le nôtre, des daims, des chevreuils, des paons tk des linges, dont, en bien des oc-cafions, on fe fert en guiie de valets, comme pour porter de l'eau, tourner la broche, tkc. Les côtesfont très-poiftbnneufes. On y trouve entr'autres poiftons le taureau de mer, & le marteau , ainfi dit de fa tête qui s'étend des deux côtés comme celle d'un mar-reau. L'air y eft mal fain. Il n'y a que deux faifons : l'été commence en Septembre , tk dure jufqu'en Mars où commence l'hyvcr, dont la durée eft pareillement de fix mois. Les moutons y ont du poil au lieu de laine. Des différentes nations d'Europe qui y trafiquent, les Holîandois font les plus puif-fans -, ils y ont plufieurs ports te places fortes, dont la plus confidérable eft Saint-Georges de Ja Mine. Après celle-ci, la plus impor- Guinée. 341 D. Quelle eil la principale Ville de la Guinée ? R. C'eft Benin, Capitale du Royaume de même nom, & Tune des plus coniidérables d'Afrique ( 1). tante de la Guinée eft Cabo-Corfe, qui appartient aux Anglois. Chriftianlbourg eil aux Danois. Les mêmes Hollandois font tout le commerce de la côte de Malaguette, ainfi dite de la quantité de poivre long qui y croît, tk partagent avec les Portugais celui du Royaume de Benin. Les peuples de Guinée ont les mêmes inclinations tk les mêmes vices que les autres Africains dont nous avons déjà parlé. Ils vont nuds tk mangent de la chair crue. Quelques-uns fe peignent le corps de diver-fes couleurs. La Guinée eft partagée en plufieurs petits Royaumes, tk quelques efpe-ces de Républiques. ( 1) Le Roi ne paroît en public qu'une fois l'année , tk alors pour lui faire honneur, on immole quinze ou feize efclaves. Quand il meurt, les principaux de fa Cour fe tuent pour l'accompagner au tombeau , tk Ton tue aufli nombre d'autres perfonnes pour augmenter la compagnie. On enterre d'ailleurs avec lui bonne partie de les habits tk de fcs meubles. Tous les Beniniens font efclaves du Roi, tk ont une incifion fur 3 4 2. C7éographie univerfelle, CONGO. D. Omment s'appelle encore le Congo ? R. On l'appelle aufli Baffe-Guinée (i). quelque partie du corps, en ligne de leur fèrvitùde. Les hommes n'ofént porter de vêtemens, s'ils ne les ont reçus du Roi, ou du moins s'ils n'en ont de lui la per million. Les Filles auffi n'en portent point, jufqu'à ce que celui qui les époufe leur en donne. Ce qui fe pratique à la mort du Roi a lieu auffi à celle des grands Seigneurs, & pendant les fept jours fuivans, on fait de grandes fêtes, en danfant au fon du tambour autour de leurs tombeaux. Les Beniniens font les plus civilifes de tous les Nègres. Us reconnoillènt un Dieu, mais leurs (acrifices font pour le Diable 3 dont ils croient devoir appaifer la malice. tes François & les Anglois vont commercer à Ardre & à Juda, Capitales de deux petits Royaumes , qui précédemment dé-pe'ndoient de celui de Benin. Ils y ont des forts. (0 II comprend les quatre Royaumes de Congo. 34; D. Que remarquez-vous de ce Pavs ? R. Ses productions font les mêmes que celles de Guinée & de Nigritie. Les Portugais qui y font les plus puiflans de tous les Européens, y font un grand commerce , iur-tout d'Efclaves qui y font d'un beau noir Loango, de Benguei?, de Congo tk d'Angola. Les deux premiers ont une Capitale de leur nom \ le Congo propre a Saint-Salvador, & le Royaume d'Angola a Saint Paul de Loanda, puis Mapungo, ( 1 ) Le Congo fournit beaucoup de caf-fé, tk des palmiers dont les dattes fervent à taire du vin. On y trouve un animal particulier, que l'on appelle cojus-mcrou, qui tient beaucoup de l'homme pour la figure tk les manières. Quelques-uns croient que c'eft le Satyre des anciens. Ce qui a rendu les Portugais fi accrédités dans le Congo, c'eft que leur Roi, Dom Sebaftien, rétablit fur fon trône Dom Alvarès , Roi de Congo , qui avoit imploré fon affiftance contre des Barbares qui Pen avoient chafle, Pavoient contraint de fe réfugier dans nm Ile, tk s'étoient emparé de fes Etats. Ce qui mit le comble à la gloire de Dom Sebaftien, Géographie univerfelle. & acheva de gagner la confiance de ces étrangers pour les Portugais, fut qu'il re-fufa l'offre que lui fit Dom Alvarès de fe rendre fon variai. L'homicide y eft puni de mort, 3c le Chriftianifme répandu en beaucoup d'endroits. Au Royaume de Loango, les femmes, dit-on, font les gros ouvrages , comme cultiver la terre, femcr, recueillir : elles fervent leurs maris à table , 3c vont manger les reftes à la cuifme. Quand le Roi veut boire, on fonne une clochette, alors chacun bai de le vifagc contre terre , Se ne le relevé que quand on l'en avertit par un deuxième coup de cloche. [ Car per-fonne n'ofe le regarder boire fous peine de la vie. ] Alors il témoigne fa joie par des battemens de mains. Une autre coutume qui n'eft pas moins Singulière, c'eft qu'à un jour marqué, toutes les femmes de fes fujets font obligées de comparoître devant fon palais, pour enfuite aller enlemencer fes terres, qui con-fiftent en une pièce de deux lieues de longueur , fur une de large. Chaque noble vaf fal du Roi en exige à-peu-près autant de fes fujets. Les peuples d'Angola font fort adroits a tirer de l'arc. Ils ont autant de femmes qu'ils en peuvent nourrir. On y mange les chiens, 3c le pain fe fût avec la racine de manioc : 3'4$ C AF RE RI D. /~\ U eft fituée Ia Cafrerie ? R La Cafrerie s'étend en fera cheval, à la pointe d'Afrique, & enveloppe à l'occident, au midi, & à l'orient, le Monomotapa (i). les deux Royaumes de Benguele tk d'Angola font aux Portugais. (1) Les Carres, fes habitans, font grof-fiers, noirs, fauvages, tk idolâtres, tk mangent des entrailles crues d'animaux. Us vivent communément plus de cent ans, tant Pair y eft bon tk fain. Les moutons y ont du poil au; lieu de laine. Les Hottentots , peuples de la Cafrerie méridionale, font d'une incroyable légèreté à la courfe. Ils vont nuds , fe frottent le corps d'excré-mens de vaches, brebis, & autres animaux, ornent leurs cheveux de coquilles, tk leurs jambes de vifceres d'animaux, qu'ils mangent huit ou dix mois après , lorfqu'ils le font durcis i ils ont la chevelure frottée de graille , en un mot ce font les plus laids tk les plus fales de tous les hommes. Autant une femme fe remarie de fois, autant elle eft tenue de fe couper de jointures de doigts* D. Quel endroit fameux remarquez-vous dans la Cafrerie ? polie important, dont les Hollandois font en poileffion. C'eit-là que s'arrêtent les vaiifeaux qui vont aux Indes y ou qui en reviennent pour s'y fournir de rafraîchiilemens. Tous font obligés de payer le droit d'ancrage , ou celui de péage (1). Ces ridicules tk bizarres coutumes nous font atteftées par des voyageurs accrédites. On ne remarque guère parmi eux de lignes de Religion , tk ils n'admettent point d'autre vie. On nous rapporte aufli qu'au pays de Natal, voifîn de celui des Hottentots, les jeunes filles fe vendent par leurs plus près parens,on s'échangent contre des beliiaux , tk que chaque homme prend autant de femmes que les richeifes lui permettent d'en acheter tk d'en nourrir. ( 1 ) Les Hollandois y dépofent leurs malades dans un magnifique Hôpital capable de recevoir fix bu fept cent malades, tk pourvu de Médecins tk Chirurgiens auffi-bien qu'aucun de l'Europe. A la place des malades j ils reprennent de nouveaux hon> Cafrerie. mes, quî précédemment y avoient été mis à terre. Les Hollandois ont encore en ce lieu des Arîenaux approvilîonnés de tout ce qui Concerne la navigation, & de tout ce qui eil néceftàire à une bonne détente. D ailleurs ils y ont un Fort muni de beaucoup d'artillerie : ce qui ies met en état de protéger, maintenir & favorifer leur commerce. Près de là font les beaux Jardins du Gouverneur de la Compagnie Hoilandoife des Indes ,.où font quatre compartimens des différentes plantes tk arbres qui croulent dans les quatre parties du monde. En k>ïo, dans le deffein de s'y établir, les Hollandois achetèrent en cet endroit d'un petit Roi du Pays, une lieue de ter-rein qu'ils payèrent en eau-de-vie tk tabac. Us y córiftrui firent un Fort de bois, où ils mirent douze pièces de canon tk quelque cent hommes de garnifoiv, mais en i6S® ils y en onr bâti un de pierre de taille qui eft un puillant boulevard pour leur commerce des Indes. Ils ont enfuite formé une petite Ville tort propre auprès de ce Fort, fe font étendus dans le pays à plus de quarante lieues, tk y ont fut desEtabüffemens tk des Plantations qui leur font très - utiles. La Compagnie des Indes Orientales d'Angleterre voit fans doute maintenant combien elle fut peu aviiee d'abandonner ce pofte pour celui de Sainte Hdene. Les Portugais • ont auffi de bons Etabliifemens dans la Car Pvj MONOMOTAPA. D. /^V U eft finie cet Empire ? R. Le Monomotapa auquel nous joignons le Moncemugi, eft enveloppé cle toutes parts de la Cafrerie, excepté vers le Nord où il confine à l'Ethiopie. On y ttouve beaucoup de Mines d'or & d'argent dansles montagnes. Ses peuples vont nuds depuis la ceinture en haut (1). frerie Orientale. La Ville de Sofala leur y ■appartient, 6c leur procure de grands avantages : ils y ont bâti un Fort. Ce Cap fut découvert parles Portugais vers le fin du XV. fiecle, 6c fut dit de Bonne-EJperance , par celle qu'il fit concevoir d'arriver par là aux Indes Orientales. ( 1 ) Le Prince efl refpeété comme une Divinité par fes Sujets , on ne le fert 6c on ne lui parle qu'à genoux j 6c lorfqu'il éternue, le lignai fe donne, dit-on, par toute la ville pour fàluer l'Empereur, ce qui paroît un peu apocriphe. Les marques de fa dignité font une petite houe, fymbole de l'Agriculture , laquelle ri porte à la ceinture, öc deux ZANGUEBAR ET A JAN. D. f \ U'entendez-vous par les \J côtes de Zanguebar & d'A-jan ? R. Ces deux Contrées qui font bout à bout, forment une bonne partie de la côte orientale d'Afrique, & s'étendent depuis les bouches de la rivière de Zambeze, jufquau Cap Guardafui, où elles fe terminent à la mer d'Arabie. Elles doivent être regardées comme une extenfion de la Cafrerie. D. Quelle eft leur pofition refpec-tive ? R. Le Zanguebar eft méridional «, & féparé de la côte d'Ajan par l'Equateur. dards ; l'un dcfigne la juftice , 8c l'autre la protection qu'il doit à fes Sujets contre l'ennemi. Ce vafte Empire eft peu connu des Européens. Sa Capitale eft Zimbaoé, réfir dence de l'Empereur. D. Quelle nation fait le commerce de ces côtes ? R. Ce font les Portugais qui y lont extrêmement puifTans, fe font rendus tributaires plufieurs Rois & Républiques du pays, y poiTedent de grandes & fortes Villes, telles que Mozambique , Melinde , &c. & en tirent entr'autres chofes quantité d'or ck d'ivoire , les éléplians y étant très-communs (i). 1" Les Villes les plus remarquables du Zanguebar , outre Mozambique & Melinde, font Quiioa & Monbafe, Capitales de deux petits Royaumes de leur nom, tributaires des Portu- ( i ) La ville de Mozambique eft bâtie dans une île de ce nom, vis-à-vis de Madagafear. Les Portugais y ont conftmît.une Fortereflè qui allure leur domination & leur commerce. Les vaiffeaux de cette Nation qui vont aux Indes, s'y arrêtent ordinairement pour s'y rafraîchir. Les H ibitans du Zanguebar &: de la côte d'Ajan,font noirs & vont nuds. On y trouve des moutons qui font d'une taille fi extraordinaire , que leur queue feule pète if ou 50 livres. Les Pornigais travaillent à y répandre le Chiïftiahifme. Zanguebar & A jan, 3 5 j gais, puis Mongale, auffi Capitale de Royaume. Celles de la côte d'Ajan font Brava, Port de mer, tk Capitale d'une République tributaire des Portugais ; Magadexo, Ville maritime, fort marchande , tk Capitale du Royaume indépendant de même nom j enfin Au-çagurele, Zeïia &Barbora, dans celui â'Adel. Elles font allez riches & peuplées. ABISSINIE ET NUBIE. D. f\ U elle eft l'étendue de l'A->*r biffinie,ycomprislaNubie ? R. Cette vafte Région qui a porté le nom d'Ethiopie, occupe un quart de l'Afrique, il ne s'y trouve point ou peu de Villes ; mais les Villages y font près à près, tk comme autant de camps qui changent fouvent de lieu (1). ( 1 ) Les productions du pays font les mêmes que celles des contrées voifmes que 3 5 2. Géographie univerfelle. L'Afrique a douze parts. Le Caire, Alexandrie, Et Damiette, & Suez en Egypte. Barca, Tripoli, puis Tunis, Alger, & Ceuta, Fez, Maroc, & l'A tlas, font de la Barbarie. Le Biledulgerid : le Défert ou Zara : Nigritie , & Guinée : Congo, & Cafrerie, Cap de Bonne-Efpérance, & Monomotapa: Le Zanguebar, A [an : Abiffine & Nubie. nous avons décrites. Plufieurs de fes rivières roulent des paillettes d'or. On y fait du pain avec une efpece de graine qu'ils nomment Tef. Le principal Souverain de l'Abiflînie Ce nomme Negus. Il eft defpoti-que, 8c habite avec toute la Cour fous des tentes à la campagne, ainfi que le commun de fes fujets. Les Turcs potfedent le Port de Suaquen fur la mer Rouge 8c dans l'Abiffinie. Au nord de celle-ci efl: la Nubie dont Sennar Se Dungala font les principales Villes. La première en eft la Capitale. Elle efl grande & fort peuplée, 8c le Roi y fait fa réfidence. Ses fujets ne le faluent qu'à genoux , les pieds nuds, 8c en baifant trois fois la terre. Les étrangers font feulement, tenus de quitter leurs fouliers. Rivières et Afrique. D. Quelles font les Rivières de l'Afrique ? R. Il y en a deux principales, le Nil & le Sénégal. D. Quel eft le cours du Nil ? R. Le Nil, fleuve fameux, prend fa fource aux montagnes de la Lune, traverfe du Sud au Nord l'Abiffinie, la Nubie , l'Egypte, où il arrofe le Caire, & fe rend dans la Méditerranée par plufieurs embouchures, l'une defquelles fe termine à Alexandrie. Il coule à l'orient de l'Afrique, & parallèlement à la mer Rouge. D. Quelle eil: l'étendue de fon cours ? R. Il n'a pas moins de 6 5 o lieues de cours, & dans cet efpace, il éprouve des chûtes ou cafeades de 200 pieds quelquefois de profondeur. C'eft ce qu'on appelle les catarcicles du Nil, fleuve qui nourrit beaucoup de crocodiles , mais qui d'ailleurs par fes débordemens fertilife merveilleufe-ment l'Egypte. 354 Géographie univerfelle. D. Que remarquez-vous du Sé- R. Suivant les dernières obferva-tions, il prend fa fource vers le milieu de la Nigritie, qu'il traverfe fuivant fa longueur d'Orient en Occident par un cours de 400 lieues, après lequel iife rend dans l'Océan Atlantique , non loin du Cap-Ver d ( 1 ). Le Niger que l'on confond fouvent avec le Sénégal coule au contraire d'Occident en Orient, & va fe perdre dans quelques lacs aux environs de Bornou. Il a auffi 400 lieues de longueur. Les autres rivières d'Afrique font le Zaïre, dont la fource n'eft pas connue, & qui fe rend dans l'Océan occidental, vers le iixieme degré de latitude méridionale ; puis le Zamber ou Cuama qui arrofe le Monomo-tapa, & fe rend dans la mer au fud du Canal de Mozambique. Sa fource eil: aufli inconnue. ( 1 ) Il s'y trouve dm crocodiles, Se on le dit fujet à des exondations périodiques, ainfi que le Nil. ILES D'AFRIQUE. D. "Tk T Ommez les principales Iles [X d'Afrique? R. Ce font à l'Orient l'Ile de Madagascar , la plus grande de toutes, l'Ile de Bourbon & celle de Zoco-tora ; & à l'Occident les Iles Canaries , les Iles du Cap-Verd, & l'Ile Sainte-Helene. Z>. Quelle eil l'étendue de Mada-gafcar ? R. Cette Ile qui paffe communément pour la plus grande de notre globe, a près de 300 lieues de longueur, & 800 de circuit. D. Comment fe nomme le Bras de mer qui fépare cette Ile du Continent ? R. Il fe nomme le Canal de Mè£ ^ambique. D. Quelles font fes productions ? R. Les mêmes à-peu-près que celles des Indes. Il s'y trouve beaucoup 3 5 6 Géographie univerfelle. de bois rares, comme Pébene, lebré- fil, & différentes efpeces de palmiers. G). D. A qui appartient l'Ile Bourbon, & celle de Maurice qui lui eft voi-ftne ? R. L'une & l'autre eft aux François , qui en tirent du riz, du coton, du cafté, du corail, du bois d'ébene, & toutes les autres productions des Indes Orientales. Il s'y trouve aufli quantité de Tortues. D. Dites-nous quelque chofe de la Tortue ? R. La Tortue eft un animal am- ( j ) Madagafcar,appellée auffi Y Ile Saint' Laurenty obéit à plufieurs Souverains qui fe font fouvent la guerre. Palfé le milieu du fiécle dernier, les François s'étoient établis tfers la partie méridionale de cette Ile qu'ils appellerent Dauphine, ck y avoient un Fort ; mais les Infulaires en ayant égorgé la garni-fon, ils furent obligés d'en abandonner leurs habitations. Les naturels du pays font noirs^ ils pratiquent la circoncifion, font fuperfti-tieux, parelfeux , cruels & fort vindicatifs. Chez eux c'eil une beauté d'avoir les dents noires. Iles d*Afrique. phibie, dont la grandeur varie beaucoup. Il en eft de fi groftes, qu'une feule peut fuffire à la nourriture d'un vaifteau pendant un jour. Ce pefant animaieit recouvert d une forte écaille, qui le garantit des offenfes, & que nos Artifans mettent en œuvre de diverfes manières (1). (i) L'Ile de Bourbon, dite aufli Majca-reïgne ou Mafcarin> dont on doit la découverte aux Portugais efl: à-peu-près de figure ronde.Son circuit eft de 40 lieues. L'air y efl: fort fain. Les François s'y font établis en 16^7. On y recueille beaucoup d'ambre gris. On y mange une efpece de chauve fou-ris qui n'eft pas moins groffe qu'une poule. Il ne s'y trouve aucune bête nuifible. U y a une multitude d'araignées de la groffeur d'un œur, mais elles ne font pas venimeufes. Le bled, le riz, le poivre blanc, l'alocs, le tabac, Sec. y croifîent en abondance. Cette lie, ainfi que celle de Maurice, eft l'entrepôt de ceux de nos vaifteaux qui vont aux Indes. Elles ont l'une & l'autre un Cnnfeil fupc— rieur auquel préfide le Gouverneur de l'ifle. L'Ile Maurice appellée île de France eft beaucoup moindre que la première-,-elle ne laide pas d'être devenue un des bons éta-bliilèmens des François par les foins de M. 3 5 S Géographie univerfelle. D. Où font fituées les Iles Canaries ? R. Ce groupe d'Iles connu par les anciens fous le nom d'Iles Fortunées, eil dans l'Océan Occidental , au nord-ouefl: de l'Afrique, dont il n'eft pas fort éloigné. Il eft compofé de fept Iles principales, & même de huit en y comprenant l'Ile de Madère (i). de la Bourdonnais. Nous en tirons du coton, du fucre, de l'indigo ,&:c. & une grande quantité de bois d'ébene. Il s'y trouve des raies d'une grandeur iï dcmefurée, qu'une feule peut nourrir un équipage pendant un jour. D'ailleurs elle abonde en toutes lesef-peces d'animaux privés que nous connoif-fons en Europe. Elle a auffi des chevaux fau-vages. Au nord-oueft de Madagafcar font les Iles de Comorre qui font fort abondantes «Scobéilïènt à plulïeurs petits Princes Payens &:Mahornétans tributaires des Portugais. L'Ile de Socotora à l'entrée du Golphe d'Arabie, &: vis-à-vis le Gap Guardafui relevé d'un Prince Arabe. Les Portugais en tirent de l'encens, ôc de l'aloès le plus efti-mé qui foit. ( i ) Il eil: beaucoup plus naturel de l'y rapporter , la diverlité de domination ne ■changeant rien à fa pofîtion, Iles cTAfrique. 359 D. A qui appartiennent-elles ? R. Les fept premières appartiennent aux Efpagnols ; la huitième, lavoir Madère, eil aux Portugais. D. Nommez-nous les plus diftin-guées de ces Iles ? R. Ce font l'Ile de Canarie qui donne fon nom aux autres, celle de TénéritTe, l'Ile de Fer, & l'Ile de Madère (t ). D. Sont-elles fertiles ? R. Très-fertiles en tout ce qui eft néceiïaire à la vie, &t fur-tout en cannes à fucre, & en vins délicieux. C'eft aufli de ces Iles crue viennent ces oi-feaux appelles Serins de Canarie, aujourd'hui fi répandus en Europe. ( 1 ) Les autres font Palme, Fortaventura, Lancerote tk Gomere. Celle de Canarie a pour Capitale une Ville de même nom, peuplée de 12000 habitans. C'eft le fége du Confeil Souverain pour les fept Iles Efpa-gnoles. Elle a un Château, un Evcché tk un Tribunal d'Inquifition. Les François y ont un Conful. L'Ile de Madère a pour Capitale Funchal où réfide le Gouverneur. Près de celle-ci eft la petite Ile de Porto-Santo auffi ,aux Portugais, D. Que remarquez-vous dans l'Ile de Ténériffe ? R. Cette Ile la plus grande des Canaries, & diftinguée par Ton commerce & fes richeiles, eft particulièrement remarquable par la fameufe montagne appellée le Pic de Teyde, ou Pic de Ténériffe, une des plus hautes de la terre. Lorfque le ciel eft ferein, on la découvre de 40 lieues en mer, ck elle porte fort au-deflus des nues fon fommet, qui eft toujours couvert de neiges (1). D. Par où eft remarquable l'Ile de Fer? R. Cette Ile la plus occidentale des Canaries, eft bien remarquable, en ce que les François, par Ordonnance ( 1 ) C'eft par cette montagne que les Hollandois font paffer leur premier méridien. L'étendue de l'Ile eft de dix-huit lieues de longueur , fur huit de large. Elle eft ainfi que les autres abondante en grains Se en fruits exccllens de toutes fortes. Sa Capitale, dite Laguna, eft la rélidence du Gouverneur des Canaries. Iles d'Afrique. 36Y sance cle Louis XÏII. y font palfer leur premier Méridien. D. Qu'entendez-vous par premier Méridien ? R. C'eft une ligna imaginée venir d'un pôle à l'autre, & paner par le, Zénith d'un lieu depuis lequel on commence à compter d'Occident en Orient les 360 degrés de longitude du globe (1). D. Où font fituées les Iles du Cap-' Verd? R. Ces lies qui appartiennent aux Portugais font cà l'oueft de ( fricjue, vis-à-vis l'embouchure du Sénégal. Elles font au nombre de douze principales (2). (1) Le Zenith d'un lieu eft le point da ciel qui lui répond perpendiculairement-, le Nad'r eft le point diamétralement oppofé. ( z ) Ces Iles furent découvertes en 14^ r. LJair n'en eft pas fort fain. Les productions font à-peu près les mêmes que celles des Canaries. Leur commerce principal confifte en fel Sc en peaux de chèvre dont fe fait le beau maroquin. Les Portugais jorfedent encore dans le Tome II. O Géographie univerfelle, D. Combien l'Ile Sainte-Hélène^ eft-elle importante pour les Anglois ? R. Cette Ile qui partage la dif» tance qu'il y a des côtes de Guinée au Cap de Bonne-Efpérance,eft aux Anglois qui en font en poffefïïon, ce qu eft le Cap de Bonne-Efpérance pour les Hollandois. Outre fa mer* veilleufe abondance en toutes les chofes néceffaires aux befoins & aux commodités de la vie, elle eft comme l'Hôtellerie des Navigateurs de toutes les nations qui font voile vers le Cap. L'air y eft fi falubre , que dès qu'un Matelot malade y eft dépofé, fa fanté fe rétablit en très-peu de j ours O). Madagafcar, Bourbon, Zocotera, Madères, Maurice, Sainte-Helene, & les Iles de Fer AppeÜées Canaries, Cap vcrd: & pour rivières.; 3S!il, Zaire, Zamber, Sénégal ou Niger. Golphe de Guinée; l'Ile de Saint-Thomas coupée par la Ligne, & très-fertile en fucre, mais très-mal faine ; l'Ile du Prince & celle de Fernand po, puis celles de Saint-Mathieu Se de l'Àfcenlion. Dans celle-ci il fe trouve des tortues d'une prodigieufe grofleur. (i) Les Anglois y onf conftruit un Fort, Les arbres'' ruÏLcis y ont en meme-tems des îles cl Afrique. 3 63 Supplément. Z>. Nommez-nous les lieux d'Afrique les plus dignes de remarque ? R. Ce font le Cap de Bonne-Ef-pérance , le Cap-Verd , celui de Guardafui, la Ville du Caire, & Flf-thme de Sués. D. Ne s'y trouve-t-il pas deux fameux Détroits ? R. Oui, celui de Gibraltar, & celui de Babel-Mandel ; le premier fépare l'Afrique de l'Efpagne, & l'autre la fépare de l'Arabie. D. Dites-nous la diftance de Paris au Cap de Bonne-Efpérance ? R. Elle eft d'environ deux mille cinq cens lieues. «f La même Ville en eft à 1000 du Cap-Verd, à 5 5 5 du Grand-Caire, 505 d'Alex -ndrie, 336 d'Alger, 340 de Tunis, 450 de Tripoli, 380 de Ceuta, & 3100, par mer de File de Bourbon. /leurs, des fruits verds,& d'autres qui loin ca maturité, QJi 4 6*4 Géographie univerfelle. AMERIQUE- J9. IJ U'est-ce que l'Amérique ? it\ L'Amérique appejlée auflile nouveau Monde, parce qu elle n'a été découverte que dans ces derniers iiecles, eit la plus grande des 4 parties qui divifent la terre. Elle n'a pas moins de 3000 lieues du fepten-rriori au midi. On lui donne encore le nom éi! Indes occidentales (1). ( 1 ) Ce nom lui vient de ce que la découverte s'en fit .dans le même tems que l'on vint à bout de frayer la route aux Indes appellées,de leur pofition,Orient<-iIes; tk que le commerce y eft à-peu-pres femblablc à celui qui fe fait dans les véritables Indes. L'Amérique efl: encore défignée , mais fort im-' proprement .par le nom de petites Indes. On a adopté cette dénomination des Hollandois, qui ayant peu de poflèfïions en Amérique relativement à celles qu'ifs ont aux Indes Afiatiques, ont appelle celles-ci les Grandes Indes. \ Amérique.- ^6^ D. Par qui & en quel tems fut découverte l'Amérique ? R. Elle le fut vers l'an 1492, par Chriftophe Colomb , Navigateur Génois ; mais cinq ans après, Americ-Vefpuce Florentin, qui y fut envoyé par le Roi d'Efpagne, donna fon nom à cette partie de la terre, foit qu'H eût pénétré plus avant que fon pré-curfeur, foit qu'il en eût impoie par les relations qu'il publia fur fes découvertes (1). , ( 1 ) Colomb y aborda aux lies de Cub 1 & Saint Dominiguc. Ce ne fut pas fans avoic éprouvé bien des contradictions de la part de fon équipage, qui ennuyé de la longueur de la navigation , ck défefpérant de trouver Je pays à la découverte duquel il alloit , en vint d'abord aux murmures, ck avoit enfuite réfolu (a perte. Heureufement ils abordèrent à une Ile des Lucayes , ce qui calma 5i conforta les cfprits leur donna courage pour pader plus loin. Colomb appella cett* Ile I Ile de Saint-Sauveur , parce que fi rencontre lui avoit fauve la vie. Ce fut Ferdinand le Catholique , Roi d'Arragon, oc Ifàr belle de GiftilJe , qui ,au moyen d'une certaine fournie, ÔC de quelques vaiirèaux qu'ils g 66 Géographie univerfelle. D. Quelles font les mers qui font à droite & à gauche de l'Amérique ? R. A l'Orient elle a la mer dite du Nord, & à l'Occident la mer dite du Sud ou mer Pacifique ( i ). D. Quelle eit fa température ? R. L'Amérique étant fituée fous trois Zones, la Torride & les deux lui fournirent^ mirent en état d'exécuter fon entreprife. Il l'avoir formée fur ce qu'il avoit cru voir, I or (que précédemment, cherchant une route aux Indes Afïatiques à travers l'Océan occidental, il faifoit voile de ce côté-là. Ses Compatriotes auxquels il s'étoit d'abord adrelfé, puis le Roi d'Angleterre, enfin celui de Portugal n'avoient pas voulu ri(-quer les fecours que celui-ci demandoit pour tenter l'exécution de fon projet. ( i ) L'une ainfi appellée , parce qu'elfe étoit au Nord de h partie d'Amérique qui fut d'abord découverte ; l'autre nommée du Sud par oppofition , Se pacifique par Magellan qui n'y éprouva aucune tempête pendant une très-longue navigation. L'Amérique étoit crue ci-devant tenir au continent de l'Aiie. Voyez ce qui en a été dit à l'article de la divifion générale de la Terre. Au refte elle n'eft pas bien connue YCts fon Nord-oueft. 'Amérique, Tempérées, l'air n'y eft pas par-tout le même, Le milieu eft excefîive-ment chaud, l'extrémité Septentrionale éprouve les froids de la Laponie , & la Méridionale ceux de Hollande. Z>. Quel eft fon terroir ? R. Il eft fertile en toutes les chofes nécelTaires à la vie : il produit beaucoup de fruits inconnus à nos Régions , & il s'y trouve nombre d'animaux autres que les nôtres. Qu'eft-ce qui a donné lieu aux Européens de fe tranfplanter par nombreules Colonies en ce nouveau continent ? R. Ce font les riches Mines d'or & d'argent qu'on y a trouvées. Que remarquez-vous des naturels du pays ?' R. Ils font fauvages & cruels, juf-ques-là qu'il y en a d'Antropopha-ges. Quelques-uns vont prefqu'entié-rement nuds fe peignant quelquefois le corps de diverfes couleurs ; d'autres fe parent de plumes de différens 3 68 Géographie univerfelle. oifeaux j d'autres fe revêtent de peaux de bêtes. Les armes dont ils fe fervent communément ibnt l'arc , les flèches, & une forte de maffue. D. Quelle eft leur Religion ? R. Ils font idolâtres, il l'on en excepte une partie qui fuit la religion . des Européens qui les ont fournis (i). D. Quelle étendue de mer y a-t-il de France aux côtes d'Amérique les plus voifines ? R. Environ 900 lieues, D. Comment divife-t-011 l'Amérique •? R. Elle eft naturellement divifée en deux parties, l'une Septentrionale (1) Plufieurs honorent un Diable o* 1 Malin-efprit, dans la crainte d'en recevoir du mal. Ses habitans font de plufieurs fortes. On les difîingue en Européens , en In-, diens [on nomme ainfi les naturels du pays], en Métis provenus d'un Américain Se d'une Européenne, ou d'une Américaine cVd'im, 'Européen, enfin en Nègres tranfportés d'Afrique , Se en Mulâtres. Les deux Langues principales qu'on y parle font la Mexicaine &: la Péruvienne. Am énijue fcptentrionale. 36^ .&l'autre Méridionale, lefquelles font jointes par llfthme de Panama. AMERIQUE SEPTENTRIONALE. D. T? N combien de Régions divi-&1j fez-vous l'Amérique Septentrionale ? R. En fix principales, qui font le Canada ou la nouvelle France, te nouvelle Angleterre , la Louiiiane, la nouvelle Efpagne ou le Mexique, le nouveau Mexique & la Californie. D. Quelle efl la pofîtion des trois premières Régions que vous venez, de nommer ?. R. Le Canada a au nord la Baye d'Hudfon, & au midi la Louifiane f qui aboutit au Golphe du Mexique , ck la nouvelle Angleterre règne le long, & à l'eu de l'une & de l'autre. Elle occupe la liiiere ou côte orientale de l'Amérique feptentrionale, D. Où trouve-ton le Mexique ou nouvelle Efpagne ? R. Il occupe toute cette Langue cle terre qui réunit les deux Amériques. Il a le nouveau Mexique au feptentrion j Se à l'occident de celui-ci eft la Californie. Z>. A qui appartient le Canada ? R. Depuis fa découverte en 15 04 9 il avoit toujours été aux François, ce qui lui avoit fait donner le nom de nouvelle France ; mais par la paix de 1763, il a été abandonné aux An* glois. D. Quelle efl fa température ? R. L'air y eft extrêmement froid, •non pas tant pour fon climat, qu'à caufe de la quantité de montagnes, de lacs, de rivières Se de forêts dont il efl couvert. D, En quoi conlifle la richefTe du pays ? R. Le bled Se autres grains qui y viennent fort bien , les caifors , les rnartesj'les bois de charpente, & Amérique feptmtrlonaîe. 371 !a pêche des morues font fon principal commerce (1 ). D. Quels font fes habitans ? R. Ce font les Canadiens François & Anglois, dits Créols du Canada , & les Sauvages naturels du pays qui compofent plufieurs peuples , dont les principaux font les Hurons , les Iroquois , les Algonquins , & les Efquimaux , ceux-ci dans la vafle Région de Labrador, dite'aufli Eftotiland (2). D. Vous venez de parler des Cal-tors : qu'eft-ce que les Caftors ? R Ce font des animaux amphibies, parmi lefquels on remarque une forte de fociété ou communauté» ( 1 ) Le bled s'y feme en Mai, Se Ce re-.cueille à la fin d'Août ; les légumes, le gibier, Se le poiilon n'y manquent pas. (2. ) La plupart de ces Sauvages n'ont point de demeures fixes. Us vivent de chafle pour laquelle, ainfi que pour la guerre , ils fe fervent^ maintenant d'armes a feu.Tls recon-noiffent un Génie fupreme iuvifible auquel ils Cacrificnt ainfi qu'au Soleil. Quelques uns ont été amenés,au Chriftianifme. 37 2. Géographie univerfelle. Ils font fmguliérernent induftrieux; & fe bâtiflent dans des lieux inondés des loges à deux étages, dont le deuxième eit hors de l'eau, afin de pouvoir choifir à leur gré de l'un ou de l'autre élément. C'eft du poil de ces animaitx que fe fabriquent les chapeaux dits de C a flor, iï eftimés. D. Quelles font les principales : .Villes du Canada ? R. Ce font Québec tk Montréal, l'une tk l'autre fur le fleuve Saint-Laurent. La première eft Capitale, iiege du ConfeilSouverain, & la réfidence du Gouverneur & de l'Intendant. Elle eft médiocrement grande^ mais bien bâtie & bien peuplée. D'ailleurs elle a un bon Port tk une forte Citadelle (i). D. Que comprend la nouvelle Angleterre ? ( i } Elle a en outre un Evcché, un Collége tk plufieurs Maifons ReligiCufes. Montréal, dite auffi Ville-Marie, eft dans une lie que forme la rivière. Elle eft forte tk très-jrtarchande. Les environs delà Baye d'Hud-fon appartiennent encore aux Anglois. Amérique feptentrionate. 373 R. Elle comprend l'Acadie qui eft line Prefqu'île , la nouvelle Angleterre propre, la Virginie & la Caroline, pays très-peuplés tk très-aboti-dans, fur-tout la Virginie. Z>. Quelle eft la principale Ville-de la nouvelle Angleterre ? R Çeft Bofton, le centre du commerce des Anglois en Amérique, & ■ d'où il part tous les ans une incroyable quantité de vaifteaux pour les lies Britanniques. - D. Quelles en font les autres Villes remarquables ? R. Ce font New - Ycrck dans la Province de même nom , Philadelphie dans la Penfylvanie , tk Char-les-Town dans la Caroline ( 1 ). (1) La Virginie dont la Capitale eft James-Town fut ainii nommée par Ja Reine Eliza-fceth qui ne fe maria point, & Ja Caroline du nom de Charles IX. ou plus vraifembla-blemcnt de celui de Charles II. Roi d'Angleterre. Port-Royal dans TAcadie, Çhri-ftina dans le nouveau Jerfai, Sainte- Marie dans le Mariland, font d'autres Villes confi-dctables.de la Nouvelle Angleterre. 374 Géographie univerfelle. D. Qui font ceux qui font en poft iicn du commerce de ia Louifiane ? R. Les François & les Anglois qui y ont des Colonies (i ), 6k les Efpagnols qui poffedent fa Capitale , qui eil la nouvelle Orléans fur le fleuve de MiffifTipi à quelques lieues de fon embouchure. Elle eft le fiége d'un Confeil de Juftice. Le pays , un des plus beaux qu'on puifte trouver, eft occupé par plufieurs peuplades de Sauvages naturels du pays, ainfi que celui de Floride ; ils font Antropo-phages. ( i ) La gauche du MilTiffipi eft aux Anglois. La Louifiane eil ainfi appelléc du nom de Louis XV. fous le règne de qui elle fut découverte en ioSç. Quelques-uns la nomment Floride, 8c la nouvelle Orléans tire fon nom de Philippe d'Orléans , fous la régence duquel elle fut conftruite. L'éducation •qu'on y donne aux enfans de l'un 8c de l'ait tre fexe confiée principalement à les exercer à la-courfe & à la nage, Auffi les femmes y font-elles d'une agilité furprenante. Elles grimpent fur les arbres avec une promptitude merveilleufe, 8c traverfent de profondes rivières en tenantlcursenfans, Am crique feptentrionale. 3 7 £ D. Qu'eft-ce que la Floride ? R. C'eft proprement cette Prefquile que forme la Louifiane à fon fud-eft. Les Efpagnols en font martres en grande partie , tk y tiennent le Fort Saint-Auguftin : le relie eft habité par des Sauvages, D. Quand tk par qui fut conquis le Mexique ou nouvelle Efpagne ? R. Il le fut au nom & fous le règne de Charles-Quint, par Fernand Cortez , Général Efpagnol, qui en cette expédition dut beaucoup à fon artillerie, dont il effraya tellement les Mexicains , qu'ils le prenoient pour le Dieu du Tonnerre (1 ). Que remarquez-vous du Me-» xique ? R. Ceft le plus beau & le meilleur pays de Y Amérique. Il s'y trouve (.1) Grijalva fut celui qui découvrit le Mexique -, mais il ne fit que reconnoîtrc le pays, & Fernand Cortez le fubjtrgua, non (ans répandre beaucoup de fang pendant 1rs trois ans qu'il employa à envahir les Etats de-l'Empereur pour lors.régnant. Géographie univerfelle. d'abondantes mines d'or & d'argent. Quoique fous la Zone torride les chaleurs y font fupportables, il produit tous les fruits de l'Europe, mais de meilleure qualité, & quantité d'autres qui nous font inconnus, comme le cacao, la vanille (1) &c. On en ( i ) Le cacao fait la bafe du chocolat. Ce font des pépins ou amandes de la gvoifeur cV de la figure d'une féve, qui fe trouvent rangés au nombre d'environ trente-cinq dans une grolfe goulle, efpcce de concombre ou de melon qui les renferme tk qui vient fur un petit arbre. La vanille elf un fyrop très-fuave contenu atiffi dans une forte de gotilîe. Lorfqne le cacao , dépouille de fon écorce par" le feu, a été pelé , puis rôti à feu modéré dans un baffm, il fe pile dans un mortier bien chaud. Il s'en forme alors une pâte douce que l'on cuit en y joignant un peu de fucre. C'eft le chocolat de famé. D'autrefois on y ajoute de la vanille en poudre, tin peu de canelle tk de girofle , tk même de l'ambre gris ou du mule. Le Vieux-Mexique qui a plus de quatre cens lieues de long , eft gouverné par un Vice-Roi que lesEfpagnols changent tous les cinq ans. U eft divilé en trois Audiences ou Çouvernemeaj,, qui chacune renferme plu- Amérique feptentrionale. 3 77 tire auffi du lucre, de la cafTe , du baume, de l'indigo & de la cochenille , périt ver dont fe fait la plus belle écarlatte. D. Quelle eil: la Capitale du Me-xicme ? R. C'eft Mexicp,la plus belle & la plus confidérable Ville de toute l'Amérique. Elle eft le liège d'un Con-feil Souverain , & la réfidence du Vice-Roi (1). iïeurs Provinces. Ces Audiences font celles de Guadalajara, celle de Mexico Se celle de Guatimala. ( 1 ) Cette Ville eft riche, commerçante <& bien peuplée, Se fur un lac d'environ iix ou fept lieues de diamètre. Ses rues Se Ces places font extraordinairement larges. Elle a une bonne Univerfité. L'Inquifition y a lieu ainfi qu'en Efpagne , aufli-bien que les courfes de taureaux, Se la multitude des Eccléfiaftiques tant Séculiers que Réguliers, qui pofibdent la meilleure partie des biens fonds. Mexico eft peuplé d'EfpàgnoIs & d'Indiens.Ils font magnifiques dansieurs habits , fur-tout les premiers qui font prefque toujours vêtus de foie Se portent des dia-manc. Il n'eft pas jufqu'aux artiians Se ai* 378 Géographie univerfelle', ƒ>. Qu'eft-ce que l'Yucatan? R, C'eft une grande Peninfule qui avec celle de Floride à ï'oppofite ref-ferre l'entrée du Golphe intérieur du Mexique : elle eft des plus fertiles fur-tout en bled ( \ ). D, Qu'eft-ce que le nouveau Mexique ? R C'eft une exten/ion du Mexique du côté du nord. Sa Capitale eft efclaves qui n'aient fur eux quelque marque de l'opulence du pays,en perles, par exemple, ou en matières d'or, d'argent, &même en pierreries. (1) Ses Villes principales font Mérida* réfidence du Gouverneur de la Province3 Campefcha , Tabafco , Guaxaca, Tlafcala 9 où fe convertit en efpcces la moitié des matières d'or Se d'argent que fourniflent les mines du pays ; l'autre moitié fe porte Se fe fabrique à Mexico; enfin la nouvelle Vera* crux où aborde à préfent la Ilote qui apporte au Mexique les marchandifès de l'Europe. Les Audiences de Guadalajara Se de Guatimala ont pour Capitales des Villes de même nom , lesquelles font des plus considérables. Grenade Se Carthago font encore deux Villes riches & très-remarquables dç la deuxième de fes Audiences. 'Amérique feptentrionale. 379 Santa-Fé , Evêché & réfidence du Gouverneur (1). D. Qu'eft-ce que la Californie ? R. C'eft une grande Prefqu'île au couchant du nouveau Mexique,dont elle cftféparée en partie par un Golphe appelle mer Vermeille. Sa principale richeffe confifte dans la pêche des perles. 1). Continuez a nous faire con* noître la Californie ? R. Ce pays. quoique allez peu* plé, n'a point de Villes, pas même de maifons, les habitans fe tenant fous des arbres pendant l'été, & dans des trous creules fous terre pendant l'hiver. Il ne reconnoît point de Souverains , & chaque famille forme comme une petite République (2). {1) U eft habité par des Sauvages de mœurs afTez douces. Ses productions font à-peu-près les mêmes que celles de la Nouvelle-. Efpagne. (2) L'air de la Californie eft fain, &fori terroir fertile. Elle a été prife pour une Ile jufqu'à ces derniers tems. Le Golphe qui eft cntr'elle tk le Nouveau-Mexique a pris Iç L'Amérique du Nord comprend fîx Rég'o'is. Quebeck & Montréal font dans le Canada. La nouvelle'Angleterre a Botton & Charles-ton. Le Fort Saint Auguftin en Floride eil fitué. I>ans la nouvelle Efpagne avec Guatimala , On voit le Yucatan , ainfi que Mexico. Dans le nouveau Mexique ,,on trouve Santa-fé, En mer Californie. AMERIQUE MERIDIONALE. 'J9./~\Uelle eil: la figure de l'A* V^. mérique Méridionale ? R. Celle d'un triangle dont la bafe eft au nord , & la pointe au fud. Elle reftemble beaucoup à l'Afrique & forme comme elle une grande Prefqu'île. D. Combien de parties principales contient-elle ? R. Elle en contient fept, qui font la Terre ferme , le Pérou , le Chili, nom de mer Vermeille , à caufe , fuivant quelques-uns, de fa refiemblance avec le Golphe Arabique, dit mer Rouge. rAmérique méridionale. 381 la Terre Magellamque, le Paraguai, le Brélil, 6V le pays des Amazones. D. Quelles font les polirions réf. peclives de chacune de ces régions ? R. La Terre ferme occupe la par-• tie feptentrionale de la Prefqu île , & va d'une mer à l'autre. Le Pérou Si le Chili font à l'occident, la Terre Magellanique au midi, le Bréiil à l'orient, & le pays des Amazones avec le Paraguai font dans le milieu. D. A qui appartiennent-elles ? R. Le Bréfîî appartient aux Portugais , le pays des Amazones efl: aux Américains naturels9 Se le refte aux Efpagnols. Si à ces cinq régions on ajoute 4e vieux Se le nouveau Mexique , la Floride, l'Ile de Cuba, Se quelques autres, on connoîtra combien ils font puiiTans dans le nouveau Monde ( 1 ). (1) Au refte on appreud qu'ils viennent d'y cftuyer unéehec par la révolté des Indiens Péruviens, particulièrement dans l'Audicac* «le Quito. J 81 Géographie unlverfeUe9 Terre Ferme, D. D'où vient la partie feptentrio tiale de la Prefquile que nous décrivons , a-t-eile le nom de Terre Fer-me? R. De ce que ce fut le premier endroit de la terre ferme d'Amérique où Chriftophe Colomb prit pied après la découverte des Iles qui l'a-voiraient. D. Quelles font fes limites ? JR. Elle eft entre la mer qui la baigne de trois côtés, & la ligne qui au fud la fépare en quelque forte du pays des Amazones. Le{ trois mers qui l'environnent font 1; mer du Nord, le golphe de Mexique , & la mer du Sud. D. Comment divifez-vous la Terre Ferme ? R. En deux parties, l'une à l'occident du fleuve d'Orenoque, c'eft la Caftille d'or, & l'autre à l'occident, c'eft la Guyane. D. Quelles font les principales Villes de la Terre Ferme ? rAmérique méridionale. 3 8 j R. Ce font Panama fur la côte méridionale dei'Iflhme de même nom, Porto-Belo fur la côte oppofée& vis-à-vis de Panama,enfin Carthagene. D. Que remarquez-vous des deux premières de ces Villes ? R Panama, belle & opulente Ville, efl comme l'entrepôt des richeffes du nouveau Monde : c'eft-là que fe tend l'or & l'argent du Mexique , du Pérou, & du Chili ; de-là il efl transporté à Porto-Belo , l'une des plus importantes places des Efpagnols en Amérique, d'où on l'embarque pour l'Efpagne (1). D. Que remarquez-vous de Cat-thagene ? R Son Port paffe pour le meilleur de toute l'Amérique, & la Ville pour une des plus riches, des plus commerçantes & des plus importantes de ce continent.Les Gallions d'Efpa- (1) Porto-Belo fut atnfi nomme de Chriftophe Colomb pour la beauté de fon Port. A l'arrivée des Gallions d'Efpagnc , il s')r lient une Eoiî* des plus fàmeuk*. Géographie univerfelle, gne viennent ainii qu'à Porto-Beto s'y décharger & reprendre ce que le Roi d'Efpagne tire de revenus de la Terre Ferme (i). ï Santa-Fé de Bogota au nouveau Royaume de Grenade eft une autre Ville des plus confidérables de la Terre ferme , §t qui en paife même pour la Capitale. Elle a une Cour Souveraine , Se une Univerfité. Po-payan eft la Capitale d une Province de même nom , abondante en or, mais peuplée deSauvages indomptés, avec qui les Efpagnols ont de cruelles guerres. Remarquez encore dans la Caftille d'or Sainte-Marthe, Se Rio de la Hacha, Capitale de deux Provinces de leurs noms , puis Ma-racaïbo qui l'eft de celle de Venezuela j enfin la nouvelle Cordoue dans la nouvelle Andaloufie, (i) Cette Ville eft ainii nommée de la fretfemblan.ce de fan Port avec celui de Car-thagenc en Efpagne. Son commerce con-&fte principalement en perles. An:ciiqtie mèridionqlc* 31 ^ . D. La Guyane efteeUeaux feuls Efpagnols? R. 'Non : -ils la partagent avec les Hollandois, les François & les Portugais qui y ont des établiiTemens , particulièrement fur les côtes : car l'intérieur, qui n'eft guère connu, eft occupé par mis aux Efpagnols. Il y a encore dans les » montagnes, fur-tout vers Cufco, des peu-» pies entiers qui ont confervé leur liberté* £ S $ Géographie univerfelle. D. Quelle eit rétendue de ce pays? it. Il a fix cens lieues de long fur cinquante environ de large. Il eit un tiers de cette étendue où il ne pleut jamais j auffi les maifons n'en font-elles couvertes que de nattes ou de toiles peintes. D. Quelles montagnes fameufes remarquez-vous dans le Pérou ? R, On y remarque les Andes, dites aufli Cordillères du Pérou „ efti-jnées les plus hautes du monde. Elles forment une chaîne de montagnes qui s'étend du nord au fud, & fe prolonge par le Chili jvifqu'au détroit ae Magellan. » Ils haïlfent les Efpagnols,&: en tuent autant » qu'ils peuvent.Cette haine leur vient en par-ï» tiède leurs peresqui avoient les Elpagnois « tellement en horreur, à caufedes cruautés »> horribles qu'ils exercèrent fur eux lorf-s» qu'ils conquirent leur pays, que plufieurs a» de ceux mêmes qui étoient devenus Chré-« tiens changèrent de Religion , craignant s? de fe trouver en Paradis avec les Efpa-» gnols, où on leur avoit dit que les bonr a> de cette Nation ajloient après leur mor;* Pérou. 3§t> D. Quel arbre utile trouve-t-oi*. dans ces montagnes ? R. Cefl-là que croît le quinquina, dont l'écorce eit un excellent fébrifuge. Il eit à-peu-près de la grandeur de nos ormes (i). (i) Le terroir du Pérou n'eft pas fort bon : Je milieu en eft très-aride, ce les deux extrémités fujettes à de grandes pluies : d'ailleurs il n'eft pas cultivé, l'agriculture y étant négligée comme dans le refte des polfc liions tlpagnoîcs. Il eft couvert de montagnes Se de forets, dans lesquelles on trouve des cèdres, des cotoniers Se des bois cféberre SZ de gayac. Ses animaux particuliers font Ici perroquets , les toucans , les lions , les" tigres , les crocodiles , Sec. Il a quantité de chevaux tranfportés d'Europe , Se des infectes tels que ceux que nous cou" noillbns ,. mais d'une groifeur monftrueu-fc. Malgré là pofîtton dans la Zone torri-de , on y trouve quelquefois Se en quelque endroit des (roids tres- rigoureux , fur-tout la nuit. Il nous vient de ce pays un baume meYi veillcux pour les plaies. Il fe tire d'un ar-bufte par inciîion. Les naturels du pays font fans barbe , bafancs , & leur couleur tire fur celle du cuivre rouge , ainii que dans prefque tout le refte de l'Amérique. Du cote Géographie univerfelle. D. Quelle eft la Capitale du Pérou ? R. La Ville de Lima, qui eft belle, grande , extraordinairement riche , ç>c iroit de pair avec México, fans les fréquens tremblemens de terre auxquels elle eft fujette , & qui y portent le dégât (i). Elle eft la réfidence du Vice-Roi de l'Amérique méridionale , & le liège d'un Con-feil Souverain. D. Quelles autres Villes remarquez-vous encore au Pérou ? R. On doit y remarquer Quito, fttué fous la ligne, Cufco , autrefois du génie , ils font (Impies 5c peu défians i d'ailleurs peu induftrieux. Le Pérou efl divifé en trois Audiences on Gouverncmens. Celle de Quito , celle de ÎJfrte>'& celle de Los • Charcas ou de la Plata. ( i ) Celui de 174Ó a ruiné fon Port, 8c renverfé les magnifiques édifices qu'y avoit élevés Piv.are fon fondateur. C'eft par rapport à ce fléau que les maifons n'y ont qu'un étage i du refte elles font bien alignées , 8c forment des rues droites 8c également larges qui ont chacune leur aqueduc. Elle eft pleine de Couvens 8c de Moines. Le Vice-Roi eft changé tous les fept ans. Pérou. le fîége des Incas, la Plata, Capitale ainfi que Quito 9 d'une des trois Audiences ; enfin Potofi, célèbre dans tout le monde par la montagne de même nom qui la joint, d'où on a tiré, & d'où on tire encore tous les jours tant d'argent (i). ( i ) Le terroir de la Province de Quito efl excellent de fa nature, ce qu'on y recueille veinant pour l'ordinaire fans culture. On peut même y voir des arbres charges en même tems de boutons, de fleurs tk de fruits. Il s'y trouve beaucoup de volcans ainfi que dans le refte des Andes. Quito avec une partie de la Province dont elle eft Capitale, eft tellement exhauflée, qu'elle fe trouve fituée à ijeo toiles au-deflus du ni*, veau de la mer, & que le mercure s'y fou-tient à 2.0 pouces dans le tube de Toriccllï. Néanmoins elle n'eft pas réputée être fur montagne, fe trouvant au fond d'une vallée que forment des montagnes plus hautes qui lavoifinent de droite tk de gauche, tk font couvertes de neige prefque en tour tems, quoique fous la Ligne. Quito a entre 30 & 40000 habitans tk deux Colléges, l'un de Jéfuites, l'autre de Dominicains. Les jours y font égaux aux nuits pendant toute l'année. Lima dont nous avons parlé a un Archevêché tk une Univei fîté. À R iiij - €) 2 Géographie umvajdlc* CHILI. Ue remarquez-vous du t Chili? R. Ce pays, de moine moins étendu que le Pérou, eft fertile en toutes fortes de productions-, ck il s'y trouve des mines du plus bel or. Les Efpagnols n'ont pu le foumettre entièrement. Il s'y trouve encore des peuples de Sauvages ind'épendans qui ont à leur tête des chefs de familles appelles-Caciques.Sa Capitale eftSaiv-Jago (i). ( i ) Ces Indiens n'ont ni villes ni villages* &c fe logent comme ils peuvent dans des hutes ou cabanes. Ils font livres à la polygamie , & mangent la chair de cheval. Au Chili il fè voit des moutons lî grands & il torts, qu'on s'en fert comme de Bêtes de charge , ainii qu'au Pérou : on les. appelle. Vigognes* TERRE MAGELLANIQUE. D. U'appfllez - vous Terre \J Magellaniqiie ? R. On appelle ainfi la pointe méridionale de l'Amérique, du nom de Magellan , qui découvrit cette Région pour les Efpagnols-. Les Sauvages fes Habitans fe nomment Para-goiis, tk font, dit-on -, une race de Géants (i )> ( i ) Ce fait qu'on révoquoir en doute, qu'on avoit même ablolument rejette, femble actuellement coiiftatc par la dépoiitionv unanime de l'Equipage entier dùin des deux-Vai fléaux de guerre Anglois qui viennent défaire le tour du Monde. Ceux qui le morv-toient ont vu & reconnu près du Détroit" de Magellan ƒ ou 600 de ces Sauvages de neuf ou dix pieds de haut. Us vivent dans «Jcjs-eabaaes : le pays eft froid & peu connu.,. 3p4 Géographie univerfelle* paraguai. V* Jj Ue remarquez - vous du Paraguai ? R, Ce grand & beau Pays étoit précédemment aux Portugais , qui en ont été chaiTés par les Efpagnols. L'air en eft fain , & le terroir fertile en bled, cannes à fucre, cotonniers, pâturages & autres chofes nécefTai-res aux commodités ck même aux délices de la vie. D. Quelles en font les principales Villes ? R. Ce font l'AfTomption ck Buenos-Aires, celle-ci vers l'embouchure de la rivière de la Plata dite auiTi rivière d"Argent, parce que c'étoit autrefois fur ce fleuve que l'argent du Potofi paffoit en Europe (i ). ( i ) Cette dernière efl fort marchande. Elle fut ainfi appellée de la falubrité de l'air qu'on y refpire. Le Paraguai fe nomme encore la Plata, ou Pays de Rio de la Platat «lu Fleuve qui le traverfe. Paraguai» 395 Te là partie du Paraguai, dite Parana du Pleuve de même nom qui 1 arrofe , les Jé-ïuites ont adroitement fçu fe taire un petit Empire allez puifTant. Ils en ont réuni tk civilifé les Sauvages auparavant épats tk. barbares -, en les rendant Chrétiens tk en leur apprenant l'agriculture , tk les inftrui-faut dans les autres arts tk métiers necef-faires à la vie , ils font parvenus à en faire une République laborieufe, guerrière tkçi-loufe à 1 excès de la liberté, laquelle peut mettre fur pied 40000 hommes d'infanterie , tk 20coode Cavalerie des meilleurs Soldats de tout le nouveau Monde. Ceux qui les out as plus gros qu'une mouche, 6k dont e chant eft des plus mélodieux. D. A qui appartient ce Pays ? R. Il appartient aux Portugais, & donne le nom au Prince héréditaire de Portugal, qui prend le titre de Prince de BréflL Au refte , les Por- ( i ) Le Bréfil découvert l'an l'.foo produit encore du coton , du tabac , du maïs , de la vanille , du cacao, du caffé , de la ca-nelle tranfportce d'Afie, des ananas dont le fruit donne par expreffion un vin excellent, &pluitcurs autres efpeces de fruits. On y voit des linges ,des perroquets , tk quantité d'autres animaux éVde plantes inconnues à l'Europe. L'air en eft fain, tk les chaleurs n'y font pas exceffives , malgré fon climat, JLe cacao en eft la monnoid .courante. C'eft du Brélil qu'ont été tranfportós les ananas que l'on trouve aux Indes Orientales, en quelques endroits de l'Afrique, au Mexi-* «jue öc autres lieux de l'Amérique, Bréfil tngais n'en ont guère que la partie maritime ( i ). D. Quelle eft la Capitale du Bréfil ? R. C'eft San-Salvador, Archevêché fur la Baye de tous les Saints. Elle eft grande, riche & très-commerçante. C'eft la réfidence du Vice-Roi de Portugal, & d'une Cour Souveraine (2). ( 1 ) L'intérieur étant peuplé de Sauvages qui ne leur font pas fournis, vont nuds pour la plupart, font fans toi, fins loi, fans Prince, & font antropophages. Ils vivent dans des cabanes & couchent fur des réfeaux de coton £ufpendus en l'air. Leurs occupations font la chaffe , la pèche , la dan le Se la guerre. (2) Ses autres Villes remarquables font Para fur l'embouchure du fleuve des Amazones , Paraïba à l'entrée de la rivière de même nom, puis Olinde ou Fernamboug, Ville maritime fort confidérable. Le Brélil s'étend depuis l'Equateur, jufqu'à l'embo»". .coure de la rivière de la Plata, PAYS DES AMAZONES. D. U'est-Ce crue le pays des V^f Amazones ? R. C'eft la plus vafte des contrées de l'Amérique méridionale. La ligne lui fert de borne au Septentrion , & le Pérou à l'Occident. Elle eft trave<> fée d'Occident en Orient par le fleuve des Amazones, dont elle tire fon. nom. D. Que remarquez-vous de ce R. Il eft peuplé de différentes nations dé Sauvages, il nJa point de lieux qui méritent le nom de Villes, & n'eft guère connu que le long du fleuve qui le traverfe (r). ( i ) On y trouve, ainfi qu'au Pérou, des ferpens à fonnettes, ainfi appellés^de ce qu'ils ont au bout de la queue plufieurs petits grelots qui imitent le bruit des fonnettes, Se avertiffent du péril;xar ces animaux font fen% dangereux. Ils font aflèzgros,.& longs Pays des Amazones. 401 Sept Optons au midi Terre-Ferme , ou Cayenne Guyane , Porra-Be!o Panama, Carthagene. Au Pérou, Potofî, Ec Quito & Lima. San-Jago au Chili. Terre de Magellan. Parafai, le Bréfil Contient San-Saîvador. L'Amazone au-dèdaus. F/cuves d'Amérique. D. Quels font les fleuves de VA* ïnérique ? R. Il y a quatre fleuves extrêmement coniidérables en Amérique : deux dans la Septentrionale, & deux dans la Méridionale. Les deux de l'Amérique feptentrionale font le fleuve Saint-Laurent, & celui de MifMipi; & ceux de l'Amérique méridionale-font le fleuve- des Amazones, le plus confidérable de tous, & la rivière de la Plata. d'environ cinq pieds , ont la langue fourchue St les dents longues Se pointues. On les fait mourir en moins de demi-heure,, ii on leur approche fort prés des narrines au bout d'un long baton fendu des feuilles de poinHot f.uvage, ou du diclame de.Virginie dont l'odeur les tue. D. Que remarquez-vous du fleuve de Saint-Laurent, dit aufli la rivière du Canada ? R. Sa fource efl inconnue , quoiqu'on l'ait remontée à fept ou huit cens lieues. Du refte , après avoir traverfe plufieurs grands lacs, 6k arrofe Québec 6k Montréal, il le rend au Golphe Saint-Laurent, vis-à-vis de l'Ile de Terre-Neuve. D. Que remarquez-vous de celui de Miffiflipi ? R. Le Miffiflipi, appelle aufli le fleuve Saint-Louis, coule du Septentrion au Midi, partageant en deux la Louifiane, 6k a fon embouchure au Golphe du Mexique. D. Décrivez-nous le cours de la rivière des Amazones ? R. Ce fleuve eftimé le plus grand qui foit au monde, a environ i 200 lieues de cours, 6k traverfe l'Amérique méridionale de l'Oueft à l'Eir. S a fa fource au Pérou, non fort loin de Lima, parcourt une partie de ce pays du Sud au Nord, entre au pays Fleuves a*Amérique. 403 des Amazones, & depuis là, fe dirige conftamment d'Occident en Orient, jufqu'à fon embouchure qui eft fous la ligne, entre la Terre-Ferme & le Bréfil. Ce fleuve reçoit chemin faisant quantité de rivières , plufieurs defquelles ont cinq ou fix cens lieues de cours (1 ). D. Quels animaux particuliers fe trouve-t-ii dans la rivière des Amazones } R. On y trouve des Lamentins „ des Lamproies, puis des Tortues 8c des Crocodiles en quantité (2). ( 1 ) Telles font Rio - Negro, Madera -> Veayaîe, Cuari, tkc. La rivière des Amazones fe nomme encore Maragnon. Elle communique à celle d'Orenoque. (2) Le Lamcntin appelle Vache marine ± paît, fans fortir de l'eau, l'herbe qui croît an bord de la rivière. Sa chair tient de celle du veau. La Lamproie qu'on y trouve a la propriété, ainfi que la Torpille, d'engourdir douloureufement la main tk le bras de celui qui la touche, fût-ce même avec un bâton. Les tortues tk leurs œufs font la principale nourriture des habitans du pays. Ses crocodiles font extrêmement grands, U 404 Géographie univerfeftc. D. Quel eft le cours du fleuve > dit Rio de la Plata ? R. 11 prend fa fource au Pérou, près de la Ville de la Plata, traverfe y en a tel qui a vingt pieds de long ; Se on en a vu enlever un homme dans un canot à la vue de fes camarades pour le dévorer. Ils ont de cruelles guerres à fournir de la part des tigres , qui ne pouvant avoir de prife fur eux à caufe de la dureté de leurs écailles, leur enfoncent leurs griffes dans les yeux -, mais ceux- ci fe replongeant dans Peau , il arrive fouvent qu'ils y entraînent leur ennemi qui fc noie plutôt que de lâcher prife. On dit communément que le Fleuve des Amazones a quatre-vingt lieues de large a fon embouchure : l'exprciïion n'eft pas exacte. Cette rivière ne couvre , ni ne peut couvrir de fes eaux unetelle étendue -, mais fes eaux jointes à celles de la mer forment un Golphe vers fon embouchure qui occupe un efpace de quatre - vingt lieues. Autrement on pourroit dire que la Tamife & telle autre rivière de l'Europe , a trois ou quatre lieues Se même beaucoup plus à fon embouchure. Ce que l'on dit de la rivière de la Plata à laquelle on donne foixante lieues à fon embouchure, n'a pas plus de fondement. Fleuves et Amérique. 40$ le Paraguai, où il reçoit plufieurs rivières très-confidérables, (1) & fe jette dans l'Océan, entre le Bréfil Se la Terre Magellanique. Au Nord, MifTiflîpi & fleuve Saint Laurent : L'Amazone, au Midi, Plata, Fleuve d'Argent ( 1 ) Ce font fur-tout la rivière de Paraguai , celle de Parana, & i'Urvaig. Sfo5 Géographie wiiverfelle* ILES D'AMERIQUE. J). éT\ Uelles font les Iles de l'A-\J mérique ? R. Elles font naturellement rangées en trois grouppes, dont l'un eft à l'entrée du fleuve Saint-Laurent, l'autre à celle du Golphe de Mexique, ce font les Antilles. Letroiiieme eft compofé des Iles appellées Aço-res ou Terceres, & font placées à l'occident de l'Efpagne, & du premier Méridien dont elles font voifines. D. Quelles font les Iles du Golphe Saint-Laurent ? R. Des quatre principales qui s'y trouvent , nous en remarquerons deux, l'Ile de Terre-Neuve, & l'Ile Royale ou du Cap-Breton. L'Ile de Terre - Neuve eft infiniment plus grande que les autres. Elle appartient aux Anglois, à qui elle eft d'un grand avantage pour la pêche de la Morue qui eft tres-abondante fur fes côtes» Iles dl Amérique*. 407 D. Par où eû remarquable l'Ile de Cap-Breton ? R. Elle l'eft par la pêche de la Morue. Sa Capitale eft. Louisbourg, dont le Port eit un des plus beaux de l'Amérique, D. Que remarquez-vous à l'orient de Terre-Neuve } R. On y rem arque le Grand-banc, dit le banc de Terre-Neuve, qui a 200 lieues de long. Tous les ans il y aborde une inimité de Vaifïeaux de prefque toutes les Nations de l'Europe , tant pour la pêche de la Morue , que celle de la Baleine (1 ), (1) L'Ile de Terre-Neuve, de figure triangulaire , a environ quatre cens lieues de tour. Sa principale Place eft la petite Ville de Plaifance, fituée fur une baye qui lui forme un vafte Port. L'Ile de Cap-Breton, ainfi dite de Pêcheurs Bretons qui donnèrent leur nom a Pun des Caps de cette Ile, eft fituée entre PAcadie & Terre-Neuve. Elle n'a pas moins oc quatre-vingt lieues de tour : fi figure eft celle d'un fer à cheval. Sa Capitale , dite autrefois le Havre-à-£ Anglois , a été bâtie en 4:715 fur une langue de terre qui ferme 40$ Géographie, univerfelle^ D. Dites -nous ce que c'eft que la Baleine ? R. C'eft un énorme poiffon de mer qui a jufqu'à cent pieds de long , & dont Port muni de bonnes Fortifications. Elle a été prife fur -nous par les Anglois dans la guerre dernière. Les deux autres Iles font celle de Saint-Jean tk celle d'Anticofti. Dans tous ces environs la morue & la baleine font extrêmement abondantes. La première fe pêche à la ligne. Les pêcheurs ne font pas fitôt jettée, que ce poiffon avide happe l'amorce, fe trouve pris tk jette dans le navire , où on lui coupe la tête, on féventre, on en ôte les entrailles , tk on fe fale. .Quant à la baleine., lorfqu'elle .paraît fur l'eau, le pêcheur de dedans un canot lui lance un harpon qui efl un infiniment bien tranchant , auquel tient une corde. La baleine blelTéc tk perdant fon fang , s'éloigne en fe débattant , tk à mefure qu'elle s'écarte tk qu'elle tombe à fond en mourant , on a foin de killer filer la corde. Lorf-qu'enfin elle eft morte , elle revient fur l'eau , on la tire à bord, enfuite on la met en pièces pour en avoir la graiffe dont le fait l'huile qui eft la boilfon des peuples du ATord. in Iles d Amérique. 409 dont on ne tire pas moins de 40 tonneaux d'huile. D. Qui eft-ce qui a découvert lei Iles Antilles ? R. Chriftophe Colomb. D. Comment les divifez-vous ? R. Elles fe divifent en grandes Se petites. Les grandes Antilles au nombre de quatre font Cuba, la Jamaïque,Saint-Domingue Se Porto-Rico. Les principales des petites Antilles, dites aufli Caraïbes ou Cannibales , du nom des naturels du pays , font la Trinité, la Barbade, la Martinique , la Guadeloupe , Se quelques autres (1). D. Que remarquez-vous de l'Ile de Cuba ? R. Cette Ile, la plus grande des Antilles, eft aux Efpagnols, qui en apportent beaucoup de fucre, Se fur-tout d'excellent tabac , dit tabac cïEf* ( 1 ) Les Anglois, les François, les Hollandois , tk les naturels du pays fe partagent ces lies. Il n'y fût point d'hiver, & les arbres y font toujours verds. Tome IL S 410 Géographie univerfelle. pagne. Sa capitale eft la Havane, Ville riche, commerçante & très-forte, avec un port fameux. C'eft la réfidence du Gouverneur de l'Ile (i). D. A qui eft la Jamaïque ? R. Cette lie, merveilleufement fertile , eft aux Anglois qui en tirent du fucre,du cacao,de l'indigo ,du tabac, du coton & de belles écailles de tortues. Ils en ont fait un des plus flo-riffans établiftemens qui foit au monde (2). ( 1 ) Elle a plus de zfo lieues de long fur 30 ou 3 f de large. Le fol n'en eft pas bien bon. Il s'y trouve quantité de perroquets, de perdrix , de tourterelles, des tortues de mer d'une grandeur peu commune ck quelques mines d'or. Les Efpagnols en ont exterminé les naturels du pays. La Havane efl; comme le rendez-vous des flottes Efpa-gnoles qui font voile en Efpagne , tk elles $'y radoubent avant de fe remettre en mer, (1) Elle a 50 lieues de long fur *o dù large. Les Anglois qui l'ont prife fur les Efpagnols y font au nombre de plus de 70 ooo,& y ont 100 oco Negres.il s'y trou-•vç un arbre nommé Lagcuo par ceux du jpays, dont l'écorçe intérieure tient affez dç Iles cTAmérique. 411 D. A qui appartient l'Ile Saint-Domingue ? R. La meilleure partie en efl aux Efpagnols, le relie eil aux François. Elle n'efl guère moins grande que l'Ile de Cuba ; mais l'air y efl mal-fain. Sa Capitale efl une Ville de même nom, réfidence du Gouverneur de toutes les Antilles Efpagnoles, & même de la Floride. D. Quelles font fes productions ? R. On en tire de la cochenille , du coton, du fucre, beaucoup d'or, de l'argent, du criflal de roche , 8c la nature du drap pour qu'on en rafle des habits. Celle-ci en recouvre plufieurs couches d'une autre plus fine, tk qui reflèmblc à de la toile ; on en fait des chemifes qui ont même allez de confiftence pour être blanchies tk lavées comme les toiles ordinaires. Ces couches qu'on fépare aifément les unes des autres font dansles jeunes branches comme de la fort belle dentelle. La Capitale de cette Ile efl: San-Iago , ou Spi-nish-Town, à quelques lieues de fon Port dit Port-Rojal, Si) • - '411 Géographie univerfelle. quantité d'autres marchandifes pré-cieufes ( i ), ( i ) Cette Ile fut d'abord nommée JUfi paniola par Chriftophe Colomb, c'eft-à-dire , petite Efpagne \ elle prit enfuite le nom de Saint-Domingue de la Ville de ce nom là Capitale que l'on y bâtit, 8c qui appartient aux Efpagnols. Ceux-ci , pendant les premières années qu'ils s'établirent en cette Ile, pour n'être point troubles dans leur pofléffion , ma nacrèrent avec cruauté tous les naturels du pays qui y étoient très-multipliés. On dit qu'ils ne firent pas mou* rjr moins de trois millions de ces Sauvages : elle elf abondante en fruit. Outre les productions que nous avons nommées, elle a des mines de fer, de cuivre, de talc, d'an-fimoine, de foufre-, elle a de l'indigo, du tabac , du cacao , du maïs , des carrières de marbre ; 8c les plantes , ainfî que les animaux qu'on y atranfportés d'Europe, y ont piep réuffi. Saint-Domingue fa Capitale efl grande 8c forte. Elle a une Audience Royale de laquelle dépend une partie de la Terre-ferme dans l'Amérique méridionale. Elle a Un Archevêché, une Cour des Monnoies, une Académie, un bef Hôpital, 8c un Porc Jjien muni, jja partie que les François pofTedent çi$ Iles d'Amérique. ■ '41 £ D. A qui appartient l'Ile de Porto-Rico? R. Aux Efpagnols qui la nommèrent ainfi, de ce qu'en y arrivant, ils y trouvèrent beaucoup d'or. Elle cff. fertile en cannes à fucre, caffe & autres productions qui fe rencontrent en l'Ile Saint-Domingue (j). D. Quelles font les productions des petites Antilles ? R. Ce font le fucre , le cafTé , le tabac, le coton, l'indigo & autres. Oeil-là que fe trouve le colibri, 01-feau de la grofTeur d'un hanneton, & d'une iinguliere beauté (2). à l'Occident, 8c a pour Chef- lieu le Cap ou Cap François, petite Ville qui s'accroît tous Jcs jours. Ses autres Places font le Port-. Paix, bourg, 8c la Ville de Leogane. (1) Elle a quarante lieues de long fut vingt de large. Les Efpagnols, lors de fa découverte montrèrent la plus infignc barbarie, en faifmt périr les habitans du pays qui fc montoient bien à tfoocco. Sa Capitale efl Saint-Jean de Porto-Rico, Ville maritime avec un bon Port. ( 1) Voici la dcfcription qu'en donne M. Nicole de la Croix: » C'efl dans ces lies S iij '414 Géographie univerfelle. D. A qui font les principales des petites Antilles ? R. La Martinique & la Guadeloupe font aux François, la Barbade aux Anglois, la Trinité aux Éfpaznols M Que l'on trouve un petit oiieau cle la grof « feur d'un hirmeton qu'on nomme Colibri. m Sa beauté eft parfaite. U a fur le col un " rouge fi vit, qu'on le prendrait pour un » rubis : le ventre 8c le délions des ailes font » jaunes comme l'or-, les cuilïbs aufli vertes » qu'une émeraude ; les rieds 8c le bec noirs, » 8c polis comme de l'ébene, (es yeux reP » fcmblent à deux diamans ovales, 8c font s> de couleur d'acier bruni j la tête efl verte '»> avec un mélange d'or (urprenant •, celle ^ des mâles efl ornée d'une petite hupe. >• ( 1 ) La Martinique eft la plus florilïânte 'de nos Colonies. L'Ile a feize lieues de long fur quarante-cinq de tour. La vigne 8c le froment n'y réuffiilent pas -, on fupplée à ce dernier par la caflàve, efpece de pain frit avec le manioc, qui eft une racine. Elle a un Gouverneur 8c un Intendant. La Guadeloupe a foixante lieues de circonférence. Elle eft partagée par une rivière qui aboutit à la mer par (es deux extrémités. Il s'y trouve un volcan appelle la Sou-j'r'ure. Iles d'Amérique', '4ï f D. Que font-ce que les Lucayes? R. Ce font des Iles fituées au nord de l'Ifle de Cuba , lefquelles font prefque défertes. Elles font partie des Antilles (1 ). La Barbade efl: une des plus riches tk des plus conlidéiables Colonies des Anglois qui iXy ont 1 dit - on, pas moins de 600000 Nègres. Elle a ceci d'incommode que l'eau y eft d'une grande rareté. Sa Capitale efl: BfidgetoTn , Ville belle,, bien peuplée tk très-riche. La Trinité près de la Terre-ferme , Se vers l'embouchure de l'Orenoque , efl la plus grande des Caraïbes. Elle après de cent lieues de tour. Les François poffedent encore aux petites Antilles Mari-Galande, Ja Defïrade, la Grenade, Sainte-Lucie, Tabago. Les Anglois y ont Languille , la Barboude, Antigoa > Mont-Ferrat, & Saint-Chriftophe. Les EP pagnols t la Marguerite, ainfi appellée de ce qu'on y pêche beaucoup de perles fur les côtes. Les Hollandois, Curaçao. Les Danois, Saint-Thomas tk Sainte-Croix ; tk les Caraïbes naturels du pays y occupent Saint-Vincent , tk la Dominique , où ils ont été tranfportés des autres Antilles, qu'on les a obligés d'évacuer. ( 1 ) Les Anglois y ont quelques établif- S iiij ^\ 6 Géographie univerfelle,. D. Les Àçores ne font-elles pa9 encore des Iles de l'Amérique ? R.Owi: on les met au nombre des Iles de l'Amérique , mais fort impro. prement : il feroit plus naturel de les rapporter à l'Europe relativement à la proximité. D. Où font-elles iîtuées? R. A l'occident de l'Efpagne, 8c du premier méridien dont elles font voiiines, & fe trouvent fur la route d'Europe en Amérique. Elle appartiennent aux Portugais (i). femens. Du relie elles font parfemécs de Sauvages. La plus grande de ces Iles eft celle de Bahama qui donne fon nom au Canal qui en eft proche, ck qui efl: fameux par fes naufrages. C'eft un partage fort dangereux, ck quia été funefte plus d'une fois aux Flottes Efpagnolcs qui prennent ordinairement cette route pour s'en retourner du Mexique en Europe. On y trouve une araignée qui a fix yeux, Oc près de deux pouces de long. ( i ) Il y en a neuf, dont la plus confidérable eft Tercere qui donne le nom aux autres, ck dont la Capitale eft Angra, Ville très - remarquable. Ces Iles furent nom- Iles cï Amérique, 417 Cap-Breton, Terre-Neuve , au Golphe Saint-Laurent- Açores ou Terceres & Bermude & Lucayé, Cuba & la Havane, à l'entrée de la Baye; Saint-Domingue, Porto-Rico , la Jamaïque. Aux Antilles petits Guadloupe & Martinique. mées Açores , de la quantité d'éperviers qu'on y trouve. L'une d'elles fe nomme le Pic , d'une haute montagne qui s'y trouve , tk qui ne le cède pas au Pic de Tcydc. Remarquez encore, i°. l'Ile de Bermude vis-à-vis la Caroline. Elle eit avoiimée de quelques antres qui font défertes. Elle eft fujette aux Anglois. On y fait deux récoltes par ail, l'une en Juillet, l'autre en Décembre, tk l'on en tire beaucoup ci'orarr-ges, de tabac, de foie, de cochenille, de perles tk d'ambre gris. Les tortues y font très-grandes, & la chair en eft délicate. Cette lie elf fujette à de furieux ouragans. z°l Les Iles de Galapes ou des Tortues , fituées dans \t mer du Sud fous l'Equateur. Elles ne font pas habitées 5 mais elles ne laif fent pas d'être fort commodes pour les Vaif1 féaux qui ordinairement s'y rafraîchiflènt. Il s'y trouve quantité de tortues. Sy 41S Géographie univerfelle, Golphes , Détroits y Lacs. D. Quête lont les principaux golphes cle l'Amérique ? /t. Ce font celui de Mexique entre les deux Amériques ; la mer Vermeille entre la Californie & leMéxi-que j le golphe Saint-Laurent, à l'entrée du fleuve de ce nom, la baye d'Hudfon au nord du Canada, & qui communique à l'Océan par un détroit de même nom ; puis la baye de Bafm^qui communique à l'Océan par le détroit de Davis : elle eft au nord de la précédente (i). D. Quels font fes principaux Détroits ? R. Outre ceux de Davis & d'Hudfon dont nous venons de parler, remarquez celui de Bahama, entre la Floride & les Lucayes ; celui de Ma- f i ) Les Sauvages des environs de ce Détroit boivent le* fàng des animaux qu'ils tuent ; les femmes pour paroître plus belles , fe font une entaille fur Tune 8c l'autre joue, &y introduifent une couleur noire. Golphes, Détroits, Lacs. 410 gellan, entre la terre de ce nom, Se la terre de Feu ; enfin le détroit de le Maire plus au midi (1). D. Quels font les Lacs de l'Ame-que ? R. Entre plufieurs fort étendus qui s'y rencontrent, nous remarquerons feulement dans le Canada le Lac fu> périeur de 500 lieues de circuit, Se le plus grand, non-feulement de l'Amérique , mais encore de ceux que l'on connoilTe dans le monde , fi toutefois l'on ne met pas au rang des Lacs la mer Cafpienne en Afie. ( 1 ) Le Détroit cTHudfon eft au Nord du Laborador , celui de Magellan a cent lieues d'une mer à l'autre fur une lieue dans la moindre largeur. Ce partage n'eft plus fréquenté à caufe de fes dangers depuis la dé^ couverte de celui de le Maire. 4f "F" v/— S vj TERRES POLAIRES. j9. Ommez-îious quelques-uns X^l des pays nouvellement découverts , & qui ne font affectés à aucune des quatre parties de la Terre? R. Les pays connus fous le nom de Terres Polaires, font au nord, & d'orient en occident , la nouvelle Zemble , le Spitzberg, 6k le Groenland j puis au midi, la nouvelle Gui-née, la nouvelle Hollande & la terre de Diementz au fud- eil des Iles de la Sonde,la Terre de Feu à la pointe méridionale de l'Amérique, dont elle eft féparée par le détroit de Magellan , & à l'occident de celle-ci la nouvelle Zélande.Tous ces pays font peu connus à caufe des glaces , & de la rigueur des climats où ils font fitués ( i) Ces Terres, relativement à leur litua-tion, font appellées Âr&içuies, ck Autarciques ou Aujimks* Terres polaires. j^n D. Que remarquez-vous de la nouvelle Zemble ? Le Groenland a encore Je nom de Terre* Verre , de Ja moufle - verte qui croît fur fes côtes. La froidure y efl: telle que la mer y gele. Lors de fa découverte on y trouva des Sauvages qui, fans doute, y étoient paflcs de l'Amérique. U s'y trouve des marbres de différentes couleurs, tk quantité de beffiaux, aufïï bien que des lièvres, perdrix, oies, canards, pies, moineaux , loups communs & cerviers, renards, ours blancs ck noirs, caftors, martes, tkc. Les pâturages y font bons, tk la terre fertile. Les rivières y font très-poifïbnneufes, tk fournifknt abondamment des truites, faumons, écrevillès, tkc. que les habitans mangent cruds tk à moitié pourris, ainfi que les viandes tk les autres poifïons de mer, tels que la raye , la foie : auffi font-ils d'une puanteur infupportable. Joignez à cela qu'ils boivent l'huile de baleine qu'ils préfèrent au meilleur vin. Les files & les femmes en guife d'agrément fe font faire plufieurs raies au vifrge. Les habits des Groenlandois font faits de peaux de chiens ou de veaux marins, ou même de peaux d'oifeaux ornées de plumes de toute couleur. Leurs armes font la fronde, l'arc, la flèche, le javelot. A ceux-ci ils adaptent des dents aignifées, ou des pointes de cornes. Ils tiennent beaucoup des Lapons. Ils 412 Géographie univerfelle. R. Les Cartes de Ruflie annoncent ce Pays comme fépare de la font iîmplcs tk peu ou point fougueux dans leurs paifions. Ils n'oiit ni Loix,ni Magi-ffrats , ni Religion. Maigre leur profonde ignorance, ils lont entiers dans leurs feminiens. Leurs canots font faits de côtes de baleines recouvertes de peaux de chiens ou de veaux marins. Divcrfes Nations de l'Europe , fur-tout les Danois, s'y rendent tous les ans pour la pèche de la baleine, dont les mers des environs font pleines. Le Spitzberg au nord de la Laponie n'eft guère connu que fur les côtes où les Hollandois, les Anglois tk quelques autres peuples fe rendent pour la pêche de la baleine. Car pour l'intérieur, ceux qui ont voulu y pénétrer , ou font morts de froid , ou ont été dévorés par les ours. Les habitans de la nouvelle Hollande n'ont point de maifons. Ils vivent en troupe , fe nourrirent de petits poilTons , de moule tk de limaçons, n'ont point de fta-tuts , aucune idée de Religion , tk ne différent guère des bêtes. Au Nord de ce Pays eft la nouvelle Guinée , ou les Papons, c efl-à dire, les Noirs ; tk au Midi la Terre de Diementz. Onnefçait Il elles tiennent à la nouvelle Hollande, ou li ce font des Iles. Les Terres d'Endraght, de With , de Lieven, de Diementz, mais Terres polaires. 423 Tartane par le détroit de Waigatz, dont le paffage a été tenté deux fois ( 1 ) inutilement par les Hollandois qui cherchoient par-là une route abrégée pour aller à la Chine , & qui ont toujours été arrêtés par les glaces. D. Oiieïf fituée laTerre de Feu? R. Entre le détroit de Magellan & le détroit de le Maire 5 elle efl terminée à fon midi par le Cap de Horn. Les Sauvages qui l'habitent font antropophages (2). autre que la première, font différentes contrées de la nouvelle Hollande. ( 1 ) En 1 fpc tk 167c. (1) Elle eft dite Terre de Feu , non de la chaleur qui y règne, car au contraire, elle eft allez froide, mais des flammes qu'y vit Magellan pendant la nuit 5 lefquelles étoient vraifcmblabicment celles d'un volcan qui s'y trouve. Remarquez encore dans la mer du Sud les Iles de Salomon , fur kfqueiies on n'a pas grand'chofe de certain, la Terre de la Circoncifion au fud de l'Afrique , enfin la Terre cle la Compagnie à l'eft du pays de Jedfo, laquelle fut découverte par les Hol- 4 2 4 Géographie univerfelle. D. Que remarquez-vous de la nouvelle Zélande ? E. Ce Pays par la place qu'il occupe fur notre globe , eil antipode par rapport à la France. Les Hollandois y trouvèrent des Sauvages, lors de la découverte qu'ils en firent. Dans la Terre de Feu, Cap Horn , neuve Zélande. Papoux & Diementz, & la nouvelle Hollande, lies de Salomon. Versie Nord font enfemble Le Groenland, Spitzberg, Waigatz, nouvelle Zemble. landois qui cherchoient par là un partage du Japon à la mer du Nord. TABLE 4*J DES MATIERES. [ La marque I. dèfigm U premier Volume , & la marque II. le jecond. j Aar. Abbevüle. Aberden. Abidos. Abidïnie. Abc Abrufe. II. p. 37 I. 128 IL ioi IL 155 II. 551 II. 127 I. 368 Académie des arcades I. 340 Academie délia Cruf-ca. I. J07 Acadie. II. 375 Acamanie. II. 160 Acerenza. Voye^ Ci- renza. Achaïe V. Livadie. Achem. II. 274 Acheron, II. 159 Açores. II. 416 Acqs. V. Dax. Acre. IL 107 AéViura. II. 160 Adda. I. 382 Adel. IL 551 Ad en, II. 119 Tome II, Adiazzo. Adige. Adour. Ad ri a. AFRIQUE. Aga. Agadez. Agde. A gen. Agnano. Agra. Agna. L 3 77 I. 381 I. IQI 1. 288 IL 314 IL ?41 IL 339 I. 98 I. 108 I. 360 II. 241 1-457 Agriculture en bon riejir, IL 288 Ajan. IL 349 Aichflet. 1.43f Aigle noir ( Ordre de) II. 114 Aigue-morte. Ain. ( I' ) Aire. Aire. G. Aifne. Aix. Aix. S. Aix la-chanelle. I. 98 I. 190 I. 130 1. 108 2. j j I. 88 I. 262 1.41a AiS TABLE Albanie. IL «59 Amadan. II. 227 Albano. I-*J° Amalécites. II. uo Albe. I» > î5° Amafie. II. 201 Albe Julie. 1*459 Amazones, (paysdes) Albe-Royale. I. 458 II. 400 Albenga, I. 25 j Amazones.(fleuvedes) Albi. 198 n' 4"4 Albion. II. 7) Amazones, (les) II. Albret. I. 108 21 j Alcala de Henarès. I. Amberg. 1.4*9 2.10 Ambert. I. 142 Alcantara. I. Ambletufe. I. 1*9 Alcmacr. IL 66 Amboile. I. «46 Alcoran. II. 119 Amboile. ( le Cardinal Alencon. !.. ix| Georges d') I. 12* Alenteio, Amboyne. I. 3°7 AlEf. 1I.*o4 AMERIQUE. II. ,64 £|£s. 1.98. Septent. 369. Mérid. Aleth. L 97 ' Alexandrette. IL 204 Amefsfort. IL (>o Alexandrie. IL 327 Amethiïle. I. Alexandrie. L. 1.169 Amiens, h 116 Algarve. h "7 A mon. II. 3 3 6 Alger H» JîJ Amsterdam. IL 61 Algônqu'ins. II. 371 Ancone. I. 344 Alicante 1. iia Ancyre. II. 201 Allemagne. I 589 AndaloqHe. I. >o6. II. Allier. E »«9 . . TT Allobroges. I-M9 Andamans. IL 156 Almerie. ï-*" Anckh. I. 124 A]0f£ ' II. 282 Andes. V. Cordillères. Aines. 1.14i Andiagiri. 11.275 Alpe. 11-67 André (Saint) II. ï0r Aliace 49 André. ( s. ; E. I. i0î Akembourg. L401 Andrinople. IL * r y Altorf. IL *<5 Andro, II. 174 Alun. L 113 Angers. J. 148 Amadabad- II. 244 Anghiera. 1,269 DES MA Angles. ( peuples) II. 77 >4" Anglefeî. II. «û6 Angleterre. Il -7$ Angleterre. N. II. 369, 371. Angola. II. H} Angoulême. I. 110 Angoumois. I. 109 Angouri. II. 201 Angra. II. 4»6 Anguille. (1') II. 41 y Annale I- 399 Anjou. I. 147 Anneci. I. *6i Annonciade. (Ordre de l')I. 256 Anfe. I. 15 Anféatiques. ( villes ) I. 394 Anfpach. 1.436 Antequera. 1.211 Antibe. I. y 1 Anticofti. II. 408 Antigoa. IL 4»$ Antilles. II. 409 Antimoine. I. 207 Antioche. II. 204 Antivari. II. 150 Anvers. II. 4Î Aouft. 1.2j7 Apennin. I. 243 Appenzel. II. 26 Apt. 1.91 A qua pend ente. I. 353 Aquino. 1. 367 Arabie. II. 214 Aracan. II, 260 T I E R E S. %iy Aragon. L Ararat. II. 210 Arbois. 1.60 Arbre du fuif. II. 281 Arbre trille. II. 274 Arcadie. II. tty Arcangel. II. 138 Arcliev. & Evêchés de France. L 191 Archipel ou mer Egée. II. 169 Archipel. I. 16 — S. Lazare. IL 302 Ardebil. II. 247 Ardoife. I. 147 Ardre. I. 129 Ardre, af. II, 341 Arenfberg. Arezzo. ï.'315 Argentan. L 124 Argos. II. 167 Arnulèn. II. 119 Ariftocratie. I. 31 Ariftodémocratie. I. Arles. Armagh. Armagnac Armentiere. Armorique. Ami le-duc. Arnheim. Arno. Arondel. Arpino. Arque. Arras. Aliénai. Tij • 3l 1.90 II. 104 I. 108 I. 132 I 116 XXX II. 68 I. 38» II. 94 I. 567 I. 124 I. 130 I. 1; Artois. I. 130 Afceniion (Ifledel') il. Ï/Si ASIE.I 37. & IE 193 Arte mineure. Il, 198 Aliot. 11. no Aflèrviflemcnt. II. 156. h 310, 315 AlErïe. li. zio Affife. I. m Aflbmption. II. 304 Afti. 1. iy8 Airorque. I. 221 Aftracan. II. 138, Afturies. I. 2.04 Ath. II. s 1 Athènes. II. x«* Athos. II. 159 Atlas. II. 329 A va. II. 259 Avalori. I.70 Aubufibn. I. 1^3 Ancagurele, II. 351 Aufh. I. 108 Aude. I. 191 Audiences, I. 34 Aveiro. I. 216 Averne. 1,3$} Avefiae. I. 13 3 Augfbourg. 1.4)i Auguftin. ( S. ) II. 37s Avignon, I. 9Z Avila. I. 217 A vile. I. 20 î Aumale, I. 114 Aunis. I 112 Avranches. I. rij Aurillac. I. 142 Ausbourg. I. 4j r Aufonie. I. 232 Auftrales. ( terres ) II. 4 iO Autriche. . I. 441 Autruche. 11. 317 Autun. I, 68 Auvergne. I. 140 Auxerre. I. 68 .Auxois. I, 70 Auxonne. I. 70 Azof. JI. 139 Azur. I. 21) B Babel. ( tour de ) Iï. 212 Babel-mandel. II. 512 Babylone. II. 212 Bacains. II. 251 Bâcha- II. 14^ Bacha-Seraï. II. 148 Baftriane. II. 3 tt Badajoz. I. üo Bade. I- 429 Bade. S. I. 10 & 27 Bafin. 11.418 Bagdad. II. 211 Bagnere, I. 108 Babama. II. 4i6 Bahrein. II. 114 Balatom II. 40 Balbaftro. I. 21 * Bale. (Il, /9 Baléares (Ifles)I. [Z29 DES MA Baleines. II. 408 Balî. II. ^78 Bamberg. I- 434 Banc, (le grand). IL 407 Banca. IL 278 Bancok. IL 265 Bancs de fable. L 18 Banda. II 506 Bander-Abaflî. IL iz8 Banian. H. 278 Bantam- II. 276 Bapaume. 1.130 Bar-le-Duc. I. y6 Bar- fur-Aube. I. 137 Bar-fur-Seine. I. 70 Barbade. II. 414 Barbarie. II. 319 Barbe ( chevaux ) IL 3 3° Barbora. IL 351 Barboude. II. 415 BarcaouDerne.II. 33! Barcelone. 1. 214 Barcelonette. L 91 Barege. I. 108 Bareith. L436 Barge mont. 1.91 Bari. I. 368 Barreaux. ( fort) I. 85 Barwicb. IL 97 Balilicate. I. 3 ç6 Baffigni. L [37 Baffora. IL an Baiïides. I. 92 Baftie. (la) I. 378 Baftion de France. II. T I E R E S. 4*9 Batavia. II. 276 Bath. IL 94 Bavière. L438 Baume-(la Sainte.)1.92 Bautren. 1.453' Bavard. (leCh.) 1.8$ Baye de tous les Saints. Baye. I. 361 Baye de F. I. ï % Bayeux. Lu? Bayonne. I. 107 Bazars. II. 225 Bazas. I. 108 Bearn. j. ioo Beaucaire. I. 98 Beaufremont. ( maifon de') I. 72 Beaugenci. I. ijo Beaujeu. I. 82 Beaujolois. I. 82 Beaume. ( la Sainte ) I. 92 Beautje. L 70 Beau (Te. I. 49 Beauvais. 1.8j Beauvoiljn. ( pont de ) I. 162 Bedfort. IL 98 Befort. Beglerbei. IL 141 Beiruth. V. Bareith. Belgrade. II, 151 Belley. L ^7 Belle-Ifle. I. 194 Bellinzone. IL 28 Bellune. I. 2*8 Belvedère. IL 167 Benevent. I. 368 Tiij 4*0 T A Bender. II. I4g Bengale. II. i44 Benguele. II. $43 Benin. II. 34I Béocie. II. 163 Berg. l.4lA Bergame. I. z88 JBergçn. II. Ii} Bergerac. Berg op 200m. II. 48 & 69 Bergue-Saint-Vinox. I. Berlin. 1.400 Bermudes. II. 417 Bernard, (le grand S. ) II.30, 183 Bernbourg. I. 402 Berne. ji. ,x Berri. I. I44 Bertrand. (S. ) I. 108 Besançon. I. 58 Beflfarab'ie. I. i48 Bethléem , Ev. I. 139 Bjthléeni. II. 107 Bethune. I. 1 jo Bedis. U. x,, Beze B. I. ?Q Beziers. 1.97 Bialogrod. II. i49 Biche. I. j7 Bidaflba. I. 104 Biel. IL 31 Bielsk. II. ni Bienne ou Biel. IL 31 Bigorre. I. 108 Biibao. j. i04 Biledulgerid. II. j3ó BLE Biîion. I. r4i H. 211 Birkenfeld. L 414 Biiànce. IL 152 Bifcajre. 1. i04 Bifnagar. II. Mg Bithinie. II. i0o Blacwater. IL ro? Blamont. I. y7 Blavet. F. Port-Louis. Blaye. I. log Blois. I. 150 Bobbio. I. 169 Bœtique. 1.207 Bog ou Boh. IL u$ Bohême. 1.449 Bois. I. ii Bombain. II. 2jj Bone. IL 3 34 Bonn. J. 4i7 Bonne. I. Z6z Bonne Efpérance. (Cap de) IL 346 Bongo. II. jot Bonirace. I. 37-, Bonzes. II. 236 Borgo-San-Donino. I. m* Borifthene. ILuç Bormio. IL jt Bornéo. IL i77 Bomou. IL 3 38 Borromée(S. Charles) _ , I. 266 Bos-îe Duc. 11.48,69 Borna-Serai". V. Seraïo. Bofnie. H. 1y Bofphore. I. l6 DES MA Bofphore Cimmerien. IL m« Bofphore de Thrace. IL Uî Boflon. II. 373 Bodmie. II. 127 Bouchairu 1. 13 3 Bouillon. IL ji Boulogne. 1.347 Boulogne Fr. I. 118 Bourbon. I. 139 Bourbon. ( Ifle ) 1 I. 356 Bourbon Lanci. I. 70 Bout: bonne ■ les - Bains. I. 137 Boutbonnois. I. 139 Bourbourg. I. 131 Bourdeaux. I. 107 Bourg en Brefle. I. 77 Bourges. 1.144 Bourgogne. 1.61 Bourgogne Transju- rane. II. 4 Bourmont. I. 57 Brabant. IL 47 Bracciano. I. 35-2. Braclavv. IL 112 Bracmanes. II. 135 Bragance. I. 216 Bragne. 1.226 Brames ou Bramines. II. Ml Brandebourg. L 399 Braflaw. II. Il* Brava. IL 3^1 Breda. II. 48,69 Brème* I, 40 j t i eres. 45» Brenta. I. 38) Brélil. IL 397 Breflaw. 1.45* Breire. I. 288 Bielle, (la) 1.77 Breft. L us- Bretagne. I. Bretagne ( gr. ) IL 73 Briançon. I. Briaré. I. >sr Briilgetown. II. 41 f> Brie. I. 13Ó Brieux. (Saint) L ) 19 Brignolle. 1.91 Brille, (la) II. 66 bïinde. I. 3^8 Brinn. S. 450 Bvioude. I. 141 BriJ'ach V. Iv+J* BrifachN. I. s* Bristol. IL 97 Britanniques. (Hes) II. 73 Brive. I. 143 Brixen. 1*44$ Brouage. I. 113 Bru&eres. I.411 Bruges. IL 49 Brunfwich I. 406 Bruxelles. L'47 Buckingam. II. 98 Bude. I.4-;6 Budilïen. I 453 Budziac. IL 149 Buenos-A ires. IL 394 Buen Hetiro. I. 218 Bug. IL Hf Bugey. I* 77 Tiv '45* TAB Bulgarie. II- » 379 IL 127 I. 209 1. 207 L 377 ( cérémo-IL13 I. 9 2 ' II.287 II. 243 IL 26 y 1.13* 11.91 II. 3 «9 I. 367 H. 378 IL 208 369,372 L 16, 22 H-2Î3 IL 250 II. ,58 II. 228 H.2ÎS IL j7x IL 17* Canife. I. 457 11' ^ ii. 409 IL 528 I. 204 Canton. V. Quanton. Cantons. ( les XIII. ) II. 9 Canrorberi. II. 92 Cap. I. 6 Cap-Breton. II. 407 Cap-François. Il 41 3 Cap-Nord. 11. 119 Cap-Verd. II. 361 Capitales de l'Europe. Cannes. Cannibales. Canope. Cantabres. I. I1 Capitan-Bacha. II. \^ Capitanare. 1. 3 ^ Capo-d'lftria. 1.289 Capoue. 1- 362 Cappadoce. IL iox CaprécouCapri. 1. j8o Caraïbes. II. 409 DES MATIERES. 43î Caranvanferais. II. 224 Carcallbne. 1.96 Cardinaux. I. 3*1 Caribane. . II. 386 Carie. II. 201 Carignan. I. 2j8 Carinthie. 1*444 Carlile. II. 96 Carlowitz. I. 45 8 Carlftad. I. 459 Carmel. II. 209 Carnate. V. Bifnagar. Carniole. 1.445 Caroline. II. 373 Carpathe. II. 175 Carpentras. . 1.93 Carta-Soura. II. 277 Carthage. II. 333 Carthagene. I. 211 Carthagene. a m. II. Carthago. II. 374 Cafal. I. 258 Cafan. II. 138 Cafbin. II. 217 Caferte. I. 360 Cafpienne ( mer ) II. 229 CaiTe. II. 316 Càflèl. 1.424 CafTelF. ï. 132 Caflbvie. 1.457 CaMagnats M. II. 14' Caftelnaudari. I. 98 CaftiileN. I. 217 Caflille. V. I. 216 Caflille d'or. II. 381 ■Caftors. II. 37î Caftres. 1. 98 , 352 Catacombes. 1. 330 Catalogne. I. 21$ Catania. I. 374 Cataractes. I. 21 & II. 3$ Cattes. I. 402,411 Cavaillon. 1.93. Caucafe. V. Taurus. Caudebec. I. 124 Cayenne. II. 385 Ce cube. 1.3 67 Célebes. II. 30c Cenis. ( Mont ) I. 262. & II. I8j Céphalonie. 1.189. 11. & 169 Cfram. II. 307 Cérigo. II. i7ç Certaldo. I. 31 5 Céfar (Animadv. fur) II. 161 Cette. 1.98 Ce vennes. I. 97 Ceura. II. $3$ Ceylan. II. 254. Chabiais. I. 262 Chagrin. 11. Uy Chaidée. II. 21 » Cbâlons fur-Marne. I. 136 Châlons-fur-Saone. I. 69 Ghaloffe. (la) I. 108 Chamberri. 1. 260 Chambort- T. 151 Chambre des Comptes. Ty 414 T A 1 Chameau. II. 194 Champagne. 1*33 Champs Elifées. 1. 361 Chanaan. II. 206 Chandernagor. II. 144 Chantilli. L 18 5 Charente. 1.91 Charité. (Ia) I. 139 Charlemont. I. 1} y Charleroi. Charles. ( le Fort S. ) Charleville. I. 137 Charlftown. II. 573 Charmes. Charolle. 1.70 Chartres. I- ijo Chartreufe. (la) I. 85 Charybde. I- j71 Château- Cambrefis. I. 13* Château Dauphin.I. 8f Château-Houx. I. 145 Château Thierri. I. » 37 Châtelleraud. I. 115 Châtillonfur Seine. I. 70 Chaumont. I. 137 Chaune. J.tza 9 Cher B. I. 189 Cherbourg. I. 123 Cherif. II. 118 Cherfonefe- I.4 Cherfonefe Cimbrique. M Cherfonefe Taurique. I.4 (for. JI. i<îd l E CherufqueJ* I.4it Chefter. II. 97 Chiavene. II. 31 Chicheftcr. II. 04 Chieti. L $68 Chili. II. )çz Chine. II. 177 Chinon. I. 147 Chio. II. 17? Chioggia ou Chioza. I. 2.88 Chiutaye. II. zoo Chocolat. II. 376 Choifi. I. 186 Chorographie. I. 28 Chriftia-nbourg. II. 341 Chriftiania. II. 119 Chriftina. II. 373 Chriftophe. (S.) II.41 j Chypre. II. 202, Ciampa. II. 267 Cilicie. II. 201 Cimbres. II. 117 Cinq-Eglifes. I. ^58 Ciotat. L 91 Circaflie. II. 31*. Circello. ( Mont ) I. Circoncifion. II. 413 Citeanx. 1.73 Citerne. I. 23 Citta-Nuova. I. 289 Civita-VVecchia. I. 351 Ciudad Kcal. I. 220 Clangenfurt. 1.444 Clameci. I. 139 Claude.(Saint) I. 150 Claude (M. S.) II. ify D E S M A Cleri. Clermont. Clermont. B. Cleve. Cloud. ( Saint ) Cluni. Clufe. Co. Coblentz. Cochin. Cochenille. Cochinchine. Cocite. Cocos. Cognac. Cogui. Coias-Morou. Coïmbre. Coire. Co'berg. Colchefter. Colclùde. Colibri. Colline. Colmard. Cologne. Colombo. Colorno. Colofwar. Colouri. Comachio, Corne. Cominge. Commercî. Comore. Comcrin. Çompiegne I. I. i|o I. 141 I. tH$ I. 411 I. >8i L 74 I. 161 II 175 I. 418 II. Mi II. 377 II. 167 II. 160 II. ip I. U» II. zoi IL h 3 I. 116 IL &c. 1.240 EcolTe. II. 98 Eden. V. Paradis ter- reftre. Edimbourg. II. 101 Eger. I. 4*7 Eglife. (l'étatde 1') I. 318 Egra. I. 4 s o Egypte. II. 311 Elbe. II. 38 Elbe Ifle. I. 378 Elbing. II. m Etbeuf. I. 113 Eleclorat. I. 33 Eléphant. II.'9s Elide. II. 167 Elvas. I. 227 Embden. I. 414 Embrun. T. 84 Emir. II. 216 Empereur. I. jx Endraght. II. 42* Ephèfe. II. 200 Epire. II. 159 Epinal. I. J7 Equateur. 1.27 Erfört. I 401 Erinland. II. 102 Erivan. II. 214 Erzerum. II. 210 Elcant. II. 70 E clavonie. I. 458 Elcurial. I. 218 Elpagne. I. 197 Efpagne. ( Nouvelle ) II- 370 , 375 Efquimaux. II. 371 fcfléck. I. 4j8 Eftella. I. 204 Eftotiland. II. 371 Eftremadure. I. 210 Etampe. I. ijj Etat. I. 31 Ethiopie. II. 314 Ethna. I. 374 Etienne. ( Saint ) I. 81 Etolie. II. 164 Etrurie. Etuves de Saint Germain. I. 361 Eu. I. 124 Fubée. II. 17J, Hvora V. Ebora. Euphrate. II. %\% Evreux. L 123 Euripe. I. 16. II, 172. DES MA' EUROPE. I. 39 Eurotas. II. 167 Exceller. II. 93 Exile. 1.85 F Faenza. I. 346 Faïfo. II. 167 Faiiàns. ( Me des ) I. 104 Falaife. I. »*i Falaifes. I. '* Falerne. I. 361, 367 Falmouth. II- 93 » 95 Famagoude. II- 203 Faquirs. II. 136 Farfa. II. 161 Farfittan. H. **8 Faucigni. I. 161 Fé. (Santa) II. 37e; Fé de Bogota. (Santa ) IL 384 Fecamp. I. 124 Fella. I. 444 Feltre. I. 288 Fer. (Iflede) I. 17. II. 360 Ferabad. IL 217 Ferden. I. 406, 4I4 Fere. (Ia) I. i,9 Fernanbocc. IL 3^9 Fernand Po. IL ?<5i Ferney. ( Château de ) IL 29 Fero. (Mes) IL 1*2 Ferrare» I. 348 Fez. IL 3; j 1 I E R E S. 439 Figalo. IL 160 Final. 1.252 Finiilere. (Capde) I. 206 Finlande. II. u6 Fionie. II. 117 Fiumicino. L 346 Flandre. 1-49,5 3 Flandre Francoile. I. " H» Flèche, (la) I. I48 Fleflingue. IL 6y Fleuves. I. 19 Florence. I. z^â Floride. IL 375 Flour. ( Saint) L 14a Flux & reflux. I. 18 Focheu. IL ^91 Foix. I. ico Fonchal. II. 3^9 Fontainebleau. I. 178 Fontarabie. L 204 Funtenai-le- Comte. I. ix6 Forcalquier. I. 91 Forêt Noire. L 433 Forreftieres. (les Villes) I 432 Forez, (le) I. 81 Forges. I 120 Formentera. I 234 Formofe. IL 293 Fornoue. I. 249 Fort l oui?. I. $2 Fortaventura. II. 3 59 Fortunées. ( Mes ) II. 353 Fojgere. I» 19 Fourches Caudines. I. 368 France. I. 4 » France. (Mede) I.48 France Af. ( Ifle de) II..3T7 France, équinoxiale. France. ( Nouv. ) Francfort. I. 415 Francfort fur l'üder. I. 369 Franche-Comte. I. y 7 Franconie. 1-434 Francs. I. 411 Freilîngen. I. 439 Fréjus. I. 91 Frefcati. I. ;5* f Fribourg. IL 23 Fribourg en Brifgaw. L Frioul. I. 188 Frife. L 69. II. 410 Frontières. I. 36 Frontignan. 1.98 Fulde. L 415 Funen. IL 119 Fume. IL s 1 Furftemberg. L 429 G Gadés. V, Cadix. Gaïette. 1.567 Gai. (Saint) ILji Galopes. IL 417 Galata. II. 154 Galatie. IL 101 Galice- I. 203 Galillée, II. 208 Galles. IL 9$ Gallipoli. II. 15 y Gallovai. IL 104 Ganat. L 140 Gand. II. 49 Gange. IL 238 Gangea. IL 2a8 Gap. I. 8ç Garamantes. IL 337 Gard. ( Pont du) I. 9$ Garde. L 384 Gardon. Garnirons, (l'état des) I.317 Garonne. I. 188 Gafcogne. I. toé Gatinois. I. 149 Guza. IL 207 Gaule Cifalpine , Cif-padane, Tranfpadane. L 23 } Géants. ( Montagnes des) E4S1 Gf.nes. I. 249 Genes.(liiv. de) I. 250 Genève. IL 28,3 3 Genevre. ( Mont ) II. 184 Genezareth. IL 208 Géographie. I. 1, 28 Géologie. I. 28 Georges, ( bras de S. ) . H. 155 Georges. ( Fort Saint) II. 340 Géorgie. IL 212 , 228 Gennain-en-Laye. (S.) L 179 Gérofle. II. 304 GétheSi II. 146 Gétules. II. 3 37 Gévaudan. I. 97 Gex. L 77- Gibel.(Mont) 1-375 Gibraltar. I. 209. II. Gien. I. 151 Gilolo. II. 307 Gingi. II. 248 Girgé. II. 3?o Gironde. I. 189 Girone. 1.114 Gifors. I. 124 Glandeve. I. 91 Glaris. II. 26 Glafcow. II. jor Glatz. 1.450 Glocefter. IL 98 Guefne. IL 110 Goa. IL 2^0 Gobelins. L 173 Gobin. ( Saint) I. 119 Golconde. II. 147 Golding. IL 112 Golphe* Arabique. V. mer Rouge. Golphe de Ga(cogne. II. 177. Golphe de Lyon. IL t78 Golphe Perfique. 11. 2i4 Gomedacque. IL 161 Gomere. IL 359 Gomrom. V, Bander-Abaflî. Gorcum. IL 66 Gorée. IL 3 38 Gorice. I. 445 Gorlitz. L 4s J GothardC Mont S.) II. 184 Gothebourg. IL ,27 Gothie. IL n6 Gothland. IL 117 Gottingen. L 406 Gottorp. IL 119 Gournai. IL 124 Gouvernemens. I. 30 Gouvernement. ( défis nitiondu bon) I. 281 Gouvernement Républicain. ( excellence du)II. 35,71.1.437* t8i Gouvernemens de la France. ( petits ) I. 186 Gradifca. I 458 Grado. I. *88 Gran. 1-457 Granique. IL 202 Granfon. IL 27 Granville. Lizjf Granit. IL 324 GraiTe. I. 91 Gratz. 1.444 Grave. 1.107 Graveline. L 132 Gray. L 60 Grèce. IL 156 Greenwich. IL 90 Grenade. I. 210 Grenade M. IL 378 44i TABLE Grenade, (nouv. R. de) II. 384 H Grenade (Ifle de) II. 415 Haguenaw. Grenefei. I. 194 Hailbron. Grenoble. I- 84 Hainan Grève. I. 7 Griere. IL 25 Grifons. L 28 Grodno. IL 112 Groenland- IL 411 Groningue Grotte du Chien. I Guadalajara. Guadalquivir Guadeloupe. Guadiana. Guarda. Guardafui. Guaftalla-Guatimala. Guaxaca. Guben. Gueldre. Gueret. ï. Si I.43* II. 29 j IL $1 I. 1?* I. 148 I.40T, 431 L 129 11.68 Ham. 1.41* Hambourg. I. 4->y IL 378 Hameau. I. 13 > 14 I. 218 Hammon. ( temp. de Jup.) II. ,30 Hainaut. Hainaut Fr. Halberllat. Hall. Ham. I.414 I. 228 Hamptoncourt. II. 91 I. 424 IL 29x I. 40* IL 19 L "4 IL 64 Hanaw. IL 36} Hangcheu. L 249 Hanovre. IL 378 Hapfbourg. IL 378 Barfleur. I. 45 3 Harlem. IL 68 Harcfort. V. Hereford. I. m* Harwich IL 9* Guerre de la fucceiT. Havanne. (la) 11.410 L 198 Havre de Grâce. L Guiane. Guinée. IL 3>5 IL 339 Havre à l'Anglois. II. Guinée. ( nouv. ) IL 4* Havre. Guife. I. 129 Hauts Fonds. Gm-iel. IL 113 Haye, (la) Gufrrovv. L407 Haye. t. (la) Guyenne. I. 105 Hean. Guzurate. II. 249 Hebre. 407 I. 17 L .8 IL 64 L 146 IL 272 Hébrides. II. io5 Hecla. II. Hedin. I. 130 Heidelberg. 1.411 Hélène. (Sainte.) II. 56* Helicon. II. i<54 Hellefpont. U. 155» 201 Henneberg. I. 4M Henri IV. (portrait d') I. 101 , 124 Herac. II. 217 Hercule'e ôu Hercu-lane. I. 362 Hereford. II. 98 Her fort, 1*4'4 Hermanllat. 1-458 Hermitage de Fribourg. II. 24 Hefdin. I. 130 Hefpérie. 1.232 Heiïe. I.424.415 Hiers. Hildegarde. ( Sainte ) I. 430 Hildesheim. 1.407 Hircanie. II. 227 Hifpaniola. II. 412 Hoang. II. 291 Hochftet. I.439,440 Hola. II. IiZ Hollande. II. u , 60 Hollande, (nouv.) II. Holftein. I. 4cf Honfleur. 1.1:4 Hongrie. i. 454 Horeb. ii. 217 Horn. ii. 66 Hom L. i. 410 HornC. 11.423 Hottentots. ii. 3-15" Hoye. 1.406,414 Hudfon.(Baye d') ii. 369, 37* Hue. Huefca. i. 21 $ Hui. i. 410 Huift. 11.51,69 Humbert. ii. 105 Huningue. i. j'j Hurons. ii. 371 Hui. i. 41» Hydrographie. i. 28 Hyeres- L 91 Hyperboréens. (monts) ii. ?.i Hyppone. ii. 334 Hyrcanie. ii. 217 Jaca. I. xi » Jacques de Compoffelle. (S.) V. Com-poftelle Jadera. II. ija Jago. ( San ) II. 39* Jagrenat. II. 244 Jamaïque. IL 411 J;.mbi. II. i-f James. (S.) 11.88 James-Town. II. 373 Janna. II. 160 Japara. II. 177 Japon. II. iQj Jarnac. I.lil Jarretière. (Ordre de la) II. 81 Jafli. II. 149 Java. II. 17} Javarin, I. 45 Ibérie. I. 198 Ida. ^ IL 171 Idumeens. IL no Jean d'Angeli. ( Saint ) I. III Jean de Lône. ( Saint) XXX Jean de Luz. ( Saint ) I. 108 Jean de Maurienne. ( Saint ) I. 261 Jean Pied de Port. ( Saint ) I. 104 Jean de Porto-Rico. ( Saint) IL 413 Jean. ( S.) IL 4< 8 Jedfo. II. 29J > ioo Jéricho. II. 208 Jerfei. L 194 Jérufalèm. II. 206 Jéfo. II 295* > 300 If. (Me & Ch. d'J I. 89. Hdefonfe. ( .S.) I...8 Me. 1.4 Mes flotantes. I. 130 , 111.(1') IL 38 Imirette. IL 21$ Impériales, (vil.) L 392 Incas. IL 387 Indes. II. 231 Indes Occid. II. 232 364 Inde ou Indus Fl. L 231 Indigo. 234 Indoltan. IL 138 Indre. I. 189 Ingermanie. V. Ingrie. Ingolftad. L459 Ingrie. IL 127 Inn. IL 140 Inowladiflaw. II. lit Inquitition. I. 201 Infpruck. I. 445 InverneiTe ou Inner-neiT. II. 101 Joigni. L137 Joinville. I. «37 Jofeph (Saint) Jourdain. IL 208 ïppecacùana. IL 397 Irlande. IL 102 Iroquois. IL 371 Ifaurie. IL 20 c Ifchia. I. 380 Ifere. I. 188 Mande. IL 120 Me-Boucharr. I. 146 Ifle de France. Prov. L I?2 Mede Fr. aff. II. iS7 Mes fur les côtes de France. I. 19$ Me Royale. V. Cap-Breton. îmich. II. ioi Konigfberg. II. 114 Ispahan. II. "J Krapacs. M. 1.8,11. Ifrael. II. 106 109 ItToudun. 1. I4ï Kubo. II. 29$ Ifthme. I. J Iflrie. I.289 L Iftrie A. 1.446 Italie. I. 231 Labour. L 356 Itaque. II. 170 Labour Gafc. I. 107 Juda. H.205,342 Labrador. II. 37I Judée. II. Lac.^ I. 22 Judembourg. I. 444 Lacédémone. IL 166 Iverdon. IL 19 Laconie. IL 167 Iviça. L 229 Lagenie. IL '104 Julïa. IL 228 Lagetto. IL 4I0 Juliers. 1.411 Laguna. IL 360 Jura. II. 183 Lagunes. I. 19 lvrée. I'M7 Lahor. IL 244 Ivri. L 124 Lamballe. J. 119 Judra. II.263 Lambe^c. L 91 Jutland. II. 117 Lamego. L 227 l.amentina. IL 403 K JLàmproyes. IL 403 Lancaflre. IL 95; Kam. II 147 Lancerotte. IL 359 Kaminieck. IL 112 Landaw. L Karical. H. 246 Landes, (les) L 108 Kal win ou Cafbin. IL Landes. L u 2J7 Landgrave. I. 394 Kecho. 11.270,29. Landrecies. 1, 133 Kehuéou hué. IL 267 Langet. I. I46 Kempten. L 430 Langre. I.I36 Kendalle. IL 97 Languedoc. L 93 Kenoque. . IL si Laon. L184 Kiang. IL 289 Laos. IL 262 Kiow. IL iu Laponie. II.127 Kolding. IL 119 Larache. II. 335- JComoire. J.458 Lariflè. IL 160 44« tab JLarrons. ( Ifles des) II. Larta. II. 160 Latitude. I. 16 Latiura. I. jjo Laval. 1.148 Lavaur. 1.98 Laubach. 1.44^ Lauban. 1.4^1 Laurent. ( Ifle Saint; V. Madagascar. Laurent. ( Fleuve S. ) II. 402 Laufanne. II. ir Lawembourg. I.406" Lazare. ( Archipel. S. ) II. 301 Leck. II. } 6 Le&oure. 1.108 Leicefter. II. 98 Ï.EIPSICK. I. 400 Leiria. I. 227 Lemnos. II. 174 Léogane. Il- 4t 3 Léon. I. m Léopol. II. 112 Lepante. II. 163 Lérida. L 214 Lerma. I. 217 Lelbos. II. 174 Lefcar. I. 102 Létoméritz. I^^o Leucade. II. 170 Leuwarden. II. 58 Xeyde. II.62 Liban* II. iof Licaonie. II. 10I Licie. 11, ioi l e Liege. t. tfb Liège, arb. I. zi j Lieou-kieou. II. 2o$ Lieues. (Val.des) I. 28 Liewen. II. 41i Lignitz. I. 45} Ligues grifes. II. 30 Ligurie. I. *jj LlLLE. I. 13E Lima. H. 398 Limagne. I i4l Limbourg. H. yz Limerick. II. ï04 Limites. I. 36 Limoges. L i4î Limolai. L 142 Limoux. L 98 Lincoln. IL 98 Lintz. I. 444 Lion. IL 319 Lipari. ( Mes de) I. 380 Lippe. II. j8 Lisbonne. Lue Liiïeux. 1. 123 Lithuanie. IL 109, 1 jt Livadie. IL 162 Livonie. IL 109,127 Livourne. I. }n Lizier. (Saint) I. Ic8 Lo. (Saint) I. u$ Loanda. IL 34J Loango. H. Locarno. n. 28 Locride. II. 1$* Loche. I. Lodeve. 1.96 l\odi. I. 269 Liwel. I. s>8. Loin. I. If I Luneville. I. 56 Loir. I. 189 Luque. 1.31S Loire. I. ifep Lulace.. I»45* Lombardie. L 233 Luxembourg. IL ji Lombez. I. 108 Luxeuil. 1.6» Londonderie. II. Ï04 Lybie. 111.314,331 Londres. IL 8r Lydie. Il.zor Longitude. 1.26 Lyon. _ L 7* Lons-le-Saunier. I.60 Lyonnois. L 78 Lonvic. L y 7 Lys. (la,) IL 72 Lorette ( Notre-Dame de) L 344 M Lorraine. I. 5 3 Lot. (le ) 1.189 Macao. IL 195 Loudun. 1.115 Macaffar. IL 30J Louis (Saint) IL 338 Macédoine. IL 158 Louilbourg. IL 407 Mâcon. L 69 Louifiane. IL 369 , 374 Madagafcar. II. jjj? Louvain. IL 48 Madera. IL 403 Louviers. L 124 Madère. IL 359 Louvo. IL z6y Madianites. IL 220 Lubeck. 1.405 Madras. IL 246 Luben. T. 453 Madrid, Lublin. IL m Madura. IL 278 Lucar. (San) L îo8 Maduré. IL 248 Lucayes. II-4rj Maéllrrom. IL 119 Lucerne. IL 2 < Maeftricht. 69 Lucerne. (lac de) IL Magadoxo. IL 351 33 Magdebourg. L 407 Lucie. ( Sainte ) IL 41$ Magellan. ( terre de ) Luck. IL 112 IL 393 Luçon. Lïtj Magellan, (détroitde) Luçon. Af. IL 303 II. 419 Lnctift. L 361 Mages, (pays des) II. Lugano. IL 28 221 Lunden. IL 127 Mahé. IL 273 Lunebourg. 1.406 Mahomet. IL 219. 44* TABLE Mahon. 1.230 Majeur, (lac) L 3S4 Maine. I. i48 Mainland ore. IL Io<5 Mainland ichet. II. 107 Majorque. I. 229 Maire.' ( détroit de le) IL 419 Malabar. - IL tyi Malaca. IL 26c Malaga. L 211 Malagaette. II. 341 Malais. IL 278 Maldives. IL 2J7 Malgue. V. Malaga. Maline. II. 43 Malo. ( Saint ) L 118 Malte. L 379 Malvoifie. IL 167 Man. 1.106 Manar. IL 25-4 , 257 Mancanarès. I. 218 Manche. L16* Mandarins. IL 286 Mandoa. II. 250 Manfrédonia. I. 368 Manheim, I.420 Manille. IL 303 Manioc. II. 3 34 , 4t4 Mans. ( le ) L 148 Mante. I.185 Mantoue. I. 290 Mapungo. IL 345 Maracaïbo. II. 584 Maragnon. IL 403 Marais. L 23 Marathon. IL 164 Marche, (la) 1.143 Marck. ( Comté de la L412 Mare. I.2, Margrave. I. i94 Marguerite. ^( la ) IL Mariannes. IL 301 Marie. ( Sainte ) IL Marienbourg. II. 114 Mari-Galande. VIL 415" Marégnan. L 269 Mariland. ■ IL 373 Marin. (Saint) I. 345 Marize. ILijy Marli. 1.180 Marmora. I. 40 , II. Marne. I. 190 Maroc. II. 3,5- Marpurg. 1.424 Marquis. I. 34 Mariai 1.57 Marfalquibir. IL 334 Marseille. I. ^8 Marthe. ( Sainte ; IL 384 Martigue. L 92 Martinique. IL414 Mafcarin ou Bourbon J. IL 357 Mafia. I.317 Maftrick. 'II. 69 Mafulipatan. IL 247 Materan. II. Z7j Maubeuge. I. ïw Maure. (Sainte) L 289, IL 165) Maures» Maures.(les) II. 214> 354 Maurice. J. II. 356 Maurienne. L 261 Maufolées de Weft- minlrer. II. 8j Maximin. ( S ) I. 91 Mayhnce. I.418 Mayenne. 1. 148 Mayenne. R. I. 189 Mayorque. I. 250 Mazagan. II. 3 }$ Mazara. I. 374 Mazovie. II. 109 Meaco. II. 298 M eaux. I. 136 Meckelbourg ou Mec-klembourg. 1.408 Mecque, (la) II. 218 Médicis. (maübn de) I 296 Médie. II. 227 Médina Cceli. 1.117 Médina Sidonia. I. 2 10 Médine. II. 219 Megalopolis, il. 167 Mégare. II. 16$ Mein. (le) II. 37 Méliapour. II. 246 Mélile. II. 335 Melinde. II. 3 Melon. I. >8y Mémingen. I. 451 Memphis. II. 324 Ménam. II. 264 Mende. 1.97 Mcnin. II. 51 Tome II, r I E R E S. 449 Mer. I. 14 — Adriatique. II. 179 —dAllemagne. II. 176 —-Atlantique.il. 177* — d'Azof. II. i8-> — Baltique. IL 177 — Blanche. IL 17S — Cafpienne. IL — Egée. IL 18a — Glaciale. IL 17^ -de Grèce. IL 179 — Ioniene. IL 179 -de Levant. 11. 181 — Majeure. II. 18» — Marmora. I. 40 , IL 189 MéJîterannée. II. -Morte. IL 208 — Noire. IL 181 — du Nord. II. 176/ 366 — Pacifique. IL $6 IL 149 , L 4Ï9 Mortagne. I. 148 Mortain. I.rzy M or tare. L 269 Morues. V. Mouiues. Mofambi'.]ue. II. 350, 3f5 Mofcovie. IL 131 Moscovv. IL 137 Mofelle. II. 37 Mofquées. II. 143 Moflar. IL iyo Moulins. I. 139 Mourues. II. 408 Moufliers en Tar. I. 161 Muer. IL 40 Muldaw. L 449 Mulhanfcn. L 53 Mulhaufen Th. I.402 Munich. L 438 Munfter. I- 4'3 Muphri. IL 142 Mur d Adrien. IL 96 Murcie. I. a-i.x Mute. IL 309 Mufulmans. IL 143 Vij AS* TABLE N Nadir. Namur. Nancl Nangazaki. IN ankin. Nantes. Naples. I Napioufe. Napolide Malvoilie II. 167 Narbonne. Narenta. Narva. Naflâw. Natolie. Navarre. Navarre. Fr. Naupactus. /^.Lépante. N an pli a. V. Napoli de Eomanie. Naxie. II. tôt II. 5. lise! II. 289 I. i,8 3J4»357 II. .09 I.96 IL 150 II. 138 I. 42? IL 198 I. 203 L 100 Nazareth. Neckre. Negapatan. Negrepont. Negus. Nemée. Nemours. Nerac. Neubourg. Neucaitle. Neuchatel. IL '74 il 207 IL 37 II 24Ö IL 171 IL 35* IL 167 L i84 I. 108 1. 4,9 IL 96 IL u Neuchatel. ( lac de ) II, Nevers. IL 138 NeuBrfàch, Neuhaul'el. Neuftat. New-Aberden Neufhie. Newton. New-ï orck. Nice N ice'e. N icomédie. Nicofie. Niémen. Nieper. Nieller. Nieuport. Niger. Nigritie. Nil. Nimegue. Ninive. Niort. Niphon. INifmes. Nivernoîs. Noirmoutiers. Noie. Noli. Nord. Normandie. Northollande. Nortland. Norwege. Norwich. Noto. Novare. Novogorod. Novogrodeck. l 4Ï7 ri. 101 L 119 II. 84 H- 37? I. 257 IL 2CI IL 201 IL 202 IL u, 11.11$ IL .ic IL 51 1.3.4 1 337 n- 353 IL 68 H. 212 Lu, 11.29, I. 96 L 138 i. 194 î- 367 1.24 1. 119 IL 66 IL 128 IL 117 IL 92 t 374 L269 IL 138 II. IU D E S M A Noyon. I. 184 Nubie. 11. 351 Nuits, I. 7° Numance. 1.217 Numidie. II. 334 Nuremberg. I.43Ó Nyeiler. II. 115 O Obflo. Il- 119 Oby. IL 1 \9 Océan. 1.7-4 .— Occidental. II. 31 j i— Oriental. II. 193 Occident. I. 25 OAa. II. 164 Oczackovy. II. 148 Odenlée. II. 119 Oder. H. 39 Oeland. II. 127 Ofante. I. 383 Oflen. V. Bude. Oglio. I. 381 Oi'è. I. 190 Oifeau de Paradis. IL 307 Oland. V. (Eland. Oldenbourg. L 414 Oldenfe'e. IL » 19 Oleron. L 102 Olimpie. IL 167 Olinde. IL 399 Olite. I. 204 Olmutz. L450 donne, (fables d' ) I. Olympe. IL 162 T I E R E S. m Omar. IL 240 Ombrie. 1-3 53 Orner. (S.) I. 130 Oneille. L M} OoftFrife. L414 Oppelen. L453 Or ou Précop. IL 148 Oran. IL 3 34 Orange. L 84 Orbe. IL 27 Orbitelfo. L 3 17 Orcades. II. is>G Oieb. IL 217 Orenoque. 11.381, Orient. (1') I. 24,25 Orient. I. 118 Orillagni. I. ,76 Orléanois. L 149 Orléans. 1.149. Orléans, (lanouvelle) IL374 Orra os. IL 228 . 312 Orne. I. 191 Omette. L 3^2 Ofaca. II. 299 Ofnabruck. I. 110 OiTà. II. 162 Oitende. II. 50 Oftie. I 343 Otrante. I. }6g Oudenarde. IL 51 Over-YiTel. 11.68 Oueft. I. i4 Ougli. IL 244 Oviedo. I. 2oy OxFORD. U.97 Viii 454 TA] P Pacha. II. 143 Paderbom. 1-4*3 Padoue* I. 28$ Pagnons.. ( draps de ) « , L,?7 Pagode. H.2,5 Palais (S.) L 104 Paîatinat. ( haut ) I. 439 Palatinat du Rhin. I. 419 Palencia, I. 121 Pale 11 me. 1.372 Paleitine. IL 200 Paîelirine. L 351 Paliacate. IL 246 Palimban. ' IL 175 •Palme. 11. 3 ^ Palroyre. IL 105 Palus-Méotides. IL 139 Pamiers. I. 100 Pampelune. L 104 Pamphilie. IL 201 Panama. IL 383 Panaro. I- $ S 5 Pannonie. L454 Panthéon. L 335 Paphîagonie. II 20 r Papoul. (S.) L98 Papous. IL 422 Para. IL 399 Paradis terreftre.II. 21 o Paraguai. IL 394 Paraïba. IL 399 Parana. II. 395 L E Paris. I. 153 Pariemens. 1.91 Parme. I. Z46 ParnalTe. IL 164 Paros. IL 174 Parchenope. L 157 Pas géométrique. L 19 Paflàw. 1.440 Patagons. IL 393 Pathmos. IL 175 Patras. IL 167 Pau. I. 100 Pavie. 1.268 Paul de Léon. ( S. ) I. 119 Paul trois.Ch, (S.) I. 8* Paul de Loanda ( S, ) IL 343 Paufyleppé. 1.3s9 Pays-Bas. ^ IL 41 Pays-Bas Fr. L 1 31 Pays-Bas Autr. IL 42 Pegu. IL 261 PEKIN, II.287 Pelion. IL 162 Pella. IL158 Peloponefe. IL 165 Pembrock. Voye^ Pen- brock. Penbrock. IL 9; F enée. IL 160 Peninfule. L 4 Penfilvanie. IL 375 Pera. IL 154 Perche, rie) L 148 Perigord. I. 108 Perigueux. 1.10Ï Perles. Peronne. Pérou. Péroufe. Perpignan. Perfe. Perfepolis. II. M9 I. 127 H. ?s7 !• 343 I. pc II. ui II. 228 Perfique.( Golphe) II 3lJ Peft. 1.457 Petersbourg. II. 13Ö Peterv-Waradin. L 458 Petra;. IL 1" Peuples refpe&és. IL 2H8 Pczenas. 1.98 Phare. I. ió Phare de Meflîne. ( le ) I; 3 70 Pharfale ou Pharla. II. 161 Phafe. IL 214 Phénit ie. IL 205 Philadelphie. IL 201 , 37 3 Philippe-ville. Fhilippi. Philippines. Philifbourg PniiiiLin — des Açores. IL 417 Picardie. J. 12$ Pietés. IL78 Piémont. 254 Pierre-Encife. Ch. 1. 80 Pignerol. L-57 Pignon de Vêlez. II. 33* Phocide. Phrigie. Pic. • ■— d'Adam J.133 II. 159 IL 302 L 424 ( pays des) IL zog IL 164 IL 29 Points Cardinaux. I. Poifli. I. 185 Poiflbn-Femme. .II. viv %iê TAB Poitiers. I.itj Poitou. I. 114 Pol. (S.) 1.119 Po1 es. I. 26 Po'icaftro. L 368 Poligni. I. 60 Pologne. I. 107 Pome*rahie« 1.403 Poiüpeia. 1.364 Ponent. I. 14 Pons. (S.) I.98 Pont. II. 201 Pont de l'Arche. I. 114 Pont-Auderaer. I. 124 Pont de Beauvoifin. I. 8ï, 262 Pont Saint-Efprit. I. 98 iPont-Euxin. I. 40, II. 180 Pont du Gard. I. 95 . Pont- Mi!vins. Penh à-Mouflon. I. 56 Pont fur- Yonne. Ponteba. I. 444 Ponté ■ Molle". I. 3 39 Ponre Vedra. I/206 Po; tiché;i. II. 146 Pontins. ( marais) I. 35° Pontoife. I. 185 Pontorlon. I. 1 25 Popayan. II. 5S4 Porentru. II. 22 Port. I. 16 Portalegre. I. 217 Port-Saint-Louis, V* Cette, L E Port Louis. I. lip Port-Mahon. 1.230 Port-Paix. IL 413 Porc-Royal. IL 373, „ . 411 Portici. I. 363 Porto, ou Port à Port. I. 226 Porto. Porto-Belo. Porto-Farina. Porto-Feraïo. Porto-Longone Porto-Rico. Porto-Santo. Porto--Venere. Ports de mer I. 35Z II. 389 H- 333 378 378 4' 3 359 M3 Fr. J93 IL93 IL 213 IL 1 n I. L IL IL I. de I. Portfmonth*. Portugal. Poma. Po'on. V. Prelboùrg. Poflega. I.458 Polïeffions Eutop. dans les autres parties de la terre. Poton. Potzdam. Pouille. (ta) Pouzzol. Prague. Pratolino. Precop. P.enefte. P.-efbourg. Prefqu'île. IL 188 IL fti I.40* Ly6 L i. 1. H. I. - ( o 4 9 3-9 «48 35» L 456 I.4 Occidentale. II. *4£ -— Orientale. II. Prevefa. H.160 Prince. (Me du) U.361 Principat ou Principauté, (le) I.3î6 Promontoire. I- 6 Propontide. ( la ) II. Provence. 1.86 Provinces limitrophes. 1.3* Provinces-Unies. I. 54 Provins. I. I37 PrulTe. V. Burfe. Prufle. II. iij Pruûe. ( polTefllons du Roi de) 1.401 Ptolemaïde. IL 207 Pui. ( le ) L 97 Pyramides d'Egypte. IL] 16 Pyrénées. L 44 Quanton ou Quan-cheu. IL zço Québec. IL 371 Quenoke. II. yr Quentin. ( S.) L 127 Querci. I. 108 Quenoi. (le) I. 133 Quieralque ou Quiez. 1.158 Quiloa. IL350 Quimper ou Quimper-. Cocantin. L 119 Quinquina. IL 383 T I E R E S. 457 Quito. IL 39a K Raab. 1.45.^ Bade. L 17 Kagufe. IL ij.» Raolconde. IL 147 p Raphaël. 34?, 32* r JM Raftadt. I. 419 Ratisbonne. I. 440 Ravenne. I. 346 Ravenfberg. L 414 Récapitulation de l'Europe. IL 182 Rege ou Recio. ï. 192. 3 08 Région. L ta Règnes aux Mes Bri-tann. tkc. H. ioa Reims. L 13 e Religions. I. 3 * Remiremonr, î. 57 Hennes. I. 117 Rennes an. IL 128 Républiques. I. £ '«J Salamanque. L211 Sara. IL JJÖ Salamine. H. 174 Saragoça. I. ,7» Salé. H- Hî Saragoile. Lm| Salem, r. Jérufalèm. Saraïo. IL !ƒ« Salerne. I- itf7 Sardine. 1.575 Saiiens. (les) IL m Sarçpta. IL 206 Salins L6° Sai!ac' L Sâlilburi. II.94 Sar-Loub. L s7 Salomon.( Iflesde) IL Sarmatie. IL 134 413 Sarralins. IL 2l4 Salon. L 9» Sarte. I. 189 , J9« Salonique. IL m S Sar war. 1-45 7 Saltzbourg. 1-44° Sarzane. L 2f$ Salvador. ( San ) IL Sas de Gand. II. 51 ? 69 399 Saflàri. L 376 Salvador af- ( San) IL Save. IL 40» 343 Saverne» IL 105 Saluée. L m 7 Saulieu. XXX, Samar. IL 304 Saumur. I. r48 Samarie. IL 209 Savone. I. 252, Samarcand. IL ju Savoye. L 259 Sarabre. IL 1* Sauveur. ( S. ) IL z(>? Samtrites. ï. 368 Saxe. ( Haute ) L 399 Samogede. IL 310 Saxe. (Balle) L 404 Samogkie. IL 109 Scamandre. IL zot Samoïedcs. IL 310 Scandinavie. 1.40, II* Samos. II. 175 . ii6r rAeo rr a b Scanîe. II. 130 Scarpanto. II. 17 ï Schaffoufe. II. u Schel'efiat. I. # Schetland* II. 106 Schio. F. Chio.. Schiras. II. 227 Schiro. II. 174 Schut. I.458 Schweidnifcz. I- 4ï j Schwitz. II- 2 Scizo.. II. 174 Scutari. H- M9 Seylla. 1*37' Scythes. II. 14° > 3°9 Sebaftien. ( SO I, Sebenko. II. 149 Sedan. L 136 Séeland. H. m? Séez, L 124 Segeditv L 457" Segna., L459 Segovie*. L.217 Seide.. II- 206 Seine. I- > 89. Seine. (S.)' ï- 190 Scjnur en Auxois. 1. 70 Sendoinir.. II. 112 Séné. IL 3 »ó Sénégal II. 354 S/enez., 1.91 Senlis. I*. 186 Sennaatv H- 3*1 Sens. H. 13Ó Septentrion. 1.24,25 Ssrpens à fonnettes. II. 400 3«r.v3e*. IL ï 11. L E Servitude, (effets de la) II. 157, L $10, 31$ Selia. I. 383 Scftosi II. Setine. II. loi Sevennes. II. 97 Sever. (S.) I. 108. Sevïlle. I.107 Seyde-. II. 206 Shannon. IL 10f Si a ML IL.262 , 2.6 f Siba. II.23a Sibaris. L 368 Sibérie. II. 3 u» Si cambres. I. 411 Sicile. L 37.0 , Sidon. IL 206 Sidra. ( Golphe de ) IL 3 3i Sienne» L.314 Siléùe. L451 Simplon. IL «84 Sinaï. ('Mont.) IL 217 Sion. IJ. 30 Sion- M. IL 207 Siout. IL 330 Sirmichi. L-4$8> Siflèck, L 459 Sifterön. I. 91- Skaloît. ILizi Slefwick. IL nj?- Smoleusko. II. 118 Smyrne. IL T99- Soeotora.. IL 358 Sodome.. IL 209-. Sofala. IL 348- Sogdianei II. 312. Soiflbn», L184. Soleure. II- *4 SoÏÏatara. II. 36ï Sologne. 1- '49 Somme» I-W Sône. I- ï"8 Sonde. H- *73 Sophi. H- 1H Sophie. II. 1S1 Soraw. L 4i J Sorel. ( Agnès) I. M6 Sorlingues. II. 106 Sorrento. I. ^7 Souabe. 1.4" Soufrière. IL i^i Sour. II. 5 Sources d'eaux très-chaudes. L 3 5 i , II-4Î7 Sourie. IL 203 Spa. ï.4'° Spalato- IL b$0 Spanis Town. II.411 Sparte. IL 1^6 Spire. Ljm Spitzberg.. II 4 z Spolette. L 3 5 3 Squillace. L 368 Stafbrd. IL 98 Stalimene. IL 174 Stamboul. IL 1 s 3 StanchioouCc.il. 17? Stantz. II-16 Stetin. I. 399 Stirie. ï» .444 Stockoim.. IL.126 Strasbourg. I. jo Straubing, I- 439 Stcslitz- L.4.07 Sirigoaie,. L tff 1ERE s. 4^* Stul-Veiflembcurg. L Stngard. 1.429 Styx. IL 167 Suaquen. IL 35* Sublicius. ( pont ) I. 3 39 Sud. L -*4 Suéde. IL m Suéonie. II. «26 Suez. II. 3^ SuifTe. IL 1 Sulli. L mo Sulmone. I. }68 Sultan. IL '4X Sumatra. II. 274 Sund. IL 120 Suntgaw. L 49 Supérieur, (lac) II. 419 Surate. IL 243 Surinam. IL 3^5 Sus. IL 336 Sufdal. IJ. «33 Safe. 1>m3 Swerin. I. 407 Sybarites» L 368 Syl-ve. L 227' Synde; (le) r*.L'inde. Syracufe. 1-373 Syrie. IL Szerem. Tabac 'd'Efpagne?. IL 409 Tabago. IL 415 Tabariftan. IL 227 Tabafco,. II. \7ft tft TABLE Tafilet. IL 336 Tempé. IL 163 Tage. L 2i8 Tendaye. II. 304 Taillebourg. Lui Ténériffe. II. 3 Taïauan. II. 293 Tenremonde ou Den- Talapoins. II. 256 deimonde. II. Talipot. II. 256 Terceres. II. 416 Tamife. II. 104 Tergovifck. V. Targo- Tauais. II. 139 vitz. Tanaró. 1.583 Ternate. II. 306 Tandaye. II. 304 Terracine. 1. 351 Tanger. II. 335 Terre de la Compa- Tanjaor. H. 248 gnie. IL 425 Tapas ou tapes. II. 395 Terre Ferme. IL 381 , Taraconna. I. 215 582 Tarare. IL 5 Terre de feu. IL 423 Tarafcon. I. 191 Terre Magellanique. Tarbes. I. 108 IL 395 Tarentaife. I.261 TerredelaMifTion.il. Tarente. L 365 395: Tarentule. I. 366 Terre neuve. IL 406 TargOYvitz. IL 149 Terre promife. IL 206 Tarn. I. 189 Terre Sainte. IL 206 Tarragone. L 114 Terre verte. IL 42T Tarfe. IL 207 Terres intérieures. 1.6 Tartarie. IL 308 Terrespolaires. IL 420 Tartarie. (lapetite) IL Tertre. 1.8 146 Teiîn. I. 3X2 Tarudan. IL 336 Teflel ou Texel. IL 69 Tatta. IL 244 Tetuan. IL 327 Tavira. L 226 Teverone. I-3jr Tauris. IL 227 Thabor. ( M. ) IL 208 Taurus. ( M.) I. 8 , II. Thamas-Koulican. H. Ï02 241 Tay. IL ioy Theate. I. 3cS Téflis. IL 228 Thébaïde, IL 324 Teifle. IL 40 Thebe. II. ,63 Tekin. II. 148 Thebe Eg. IL 324 Temeswar, I. 457 Thermopyles. 11. .\6^ .Theflalie. , II. îCo Theflalonique. H. ij» Thibet. II- ï°9 Thiers. \»4* Thionville. H-5* Thomas. (S.)II.3°z, Thomé.(S.) 11.^6 Thonon. j;i61 Thorn. II-111 Thouars. I. 11S Thrace. IL m ï Thuringe. Mjf Tibériade.(lacde) U. 2üö Tibre. L3gl Tigre. IL Ji9 » 211 Tine. Il- '74 Tirol. J- 44 5 Tivoli. I-MJ Tlafcala. H. 57? Toifon d'or.(Ordrede la; Ji01 Tokai- L 4ï7 Tolède. I. n8 Tombut. H. HP Tonerre. I-i3 7 Tongre. I. 410 Tonquin. H. 267 Tonfa. H. 195 Topographie. ï. 28 Tor- II. 217 Torneo. II. 127 Torrent. 1. « Tortone. I. 269 Tortofe. ï- 2I4 Tortues. ( lue des ) Iï.4'7 Tortues. II. -97 > 3J<5 Toicane. I- *94 Toul. I- 56 Toulon. I- 9° Toulouse. 1.95 Tour de Babel. IL 21 * Tour de Cordouan. I. 109 Tour penchante. I.311 Tour du pin. !• 8f — de porcelaine. IL 290 Touraine. L «47 Tournai. IL 5 " Tournon. I« 99 Tournus. L 7° Tours. I- J4$ Trajane. (colonne) I» 337 Tramontane. 1.24 Trangobar. IL 246 Tram. I. 36* Tranfilvanie. L458 Trapano. IL 374 Trappe, (la) I. 148 Trahmene. (lac) 1.343 Trébifonde. II. 200 Treguier. I. 119* Trémiti. L 3**° Trente. 1.44* Trêves. L418 Tréviie. I. 288 Trévoux. I. 78 Trianon. I. i8j Triefte. L 446 Trimouille. (la) L 116 Trin. J- *58 Trinacrie. !• 3 7* Trinité, (la) IL 4H Tripoli. II. 3Ji TABLE Tripoli. ( S. ) IL 206 Troki. IL tu Tropez. (S.) L 91 Troppavy.- L 45 5 Troye. I. *}4 Troye Af. IL 100 Tubingen. I> 429 Tudela. L 204 Tulle. L 14} Tunis. IL j ] 2 Turcomanie. IL 209 Tuienne. I. h3 Turin. L M4 Turquie. IL i.p ■— d Europe. IL 140 ■— Afraîique. IL 198 — Septentrionale» IL 146 — Méridionale. IL ijö Tufculum. L 3jt Tutucrûu IL 249 Tyr. IL 206 Vabre. Vahal. Vaifon. Vaivode. Valais. Valaquie. Valence Valence Efp. Valence Loinb Valencienne. Valentine. VakrL C^S.) I. T09 II. 36 I.95 IL 149 IL 29 IL 149 I. 84 L 2L2 ► L 269 L 132 IL31 1.12.9 Valette. (Cité) I. 179 Valladolid. I. uö Valladolid. A m. Vallée, Vallon. I ■ 9> Valogne. L 125 Valromey. I. 77 Vakeüne. IL 31 Vandalea. L 403 Vanille. II. 376 Vanne. L 119 Vanrobais. I. 128 Vantadcur. I, 143 Varsovie,. IL no Varte. IL 39 Vatican. L 3i5 Vaucouleurs. 1. 137 Vaud. ( pays de ) IL Vaux Hal. IL 91 Ucayale. IL 403 Udine. I. 288 Veiens. I. 35.2 VeiOembourg. L 459 Vêlai. L 97 Veletri. L 550 Velicbi. IL 1*9 Venailein. V. C. clAvi-gnon. Vence. I. 91 Venezuela. 11. 384 Venisev 1.270 Ventadour. I. >4$ Vera Cruz. IL 378 VerçeiL I. 157 Verdun. I. 56 Verneuil. L 124 Vernorr. I. 124 Veronne. 1.287 Versailles. I. 181 Virerbe. I. 1S1 Verue. I. 257 Vitré. I. 119 Vervins. I. 129 Vitri-le-François. I. Vefuve. I. 364 137 Vezelai. 1.139 Vittemberg. 1-399 Vezeliiè. L J7 Victoria. I- ic« Vezoul. 1. 60 Vivarais. 1.97 Vicence. I. 286 Viviers. 1.97 Vichi. I. 140 Ukraine. II. 112 Vienne. I.442 UladiilaW. II. ni Vienne en Daupbiné. Ulm. I.411 I. j84 Ulronie ou Ulfter. II. Vienne R. I. 189 104 Vigevano. I. 269 Underwald. II. 26 Vigo. I. 2o<5 Voghera. I. 169 Vigognes. II. 301 Volcan. I. 11 Vilaine. 1.191 Vo!i:inie. II. ico Villa Imperiale. I. 309 Volfques. I. 3y<5 Ville Franche. L 158 Volterra. I. 3 iç Ville - Franche. F. I. Volturne. I. 383 82 , 109 Vofge. II. 183 Ville Marie. V. Mon- Uplal. II. 126 tréai. Urbin. I. 345 Vincehneî I. 178 Urgel. I. 214 Vincent. ( Cap. S. ) I. Uri. II. 16 217 Urwaig. II. 405 Vincent Am. (S.) II. Ufbées. IL 312 415 Usés. I. 98 Vingrela. IL iU Urique. II. 3 3 3 Vintùiiille. I 253 Utrecht. II. 5r, Vire. L 12s Wdial. IL 36 Virgile. ( tombeau de) Wahert. II. 5£ L 359 Waigatz. IL 3*12 Virginie. IL 373 Walcheren- IL 67 Wapour. IL 25-1 "Vy/aradin. 1.457,458 Vilir. 11,14} Warta. II. 39, »< Vifo. (Mont) 1.381 Warwkk. IL 98 Vifîule. IL iiS Waterford» II, 104 A66 TABLE DES Weïrnar. L 199 Weimouth. IL qî Weiden. L 406 , 4I4 Wefel. L 4I0 Welcr. II. ^8 Wellerncs. IL 106 Weftminfter. IL 83 Weftphalie. L 489 Wécéravie. L 4 m Wetzlar. 1.424 Wexford. IL 104 Wrbourg. I1.U9 Wiçht. II io> Wihits. IL H9 Wilna. 13. iu SPirtchefter. II. 94 Windfor. TT 1. 9; Wirtemberg; L 419 W-îrtzbourg. I. 434 Wifniar. L 407 With. IL 422 Witte mberg. ï. 399 Wladiflaw. IL nr Wtolfenbutel. L 406 Wolga. IÏ.I2C} Wolodimer. II i;3 Worriis. I. 42 3 X Xante. IL 201 Y Yedo. IL 198 Yeio. IL 300, 25!$ MATIERES. Yla. v IL 107 Yonne. L190 Yorck. II. 9Î Ypre. U. 51 irac-Arabi. IL 211 Y del. II. 36 Yucaran. IL 378 Yverdon ou Y Verdun. IL 19 Yvetot. 1. 114 Yvica. I. 130 Yvrée. L2S7 Yvri. I. 124 Zabache. II.T39 Za.öabia. L 45 8 Zaïre. IL 354 Zarabefe. IL 349, 354 Zamuiin. IL 25 3 Zanguebar. II. 319 Zanthe. I. 289,17.169 Zara. II. 36 Zeïla. IL 3 s 1 Zélande. IL 67 Zélande, (nouv.) II. 424 Zelî. I. 40$ Zemble. II. 421 Zenith. IL jtfî Zimbaoé. IL 3^9 Zktavy. I. 453 Zug. II. zs ZURTCTI. H. i2. Zutphen. IL 67 Zuyderzée.ll.öó, 177 Fin de la Table des Matières* APPROBATION. J'Ai lu, par ordre de idonfelgneur îe Vice-Chancelier, la Géograpfiic Univerfelle, à Vu-fagedcs Collèges, de z vol. in-12. Cecce Méthode m'a paru fore bonne & fore claire , unie non-feulement pour les Colleges, mais même pour couc le monde. a Pans, ce 7 Avril 1767. BEL LIN. PERMISSION DU ROI. T OUIS, par Ja grâce de Dieu , Roi de Fiance Se JLj de Navarre : A nosàmés &: féaux Conlèiliers , les Gens tcna.-is nos Cours de Parlement j Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Horol, Grand - Ccnfei] , Prévôt de Paris, Bai 11 ifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Juftfciers qu'il appartiendra; Salut. Notre amé le Sieur Robert, Nous a fait expófer qu'il délîreroit faire imprimer & donner au Public un Ouvrage de fa compolîtion intitulé: Géographie Universelle, à Vnjagt des Colleges, s'il Nous plaifoic lui accorder nos Lettres de Pcrmiilîon pour cenéccflàires. A ces caufes, voulant favorablement traiter I'Expofan:., Nous lui avons permis & permettons par ces préfentes, de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui femblera , & de le taire verdre & débiter par tout notre Royaume pendant le tems de trois années confécu-tives, à compter du jour de la date des Préfentes. Faifons défenfcs.à tous Imprimeurs, Lunaires , &. autres perfonnes de quelque qualité Se condition qu'elles foienr, d'en introduire d'impreffion étrangère dans aucun lieu de notre obéiflance : A la charge que ces préfèntes feront enregistrées tout au long fur le Regiltre de la Communauté des Imprimeurs , 5c Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'impre/lion dudit Ouvrage fera faite dans notre Royaume, & non ailleurs, en bon papier Se beaux caractères ; que l'Impétrant fe conformera «n tout aux Régleincns de la Librairie-, Si nocanirncnt à celui du>io Avril 172^ , à peine cîc déchéance de la prl-lente Petmîfllon; qu'avant de l'cxpofcr en vente, le manufette qui aura fervi de copie à l'impreffion dudit Ouvrage, fera remis dans le même état où l'approbation y aura été donnée , ès mains de notre très-cher 5c iéal Chevalier, Chancelier de France, le Sieur bE La-MOIGNON ; 2c qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans cclie de notre Château du Louvre , un dans celle dudit 5reue DE Lamoign'ON , Se un dans celle de notre très cher & féal Chevalier, Vice-Chancelier 5c Garde des Sceaux de France, le Sieur de Maupeou : le tout à peine de nullité des Préfentes. Du contenu defquciles vous mandons & enjoignons, de faite jouir ledit Expcfvit 5c fes ayans cauf.s pleinement 5c paisiblement, fans foufrrit qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons qu'à la copie des Pnferres, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage , foi foie ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiflier ou Sergent fur ce requis, de foire pour l'exécution d'icelles tous aûes requis 5c neceflaires , fans demander autre permiflion ; 5c nonobstant clameur de Haro , Charte Normande , & Lettres à ce contraires. Car tel eit notre plaifir. Donné à Paris le treizième jour du meis de Mai l'an mil fept cent foixante fept, 6c de notre règne le cinquante-deuxième. Par le Rci en fen ConfeiJ* Le Bègue. Regiftrcfur le Rig'tjlre XVII. de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris , N°, 106). fol. 12.6 ■> conformément au Règlement de 1713 , Jni fait defenfes art. 41 , à toutes perfonnes de quelques qua-ilés & conditions qu'elles foie.it, autres que les Librairj% Imprimeurs , de vendre , débiter, faire afficher aucuns livres pour les vendre en leurs noms , Joit qu'ils s'en difcxt ici auteurs ou autrement, & à la charge de fournir à la fuÇ. dite Chambre neuf exemplaires preferits par Part. \q% même Règlement. A l'aris , ce 17 luin 1767. g a n £ a u , Syndic. De l'Imprimerie de Le BRETON, prem. Imprimeur ordinaire Au R O I, 1767, ERRATA. J?AgE 6 , ligne 7 , c'eft dire, life{ c'eft à-dire. 17. lig. 6. let cinq , lif. les quatre. 50 & ji. notes tranfportv'es,, celles de Bruges doit être la première fie au verfo ; celle dOltende la féconde & au recto. 109. lig. 10. Poldaquie, lif. î'odlaquie. 119. Ug. 15. Oldeniee. lif. Odenfée. iii. //£. 2. le , lif. lue. 117. Colmar , lif. Calmar. i8j. Ug. ij- tk 500 de Petersbourg tk de Conftantinople, lif. & 5 de Petershourg, tkc, 208. Ug. 3. dans la nier , lif, dans la mer Morte. lif. & ii(5". Bafaras, ///Bazars. 231. lig. 18. au midi de Ja Chine tk de la grande Tartarie, lif. compris entre la Chine , la Psrfe & la grande Tartarie. ajj. lig. 14. tk le So, lif. tk le 8e. 235. Ug. 10. de Dieu , lif. du Dieu. 2j<>. 4. adamis-picylif. adam's-pïc. 257. //>. 7. 100, /:/! 300. 159. de Lahor, ///T de Laos. 260. Ug, 18. qui port: fon nom-, fubftiruerun poîflft à la virgule, lbid. réfiné , lif. rélîne, 3-6i. _ de Lahor , lif. de Laos. 271. lig. c,, PaJiacate , lif. Palicat. lbid. Bancou , lif. Rancock. *77> Hg. iS. dans un Confeil, ///dans fon Conjl feil. 278. lig. ij, du même nom ,///Tde même nom. 173> 10. On n'y compte, Uf. on n'y en compte; 251. /;/ 7. des canaux, lif cle canaux. *95- Uf 16. Sancian Macao tk deLiccu Kieou , lif. feulement Sancian tk Macao, lbid. lig. 12. Tacouan , ///Taïouan. 50J. Ug, 11. Celabe, lif. Celebe. 310. Ug. 19. contre eux , lif. contre elle*' 111. Ug. 9. j» Volga , lif. le Volga. 3m. Ug. 2j. ef«€, (, A/ V-> .35 f. //#. iî. Tango r,/^Tanger. 3 3 7- Ug. 11. Gefules, lif. Getules. fi9- Ug. 7, Agadcs, /// Agadc*. 44?- Monacmugi, lif. Moncemujï. j^!. lig. 6. Magadexo , Hf. Magadoxo. 364. li'g. 1$. frayer, lif. fe frayer. j74. Louis XV , lif. Louis XIV. 376. un baflin , lij. une BaiTine. 378. lig. dern. fes, lif. ces. 399. lig. 11. Fernamboug,FernamboaÇn 403. /i/I 16. Veayale, lif. Veayale. 41 <;. 600000, //yr 60000. 417. Terccres,///". Tercere. 417. lapons, Zi/; Papous.