m W3k tÊ VOYAGE AU POLE BORÉAL Par le Cavitajnb PHIPPS. VOYAGE LE BORÉAL. FAIT EN 1773, PAR ORDRE DU ROI D'ANGLETERRE, Par CONSTANTIN-JEAN PHIPPS. TRADUIT D E VANGLOîS. é mua a paris, Chez Caillant ôcNyon, rue Saint Jean de Beauvais» ( P1 s s o t } Quai des Auguftins, près la rue Gk-le-Cœur; M. DCC. L X X V. AVEC APPROBATION ET PRIVILÈGE VU ROL PRIVILEGE DU ROY. Louis, pat h race de Dieu'; Roi de France & de Navarre» A nos amés & féaux Confeillers,les Gens tenans nos Cours de Par-; lement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Confeils Supérieurs,Prévôtde Paris, Baillifs, Sénéchaux ,-leurs Lieutenans Civils ? & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra , Salut. Notre amé le fieur Pissot , Libraire > Nous a fait expofer qu'il défirerok faire imp irner: ck donner au Public , un Livré intitulé, Voyage au Pôle Boréal, traduit de VAnglois par M. de Meunier ; s'il Nous plaifoit lui accorder ncs Lettres de PermiÛîon pour ce néceltaires : A ces causes, voulant favorablement traiter l'Expofant , Nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes , de faire imprimer ledit Ouvrage au-* tant de fois que bon lui femblera, & de le faire vendre & débiter pac tout notre Royaume, pendant le tems de trois années confécutives , à compter du jour de la date des Préfentes. Faifons deffenfes à tous Imprimeurs, Libraires, & autres perfonnes , de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreflîon étrangère dans aucun lieu de notre obéilïance : à la charge que ces Préfentes feront enregistrée* tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Imprimeurs 6c Lu braires de Paris, dans trois mois de la datte d'icelles ; que l'imprefîîon dudit Ouvrage fera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en beau papier Se beaux caractères, que l'Impétrant fe conformera en tout aux Réglemens de la Librairie, Ôcnotamment à celui du 10 Avril 172c; à peine de déchéance de la préfente Permiffion ; qu'avant de l'expofef en vente ^ le Manufcrit qui aura fervi de Copie à l'imprefîîon dudit Ouvrage , lera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée , ès mains de notre très-cher & féal Chevalier , Garde des Sceaux de France, le fieur Hue de Mieomenil; qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier , Chancelier deFrance le fieur de Maupeou, & un dans celle dudit fieur Hue de Mirome^il j le tout à peine de nullité des Préi fentes : Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant & fes ayant caufes, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons qu'à la Copie des Préfentes , qui fera imprimée tout au long, au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foi foit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiflîer ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exécution d'icelles tous Acles requis & néceffaires y fans demander autre permiffion , & nonobftant clameur de Haro, Charte Normande , & Lettres à ce contraires ; Car tel eft notre plaifir. Donné à Paris le huitième jour du mois de Mars j l'an de grâce mil fept cent foixante-quinze, & de notre Régne le premier. Par le Roy en fon Confeil, Signé Le Bègue. Regiflréfurie Regiftre XIX. delà Chambre Royale & Syndicale des Libraires tV Imprimeurs de Paris, N°. 546, Fol. 381, conformément au. Règlement de 1713. A Parisce 14 Mars 1775- SAILLANT3.Syndic9 De l'Imprimerie de P b A u L T, Imprimeur du Roy , Quai de Gêvres, au Paradis» AU ROI Sire, * Un Officier de Marine qui a l'honneur de préfenter ê Votre Majesté un Ouvrage fur la Navigation fer oit juflement accufé d'ingratitude} s'il ne prof toit pas-de cette occafion pour publier que le voyage dans lequel on devoit examiner jufquoù la navigation vers le Pôle' Boréal étoit praticable > a été entrepris à une époque fingulierement remarquable par l'attention que Votre M aj esté a bien voulu donner à la Marine. Votre Majesté en augmentant genéreu femerit dans un tems de profonde paix > la demie-paye des Capitaines y a Joulagé les befoins de plufieurs & fatisfair Vambition de tous} parce quelle a prouvé par-là l'intérêt qu'Elle prend à leur bien-être & lefouvenir quElle conferve de leurs fervices. a îij: v) ÊPITRE DÉDîCATOIRE. L'armement que Votre Majesté ordonna quelques mois après > prévint la gutrre par la célérité avec laquelle il fut exécuté ; la Marine reçut alors les marques les plus fignolées & les plus flatteu fes de votre faveur* & Votre Majesté eut une nouvelle preuve de ce r^èle pour fon fervice qui venoit d'obtenir fa récompenfe & des encouragement dans la protection de Vo t re M a j este. Permettez-moi, sIR d'ajouter que Vapprobation que Votrç Majesté a eu la bonté de donner à mes efforts & la permijfion qu'Elle m'a accordée de lui dédier la Relation de ce Voyage , font des témoignages frappans de l'indulgence avec laquelle Votre Majesté accueille tout ce qu'on entreprend pour Elle; indulgence qui en excitant fans doute le \ele d'autres Officiers plus dignes que moi d'attirer les regards de Votre Majesté ajoute encore au plus entier dévouement le fentimcntde la vive nconnoiffance avec lequel je fuis , SIRE, ' De Votre Majesté* Le très-fidele ferviteur & fujet» Constantin-Jean PHIPP& • PRÉFACE DU TR AD UCT EUR, La plupart des Phyfieiens & des Navigateurs pen-fent que ia mer eft ouverte juîquaux deux Pôles; 3c fi les glaces qu'on trouve dans les Latitudes élevées empêchent d'y arriver , ils répondent qu'on ne doit pas en être fur-pris, puifque les vauTeaux ne connoïfient point encore la route qu'il faudrait Suivre * Se que l'on ignore d'ailleurs qu'elle eft la far Ton convenable pour mettre à la voile, Mais les tentatives qu'on a faites jufqu'à préfent pour décider cette queftion n'ont point réuffi. Depuis près ,de, trois Cèdes , on cherche inutilement un paflage aux Indes Orientales par le Nord. Les Anglois> les Hollandois, les Danois, les Efpagnols Se les Ruf- viij PRÉFACE fes (a) ont fuivi cette grande entreprit avec 1 ardeur qu infpïre à tous les Peuples le défîr d'étendre leur commerce. Il fèmble qu'il ne relie plus de nouveaux moyens à mettre en ufage. On a pris des points de départ de toutes les parties du globe. Les uns ont fait voile des Mes Britanniques ou de la Hollande ; les autres r de la Norwege ou de la Laponie ; ceux-ci 5 du pays des Samoyedes & du Kamtchatka ; ceux-là, de la Californie * du nouveau Mexique, ou de différens Ports à rOueft de l'Amérique ieptentrionale ; enfin de la Baye d'Hudfon 8c des autres Ports de la partie orientale de l'Amérique. On a longé les côtes Eft (a) On peut voir dans ÏHiftoire Générale des Voyages le réfultat des expéditions de Cabot , Frobisher, Davis , Barenfz , Heemskerke, Weymouth, Hudfon, Button, Gibbon, Byleth & Baffin, Fox , James, Munk, d'Aguilar, l'Amiral de Fonte, Wood , Beerings , Span-berg, Tchiricow, Gillam, Barlow, Scroogs, Middleton , Ellis, &c». & ce qu'on a écrit pour ou contre le paJTage au Nord-Efl & au Nord-Oueft fe trouve tome XV, depuis la page jufqua la page 21 r • tome XVII, page 732, & tome XIX, page 412 jufqua la page 420, édition DU TRADUCTEUR. ix & Oueft du Groenland. Les Modernes ont profité de l'expérience des premiers Navigateurs. Les Physiciens & les Géographes ont tâché de deviner par la théorie en quel tems Se de quel côté on peuc aborder au Pôle ; mais fi ces travaux ont eu d'ailleurs quelque utilité, ils laiiTent cependant le point capital du problème dans l'obfcurké où il étoit, lorsqu'on le propofa pour la première fois. Des papiers publics annoncèrent, il y a quelques années, que les RulTes ont trouvé ce paiTage tant cherché, Se que fe propofant d'envahir une partie de l'Amérique fèptentrionale > ils tiennent leur découverte cachée, jufqu'à ce qu'ils rencontrent un moment favorable pour exécuter leur projet. Mais l'autorité des Gouvernemens ne peur pas forcer au filence fur un pareil fait, Se un fecret fi important feroit bientôt répandu dans toute l'Europe. Le voyage que Ton publie n'a pas eu plus de fuc-ces ; & l'on remarquera qu'en Tannée 1596 9 il arriva à Heemskerke, par le foixantetdix-feptiéme parai- * PRÉFACE. leie, ce qui eft arrivé Tannée dernière ( Î773 ) au Capitaine Phipps dans une Latitude plus avancée. Son bâtiment le trouva tellement enfermé par les glaçons y que n'ayant plus aucun efpoir de délivrance , il fit traîner fur la glaCe fes canots & fes chaloupes jufqu'à la nouvelle Zemble , dont il étoit éloigné de plufieurs lieues Pendant que le Capitaine Phipps cherchoit à découvrir jufqu'où. la navigation vers le Pôle Boréal étoit praticable 9 le célèbre Capitaine Cook & le Capitaine Furneaux > parcouroient les mers du Sud, & examinoient fi Ton pouvoit approcher du Pôle Antarélique. Ces deux Voyageurs viennent de faire le tour du globe, entre le cinquante-cinquième Se le foixantiéme parallèle, "& des glaces impénétrables les ont arrêtés au foixante-feptiéme degré dix minutes de Latitude méridionale. Le Capitaine Cook , qui revient , dit-on , par le Kamtchatka , afin de tenter le paflage au Nord, achèvera peut - être de (a) Voyez YHifloire Générale des Voyages, in-40. tome XV, p. 117. / traducteur. xî réfoudre ce problême intéreffant ( a ) ; & fi ce Navigateur infatigable, qui a fait les deux plus fameux: voyages qu'on ait entrepris jufqu à préfent, échoue dans fon projet, il fera peut-être permis alors de croire que les glaces interdifent pour jamais à l'homme la connoilTance des environs des Pôles. Le peu de fuccès du Capitaine Phipps ne laifle pas beaucoup d'efpérances fur les nouvelles tentatives qu'on pourroit faire encore par les Mers du Nord. Il eft difficile de trouver des Navigateurs qui réunifient au-* tant de courage, d'habileté Se de lumières dans tous les genres, que cet Officier ; il avoit pris d'ailleurs toutes les précautions 5c il s'étoit pourvu de tous les fecours qui fembloient devoir affurer la réuffite de fon expé-» dition. Son voyage aura du moins procuré des con- noiflances plus détaillées fur les côtes, les productions & fur l'Hiftoire naturelle du Spitfberg, Les épreuves que Ton a faites de différentes machines, le réHiltat des expériences fur les Garde-tems & les Montres mari- (a) C eft du moins ce qu'a rapporté, fuivaat les papiers publics, le Capitaine Furneaux, qui eft arrivé à Pottfaiouth. te Juillet *77^ xij PRÉFACE DU TRADUCTEUR; nés pour découvrir la longitude en mer, les obler- vacions fur l'accélération du pendule qui y font répandues , le rendront précieux d'ailleurs aux yeux des Navigateurs Se des Phyficiens. La traduction de cet Ouvrage étoit remplie de difficultés. La Marine, l'Atlronomie , les Sciences & les Arts méchaniques ont des termes techniques que l'on n'apprend dans les deux langues qu'après beaucoup de foin. M. le Chevalier de Fleurieu, Enfeigne des VaiiTeaux du Roi, qui a fait un voyage fi utile aux Marins Se aux Aftronomes, Se qui a tant de zèle pour les progrès de la navigation , a pris la peine de revoir Se d'expliquer les endroits les plus difficiles avec une bonté pour laquelle le Traducteur ne feauroit trop lui témoigner fa reconnoiffance. P. S. M. Horjley vient de publier à Londrts un petit Ouvrage intitulé; Remarques fur les obfervations faites pour déterminer l'accélération du Pendule, pendant le Voyage au Pôle Boréal par le 79 degré jo minutes, de Latitude, Il relevé deux ou trois erreurs qu'a commifes M. Lyons dans Us Élément de fes calculs > G' il nous fufft d'm avoir averti Us Le&urs. VOYAGE L>c /,i l?ltr Jette Seit/p . INTRODUCTION. D E 0 X' Mémoires confervés dans la collection d'Hackluyt.?,-nous apprennent que , dès Fan 15*27 , Robert. Thorne r Marchand de Briftol y fit naître lidée d aller xaux Indes Orientales par le pôle Boréal : l'un eft adreflé au Roï» Henri VIII, & l'autre au Docteur Ley, Ambaffadeur du? Roi d'Angleterre auprès de Charles-Quint. On lit dans le premier :• » Je fais qu'il eft de mon devoir de révéler à » Votre Majefté cefecret, qui a été caché jufquà préfent. « Il vouloit parler de la célébrité & des avantages qu'on re--tireroit de la découverte d'un paffage aux Indes par 1er pôle Boréal. Il lui rappelle dans les termes les plus énergiques , le grand nom- qu avaient acquis les rois d'Efpagirer & de Portugal par leurs découvertes dans les Indes 6c en Amérique, & il exhorte le Roi à devenir le rival de leur gloire, en formant des expéditions au Nord. Il lui retrace avec chaleur la réputation & les grands avantages que pro-cureroit cette entreprife. Il ajoute, que Theureufe fituation de l'Angleterre femble préfager le fuccès de cette tentative, & qu'il eft, pour ainfi. dire , du devoir du Roi d'envoyer à la découverte de ces parages qu'on ne connoît pas encore. Afin de détruire d'avance toutes les objections que l'on pourroit faire fur les prétendus dangers de ce projet, îl fait voir que » le jour continu dont on jouit fur ces *> mers contribueroit à la sûreté des Navigateurs, & qu'on *> a cru fans raifon qu'il étoit très-difficile & très - péril-vieux, ou plutôt impofïible dy faire route ; car après » avoir traverfé le petit efpace de chemin, qu'on allure être » dangereux, ( c'eft-à-dire, deux ou trois lieues avant d'ar-» river au pôle & autant lorfqu'on l'aura cîépaiTé ), il eft cer-1 » tain que le climat des terres & des mers doit être aufî] *> tempéré que dans nos contrées. « Dans le Mémoire qu'il écrivit au Docteur Le y , il expofe plus en détail les avantages & la poffibilité de cette entreprife ; parmi les raifbns qu'il allègue pour prouver l'utilité de la découverte du pafTage, il affure qu'en faifant voile au nord ôc en dépanant le pôle , la traverfée d'Angleterre aux ifles des Epiceries, feroit au moins de deux mille lieues plus .courte qu'en y allant d'Efpagne par le détroit de Magellan , pu de Portugal par le Cap de Bonne-Efpérance ; & afin de / montrer combien on avoit lieu d'efpérer que cette tentative feroit heureufe , il remarque que les Cofmographes, qui ont foutenu qu'il étoit impoiïible de traverfer les régions du pôle, à caufe du froid excellif qui y règne, fe trompent probablement, ainfi que fe font trompés les Phy-ficiens qui foutenoient qu'une extrême chaleur rendoit inhabitables les pays fitués fous la ligne. Il ajoute, avec toute la finaplicité d'un homme convaincu, que cette entreprife auroit Un heureux fuccès. — » Dieu fait que fans être in-» térelTé perfonnellement à la découverte de ce palTage, je » l'ai fort à cœur ôc m'en occupe toujours ; ôc fi j'avois *> beaucoup de fortune, le premier ufage que j'en ferois, » feroit d'aller reconnoître fi les mers du Nord font navi-» gables ou non jufqu'au pôle. <* Malgré le grand nombre de raifons plaufibles dont il appuyoit fa proportion , Ôc ForTre qu'il faifoit de fes propres fervices, il ne paroît pas qu'il vint à bout de perfuader au Gouvernement d'ordonné* cette expédition. Borne dans fon Régiment of the Sea> publié vers Tan ? 5"; 7, parle du palTage au pôle Boréal, comme d'une des cinq routes pour aller au Cathay, & il infifte particulièrement fur la douceur du climat, des environs du pôle où le foleii pendant l'été n'eft jamais au-delïous de rhorifon. Cependant Blundeville dans fon Traité on univerfal Maps, attaqua bientôt après ces argumens. En 1578, George Beft, Officier qui avoit accompagné Sir Martin Frobisher dans tous fes voyages entrepris pour la découverte du palTage auNord-oueft, écrivit un Difcours très-judicieux pour prouver que toutes les parties du Monde étoicnt habitables* On ne voit pas cependant qu'on ait formé aucune expédition pour les mers du Cercle polaire , avant l'an 1607, *> lorfque Henry Hudfon fut envoyé par plufieurs Mar-» chands de Londres à la découverte d'un paflage à la » Chine & au Japon par le pôle Boréal. « Il fit voile de Gravefend le premier de Mai , fur un bâtiment appelle le Hop:weîl} & ayant avec lui dix Matelots Se un Moufle. J'ai pris inutilement beaucoup de peines pour trouver fon Journal original > ainfi que ceux de quelques autres Navigateurs qui l'ont fuivi. Je n'en ai vu d'autre Relation qu'un abrégé fort imparfait qui eft dans Pourchafs , & d'après lequel il n'eft pas poilible de tracer la route qu'il fuivit. J"en ai pourtant tiré les particularités fuivantes : — Le 21 Juin, il rencontra la terre à l'Oueft, par 73 degrés de latitude , & il la nomma Hold-with-hope, ( tiens-bon ). Le 27 , il découvrit le Spitfberg, & il trouva une grande quantité de glace ; il s'avança jufqu'au 8ocmc degré 23 ' de latitude, & il ne put pas aller plus loin. Il dit auiii lui-môme : » Le 16 p Août, le tems étoit très-clair ; je découvris une terre qui » iètenàoit fort loin au 82crne degré, & la courbure du ciel s» me fit penfer qu'elle fe prolongeoit beaucoup plus loin. » Lorfque je Fapperçus pour la première fois , je comp-» tois avoir une mer libre entre la terre & la glace, & » je projettois de faire le tour de cette terre par le nord 5 » mais les glaces nous environnant de tous côtés au nord p & étant jointes à la terre, je reconnus que cela étoit im-p Doffible \ & yoyant que Dim nous faifoit la grâce d'envoyés. * un bon vent, nous revirâmes de bord pour revenir en, « Angleterre. « U ajoute enfuite : » Je puis alTurer qu'entre » le 78 d ^ ôc le 82erae degré, il n'y a point de palTage de ce » côté. « En conféquence de cette opinion , on le ren- * voya l'année fuivante, pour en découvrir un au Nord-eft. » Sir Thomas Smith, & d'autres Employés de la Ccmpa-» gnie de Mofcovie, rirent en 1609 ( vieux ftyle) un voyage » à rifle Cherry ,* ôc comme on devoit fuivant les apparences « trouver un pafîage de ce côté, le Capitaine fut chargé de *> pouiTer plus loin les découvertes vers le pôle Boréal. Il » montoit un bâtiment, appelle Y Amitié, de 70 tonneaux \ il *> avoit Jonas Poole pour maître, avec quatorze hommes ôc » un Moufle, ce — Il fit voile de Blackwall, le premier Mars ( vieux ftyle, ) ôc après avoir efluyé de très-mauvais tems Ôc bien des obftacles de la part des glaces, il découvrit la partie méridionale du Spitfberg le 16 de Mai. Il navigua Ôc fonda le long de la côte ; il donna des noms à plufieurs en-: droits, ôc fit plufieurs obfervations très-exa&es. Le 26, étant près de Fair Toreland ( beau Promontoire ) ; il envoîa fon fécond à terre. Et voici ce qu'il en apprit à fon retour, » Il m'affura que les lacs ôc les mares d'eau n'étoient pas » tous gelés ôc que l'eau en étoit douce ; ce qui me fit efpé-*> rer un été tempéré dans ces parages. Après les épreuves « fi dures par où nous avions paiTé, je penfe ( ôc cela doit » être ainfi ) qu'on arrivera aufli tôt au pôle de ce côté, » que par tout autre chemin qu'on pourra trouver, parce » que le Soleil produit une grande chaleur dans ce climat, *> Ôc parce que les glaces ne font pas d'une grolTeur aufli s* énorme que celles que j'ai vues par le 73emc degré. <* Cependant il entreprît deux fois en vain d'aller au-delà du 7peme degré jo ôc il fut obligé d'abandonner fes efpéran-ces pour cette année. Le 21 de Juin , il porta au Sud, dans le defTein de fe procurer une charge de poillon, ôc il arriva à Londres le dernier d'Août. On le renvoya l'année fui-vante ( 1611 ) fur une petite barque , appellée Y tlifabcîh, du port de cinquante tonneaux. Les inliructions pour ce voyage, qu'on trouve tout au long dans Pourchafs, font fort judi-cieufes : on lui recommande, après s'être occupé quelque tems de la pêche, d'entreprendre des découvertes vers le pôle Boréal aulTi long tems que la faifon le permettra. Une claufe particulière lui permet, dans les cas imprévus , d'agir de la manière qui lui paroîtra la plus avantageufe pour les progrès de la navigation ôc l'intérêt de fes commettans. Ce voyage n'eut pas un heureux fuccès 5 car, après être refté dans la Baye-de-Ia-Croix , jufqu'au 16 de Juin, à caufe du mauvais tems ôc de la grande quantité de glace qu'il trouva , Smith appareilla Ôc gouverna O |» N. O. à quatorze lieues j la rencontre d'une plaine de glace , le fit retourner à la Baye de-la-Croix ; ôc lorfqu'il quitta cette rade la féconde fois, il reconnut que la glace tenoit à la grande terre vers le 8oemc degré de latitude, ôc qu'il étoit impoffible de parler outre. Comme il étoit dangereux de lutter avec les glaces, à caufe des fortes marées, il réfolut de les côtoyer au Sud , afin d'examiner fi la mer étoit plus ouverte de ce côté, Ôc s'il pouvoir nalTer à l'Oueft ôc continuer fon voyage. Il trouva que la glace couroit prefque S. O. ôc S. O. ~. S. ôc il en rangea les bords l'efpace de cent vingt lieues. Près de la glace, il n'avoit point de fond par cent foixante , cent quatre-vingt ôc deux cens bralTes. S'appercevant que la terre couroit toujours au Sud, il réfolut de retourner au Spitiberg pour y faire la pêche 9 ôc il y perdit fon bâtiment. En 1514, on entreprit un autre voyage dans lequel Bafïîri ôc Fotherby furent employés. Après beaucoup de peines ÔC de tentatives inutiles pour faire avancer le vaifleau, ils abordèrent avec leurs chaloupes fur la glace qui étoit jointe à Red-beach ( grève rouge ) ; ils fe promenèrent fur la glace en cet endroit, dans l'efpérance d'y trouver des fanons de baleine, Ôcc; mais ils furent trompés dans leur attente. Fotherby ajoute : » Comme nous ne pouvions pas trouver ce *> que nous déftrions de voir, nous vîmes ce que nous au-*> rions bien déflré de ne pas trouver, c'eft-à-dire, une grande1 » abondance de glaces jointes à la cote, ôc qui flottoient en *> mer aufli loin que pouvoir s'étendre la vue. « Le n d'Août, ils rirent voile de Fair-Haven, dans le deflein d'examiner fi la glace les laifleroit pafler au nord ôc au nord eft. Du cap Barzen ou de Fogel-Sang, ils gouvernèrent N. E. E. l'efpace de huit lieues, ôc ils rencontrèrent la glace qui couroit E. |S. E. Ôc O. N. O. Le 15- Août, ils remarquèrent que la furface de la mer étoit couverte d'une glace de l'é-paifleur de plus d'un demi écu. Fotherby fit l'année fui vante une autre expédition fur une pinalTe de vingt tonneaux, appellée le Richard, ôc montée par dix hommes. La glace l'empêcha encore d'aller plus loin dans ce fécond voyage que dans celui qu'il avoit achevé l'année auparavant. Il dit qu'il a tracé fur une carte Ja route du vaifleau à chaque traverfée, & qu'il y montre les découvertes faites fur cette mer entre le 8ocme ôcle 7iemc degré' de latitude & dans l'efpace de 2.6 degrés de longitude, depuis la pointe d'Hackluyts. Il finit la relation de fon voyage de cette manière» » Si l'on me demande à préfent, ce que je penfe de lef-» poir qu'on a conçu de trouver un palTage dans ces mers ; •» j"e réponds, que véritablement j'imaginois & je défirois » pouvoir aller beaucoup plus loin que le point où les gla-» ces m'ont arrêté ; & comme Fimpoflibilité de ce projet « n eft pas démontrée , mais qu'au contraire il y a une «o mer fpacieufe entre la Nouvelle Terre du roi Jacques ( le » Spitïberg ), quoiqu'elle foit embarraftée de glaces ; je fu's *> bien éloigné de dégoûter cette refpectable Compagnie d'em-» ployer, à cette entreprife chaque année 15*0 ou 200 livres » fterlings au plus, jufqu'à ce qu'on ait fait dans ces mers x> quelques découvertes. « Il paroît que la Compagnie de Ruflie défefpérant du fuccès de pareilles tentatives, ou lafle de fournir aux frais qu'elles entraînoient , n'employa plus aucun vaifleau pour fuivre ce projet. Tous ces voyages ayant été faits par des Négocîans particuliers qui travailloîent aux intérêts de leur commerceT en même tems qu'ils cherchoient à avancer les progrès de la navigation , il eft naturel de fuppofer qu'ils avoient moins d'ardeur pour remplir celui de ces deux objets qui préfen-toit des avantages plus éloignés , & qu'ils n'y mirent pas tout le zèle qu'on auroit pu défirer. On doit cependant, rendre juftice à la mémoire de ces Navigateurs, & perfonne jae peut le faire aufli-bien que moi qui ai marché fur leurs pas pas ôc qui ai éprouvé les mêmes difficultés. H paroît qu'ils ont fupporté avec tout le courage ôc la perfévérance pof-ftbles des dangers qu a cette époque leur nouveauté devoit rendre effrayans, ôc que dans la partie fcientifique de leur profeiTion, ainfi que dans la méchanique ordinaire du pilotage Ôc des manœuvres, ils ont montré une intelligence ÔC une habileté qui feroit honneur aux Marins modernes , malgré tous les avantages que leur donnent les nouvelles découvertes. En comparant la Relation de leurs voyages avec l'état de la navigation chez les Peuples étrangers, pendant les quarante dernières années, tel qu'il eft rapporté par les meilleurs Auteurs, il eft prouvé de la manière la plus> flatteufe ôc la plus fatisfaifante , que depuis fort long-tems: l'Angleterre a eu fur mer cette fupériorité qui a élevé fa> puilTance au point où elle eft aujourd'hui parvenue. La découverte d'un paiïage au Nord-eft n'occupoit plus les Navigateurs, Ôc l'on ne penfoit point à acquérir des lumières fur ce point de Géographie, très-important par' fes conféquences pour un Peuple maritime ÔC commerçant > depuis i5iy , on avoit celTé toutes les recherches fur cet objet ; ôc ce qu'il y a de remarquable, c'étoit le feul dont le Roi de la Grande-Bretagne ne fe fût jamais occupé;: lorfqu'en 1773) Ie Comte de Sandwich , en conféquence d'une demande que lui avoit faite la Société Royale de Londres , préfenta à Sa Majefté, au commencement de Février, le projet d'une expédition dont le but étoit d'examiner jufqu'où la navigation vers le pôle Boréal étoit praticable. Sa Majefté voulut bien ordonner qu'on l'entreprît: En, le champ , ôc elle accorda tous les encouragemens &. jo VOYAGE tous les fecours qui pouvoient en afTurer le fuccès.1 Dès que j'entendis parler de cette réfolution, j'offris mes fervices à l'Amirauté, ôc on me fit l'honneur de me charger de la conduite de cette entreprife. Ce voyage demandant un foin particulier dans le choix ôc l'équipement des vaif-feaux, on nomma le Racehorje Ôc la Carcajfe, comme étant les plus forts ôc par conféquent les plus propres pour les mers où il falloit naviguer. Comme il étoit probable que cette expédition ne pourroit pas s'achever fans rencontrer beaucoup de glaces, il fallut les renforcer ôc y faire quel-qu'autre préparation ; on les remit donc fur le chantier pour les difpofer de la manière la plus convenable. L'équipage du Race-horfe fut fixé à quatre-vingt-dix hommes , ôc on fe départit du nombre ordinaire, en nommant une plus grande quantité d'Officiers ôcen enregistrant des hommes faits, à la place des moufles qu'on embarque communément. On me permit de recommander à l'Amirauté les Officiers que j'aurois envie de prendre avec moi ; ôc pendant le voyage, j'ai eu le bonheur de reconnoître, par les grands fecours que m'ont procurés leur expérience Ôc leurs lumières , que je ne m'étois pas trompé dans la bonne opinion que j'avois conçue d'eux. Deux Maîtres de bâtimens groën-landois furent employés comme Pilotes dans chaque vaif-feau. Le Race-horfe prit à bord de nouvelles poupes doubles, faites par M. Lole, fuivant la méthode perfectionnée du Capitaine Bentinck, ôc nous les avons trouvées très-bonnes. Nous nous fommes fervis aufli, avec le plus grand fuccès, de l'appareil du Doîleur Irving pour deffaler l'eau de h mer : on fit quelques petits changemens fort utiles dans lef-pèce de provifions dont on fournît ordinairement les vaif-feaux ; chaque vailTeau reçut un furcroît de liqueurs fortes ôc on laiffa à la difcrétlon des Commandans le foin de diftri-buer ce furplus, lorfque des fatigues extraordinaires ou la rigueur du tems le rendroient nécefiaire. On embarqua d'ailleurs fur chacun des bâtimens du vin pour en fervir aux malades. Nous prîmes à bord de gros habits de réferve, pour en donner aux Matelots, lorfque nous ferions arrivés dans ces latitudes avancées, où les premiers Navigateurs nous avoient appris que nous éprouverions un froid exceffif. L'Amirauté prévit que l'un des vaiiTeaux, Ôc peut-être les deux, feroient facriiiés dans ce voyage ; c'efl pourquoi on donna au Race-horfe Ôc à la Carcaffe, un allez grand nombre de bateaux ôc d'une grandeur affez confidérable, pour qu'à tout événement les équipages pullent fe fauver. En un mot, on nous accorda tout ce qui pouvoir fervir au fuccès de l'expédition , ôc contribuer à la fureté, à la fanté ôc au bien-être * de ceux qui l'entreprenoient. Le Bureau des Longitudes engagea M. Tfraël Lyons à: s'embarquer avec nous, pour faire des obfervations aftro» nomiques. Sa réputation dans les Mathématiques étoit trop bien établie, pour qu'il eût rien à gagner en entreprenant un-voyage dans des climats qui lui offriroient fi peu d'occafions-d'exercer fes connoilTances. Le même Bureau lui fournit tous les initrumens qu'on imagina pouvoir être utiles pour les obfervations ôc les expériences. La Société Royale eut la bonté de me donner des inftructions fur les recherches; que j'aurois occafion de faire fur la phyiique. Indépendant mi ment des lumières que je dois à ces Corps favans , plufieurs particuliers ont bien voulu me communiquer leurs idées ; Ôc c'eft avec plaifir que je cite ici M. d'Alembert : il m'a envoyé un petit Mémoire, qui pour la précifion, l'élégance ? le choix des objets intérefTans qu'il me recommandoit d'examiner % auroit fait honneur à tout Ecrivain dont la réputation ne feroit pas déjà établie fur des fondemens aufli folides que celle de ce favant Philofophe. J'ai reçu d'amples inftructions de M- Banks pour les objets d'Hiftoire naturelle , ôc c'eft à l'aide de fes lumières que j'ai décrit les productions du Spitfoerg ; c'eft un plaifir pour moi de pouvoir, à cette occafion, m'honorer de l'amitié qui m'attache depuis fi longtems à lui. Comme je devois probablement avoir dans ce voyage plufieurs occafions de faire des expériences ôc des obfervations fur des matières relatives à la navigation , j'eus foin de me pourvoir de tous les meilleurs inftrumens actuellement en ufage , ainfi que d'autres que l'on n'avoit jamais éprouvés, ou dont on n'avoit encore fait que des eflais imparfaits. La longueur du pendule à fécondes, dans une latitude aufli avancée que celle où j'efpérois de parvenir , me parut être une expérience trop intérefîante pour la négliger , & je priai M. Cumming de me faire un inftrument qui répondît de la meilleure manière poflible à cet objet ; mais la modeftie ôc la candeur accompagnent toujours le vrai mérite : il aima mieux me prêter le même pendule avec lequel M. Graham £voit fait fes expériences, que de m'en fournir un de fa pro- pre conftruction ; cependant le favant appareil de fon invention qu'il y a joint, malgré le peu de tems qu'il a eu pour l'exécuter, ne peut que lui faire beaucoup d'honneur. Le Bureau des Longitudes m'envoya deux montres marines pour déterminer les longitudes j l'une étoit conitruite par M. Kendal, fur les principes de M. Harrifon, & l'autre par M, Arnold. J'avois d'ailleurs une montre de poche du même M. Arnold, avec laquelle jemefurai la longitude, jufqu'à un degré de précifion que je n'aurois pas pu en attendre, puifqu'en 128 jours, elle ne s'eit dérangée que de 2 ' 40 Je ne rapporterai dans le Journal fuivant, que les événe-mens du voyage rangés par ordre de tems ; ôc j'ai fubflitué la manière ordinaire de compter à la forme des calculs nautiques. Pour la commodité de tous les Lecteurs j'y ai joint une Appendice qui renferme la defcription de toutes les expériences ôc obfervations, diflribuées fous des titres particuliers, afin que dans le befoin on puiffe retrouver chacune d'elles féparée des matières étrangères. Enfin les Lecteurs qui ne voudront que fuivre la marche du voyage, ou fe contenter des réfultats généraux des expériences, les verront dégagées de ce détail que je foumets à l'examen de ceux qui feront curieux de les vérifier avec plus de foin y Ôc de comparer les faits avec les inductions. Un voyage de quelques mois à une extrémité du globe qui n'eft point habitée, ôc dont le but principal étoit de décider une queftion importante de Géographie, ne peut pas être fort piquant pour Tes Lecteurs qui ne chercheront qu a fatisfaire leur curiofité. Mais la nouveauté des expériences ôc des obfervations que je rapporte , ôc les circonstances particulières du climat où elles ont été faites procureront peut-être quelque plaifir aux Philofophes ; elles auroient fans doute été plus fatisfaifantes ôc plus nom* breufes, fi le grand objet de l'expédition nous avoit permis d'y donner tout le foin qu'elles mériteroient.. JOURNAL. Le iq- Avril 1773, je reçus ma commifllon pour le Race- 1773; horfe, avec ordre de l'équiper le plus promteraent polTible. Avril» Elle m'annonçoit qu'on m'envoyoit au pôle Boréal pour y faire des découvertes ; ôc elle m'enjoignoit en même tems d'aller à Nore pour y attendre des ordres ultérieurs. Le vaiiTeau fut tiré le 2$ de la forme. Le 21 Mai. Le vaiiTeau, étant équippé ôc agréé, Ôc ayant MaI' pris à bord ravitaillement Ôc toutes les autres provifions, fi l'on en excepte celles du Canonier ? nous defcendîmes aux faalltonu Le 22, nous reçûmes à bord la poudre , huit pierriers de fix, ôc toutes les munitions du Canonier. Le Lord Sandwich voulut bien ajouter à toutes les marques d'attention qu'il nous avoit données pendant qu'on équïpoit le bâtiment, celle de venir à bord, pour connoître par lui-même avant notre départ fi tout alloit au gré de ceux qui s'embarquoient pour l'expédition,Les vents d'Eft nous empêchèrent jufqu'au 26 de defcendre la rivière ; je reçus alors mes inftructions pour le voyage, datées du 25;. Elles portoient que j'irois à Nore fur le Race-horfe, ôc que j'y prendrois fous mon commandement la Carcaffe ; qu'avec ces deux vaiffeaux, je gouverne-rois au Nord pour arriver au pôle Boréal , ou du moins pour en approcher autant qu'il me feroit poiïïble, ôcque je me tiendrois auffi près du méridien que îa glace ou d'autres, oblracles le permettroient ; que pendant le cours du voyage, je ferois toutes les obfervations de Marine, d'Aftrono-mie, d'Hiftoire naturelle, Ôcc, qui pourroient être utiles à la navigation ôc avancer le progrès des Sciences ; on ajou-toit, que fi j'arrivois au pôle , ôc même je trouvaffe la mer libre de l'autre côté du méridien, je ne devois point aller plus loin, ôc qu'à tout événement, il fallait que je fufTe de retour à Nore avant le commencement de l'hiver. Il y avoit auiïi une claufe qui m'autorifoit, dans des cas imprévus , à continuer ma route fuivant que je le jugerois à propos ,.ôc une autre qui me preferivoit d'achever le voyage fur la Carcaffèy fi le Race-horfe venoit à périr ou à être mis hors de fer vice. Le 27 , je mouillai à Nore, ôc le Capitaine Lutwîdge qui montoit la CarcaJJe - vint m'y joindre le 30. Son équippe-ment étoit le même à tous égards que celui du Race-horfe y mais s'appercevant que fon vaiffeau étoit trop calé pour marcher en mer avec fureté, il obtint de l'Amirauté une permiffion de débarquer ilx canons, de ne lailTer que quatre-vingts hommes d'équipage, ôc de rendre une quantité de provisions proportionnée à cette réduction. Il avoit recommandé à l'Amirauté les Officiers qui l'accompagnèrent, ôc leur conduite pendant tout le voyage a fait l'éloge de fou difeernement. Pendant notre féjourici-, M. Lyons. débarqua au fort de Sheernefs, ôc au moyen d'un quart de cercle, U trouva qu'il eft fitué par le p d 31 ' 30. " de latitude, ôc au Qa3o/de longitude orientale. Nous ne pûmes pas lever l'ancre ce jour-là, ni le fuivant, à caufe des vents d'Eu. Le- Le 2 Juin, le vent foufflant au Nord dépendant de l'Oueft, Jufoi je fignalai l'appareillage à cinq heures du matin ; mais en moins d'une demie heure, le vent fauta à l'Eft, grand frais , Ôc je fermai les huniers. Le vent palTa l'après-dinée au N. N. E, nous mîmes en mer, mais nous n'avançâmes pas beaucoup, parce que le flot portoit contre nous. Le 3, le vent d'Eft foufflant tout le jour grand frais, nous reliâmes à l'ancre. Le 4, le vent pafTa à l'Oueft à fix heures du matin ; j'appareillai fur le champ , et j'envoyai le bateau au Capitaine Lutwidge pour lui remettre fes inftructions. A io heures, la longitude mefurée par la montre marine étoit de y6 1 E* A midi , la latitude obfervée étoit de y id 37 ' 36 '1 N. A huit heures du foir, nous étions déjà en travers du rocher de Balfey, entre Orford Ôc Harwich. Il y eut peu de vent pendant la nuit. Le^, à fept heures ôc demie du foîr , nous mouillâmes dans la baye d'Hofeiey par cinq braffes & demie d'eau. Le château d'Orford nous reftoit au N. E. \t N. Angle entre l'églife d'Aldborough ôc le fanal d'Orford, 7d 3 8 ' Entre le fanal ôc l'églife d'Orford, 18d 16 r Entre l'églife ôc le château d'Orford, 2 d 20' Entre l'églife ôc le château d'Hofeiey, 100d ' Entre l'églife d'Hofeiey Ôc celle de Balfey, 3 $ d 27 f] Le 6, le vent étant au S. S. O. nous levâmes l'ancre ôc nous portâmes au large ; parce que je remarquai que nous G perdrions deux marées en entrant dans les rades d'Yarmouth; J'examinai la ligne du lok qui marquoit quarante-neuf pieds; Ôc comparant la demie minute (a) avec le garde tems, je trouvai qu'elle faifoit 30 fécondes. A midi, la latitude obfervée étoit de $2 d 16'}%", ôc la longitude mefurée par la montre marine de id3o' 1 j " E. Angle entre Southwold Ôc Walderfwick, 10 d 391 Walderfwick Ôc Dunwich , 20d 21 ' Dunwich Ôc Aldborough, 46d y 3' Southwold nous reftoit au N. 0.7. N. à ce que nous fup-posâmes à trois lieues de diftance. Nous conclûmes que Southwoldeft fitué par le$2 d 22 'de latitude ôc le 1d 18' 15 de longitude E : l'inclinaifon de l'aiguille étoit de 73 d 22 Le 7, le vent fouffla du nord pendant tout le jour, ôc fut frais le matin. Nous avons portés fort au large la nuit ôc le jour précédent, afin de dépafTer Lemon ôc Ower. Le 8, il y eut peu de vent pendant la plus grande partie du jour, Ôc nous trouvâmes une houle très-forte. Nous portâmes vers la terre. A dix heures ôc demie, notre longitude mefurée par la montre marine, étoit de 41 ' 1} '1 E. A midi, nous étions par le % 3 -1 38 ' 37 " de latitude. Nous vîmes le foir la haute terre près du Spurn. Le p à midi, le cap Flamborough nous reftoit auN. O. -. N. ( a ) Demie minute ; horloge de fable d'une demie minute, dont on lê lert pour «Aimer la vîtefTe du fillage mefurée par le lok. AIT POLE BORÉA L. i 9 a la dïftance d'environ fix milles ; nous étions, par obferva-tion, au 54*4' 74,'Me latitude, ôc au 27' 3î '' de longitude E; ee qui donne J4d 9 ' pat la latitude du cap Tlambo-YQugh ôc 19' iî"pour fa longitude E, L'après-midi, nous étions à la hauteur de S cari? or ough.Nom eûmes prefque calme le foir. Le 10 au matin, nous étalâmes la marée dans la baye? de Robïn-hood: un petit vent foumoit du N. O. Nous monta* mes dans la rade de Whitby à la marée fuivante, ôc nous y mouillâmes à quatre heures de l'après-midi■, par quinze braf-fes. Il y avoit très-peu de vent. Le 11, calme le matin. Nous achevâmes de completter' nos provisions d'eau, de viandes ôc de légumes.. A neuf heu--ses du matin, la longitude obfervée par la montre marine étoit de 1 d ;y ' 30 " O ; l'abbaye de ÎFhitby nous reftoit au* S. -2. O. Nous appareillâmes avec un vent du S. E. Ôc nous-gouvernâmes N. E, ~* N. afin qu'en prenant le large au milieu du canal , nous rencontraftions le bon vent d'Eft ow d'Oueft , fans être trop près de l'une ou de l'autre cote, ôc avant d'avoir dépaiTé les ifles de Stetland ôc la côte de Nor±-wege. Le t2, le vent étant au S. E. ôc le vaiiTeau ayant déjà fait beaucoup de chemin, je fis un changement dans la; ration de la boiffon ; j'ordonnai qu'on fervit à l'équipage un* quart de la portion en bierre ôc les trois autres quarts en eau-de-vie ; au moyen de cet expédient la bierre a duré tout le. voyage, ôc nous avons épargné une quantité confidérable. 20 V O Y AGE d'eau. On donnoît une moitié de cette ration immédiatement après dîner 6c l'autre moitié le foir. Il faifoit alors alTez de jour pendant toute la nuit pour lire fur le pont. Le 13 , le tems étoit toujours beau ; mais il y avoit beaucoup moins de vent que la veille, ôc l'après-midi il fouffla plus au nord. A dix heures du matin, la longitude mefurée par ma montre étoit de 6 1 O. Nous fîmes trois obfervations du Soleil ôc de la Lune, pour déterminer notre longitude ; les deux termes extrêmes difTJrerent l'un de l'autre de près de deux degrés , ôc le réfultat moyen des trois donna i d 37 ' E. A midi, nous étions , par obfervation , au J9Aj2,J\//. Nous trouvâmes une différence de J6/ entre la latitude conclue de l'eftime des routes, ôc celle qui réful-toit de i'obfervation ; le vaiiTeau fe trouvant plus au nord que ne le portoit l'eftime. La diftance mefurée par ce lok étoit moindre de quarante-trois milles, que celle que don-noit I'obfervation. Un lok marquant quarante-cinq pieds, fuivant l'ancienne méthode, auroit été dans une route de deux jours, d'accord à deux milles près avec I'obfervation. Comme nous avions l'avantage de gouverner fur un méridien, Ôc qu'il fe préfentoit fouvent des occafions de découvrir les erreurs du lok , j'obfervai avec foin qu'elle étoit la plus ou moins exacte des méthodes qu'ont recommandées les Mathématiciens , ôc que fuivent les Marins pour divifer la ligne. L'après-midi, j allai à bord de la ÇarcaJJe, afin de comparer les garde-tems avec ma montre. A fix heures du foir, la longitude mefurée par ma montre étoit de 4 ' E? Ce foir le foleil fe coucha à 9 heures 24 minutes, Ôc il nous reftoit aiors au N, N, O. du compas. Long-tems après fon cou* cher, les nuages qui réfiéchifToient les rayons de cet aftre, formoient un beau coup-d'œil. Nous vîmes clair pendant toute la nuit, ôc le foir la CarcaJJe nous fignala qu'elle apper-cevoit la terre. Le 14, peu de vent ou calme tout le jour ; mais le tems étoit très-clair ôc très-beau. Nous fîmes différentes obfervations du Soleil, de la Lune Ôc de l'horloge marine , pour déterminer la longitude. Celle du vaiiTeau, mefurée par ma montre, étoit, à dix heures du matin , de 1 d 11 ' 4J " O. La longitude que donnèrent les diverfes obfervations de la Lune, différoient de près de deux degrés l'une de l'autre. En fuivant le réfultat moyen de toutes ces évaluations, le vaifleau étoit au 2d ' 4; " de longitude O. Quelques bateaux du Shetland nous apportèrent à bord du poiflbn. A midi, notre latitude , par obfervation, étoit de 6od 16' A une heure après midi, l'inclinaifon de l'aiguille étoit de 73d3o'; ôc à huit heures de 7?d 18'. La foirée fut calme ôc agréable ; le ciel paroilToit très beau au Nord. En prenant la quantité moyenne de plufieurs obfervations que nous fîmes, la déclinaifon de l'aimant étoit de 2.2 tT 2 j ' O. Le 1 j, à huit heures du matin, la longitude du vaiiTeau, mefurée par la montre marine, étoit de 35? ' O : l'inclinaifon de l'aiguille 74 d }2 A dix heures ôc demie, plufieurs obfer-tions du Soleil ôc de la Lune donnèrent 17 ' O. pour notre longitude. A midi, étant par le 60d 1 o ' 8 " de latitude ofr-fervée, je pris avec le mégametre la diftance qu'il y avoit entre les deux vaiffeaux ; ôc fur cette bafe, je déterminai la pofition d'HangelifF, qui n'avoit pas encore été fixée, quoi- que ce foit une pointe très-remarquable, ot que les vaifTeamr la découvrent fouvent. Suivant mes obfervations, elle gît par le 60 A 9 ' de latitude, & le o li jtf' 3©',' de longitude O. Je donnerai dans l'Appendice la manière de lever des plans au moyen de cet inftrument; méthode qui, je crois, n'a pas encore été pratiquée. A une heure, nous obfervâmes que l'inclinaifon- de l'aimant étoit de 7 y Une brume épaille furvint l'après-midi, avec un calme tout plat ; nous ne pouvions pas^voir la Carcajje , mais fes fîgnaux que nous entendions nous répondoient qu'elle marchoit de conferve, La déclinaifon de l'aimant, d'après un réfultat moyen de plufieurs obfervations, étoit de 2; d i ' O* Le \ 6, nous eûmes le matin une brume très-épailTe ; la latitude, obfervée à midi, étoit de 60 d 19.' 17 ' A neuf heures du foir, nous obfervâmes que l'inclinaifon de l'aimant étoit de 76d 4; L'après-midi, le tems fut clair & lèvent bon ; nous gouvernâmes N. N. E. J'envoyai au Capitaine Lutwidge de nouvelles inftructions, & je lui fixai des lieux de rendez-vous. Le 17, le vent bon & frais du S. S. O ; nous continuâmes notre route au N. N. E. Je fis distribuer à l'équipage une partie des habits de réferve que nous avoit donnés l'Amirauté : nous vîmes un iloup anglois ; mais nous ne pûmes pas envoyer nos Lettres à fon bord, parce que la mer étoit groffe. A dix heures du matin, la longitude, mefurée par la montre marine, étoit de 19' 4? " O. A midi, la latitude obfervée étoit de 62d $9 ' 27". Le vaiiTeau étoit onze milles en avant de l'eftime» J'eûayai deux fois, ce jour-là, le lok- de Bouguer, ôc je reconnus qu'il cîonnoit plus que le lok ordinaire. La déclinaifon de l'aimant étoit de ipd 22 ' O. Le 18, nous eûmes peu de vent tout le jour i mais il fut Von, ôc il fouffla du S. S. O. au S. E. Nous gouvernions toujours au N. N. E. Notre latitude, obfervée à midi, étoit de 6; d 18' 17". A trois heures après midi, nous fondâmes avec une ligne de trois cens brafles, fans trouver de fond. La longitude, mefurée par l'horloge marine, étoit de 1 4 o 30 ''O. Le 19, le vent fouffla du N. O. Nous prîmes la hauteur méridienne à minuit pour la première fois. Le bord inférieur du foleil étoit de n ' 30 ' au-deffus de l'horifon ; d'où il ré-fulte que nous étions par le 66*,^' 39 " de latitude N. A quatre heures de l'après midi, la longitude, mefurée par la montre marine, étoit de <; 8 ' 4.? '10. A fix heures, la déclinaifon de l'aiguille étoit de 19 d 11 ' O. Le 20, nous eûmes prefque calme toute la journée. La mer étant parfaitement unie, je profitai de cette occafion pour fonder à une profondeur beaucoup plus grande que celles qu'on avoit mefurées avant moi. Je jettai un plomb très-pefant jufqu'à fept cens quatre-vingt braffes , fans trouver de fond, Ôc en employant un thermomètre inventé pour cela par le Lord Charles Cavendish, je trouvai qu'à cette profondeur, la température de l'eau étoit de 26 degrés du thermomètre de Fahrenheit; celle de l'air étoit alors de 48d 7- Nous commençâmes ce jour-là à fuivre la méthode du 24 V O Y AGE Docteur Irving pour rendre potable l'eau de mer ; des expériences réitérées nous ont donné la preuve la plus fatisfat-fante de fon utilité. L'eau que nous diftiliâmes étoit parfaitement delTalée ôc très-faine ; nous nous en fervions pour cuire les provifions de l'équipage. Ce feul avantage ne feroit pas à négliger dans tous les voyages, indépendamment de3 reffources plus grandes qu'elle peut procurer dans une difette d'eau. La quantité que produifoit chaque jour la machine à defTaler, varioit fuivant les différentes circonftances ; mais elle étoit ordinairement de trente-quatre à quarante galions? fans qu'il fallut augmenter de beaucoup le feu. Il eft vrai que par deux fois , chaque diftillation n'a donné que vingt-trois gallons ; c'étoit plus d'une quarte pour chaque homme, Ôc quoique cette ration ne foit pas forte , il n'en faut pas tant pour fa fubfiftance. Dans une néeefïicé pref-fante , je ne doute pas qu'on ne puiffe en tirer une bien plus, grande quantité > fans confommer plus de charbon qu'à l'ordinaire* Le 21, nous eûmes unjvent frais du S. E. pendant tout le jour, ôc nous continuions à gouverner N. N. E. A quatre heures du matin, nous parlâmes à un fenautde la pèche de la Baleine qui alioit à Hambourg, ôc nous le chargeâmes de quelques Lettres. A fix heures du matin , le réfultat moyen de plufieurs obfervations donna 23 18 ' O. pour la. déclinaifon de l'aimant. A neuf heures , la longitude , mefurée par la montre marine, étoit de 34' 30 " O. La latitude obfervée à midi, étoit de 68 d ; Le 22, calme la plus grande partie de la journée. Le tems- tems fut pluvieux ôc un peu froid le foir. A midi, nous obfervâmes que l'inclinaifon de l'aiguille étoit de 77d S2 • Le 23 , il y eut du brouillard tout le jour; le vent fut bon % nous changeâmes notre direction, ôc nous mîmes le cap au Nord Eft ôc à i'Eft-Nord-Eft, afin de mieux prendre le milieu du canal Ôc d'éviter les glaces de l'Oueft, que l'accroilTement du froid nous fit juger devoir être très-proches. A fept heures du matin, étant par notre eftime au nord du 72eme degré, nous vîmes un morceau de bois flottant ôc un petit oifeau appelle Tête-rouge ( Red-poll)r L'inclinaifon de l'aimant, obfervée le matin, étoit de 81d 30 Le 24, le tems fut très brumeux tout le matin ; le vent tourna au nord. L'inclinaifon de l'aiguille, obfervée à midi, étoit de 80 d 3 j L'après midi, l'air fut beaucoup plus froid qu'il ne l'avoit été jufqu'alors ; le thermomètre étoit à 34 degrés. On fit du feu dans ma chambre pour la première fois ; nous étions par le 73 d 40 ' de latitude. Le 25-, le vent fut au Nord avec une grolTe houle ; il tomba de la neige, mais elle ne fut pas abondante. A huit heures du matin, la longitude, obfervée par l'horloge marine, étok de 7d 15 ' E. Nous fîmes plufieurs obfervations fur la décli-naifon de l'aimant, que nous trouvâmes, fuivant les obfervations faites à fept heures du matin, de 17 d 9 1 O. ôc fuivant d'autres, à trois heures après midi, feulement de 7d 47 ' O. Je ne pu3 expliquer cette diminution fubite ôc extraordinaire, puifque plufieurs obfervatipns différentes faites le matin ôc le foir, s'accordoient parfaitement les unes ôc les D autres, fans aucune caufe apparente qui occafionnât cette variété. A huit heures du foir, la longitude, prife par une obfervation de la Lune, étoit de 12d $7 ' 30 ' ' E, qui diffé-roit de 2 d S S 1 de celle que donnoit la montre marine. Il y eut peu de vent la nuit. Le 26", peu de vent tout le jour; le tems fut très-beau & très - tempéré. La latitude, obfervée à midi , étoit de 74 J 2y Le thermomètre, expofé au Soleil qui avoit beaucoup d'éclat, s'éleva de 41 à cTi degrés 20 minutes. Je fis deux obfervations de la Lune à une heure & demie, avec un fextant de quatre pouces de rayon , ôc chacune d'elles donna 9 d ,7' 30" E. par la longitude ; ce qui fut d'accord à 37 minutes près avec une obfervation faite au moyen de la montre marine, à trois heures & demie, ôc par laquelle la longitude étoit de 8d 5 2 ' 30 '1 E. L'inclinaifon de l'aiguille étoit de 7Pd 22'. Le 27, à midi, la latitude obfervée étoit de 74d 26 ' Le vent pafla au Sud-Oueft, Ôc relia dans ce rumb tout le jour, avec un peu de pluie Ôc de neige. Le froid n'augmenta pas. Nous gouvernâmes N. J, N. E. à fept heures du matin ; d'après un îéfultat moyen de plufieurs obfervations , nous trouvâmes que la déclinaifon de l'aimant étoit de 20 d 3 8 ' O. Nous étions le foir, fuivant toutes nos eftimes, dans le parallèle de la partie méridionale du Spitlberg , avec un bon vent, fans qu'il y eut aucune apparence de glace ôc fans voir de terre. Le 28 P il y-eut moins de vent le matin que la veille ; il tomba de la pluie & de la neige mêlées enfemble. Nous continuions de gouverner au Nord. A cinq heures de l'après midi, nous faisîmes un morceau de bois de fapin flottant, qui n'étoit pas mangé par les vers. Nous filâmes deux cens quatre-vingt-dix braffes de ligne, fans trouver de fond. A fix heures , la longitude, mefurée parla montre marine, étoit de 7 d }o ' E. Entre dix 6c onze heures du foir, nous découvrîmes terre à i;Eft, à dix ou douze lieues de diftance, A minuit, l'inclinaifon de l'aimant étoit de 81 d 7 Le 29, le vent fut Nord ; nous rangeâmes de près la terre; La côte ne paroiiïoit ni habitable ni acceffible ; elle étoit formée de grands rochers noirs , élevés-Ôc ftériles , fans la moindre marque de végétation ; ils étoient nuds ôc pointus en plufieurs endroits , Ôc en d'autres couverts de neige, qu'on appercevoit même au-deflus des nuages ; les vallées entre les piles de rochers étoient remplies de neige ou de glace. Cet afpect nous auroit fait penfer que l'hiver étoit perpétuel dans ce climat, fi la douceur du tems, le calme de la mer, la lumière brillante du Soleil Ôc un jour continuel ne nous avoient préfenté fous une face agréable Ôc nouvelle cette feene frappante ôc pittorefque. J'ai eu occafion de faire plufieurs obfervations près de la Pointe noire. La latitude obfervée à midi étoit de 77 d 59 ' u;/. La différence de latitude qui fe trouvoit entre la dernière obfervation du 27 à minuit, ôc celle du 29 à midi , auroit été, fuivant l'ancienne méthode de marquer le lok, de deux cens milles, ce qui fe rapporte exactement avec i'obfervation. A trois heures après midi, nous mîmes à la cape t Dij & Ja fonde rapporta cent dix brafles > fond de vafe molle. Je jettai le lok pour mefurer la viteûe du courant, ôc en employant celui de Bouguer ôc celui dont on fe fert ordinairement ( qui étoient d'accord), je reconnus qu'il faifoit un demi-nœud au nord. La pointe noire nous reftoit alors à l'Eft-Nord-Eft. A quatre heures, la longitude mefurée par la montre marine étoit de pcl 3 1 ' E. A huit heures , la décii-naifon de l'aimant, prife d'après le réfultat moyen de dix-neuf obfervations étoit de 11 d £3 1 O. Il n'y avoit aucune caufe apparente qui pût m'explîquer cette grande différence : le tems étoit beau, la mer unie., ôc nous étions les maîtres de prendre toutes les précautions poilibles pour faire des obfervations exactes. L'inclinaifon de l'aiguille étoit de 80 d 26 Nous allions au plus près au Nord. Le 30, à minuit, notre latitude par obfervation étoit de 78 d o ' 50 ;/. A quatre heures du matin, la température de l'eau à cent dix-huit brafles, mefurée avec le thermomètre du Lord Cavendish, étoit de 3 1 degrés de celui de Fahrenheit ; la température de l'air étoit en même tems de ^odî. A neuf heures du matin, nous vîmes au Nord-Oueft un vaif-feau qui gouvernoit vers la terre. Comme nous avions peu de vent ôc qu'il fouffloit du Nord , je mis le cap vers la côte , dans le deiTe'm d'y faire de l'eau ôc de remettre en mer tout de fuite ; mais j'en fus empêché par le calme qui furvint. A midi, nous étions , fuivant I'obfervation, par le 78 d 8 ' de latitude ; l'inclinaifon de l'aimant étoit de 79 d 30'. A deux heures après midi, la fonde rapporta cent quinze braiTes fond de vafe ; nous plongeâmes en même tems dans la mer le thermomètre du Lord Cavendish , ôc nous trouvâmes qu'à cette profondeur la température de l'eau étoit de 3 3 degrés ; à la furface de la mer, elle étoit au même inrtaut de 40 degrés ôc celle de l'air de 44 11 4* Le thermomètre de Fahrenheit enfoncé dans Peau jufqu'à la même profondeur ôc retiré dans Pair, marquoit 3 8 d > Le foir, le patron d'un vaiiTeau groènlandois vint à borl ; il me dit qu'il venoit de fortîr des glaces , qui étoient à l'Oueft à feize lieues de diftance ; 6c que trois vaiffeaux , dont deux anglois 6c un hollandois, y avoient péri cette année. Le tems étoit beau ôc un peu chaud. A fix heures du foir, la longitude, mefurée par ma montre, étoit de p a 28 î 4J"E. Premier Juillet 1773 > petit vent du nord, ou calme tout~Juiik qui eft ftérile & qu'on appelle ainfi parce que fon fommet reffemble à un pied fendu ; il a toujours eu cette forme , ôc il a reçu fon nom des premiers Navigateurs hollandois qui fréquentoient ces mers. Ce rocher étant entièrement détaché des autres montagnes, Ôc joint au refte de l'ifle par un ifthme bas ôc étroit, préfente toujours le même afpeft de quelque côté qu'on le regarde - ôc comme il eft prefque perpendiculaire, fa couleur naturelle n'eft jamais cachée par la neige : aufli eft-ce une des pointes les plus remarquables de la côte. La terre le plus au Nord-Oueft eft une pointe élevée ôc arrondie , ôc eft appellée par les Hollandois Vogel-Sang* Quoique ce canal foit ouvert au Nord, il n'eft fujet à aucun inconvénient : la grande plaine de glace en eft fi près qu'elle empêche qu'il n'y ait de grofles mers ; les glaces qui y flottent ne mettent point en danger les vaifleaux, parce que cette rade communique avec plufieurs autres formées par différentes ifles , ÔC entre chacune il y a des paflages sûrs. Les anciens Navigateurs anglois ont donné le nom général de Fair-Flaven à tous les détroits ôc havres formés par ce grouppe d'ifles^ Fotherby en a dreffé une Carte en 1514. ils appellerent Havre du Nord celui dans lequel le Race-horfe ôc la CarcaJJe mirent à l'ancre , ôc Havre du Sud celui de Smerenberg , éloigné d'environ onze milles, ôc dans lequel nous mouillâmes au mois d'Août. Il y en a en outre plufieurs autres ôc deux eu particulier, nommés le Trou de Cook ôc le Norways. Nous-avons trouvé dans ces deux-ci plufieurs bâtimens hollandois» Comme la côte eft efearpée, nous complettâmes facilement nos provifions d'eau dans les courans que produit la* fonte des neiges ôc qui tomboient en plufieurs endroits des-fentes des rochers. Je m'établis fur une petite ifle ou roche platte , à environ trois milles du vaifleau , ôc prefque au centre de ces ifles, qui forment plufieurs excellentes rades ; je crus que c'étoit le lieu le plus propre pour drelTer" une tente ôc faire des obfervations. La brume du 14. nous* empêcha de nous fervir de nos înftrumens. Je regrettai beau- coup ce contretems, parce que je craignis qu'il m'eût privé de la feule occafion que nous aurions de faire des obfervations dans ces latitudes avancées ; cependant comme nous eûmes peu de vent, & que le tems fut très-beau du i } au 18 au matin, je profitai de cet intervalle le mieux qu'il me fut poliible. Lors même que dans ces parages le ciel eft le plus clair, il n'eft jamais fans nuage ; c'eft ce qui nous a empêché de voir la Lune pendant tout notre féjour à terre & de compter fur nos obfervations du Soleil ; M.Lyons n'a jamais pu d'ail" leurs prendre des hauteurs correfpondantes, pour connoître le mouvement journalier du garde-tems. Il eft vrai qu'une fois nous eûmes le bonheur d'obferver une révolution du Soleil, qui me fervit à juger de la marche de l'horloge à pendule qui battoit les fécondes à Londres. Pendant le cours de cette expérience, nous fîmes fans celle une attention particulière à l'état du thermomètre, & je fus fort fur-pris de voir qu'il y avoit fi peu de différence entre le point où il étoit à midi & celui où il étoit à minuit. Sa plus grande hauteur fut de j8 A\ à onze heures du matin , & à minuit elle fut de y i degrés. Le 16, à midi, le tems étoit très-beau & d'une clarté remarquable. Le thermomètre étant à l'ombre à 40 degrés , îi s'éleva ea peu de minutes à 89 d \ , lorfqu'il fut expofé au foleil, ôc il refta à ce degré pendant quelque tems, jufqu'à ce qu'une petite brife qui s'éleva le fit retomber à 10 degrés prefque dans un inftant : le tems étoit alors un peu plus chaud ; ce qui me fait croire que fi, dans ces latitudes, on graduoit un thermomètre fuivant 1 împreffion que fait l'air fur les hommes, le point de température feroit à envi- rem 44 degrés de l'échelle de Fahrenheit (a). "De cette ifle , je levai le plan de la côte du Spitfberg, afin de déterminer la fituation de toutes les pointes Ôc ouvertures , ainfi que la hauteur des montagnes les plus remarquables. La plus grande bafe que je pus prendre dans l'ifle ne fut que de fix cents dix-huit pieds ; longueur que je déterminai avec le théodolite, ôc que je mefurai avec une perche , je trouvai que les deux réfultats ne différoient pas de plus de trois pieds. Pour éprouver jufquà quel point on pouvoit compter fur l'exactitude de cette méthode, je m'embarquai fur un bateau ; ôc là, au moyen d'un petit fextant d'Hadley , je pris les angles entre fept objets qui s'entrecoupoient exactement lorfque je les eus placés fur le plan. Quelques jours après, j'acquis une nouvelle preuve de l'exactitude de mes mefures^ en prenant les gilTemens de Vogeïf Sang ôc de la pointe d'Hackluyt, qui répondent exactement à leur pofition fur ma Carte. Le 17, îe tems étant très-clair, je montai fur une des collines, d'où je pouvois découvrir un efpace de plufieurs lieues auNord-Eft ; la glace paroi/Toit uniforme ôc compacte aufli loin que s'étendoit la vue. Pendant notre féjour fur cette ifle où nous fîmes nos obfervations, nous reconnûmes qu'elle gît par le 79 d yo ' de latitude & le 10d 2' 3 o ; ' de longitude E ; la déclinaifon de l'aimant étoit de 20a 3 8' O;. & l'inclinaifon de 82 d 7 la latitude du Rocher-fourchu étokr de 79 d 55 ;; fa longitude, 0 d ;p ' 30 " E. la latitude de (a) Ce qui Ce rapporte à 6 degrés & demi au-dciïus de la congellation deTcchell*' je Réaumur» Fiji pointe d'Hackluyt étoit de 79 d 47 Ôc fa longitude, pd 11 ' 507/E. La marée s'élevoit d'environ quatre pieds > Ôc com-mençoit à une heure .& demie dans les pleines & les nouvelles Lunes. Sa direction entre les diverfes ifles parmi lesquels paflbit le flot, paroiflbit venir du Sud. Le 18, le tems, qui fut calme depuis le 54, nous avoit donné le tems d'achever nos obfervations Ôc de remplir nos futailles : une brife s'élevant le matin,. j'allai à terre pour rapporter les inftrumens à bord. Entre onze heures ôc minuit, nous avions fait environ huit lieues ôc la glace nous empêcha d'aller plus loin. Nous en rangeâmes les bords au Sud. A deux heures du matin , étant embarraflé dans ces glaces ^ je revirai ôc je laiflai des ordres pour gouverner à l'Eft le long de fes bords, dès que nous pourrions doubler la pointe ; j'efpérois que s'il n'y avoit point d'ouverture entre la terre ôc la glace, je ferois du moins en état de décider fi elles étoient jointes enfemble Ôc peut-être de courir deflus la terre , s'il y avoit quelque apparence de palTage de ce côté. Par-tout où s'étendoit notre vue, la glace ne formoit alors qu'une mafle folide ôc Ton n'appercevoit point d'eau au Nord, Le 15?, à fix heures du matin, nous étions arrivés à PEU parmi les glaces flottantes qui étoient en très-grand nombre' fur la côte, près de la grande mafle qui fe prolongeoit au Nord ôc à l'Eft ; la terre près Deer-Field ( le champ des Daims) n étoit pas éloignée de quatre milles, ôc la profondeur de l'eau avoit diminué jufqu'à vingt brafles. Nous nous y trouvâmes arrêtés à-peu-près dans le même endroit où nous P/. zz. B^6D 265859 9999 ^^7337731639 Pavions déjà été deux fois, la glace qui avoit la même poll-tion qu'auparavant enfermoit la terre, fans qu'il y eut aucun paflage à PEft ou au Nord ; je rebrouiTai donc chemin à POueft. A midi , la partie la plus Septentrionale de Vogd-Sang nous reftoit au S. O. J; S. à la diftance d'environ fept lieues. Le tems étant très-beau Ôc le vent à l'Eft, nous trouvâmes moyen de côtoyer la glace à POueft ; pendant le courant de cette journée , nous entrâmes dans toutes les bayes ; nous fîmes le tour de toutes les pointes de glace, en cherchant une ouverture , ôc nous en rangeâmes de près la grande mafle, ordinairement à une encablure du vaifleauj, Le 20, à trois heures ôc demie du matin, nous n'apper-cevions plus la terre, ôc nous crûmes que nous étions à plus de 80 degrés \ de latitude. Quelques - unes des ouvertures , qui avoient près de deux lieues de profondeur, nous avoient flattés de Pefpoir de pafler au Nord ; mais nous reconnûmes bientôt que ces ouvertures n'étoient rien autre que des bayes dans la grande mafle de glace. A une heure de Paprès midi, nous étions, fuivant notre eftime , à environ 80 d 34'de latitude, à-peu-près dans le même endroit où nous avions été le 9. Sur les trois heures de Paprès-midi, nous arrivâmes vers quelque chofe qui reflembloit à une ouverture au Sud-Oueft, ôc nous trouvâmes que la glace s'é-î tendoit fort loin au Sud. Le 211 nous continuions toujours à ranger les bords de la glace qui couroit au Sud A midi, nous étions, par obfervation, au 79 A 26 1 de latitude , vingt cinq milles au Sud de notre eftime. Gomme la direction de la glace nous con- duifoît au Sud, & que le courant portoit du même côte** je mis le cap au Nord ôc à l'Oueft, en ferrant la glace de près, pour voir fi la mer étoit ouverte au Nord» A o heu* res du foir , nous n'avions point de fond par deux cents brafTes de ligne. A dix heures, nous entrâmes dans un courant de glaces flottantes ; le tems fut beau* mais froid tout le jour ôc quelquefois brumeux. Le 22 , à deux heures du matin, nous portâmes au Nord-Eft, fur la grande plaine de glaces ; le tems devint brumeux bientôt après- A fix heures, nous vîmes la glace, & le ciel étant toujours fombre, nous mîmes le cap au Sud-Sud-Eft ^ dans la crainte d'être arrêtés dans les glaces. L'air étoit très-froid. Le 25, à minuit, nous revirâmes de bord pour gouverner fur la grande mafle de glace. Notre latitude obfervée étoit de 80 d 13'38 ' La matinée fut pluvieufe ôc la foirée belle ; nous manoeuvrions toujours au Nord ôc à l'Eft, avec le vent d'Eft. A fix heures du foir, le Rocher-fourchu nous reftoit au Sud à environ fix lieues $ la fonde rapporta deux cents brafles, fond de vafe ; le plomb parut y avoir enfoncé du tiers de fa longueur. A deux heures du matin, nous avions peu de vent & une houle du Sud-Oueft; je portai au nord parmi les glaces flottantes. A deux heures ôc demie * la grande mafle de glace étoit à une encablure du vaifleau * & les glaces flottantes nous ferroient de fi près que nous virâmes vent arrière , n'ayant pas afiez de place pour revirer vent devante la glace donna des coups très-violens au vai£-feati dans cette manoeuvre, & un des morceaux qui vint à fe placer deifous la quille, le fouleva pendant près d'une, minute, avant que le poids du bâtiment ne l'eût brifé. On avoit tellement renforcé avec des fers le Race-horfe ôt ta Carcaffe , que tous ces chocs ne leur rirent aucune avarie 5 ôc s'il n'y avoit eu d'autre danger à craindre, j'aurois pu en toute fureté forcer le palTage à travers ces glaces flottantes Ôt examiner par-là s'il y avoit quelque ouverture. La pointe d'Hackluyt nous reftoit au S. $0 d O. à \% diftance d'environ fept lieues. Le 24., cette pofltion de ïa glace nous,empêcha d'avann cer directement au Nord, ôt après tant de tentatives inutiles , il n'y avoit aucune apparence que nous puflions avoir plus de fuccès à rOueft. Il m'étoit impoflible de faire ce dernier effort avec un vent d'Eft Ôc une houle grofle, parce que d'un côté le vent foufflant de ce rumb, empiioit les glaces flottantes à l'Oueft, ôc de l'autre, les lames les battant avec force , il n'y avoit alors aucun moyen d'approcher. A l'Eft, l'eau étoit tranquille ôc unie ôc détachoit les glaces flottantes des bords de la grande mafle ; nous efpérions encore y trouver un courant qui nous en faciliteroit l'entrée vers le Nord 5 enfin, nous pouvions rebroufler chemin à l'aide d'un vent d'Eft, fi des obftacles nous empêchoient de continuer notre route. D'ailleurs, puifque les glaces étoient une barrière impénétrable au Nord Ôc à l'Oueft, il-falloit néceflairement alors reconnoître jufqu'où l'on pouvoit s'avancer à l'Eft, ôc pourfuivre ainfi notre voyage au Nord. Ces confidérations me déterminèrent à aller au plus près à l'Eft, & à faire un dernier effort pour nous ouvrir un paf-fage,à l'endroit où j'avois été repouffé trois fois. En manœu- vrant à l'Eft, nous nous tînmes aufti près de la grande mafTe de glace qu'il étoit pofïible. A midi, le Rocher-fourchu nous reftoit au S. O. J. S. à environ fept lieues. A fix heures y nous manœuvrâmes au Nord-Eftyôc à neuf, nous gouvernâmes au Sud-Eft, la glace paroiflant plus ouverte de ce côté : nous avions des vents frais & un tems brumeux. Le vaiiTeau toucha d'une manière violente, en tâchant de forcer le palTage ôc d'écarter les glaçons. A minuit, le vent fraîchit, ôc nous prîmes deux ris de nos huniers. Si nous avançâmes ce jour-là un peu plus loin, que dans aucune des premières tentatives que nous avions faites du même côté j c'eft probablement parce que nous avions des vents frais, Ôc que l'été étoit plus avancé. Nous continuions à côtoyer la glace, ôc à deux heures du matin, la partie feptentrionale de Vogel-Sang ôc la pointe d'Hackluyt nous reftoient l'une par l'autre au S. 6, d O. ôc le Rocher-fourchu au S. $2 d O. Nous étions à environ trois lieues de la partie la plus proche de la côte. Lorfque je quittai le pont à quatre heures du ma-tin , nous étions fort près de l'endroit où les vaiiTeaux avoient été arrêtés dans la glace le 7 au foir, mais un peu plus loin-à l'Eft; nous pafsâmes fur le même bas-fond que nous rencontrâmes alors, ôc la fonde rapportoit vingt braf» fes , fond de roche. Nous étions toujours parmi les glaces flottantes ; mais elles n'étoient pas aufti ferrées les unes contre les autres que nous les avions trouvées plufieurs fois auparavant. Le 2, , à fept heures du matin , la profondeur de l'eau avoit augmenté jufqu'à cinquante - cinq braffes , Ôc nous étions continuellement parmi des glaces flottantes, A midi % la. îa fonde rapporta foixante ôc dix braiTes, fond de vafe, à environ trois milles de diftance de la terre la plus proche. A deux heures après-midi, nous avions dépalTé Deer-Ficld ce que nous avions entrepris déjà tant de fois fans fuccès ; & trouvant que la mer étoit ouverte au Nord-Eft , nous conçûmes les plus flatteufes efpérances d'avancer au Nord. Depuis cet endroit, en tournant à l'Eft , la côte préfente un afpect différent de celui des autres côtés ; les montagnes, quoique élevées, ne font niauffi efcarpées, ni aufti pointues, ni aufti noires qu'à l'Oueft- Il eft vraifemblable que c'eft à caufe de cette diverfe apparence de la côte, que les anciens Navigateurs ont donné aux places des environs les noms de Grîve-rcuge, Colline-rouge ôc Rocher-rouge. L'un d'eux pat~ lant de cet endroit, a décrit tout le pays en peu de mots. » Ici, dit-il-, j'ai vu que la terre ôc l'argile étoient plus » pures que celles que j'avois trouvées dans tout le pays ; » mais il n'y croilToit pas plus de plantes qu'ailleurs, ce A deux heures de l'après-midi, nous avions peu de vent, Ôc nous avions en vue l'ifle Mofren qui eft très-baffe ôc très-platte.. La Carcaffe étant toujours en calme le foïr fort près de Pille, le Capitaine Lutwidge profita de cette occafion pou£ fe procurer îa defeription fuivante qu'il m'a communiquée,, ôc qui eft très-exacte. 30 A dix heures du foir, le milieu de Pifle Moffen nous w reftoit à PE. \. S. E. à la diftanee de deux milles ; la fonde *> rapportoit treize b rafles, fond de roche, avec une vafe »d'un brun léger Ôc des coquilles brifées. J'envoyai le Mai- G » tre ôc des Matelots à terre ; ils trouvèrent que Tille étoit » à-peu-près d'une forme circulaire d'environ deux milles » de diamètre ; ils virent au milieu un petit lac entièrement » glacé, excepté dans l'efpace de trente ou quarante « verges autour des bords, où il y avoit de l'eau, remplie 3> de morceaux de glaces flottantes ; cette eau étoit fi baffe *> qu'ils la paiTerent à gué Ôc qu'ils allèrent fur la mafTe de « glace ferme. Le terrein entre la mer ôc le lac eft d'une » demie encablure fur un quart de mille de large, & toute » Tille eft couverte de gravier ôc de petites pierres fans la =» moindre maraue de verdure ou de végétation d'aucune * efpèce. Ils ne virent qu'un morceau de bois flottant d'en-» viron trois brades de long avec fa racine, ôc aufli épais « que le mât de mifaine de la CarcaJJe ; il avoit été jette fur *> la partie élevée de la terre, ôc il étoit penché vers le lac. » Ils apperçurent trois Ours , un grand nombre de Ca-*> nards, d'Oies fauvages Ôc d'autres Oifeaux marins, ôc des v> nids dans toute Tille. Il y avoit une infeription fur le tom-» beau d'un Hollandois qui y fut enterré au mois de Juil-?o let 1771. La marée étoit bafle à onze heures, lorfque la » chaloupe débarqua, ôc elle paroiflbit refouler de huit ou «neuf pieds. Nous rencontrâmes alors un courant qui por-toit le vaifleau au Nord-Oueft de fille ; auparavant nous s> en avions un qui nous ençcaînoit au Sud-Eft vers Tifle, ôc y> qui nous faifoit faire un mille par heure. Sur le côté occi-» dental, la fonde rapporta deux brafles, fond de beau fable *> blanc, à une longueur de vaifleau de la grève ; ôc elle en p» rapporta cinq, même fond, à un demi-mille de diftance. <* Les fondes aux environs de cette ifle ôc â TEftme parojf- fent correfpondre à îa nature de la côte. A l'Oueft, les rochers font élevés Ôc les côtes efcarpées ; dans Pifle, la terre inclinoit davantage, Ôc les fondes étoient moindres ôc de trente à dix bralTes. Il eft étonnant qu'aucun des anciens Navigateurs, qui font fi exacts Ôc fi détaillés dans leurs descriptions de la côte, n'aient pas parlé de cette ifle, qui eft fi remarquable Ôc fi différente de tout ce qu'on apperçoit fur * la côte occidentale. Mais on dira peut-être qu'elle n'exiftoit pas alors, que les courans qui viennent du grand Océan fur le côté Oueft du Spitfberg ôc à travers le détroit de Waygat fe rencontrant, ont formé cette efpècede banc, Ôc qu'ils ont occafionné cette quantité de glace qui enferme ordinairement la côte dans les environs. — A quatre heures après midi, nous eftimâmes le courant qui portoit N. E.l-, E. Ôc faifoit trois quarts de milles par heure. A minuit, Pifle Moffen nous reftoit du S. E, ~. S. au S.^. S. O- à la diftance d'environ cinq milles. Le s*-, fur les deux heures du matin, nous avions peu de vent ôc du brouillard ; nous fîmes des fignaux à la Carcaffe pour marcher de conferve. A trois heures ôc demie de Paprès-midi, nous étions par le 12 d 201 45" de longitude E* La déclinaifon de l'aimant, prife par un réfultat moyen de j azimuths, de 12 d 47 ' O. A neuf heures, nous vîmes la terre à l'Eft; nous gouvernions au Nord avec un petit vent, Ôc nous n'avions d'autre glace en vue que celle que nous venions de dépalfer. Le 27, faifant toujours des efforts pour avancer au Nord-Eft, nous rencontrâmes quelques glaoes flottantes ; cepen- dant, comme la mer avoit été ouverte depuis Deer-Field juf-qu'où nous étions, je conçus de grandes efpérances fur la réufli-te de notre palTage ; mais à midi, étant, fuivant notre eftime, par le 80 d 48 ' de latitude ; nous fûmes arrêtés par la grande maffe de glace qui étoit entièrement folide Ôc qui cou-roit en ligne droite à-peu-près Eft Ôc Oueft. Après avoir reviré, je mis à la cape ; je fondai près des bords, ôc la ligne rapporta foixante ôc dix-neuf brafles, fond de vafe. Le vent étant toujours à l'Eft , je rangeai de près les bords de la glace, Ôc je la côtoyai tout l'après-midi. A fix heures du foir, nous étions, d'après une obfervation, par le 14.d 50 ' 30" de longitude E. Le 28, à minuit,notre latitude obfervée étoit de 80J 37'. La grande malle de glace couroit toujours dans la même direction ; nous continuions de gouverner à l'Eft, ôc nous découvrîmes au Nord plufieurs ouvertures de deux ou trois milles de profondeur ; nous fîmes entrer le vaifleau dans toutes, en forçant de voiles, parmi les glaces flottantes que nous y trouvâmes en beaucoup plus gros monceaux qu'à l'Oueft. A fix heures du matin, la déclinaifon de l'aimant, prife par fix azimuths, étoit de 11 d ; 61 O. ôc l'horifon d'une clarté remarquable. A midi, étant tout près de la grande plaine de glace , nous nous trouvions, par obfervation, au god 3cT7. La fonde rapporta cent une brafles, fond de vafe. L'après-midi, le vent fouffla du Nord grand frais, avec une brume épaiiîe. Les glaçons s'attachoient en grande quantité aux agrêts. Les glaces flottantes étoient épaif-fes & nombreufes : nous nous y trouvâmes tellement enga- gés, que nous fûmes obligés de reculer à une diftance con-iîdérable à l'Oueft & au Sud, avant que nous puflions nous en débarrafler. Nous eûmes enfuite une mer libre ôc un tems clair, ôc nous mimes le cap au NordEft. A cinq heures ôc demie, le vaifleau étoit par le i ; d \6l ^ " de longitude E. A fept heures, la terre la plus orientale nous reftoit à l'E. N. à la diftance d'environ fept ou huit lieues. Il paroifîbit y avoir des bayes profondes Ôc des ifles, ôc c'é-toit probablement ce que les Cartes hollandoifes appellent les Sept ifles ; elles fembloient être environnées de glace. Je portai au Sud, efpérant d'avancer au Sud-Eft autour de la glace, entre la grande mafle ôc la terre, où la mer paroif-foit plus ouverte. Le 20,à minuit, notre latitude, par obfervation, étoit de 80 d 21 A quatre heures, nous revïrâmes de bord tout près de la glace. Nous larguâmes lamifaine ôc nous mîmes le petit hunier fur le mât, parce que nous avions fait trop de chemin parmi les glaces flottantes. A midi, notre latitude obfervée étoit de 8od24/<6//. Une ouverture que nous fupposâmes être Tentrée du détroit de Waygat, nous reftoit au Sud ; nous avions la terre la plus feptentrionale au N. E. ié E. La côte la plus proche étoit éloignée d'environ quatre milles. L'après-midi, l'Officier de quart vint m'avertir que nous étions très-près d'un petit rocher à fleur d'eau ; en allant fur le pont, je le découvris à un peu plus d'une longueur de vaifleau à bas-bord, ôc je difpofai le gouvernail de manière à l'éviter : avant que cette manœuvre fût achvée, nous en étions tout près , ôc nous nous apperçû-mes que c'étoit un très-petit morceau de glace couvert de gravier. Le foîr » nous ne voyions que par la réflexion de la glace la partie Septentrionale des ifles ; il me tardoit beaucoup d'en avoir fait le tour, parce que je comptois toujours trouver une ouverture au-defîbus de la terre. Étant dans le voiflriage d'une ifle bafle 6c platte oppofée au détroit de .Waygat, ôc qui n'eft pas plus élevée, mais beaucoup plus large que celle de MofFen , nous eûmes une grolTe houle du Sud avec un petit vent ôc la fonde rapportoit de dix à vingt brafles. Lorfque nous eûmes dépaflé cette ifle ôc que nous approchâmes de la haute terre à l'Eft ; la mer devint profonde tout-à-coup, ôc la fonde donna cent dix-fept braf-fes. Comme nous avions peu de vent ôc un tems très-clair , deux Officiers allèrent dans un bateau à la cliafle des Chevaux marins , ôc ils dépendirent enfuite fur fille bafle. A minuit, nous étions , par obfervation, au 80 d 27 ' 3 " de latitude, ôc finclinaifon de l'aimant étoit de 82 d 2 ' j. A quatre heures du matin, je reconnus, au moyen du lok de Bouguer, que le courant faifoit deux brafles à l'Eft. A fix heures , les Officiers arrivèrent de l'ifle ; en revenant, ils avoient tiré ôc blefle un Cheval marin, qui replongea immédiatement ôc qui reparut bientôt fur l'eau avec un grand nombre d'autres Ces animaux fe réunirent tous pour attaquer le bateau ; ils arrachèrent une rame des mains d'un des Matelots, ôt ce fut avec peine qu'on les empêcha de brifer ou de faire chavirer le bâtiment ; la Carcajfe qui vit ce combat en détacha fa chaloupe à l'aide des deux Officiers ôc nos gens vinrent enfin à les difperfer. Un des bateaux du Capitaine Lutwidge avoit été quelques jours auparavant attaqué de la même manière à la hauteur de l'ifle Moffem. Le Docteur Irving qui étoit de cette expédition m'a donné îa defcription fuivante de cette ifle bafle. La voici en fon entier : » Nous trouvâmes plufieurs gros fapins couchés fur la » côte, à feize ou dix-huit pieds au-deflus du niveau de la *> mer. Quelques-uns de ces arbres avoient foixante ôc dix » pieds de long ôc avoient été déracinés 5 d'autres coupés à *> la hache, ôc entaillés à douze pieds de diftance en diftan-» ce. Ce bois n'étoit gâté en aucune manière, ôc les coups » de hache n'étoient point effacés. Il y avoit aufli quelques » douves de tonneaux ôc des-poutres équarries. La grève » étoit compofée de vieux merrain, de fable ôc d'os de ba* » leine. » L'ifle , qui a environ fept milles de long } eft platte ôc » compofée principalement de pierres de dix-huit à trente » pouces de largeur, la plupart hexagones, Ôc placées corn* * modément pour qu'on puifle fe promener deflus ; le mi-*> lieu de Pifle eft couvert de moufle, de cochléaria, d'o- • feille & d'un petit nombre de renoncules qui étoient alors m en fleur. Deux rennes paiflbient fur la moufle ; nous en s tuâmes un , Ôc nous le trouvâmes gras Ôc d'un excel-*> lent goût. Nous vîmes un Renard d'un gris léger, ÔC » un petit animal un peu plus gros qu'une Belette ; il avoit » les oreilles courtes, la queue longue ôc la peau tachetée *> de blanc ôc de noir. L'ifle eft remplie de petites Beccafli-*> nés, femblables à celles d'Angleterre. Les Canards cou-» voient alors leurs œufs , ôc nous apperçûmes plufieurs «. Oies fauvages qui cherchoient de la pâture fur le bord de » l'eau. « Quand je quittai le pont à fix heures du matin, le tems étoit entièrement calme ôc d'une clarté remarquable. Je découvris beaucoup de glace au Nord-Eft parmi ces ifles ;. mais il y avoit aufli une eau profonde entre les mafles , ce qui me fit efpérer que lorfqu'il s'éleveroit une brife , je pourrois percer au Nord par ce côté. Le 30, peu de vent Ôc calme tout le jour. Nous avançâmes un peu au Nord Ôc à l'Eft. A midi, fuivant une obfervation , nous étions par le 80 d 3 1 Me latitude. A trois heures de l'après-midi, nous étions au 18 d 48 ' de longitude E. parmi les ifles ôc dans les glaces, fans apparence de trouver une ouverture. Entre onze heures du foir ôc minuit, j'envoyai le maître ( M, Crâne) dans un bateau à quatre rames au milieu des glaces, pour voir fi le petit bâtiment pourroit les traverfer, ôc fi le vaifleau en forçant de voiles, viendroit enfin à bout de s'ouvrir plus loin un palTage, je lui ordonnai en même tems, s'il pouvoit gagner la côte, de gravir fur une des montagnes, afin de découvrir fl. Ton apperce-voit les extrémités de la glace à l'Eft ôc au Nord. A cinq, heures du matin , la glace nous environnant de toutes parts., nous mîmes dehors nos ancres à glace, ôc nous amarrâmes le long d'une des grandes mafles. Le maître revint entre fept ôc huit heures, accompagné du Capitaine Lutwid-ge qui l'avoit joint à terre. Ils avoient monté tous deux fur. une haute montagne, d'où leur vue s'étendoit à l'Eft ôc au. Nord-Eft l'efpace de dix ou douze lieues, fur une plaine continue de glace unie, ôc qui n'avoit d'autres bornes que celles de Thorifon. Ils découvrirent une terre qui s'étendoit au Sud-Eft, ôc qui eft marquée dans les Cartes hol- landoifes^ îandoifes, fous la forme de plufieurs ifles. Ils remarquèrent; que la grande malTe de glace , que nous avions côtoyée de l'Oueft à l'Eft, étoit jointe à ces iiles , ôc que de-là elle tou-choit à ce qu'on appelle la Terre Nord-Ejl. La glace avoit gagné de l'étendue ôc de la foîidité pendant leur voyage ; en revenant , ils furent obligés fouvent de traîner leur chaloupe fur cette glace pour arriver à d'autres ouvertures. Le tems étoit d une férénité ôc d'une douceur extrêmes ; il eft rare de voir un ciel aufti clair. La feene qui s'offroit à nos yeux étoit très-pittorefque ; les deux vaiffeaux fe trou-voient en calme dans une grande baye ; on appercevoît entre les ifles qui le formoient trois ouvertures ôc quelque courant d'eau : cette baye étoit par-tout entourée de glace aufti loin que pouvoit s'étendre la vue ; il n'y avoit pas un fouffle d'air ; la mer étoit parfaitement unie ; la glace étoit couverte de neige, bafle ôc par-tout égale, fi l'on en excepte un petit nombre de morceaux brifés près des bords ; les mares d'eau qu'on découvroit au milieu de ces gros morceaux de glace étoient recouvertes aufli d'une glace plus légère ôcplusi récente.. Le 31, à neuf heures du matin, ayant une brife légère-de l'Eft, nous abbattîmes au large , ôc nous tâchâmes de-forcer le palTage à travers la glace. A midi, cette glace étoit fi dure ôc fi bien fermée , que ne pouvant continuer-notre route ; nous amarrâmes une féconde fois fur la glace L après-midi, nous remplîmes nos futailles d'une eau douce de glace que nous trouvâmes très-pure ôc très-bonne- La' Carcaffe nous fuivit, ôc fut arrêtée par la même mafle que nous. Cette glace avoit huit verges dix pouces d'épaifleur. H. à une extrémité, ôc fept verges onze pouces à l'autre. A quatre heures de l'après-midi, la déciinaifon de l'aimant étoit de 12 d 24 ' O. la longitude étoit en même tems de îp d o ' t $" ' ' E. ce qui nous prouve que nous avions gagné peu de chemin à l'Eft depuis la veille. Nous eûmes calme la plus grande partie du jour ; le tems fut très-beau ; la glace qui s'étendoit Ôc s'affermilToit de plus en plus entouroit de tous côtés les deux vailTeaux. On ne découvrit point d'ouverture nulle part, excepté un trou d'environ un mille ôc demi de large , entre les deux bâtimens. Nous complettâ-mes nos provifions d'eau. L'équipage joua ôc s'amufa tout le jour fur la glace. Les Pilotes fe trouvant beaucoup plus au Nord qu'ils n'avoient jamais été, ôc la faifon s'avançant, commencèrent à s'allarmer fur notre fituation. Août. Le premier Août. La glace faifoit fans celle des progrès ; il ne reftoit pas alors la plus petite ouverture. Le Race-horfe ôc la Carcafje étoient à moins de deux longueurs de vailTeaux l'un de l'autre, féparés par la glace, ôc n'ayant pas de la place pour revirer , la glace étoit la veille unie par-tout ôc prefqu'au niveau de la furface de la mer ; mais alors les morceaux s'étoient empilés les uns fur les autres, Ôc formoient en beaucoup d'endroits uneefpèce de montagne plus haute que la grande vergue. A midi, notre latitude, mefurée par deux obfervations, étoit de 80 4 17'. Le 2 , tems pluvieux 6c d'une brume épaiiTe ; le vent frais de l'Oueft ; les glaces autour du vaiiTeau étoient un peu plus flottantes que la veille ; mais, à chaque inftant, elles venoient fe choquer ôc s'arrêter contre nos bâtimens ; de forte que fans un vent frais de l'Eft ou du Nord-Eft , il n'y avoit aucune probabilité que nous puftions jamais en forcir* On n'appercevoit pas un feul endroit où la mer fût ouverte, fi ce n'eft un petit coin vers la pointe occidentale de la terre Nord-Eft. Les fept ifles, la terre Nord-Eft ôc la mer glacée, formoient prefque un baflln ; l'on n'y voyoit que quatre pointes ouvertes par où îa glace pût s'écouler , fi un vent favorable venoit par hafard à le rompre. Le 3, le tems fut très-beau, clair ôc calme ; nous remarquâmes que les vailTeaux avoient dérivé fort loin à l'Eft ; la glace étoit beaucoup plus dure que les jours précédens, ôc le palTage par où nous étions venus de l'Oueft fermé : nous ne voyions la mer ouverte ni de ce côté, ni d'aucun autre* Les Pilotes ayant témoigné le défit de reculer en arrière s'il étoit poflible, les deux équipages fe mirent à l'ouvrage à cinq heures du matin, pour couper un partage à travers-la glace, ôc touer les deux vailTeaux à l'Oueft à travers les petites ouvertures. Nous trouvâmes que la glace étoit très--profonde , & nous en fciâmes quelquefois des pièces qui avoient douze pieds d'épaiffeur. Ce travail dura tout le jour mais fans aucun fuccès ; malgré tous nos efforts, nous ne* remorquâmes pas les bâtimens à plus de trois cents verges à l'Oueft à travers la glace, ôc en même tems un courant les avoient fait dériver fort loin au Nord-Eft ôc à l'Eft ? ainfi que la maûe de glace à laquelle ils étoient pris; ce même courant avoit d'ailleurs chaffé de l'Oueft, entre le* ifles, les glaces flottantes ; elles y étoient entaffées ôc aufti fermes que la grande maffe^ Hij Le 4, calme tout plat jufqu'au foir, lorfque nous conçûmes quelque efpérance d'un petit vent qui s'éleva à TEit ; mais il ne dura pas long-tems, ôc il ne nous fut d'aucun avantage. Le vent étoit alors au Nord-Oueft, avec une brume très-épaifle ôc le vaifleau chaflbit à l'Eft. Les Pilotes fembloient craindre que la glace ne s'étendit très-loin au Sud & à l'Oueft. Le } , comme il devenoit à chaque inftant moins probable que l'on pût dégager les vaifleaux, ôc que la faifon étoit déjà fort avancée, il falloit fe hâter de prendre une réfolution fur les moyens qu'on employeroit pour fuiver les équipages. La pofition des bâtimens nous empêchoit de découvrir quel étoit l'état de la glace à l'Oueft ; ce qui devoit en grande partie influer fur le parti qui nous reftoit à prendre j j'envoyai M. Walden, un des Officiers de poupe ôc deux Pilotes, fur une ifle qui étoit à environ deux milles, Ôc que j'ai appellée dans les Cartes Ifle de Walden ; je les chargeai d'examiner attentivement Ci la mer étoit ouverte de quelque côté. Le 5, M. Waîden ôc les Pilotes revinrent le matin, ôc rapportèrent que la glace, quoique fermée entièrement tout autour de nous, étoit ouverte à l'Oueft le long de la pointe par où nous étions venus. Ils ajoutèrent, que lorfqu'ils étoient fur l'ifle, ils avoient eu un vent très-frais de l'Eft , quoique nous euflions eu prefque calme tout le jour à l'endroit où étoient les vaifleaux : cette circonstance affoiblit pônfidérablement les efpérances que nous avions conçues jufqu'alors de pouvoir fortir de la baye au premier vent PL ///. 99 cPEït. Nous étions dans une cruelle alternative ; il falloir, attendre patiemment fi un bon tems ne rechalTeroit pas les vailTeaux en pleine mer, ou bien il falloit fauver nos équipages dans les chaloupes. Le Race-horfe Ôc hCarcap avoient dérivé jufques dans un bas - fond , ou nous n'avions que quatorze braiTes d'eau. Si la cale, ou la glace qui s'étoit attachée aux vailTeaux, venoit à prendre fond, ils étoient infailliblement perdus , ôc il eft probable qu'ils auroient chaviré. D'un côté, nous ne devions pas abandonner trop précipitamment Pefpoir de dégager les vaifleaux, ôc de l'autre, nous ne pouvions nous y livrer'que lorfqu'il ne nous refte-roit plus aucun autre moyen de délivrance. Comme nous n'avions point de havre ni de port pour les y retirer, en les laiflant là pendant l'hiver, il n'y avoit point d'apparence qu'ils puflent encore fervir au printems ; nous avions très--peu de provifions pour cette entreprife, fi d'ailleurs on pouvoir l'exécuter; ôc en fuppofant ce qui nous fembloit impôt fible, que nous puflions nous réfugier fur les rochers les plus proches, ôc y dreffer quelques huttes ou cabanes afin d'être en état d'y pafler l'hiver, nous étions alors dans un parage qui n'eft point fréquenté par les Navigateurs ôc où les vaifleaux n'ont jamais entrepris de venir ; les mêmes difficultés par conféquent fubfifteroient toujours l'année fui-vante, fans avoir les mêmes reffources. Le refte des équipages , fuivant toute apparence , feroit malade à cette époque ; nous n'aurions plus de provifions ; îa mer ne feroit pas fi ouverte, parce que le tems avoit certainement été plus clair cette année qu'il ne l'eft ordinairement. En effet, ne nous devions pas efpérer que même avec toutes les commodités poflibles, une grande partie de nos gens pût furvivre aux « maux que nous aurions à foufFrir dans un pareil hiver ; d'où Ton peut juger du peu d'efpoir qui nous reftoit dans l'état où nous nous trouvions. DJun autre côté, Fentreprife de traîner les chaloupes à une fi grande diftance fur la glace ôc d'y embarquer les deux équipages, ne préfentoient pas des. difficultés moins effrayantes; ôc en reftant plus long tems dans cet endroit, nous nous expofions à y être bientôt furpris par le mauvais tems qui s'approchoit. On ne fçait pas juf-qu a quand les Hollandois féjournent au Nord : fi les havres feptentrionaux ne font point embarraiTés de glaces, ils y reftent jufqu'au commencement de Septembre ; mais lorfque les glaces commencent à flotter, ils les quittent fur le champ. J'aiTemblai les Officiers des deux équipages , ôc je les informai du deiTein où j'étois de préparer les chaloupes pour nous fauver. Je les fis mettre dehors tout de fuite, ainfi que les canots, ôc nous prîmes toutes les précautions qui dépendoient de nous pour les renforcer ôc les rendre plus folides. Ces préparatifs dévoient prendre quelques jours* L'eau diminuant, ôc les vailTeaux dérivant fort vite au Nord-Eft vers les rochers, je fis faire des facs de toile où chacun pût mettre du pain, en cas que nous fuflions obligés de nous fauver tout-à-coup dans les chaloupes. J'envoyai aufti un Matelot au Nord, ôc la Carcaffe en envoya un autre à TEft, afin qu'en fondant par-tout où ils trouveroient des crevalîes dans la glace , nous fuirions avertis du danger avant que les vaifteaux ou la glace à laquelle ils étoient attachés priiTent fond* Dana ce cas, quelques minutes au^-roient fuffi pout les mettre en pièces où les couler à fond». Le tems étoit mauvais ; la plus grande partie du jour fuir, brumeufe ôc un peu froide*- Le J , le matin, je defcendis fur la glace avec la chaloupe à laquelle on avoit mis des patins ; elle gliffoit plus aifément que je ne l'aurois imaginé, & on la traîna l'efpace d'environ deux milles. Nous retournâmes enfuke à bord pour dîner. Trouvant que la glace étoit un peu plus ou^ verte près des vailTeaux, je voulus tenter de la faire marcher. Le vent fouffloit, mais foiblement. Nous mîmes les voiles, ôc le Race-horfe ôc la CarcaJJe firent environ un mille à l'Oueft. Ils remuoient, il eft vrai, mais très-lentement, 6c ils n'étoient pas beaucoup plus loin à l'Oueft que lorfqu'ils étoient enfermés. Cependant j'enverguai toutes les voiles % afin de forcer le palTage fi la glace venoit à fe rompre. Malgré les fatigues Ôc les peines qu'efTuyerent les équipages entraînant la chaloupe, ils fe comportèrent très-bien ôc fans murmurer ; les Matelots fembloient contens de quitter les vaifleaux ; cette idée ne les épouvantoit plus, ôc ils avoient une entière confiance en leurs Officiers. En faifant tous les efforts imaginables, les chaloupes ne pouvoient pas arriver au bord de Teau avant le 14 ; ôc fi, à cette époque, les vailTeaux n'avoient point changé de pofition, j'aurois été blâmable de refter plus long-tems à bord. En attendant, je réfolus de conduire les deux entreprifes à la fois , de traîner fans cefle les chaloupes, fans omettre aucune occafion d'ouvrir un palTage au vaifleau à travers les glaces. Le 8 , à quatre heures ôc demie du matin, je chargeai deux Pilotes ôc trois Matelots d aller examiner l'état de la glace a TOueft, Ôc juger s'il y avoit encore quelque efpé-rance de dégager les vaifleaux. Ils revinrent nous dire à neuf heures j qu'elle étoit très^ferme ôc très-dure, ôc qu elle étoit divifée en grandes plaines. Entre neuf Ôc dix, je quittai îe vaiiTeau avec l'équipage qui alloit traîner la chaloupe ; on la tira Tefpace de plus de trois milles. Le tems étant brumeux , ôc nos gens ayant beaucoup travaillé, je crus qu'il étoit à propos de retourner à bord entre fix ôc fept heures du foir. Sur ces entrefaites, les vaifleaux avoient été entraînés à quelques verges avec la glace à laquelle ils étoient pris & la mafle s'étoit un peu rompue. A l'Ouelr, , il y eut la nuit un petit vent ôc une brume épailTe ; de forte que je ne pus pas juger quel étoit précifément Tefpace que les vailTeaux ôc les glaces avoient parcouru ; mais la faifon étoit fi avancée, la délivrance des vahTeaux li incertaine , ôc la fituation de l'équipage fi critique, que malgré la lueur d'efpérance que ce mouvement nous laifToit entrevoir, je ne crus pas qu'il fut prudent de ceiTer de traîner les chaloupes, fur la glace. Le p y une brume épaiÏÏe le matin. Nous vînmes à bout de mouvoir un peu Je vaifleau dans de très - petites ouvertures. Lorfque le tems s'éclaircit l'après-midi, nous fûmes agréablement furprîs de voir que le Race-horfe ôc la Carcaffe avoient été entraînés à l'Oueit, beaucoup plus loin que nous ne nous y attendions. Nous fîmes de grands efforts tout le jours & nous gagnâmes à force de travail un peu de chemin à travers la glace , qui d'ailleurs commençoit à fe fendre ÔC à fe rompre. Nous dépafsâmes les chaloupes que Ton conti-nuoit de faire glifler à bras ; je les envoyai chercher, ôc nous les prîmes à bord. Entre trois ôc quatre heures du matin, le vent foufEoit de TOueft, ôc il tomboit de la neige en abondance. L'équipage étant, trop fatigué ; nous fumes obligés de \ de ceiTer la manœuvre pendant quelques heures. Le chemin que les vailTeaux avoient fait à travers la glace étoit cependant un événement favorable ; le courant qui avoit rompu la glace pouvoit, en changeant de direction, nous faire perdre en un inftant cet avantage , comme il nous l'avoit fait gagner. Lorfque nous étions au fond de la baye & fous la haute terre, nous avions éprouvé le peu d'efficacité du vent d'Eft ; mais comme nous nous étions frayé un palTage au milieu d'une auffi grande quantité de glaces, notre efpoir fe ranima, ôc nous crûmes qu'enfin un bon vent qui fouffleroit de ce rumb fuffiroit pour nous tirer, de danger, Le 10, le vent s'élevant au Nord-Nord-EfT le matin, nous mîmes toutes les voiles pour mettre le vaifleau en état de pafler à travers un grand nombre de glaces très - confidérables. ïl éprouva plufieurs fois des chocs très - violens, ôc un de ces chocs brifa la verge de notre féconde ancre. Sur le midi, nous avions traverie toutes les glaces ôc nous étions en pleine mer. Je gouvernai au Nord-Oueft pour découvrir la glace, ôc je reconnus que la grande mafle étoit dans l'état où nous l'avions laiïTée. A trois heures du matin , nous portâmes à l'Oueft, avec une brife de l'Eft, entre la terre ôc la glace que nous voyions très-diftinct.ement.-Le tems étoit brumeux.. Le ri, nous mouillâmes dans le havre de Smeerenberg> afin de rafraîchir les équipages après tant de fatigues.Nous-y trouvâmes quatre des bâtimens hollandais que nous avions; laiflés dans le Norways, lorfque nous fîmes voile du PToge!~ kang) ôc fur lefquels j'avois compté pour, nous ramener em Angleterre, en cas que nous fuffions obligés d'abandonner les vailTeaux. Dans ce canal, non loin de la côte , il y a un bon mcniillage par treize braiTes , fond de fable ; il eft à l'abri de tous les vents. L'ifle, près de laquelle nous étions à l'ancre, eft appellée ifle Amfterdam; le promontoire d'Hackluyt forme fa pointe la plus occidentale ; c'eft ici que les Hollandoîs avoient coutume autrefois de fondre leur huile de baleines , Ôc l'on y voit encore les relies de quelques cabanes qu'ils avoient conftruites pour cela. Ils entreprirent une fois d'y former un établiflement, ôc ils y laiflerent pendant l'hiver quelques hommes qui périrent tous. Les bâtimens hollandois fe rendent toujours à cet endroit dans la dernière faifon de la pêche de la Baleine. Le 12, nous portâmes les înftrumens à terre, Ôc nous y drefsâmes promtement une tente ; mais le tems fut fi mauvais que nous ne pûmes faire aucune obfervation ce jour-ià, ni le fuivant. Le 13 , nous eûmes de la pluie ôc un vent fort. Deux des bâtimens hollandois firent voile pour la Hollande. Le 14, le tems fut beau ; il y eut peu de vent, ôc nous commençâmes nos obfervations. ■ Nous les achevâmes le 18. Calme tout le jour. Pendant notre féjour à terre ; j'établis une féconde fois l'horloge à pendule, mais je ne fus pas aufli heureux que je l'avois été auparavant; je ne pus jamais venir à bout d'obferver une dévolution du Soleil ou de prendre des hauteurs correfpon- danfes pour déterminer le midi. Nous eûmes occafion de mefurer la réfraction de la lumière à minuit ; notre réfultat répondoit, à quelques fécondes près, aux calculs qu'on trouve dans les Tables de Bradley, en ayant égard aux petites différences qui dépendent des variations du baromètre 6c du thermomètre. Comme nous avions en vue le Rocher fourchu, je drelTai le plan de cette partie de Tair-Havcn, afin de le joindre à celui que j'avois levé de l'autre partie. Le Docteur Irving monta fur une montagne pour en prendre la hauteur avec le baromètre; j'eus grand foin de la mefurer en même tems d'une manière géométrique. D'après des obfervations répétées, nous trouvâmes que nous étions par le 751d 44' de la même latitude que celle du Rocher-four chu que nous avions déterminée auparavant ; notre longitude étoit de pa )o/ 4," E* l'inclinaifon de l'aimant de 82à S 1 \ ; la déclmaifo» de 1 8 d 57 ' O. ce qui s'accorde aufli avec I'obfervation que nous avions faite à terre au mois de Juillet. Le flot de la marée commence dans cet endroit à une heure ôc demie, er# même tems que dans le havre de VogeLSavg. On voyoit vis-à-vis de l'endroit où nous avions placé nos; ïnftrumens une des plus remarquables glacières de ce paysv Ces glacières font des grandes malles de glace qui remplif-fent les vallées entre les hautes montagnes; leur furface,, du côté de la mer, eft prefque perpendiculaire ôc d'un gris-léger très-brillant. Celle qu'on représente dans la gravure * d'après une efquifle prife fur les lieux par M. d'Auvergne f avoit environ trois cents pieds d'élévation, ôc il en fortoit une cafcade d'eau. Les montagnes noires, la blancheur de la neige ôc la belle couleur de la glace, formoient un tableau très- pittorefque ôc très-fingulîer. De groiTes maiTes fe détachent fouvent des glacières Ôc tombent avec grand bruit dans l'eau ; nous en remarquâmes une qui étoit tombée dans la baye, ôc qui enfonçoit de vingt-quatre braffes dans la mer ; die avoit cinquante pieds de hauteur au-deflus de la furface de feau, ôc elle étoit aufli de la même couleur que celle des glacières. Je renvoie à l'Appendice la defeription du Spitfberg. J'y expoferai les obfervations générales que j'ai eu occafîon de faire pendant le peu de tems que j'ai féjourné fur cette terre. Nous trouvâmes que la plus grande partie des pierres étoient une efpèce de marbre qui fe diiTolvoit aâfément par l'acide marin. Nous n'y avons apperçu aucune trace de minéraux, Ôc pas les moindres veftîges de volcans éteints ou fubfîftans. Nous n'y avons vu ni infectes, ni aucune forte de reptiles, pas même le ver commun. Nous n'avons découvert ni fources ni rivières ; l'eau qui y eft en grande abondance provient uniquement de la fonte des neiges fur la montagne. Il n'y a eu ni tonnerre ni éclair pendant le tems que nous avons été dans ces parages. Je dois ajouter que Martin, qui eft ordinairement exact dans fes descriptions Ôc fidèle dans fes obfervations, dit que le Soleil à minuit reflemble à la Lune ; mais je ne puis pas certifier le même fait : lorfque le tems étoit clair, cet aftre avoit la même apparence à minuit & dans tous les autres tems ; ôc je n'y ai apperçu d'autre différence que celle qui réfultoit du différent degré de hauteur où il fe trouvoit La vivacité plus ou moins grande de la lumière paroît dépendre ici, comme ailleurs} de l'obliquité de fes rayons. Le ciel étoit ordinal PL. p: 5^9999998 lemcnt chargé de brouillards blancs & épais ; de forte que je ne me reflbuviens pas dans les tems les plus clairs d'avoir jamais vu le Soleil ce l'horifon fans nuages. Avant même de découvrir la glace , nous voyions près de l'horifon une lueur brillante que les Marins appellent le clignotement de la glace ; ce qui nous faifoit appercevoir que nous en approchions. Hudfon remarqua que la mer où il trouva de la glace étoit bleue, & que fur une mer verte, il n'y en avoit pas. J'ai fait une attention particulière pour obferver cette différence, mais je n'ai pas pu remarquer qu'elle fût fondée. Le bois flottant qu'on rencontre fur ces mers, a fait naître différentes opinions & diverfes conjectures fur fa nature & fur le lieu où il croît. Tout celui que nous avons vu , fi l'on en excepte les douves de tonneau qu'appercut le Docteur Irving fur l'ifle baffe , étoit de fapin & n'étoit point mangé par les vers. Je n'ai pas eu occafion de déterminer de quelle terre il venoit. La glace a été le principal objet de notre attention pendant que nous étions dans ce climat. Nous avons toujours trouvé une groffe houle près des bords; mais quand nous fommes entrés parmi les glaces flottantes, la mer étoit tranquille. Les efpaces où la glace n'étoit pas encore formée, ainfi que les fentes entre de grands morceaux ôt les parties enfermées par les glaces,étoient fans agitation. Lorfque le vent foufRoit contre les glaces, alors des glaçons flottans s'accumuloient les uns fur les autres, & les bords des maf-fes étoient raboteux & compofés de gros morceaux empilées : je crois que cela provient de ce que la mer pouffant de petits morceaux de glace fur la grande mafle qui fe forme la première, ajoute fans ceife à fa hauteur ôc à fes inégalités. Fendant que nous fûmes embarrafles parmi les fept ifles, nous eûmes fouvent occafion d'obferver la force irréfiflibîe des grandes mafles de glaces flottantes. Nous en avons vu fouvent des morceaux de plufieurs acres en quarré fe former entre deux morceaux beaucoup plus gros ; ces trois morceaux s'accrochoient bientôt Ôc marchoient enfemble ; ceux-ci fe joignoient enfui te à d'autres ôc formoient peu-à-peu de petites montagnes : toute îa baye auroît été remplie dans un inftant de glaces dont les différentes malTes n'auroient pas pu fe remuer, fi le courant n'avoit pris une direction à laquelle nous ne nous attendions point ôc n'eut nettoyé la baye. Le ip, nous appareillâmes le matin avec le vent du Nord-Nord-Eft. Avant que d'avoir débouqué la baye, nous eûmes calme. J'obfervai ces trois ou quatre derniers jours , fur les onze heures du foir, une efpèce de parhélie. Le 20, à minuit, étant exactement au même degré de latitude que le Rocher-fourchu, M. Harvey fit une obfervation fur les réfractions, & nous trouvâmes qu'elle étoit d'accord avec les Tables. Le vent fouffla du Sud tout le jmir ÔC fut frais l'après-midi. Sur le midi, nous tombâmes dans un courant de glaces flottantes, Ôc vers les quatre heures, nous apperçûmes près de nous la grande mafle de glace. Nous portâmes la nuit à rOueft-Nord-Oueft le long des bords, ôc nous reconnûmes qu'elle étoit dans la même fituation où nous l'avions vue auparavant ; le vent fraîchit ôc le tems fe Pjlan de Fair H aven , et des Isles adjnie m Les, sur la, Cote Nord - Oueft du SPIT SBER.G; Dresse fur les Lieux; en îyrJ. De la, ûard'He Si-u^? 1 San %. Juillet !3.ô.p.m, Explication . Les l/ii//res ini/iquen/ /a fJrotb?ie/eitr de /'eau mesurée en tirasses, les par/ies marquées par an X. son/' des Jfontu/nes (/e (r/aee ■ Lieux- Je moui/taae - an à /oint /es sen> ■ sur /e Pe/u/u/e -J^at-N' J$°. qq 'Lonç Ji e/'ô< ' qâ' C . Ijii montqq/ie Joui'on a mesure ta hauteur par /c/iaro/ne/re e/ qu'on a ensuitede/ermïjjeonie/rtq* Hauu-urs des AfonJa^nes^jlfarquées par i/es pi/ià's /e//res oies, en Pieds ei' priseéae tJs/e ^1'. a. b. 22Ç$. d. 210. e. ^f. 2,4.00, h. 11o 1. l. k. L 3 2P~. 4ç^. o . iô'£o ■ p. 10 4L> lipiiiiiiiiiiaiiiaii couvrit, de foi te que nous la perdîmes de vue, Ôc comme le vent étoit Sud-Sud-Oueft, nous ne pûmes pas en approcher: davantage. Le 21 , à deux heures du matin, nous étions tout près de la mafle occidentale ; nous fûmes obligés de revirer de bord, parce que le vent étoit frais ôc que nous avions des lames très-fortes du Sud. Le vent diminua l'après-midi, mais la houle continua avec une brume épaiflê. Le 22, le vent s'éleva du Nord , ôc nous eûmes une bru-' me épaifle. Sur le midi, il fe calma^ ôc le tems devint plus clair ; mais le vent recommença le foir à fouffler frais avec une grofle mer ôc beaucoup de brouillard, ôc je fus obligé de gouverner plus à l'Eft, de peur d'être engagé dans les glaces, ou affalé fur celles qui nous reftoient fur le vent. La faifon étoit fi fort avancée Ôc nous avions tellement lieu de craindre les raffales Ôc les brumes, que nous ne pouvions plus rien faire d'utile, ni réparer nos fautes, fi nous euflions été coupables de quelque négligence. Si notre voyage n'a pas eu plus de fuccès, ce n'eft pas faute d'avoir eu un bel été ; le tems a été plus favorable qu'il ne l'eft ordinairement, ôc nous avons eu toutes fortes d'occafions de déterminer à diverfes reprifes la fituation de cette barrière de glaces quï s'étend i'efpace de plus de 20 degrés entre le 8ocme ôc le 8 ieme degré de latitude, fans qu'il y ait la plus petite apparence d'ouverture. Je terminerois ici la Relation de mon voyage , fi nous n'avions pas fait quelques obfervations ôc des expériences dans notre retour en Angleterre, En gouvernant au Sud, nous trouvâmes bientôt que îe tems devenoit plus doux ôc même chaud, relativement à nous. Le 24 Août, nous vîmes Jupiter : la vue d\ine étoile étoit alors pour nous un phénomène prefque aufli extraordinaire que celle du Soleil à minuit , lorfque, pour la première fois, nous fûmes parvenus au cercle polaire Arctique, Le tems fut très - beau , pendant une partie du tems de notre retour* Septembre. Le 4 Septembre 1775 , la mer étoit parfaitement tranquille ôc nous avions calme tout plat ; je répétai avec fuc-ces les tentatives que j'avois faites pour fonder une haute mer à de grandes profondeurs , ôc je ne trouvai fond qu'aprèo avoir filé fix cents quatre-vingt-trois brafles de ligne» Je rapporterai dans l'Appendice les circonftances dont cette expérience fut accompagnée Ôc qui prouvent que je ne me fuis pas trompé dans la mefure de la profondeur. Le fond étoit d'une belle argille molle Ôc bleue. Depuis le 7 de Septembre, que nous étions à la hauteur de Shetland, jufqu'au 24, que nous découvrîmes Orfordnefs , nous eûmes prefque, fans interruption, des raffales très-violentes, que la defcente du mercure dana le Baromètre Ôc l'élévation du Manomètre nous annonçaient toujours plufieurs heures avant qu'elles arrivaient ; ce qui me prouve l'utilité de ces inftrumens en mer. Dans une de ces raffales , la plus violente que j'aie jamais efîuyée ôc qui étok accompagnée d'une mer extrêmement grofle> nous nous perdîmes trois de nos bateaux ; nous fûmes obligés en outre, pour fouiager le vaiffeau, de jetter deux de nos canons à la mer & d'arriver pendant quelque tems , quoique nous fuffions près d'une côte fous le venu Je dois ici répéter de nouveau que dans cette occafion, ainfi que dans toutes les fituations critiques où nous nous fommes trouvés, les Officiers Ôc les Matelots ont fait leur devoir avec tout le zèle poflible. Pendant que nous elTuyions une violente raffale, le 12 de Septembre, le Docteur Irving mefura la température de la mer dans cet état d'agitation , Ôc il trouva qu'elle étoic beaucoup plus chaude que celle de Fatmofphere, Cette obfervation eft d'autant plus intéreflante qu'elle eft conforme à un paflage des queftions naturelles de Plutarque, où il dit » que la mer devient plus chaude, lorfqu'elle eft *> agitée par les flots. « Je crois que les Modernes n'avoient pas fait attention à cette remarque d'un ancien Fhîlofophe , ou du moins qu'ils ne l'avoient pas vérifiée par l'expérience. Les raffales fréquentes Ôc très-violentes que nous eûmes au mois de Septembre, m'ont confirmé dans l'opinion où j'étois déjà que nous étions partis d'Angleterre au tems le plus favorable qu'on pût choifir. Ces raffales font aufli ordinaires au printems qu'en automne ; il eft donc probable que fi nous avions mis à îa voile plus tôt, nous aurions eu en allant le tems aufli mauvais qu'il l'a été à notre retour. Comme il étoit abfolument néceffaire d'embarquer des provifions ôc des munitions de réferve, les vaifleaux étoient ' K fi calés que dans des raffales pefantes, notïs aurions été contraints vraisemblablement de jetter à la mer les bateaux & plufieurs de nos provifions , ainfi que nous l'avons éprouvé dans notre retour, quoique la confommation que nous avions faite eût allégé les bâtimens. De pareils accidens au-roient empêché la réufiite du voyage. Outre que nous appareillâmes dans une faifon avantageufe & que le tems fût beau , nous eûmes d'ailleurs l'avantage de gagner le quatre-vingtième degré de latitude fans voir de glace , & cependant les vaifleaux groènlandois la rencontroient ordinairement au foixante & treizième ou foixante-quatorziéme degré. Enfin fi la navigation au pôle étoit pratiquable, il y avoit la plus grande probabilité de trouver après le folftice la mer ouverte au Nord, parce qu'alors la chaleur des rayons du Soleil a produit tout fon effet, & qu'il refte d'ailleurs une allez grande portion d'été pour vifiter les mers qui font au Nord 6c à l'Oueft du Spitfberg, FIN DU JOURNAL APPENDICE» LIST E de l7 Etat-major & de l'équipage du Rac e-h oR$E~ Un Commandant. Trois Lieutenans. Un Maître. Un Contre-maître. Un Canonier. Un Charpentier. Un Commis aux Vivres. Un Chirurgien. Un Aide-Chirurgie n. Un Cuifinier. Trois .Aides du Maître. Six Officiers de poupe. Un Secrétaire du Capitaine, Deux Quartiers-maîtres. Un Aide de Quartier-maître, Deux Aides de Contre-maître.. Un Maître des bateaux-Un Maître Voilier. Un Aide du Voilier. Un Aide du Canonier». \ Un Gardien de la Sainte-Barbe. Un Sous-Aide-Canonier. Un Armurier. Deux Aides du Charpenrïer. Deux Matelots Charpentiers. Un Ecrivain. Un Caporal. Cinquante Matelots. Deux Pilotes. En tout p2 hommes. Table de comparaifon des Latitudes & Longitudes de quelques endroits remarquables. PLACES. Par Sif Jonas Moorc Par l'Atlas maritime. Par la Navigation de Robertfon. \ D'après les obfcrvatînns faites dans ce Voyage. Latitud. Longitude. Lac ud. Longitude- l.at.tnd. Iongirude. Latitud. Longitude d ' d > d ' d ' d ' d '. d ' d ' Queenborough, Sheernefs , 5* 3° 0 37E 0 37 E • 51 31 0 30 E Orfordnefs, $1 20 i ii E ïi 14 1 36E 52 17 1 11 E 1 18E Southwold , Cap Flamborough, Whitby , HangclifF » Black Point ( Pointe Noire), 54 S' 54 35 78 31 0 49 O 1 14O 13 10E 54 9 54 *8 77 58 0 10 E 0 11 O 54 8 54 3e 78 0 0 11E 0 50O :o *oE 54 9 . . 60 9 78 13 0 19 E 1 550 0 $60 10 33 E Promontoire d'Hakluyt, 79 55 it 0 E 79 47 9 n E TABLE des Obfervations faites pendant fe Voyage. LONGITUD E. OBSERVATIONS Jours du MOIS* Chemin ARCOURX'. magnetiques. S. O ut e. P Latitude. Mefurée par Par l'horloge Par I >ar des obferv. ; Par 5 nclinaifon de l'aimant, Déclinai!, oueft de l'aiguille. RELEVEMENS ET DISTANCES. ma Montre. de Kendaî. :.elle dArnold de la Lune. l'eftime. ! d d. ' d '' " d ' // d { " d i " d ' d ' d ' 1 Juin. 6 .... .... f7 17 obf. 1 30 ij E. 1 $9 oE. 1 45 15 E. • * * » • 73 2a ... Southwold nous reftoit O. N. 0. ■§. N. à 3 lieues de diftance. 7 N 27 E. J07 2 39 E, Southwold, S, 27 d O. à 36 lieues. S S 54 O. 70 5 3 39 obr* 037 0 E. 1 19 45 1 5 15 • • * 0 jtî Southwold , S. 10 d 30' E. à 21 lieues. 9 N. 0. 45 0 12 Southwold, S. 22d io' E. à 35 lieues. io N. O. 36 54 *7 0 3' O Southwold, S. 27 d f o' E. à 47 lieues» 11 1 jj 30 0. 1 22 30 1 33 15 • • • • * * . . . Dans la rade de Whitby. 12 N 15 È, 123 5^ 18 • . » 1 0 Whitby, S. 15 d O. à 41 lieues. i3 NE. IpO f9 32 obf. 03 0 O 0 36 15 E. 02715 E. 1 39 15 E- 0 loE • 9 ■ ... Whitby, S, i2d 40' O. à 103 lieues. N 19 O, 48 60 17 obf. 0 56 45 O. 0 25 oO. 017 0 0. 2 42 30 E. 0 40 0, 73 3° 21 53 Whitby, S. c>d 10'O. 122 lieues. HangcliffS, 59** 0.10 ou S1 miles. 15 60 19 obf. 0 39 0 O. 0 ic 15 O. 0 15 45 O. 0 z.6 0 0. • • • 75 0 23 46 Hangcliff, S. 55 d O. 10 ou 11 miles. 1 6 N 27 E. 17 0 31 7* 45 * . . Hangcliff, S. 27 d O. à 9 lieues. if N 6 E. 147 6% 59 obf. 0 19 45 O. 0 26 45 E<- 0 22 15 E. m ' * 0 2 O. ... 19 22 Hangcliff, S. 9 d 34' 0. à 56 lieues. i iS N 4 O. 141 65 18 obf. 1 0 30 0. 0 n 45 0 0 15 15 0- 9 • • 0 i7 ... • • < Hangcliff, S. 3 d 30' O. à 102 lieues. N 4 0 54 66 14 I 7 0 O. 0 19 4? O. 031 30 O. 0 27 ... 19 11 Hangcliff, S. 2d 52' O. à 121 lieues. 2 o N 30 E. 59 *7 5 É Hangcliff, S. 6* 14/ 0. à 138 lieues. Z i N y O. 60 6 S 5 obf. 037 0 O. | 0 0 E. q 22 0 E. * • 0 32. ... 23 18 Hangcliff, S. 3 d 44' 0. à 157 lieues. 21 Nord. \6l 7° 45 032 77 5* . • . Hangcliff, S. 28' O. à 211 lieues. N 2 E. 97 72 22 0 46 « • • ... Hangcliff, S. ^&/ O. à 243 lieues» 2,4 N 41 E. 81 73 22 3 53 81 30 ... Hangcliff, S. 7d f$' 0. à 265 lieues. z6 27 28 29 N 68 E. N 58 E. M 21 O N 10 0 N 26 E. 116 74 5 obf. 814 0 E. 9 2 9 30 ? 43 o 11 11 30 £• 9 44 79 3° 17 9 Hangcliff, S. i<5d 9' O. à 289 lieues. 33 74 25 obf. 75 *1 9 18 15 . . ■ • :: 4 45 ii IO 10 10 0 11 46 9 43 79 22 • * • 7 47 Hangcliff, S. 18 d 38' O. à 29e" lieues. Hangcliff, S. 15d 17/ O. à 3 14 lieues. 137 77 3<> 8 0 15 91 9 45 9 53 45 » • » 8 51 81 7 Hancgliff, S. 11 d 17' O. à 3 50 lieues. 1 18 77 59 Obf. 9 1 0 10 3 | 3° 11 430 ^ 48 80 26 1 . # , Hangcliff, S. 11d 24' O. à 3 60 lieues. ; 3° : N 37 E. | 2,0 78 8 obf. 9 18 0 r 30 11 28 0 ro 58 79 30 v ii 38 Black Point, ( Pointe Noire.) E. N» E, f. E, à 9 miles» Juillet. 1 N 7 O, 1 11 78 13 obf. » • » t * • • . * » * 10 53 Black Point, E. à 18 miles. 2 N 31 0 15 78 23 obf. ? 35 3° 11 57 15 10 17 30 #. » 10 15 9 • • . . . Black Point, S. 6id E. à 27 miles. 3 Nord. 12 78 16 . • > • * * ♦ „ * « . * • »■ 10 15 80 45 H 55 Black Point, S, 42d E, à 11 lieues. 4 M 2 E. 57 79 31 obf. * * . * 9 57 . • • MagdalenaHook, N.25dE. à 4miles.' 5 s ; N 33 0. 17 79 55 .... k . • » * • > 9 7 . # • MagdalenaHook,S. 33dE.à 17 miles. t> .... .... 79 57 obf. 950 ; 10 5° 30 Il 49 45 . . • • • » Pointe de Vogel Sang, S. «3d E. à 5 lieues.- 7 0 .... .... .... .... • * .... » ► » • Cloven Cliff, (Rocher fourchu.) S. 6% d 0. à f lieues. 6 M 47 0 ; Oueft. ...... .... .... . . » . . • » ... : • . ' Cloven Cliff, S. 26d O. Pointe Vogel Sang, S. 48e 0. à 7 ou 8 miles» 9 10 55 35 80 29 obf, 80 *9 . . . , . * .- . » » 5 5* 2 2-1 81 52 t * * * Pointe Vogel Sang, S. 47 d E. à 5 5 miles. Pointe Vogel Sang, S. 63 <*' 1 f E. à 84 miles»- 11 .... • • » . 80. 4 obf. ... .' . • . *■ * * * ■ Pointe Vogel Sang» S, 48d O. à 9 miles. 1-?.. ..... 10 54 3° 13 n i? 5 4 15 9. 32: E. i * * * i Pointe Vogel Sang, S. 25 d 0. à 6 miles. J o it r s du mois. Route. Chemin parcouru. Latitude d d ' Juillet 13 » . . • . . • • . . « • 14 * * . . . . . . .... iî • . . . .... »... \6 .... .... 79 53 17 • • • • • * . . .... 18 • • . . . . • • .... 19 .... .... «... 2.0 N 58 O. 65 80 27 2 L S 10 E. 64 79 %7 obf. 21 N 32 E. 40 80 1 *3 N 57 E. 43 . 80 24 24 • • » •, .... 80 16 25 * . • . .... ." . » » 26 » • • • .... 80 17 27 N 23 E. 34 80 48 28 N 70 E. »7 go $6 obf. 29 S 58 E. »i 80 Z5" obf. 30 .... i v • « 80 31 obf. 3 1 • • • • • . . • ...» Août 1 . . . . .... 80 37 obf. 2 .... . • . • • • • 3 .... . . . . . . . . 4 .... .... . . . . . . . • . • v • .... ; .... .... 7 .... .... .... 8 .... .... .... 9 . • • . 10 .... . • ... . . . . . z 1 .... . . .: . 12 . • • *3 . . . . \ ". 14 .... • • . . ... p .. • * • • • II .... .... 79 44 17 .... .... • • • . 18 . • . . < . • . • . . . 19 .... . . . . TABLE des Objervations faites pendant le Voyage. LONGITUDE. i Obfervations magnétiques. Mefurée par ma Montre. 10 14 ço 30 15 13 45 *8 33 19 o 15 f° 45 Par l'Horloge de Kendal. 30 e i5 45 17 6 20 t8 o 20 45 o 4-t Par celle d'Arnold. 55 Par desobferv. de la Lune. Par l'eftime. 4 52 E 4 29 6 32 14 4a 15 30 18 18 . Inclinaifon de l'Aimant. 81 52 82 7 80 2 Déclin, oueft de l'Aiguille. RELEVE MENS ET DISTANCES. 38 47 5°" ï4 57 a Vogel Sang. L'extrémité feptentrionale de Vogel Sang ,Si5dOjà8 lieue*. Cloven Cliff, S58dE,a22 lieues de diftance Cloven Cliff, Ntf3rfi8'E, à 21 lieues. Cloven Cliff, S82di$'E,àio lieues. Vogel Sang, S 4d O, à 9 lieues. Cloven Cliff, S 1 j d O , à 7 lieues. La Terre la plus occidentale en travers de Cloven Cliff, S 88 d. O. Cloven Cliff, S<5idO»a4o milles. Cloven Cliff,S 42d 0,323 lieues, Cloven Cliff, S 58d46'0,à26 lieues. SLa Terre la plus feptentrionale, N44'1 E, à 10 milles, le milieu d l'ouverture, fuppofé le Waygat, S 10 d E. La plus occidentale des 7 TftesN 3 d E , Ifle Table , N 14'' E, La plus occidentale de7 Ifles, N 6od O, à 7 milles. Pointe Noire , S 75 d O, Ifle Table , N45 d E , à 7 milles. Pointe Noire,N 804 O,à4 lieues. Pointe Noire, S 50d O, Ifle de la grande Table, N 23d O. Pointe Noire, S 7 8d. O , Ifle de la grande Table, N 19d. O. Ifle de la grande Table , N 27 d O. Pointe Noire, S 61d O , Ifle Table, N 3 9 d O. Pointe Noire, S 61d O, Ifle Table, N 46d O. Ifle Table, N 3 j d O,Pointe Noire, N 62. d O. Une brume épaifle. La plus occidentale des 7 Ifles N16d O, Pointe Noire S 3 2-' E à 3 lieues Pointe d'Hakluyt, S 3 1d O, à 3 milles. L'extrémité feptentrionale de Vogel Sang, N 67d E. a Smeerenberg, JOURS du Mois. Août Sept, ROUTE. CHEMIN parcouru. d d / 20 N 34 O 30 80 11 21 S 83 0 50 80 f 22 S 14 0 42 79 24 23 S ij E 139 77 10 *4 s 12 E 77 7) ?8 obC 1? s *5 O 48 75 15 obH x6 s 25 O 127 73 27 s 28 O 57 72 29 o6£ 28 s 61 0 4i 72 9 19 s 5 E 70 70 ?9 3° s 41 E 54 70 17 obH 31 Sud 96 68 47 obf. 1 s 64 O 7 68 44 2 s 12 E 33 6% ix obf. 3 s 5 O 133 6 y $9 obf. 4 s 8 O 60 64 y 9 obf. 5 s J7 O 61 64 0 6 s 5 0 9* 62 29 7 s 17 0 I42 60 14 ohC 8 s E 5* S9 48 obC 9 s 32. E 31 y 5» 2 2 obf. IO s 43 E 9* 58 9 obC. 11 s 7 O 33 17 37 obf, 12 s 17 E 42 56 57 obfT 13 s 14 O 11 16 4 obC »4 s 66 O 61 55 40 ob£ 15 s 14 E 69 54 33 16 s 21 O 83 53 '5 17 s 59 O 6 53 12 ï8 s 8 O 19 5* 53 obf. ii? s 37 O 14 52 42 20 s 36 E *5 5231 obf. 21 s 24 E 16 y 2, 17 ob£ 21 0 \ N O 55 y2 ï8 obf 23 s 50 E 39 52 4 ob£ 24 N 80 0 *3 52 16 2J Latitude. TABLE des Obfervations faîtes pendant le Voyage. LONGITUDE, Mefurée par ma montre. 43 45 Par l'horloge de Kendal. Par celle d'Arnold. T Oblèfrations magnétiques. Pardesobfêrv . de la Lune 3 24 2y par l'eftime. Inclinai fon de l'Aimant, Déclin. Oueft de l'Aiguille. RE LE VEMENS ET DISTANCES. d 7 2 1 4 6 4 1 o 1 1 o o o o o o o I 2 i o I I I I o o o o o o o o I o 2 40 54 16 58 »3 5i 40- 14 49 28 18 18 2 38 8 1 2 54 12 35 9 37 40 32 55 3i o 29 • 1 7 11 29 16 5 3? 49 33' O 0 Û 24 17 2 2 i 4 25 4>): nœuds à yo pieds, en employant un fable de trente fécondes. Moore ajoute qu'il convient de ne point altérer la durée du fable qui doit être d'une demie minute, & de réformer plutôt les divifions du lok. Mais foit que les Pilotes ayent; reconnu que la diminution d'un pied fur cinquante , n'étoit pas une compensation fuffifante pour les erreurs accidentelles auxquelles le lok eft fujet, ou qu'ils ayent préféré des divifions qui correfpondilTent à-peu-près au mille fixé par le ftatut, depuis cette époque ; ils ont employé des divifions de quarante-cinq pieds, lorfqu'ils ont fait ufage d'un fable de trente fécondes, ôcun fable de vingt-huit fécondes, lorfqu'ils ont divifé la ligne en nœuds de quarante-deux pieds. Excepté "Wilfon, tous les Auteurs que j'ai lus fur le lok fe plaignent de ce que les Pilotes n'ont pas adopté la mefu-re de Norwood ; cependant cet Ecrivain lui-même fentoït la néceflité de foumettre à l'expérience les avantages que lui indiquoit la théorie dans fa nouvelle manière de divifer la ligne du lok. On lit dans fa Préface de la Pratique du Nâ~ vigateur ce qui fuit : » Je fuis perfuadé que ce Royaume *> contient aujourd'hui autant d'excellens Navigateurs , ÔC » qu'il part de nos Ports autant de vailTeaux pour de grands » voyages, que d'aucune autre partie du monde , Ôc je fe-« rois charmé que quelques-uns d'entre eux réfoluiïent ce « problême par l'expérience. Il fuffiroit pour cela de parti courir huit ou dix degrés dans la direction d'un méridien,1 « Je ne doute pas que mon fyftême, fi différent à préfent de * l'opinion commune, ne foit confirmé ôc perfectionné par * la fuite. « Si les erreurs de F eftime du chemin ne provenoïent que de ce que la ligne du lok n'eft pas divifée comme elle devroit l'être , rien n'auroit été plus aifé que de corriger ces fautes ; il n'auroit fallu pour cela que comparer foigneu-fement les différentes mefures avec les obfervations &: adopter celles qu'on auroit trouvé y répondre le mieux. Mais plufieurs caufes accidentelles rendant incertaines l'eftime du chemin par le lok, il eft difficile ou plutôt impoffible de trouver une divifion de ligne qui indique d'une manière invariable la vîtefle du fillage, ou même de déterminer avec précifion la mefure moyenne qui,dans tous les tems, approchera davantage de la vérité. Voici quelques unes des caufes auxquelles on doit attrl» buer les erreurs dans l'eftime de la route. i°. L'action des courans» 2°. Les fréquentes embardées du vaifleau, lorfque le vent eft arrière ou largue. Dans ce cas, le navire ne peut être afTujetti à une route directe & il s'en écarte fouvent d'un rumb, tantôt fur un bord, tantôt fur l'autre. Il n'en réfulte, à la vérité , aucune erreur fur la diminution de la route f parce que le vaifleau fe détournant du rumb direct que Ton voudroit fuivre , tantôt fur ftribord , tantôt fur bafbord , les routes fe balancent ôc fe réduifent à la route directe qu'on fe propofoit de fuivre i mais il n'en eft pas de même du chemin ou de la diftance parcourue : dans chaque embardée du vaifleau » on commet une erreur fur reftime du. chemin ; la quantité réelle dont le navire s eft avancé fur îa route qu'on prétend fuivre , eft moindre que la diftance eftimée fur cette même route de toute la quantité qui eft jrepréfentée par le fmus-verfe de l'angle de déviation. 30. Le vaiiTeau eft pouffé en avant par la lame, en même tems que le bateau du lok eft rechaffé ôc reporté vers le vaiiTeau. 4°. Le frottement que îa ligne éprouve fur le dévidoir oîï le tour, rappelle quelquefois le lok à bord. D'autres fois , la légèreté du bateau de lok fait que la vague Temporte loin du vaiiTeau ; tandis que ce bateau doit toujours être confi-déré dans cette opération comme un point fixe ôc (table 7 auquel on rapporte le mouvement du navire. Norwood parle de ces deux circonftances, ôc dit : •» Il eft probable que pour » ces caufes, on peut quelquefois ajouter trois ou quatre m brafles de ligne au nombre de lignes qu'on a filées pendant » l'expérience; mais comme c'eft une chofe variable ôc incer-» taine, ôc qui change du plus au moins , il n'eft pas poflï-» ble de donner fur cela une régie sûre , ôc on laiffe » cette compenfation à faire au jugement ôc à l'expérience de chacun» * 5-°. On ne jette le lok que d'heure en d'heure, & par conféquent on ne peut jamais avoir qu'une évaluation moyenne, toujours fujette à erreur, à caufe des variations dans la force du vent pendant les intervalles ; c'eft pourquoi l'Officier de quart fait une correction arbitraire à l'eftime du chemin conclue par le lok, ôc quoique les Marins, habiles ôc expérimentés approchent davantage de la vérité i; L cependant cette correction , dépendant toujours du coup-d'œil , n'eft pas fufceptible de précifion. Toutes les remarques que nous venons de faire n'ont pas échappé à l'attention de M. Bouguer : il vint à bout de perfectionner le lok ordinaire ôc de corriger les erreurs qui doivent réfulter du défaut capital de cet inftrument. Il publia , dans les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences de 1747, une defcription de fa découverte, ôc fon Ouvrage a été abrégé dans l'édition du Traité de la Navigation faite par l'Abbé de la Caille. Il étoit étonnant qu'on n'eût pas encore fait ufage de ce lok : la réputation de l'Auteur Ôc les laifons plaufibles qu'il donna en faveur de fa découverte, ont été des motifs fuffifans pour m'engager à en faire l'ef-fai (a). Dans le lok dont je me fuis fervî, la hauteur du cône étoit de 12 pouces. Le diamètre de la bafe, S pouces ~. Le poids du cône, 2$ onces. La longueur du plongeur prife fur la diagonale, 14 pouces. La longueur de chaque côté, p pouces Le poids du plongeur, 26 onces 7. La longueur de la corde qui fupporte le plongeur, mefurée entre celui-ci ôc la bafe du cône, avoit $0 pieds. Les nœuds de la ligne du lok étoient à $ 1 pieds de diftance l'un de l'autre. ( a ) Voyez la figure de cet infiniment dans le Traité de h Navigation, cité, Planche III, fig. $6, édition Je n'ai pas eu occafion de découvrir dans ce voyage fi le lok de M. Bouguer corrige, comme il s'y attendoit, les erreurs qui réfultent de l'action des courans fur le lok ordinaire. La féconde caufe d'erreur qu'aucun lok ne corrigera, ne peut pas être fuivi d'un mauvais effet, parce que de quelque quantité que foit Terreur , elle doit toujours donner une eftime qui place le vaiiTeau en avant de fon véritable point. En obfervant les régies que donne M. Bouguer pour comparer fon lok avec le lok ordinaire, qui, pour cette com-paraîfon, doit être divifé en nœuds de ji pieds, je crois' qu'on corrigera entièrement la troifiéme & la quatrième erreur, qui font les plus importantes , parce que l'agitation de la mer, caufée par les vents, ne fe fait pas fentir au-delà de la profondeur à laquelle defcend le plongeur, & le poids de toute la machine empêche le frottement du dévidoir d'avoir un effet aufli marqué que celui qu'il a fur le lok ordinaire. La cinquième caufe d'erreur fubfnte dans le lok de M# Bouguer, comme dans le lok ordinaire, parce que l'expérience n'étant faite que d'heure en heure, on ne connoît bien véritablement la vîteffe du fdlage que pour Imitant où l'on jette le lok. D'abord au commencement de notre voyage, je me conv tentai de jetter de tems en tems le lok de M* Bouguer ^ L % afin d'obferver quelles précautions il falloir prendre pour prévenir les erreurs, ainfi que pour reconnoître fi la différence de fon réfultat à celui du lok ordinaire, étoit vers le côté où I'obfervation de la latitude indîquoit que cette différence devoit être. Je trouvai qu'on devoit avoir foin que le plongeur fût d'une pefanteur à laiffer feulement furnager le fommet du cône , ôc non pas affez grande pour la faire plonger; parce que fi le cône difparoiflbit, on ignoreroit à quelle profondeur le plongeur eft parvenu ; ôc dans ce cas on s'ex-poferoit à une erreur en excès, puifqu'on attribueroit à la vîteffe du fillage la partie de la ligne du lok, que la profondeur exigeroit qu'on filât, en augmentation de celle qu'exige le fillage même. J'étois obligé de metrre un poids au plongeur, afin qu'il pût parvenir à la profondeur où il doit defcendre dans le tems qu'on emploie à filer cette partie de la ligne de lok qui n'eft pas fur le dévidoir Ôc qu'on jette à la main'hors du vaiiTeau, pour ne commencer à compter que lorfque le lok fe trouve hors du remoux : pour cet effet, la longueur de la corde entre le plongeur ôc la bafe du cône ne doit pas être de plus de 50 pieds, lorfque le fillage eft rapide. Le tems le plus long dans lequel nous ayons éprouvé le lok, en comparant le réfultat qu'il nous donnoit à celui des obfervations , a été, dans notre première traverfée,du 25 au 30. Dans cet intervalle , le progrès en latitude avoit été de quatre degrés ; ôc le calcul du chemin, d'après le lok de M. Bouguer, plaçoit le vaiffeau dix-huit milles en arrière, ou au Sud de fon véritable point. Mais nous avions reconnu le 2 66 47 • • • 60 6-7 47 0 18 149 70 1^ • • * 89 81 71 4; 72 46 • • . ■ ■ • 99 73 ij* O 33 73 IS I 10 s9 74 10 • « • 126 76 14 • * 28 76 39 . I 20 20 75 ji I Par le Lok ordinaire, avec des divifions de 4f pieds Chemin 25) 147 141 J8 6S 161 91 88 107 3* 64 137 30 22 Latitude eflimée. 30 80 12 • • • • 32 7° 80 y • • • • 74 42 75> ^4 • • • • 47 139 77 10 • • • • 171 77 77 77 0 3 83 48 77 12 0 3 72 I2J 73 19 • • l31 47 72 40 0 11 49 44 72 19 * • • • 48 70 71 9 • • • * 76 74 70 29 0 12 S9 86 69 3 t • • • 93 1 6g 0 * • • • 1 47 68 18 0 3 49 138 6S SI 0 2 148 60 39 63 r 6r 2; 66 23 67 17 68 22 71 2 72 40 73 46 74 18 74 '8 is 18 77 33 77 ïp 78 12 80 it 80 8 79 24 76 59 77 38 74 P 72 4; 72 7i 43 70 38 6$ 43 68 10 68 7 67 19 64 72 Différence enti ( la Latitude eftimée, & robfervcc. O IO 6 7 11 Par le Lok ordinaire > avec des divi/îons de $ 1 pieds. Par le Lok de Bouguer, avec des divifions de y 1 pieds. Chemi 26 131 126 72 77 78 86 78 9S 32 $1 121 27 Latitude eftimée. Différence entre la Latitude eftimée, 8c l'obflrvce. Chem in 60 36 62 46 54 fi 6s 43 66 32 67 30 69 5-3 71 19 72 18 72 42 72 42 73 37 77 34 77 78 76 10 En revenant. o 7 o 13 o 27 o 37 1 23 1 43 > « • i • • 2 I I 58 33v 126 27 21 Latitude eftimée. Différence des diflancesmefurées parle Lok ordinaire Se celui de Bouguer, l'un & l'autre avec des divi/îons des; 1 pieds. Réfultat du Lok de Bouguer augmenté de ^ delà quantité, dont le réfultat du Lok ordinaire a différé du premier. 74 5 is s 11 9 11 34 77 47 11 7Î s o 2 Chemin. 34 6-61 127Î 27 Latitude eftimée. 74 7 77 7 77 12 77 3 & d'obferver, après chaque déplacement , fi l'on a gagné ou perdu du côté de la vîteffe. On peut encore fe fervir de cet infiniment, foit pour lever le plan d'une cote de deffus le vaiffeau même, foit poux «nefurer dans une chaloupe la diftance entre des pointes de terre terre ôc des banes de fable ou écuexls, lorfqu'il n'eft pas pofïible de fe procurer une autre bafe. Ces deux dernières opérations acquéreront la plus grande exactitude, fi la mer eft unie ôc le vent étale, ôc fi l'on n'a rien à craindre de la-marée ôc des courans. Mais malgré ces avantages, dont il feroit bon de profiter, je doute beaucoup qu'on puifle jamais fubftituer le lok perpétuel au lok ordinaire. Les machines qu'on peut raccommoder ou déplacer aifément ont pour l'ufage de la mer des avantages qu'il ne faut pas abandonner légèrement pour d'autres qui peuvent paroître plus ipécieux. O BSER VA T10 N S fur Pufage du Mégametre pur lever des plans de dejjus le vaiffeau. La plus grande difficulté qu'on éprouve pour lever m plan, lorfqu'on eft en mer, c'eft de trouver une bafe exacte des extrémités de laquelle on puiiTe prendre des angles avec précifion, afin de déterminer les giffemens ôc la diftance des pointes, des écueils , ôcc, quand le vent, la mer, our d'autres circonftances ne permettent pas de débarquer ôc de mefurer une bafe à terre. La méthode ordinaire eft d'efti-mer une diftance par le lok ôc de prendre des angles avec le> compas aux deux extrémités de cette bafe factice. Cette méthode eft fujette à plufieurs erreurs Ôc ne donne aucun moyen de vérifier les opérations ôc de les rectifier^ J'aï penfé que pour lever des plans en mer, on pouvoit fe fer-' vîr utilement du Mégametre conftruit fur les principes du? Micromètre objeftif décrit par M. de Charnière, ôc employé^ car lui pour trouver la longitude en mer- Celui que fa* m effayé a été exécuté par Ramfden, avec quelques change-mens qui contribuent à perfectionner l'inftrument. Il nie parut qu'à l'aide du Mégametre , on pourroît déterminer d'une manière plus exacte 6c plus expéditive les giffemens des côtes, ainfi que les diftances refpectives de différentes pointes à l'égard des écueils, des bancs de fable , ou du vaifleau. Comme Pinftrurnent eft divifé de dix en dix fécondes , il peut donner la mefure des angles à la précifion de cinq fécondes. La hauteur de la mâture d'un vaifleau au-defliis du niveau de la mer étant connue , un feul angle, mefuré avec le Mégametre, fufîira pour qu'on puifle conclure la diftance de ce vaifleau à un autre ôc cette diftance fervira de bafe. Si l'on prend de chaque vaiffeau, avec l'octant d'Hadiey, les angles que font avec les vaifleaux les objets dont on veut déterminer la Situation, on pourra pat le calcul conclure Ja diftance où ils font des vaifleaux, ôc par conféquent leurs pofltions refpecuves. Je fuppofe que les deux vaifleaux font pourvus d'un Mégametre : il de def-fus chaque bâtiment, on mefure à un même inftant l'angle de hauteur des mâts de l'autre bâtiment, Ôc qu'avec l'octant d'Hadley, on prenne pareillement au même moment les angles des différens points de la côte dont on veut lever le plan ; ces mefures donneront les pofltions refpecuves des différentes pointes avec plus d'exactitude ôc d'une manière plus expéditive qu'on ne peut l'obtenir par toutes les méthodes qui jufqu'à préfent ont été mifes en ufage pour lever les plans de demis le vaifleau. On a de plus un moyen sûr de découvrir toute efpèce d'erreurs qu'on peut avoir commifes dans I'obfervation ôc juger par là fi ces erreurs font affez considérables pour mériter qu'on y ait égard. Voici les feules précautions qui foient néceflaires : i°. Faire les obfervations dans un même inftant, afin de prévenir l'effet qui pourroit réfulter d'un changement furvenu dans la pofition refpective des deux vaif-feaux ; car une très-petite erreur en occafionneroit alors une très - confidérable dans la diftance. 2.0. Avoir foin de choifir des objets qui foient affez diftincts ôc affez remarquables. Cette méthode de lever des plans fur mer a d'ailleurs l'avantage de faire connoître la hauteur des terres : quoique les Marins jugent fort exactement de l'éloignement où ils font des endroits fitués fur des côtes qui leur font connues , ils fe trompent très-fouvent lorfqu'ils font à vue d'une terre qu'ils reconnoiffent pour la première fois, Nous eûmes quelques occafions de nous convaincre de cette vérité dans le commencement de notre voyage. L'élévation des montagnes, avant que nous connuffions la hauteur des terres, nous faifoit toujours penfer que nous en étions plus pr-ès que nous ne fêtions réellement. Dans les endroits où la côte eft fort élevée , le Mégametre offre une méthode très-exacte ôc très-expéditive de déterminer la hauteur particulière de chaque pointe, lorfqu'on a trouvé leurg diftances.: de même, quand les hauteurs font connues, on peut déterminer furie champ, par une feule opération la diftance de chaque pointe au vaiffeau ; ôc fi, ài'inftant de lobfer-vation méridienne, on a l'attention de marquer leurs giffemens refpectifs à l'égard du navire, on en conclut facilement la latitude de cette pointe. On peut encore trouver de cette manière, avec une grande précifion , la vîteffe des, courans Ôc des marées. Mi| J'ai fait, pendant ce voyage, plufieurs obfervations avec le Mégametre ; je vais en rapporter quelques-unes pour exemple. J'ai reconnu qu'après un peu d'ufage de cet infiniment, il eft fufceptible d'une grande exactitude. Chacun fent l'utilité dune méthode qui offre des moyens de lever un plan fur une côte ennemie ou inconnue, 6c de vérifier des Cartes par une feule obfervation. Le iy Juin, le vaiffeau étant par 60* 19' de latitude, 6c od 39 ' de longitude O. Hangcliff nous reftoit au S. 63 * o o7 O. La déclînaifon de l'aimant étoit de 23 d o. La hauteur angulaire du mât de la Carcaffe , prife avec le Mégametre, étoit de 3 j '48 l'élévation du mât de (a) 102 , 7; pieds ; d'où il s'enfuit que la diftance entre le Race-horfe ôc la Carcaffe étoit de 9861 pieds : l'angle entre la Carcaffe ôc Hangcliff) de 8 y d 48 entre le Race-horfe ôc Hangcliff 87 d o o ' ; d'où nous conclûmes que la différence de latitude étoit de 10'S. ôcla différence de longitude de 17 'O. donc îa latitude d'Hangcliff eft de 60 d p', ôc la longitude de o4 SS'O. Le 2 Juillet, afin d'effayer jufqu'où l'on pouvoit compter fur le Mégametre , je pris la hauteur^angulaire de la mâture de la Carcaffe , que je trouvai de 2 A 34 ' 48 l'angle entre la grande vergue ôc la vergue du grand hunier , étoit de o A 44' 26 " ; d'où je conclus que la diftatfi- (a) Les chiffres places à droite de la virgule, font des fra&ons décimales ; MU* toi y 7$ pieds, exprime iOi 7VV ou 101 i P*eds, ce entre la grande vergue ôc celle du grand hunier étoit de 31, 7^0 pieds; en la mefurant, on la trouva de 34, 127 pieds ; différence . 2, 275 p. La diftance entre les deux vaiffeaux conclue de la hauteur angulaire de la mâture de 2457 pieds. Conclue de l'angle entre la grande vergue ôc celle du grand hunier, en comptant l'intervalle de 34, 125" pieds, elle étoit de 2640 p. différence 183 pieds J quantité qui n'eft pas plus confidérable que la différence qui étoit furvenue dans la pofition refpective des vaiiTeau* pendant le tems qu'on avoit employé à porter la premier© obfervation fur le Regiftre, avant que de procéder à la fe? cynde. A la diftance où les deux vailTeaux fe trouvoient l'un de l'autre, I'obfervation de Pangle fous-tendu par le mât pro-duifoit une erreur de deux pieds trois quarts fur la diftance, A la diftance d'un mille marin, (un tiers de lieue,) l'erreur de dix fécondes en produiroit une de 16 pieds. Si l'on fup-pofe d'autres diftances, les erreurs décroîtront, comme les quarrés des diftances ; Ôc fi les hauteurs font différentes , les erreurs décroîtront comme les hauteurs. Lorfque la diftance de l'objet dont l'angle de hauteur a été pris avec le Mégametre, ne furpalTe pas le demi-diametre de l'horifon vifible ; la très-petite portion de la furface de îa terre qui eft interceptée entre l'objet ôc l'obfervateur, peut être regardée comme un plan fur lequel le mât, ou tout autre objet, eft élevé perpendiculairement, ôc on peut conclure la diftance en réfolvant le triangle rectangle formé par la ligne perpendiculaire de l'objet au-delTus du niveau de la mer, ôc les lignes tirées du point où eft l'observateur, au fommet ôc à la partie inférieure de l'objet. Mais à de plus grandes diftances, la fphéricité de la terre dérobant à l'oeil de l'obfervateur la partie inférieure de l'objet, il eft néceifaire de recourir à une méthode différente. Il n'y a que deux cas qui puiffent fe rencontrer dans la pratique ; l'un, lorfque, avec une hauteur donnée , il eft queftion de trouver la diftance, ôc l'autre, quand la diftance étant connue, il faut déduire de I'obfervation la hauteur de l'objet. On réfoudra aifément ces deux queftions en fuivant les régies fuivantes : Trouver la diftance. A l'angle de la hauteur apparente de l'objet au-deffus de f horifon fenfible, ajoutez le complément de l'inclinaifon de l'horifon correfpondante à l'élévation de l'œil de l'obfervateur au-deflus du niveau de la mer ; la fomme eft l'angle B AE (%. & dites : ^e ray°n de la terre, augmenté de la hauteur verticale de l'objet, eft au rayon augmenté de l'élévation de l'œil, comme le fmus de BAE eft à ua t autre fi nus qui fera celui de l'angle B. La différence qui eft entre 180 degrés, ôc la fomme des deux angles B A E 6c B , ou le Supplément à la fomme de ces deux angles , eft la valeur, en degrés 6c en minutes, de l'arc G C de la furface de la terre, intercepté entre l'œil Ôc l'objet. Multipliez le nombre des minutes ôc des décimales de minute comprifes dans cet arc, par la valeur d'une minute ouverte en mille braffes, ou en telle autre mefure que vous trouverez la plus convenable, ôc vous aurez la diftance de l'objet exprimée dans la même mefure. EXEMPLE, L'élévation du Pic Snow (de Neige) étant de iyoj verges (a) à l'angle de fa hauteur apparente au-deffus de l'horifon de la mer, fut mefurée de....... 1 d 471 6& L'élévation de l'œil étant de 16 pieds, le complément de l'inclinaifon de l'horifon eft de................................. 82d 56' n'> La fomme eft EAB.............. c?id 45; 17^ Le rayon de la terre réduit en verges, eft de 6066382 ........... 6.966582 Ajoutez l'élévation Ajout, l'éléva- de l'objet.......... 1703 tion de l'œil.. Rayon augmenté de Rayon aug. de l'élévation de l'objet.. 6967885 l'élév. de l'œil. 6966387 l ( a ) La verge angloiïè eu de trois pieds^anglois^ ^67885 Compl. Arithm......... • 3,i$6899® *ft à 6^66387 f.................... 6,8430076 Comme le finus EAB ood 43' 17" .. 9,9998040 eft au finus B....... 87d 54' 30" ,. 19,0997106 I79d 37' 47" Souftrayez-le de i8od o' o" Il reftera v. od 22' 13". La diftance eft donc de 22, --- minutes ou milles marins» Cette quantité multipliée par 2040, nombre de verges qu'il y a dans une minute, le produit 4^,328, eft la diftance mefurée en verges. Trouver la hauteur verticale»  l'angle de la hauteur apparente de l'objet au •demis de l'horifon fenfible , ajoutez le -complément de l'inclinai-fon de l'horifon correfpondante à l'élévation de l'œil de l'obfervateur au-deffus de la mer, îa fomme totale de l'angle BAE ; ajoutez-y en outre la diftance horifontale de l'œil 6c de l'objet 5 exprimez enfuite 6c dégrés ôc mi-mites ; fouftrayez cette féconde fomme de 180 dégrés, le refte fera l'angle B. Dites enfuite, le finus de B eft au finus de BAE, comme le rayon de la terre augmenté de l'élévation de l'œil, eft à un quatrième terme. Si de ce quatrième terme, vous fouftrayez le rayon de la terre » le refte fera la hauteur verticale de l'objet. EXEMPLE. E X E M P L E. Le 2 de Juillet, la hauteur ordinaire du Pic Snow fut obfervée à la diftance de 37507 verges, (qui équivalent à 18-' 30 ") de ....................... ad 12^ aw>2 L'élévation de Pceïl étant de ? £ verges, le complément de l'inclinaifon de l'horifon eft ........... ...............____.... 89* $6' 11 " ......i. » D'où il fuit que l'angle BAE eft de . . $zd 8 1 3 1 " Ajoutez la diftance horifontale ...... iS'^o" Somme 92e1 27' 1 £ Souftrayez-la de...... i8od 1 Vous aurez l'angle B de ...... 87 d 32' Rayon de la terre *............... 6966382 V. Élévation de l'œil................. S \ Rayon de la terre augmenté de la hauteur del'œil ....____...............6966387 f; Sinus B ... 87 d 32' Co. Ar..... 0,0003972 eft au finus BAE 92* 87 31" ,.....,«,.. 9399696$ Comme le rayon augmenté de ^élévation de l'œil.....= 6966387^verg. 6,8430076' eft à............... 6967888 Jr6,843ioi^ Souftrayez-en le rayon .... 6966382 Il reftera pour la hauteur verticale de l'objet ,..........1 £q6 verges, m DEMONSTRATION. Soit GFC (pl. i. fig. i.) une portion de iurface de îa terre, E fon centre , B C la hauteur d'une colline ou d'un autre objet qui s'élève perpendiculairement de C ; foit A 3'œii de l'obfervateur dont l'élévation au-deffus du niveau de la mer eft A G- Tirez A H perpendiculaire à AE, &: A F rafant en F le cercle GFC, ou tangente au cercle, vous aurez H A F pour l'inclinaifon de l'horifon, EAF pour fon complément j Ôc D AB pour la hauteur apparente de l'objet au-deffus de l'horifon fenfible. En ajoutant l'angle E A D , à l'angle D A B , la fomme donne l'angle E A B. Dans le triangle E A B, le côté E A eft la fomme du rayon de la terre EG, ôc G A eft l'élévation de l'œil de l'obfervateur ; E B la fomme du rayon E C Ôc de C B hauteur verticale de l'objet ; l'angle AEB eft mefuré par G C, diftance horifontale entre l'obfervateur ôc l'objet. Cela pofé dans les premiers cas, les côtés EA, EB, ôc l'an-B A E du triangle E A B étant donnés , on trouvera par le calcul l'angle AEB : dans le fécond cas, les angles B AE, AEB, & le côté EA étant pareillement donnés, on trouvera le côté E B, ôc par conféquent B C, hauteur cherchée de l'objet. Les régies-pratiques que nous avons expofées plus haut, donnent la folution trigonométrique 4e ces deux problêmes. ***** ...... H&te 0 B S E & VA TI 0 N S fur la déclinaifon de l'aiguille aimantée,* La déclinaifondel'aiguille aimantée, objet toujours ïn» térelTant pour les Navigateurs Ôc les Philofophes , mérite d'autant plus d'être obfervée qu'on s'approche davantage du pôle. J>ai voulu foumettre à des épreuves , dans des latitudes élevées, plufieurs des théories qu'on a propofées fur ce fujet > ôc en effet , c'étoit le feul moyen d'en découvrir la faulïeté ou les avantages. Ces expériences m'ont fort occupées , Ôc elles m'ont donné toutes fortes d'occafions de reconnoître , avec regret, un grand nombre de défauts dans le compas azimuthal. Quoiqu'avec cet inftrument on puilTe obferver la déclinaifon de l'aiguille d'une manière affez exacte, pour n'avoir point à craindre une erreur effentielle dans la direction de la route, fur-tout lorfque,, pour toutes ces obfervations, on emploie le même €ompas ; cependant il eft bien éloigné, par fa conftruclioïi,, de faire connoître la déclinaifon avec ce degré de précifion. que devroient avoir les obfervations fur lefquelles on veus établir une théorie générale des variations. Les réfultats des expériences faites duranr ce voyage, fi différens les uns des autres dans des intervalles de tems très-courts, démontreront fans réplique ce que j'avance ; Ôc ces variations confidé-xables, obfervées à plufieurs reprifes, ne font pas particulières aux latitudes élevées, Ôc ne doivent point être imputées a une trop grande proximité du pôle , pmfque j'ai les mêmes remarques fur. les côtes d'Angleterre. Bt uj Les obfervations ont été faites avec le plus grand foin^ & j'ai poulTé l'attention jufqu'au fcrupule , pour écarter toutes les circonstances qui auroient pu occafionner une erreur accidentelle ; ces obfervations ont été quelquefois répétées par diverfes perfonnes , avec le même compas, dans le même endroit ôc dans des endroits diffèrens ; d'autres fois nous avons changé de compas, de place & d'ob-fervateurs, afin de nous ménager un moyen de reconnoître fi quelqu'une des erreurs devoit être attribuée ou à une arttacnon locale , ou à la différente manière d'obferver. Depuis mon retour, j'ai effayé les compas fur une ligne méridienne, ainfi qu'en prenant des azimuths, ôc je les ai trouvé d'accord entr'eux, quoique le même compas différât quelquefois d'un degré de lui-même dans des obfervations répétées fucceffiveulent» Pour que chacun juge , autant qu'il eft poffible, ( fans avoir été préfent à l'expérience,) du degré d'exactitude que l'on peut attendre de ces obfervations ôc des foins ' que nous y avons mis , j'ai énoncé toutes les circonftances que j'ai cru importantes i ôc j'ai donné chaque partie de chaque obfervation, avec chacun des réfultats particuliers , ainfi que le réfultat moyen, j'ai fpécifié le tems que nous avions pendant qu'on obfervoit. Lorfque je dis que le vent étoit frais, cela doit s'entendre par comparaifon avec celui que nous avons eu dans le cours du voyage ; car nous n'avons fait aucune obfervation dans un tems que, généralement parlant, on ne puiffe pas appeller beau. Après ce que je viens de dire du peu d'exactitude du compas, je dois ajouter qu'on peut tirer encore de nos obfervations quelques conféquences générales affez curieufes. L'une eft que fi la déclinaifon de l'aimant dans le voifinage du 8oeme parallèle, varie par le laps du tems, elle ne varie pas autant qu'à des latitudes inférieures, telles que celle de Londres. Poole trouva en 1610 que, par 78 d 27' de latitude Nord, la déclinaifon de l'aimant étoit de 22 d 30 ' O. de 18 cl 161 O. dans la rade de Croff, par 79 d 1 $ ' N.Ôc de 17 d o o ' en dedans de Fore/and ( de la pointe ), par 78 d 24 En 16* 13 , Bafïin reconnut que dans le détroit de Horne (Home Sound) par 76 d $5 la déclinaifon de l'aiguille, ob* fervée fur une ligne méridienne, étoit de 12d 14;0. mais obfervée avec fon compas de variation , elle étoit de 17 d ; parce que le compas, dont Baffin faifoit ufage, avoit été corrigé de 5 d { de déclinaifon Eft, quantité dont alors l'aiguille déclinoit à Londres vers ce côté. Il obferva aufti que dans le havre Green (Vert) par le 77d40Me latitude, l'aiguille déclinoit de 13 d 111 O. -Fotherby en 1614 remarqua que dans la baye de la Magdeleine par 79 d 34' de latitude Nord, la déclinaifon étoit de 2; d 00 ' O. ôc que par 79 d 8 elle étoit de deux rumbs, c'eft-à-dire, 22 dj. Poole ôc Fotherby ne difent pas s'ils ont obfervé la déclinaifon en plaçant l'aiguille fur une ligne méridienne, ou fi les compas dont ils ont fait ufage étoient corrigés , comme celui de Baffin, d'après la déclinaifon que l'on obfervoit à Londres. Si les déclinaifons de Foterby ont été prifes avec un compas dans lequel on eût fait une correction conforme à la, déclinaifon que l'on obfervoit à Londres, fes obfervations font exaftement d'accord avec celles que j'ai faites à Vogel-Sang ôc à Smeerenberg, ôc celles de Poole ôc de Baffin diiTe- refit 11 peu des minutes, que Ton ne doit pas faire attention à cette différence. Mais la déclinaifon de l'aiguille à Londres, diffère aujourd'hui de plus de 26 degrés de ce qu'elle étoit alors. L'autre conféquence qu'on peut tirer de mes obfervations, c'eft qu'en faifant route à l'Eft fur le 8oenu parallèle* la déclinaifon Oueft diminue très - confidérablement pour une petite différence du méridien. TA BLE des Obfervaîions fur les variations de l'Aiguille aimantée. Jours du Mois Latitude. Longitude. Hauteur du bord inférieur du Soleil. AîIMUTH du Soleil, obfervé. . Vrai Azimut h du Soleil, du côté du Nord. Déclinaifon Oueft, déduite de chaque obferv. particulière. Réfultat moyen des obfervations faites dans un même lieu. R E M ARQUES. s Le 6 Juin , à 7 h. M. 52 d. 20/ 3^d. 50' 37 4 37 39 37 56 38 20 S. 61 d. 15' E. #2 20 01 0 30 60 30 lood. 42' 101 2 101 54 102 19 102 55 17 d. 11 16 37 «7 5 16 10 16 34 | 16à. 22' Beau tems , belle mer. Le 14, à 7 h. M. 60 d. 207 1 d. 7/ 0. 31 d. 44' 32 2 32 16 32 3(5 3 3 15 3 3 3 5 S. 59d. 30' E. 58 45 57 30 57 3o 5<5 5° 35 98 d. 44' 99 17 99 44 100 22 101 36 102 16 21 d. 46/ 21 58 ' 22 46 22 8 21 34 21 p 21 d. 53 ' Beau tems, belle mer. Le 14, à 6 h. S. <5b d. zo; od. 39' O. 13 d. 51' 13 25 13 3 N. 44 d. 5 ' O. 43 15 / 43 0 6yà. I<5' 66 30 6% 30 23 d. 11 ' 23 15 22 30 22 à. 58' Le 15 ^ à 7 h. M. 60 d* a©' od. 39' O. 29 d. 48' 30 29 31 50 31 56 32 19 32 34 32 52 N. 117 d. 50' E» 120 30 121 30 122 52 123 10 124 15 125 40 95 d. 6' 96 20 98 50 99 2 99 45 100 14 100 48 2 2 d, 44 ' 24 10 23 40 23 50 23 25 24 1 24 52 j *3d» î1' Le 1$., à 1 h. S. 60 d. 20' 0 d. 39' 0. 2tfd. i<5' Le i7î à 8 h. M. 62, d. 30' 0 d. 4' O. 32d. 8' 32 50 33 «6 33 45 N. 120 d. 30' E. 122 15 123 10 124 10 loid. 201 102 48 103 44 104 45 i9d. 10 ' 19 27 19 26 19 24 ip d. 22 ' Un peu de Houle. Le ip., à*h. S. 19 d. 11 ' Brifes fraîches, la mer un peu agitée. TABLE des obfervations fur les variations de l'Aiguille aimantée* JOURS du mois, Latitude Le 2 1 Juin à o-** M. 58 12 Longitude. o 37 O Le 2 c à 7 M. 73 55 7 1$ E Le 25* à 3 h & Le 27 à 7 h M. 74 i° 8 36 74 20 P 43 Hauteur A ï1mut h Vrai Azimut h Déclinaifon oueil . du bord infc d u S o l k i l déduite de chaque rieur du Soleil. > du Soleil obfèrvé. du côté du Nord. obfervation particulière. d / d d / d 17 20 N 9$ 30 e 70 20 2* 10 17 43 9S 50 7» 18 24 12 l8 47 97 50 74 O 23 $° 19 0 9* 30 74 32 2 l 53 19 11 pS 3° 75 o 23 30 19 30 ps 0 75 48 22 Ï2 19 100 0 75 50 23 IO 20 0 99 30 77 2 22 28 28 12 e 34 30 S 36 20 ;4 2J> 1 34 0 107 22 16 33 *P 34 3* 30 110 25 16 4 29 57 38 30 1 10 17 34 30 5 37 30 III 30 i5 0 30 ï 6 37 30 114 45 1; 44 IJ> 36 n 5; 30 O 73 45 8 i5 i 1P 30 <*5 30 73 2 I 7 5* IP 17 *î ;° 73 6 7 i5 17 12 57 40 54 57 7 17 l7 0 5* 30 £4 i<5 7 45 ï 6" SS 40 63 4P 8 9 i5 45 55 28 63 24 7 5* 40 E 24 30 s P5 25 iP ; ■ 1 25 25 22 30 96 24 i5 5 ■ 25 2 23 20 96 4; 15 35 25 15 25 30 97 3* 17 54 25 35* 25 30 P8 52 ]5 38 f 25 2.5 0 100 2 15 58 S 27 8 29 30 100 iS 40 7 27 j 36 28 40 100 3* i5 4 ) 28 35 35 35 io5 20 ip î 28 50 3<* 5* 107 20 ____ 18 45* Réfultat moyen des obièrvations faites dans un même lieu. d i 23 l8 17 p 7 47 7 47 17 15 i5 50 17 22 19 0 REMARQUES, Brifes fraîches ; pas beaucoup de mer; Vent frais ; beaucoup de mer. Le vent étoit frais avec un peu de mer ; mais, fuivant mon opinion j il n'y en avoit pas affez pour occafionner une fi grande différence. 1.9 TA BLE des obfervations fur les variations de l'Aiguille aimantée. I JOURS du Mois. Latitude. Longitude. Hauteur du bord inférieur du Soleil. A 2 i m u t h du Soleil, oblèrvé. Vrai Azimuth du Soleil> du côté du Nord. Déclinaifon oueft déduite de chaque obfervation particulière. Réfultat moyen des obfervations faites dans un même lieu. REMARQUE. Le 27 Juin à 7 h M. 74 20 p 43 E d / 27 J2 28 2 28 14 28 22 d / E 35 40 S 35 33 37 3° 3; 20 d / 103 35 104 14 ioj 0 io7 3° d / 22 p 22 l6 30 30 ip 5o d / 21 ii Le 27 à 7 h M. 74 20 S> 43 30 i 30 17 30 41 E 46 0 S 47 20 4<5 1 112 2 113 7 114 47 23 78 24 ip 21 13 23 8 Le 29 à 8 h S. 78 2 7 7° 21 2 34 ■ 12 35 • 12 57 Vents petit-frais, la Mer tranquille» Le 25? à 8 h S. 78 3 7 ;o 15 41 16 38 16" 30 15 29 16 24 16 20 16 14 15 4 N 43 40 0 43 S© 43 0 43 0 41 42 41 0 41 40 30 5"5 10 5-5 52 77 8 77 4 74 37 74 12 73 38 52 42 --, 12 30 " 12 22 | 12 8. i 124. 13 13 ^ 13 12 | 12 23 i 12 12 ] > 12 i5 > 12 i5 Vents petit-frais, la Mer tranquille. Le 2 Juillet à 5 !l S. 78 22 p 8 Par le réfultat moyen de trois obfervations. 14 77 Vents petit-frais la Mer tranquille. 4 79 jo 10 2 Sur l'ifle. 20 38 Le 26 à 4h S. 80 18 12 12 22 37 22 33 22 27 22 23 22 22 S 84 oO 84 10 84 2S 84 30 85 io 105? 14 108 48 107 57 107 45 107 4; 13 14 12 58 12 22 12 25 12 27 12 47 • Petites fraicheurs, la Mer tranquille. TA BLE des obfervations fur la déclinaifon de l'Aimant. JOURS du Mois. Latitude. Longitude. HAUTEUR du bord inférieur du Soleil. AZIMUTH du Soleil obfèrvé. VRAI AZIMUTH du Soleil, du côté du nord. Déclinaison, oueft déduite de chaque obfervation particulière. Réfultat moyen des obfervations faites dans un même lieu. REMARQUES. Le 28 Juin à 5 '> M. d / 80 30 d / 15 14 E d / d / d 11 28 12 54 II 24 II 24 11 y5 12 30 d II S* Brifes légères & la mer tranquille. Le 3 1 Juillet à 4h S* 80 3; 19 0 12 24 Le tems très-beau & la mer entièrement calme. 70 44 A Srneerenberg. 18 si Le 3 1 Août à 4 11 S. 58 45 3 24 15 3 N 87 S9 0 IO7 32 J9 33 Le 3 1 à 5 h S. 58 47 3 24 4 37 4 31 4 10 4 2 3 7* 3 44 N 53 45- O 73 30 73 35 73 35 53 3° 52 3° 79 49 78 37 77 41 77 19 75 yi 75 30 25 4 27 7 24 5 24 4 23 21 24 0 24 17 Calme & la mer très-tranquille. Le 3 Sept. à 6 h S, 5; 47 2 27 17 13 i5 42 1S 59 iy 10 13 42 13 0 N 85 25 O. 84 30 82 35 78 40 75 3° 73 45 m 48 110 34 109 24 io5 24 103 34 100 34 27 23 25 4 25 49 28 24 28 4 25 49 25 75 Brifes le'géres & peu de lames Le 4 à 8 h M. 5y 4 2 21 18 33 19 2 19 27 19 59 20 45 21 45 S 43 30 E 41 0 40 50 39 15 37 45 33 30 114 $6 116 12 117 14 118 32 120 40 123 3 8 21 31 22 48 22 i5 22 13 21 35 23 2 22 14 Brifes le'géres & la mer très-tranquille. Le y 63 45 2 i5 Amplitude vraie de la Lune 2 y i5 27 46 Brifes fraîches & un peu de mer. Le 20. P 57 1 30 20 38 20 j5 20 47 Ni/ Pl. nu. de la. {rardette. Scuif ■ 0 B S E R VA T î 0 N S faites avec Pakuille marine iïincli-naifon, conduite par le Bureau des Longitudes, par M. Nairne, qui ma donné la descriptionfuîvante de IHnftrument» L A figure de la Planche repréfente rinftrumentporté » par une fufpenfion à genou qui ne peut gêner fur aucun x> fens la liberté des mouvemens : cette fufpenfion eft fixée » à un fupport monté fur trois pieds. L'inftrument eft dit-» pofé de manière qu'on peut l'établir dans un plan perpen-s » diculaîre à l'horifon, au moyen d'un fil à plomb attaché « à une vis au haut du cercle gradué, & au-deffus de la. » pièce à couliffe qui fert à changer la pofition de l'inftru-» ment, qu nd on a tourné le bouton A ; le même fil à do plomb fert à placer dans une ligne verticale les deux »o points de po degrés ficués l'un en haut ôc l'autre en .bas » du cercle gradué. Pour cet effet, on fait mouvoir l'inftru-» ment par le moyen de la vis de rappel B, jufqu'à ce que *> la pointe du plomb C tombe exactement fur le 90 d'en » bas. L'aiguille aimantée a 12 pouces de longueur. Les ^ extrémités de fon axe qui font d'or allié avec du cuivre, » portent chacune fur deux rouleaux de quatre pouces de » diamètre, lefquels ont été mis en équilibre avec le plus w grand foin : les pivots ou ces rouleaux font pareillement *> d'or allié avec du cuivre ; ils roulent dans des trous percés » dans du métal de cloche : les bouts des pivots, tant du » centre de l'aiguille que de ceux des quatre rouleaux, font » retenus par des agathes plattes parfaitement polies. L'ai-*> guille aimantée fe meut en dedans par le moyen d'un cer- » cle d'un métal de cloche divifé de chaque coté en degrés » & demi-degrés , depuis le pocmc degré d'en bas, jufqu'à » 6$ degrés. Les autres divifions font de 2 degrés & demï. » L'aiguille avoit été mife à-peu-près d'équilibre avant » qu'on l'aimantât ; mais pour parvenir à l'y illettré paifai-* tement, après qu'elle eft aimantée, on a fixé fur l'axe de » l'aiguille la croix D, dont les bras font taraudes pour » recevoir des vis très-fines terminées par des têtes à bou-« ton d, d : ces boutons, comme on le voit, peuvent, en » viffant ou déviffant, être rapprochés ou éloignés de l'axe; « le centre de gravité de l'aiguille peut donc être changé » à volonté & l'équilibre établi. Pour s'alTurer que l'aiguille « eft parfaitement d'équilibre, après qu elle a été chargée =» d'aimant , on préfente alternativement fes deux pointes » fur le même coté du cercle gradué en renverfant les po-» les. Dans les deux pofltions, la pointe doit s'arrêter fur le » même nombre de degrés, demi-degrés, Ôce, S'il fe trouve •> une différence, on la corrige par le moyen des vis à bou-» ton. Comme il fe pourroit qu'à la mer l'aiguille reftrft « difficilement en repos, on a cherché à prévenir en partis *> cet inconvénient , en rendant mobile le Cercle gradué» « Lorsqu'on voudra faire ufage de cette boulTole en mer, * on fera mouvoir le cercle gradué, en tournant le bon-« ton E, jufqu'à ce que le terme moyen entre les deux » extrémités de l'ofcillation de l'aiguille réponde à quelque » divifion principale : alors le nombre de degrés & demi* *> degrés compris entre le terme moyen des ofcillations, & « la pointe du plomb C étant foute nu de po, le refte fera *> l'inclinaifon de l'aiguille , en fuppofant qu'elle ait été » mife parfaitement d'équilibre. Mais pour prévenir l'erreur » qui poufroic réfulter d'un défaut d'équilibre, la méthode » la plus sûre eft de rapporter la mefure de linclinaifon » d'abord au coté du cercle qui fait face à l'Eft, puis au « côté qui fait face à l'Oueft ; enfuite, après avoir renverfé » les pôles de l'aiguille, on répétera l'opération en rappor-» tant de nouveau la mefure de l'inclinaifon, & au côté » du cercle qui fait face à l'Eft & à celui qui fait face à » l'Oueft. En prenant un milieu entre les réfultats de ces » quatre opérations, on aura rinclinaifon de l'aiguille avec » plus de précifion. ** « Nous ne devons pas omettre d'avertir que dans tous les cas où l'on veut obfetver rinclinaifon, Ôc de quelque *> manière qu'on ait placé l'aiguille , la direction de l'inftru-» ment doit être telle que l'aiguille fe meuve Ôc ofcille le » plus exactement qu'il fera pofïïble dans le plan du mérî-» dien magnétique. « Les obfervations fur rinclinaifon de Faiguille aimantée ont été faites avec beaucoup de foin pendant ce voyage ; nous avons d'abord mefure l'inclinaifon fur le côté du cercle qui fait face à l'Eft, l'inftrument étant dirigé le plus près qu'il étoit pofïible dans le plan du méridien magnétique : nous l'avons tourné enfuite pour faire I'obfervation avec le côté du cercle qui fait face à T Oueft. Ayant renverfé les pôles de l'aiguille , nous avons répété I'obfervation de la même manière. Nos obfervations font portées dans la féconde , troifiéme, quatrième ôc cinquième colonnes j ôc îa fixiéme renferme le réfultat moyen. D'après la Table fui** yante il paroît que l'inclinaifon augmente en allant au Nord, O Nous n'avons point encore de raifon de fuppofer que l'inclinaifon foit fujette à quelque variation dans le même endroit, en différens périodes de tems; puifqueNorman, qui découvrit le premier cette propriété de l'aiguille aimantée, obferva en 15*5)2 qu'elle étoit à Londres de 71d ;o'; oc que M. Nairne a reconnu en 1772 qu'elle y eft d'environ 72 degrés. La différence entre des obfervations faites à des époques fi éloignées l'une de l'autre eft plus petite que celle qu'on trouve entre plufieurs des obfervations faites à unq même époque par M. Nairne , & comparées entr'elles. On ne peut donc pas conclure que l'inclinaifon ait varié depuis le fiécle où vivoit Norman ; fon inftrument avoit été conftruit avec une fi grande attention & fes obfervations furent faites avec tant de foin qu'on n'a aucun lieu de douter de leur exactitude. AU POLE BORÉAL. TABLE des Ohfervations faites avec l'Aiguille marine d'inclinaifon* JOURS f> U MOIS. Juin. 2 s 2 s 7 s 6 s »4 s 8h S *5 8 M S 15 S 22 à midi 23 P S ^4 à midi. S 35 2 S 28 minuit 29 2 s 3° à midi. Juil. 2 minuit 9 6 S 2$ minuit Août 14 31 Ouest. Est. Ouest. Est. d d d 1 d ' 73 0 73 «5 73 20 74 30 74 30 73 0 73 20 73 3û 70 20 73 0 73 72 i-5 72 0 75 0 72 0 74 30 72 30 73 30 74 0 74 0 75 15 75 30 74 0 75 30 74 50 74 30 75 0 75 30 74 30 75 3° 75 0 75 0 77 0 76 30 75 30 77 0 78 0 77 30 78 0 78 0 81 30 81 0 8? 0 81 30 82 30 79 30 81 50 79 0 77 30 77 30 8j 0 82 0 77 3° 80 0 82 0 78 0 83 30 80 0 82 0 79 0 79 1; 81 0 78 30 83 0 75 45 79 30 82 30 79 47 80 30 82 30 80 30 79 30 82 45 81 45 83 0 80 0 81 45 81 '5 82 0 82 30 82 45 81 82 50 81 10 83 83 0 80 40 81 *7 83 0 83 0 81 "5 81 20 79 30 77 45 80 0 79 0 Inclinaifon K L I B u moyenne- f DE l'OSSERVATION. 73 5 i 73 3 5 72 12 73 22 73 30 7 S-.1.8 74 52 75 0 1$ 45 77 52 81 30 80 3S 19 30 79 22 81 7 80 25 79 30 80 4J 81 52 81 $2L{ 82 7i( 82 79 2-8^ Par y i < latitude. 3J' de Par le travers d'Harwich, Dans la baye Southwold, Par le trav, de Shetland. Par 60* 18 ' de latitude. Latitude Latitude Laticude Latitude Latitude Latitude Latitude Latitude Latitude Latitude à terre. Latitude Latitude 70 4; 72 40 73 22 73 3<î 74 30 77 48 78 2 78 8 78 24 80 12 79 70 80 27 à Smecrenberg par 79 d 44 ' de latitude à terre. Latitude 59 2 O i) D E S C RIP TIO N des infirumens dont on a fait ufage dam ce voyage pour dreffer le Journal Météorologique. No TRE Baromètre marin a été fait par M. Nairne, qui m'en a donné la defcription fuivante. » La partie fupérieure du tube de ce Baromètre a envi-» ron trois dixièmes de pouces de diamètre & quatre pou-» ces de long. A cette première partie en eft fondée une » une féconde d'environ un vingtième de pouce de diame-« tre : les deux parties prifes enfemble forment le tube du *» Baromètre. On remplit le tube de mercure ; on le ren-» verfe dans un réfervoir pareillement rempli ; le mercure w defcend dans le tube, jufqu'à ce qu'il foit mis en équilibre »» avec le poids de l'atmofphère. » L'ofcillation du mercure en haut ôc en bas, dans le m tube d'un Baromètre ordinaire, eft II grande en mer qu'il » n'eft pas poiTible de mefurer fa hauteur perpendiculaire, » ôc par conféquent il ne peut pas indiquer l'altération qui » furvient dans la pefanteur de l'air ; mais on a remédié à « ce défaut dans ce Baromètre marin. L'inftrument eft éta-» bli de manière à pouvoir toujours prendre une pofition » perpendiculaire vers laquelle il eft fans ceiTe rappelle par *> un poids fixé à fon extrémité inférieure. La quantité, *> dont le mercure s'élève ou defçend dans une diredion » perpendiculaire, fe mefure par les divifions d'une platine ?» graduée en pouces 6c dixièmes de pouce ; cette divifion » de Vernïer* appliquée à côté du tube Ôcdifpofée pourcou-»> 1er le long de la platine, donne la facilité de prendre aufï* » les centièmes de pouce. « M. de Luc a bien voulu me donner un Hygromètre, dont voici la defcription, telle que je l'ai reçue de lui. La partie de l'hygromètre de M. de Luc, qui eft affeclée par les impreflïons de l'humidité de l'air, eft un cylindre creux d'y voire, de deux pouces huit lignes de long, Ôc qui a intérieurement deux lignes ôc demie de diamètre. U n'efl ouvert qu'à une de fes extrémités; Ôc l'épaineur de fes côtés^ fur une longueur de deux pouces fix lignes depuis le fond j n'eft que de trois feiziémes de ligne. C'eft cette partie mince qui fait les fondions d'hygromètre ; le refte dut cylindre, vers fon orifice, doit être un peu plus épais, parce qu'il eft deftiné à fe joindre à un tube de verre de treize oit quatorze pouces de long. Cette jonction fe fait au moyen d'une pièce de cuivre ôc le tout eft fcellé avec de la gomme lacque. M. de Luc a choifi l'yvoire pour en faire un hygromètre,1 parce que cette matière lui paru plus propre qu'aucune autre à recevoir les impreflïons de l'humidité de l'air, fans fes parties en fouffriiTent une altération elfentielle. Le cyhndre d'yvoire augmente de capacité à proportion qu'il devient plus humide. Tel eft le principe fondamental qui a guidé dans la conilruaion de cet inftrument. M. de Luc a reconnu depuis, qu'en laiuant, pendant quelque tems, ce cylindre dans une eau d'une température uniforme, il s'enfle jufqu'à Un certain point, au-delà duquel il ne fe dilate plus. Cette expérience lui a donné un minimum d'humidité , ôc conféquemment un point de comparaifon d'où il eft parti pour conftruire l'échelle de fon hygromètre : il a fixé ce point à la température de la glace, qui fond. Pour mefurer les différences qui furviennent dans la capacité de ce cyiIndre d'yvoire ôc découvrir par-là fes différens degrés d'humidité , M. de Luc fe fert de mercure : il en remplit le cylindre d'yvoire ôc une partie du tube de verre qui y communique. Plus ce cylindre eft dilaté, ou, ce qui eft la même chofe, plus il eft humide, moins le mercure s'élève dans le tube de verre, &vice verfâ. M. de Luc a découvert que le degré le plus bas, auquel le mercure puiffe defcendre , eft celui où il parvient lorfque le cylindre d'yvoire eft plongé dans la glace qui fond: c'eft pourquoi il nomme ce point zéro y dans l'échelle de fon hygromètre ; & par conféquent les degrés de cette échelle font des degrés de fécherejje comptés de bas en haut, dans le fens de l'afcenfion du mercure dans le tube de verre. Afin de donner à ces degrés une longueur déterminée 6c de rendre ainfi les hygromètres fufceptible s entre eux de comparaifon, M. de Luc fe fert en les conftruifant de tubes de verre qu il a préparés d'avance pour cet effet. Il en fait des thermomètres, en les rempliffant de mercure , de manière qu'il puiffe y déterminer le terme de la glace qui fond Ôc celui de ïeau bouillante : il prend exactement la diftance entre ces deux points, Ôc mefure cette-même diftance fur une échelle quelconque. Après cette opération, il brife la boule du thermomètre préparatoire Ôc pefe exa&ement le mercure qu'elle contenoit. C'eft d'après la quantité de ce poids & la diftance mefurée entre les points fixes du thermomètre que l'échelle de l'hygromètre fe détermine. Supputons , par exemple, que le poids du mercure foit une once, & que la diftance entre les deux points ci-deffus mentionnés;contienne mille parties d'une certaine échelle: fuppofons enfuite que le mercure qu'on employera dans l'hygromètre auquel ce tube doit être appliqué , ne pefe qu'une demie once; fi l'on fait alors une régie de proportion, le quatrième terme donnera une ligne que nous nommerons ligne fondamentale compofée de cinq cens parties de la même échelle. La ligne fondamentale aufïi déterminée fert à graduer l'échelle de l'hygromètre. Pour cet effet, on marque fur la planche de Pinftrument, en partant de fon point de zéro & de fuite trois ou quatre divifions dont chacune eft égale à la ligne fondamentale : nous difons trois ou quatro fois, afin que l'étendra entière de l'échelle foit affez con-fidérable pour qu'elle puiffe fervir à mefurer tous les degrés d'humidité dont l'inftrument peut être affecté. Chacune de ces premières divifions eft fubdivifée en quarante parties ; ce qui donne l'efpèce de graduation que M. de Luc a trouvée la plus convenable. Si l'on veut fixer, par une exprefiion générale, la conf-truaion de l'échelle dé ces hygromètres de comparaifon; ou dire la longueur de la ligne fondamentale de l'hygromètre , doit être à l'intervalle qui eft entre les deux points fixes du thermomètre préparatoire comme le poids du mercure contenu dans l'hygromètre eft au poids du mercure qui étoit contenu dans le thermomètre. Cette proportion entre l'échelle de l'hygromètre ôc celle du thermomètre préparatoire , fournit une méthode aifée de corriger dans cet inftrument les effets de la chaleur fur le mercure qu'il contient. D'après îa conftruction de l'échelle de cet hygromètre, on conçoit facilement que fi fon cylindre d'yvoire étoit tout~à-coup changé en un tube de verre, l'inftrument devien-droit alors un véritable thermomètre dans lequel l'intervalle compris entre les points qui répondent au terme de la glace qui fond ôc à celui de Peau bouillante > auroit été divifè en quarante parties. Si donc on place près de l'hygromètre un thermomètre dont l'échelle foit graduée de manière qu'entre les deux termes mentionnés, on compte quarante parties égales, le thermomètre indiquera d'une manière directe la correction qu'il faut faire à finflrument comme hygromètre, proportionnellement à Ja variation qu'il a dû éprouver comme thermomètre. La régie n'eft cependant pas générale ôc demande d'être reftrainte. Cette matière a été discutée par M. de Luc dans un Mémoire envoyé à la Société Royale de Londres au fujet de fon hygromètre.. La partie de la planche de finftrument fur laquelle l'échelle eft tracée , fe trouve mobile , de forte qu'avant d'ob-ferver à quel point l#mercure eft arrêté, on peut faire couler l'échelle en haut ou en bas , fuivant que le thermomètre a monté ou baiffé par rapport au degré de h glace qui fond. De cette forte, les effets de l'humidité de l'air qu'on fe pro-pofe de connoître ôc de mefurer avec l'hygromètre, fe trouvant tout de fidte dégagés & diftingués des effets de la chaleur # chaleur, qui produiroient des erreurs plus ou moins grandes dans les indications de l'hygromètre, félon que le mercure en feroit plus ou moins dilaté. D ESCRIPTIO N du Manomètre exécuté par R amfden. Le Manomètre , dont nous nous fommes fervi dans ce voyage, étoit compofé d'un tube de petit calibre terminé par une bouteille fphérique. Le Baromètre étant à 29 , 7 , on a introduit dans le tube une petite quantité de mercure delïinée à intercepter la communication entre l'air extérieur & celui qui fe trouve renfermé dans la boule, ainfi que dans la partie du tube au-deffous du mercure. On a placé à côté du tube une échelle qui marque les degrés de dilatation qui proviennent de l'accroiffement de la chaleur, lorfque la pefanteur de l'air répond à 29, 7 du Baromètre. La graduation de cette échelle eft la même que celle du thermomètre de Fahrenheit, & le terme de la congélation y eft marqué à 32 ; d'où il fuit que l'inftrument fera connoître les degrés de chaleur , comme un thermomètre. Mais fi l'air devient plus léger, le volume de celui qui eft renfermé dans la boule étant moins comprimé, il fe dilate de lui-même & occupe un efpace d'autant plus grand que la force comprimante eft moindre ; c'eft pour cela que les changemens c^ufés par l'accroiiTement de la chaleur feront plus grands ^ans la même proportion, & Tinltrument indiquera les différences qu'occafionnent dans la denfité de l'air les changemens furvenus dans fa pefanteur & dans fa chaleur. M. Ramfden a trouvé qu'une chaleur égale à celle de l'eau bouillante, augmentoit le volume de l'air, relativement à ce qu'il étoit au point de la congélation de du tout ; d'où il réfulte que le volume contenu dans la boule y compris la partie du tube au-deiïous du premier point de la graduation , répond à environ 414. degrés de l'échelle. Si nous avons la hauteur du Manomètre ôc du Thermomètre , on peut en déduire la hauteur du Baromètre, en fuivant cette régie ; la hauteur du Manomètre, augmentée de 414., eft à la hauteur du Thermomètre augmentée de 414> comme 29, 7, eft à la hauteur du Baromètre. Cet inftru-raent a rarement différé d'un dixième de pouce du Baromètre marin, quoique l'ouvrier l'eût conflruit fort a la hâte pour en faire un premier elTai, Ôc que n'étant pas attaché au Thermomètre auquel on devoit le comparer, il fût fujet à quelques inexactitudes dans les obfervations. En le perfectionnant jufqu'au degré de précîfion, dont il paroît fufceptible, il fera fort utile pour déterminer les réfractions dans les obfervations aftronomiques, ainfi qu'à la mer pour annoncer les coups de vent. JOURNAL MÉTÉOROLOGIQUE. Jours mois >Tuin 4 1 J 6 Heures. Thermo mèrre de Faien beît. Baromètre. Hygromètre. Manomètre. Latitude Longitude Vents et Tems. REMARQUES. 6 h M midi 4 S 6 S minuit d T 5* î 53 En decî. d d d / d / N N Ojtemsbrumeux. N O ) NO fru N N O ( r°mbre« E i n E) 29,99 77 81 6' M midi 6 S 58 i 5? ï 54 N J N 0 , fombre. N E i E}brumeux' "-9*91 i-9i9& 75 79 * 6 M midi 6 S midi 54 6i 5* S S O, beau. S O -»- S 3 brumeux. 19,90 19, P 3 73 4 73 ... ... 57 «7 1 30 E H i9,8S 74 ...... il y) a 39 N ~ N E, brumeux. 8 9 ÎQ midi 6 S 58 53 jo, 04 30,08 75 75 \ 53 3* 0 %6 N N E 7 , S S E < brumeux. midi 6 S 58 5* jO, 05 19» 99 70 70 54 i 0 II S S F ï S A S" E fumeux. midi 54 4 30,05 68 ••» ... 54 27 0 310 N n E, brumeux. I I U midi 58 70 5* 2g 0 31 SE, brumeux. midi 54 *9, 73 62 I 0 S E, brumeux. J3 * M midi « S 5ï î 57 51 T 30, 07 *5 i ... ... 59 34 0 10 E < ,E, tems clair. midi 6o 30, 16 61 60 il 0 40 O N, tems clair. midi midi 58 i 19,9* 64 60 19 0 43 N E, brumeux. 49 55 5i 49 S S O , brumeux. S 0, brumeux. 29, 5 4 6"4 37 60 37 0 31 '7 midi minuit *9,6'4 63 63 0 0 2 S I ? } Brumeux. 6 m midi o- S minuit 48 i 5* 5o 48 S s e , brumeux. ' se, brumeux. 29,71 61 54 i 65 iO 0 17 ; .......3 5 1 midi .49 19,73 6z \ 54 i 66 14 0 27 s e, brumeux. JOURNAL MÉTÉOROLOGIQUE. Jours du mois, Heure» Thermomètre de Fahrenheit. Baromètre. metre. Manomètre. atittide Longitude Vents ê t Tems. remarques &c* Juin. 20 4 h M midi minuit d 43 48 { 44 î En déci. d d / d / N beau tems. Calme, brumeux. S S O beau. 19, PO 62 47 67 ï 0 46 E 21 midi minuit 41 T 29j85 65 47 68 4 0 32 S S E frais, brumeux, S brumeux. 22 6 M midi minuit 4» 42 i O ] 0 s 0 ; E J » nébuleux. Le Thermomètre dan» l'air étant à 43 d.ilétûit à 31 d. fur la furface àc l'eau de la mer. 29, 80 6 6' 44 7° 45 0 32 6 M midi 6 S minuit 38 40 38 37 S E S S 0 1 S E | S E \ E J > brumeux. 29, 77 61 44 , 71 u 0 45 24 6 M midi 6 S minuit 37 { 40 37 34 S F 1 E O SO (brumeux* N tems clair. N N E brumeux. 30, 03 3°> *5 63 38 73 11 3 53 2 M 3 M 4 M 6 M midi 8 S 4* 3 f 3* 36 3' 37 | N N E ■> . N E.NJ brumeux. N 1 , N 1 N E \ nébuleux. M rafales, grêle, pluie & neisre fondue. N N E brumeux. 3°> «3 *7 34 74 5 9 44 26 midi 8 S 40 i 4» 33 82 | 39 { 74 25 11 461 N E \ N beau tems. Prefque calme, britm. *■? midi 6 S minuit 40 39 39 30,00 «7 4» | 75 21 9 43 O S O brum. & neige. O S O brumeux. S S O pluie. 28 6 M midi minuit 38 39 38 | S S 0 pluie. S brumeux & pluîe, E N E brumeux. 19, 65 77 36 8 51 19 midi minuit 39 37 t 78 i 9 48 n \ N E brumeux. n N E beau. A minuit IcThc^l: min.amom:é de zo ^^ JOURNAL MÉTÉOROLOGIQUE. Jours Ju mois. Heures. riiermo-j nètre de Fahrenheit. Baromètre. Hygromètre. Manomètre. Latitude -ongimde Vents et Tems. REMARQUES, &c Juin 50 midi minuit d 41 41 En déti 29,57 d Iû6 d ...... d / 78 8 d / 10 58E Calme & nébuleux, : Vents variables & beau tems. L/afcenfion de l'Hygromètre avoit été eau ,tt par le feu qu'on allu na dans ma chambre. l Juillet 1 midi 8 S minuit 44 5° 49 19,63 84 f° 78 18 10 53 O S O tems brumeux. Calme & beau, N beau tems. A midi Je Thermomètre expofé au foleil s'éleva de 10 deg, en 10 min. t midi minuit 43 1 45 29,71 79 5o 78 12 10 15 S S O beau tems. Calme & brumeux. A 6 h. S. le Thermomètre expofé 10 ' au foleil, monta à 76" d. 3 midi minuit 43 k ♦0 | 78 36 10 15 S brumeux, S E nébuleux. 4 midi 6 S minuit 44 \ 40 40 29,94 79 3 1 9 57 Calme & beau. Calme & clair. Variable & brumeux. 5 midi minuit 4' 37 \ 2 9, 94 79 5 5 9 17 S O brumeux. S nébuleux. 6 midi 6 S 8 S 39 7 4i 38 f 29,80 79 57 8 37 S E beau. > S E brumeux. 7 midi 6 S minuit 39 ï 29,78 2?, 8l l N pluvieux. N ~ N E brumeux. Le Thermomètre placé près d'un morceau de glace, defcenditde 3?d Tàî7<*. 3? ï 8 9 6 M midi 6 S minuit 40 39 ! 37 39 N^NE) O £■ S 0> brumeux. SE ) S O nébuleux. Près de la glace. 1 M midi 6 S minuit 29,78 29,83 S O brumeux, jt S O j S brumeux. S -j S O brume épaiiTe A 3 h, S. le Thermo mètre expofé à un ven qui avoit paiTé (ur 1 glace, defeendit en 5 de 4» d à 39 d près d • la glace. 40 39 58 80 7 5 1 midi minuit 39 7 38 T 19,86 80 22 2 12 S S O brume épaifTc S S 0 brumeux. • Au milieu des glaces. JOURNAL MÉTÉOROLOGIQUE. I Jours 1 du mois H.'ures. Thermomètre de Farerr« heit. 1 Juillet 1 11 3 M 4 M midi minuit 4i 37 42 44 ' n midi S S minuit 45 45 44 midi 8 S 46 42 14 midi minuit 3« 3» iî midi minuit 45 46 16 midi minuit 49 48 17 midi minuit 49 18 midi minuit 45 ï 42 ■« 19 midi minuit 42 39 • 20 midi minuit 37 33 r • 21 4 M 9 M midi 6 S 10 S minuit 33 • 33 i • 34 3S -31 r • 3*7 < Baromè tre. 19,66 29, 58 2 9j 60 19,70 *9, 74 29» 77 Hygromètre. Manomètre, Latitude d I - d / i 80 4 Longitude Vents & Te m s. jS S O, pluie. Calme & beau. Petites fraîcheurs & beau tems. 110 73 E N E, brumeux. Calme & beau. Petites fraich. & beau. Calme & brumeux. S O j S, Raftales & & brumes. E N E, brumeux. E N E, nébuleux. N N E O beau 37 l 34 i 34 o 30 79 27 73 Petites fraîcheurs & tems clair. ) Petites fraîcheurs £ & tems clair. N O i O. brumeux. REMARQUES, 8e* A 10 l» M. le Thermomètre expofé 3 o ' au Soleil , monta à 2.6 d. A7 hdu foir le Thermomètre dcicendi't tout-à coupa 37 d, enfuite^ remonta d'environ 8 Petits vents. Le Therm. expofé au Soleil, monte à 36 d h Le Therm. expofé ffl Soleil, monte à 86 d h 3 26 E 4 29 S E brumeux. E nébuleux. N E E neige, neige pîtiie mêlées. E, tems gris & neige. soi . NO J tems Sns' O N O,brumeux. S O, tems gris. S O t S» brumeux. Au milieu des glaces flotantes. LeTherm. expofé îff au Soleil, m on ta a 89 d* Près des glaces, l'af" cenfîon de l'Hygromètre fut caufé par un fe" qu'on avoit fait dans m3 chambre. Tout près des glaces» JOURNAL MÈTÉO ROLO G1QU E. Juin et 16 *7 28 29 3Q 3i KHlt ier. 6 M midi 6" S minuit 4 M midi flf S minuit midi minuit midi 4 S minuit midi minuit 4 M midi 8. S. minuit 4 M 8 M midi 4 S 6 S minuit midi minuit midi minuit midi minuit midi minuit midi minuit midi 6 S Ther. de Fahrenheit 34 3,4 37 3* 37i 39 37 3*7 38 %9Ï 39 39 39 38 39 36 37 Ï7 3* 40 41 42 48 44 4S 48 48 44 AS 47 Baromè tre. En dec Z9*7A 3-9>4i 19, 64 15?, 90 3°, '7 30,30 3°,3y 3°'43 30» 43 3°>43 3°>4* 3o,4S 3o*43 3°>34 3°>33 3o»J7 30*13 Hygro mètre. 48 > • » « 44 43 39 39? 39 6z 9i 73 96 Manomètre. 30 33 3* 40 39k 41 44 4* 41 3>i 41 40 i > • *. 31 33 3 27 33 27 40 3^ 38 Latitude 80 i 80 24 80 17 80 48 80 36 S 25 80 31 80 37 Longitude 2 T"~ 32 V e n t S & Tems. SOIS, brumeux, 5 > brumeux, E ~ N E , tems gris. E | N E, tems gris. !J.!.E.]E> eluîc- E, brumeux. 13 2: 14 4* ij 30 ? N E } brumeux. N O î N, tems gris. N , brumeux. Pet. fraîcheurs & brume N N O , brumeux, S S E, nébuleux. E, brumeux. £ N E l temsgris. E ~ N E , nébuleux. Tems gris. Brumeux. E ~ N E , brumeux. ) S Ê, tems gris. ■5 18 il E S E , clair. S S E, beau tems N E i N, clair. Calme & beau. Pet. fraîcheurs de rtft. beau Calme & beau. Pet. fraîcheurs de l'Eft, beau Calme & beau. NO I N N O, j brumeux. Petites fraîcheurs & beau tems. REMARQUES, Sec. Le Thermomètre placé près descordesgelées deîcendà 32 d~. L'Hygromètre placé dans l'Habitacle. Près desglaces flottantes A 6 h M. le Thermomètre expofé au Soleil if ' » monte de 9 dT au milieu des glaces. JOURNAL MÉTÉOROLOGIQUE. Jours du mois. Heures rhcnnom. Je "îlircnli ci:. Baromètre. Hygromètre. Manomètre. Latitude. Longitude Août 4 midi d 45 En dec d 88 d 30 d / d / 7 minuit 3» 8 8 m 8 S 3* 3*7 9 4 m mdi minuit 35 34 32 30,01 47 IO midi 8 S minuit 33 33 33 i9> 87 53 27 11 midi 8 S 33 33 46 32 n midi 3^ 19,60 46 3* A Smeerenberg, par 79 d 44 ' de latitude. Longi*vde, 9d5°/4s// E- »3 midi 8 S 37 35 z9i6S 46 31 i 14 midi 8 S 40 45 10,68 47 35 «'S midi 8 S 39 35 19*85 43 3 + *6 midi 8 m 38 1 37 29*97 4t 34 1 17 midi i 40 19,80 54 35 | iS midi 46 29,78 4S 37 tP midi minuit 37 39 !9j70 35 35 la midi 8 S 40 38 29,5° 35 35 80, ii 7 40 E ZI 4 m 8 m midi 4. S minui 38 40 40 36 t 36 34 35 34 35 29,OC> 29 80 5 2 54 VENTS & TEMS. E N E, brumeux. O, brumeux. Caîme & brume. SE, brumeux. Variable & brumeux. N E , brumeux^ N N E, brum. & nei. ENE|, NE s brumeux ||ene, tems gris. N E, neige. N E, brume. Neige & pluie fondues REMARQUES- Calme & beau. N , tems gris. N E, tems gns. Variable & brumeux. E N E , tems gris. E, brumeux. N E, tems gris. N E , tems clair. N N O, pluie. E S E, pluie. S O) brumeux. S S O , pluie. S E, temsgris&pluie SE > brumeux. SE ) JOURN AL M ÉTÉ OR 0 L 0 G I Q U E. Jours $,11 mois Heures. i'h.rmo iTiètre de Païen hcit. Baromètre. Hygromètre. Manomètre. Latitude Longitude Vents et Tems. REMARQUES. Août. 2i n midi minuit d 35 f Endeci. d" d d / d / I 56E NE, tems gris. N N E, pluie. 79 24 2 h M" mï di \ S. minuit 3* 1 37 35 î 35 n n f, pluie, & !o - N O 5 b >L & nie g? •umeux. 29,98 30 3l 34 77 10 4 58 " M 4 M midi 35 42 31 t 33 S 0 , brumeux. Calme & brumeux. 29, 79 31 75 59 ri 13 , 4 M midi minuit F } rumeux. ie & neige 42 37 29,79 31 * * * • • k 4o | 35 1 75 11 4 ;i s 1 s e51' S E, pluie, :___ midi 6 S minuit 42 4jf 41 29,7 l 19, 71 29, 7S 26 41 4i 73 19 1 45 S K | E, pluvieux. S, tems 'gris. S, brumeux, 4 M midi minuit 43 45" SO{S) S S O > tems gris. s s 0 3 29,7* 23 42 72 40 0 14 28 4 M midi 4 S 8.S. minuit 45 i 46 4* 41 I 42 29>93 2Ç 42 | . 4i 4> { S S O, brum O ? S O.brun SN 0, tems. EUX. îe&pluie 72 19 1 490^ ip midi 40 \ 30,00 18 35 71 9 J 1 z$ S beau. ———— j 4 M 8 M midi 8 S 44 44 53 48 35 { 35 i 39 0 | S O) 0 i s of. 0*3 Oi brumcux-0 NO ) 30, 28 33 70 19 0 18 E 4 M 8 M midi 44 48 55 neux, au. 38 ' ON O, brui 30,23 59 69 3 0 18 Variable 8è be i midi 9 S 5o 45 i 30, 13 54 38 38 69 0 0 1 O N O } fcrumeu*- 2 midi «S S 8 S S* ■ é ï 3°i09 3 2 £ 44 i 40 f 49 39-39 | 68 14 0 38 F., brumeux. E Sx E , tems gris. E S E, brumeux. 138 VOYAGE JOUR NA L MÉTÉOROLOGIQUE. Jours du mois Heures Cher, de Fahrenheit Baromè tre. H ygro-mètre. Ma no mètre Latitud' Longitude vinis «& Teks. Sept. 3 t AT 4M midi 8 S mi n» if d *'ii 65 53 tn dec. d 25 i3 1 34 i 3i i 3° d 39Î 40 59 48i d / d / E S E , brumeux. E S E K SE £ tems gris. S S E , brumeux. E S E , tems clair. 30,06 H 57 0 8 E 4 8 M midi 6z f8 29 37 • 5i 5i E S E, tems clair. Calme & brumeux. 30, oo 64 58 0 11 O 5 4 M 8 M midi minuit 56 58 57 5'7 5i 5* 51 S E , brumeux. S E, clair. SE - E,brumcux & pi, S E | E, brumeux. 29,81 3° 44 63 58 0 54 6 t M 4 m midi 8 S minuit 55^ 5 6| 59 5* 5*ï 44 45 39 5' 52 6-c, 54 58 ^ S E {- E, brumeux, j S ~ S E, tems gris» i9> 13 6i 17 t 12 7 8 M midi 5* 61 61 H i S E, tems gris. 29, 02 3* 60 I * 35 8 4 AI 8 AI midi 54 56 33 i 33 36 65 S O, petite pluie. Raffales & pluie. S 0 ~ S, tems gris. 28,71 59 35 1 9 9 midi 5^ 18,70 41 66 j 59 y 0 37 O S O, tems grK io 11 midi 58 29,20 41 59 57 25 i 32 E S O . tems gris. midi 57 29*3° 3? 6"t S* 57 • 55 N O, Raftales. 13 midi 5* 29,70 3o 53 5<5 4 1 31 S S 0, pluie. 14 9 M midi 19,79 29,89 N O', pluie. 5i 30 55 55 40 .......i REMARQUES, &c Brifes fraîches. Brifes fraie h es. Le tems étoit fi vais &leVaifreaucpffu voit tant de roulis, q° °v ne put pas oblerve1" quelle hauteur fe (o*1? noit le mercure d*"5 Baromètre. Brifes fraîches. A 1 heure une tt0e très- forte. Vents très-violents- JOURNAL MÉTÉOROLOGIQUE. JOurs 4« mois. Heures. fhermc mètre de Faren heit. Btromè tre. Hygio-mètre. Manomètre. Latitude. _ongitade Vents & Tems. REMARQUES, &c. midi 57 Sndec. 2JM? d 31 d 53 d / 54 3 3 d 1 0 29 E 0 S O, pluie. Raffales très-fortes. 16 midi 9 S 10 S 57 10,00 29,70 19,60 40 53 53 n 0 1 .......i O, brumeux, 1 Modéré. Raffales. - Pluie. 1 midi U 29,50 37 54 53 ** 0 7 O N O, très-gris & pl. iS midi 57 29. 77 44 52 53 0 11O O £ S O, brumeux. midi 61 20, OS 50 ...(.. 52 4* 0 29 O | S O, brumeux. ÎO midi minuit 61 30,00 20, QO 48 y* 31 0 16 S 0 { O, tems gris. O | S O) brumeux. Vents frais. Modéré. 10 M midi 10 S 61 4*4 44 S 0 t 0, brumeux. S O ~ S, modéré. Tems gris. Vents frais. Vents frais. 29, 88 52 17 ° 5 22 midi 6 S 29, 23 29,43 45 52 28 1 35 » S O 5 S, vents forts t & ratTales. \ o N O, pluie. Rarïales. Vents forts. *3 midi 6 S 29, 91 29» 70 5° 52 2 0 49 0, brumeux. S n 1 n . t Modéré. 24 midi 57 29, 50 45 52 16 2 33 S S O, brumeux. - 8 m midi T t S 29, 66 29,66 29, 80 s 0 J S O 4 0 V brumeux. 0 S 0 J 6\ 44 U 1 1 1 OBSERVATIONS DIVERSES» 0 B SE RFA TI0 NS pour déterminer la réfraction dans les Latitudes élevées, JLe 30 Juin, à minuit, la diftance des deux horifons op-pofés, prife par moi, avec le fextant de Ramfden, étoit de 1753d j47; Ôc la hauteur de l'œil de 16 pieds au-deffus du niveau de la mer. Le ij Août, à minuit, la hauteur du bord fupérieur du Soleil, prife avec le quart de cercle aftronomique , étoit de 4-d itf'yy "celle du bord inf. 3 d4<*' o" Erreur du quart de cercle — 32" — 32" 4ditf'23" 3d4y/2S" Demi diamètre — if'fl'i -h 1 j'j 1 " Hauteur apparente du centre du Soleil.......... 4.d o^a". 4d ï'ip" Compl. de la déclin. 7 fd ' 1 ? " 7;d 5 ' i 5 Latitude apparente 79 79*S?'**" Latitude vraie 79d 44' 3 w 79d 44' 3" Donc, réfraaion . 12'42" ï3/29// Par les tab. du dr Bradley 11 ' 1$ " 12 '27 2 En ayant égard au degré du Thermomètre, tïr$}" 13 J 2^ Baromètre, ai,.i Thermomètre, 374 Le 20 Août, à minuit, la hauteur du Soleil par M. Har-vey, étok de 2 A 2 5r 00 ïnclinaifon de l'horifon, — 3 ' 49 " 2d 21 ' 11 ". Demi-diametre; iy ' $2", Hauteur du centre du Soleil, 2d 3 71 3 '{ Complément de la déclinaifon, 77d 31' 26". Latitude apparente ; 80 d 8 ' 29 " Réfraction par les tables , 1 corrigée pour la com pieffion ôc l'ex-panfion. CHALEUR DE L' A I R. d d d d Juin 20 780 II 26 48 i 30 M Il8 30 I 3* 40 7 I S **S 33 O 33 44 1 j Août 31 673 22 IO 32 S9 i L'expérience du premier Juillet, dans laquelle on compara rinftrument avec le thermomètre de Fahrenheit à diflfé-rens degrés de chaleur, fait voir qu'on ne peut compter fur ce réfultat qu'à deux ou trois degrés près, puifque les extrêmes des réfultats qui ont donnés les diverfes comparaifons, difFéroient entr'eux d'environ cinq degrés. 144 VOYAGE AU POLE BOREAL. EX P Ê RI EN CES Faites avec la bouteille préparée par le Docteur Irving, pour déterminer la température de l'air à différentes profondeurs de la mer , & la quantité de fel qu'elle renferme ; une mefure contenant 29 onces rp grains d'eau de neige pure, fervoit de terme de comparaifon ; le Thermomètre étoit à f$ degrés, & le Baromètre à 30,06*. JOURS Pesanteur Profondeur Thermomètre Thermomètre Thermomètre Quantité du de exprimée à la furftce au fond dans l'air. LATITUDE»». mois. l'Eau. en brafles. de la Mer. de la Mer. de Sel. onç. gtf. d d *773- Juin 1 2p 4O4 s S9 31 Nor. 9 30 2 ;oo . \ S4 q par le rravcrç de 1* O Vit, Flainboron|;li 11 42 ss 12 : > 29 440 29 442 fut-face. 6* 44 s? 490 ' 490 . \ 60 Par le travers de Shetland. 26 29 462 36 74 en mer. Juil. 3 29 45-4 • 4O 44 yoo 7§ 2p 3^9 44 47^ 80 près des glaces. Août 4 30 1; 6q 3* 39 32 iio So _ _ an - deObui des 3 V glaces. s1 . 12 360 80 5i 48 220 Sept. 4 1 1 12 36-y 6s3 ss 40 66 \ 192 71 en mer, 12 35; 216 7 s* si s° 60 60 14 L'eau de mer puifée fur le revers des Sables d'Yarmouth, étoit à l'eau diftillée dans le rapport fuivant: onc. den. gr* Eau de mer...---- «! i5 n 7)^ v d Eau diftillée......2i 4 Id £ Thermomètre, 53 « c'eft-à-dire,comme 10192 eftà 10477,7 , ou comme 1 eftà 1,02803. On tire de cette quantité d'eau de mer 13 * 15 sr de fel fec ; il paroît donc que l'eau de mer contient plus d'air que l'eau diftillée. Le réfultat des expériences faites avec le thermomètre du Lord Charles Cavendish, Ôc celui des expériences que nous avons faîtes avec la bouteille préparée par le Docteur Irving, différent efTentiellement entre eux, quant à la température de la mer prife à de grandes profondeurs. Je vais rapporter les précautions employées par le Docteur Irving pour s'aiTurer que la température n'éprouvera aucune altération pendant ^expérience, ainfi que les corrections que M. Cavendish applique à fes réfuitats pour compenfer l'effet de la compreffion. Voici celles qu'a mifes en ufage le Docteur Irvîng, afïrs que la température de l'eau ne changeât pas dans l'intervalle de tems qu'on employoit à amener Peau du fond de la mer jufqu'à l'air libre. La bouteille avoit été mife dans un fourreau de laine* » de trois pouces d'épaiffeur, enveloppé lui-même d'une » peau huilée ôc renfermée dans une bourfe de cuir ; le tout » étoit renfermé dans un fac de toile bien goudronné r 6c 35 fortement attaché au goulot de la bouteille ; de forte qu'il » ne pouvoir pas pénétrer une feule goutte d'eau jufqu'à fa » furface. On avoit introduit dans la bouteille un morceau *> de plomb taillé en forme de cône ; la bafe de ce cône » faifoit face vers le bas, ôc une petite corde étoit attachée » à fon fommet. Un morceau de cuir de pompe ôc fix dou« *> bles d'une veille mince étoient enfilés fur la corde erx » dedans de la bouteille, Ôc fervoient à la boucher par l'in^ » térieur, lorfqu'en retirant la corde à foi, on tiroir le Gènes ?> en haut.. • M. Cavendish a décrit lui-même les corrections qu'on va voir pour la perfection du Thermomètre du Lord Charles Cavendish. * Le Thermomètre, dont on s'eft fervi dans ces expé-» riences, eft décrit fort au long dans les Tranfaclions Philofo-» phiques, vol. 5*0, p. 308 ; de forte qu'il me paroît inutile » d'en parler.Mais depuis la publication de ce Volume, feu « M. Canton a découvert que l'efprit-de-vin ôc les autres » fluides font cornprelTibles ; d'où il fuit que la liqueur du » Thermomètre doit paroître plus froide qu'elle ne l'eft » réellement ; & c'eft ce qui oblige à appliquer une première p» correction aux degrés indiqués par l'inftrument. On y en » applique encore une féconde moins grande que la pre-» miere , proportionnelle à l'expanfion de l'efprit-de-vin » pour chaque degré du Thermomètre de Farenheit ; cette » expanfion étoit plus grande dans les latitudes élevées que s» dans les latitudes inférieures. » Comme la méthode d'évaluer ces deux corrections n'eft *> pas expliquée dans le Mémoire que je viens de citer, il « eft à propos de faire ici mention de la régie que j'ai fuivie, » Quand on a gradué l'échelle de ce Thermomètre , ie « tube étoit entièrement rempli de mercure , ou , fi l'on n veut, le mercure fe foutenoit tout au haut de l'échelle , »» tandis que la chaleur à laquelle il étoit expofé étoit de » t5? degrés du Thermomètre de Farenheit. J'appelle M la y» mafîe de mercure contenue alors dans le cylindre, S celle *> de l'efprit-de-vin, ôc je fais en outre les fuppofitions fui-» vantes. t » i°. L'expanfion de Pefprit-de-vin pour un degré du a» Thermomètre de Fahrenheit, par une chaleur approchants te de 6$ degrés, eft à la mafte totale de l'efprit-de-vin, par » cette même chaleur, comme s eft à i. » 2°. Son expanfton pour un degré par autre degré de cha* » leur, tel que 6$ d — #, eft à fa malTe totale, par 6$ degrés y » comme s 1 — ^veilà i. » 3°. L'expanfion du mercure pour un degré de chaleur » eft à fa mafle, par 6$ degrés, comme m eft à u » 4°. S s -f- M m fera défigné par G. » 5°. La compreflîon de Fefprit-de-vin, par une pref--» fion de cent brafles d'eau de mer, lorfque la chaleur de" » l'efprit-de-vin eft à-peu-près la même que celle de la mer, « à la profondeur à laquelle on a plongé le Thermomètre, » eft à fa mafle par 6~; degrés de chaleur, comme C eft à i- » 6°. La comprefïlon du mercure eft fi petite, qu on peur '» la négliger- « 70- Le Thermomètre eft plongé en N à cent brafles ? * & lorfqu'on le retire & qu'on le met dans une eau qui ^ » 6*j d —F de chaleur, le mercure dans le tube eft à E t» degrés ; par conféquent la chaleur, telle qu'elle eft indit » quée par le Thermomètre, eft 6$ d — F — Sr » 8°<. La chaleur réelle de îa mer à la profondeur b R ij. VOYAGE » laquelle le Thermomètre fut plongé, étoît alors de 6*5 1 » On a donc : 6$ * — x = 6çâ — F — E -f- —1 « Edx E+F+^ + CNixFH-» dans ce Thermomètre, z G 2 / G 1 » S — 1 if5o ; M = 97 ; l'expanfion de l'efprit-de-vin que » l'on y a employé a été trouvée pour un degré, Ôc par » 67 degrés de chaleur, égale àde fa malle totale à « cette même chaleur ; c'eft-à-dire, que S = ; m = j~ss 5 » donc G = 1,013. D'après les expériences de M. de Luc (a), m il paroît que l'expanfion de l'efprit-de-vin, pour un degré, » par un degré quelconque de chaleur, comme 65 d — x » eft à fon expanfion pour un degré, par 6$ degrés de cha-« leur j à-peu-près comme 1 —~reft à 1 : donc d = a> On a reconnu que la comprefTibilité de l'efprit-de-vin , » employé dans la conftruction de ce Thermomètre , étoit » exactement la même, pour la chaleur de y8 degrés, que » la comprefTibilité que M. Canton détermina par cette » même chaleur. On peut donc fuppofer que la compreflï-» bilité, pour tous les autres degrés, eft la même que celle » qu'il défigne. Suivant fes expériences (b), Ja compreftion » de l'efprit-de-vin par la preiTion de 29 pouces ôc demi de *> mercure, îa chaleur étant de 32 degrés, (c'eft-à dire, y» à-peu-près celle de la mer dans nos expériences ; ) cette w compreflion, dis-je, eft la 5-9 ± millionième partie de la y> mafTe, avec ce même degré de chaleur ; donc — = i, o ( a ) Voyez, les Modifications de CAtmofphere, vol. i, p, ayi, (£) PhiloJoplûçdTranfAttiQiis, vol. y4» p. 161% AU POLE BORÉAL; 14$ * & 6$ —x = 6$ — F — E+Nx 1,0, — ExE-4- F-4-.x t> 4-Nx i,pxF + y. « 653 EXPÉRIENCES faites par le Douleur Irving fur la chat leur de la mer, agitée par un coup de vent > & fut celle de Patmofpheref L E 12 Septembre, le Thermomètre plongé dans une va-* gue de la mer, monta à 62 degrés j la chaleur de l'atmof^ phere étoit de 50 degrés» Cette expérience a été répétée plufieurs fois pendant le coup de vent, ôc elle a donné à-peu-près le même réfultat. Le foir, lorfque le tems fut modéré, la chaleur de l'eau; à 30 brafles au-deflbus de fa furface, étoit de degrés; celle de la furface , ainfi que celle de l'atmofphere, étoient de 54 degrés» Le 22 Septembre, la chaleur de l'eau de la mer étoit de 60 degrés ; celle de l'atmofphere de degrés \ le vent fouffloit du S, O. grand frais* OBSER VA T10NS faites avec le Baromètre par le Docteur Irving y & mefures géométriques pour déterminer la hauteur d'une montagne qui gît par 79 d 44' de latitude. Le 18 Août, le jour étant d'une clarté remarquable. A 6 heures du matin, le Baromètre placé au bord de la mer fe foutenoit à 30, 040 pouces^ Le Thermomètre à $0 degrés. Sur le fommet de la montagne, environ une heure trois: quarts après la première obfervation faite en bas, 28, 266 p.. Le Thermomètre 342 degrés» Environ une heure plus tard au même endroit, 28, 2;8 p. Le Thermomètre à 42 degrés. Au bord de la mer, où la première obfervation fut faite ^ & environ 34'plus tard, 30,032 p. Le Thermomètre à 44 degrés. Hauteur de la montagne calculée par M.de Luc, d'après la première obfervation, J;8; piedSo D'après la féconde, lrp2 Hauteur moyenne , 1 ; 8 8 { p. 'Moyens que nous avons employé pour déterminer géométriquement la hauteur de la même montagne. Nous avons choifi un centre de ftations dans fendrait le plus commode que pouvoit nous offrir le terrein entre le fommet de la montagne ( objet bien diftincl ) ôc le rivage de la mer ; de-là, en ligne droite de la montagne, on planta un jalon au bord de la mer en faifant ufage d'un Théo» dolite(a) de la façon de Ramfden garni de deux lunettes,; avec deux divifions de Vernïer. L'inftrument fut pofé aveq beaucoup de précautions. D'abord on cela le pied avec un niveau circulaire ôc enfuite tout l'inftrument avec des niveaux pofés en travers, en partant du point A , Ôc en for-» mant des angles droits, avec la ligne menée de la ftation du bord de la mer C, au fommet de la montagne E ; nous mefurâmes une bafe de chaque côté de cette ligne , vers B Ôc vers D. Nous avions mis bout à bout 8 lignes d* 17 braffes chacune, ce qui nous donna en tout une bafe D B de ^44 verges (ou 1632 pieds). Nous reconnûmmes avec foin les divifions des deux Verniers placés au centre A des ftations. Nous pointâmes alternativement à la ftation du bord de la mer, ôc aux ftations des deux extrémités de la bafe. La lunetter fixe reftoit dirigée fur le fommet de la montagne, tandis que la lunette mobile étoit pointée à un (*) Les Anglois nomment Théodolite un inftrument qui a beaucoup de rapport avec le graphometre dont on fait ufage en France. U eft formé d'un cercle entier divifé en quatre parties égales. On peut voir une description de cet inftrument daes ïaJraité des inflrumcns de Mathématiques de M. Bion , fous le nom de Plan* clutu ronde, Liv, IV. chap. 4. p. 1 ij. Planche 14 1 % A. angle droit fur chaque point des ftations. Dans toutes les pofltions, nous vîmes que la ligne de foi de chaque Vernier, coincidoit parfaitement avec la divifîon de l'inftrument. Les jalons >,plantés aux points des ftations, furent établis dans une fituation perpendiculaire à l'horifon, en les comparant au fil vertical de la lunette. Je mefurai enfuite la hauteur angulaire de la montagne : cette mefure me fourni (Tant un moyen de découvrir toute efpèce d'erreurs qui auroient pu furvenir dans l'obfervation, je trouvai que l'angle d'élévation étoit de 8 d'5*0 La diftance ne me permettant pas de mefurer qu'elle étoit l'inclinaifon de quelque point fixe du jalon planté à la ftation du bord de la mer, par rapport au terreîn fur lequel la bafe étoit établie, j'envoyai un homme fe placer tout près & devant le jalon, & je mefurai rinclinaifon à-peu-près à fon œil : je la trouvai de i d 5:4L'inftrument fut enfuite porté à la ftation B j après l'avoir pefé avec les mêmes précautions qu'auparavant, je pointai la lunette fixe au centre A des ftations. L'angle à la montagne étoit de 84 d ;8 & l'angle à la ftation C du bord de 1a mer de 2^-4*44', (outf; d 16'). On porta l'inftrument [a) à la ftation au bord de la mer C; nous prîmes les mêmes précautions pour Pajufter ; & la lunette fixe étant dirigée au centre A dans une même ligne avec la montagne, l'angle, au jalon fur le côté B étoit de 24 e1 44 Je voulois faire le triangle B G D ifoceie, imaginant que l'inégalité'du. terrein* (a) L'inftrument étoit divifé par une feule progreffion de o degré à 360 degrés ? Se l.i lunette fixe étoit toujours placée à zéro 5: dirigée eu centre A des Hâtions. 'Ainfi lorfque -l'arc compris entre les lignes de foi des deux lunettes, compte-dans la fi?ns de La numération du cercle, excède 180 degrés, le fupplément de l'arc donne, i'angîe me foré,, pourroic pourroït occafionner quelque petite erreur. Je pris donc fur le théodolite un angle égal au dernier. Je fis placer fur la ligne de bafe une perfonne pourvue d'un jalon , qu'elle devoit planter à l'endroit où je verrois par la lunette que la ligne de bafe feroit coupée fous l'angle où j'avoîs établi la lunette : je trouvai que le point de fe&ion tomboit exactement fur l'endroit où nous avions d'abord planté le jalon de la ftation D, ceft-à-dire que l'angle fur la cote étoit de 33 5 â l$ 'i ( ou 24.d 44 ') : d'où je conclus que la mefure de la bafe étoit exacte. Je pris enfuite du point C la hauteur angulaire de la. montagne que je trouvai de 7 cl 44 Je fis porter le théodolite à la ftation D pour prendre le troifiéme angle ; maïs le terrein étoit fi mauvais & fi raboteux que je ne pus pas placer exactement rinftrument fur l'endroit où étoit le jalon : il fut pofé non loin de-là avec les précautions ordinaires. La lunette fixe fut portée au centre A ; àc je pris vers C le troifiéme angle du triangle, que je trouvai de 6$ d 15; 'f c'eft-à-dire, moindre d'une minute qu'il n'auroit dû être. Je pris enfuite du même point l'angle à la montagne E, que je trouvai de 27$ d 1 ( ou 84 d ') ; c'eft-à-direy plus grand d'une minute que l'angle correipondant pris de1 la ftation B. Mais les erreurs fe corrigeant l'une l'autre, tout l'angle CDE = iyodi4' = tout l'angle C B Ea Par le triangle ABC, j'ai conclu A G de 1771, 4 pieds»; Par le triangle ABE, j'ai conclu AÈ de 926$, o pieds; Donc la diftance G E eft de............... 11036, 4 pieds.. Angle de l'élévation de la montagne vue du point" C,, Hauteur de la montagne au-deffus du point C, 1498, s p. •4- Hauteur de G au-deffus du niveau de la mer, Hauteur de la montagne au-deffus du niveau de Ja mer, 1703, 8 p. Je préfère cette dernière obfervation aux autres, parce que la fomme des trois angles du triangle A B C eft exactement de 180 degrés par I'obfervation. La diftance AC, trouvée par le calcul, différoit feulement de quatre pieds de celle que nous avons trouvée en la mefurant avec nos lignes ; mais le terrein étant inégal , je ne pouvois pas compter fur cette manière de mefurer ; & je ne l'employai que pour vérifier l'opération 9 ou en découvrir l'erreur, en cas qu'il y eût eu une grande différence entre les réful-tats. La diftance C E 9 trouvée par les triangles femblables B C E Ôc C D E, étoit de iiojypieds; L'angle de l'élévation de la montagne, vue du point A, étoit de 8dyo/; D'où je conclus que la hauteur de la montagne, au-deffus du point A, étoit de 143P, 8 p. L'inclinaifon du point C par rapport au point A, étoit D'où il fuit que la hauteur de A , au-deffus de C, eft de 1 d Si'î de 58, 7 pieds j Hauteur de la montagne au-deiîiis du point C, 14.98, j pieds» -f- Hauteur de C au-deffus du niveau de la mer, Si Donc , hauteur de la montagne au-delTus du niveau de la mer, 1S°3 > S P« qui diffère de trois dixièmes de pied de celles que j'avois trouvée par l'angle fimple. Je ne puis pas expliquer cette- grande différence de 84 9 7 pieds qu'il y a entre la mefure géométrique & la mefure prife avec le Baromètre,.fuivant les calculs de M. de Luc Je n'ai aucune raifon de douter de l'exactitude des obfervations du Docteur Irving qui ont été faites avec beaucoup de foin. L'accord parfait entre tant de triangles , dont chacun auroit dû découvrir même la plus petite erreur, prouve dé la manière la plus fatisfaifante qu'on peut compter fur la mefure géométrique. Depuis mon retour, j'ai vérifié le Théodolite & le Baromètre , afin de découvrir s'il y avoit quelque défaut dans l'un ou l'autre de ces deux inltrumens 9 & j'ai reconnu de nouveau, ainfi que je Pavois toujours trouvé^, qu'ils étoient très-exacts.- O B S E R VA T1 0 N S pour déterminer l'accélération dtt Pendule. Pefcription ( donnée par M. Cummlng ) du Pendule avec lequel nos obfervations ont été faites. » La machine, qui nous a fervi à faire les expériences *> fuivantes , avoit été préparée pour le voyage avec tout *> le foin que la brièveté du tems pouvoit permettre, ôc on y> s'occupa particulièrement d'en faire l'appareil très fimple. » Nous avions le même pendule qu'avoit construit feu s» M. George Graham pour déterminer la diftance exacte « qu'il doit y avoir entre le centre de mouvement ôc le cen-» tre d'ofcillation, pour que le pendule batte les fécondes »» à Londres, y> Ce qui tient lieu de lentille dans ce pendule, eft une » fphère de cuivre folide , de trois pouces de diamètre ôc s* du poids de neuf livres un quart. »? La verge eft un fil d'acier rond épais d'un dixième de » pouce ôc viflé fi fortement dans la fphère qu'on ne peut » le dévilTer à la main, ni altérer la longueur du pendule, 33 fans employer pour cela des inftrumens convenables ; n'y )p ayant point d'écrou au-defïbus de la fphère, pour la faire « hauffer ou bailTer, comme dans le pendule des horloges ordinaires. * L'axe du pendule eft d'un acier trempé fort dur : il a » environ deux pouces de long , Ôc fe meut fur des pivots •> angulaires ou fur des couteaux, dont les tranchans font « formés avec beaucoup de foin , de manière qu'ils font » exactement dans une même ligne droite i l'angle de ces » couteaux eft ouvert d'environ 38 degrés du tranchant au » dos ; l'angle vif a été enlevé, & le tranchant eft arrondi •> avec le plus grand foin, de façon que les parties inférieu-* res des deux couteaux fur lefquels le pendule ofcille, for-» ment des portions d'un cylindre continu, dont le diamètre *> eft un peu plus petit que la deux-centième partie d'un » pouce. m Ces couteaux fe meuvent dans des rainures triangulai-» res, ou des gouttières creufées dans des morceaux d'acier *» dur, d'un quart de pouce d'épailTeur ; les gouttières font *> taillées fous un angle de 120 degrés ; les fonds en font y> un peu arrondis & formés de manière que toute la lon-*> gueur du couteau porte également fur le fond. Les extié-« mités des couteaux font taillés en biais, depuis l'angle du *> tranchant jufqu'au dos. Deux plaques d'acier dur font » fixées avec des vis contre les extrémités des gouttières , *> ôc retiennent les couteaux dans le même endroit des « gouttières : ce qui prévient les irrégularités qui pour-» roient furvenir fi les épaules des couteaux venoient à tou-» cher. » Vers une des extrémités de l'axe, on a percé, fur toute » fa hauteur , un trou quarré oblong deftiné à recevoir le » bout fupérieur de la verge du pendule , dont les côtés » font un peu applatis* Ce bout eft introduit fans effort, » fans fecoulTe, ôc de manière que la verge peut la mou-» voir librement dans le fens de la longueur de l'axe, autour » d'une cheville d'acier qui traverfe horifontalement l'axe » des couteaux ôc le bout de la verge. Il réfulte de cette » difpofition que les deux pivots peuvent avoir une charge » égale ; que le pendule eft fufpendu très-perpendiculaire-» ment, ôc que quand même l'axe ne fe trouveroit pas dans » une fituation parfaitement horifontale , le pendule n'au-» rok aucune tendance à plier fa verge ôc à altérer, par » cet effet, la durée de fes vibrations. Dans la fuppofition » que l'axe ne fût pas exactement de niveau, le frottement •» accidentel qui en réfulteroit ne pourroit produire aucune » erreur : on y a pourvu par le moyen des plaques d'acier contre l'une defquelles le point véritablement central du » pivot le plus bas doit agir dans ce cas. » A l'autre extrémité de l'axe , on a fixé à vis deux pa-» lettes y formées à-peu-près fur le principe de Véchappement à » repos de M. Graham ; mais avec cette différence qu'elles-» ont un degré de recul dont l'objet eft de rendre les plus gran-» des vibrations du pendule aufli promtes que les plus peti-» tes ; mais cette précaution eft la moins néceffaire, parce » que le poids qui maintient la machine en mouvement eft » ménagé de manière que l'angle des vibrations confiantes » eft égal, autant qu'il eft pofïible , à l'angle de l'échappe-» ment : c'eft à dire, que l'axe de vibration n'a que l'étendue *> abfolument néceffaire pour que les dents de la roue puif-» fent échapper des palettes. Par ce moyen, fi répaimffe-*> ment ôc la réfiftance des huiles appliquées aux parties *> flottantes parvenoient à diminuer l'action de la roue fur *> le pendule , ou 11 , par quelque caufe que ce put être, » l'étendue de l'arc de vibration venoit à diminuer ; il fufrU » roit d'augmenter le poids moteur jufqu'à ce qu'on le trou-* vât précifément fuffilant pour entretenir le mouvement •> du pendule. De cette manière, on eft alTuré que dans v> toutes les expériences les arcs de vibration feront égaux, » quand même l'obfervateur n'auroit pas l'attention de » remarquer s'ils le font en effet. » La roue d'échappement eft faite d'un acier trempé, ôc » afin d'éviter les accidens, on a laiiîé les pointes des dents » beaucoup plus épàiffes qu'elles ne le font ordinairement w dans les horloges; cette roue a trente dents, Ôc elle porte » avec elle un cercle gradué fur lequel font marquées les » fécondes. *> Sur l'axe de la roue d'échappement eft un pignon fur w lequel agit une autre roue ; Ôc fur l'axe de cette dernière, » il eft une petite poulie dans la rainure de laquelle on en-» gage un cordon qui entretient le mouvement de la maso chine, au moyen d'un poids & d'un contrepoids , de la » manière décrite par Huygens, aux pages 8 ôc 18 de fon » Horologium ofcilfatorium. Cette méthode eft la plus (Impie *> de toutes pour empêcher que le mouvement ne foit inter-*> rompu pendant qu'on remonte le poids , ôc elle eft fur-*> tout avantageufe dans des machines telles que celles-ci, y> qui exigent qu'on les remonte fouvent : le poids appliqué » à cette machine étoit de iix onces , poids de troy : l'arc de » vibration eft de trois degrés ; la defcente du poids de 32 » pouces : on eft obligé de le remonter toutes les trois heu-*> res. *> Toute la machine eft renfermée dans une forte cage » de cuivre, fixée avec des vis au fommet d'un pied de bois » à trois jambes de trois pieds quatre pouces de haut : 1€S *> jambes du devant font écartées de trois pieds huit pouces *> dans le fens des vibrations ; Ôc celle de derrière eft diftante •» de trois pieds quatre pouces de chacune des jambes de *> devant. Les trois jambes font fi fortement aiTujetties dans » le bas, à leurs diftances refpectives, par des traverfes hori* » fontales, qu'il n'eft pas pofïible que leur pofition ref-» peclive éprouve le moindre changement. C'eft ainfi que, *> fans beaucoup de peine ôc fans un équipage compliqué., » peu propre aux expériences de cette nature, le point de *> fufpenfion du pendule eft rendu plus folide, plus i né bran-« Jable, qu'il ne pourroït l'être dans toute autre horloge » portative, ôc renfermée dans une boîte faite fur les climen* y» fions ordinaires.. » Sur le milieu de la traverfe horifontale, qui joint 1er » jambes de devant, eft attaché un morceau de glace éta-w mée-, au moyen de laquelle toute la machine eft promte-» ment établie dans la pofition convenable : la partie infé* ® rieure de la fphère du pendule fe trouve placée directe* » ment au-delTus de ce miroir, fur lequel on a tracé une « ligne du derrière au-devant; ôc lorfque l'image d'une pe-» tite aiguille attachée à vis fous la partie inférieure du pen-» dule, paroît coupée en deux par la ligne du miroir vue » directement de face , alors la pofition de la machine eft » telle que l'exigent les expériences auxquelles elle doit: •» être employée.. Ci* On a mis fur la jambe de derrière du pied, immédia-» tement derrière le pendule, un clou à crochet auquel on * doit fufpendre un Thermomètre pour y obferver frdquem-» ment les variations qui peuvent furvenir dans la tempe* » rature de l'air. Quand on veut fe préparer à une expé^ rience, on fait ofciller le gendule jufqu'à ce que l'index: » marque 60 fur le cercle des fécondes : alors on arrête le » pendule à l'extrémité de fa vibration, au moyen d'une » détente ; en prefTant cette détente avec le doigt, le pen-« dule eft dégagé, & fe remet fur le champ en mouvement. » C'eft par-là que l'étendue de l'arc de vibration eft limitée s » c'eft de ce point que les ofcillations doivent toujours » commencer, afin que, dans chaque expérience , les arcs » foient d'égale étendue; Le pied de bois, qui porte le pen* m dule, eft conftruit de manière qu'il forme une boite quar-» rée oblongue dans laquelle le pendule & fon équipage foui y> renfermés promtement avec beaucoup de facilité, & fans » qu'aucune des parties puiffe être endommagé : le tout eft » fi portatif, qu'un homme peut aifément le tranfporter fur » fon épaule dans tous les endroits qui font accettihles* » Immédiatement avant notre départ, ce pendule fut » comparé à une horloge aftronomique exactement réglée =» fur le mouvement moyen, & qu'on remontoit tous les *> huit jours : dans un intervalle de douze heures-, les ofciU *> lations du pendule ne différèrent pas fenfiblemenr de ceî* » les de l'horloge.Xe.Thermomètre de Faieimeiréroicalorsi. » à 60 degrés, ce Le 16 Juillet 1773 , la machine à pendule & FinitrurnenK équatorial furent débarqués fur une petite ifle dè> roche %? % par 79 * cô' de latitude Nord; & le pendule fut établi avec foin dans une petite tente dreïlée pour nos obfervations; fa pofition fut bien vérifiée, ôc on fufpendit un Thermomètre au crochet du pied, derrière la verge du pendule : le pendule fut mis en mouvement à diverfes reprifes ; mais il s'arrêta toujours jufqu'à ce qu'une balle Ôc demie de fufil eût été ajoutée à fon poids ; ce que nous reconnûmes funifant pour entretenir le mouvement. Lorfque nous fûmes aifurés que les vibrations ne pouvoient plus être interrompues, nous arrêtâmes le pendule fur 60 /y, par le moyen de la détente. L'inftrument équatorial fut dreffé fur une bafe de rocher folide , Ôc comme il devoit feulement fervir d'inftrument de Pajfage , nous ne fîmes aucune tentative pour le dif-pofer félon le parallèle ôc ltf méridien du lieu. Mais le cercle azimuthal Ôc l'équatorial ayant été mis parfaitement de niveau, la lunette fut dirigée vers le Soleil, fous un angle d'élévation , tel que l'aftre devoit, autant qu'il eft poiîi-ble, traverfer le champ de la lunette. L'inftrument étant ainfi difpofé, nous obfervâmes que le bord occidental du Soleil rafoit le bord oriental du fil vertical de la lunette, à 5 heures îp minutes 28 fécondes de l'après midi, comptées à la montre marine. Au même inftant le pendule fut mis en mouvement, ôc on l'y entretint jufqu'à ce que le Soleil eut achevé fa révolution ôc qu'on revit de nouveau le bord occi. dental de l'aftre rafer le bord oriental du fil. Il réfulte de la pofition verticale de ce fil, & de l'heure à laquelle on obferva, que la direction du palTage devoit être oblique par rapport au fil ; d'où il fuit que le diamètre de ladre mît plus de tems à palier le fil, qu'il n'en eut employé s il l'eut traverfé à angles droits : cette première caufe , jointe au mouvement du Soleil en déclinaifon, a prolongé la durée de la révolution ; de forte qu'il s'écoula 24 minutes 49 fécondes & demie, depuis l'inftant où le bord du Soleil avoit rafé le fil, le 16 Juillet, jufqu'à l'hiflant de fon retour au même fil le ij (a). z (a) Le 16 Juillet, à j heures ip/ 8 " du lôîr, par la Montre marine , l'angle S , entre le vertical & le cercle de déclinaiibn , étoit de I o d 49 / * la hauteur du Soleil 10 d , fa déclinaifon 2 i d . S ' : Ion mouvement en dcclinaîfbn croit, en 14 heures, de 10 ' w" d'où il fuit que l'inftant du retour du Soleil au même fil vertical de la lunette a dû être retarde de 44", 1 : car (fuivantCotes, u£Jîimatio errorum , Theor. 35.) S Le finus Z P, ou lecoltnus de latitude ... comp. arith. 0,7? 32 r efl à la tangenteS, iod 42' . . , . . . . . 9,2.81x7 Comme le finus du changement en déclinaifon, 10 ' n " . . . 7,47 161 eft au finus de la variation de l'angle horaire, 11 ' \" . . . 7150600 Laquelle convertie en tems, donne 44 f% 1 Le changement dans l'équation du tems, de......5, 4 Donc l'intervalle entre les deux paflages eft de * . » . 2411 o/ 49 7 y îl a été obiervé de...........24 (2/) 4, y La différence eft l'accélération du pendule dans cet intervalle , .(P) Trouver le tems que le diamètre du Soleil met à pafTer un fil vertical. ( Cotes, vEJlim. Error. Theor, 21.) Le produit du Ç coimus de déclinaifon, . . . comp. arith. 0,03024 ^connus S ....... comp. arith. 0,00778 Eftau produit du rayon & du cofinus de hauteur..... 19,97x98 comme le diamètre du Soleil en un tems de 13$ 6 . . . . z;i$zz6 eft au tems cherché . . 139 1 5=»/ i*", 1 . . . 2^14326. Elle fut obfervée de . , ... , %i %%tt 0 Différence .... 1 ~9 9 Quoique le tems que le diamètre du Soleil met à pafler le ûl, n'ait aucune Halfifc Pendant cette révolution du Soleil, on tint repiftre de l'état du Thermomètre, & on compara plufieurs fois le mouvement du pendule à celui de ma montre à fécondes : dans ces comparaifons, j'obfervois toujours le tems de la montre à l'inftant où l'index du pendule marquoit 60 fécondes. L'objet de ces comparaifons étoit fur-tout de prévenir une erreur d'une minute entière, que nous aurions pu commettre en eftimant l'accélération du pendule, qui indiquoit feulement les fécondes, n'ayant pas d'aiguille pour les minutes ; & comme l'examen impartial d'une matière qui a fi fort occupé l'attention des plus grands Philofophes & des plus habiles Géomètres, étoit le feul objet de mes foins > j'ai cru qu il valoit mieux rapporter d'abord les obfervations précifément telles qu'elles ont été faites, en les défignant chacune en particulier par un numéro, afin qu'on puiffe y renvoyer tout de fuite le Leâeur dans les Tables fuivantes, où l'ordre des obfervations originales eft interrompu , félon les périodes de tems comprifes entre deux obfervations comparées. En donnant ainfi les raifons fur lefquelles font fondées les conclufions , les Lecteurs pourront en fuivre l'enchaînement ; ils feront en état de découvrir par-là toutes les erreurs qui auroient pu fe gluTer dans l'opération, ou de tirer telles autres conféquences qu'ils croiront pouvoir déduire des obfervations qu'on rapporte ici. immédiate avec notre conelufîon ; cependant l'accord entre là durée calculée , & la durée obfervée du pafïàge, fèrt à montrer qu'on avoît fait une compenfâtion convenable pour l'obliquité delà direction dans laquelle il pafïa le fil. JOURS du mois. Juil, \ 6 foir. 17 Matin. Soir. AU POLE BORÉAL. APPENDICE. i4f Temsmarqué par la Montre marine. Tems du Pendule. h // ti i S 28 60 2 6 30 0 3 7 0 O 4 8 0 0 • . y 8 3° 0 6 9 0 0 7 9 30 0 8 10 0 9 11 O 10 11 O 11 12 0 0 12 12 30 O • • H 12 14 60 14 1 0 O . . 2 SS 9 60 16 S 0 0 17 6 0 0 18 7 0 0 8 0 0 20 9 0 0 21 11 23 60 22 12 0 20 60 23 1 0 0 • . 24 2 30 0 . * 25 3 30 0 26 4 0 0 27 4 46" io| 60 28 (S l9 24) 47 29 *S 30 5* 24 9 60 Thermomètre. 4.9 7 S° 49 ¥9 4S 4r 4T **, 481 481 46 £, J07 4s> 47 44 r 4P 7 47, 45» 1 y;* 5^: REMARQUES. L'Equatorial fixé. f Paflagedubordoc . (cidental du Soleil. ( PalTage du bord (oriental du Soleil. J'ai déjà dit que nous ne nous étions fervi de la montre marine que pour prévenir une erreur d'une minute entière en eftimant l'accélération du pendule en vingt-quatre heures ; la période exacte de vingt-quatre heures étant déterminée par la révolution du Soleil. Pour parvenir à déterminer l'accélération vraie du pendule , on a rapporté, dans la Table fuivante, les obfervations originales de la Table précédente ; on les a difpofées par ordre, félon la longueur des intervalles, en commençant par ceux de la plus courte durée : de forte que la con-clufion de chaque période devient un terme de comparaifon pour les périodes fuivantes ôc une vérification réciproque. La première colonne de cette Table renvoie aux obfervations originales fur lesquelles eft fondée la conclufion qu'on y tire ; ainfi, dans la première ligne , nous trouverons 27—50, ce qui fignifie , que la conféquence rapportée dans cette ligne eft tirée des obfervations, n°. 27 & 30y c'eft-à-dire, de l'accélération qu'a eue le pendule dans l'intervalle de tems écoulé entre quatre heures quarante-fix minutes dix fécondes ôt demie, & cinq heures vingt-quatre minutes neuf fécondes de l'après-midi, le 17 Juillet, La féconde colonne exprime l'intervalle de tems mefurée" par la montre marine, entre les deux obfervations auxquelles on renvoie dans la première colonne* La troifiéme colonne annonce la quantité de l'accélération, du pendule fur la montre marine > dans chacune des périodes portées dans la féconde colonne. La quatrième colonne indique la hauteur moyenne du Thermomètre dans chaque période. La cinquième colonne donne la différence entre cette hauteur moyenne 6c 60 degrés, hauteur à laquelle étoit le Thermomètre à Londres, lorfque le pendule fut vérifié. La fixième colonne exprime l'accourcifTement de îa verge du pendule, proportionnel au degré de froid énoncé dans la cinquième colonne, fuivant les expériences de M. Smea-ton, publiés dans les Tranfactions Philofophiques, n°. 70 P année 1754. La feptième colonne montre qu'elle feroit la quantité d'accélération proportionnelle à l'accourciffement du pendule , par chacune des périodes de la deuxième colonne. La huitième colonne indique qu'elle eût été l'accélération du pendule dans chaque période, dans le cas où le Thermomètre fe fût tenu conftamment à do degrés & où par conféquent la verge du pendule ne'ut éprouvé aucune contraction. La neuvième colonne énonce qu elle a dû être dans chaque période le retard proportionnel de la montre marine, en fuppofant qu'elle ait retardé uniformément de quatre fécondes en vingt-quatre heures, ainfi que nous l'avons obferyé par la révolution du Soleil, La dixième colonne exprime qu'elle a dû être dans chaque période l'accélération, du pendule fur la montre marine-, en fuppofant que celle-ci retardât dé quatre fécondes en. vingt-quatre heures , ôc que le Thermomètre fe fût tenu conftamment à 60 degrés. La onzième colonne indique l'accélération du pendule pour une heure, proportionnellement aux quantités de fon accélération dans chaque période 9 telles qu'elles ont été don* nées dans la dixième colonne. Ori t TABLE[^] 1 Observations faites avec r Horloge à pendule du 16 au 18 Juillet 1773J par 79 d 50 ' de Latitude N. Numéro des obfervations auxquelles on renvoyé. Intervalle des obfervations me (lire par la montre marine. Il O O 2 4 S S 6 7 8 9 9 10 11 l3 14 i5 16 i? 18 23 24 37 ;8 77 J7 4T 50 7 23 49 43 47 t 21 46 19 46 7 H 3J 41 23 p 21 2p 5 5 o 5*7 44 n 42 H 40 ;2 25 42 \ 4 41 ,3 Accélération du pendule fur la montre dans l'intervalle des obfervations. 11 I 3 S 9 11 12 14 14 45 4P *9 74 J8 60 63 6S 6ï 58 77 79 4 Hauteur moyenne du Thermomètre. 77 4P f 53 J 74 * J4 7 47 7 48 \ 48 4P 7 yo p i 54 , S3 i 48 i 4P i s° 7 DifFérence entre la hauteur marquée par le Thermomètre au tems où la pendule fut vérifiée à Londres, & la hauteur marquée au tems de I'obfervation Accourciflement de la verge du pendule par le froid, mefurée en parties d'un pouce. Partie proportionnelle de l'accélération du pendule fur la montre dépendante de l'ac-courcîfïement du pendule. d 8 3 *ï 7 S î S 7 9 ! 12 10 f 10 8 !* 11 i S f ,0020 o,o5 ,0007 0,0 j ,0027 0,28 ,0015- 0,3; ,0017 0,44 .,0014 °»37 ,0014 0,41 ,0051 i,o5 ,0028 i,oy ,0023 0,98 >oo3o 1,53 ,0025 1,25 ,0027 ,0020 1,28 ,0021 1,38 ,001 y 1,11 >ooi5 Ij22 ,0028 2,30 ,0027 2,3 3 ,0024 24S ^0024 2,72 8 Accélération du pendule fur la montre corrigée de l'effet de l'accourcifle-ment. 1,44 2«P7 4»72 P.ij- 12,13 J3>%9 12,94 44»PT 48,02 J7>57 49,74 $2t69 T7.22 S%>62 52,39 ^3.78 52,70 5;,57 74>92 75,28 Retard de la montre dans l'intervalle des obfervations, en fuppofant fon mouvement tel que nous l'avons conclu du padage. O.IO o.iy 0,37 0,78 0. 90 °>9S i.oy 1.21 J»34 1. ri i,5o 1,72 1,88 2,30 2,41 2,58 2,78 2,04 3»9° 4,01 10 Accélération du pendule fur la montre dans l'intervalle des obfervations, en fuppofant +// d'accé lérnrion pat 24 h. & le Thermomètre conftamment i 60 d. i>34 2,82 4»?r 8,37 p,55 11,18 12,5-4 11.73. 43,5i 45,yi i5,07 48,02 j-o.81 T4»P2 ^5,21 rp.71 5i,oo 59>l6 62,56 71,02 12,21 Accélération proportionnelle pour 1 heure. 2,12 2,P3 i,p2 *>7P '«py i.P7 i,5o 37 1,57 4,52 4>47 3>9à 3,88 3»70 5,54 3>37 3>34 3,02 3,00 On voit par les obfervations originales que le penduk commença fes vibrations à 60 fécondes , inftant où nous obfervâmes que le premier bord du Soleil rafoit le bord du fil vertical dans la lunette de l'équatorial ; c'eft-à-dire, à 5 heures ip minutes 28 fécondes de l'après-midi du 16 Juillet, fuivant la montre marine. Chaque comparaifon da pendule à la montre marine fait voir également que le pendule accéléroit conftamment fur la montre marine, & que dans une période de 24 heures 4 minutes 41 fécondes > il avoit gagné foixante & dix-neuf fécondes fur la montre ; & lorfque la révolution du Soleil fut achevée, on reconnut que la montre marine avoit retardé de quatre fécondes en vingt-quatre heures précîfçs : fi donc on fouillait les quatre fécondes de retard de la montre marine des foixante ôc dix-neuf fécondes d'accélération du pendule fur la montre ; il refiera foixante & quinze fécondes , pour l'accélération-du pendule fur le Soleil, pendant la durée ou le tems d'une-ïévolution , fans déduction de la partie de cette accélérar-tibn qui dépend de raccourciifement.de la verge du pendule' par le froid-. Les ï y fécondes pardeiTus les <5b, ont été déterminées en ©bfervant que le pendule marquoit exactement quatre fécondes ■& demie, lorfque le Soleil, après une révolution , revint au fil vertical de la lunette > de forte que la durée de-cette période eft mefurée abfolument par le Soleil ôc d'une manière totalement indépendante de la montre marine mais, comme on a reconnu par les mêmes obfervations que îe retard de la montre marine- n'avoit été que de quatre fécondes * il faut, avoir recours aux comparaifon s intermé- diaires qu'on a faites du pendule à la montre , îefquelles prouvent clairement que le pendule avoit gagné toute une minute, indépendamment des quinze fécondes déterminées en comparant le mouvement du pendule à la révolution du Soleil; & quoiqu'il paroifle par la onzième colonne de la Table précédente, que la montre ne retardoit pas uniformément dans la proportion de quatre fécondes en vingt-quatre heures , cependant fon mouvement moyen laifîe aufli peu de doute par rapport à la minute gagnée par le pendule, que fi elle eût fait un mouvement parfaitement uniforme pendant toute la révolution. Car fi ayant fait une fomme de toutes les périodes portées dans la féconde colonne , & une fomme de toutes les accélérations refpecti-ves portées dans la dixième , on prend un terme moyen , on trouvera que l'accélération du pendule fur la montre marine a été de 80", 79, en vingt-quatre heures ; ce qui ne diffère que de ? 7?, de l'accélération obfervée par la révolution du Soleil, & de in', 79 feulement , de l'accélération conclue du mouvement de Ja montre, tel qu'il a été déterminé par la révolution du Soleil ; d'où l'on voit qu'il n'eft pas pofTible de fuppofer une erreur d'une minute entière. Quoique la période de vingt-quatre heures & le mouvement de la montre marine pendant ce tems, foient déterminés très-exactement par la révolution du Soleil, il ne fera pas inutile de remarquer ici que d'après un réfultat moyen de fix hauteurs du Soleil, prifes avec un très-bon quart de cercle aftronomique de dix-huit pouces de rayon, je calculai que la montre marine avoit retardé de 5 11 \t en vingt- quatre heures ; ce qui diffère feulement d'une féconde ôc demie de fon mouvement déterminé par la révolution du Soleil. Ceci pourra fervir à montrer jufqu'où l'on peut compter fur le réfultat moyen d'un grand nombre d'obfer-vations faites par le même Obfervateur oc avec le même infiniment, quand on n'a pas d'obfervations particulières qui puilfent fervir à vérifier ou confirmer ce premier réfultat, Il eft à propos aulîî de dire ici que le tems, par la montre marine , ne fut pas obfervé à l'inïtant où le Soleil étoit revenu au fil vertical ôc auquel inftant on vit que le pendule marquoit quatre fécondes ôc demie ; non-feulement j'étois alors uniquement occupé à obferver le pendule, mais nous reconnûmes qu'en vingt-trois heures vingt-fix minutes quarante-deux fécondes ôc demie, la montre marine avoit perdu fur le pendule foixante-dix-fept fécondes ôc demie y Ôc il l'on veut chercher la partie proportionnelle du retard de îa montre, pour 34 minutes 4 fécondes, (intervalle de tems écoulé entre la dernière obfervation de la montre marine ôc Imitant du retour marqué par le pendule à quatre fécondes ôc demie,) on trouvera que le retard proportionnel de la montre , pour cet intervalle, a dû être d'une minute ôc demie. D'où il fuit que le bord occidental du Soleil rafoit le bord oriental du fil vertical à cinq heures vingt minutes treize fécondes ôc demie de la montre marine , laquelle* par conféquent avoit retardé de quatre fécondes en vingt-quatre heures. Comme la comparaifon de la montre marine ôc du per> dule n'eft pas dans ce feul cas une obfervation directe ôc immédiate r mais qu'elle fuppofe que la montre marine y 5 * 74 VOYAGE avoit continué à retarder pendant trente-quatre minutes, proportionnellement à fon retard dans les vingt-quatre heures précédentes, tel qu'on l'avoir obfervé ; j'ai cru devoir diftinguer ce réfultat, ou le tems ainfi trouvé, ôc en le portant fur la Table des obfervations, je l'ai renfermé entre deux crochets : chaque Lecteur pourra juger par lui-même jufqu'à quel point on doit compter fur ce réfultat. Au refte, il paroît qu'en déterminant l'accélération du pendule par la révolution du Soleil > corrigée tant pour la direction oblique dans laquelle l'aftre traverfa le fil vertical de la lunette, que pour le changement en déclinaifon ôc l'équation du tems pour l'intervalle compris entre l'inftant où fon bord occidental rafa le fil le i 6 de Juillet, jufqu'au terme où il rafa le même fil le 17; il paroît, dis-je, que le pendule a accéléré fur le mouvement moyen du Soleil, de foixante ôc quinze fécondes en vingt-quatre heures. Mais comme la hauteur moyenne du Thermomètre pendant le tems de cette expérience étoit de p d±9 au-deffous de 6\ degrés, hauteur à laquelle il étoit à Londres, lorfque le pendule fut vérifié en le comparant à une horloge aftronomique ; il s'enfuit 9 d'après les expériences de M. Smeaton, qu'à 9 d | au-deffous de 60 , la verge du pendule a dû être plus courte qu'à 60 degrés de ~Â~ de pouce , Ôc conféquemment que pat l'effet de cet accourcuTement } le pendule a dû accélérer de 2", 72. en vingt-quatre heures : de forte que la partie de l'accélération du pendule dépendant feulement, de la différence des latitudes entre le parallèle de Londres ôc celui de 7,9 d yo ' N. n'eft en réalité que de 72/;, 28. On.entretint le pendule en mouvement, ôc Ton fit comme auparavant des comparaifons du pendule à la montre marine, dans la vue d'obferver une féconde révolution du Soleil ; mais le lendemain au matîn-à onze heures, le vent étant favorable Ôc le tems fi brumeux qu'on ne pouvoit pas efpérer de voir le Soleil l'après-midi, on reporta les inftrumens à bord Ôc les vaiffeaux appareillèrent fur le champ. Le 14 Août, nous débarquâmes la machine à pendule, rinftrument équatorial ôc le quart de cercle agronomique > fur la pointe de Smeerenberg, au 79 d 44' de latitude Nord, Ôc nous établîmes le pendule à terre avec les mêmes précautions Ôc de la même manière qu'à la première ' expérience. Nous difposames aufïï l'inftrument équatorial ôc le quart de cercle, ôc nous nous préparâmes à I'obfervation. Le pendule fut mis en mouvement précifément à 6 heures o' o/;du foir, fuivant ma montre, ôc depuis cet inftant, on le compara fréquemment à la .montre jufqu'à % heures 50 ' du matin du 1 j, tems auquel le pendule s'arrêta. On le remit en mouvement, en ajoutant à fon poids celui dont nous nous étions fervis à la première expérience-; il étoit alors 6* heures précifes à la montre marine ; le pendule continua d'ofciller depuis.cet inftant jufqu'après y heures du 1 8 , tems auquel on obferva le thermomètre ôc on compara la montre marine au pendule , comme dans la Table fuivante. Le 17 au matin, je pris plufieurs hauteurs avec le quart de cercle aftronomique ; mais les circonstances pour obferver ne furent pas favorables jufqu'au 18 au matin, que je pris de nouveau des hauteurs du Soleil pour déterminer quel avoit été le retard de la montre marine dans l'intervalle des deux jours d'obfervation. VOYAGE APPENDICE. JOURS DU MOIS. Août 14 S. 15 M. S. 16 M. Midi. Soir. I 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 *3 14 lS 16 17 18 *9 20 21 Tems de la Montre marine O O 7 20 n 7 1213 307 y o 9 600 2 9 227 8 79 49 2 o o o 0 0 o o o o o 12 O 1 o 2 r 39Î 3 1 347 3 4 7 8 9 10 11 o o o o o o o o o o o o Tems du Pendule, 60 60 60 60 60 60 60 60 60 Thermomètre. d 44 43 40 3* 3S 36 35 36 37 3* 37 3*7 37 37 37 37 37 37 37 37 37 REMARQUE. Le Pendule remis en mouvement avec le poids d'augmentation. AU POLE BORÉAL. APPENDICE. JOURS du m 0 i 5. N°. Tems delà Montre marine. Tems du Pendule. Thermomètre. REMARQUES. h ' " u d 22 7 13 ** 60 38 23 900 38 24 1000 37 f 2S 11 0 si 37 Minuit. 26 1200 38 Août 17 M. 27 100 38 28 200 38 2p 3 0, 0 38 30 400 37 ; ?i S 0 0 37 i 32 6 0 0 38 33 700 37 f 34 800 37 t Midi. 3; 0. 0 0 37 ï S 3* 10 0 0 38 j 37 u 00 37 38 1200 3S> i 39 100 40 40 2 2 ;8 6*0 41 41 4 *3 45*t 6*0 40 42 10 0 ip- Co 39 Entre cinq & fix heures du matin du ri vent très- fort, & le Pendule s'arrêta. ?, nous eûmes un f La Table fuivante eft conftruite , à tous égards ? comme celle dont nous avons donné l'explication à la page \6S de ce Volume , & elle en diffère feulement parce qu'elle a une colonne de plus, dans laquelle on a porté la quantité de l'accélération du pendule' en vingt-quatre heures, calculée d'après le mouvement de la montre marine , lequel a été conclu par'un milieu entre les réfultats de feize hauteurs du Soleil prjfes le i y Août, & un milieu entre trente-neuf hauteurs prifes le 18, D'où il a paru que pendant ces trois /ours, le mouvement de la montre a retardé de 2.3 minutes 7 fécondes par jour, l'accélération du pendule en vingt-quatre heures ayant été ainfi déterminée d'après l'accélération qu'il y a eu dans chacune des huit dernières périodes qui font les plus longues , déduction.faite de la partie de l'accélération dépendante du degré dafroid, on a pris un réfultat moyen entre tous les différens réiiiltats, pour en conclure l'accélération moyenne du pendule en-vingt-quatre heures». TABLE[s.] Observât ions faites avec l'Horloge à pendule, du 16 au 18 Juillet 177 par 79 d 50' de Latitude N. 1 Numéro des obfervations auxquelles on renvoyé» 2 Intervalle des obfervations meiuré par la montre marine. î Accélération du pendule fur la montre dans l'intervalle des obfervations. 4 Hauteur moyenne du Thermomètre. 5 Différence entre la hauteur marquée par le Thermomètre au tems où la pendule fut vérifiée à Londres % & la hauteur marquée au tertw de I'obfervation 6* AccourcûTement de la verge du pendule par le froid, mefurée en parties d'un pouce. 7 Partie proportionnelle de l'accélération du pendule fur la montre dépendante de Tac-courcûTement du pendule. 8 Accélération du pendule fur la montre corrigée de Tenet de raccourciflè-ment. 9 Retard journalier de la montre marine, tel qu'on Ta déterminé par les hauteurs du Soleil. 10 Accélération du pendule lur le tems moyen, corrigée relative™, au dég. du Therm. & au retard journa -lier de la montre. 11 Accélération proportionnelle pour une heure. 11 Accélération proportionnelle du Pendule fur ' le mouvement moyen , pour 24 heures. 20-21 I—- 2 40—-41 41--42 I- 3 s--* 1- 4 5- 7 25--42 21- .40 6-20 20-'4O 6--21 21-41 6*- —4,0 S--42 h i " 0 S9 SS 1 30 00 2 20 47T 5 $6 34 6 13 30 8 9 22i 110 p 14 jp 49 22 T9 22 j 23 01 23 23 j2 17 24 01 18 24 r2 12 25 22 ir 47 n 3;î 04 00 19 i. 11 S 12 7 *6 37 i 60 97 r 96 i 103 101 4 108 iop 2041 280 i d 57 43 i 40 40 40 | 36 3* 38 7 38 3* 3* î 36 f 38 38 37 1 d 23 16 \ 20 20 19 ~ 24 24 21 i 22 24 2' ï *î T 22 22 22 f ,005/7 ,0042 ,0050 ,0070 ,0049 ,0060 ,005*4 ,0060 ,005-4 ,0057 ,0060 ,005-4 ,005-7 ,0057 ,0057 ,005-6 11 0,26 0,2? i>;4 tas 1,41 2,26 2,70 4,17 S>1% J,86 6,60 6,00 7S 6,49 i2..20 16,67 u 4>74 6,25-ii,9«5 24»7r 28,09 3P4 48,30 SS>*3 9*>7S £0,64 96,40 9^SO 101>2S ic2,5'I 192,3° 263,^3 u 0,99 i>47 2,31 S>63 6,14 8,04 10,86 14*79 22,71 22,73 23'ÎS 23,72 2479 24,43 4f>49 63 ,20 3>7S 4,78 9><*7 19,12 2i,9T 27,20 37,44 41,04 69,04 67,91 72,85-71,78 76,66 78,08 146.8! 200,63 3*7S 3>*9 4,11 3,41 3>S2 3>3*t 3.4i 2,73 3,00 2,9T 3>°S 2,99 3.08 3>07 3,06 3»i3 n . v 72,07 . . 70,79 . . 73»24 • « 7L7I . . 73,98 . . 73»8<5 • • 73>I7 • « 75*.23 T, moyen 7 3,06 Ce qui donne J'ac célération du Pen» dule fur le mouvement moyen relatif au changement de I titude. Le réfultat de cette Table fait voir qu'après avoir déduit îa partie de l'accélération dépendante de l'accourciiTemenc de la verge relatif au degré de froid, le pendule a accéléré fur le mouvement moyen du Soleil de 73 fécondes en vingt-quatre heures; e'eft-à-dire, que l'accélération eft plus grande de 1 ~~ féconde que celle qui réfultoit des obfervations du 16 & du 17 Juillet. Mais quoique le mouvement, de la montre marine du 15- au 18 Août, ait été déterminé par un réfultat moyen entre cinquante - cinq hauteurs du Soleil, je fuis porté à donner la préférence aux obfervations faites au mois de Juillet, parce'que la période exacte de vingt-quatre heures a été déterminée par une révolution du Soleil obfervée avec une lunette qui amplifie les objets foixante fois plus qu'ils ne le font réellement j & quoique la hauteur du 1 hermometre pendant la durée de l'expérience au mois d'Août, eût été d'une uniformité remarquable, & qu'en comparant la montre marine avec le pendule, on eût reconnu que fon retard avoit été aufîi uniforme qu'on avoit îieu de l'attendre ; cependant une petite irrégularité danâ fon mouvement, vers le commencement ou vers la fin de: I'obfervation, a pu fuffire pour occafionner la différence que Ton trouve entre le fécond réfultat & le premier, Comme le tems corrigé par un calcul moyen de fut hauteurs du Soleil y prifes le 16 & le 17 Juillet, différent feulement d'une féconde ôc demie de celui qui fut obfervé par la révolution du Soleil, on a tout lieu de croire que l'on peut compter, à une féconde près , fur la période des trois jours déterminée par un calcul moyen de cinquante-cinq hauteurs prifes le tj & le 18 Août, & quoique la conclu/ion 3L qu'on a tirée des obfervations faites au mois d'Août ne foit pas aufTi décifive, parce qu'elle dépend en quelque manière de la régularité de la montre marine , elle confirme cependant beaucoup celle qu'on tire des obfervations du mois de Juillet, en ce qu'elle prouve que l'accélération du pendule provenoit d'une caufe uniforme qui produifoit dans chaque cas des effets égaux. Je me fuis ménagé une nouvelle preuve de cette conclu* fion j après mon retour à Londres, en comparant de nouveau le pendule avec la même horloge agronomique à la* quelle on P avoit comparé avant le voyage ; le Thermomètre étoit également alors à 60 degrés , Ôc on avoit ajouté au poids ordinaire qui entretient le mouvement du pendule, celui d'une balle ôc demie de fufil : je reconnus que le pendule & l'horloge agronomique étoient fi bien d'accord en-femble , que dans cet intervalle de douze heures, on ne put remarquer aucune différence fenfible entre leurs ofcilla-tions. De tout ce qu'on vient de dire, on peut juflement conclure qu'au 79 d $0 ' de latitude, le pendule qui bat les fécondes à Londres, accélérera de 72 à 73 fécondes en vingt-quatre heures, en fuppofant que la température de l'air foit la même dans les deux endroits. Ces obfervations donnent à la terre une figure plus approchante du calcul de Newton, qu'aucune des expériences faites jufqu'à préfent. AU POLE BOREAL. i8> Suivant Newton le pendule doit accélérer au 79 d $o' de latitude de 66h',9 ; Dans ce cas, le diamètre de î'équa-teur feroit à l'axe de la terre, comme 230 eu à 229 r Suivant le calcul de M. Bradley, d'après les obfervations de M. Carrfpbell, le pendule accélère de 7 6 6 j Le diamètre de l'équateur eft alors à l'axe de la terre > comme 201 à 200 : Suivant M. de Maupertuis ? le pendule accélère de 8fS-", 5 ; Le diamètre de l'équateur eit alors à l'axe de la terre, comme 178 à Suivant mes obfervations, leC72^ 28 pendule accélère de £73 % 06-9 Le diamètre de l'équateur eft à Taxe Ç212,9, eftà 211 ,9 de la terre, comme £210,7,. eft à 209,75 La quantité moyenne eft à-peu-près comme 212 à 211^ RENVOI à la Planche XL Fîg/i. Vue générale de l'équipage quand il eft monté ; le pendule eft retenu par la détente prête à fervir à une expérience. Fig 2. Partie fupérieure de la figure première fur une plus grande échelle, afin d'en montrer plus diftinëtement les différentes parties. La fig. 3 repréfente la machine Ôc tout l'équipage, arrangés pour le tranfport. La fig. 4 eft le chapiteau qui couvre les roues & les palettes détachées de la figure 3. A. fig. 1. La fphère du pendule. B B. La verge du pendule. C C. fig. 2. L'axe du pendule. D. Un trou oblong, dans l'axe, où s'engage l'extrémité de la verge du pendule, fupportée par la cheville d'acier d. E E. La partie fupérieure du chaffis de bois , à laquelle les trois jambes font adaptées avec de fortes charnières à noyaux, Ôc fur laquelle la machine eft viffée. F F F F. Un fore chaiïis de cuivre qui porte le pendule ÔC les roues. G G. fig. 1. Une planche platte qui forme un des côtés de la cailTe, fig. 3 , & qui a, près de fes extrémités , deux petites entailles qui reçoivent les pointes des jambes de devant du pied. Deux petites tringles d'acier qui fe rejoignent , près de l'extrémité inférieure de la jambe de derrière , de manière que la pofition refpe&ive des trois jambes fe conferve d'une manière invariable -y ôc vers le milieu de cette planche, on a placé H , une pièce de glace étamée, fur laquelle on a tracé au diamant une ligne du derrière au devant, laquelle fert à déterminer la portion du pied ; ôc I y la détente pour arrêter le pendule ; un coin de bois que l'on fait gliffer félon le befoin fous l'une ou l'autre extrémité de la Planche GG, afin de mettre le pied dans la portion convenable ; ôc quand la machine eft arrangée pour le tranfport, on met le coin à la place qu'il occupe dans la figure. L L L, morceaux de bois vidés fur les jambes ôc dans lefquels on a pratiqué des ouvertures,deftinésà alfujettir la fphère du pendule pour le tranfport, comme on la voit dans la fig- 5- M, un morceau de bois plat, fur les extrémités duquel font engagés les bouts des tringles de fer qui lient la jambe de derrière du pied à la Planche G G, lorfque le pied eft fermé. N, un tourne-bout on fous lequel on met le cordon qui porte les poids, quand il eft arrangé pour le tranfport. 0, cheville à laquelle on fufpend les poids lorfqu'ils font arrangés pour le tranfport. P, la poulie & l'encliquetage, au moyen defquels le mouvement du pendule eft entretenu pendant qu'on remonte * le poids. Q, le poids qui maintient le pendule en mouvement. R , le contrepoids. 5, l'index qui marque les fécondes fur un cercle gradué fixé fur la roue d'échappement. T; le thermomètre fufpendu à un crochet immédiatement derrière la verge du pendule. iW W, deux courroies de cuir qui lient le tout, quand la machine eft arrangée pour le tranfport, ainfi que dans la fig, 3. de laGarJetie Sculp. HISTOIRE NATURELLE. J'a i palTé peu de jours au Spitiberg, & la multitude des travaux néceiTaires qui m'ont occupé pendant la plus grande partie de ce t^ms, ne m'a pas donné le loifir de faire un grand nombre d'obfervations fur fes productions naturelles ; cependant parmi celles que j'ai faites, il y en a quelques-unes qui auront le mérite de la nouveauté, & j'efpere que cet article ne fera pas abfolument inutile. Le Catalogue fuivant , queïqu imparfait qu'il foit , pourra fervir à donner une idée générale des productions de ce climat fau-vage. Comme les Naturalises modernes ont exprimé en Latin' les termes techniques de leur feience, j'ai cru devoir employer quelquefois ce langage , afin de rendre intelligibles les deferiptions des plantes ou des animaux qu'on connoif* foit peu, ou qui étoient abfolument ignorés. M A M M A L l A. Trichechus Rosmarus , Linn. Syfi. Nat.> 4p. ré Araick Walrus. Penn. Syn. Qùaàr. p. 33;. 'Les RuiTes ont donné à cet animal le nom de Morfi(a); & de-là les Matelots Anglois l'ont appelle par corruption (a) Voyez l'article Morfe de M. de Buffon. Sea-Ihrfey Cheval marin, 6c dans le Golfe de S. Laurent on lui donne le nom de Vache manne ; on le trouve partout fur la côte du Spitfberg , & ordinairement où il y a delà glace, quoiqu'à quelque diftance de la terre. Les Morfes marchent en troupe ; ils ne font pas portés à attaquer , mais ils font dangereux fi on les attaque , parce que toute la troupe réunit fes forces pour venger l'injure reçue par un des individus, Phoga Vitulina. Linn, Syft. Nat. $6. 3. Common Seal. Penn. Syn. Qaaâr. p. 339. Cet animal eft le Veau marin ordinaire* On le trouve fur la côte du Spitfberg. € a n ï s Lagopus; Linn. Syft. Nat, py. 6*3. Arclick Fox». Penn, Syn. Qttadr. p. 155*. Le Renard du Nord. On le trouve fur la grande terre du Spitfberg Ôc les Ifle3 adjacentes, mais 11 n'y en a pas une grande quantité. Outre la couleur, il eft différent de notre Renard, en ce qu'il a les oreilles beaucoup plus arrondies, Il fent très-peu. Nous mangeâmes de la chair d'un de ces animaux, ôc nous la trouvâmes bonne.. URSUS Maritimus. Linn, Syft. Nat. 70. 1. Polar Bear:, Penn. Syn. Quadc. p. 192. T. 20. F. 1. \ Le Loup blanc du Nord. On trouve un grand nombre fie ces animaux fux la grande terre du Spitfberg, ainfi pedibus plumbeo- cimreis. On le trouve fur la côte du Spitfberg, J ij. Ce bel oifeau n'eft pas décrit par M. LïnnauiS , ni, je crois, par aucun autre Auteur ; il eft vrai qu'il reffemble affez au Rathsher ( le Sénateur ), dont parle Marten dans fon Voyage au Spitjberg ; mais à moins que cet Auteur ne fe foît beaucoup trompé dans fa defcription, cet oifeau diffère effentiellement du fien : fa place , dans le Syftema Naturœ f femble être immédiatement après le Larus nœvius, ou le grand Goéland cendré, où Ton peut inférer la différence fpéciflque rapportée ci deffus ; ce qui le distinguera de toutes les autres efpèces du même genre données par M. Linnxus. Description. Tota avis (quoad pennas) nivca, imrnaculata* Rojîrum plumbeum. Orbitœ oculorum croceac. Pedes cinereo-plumbei. Ungues nigrî. Digitus pofticus articulatus, unguiculatus. Aine caudâ longiores. Cauda acqualîs, pedibus longior. Longitudo totius avis, ab apice roftri ad finem cauda;, uncias i S Longitudo inter apices alarum expanfarum, 37 ---■--n- Roftri, 2. ' S T E K N A Hirundo. Linn. Syft. Nat. 227. 2. The grea-ter Tem. Penn. Brit. Zooi. p. 248. L'Hirondelle de mer. On la trouve aufli fur la côte du Spitfberg. Emberiza nivali?. Linn. Syft. Nat. 308. 1. The grea-ter Brambling. Penn. Brit. Zooi. 321. Le grand Pinçon de montagne. On en trouve de grandes troupes, non-feulement fur la terre du Spitfberg, mais encore fur les plaines de glace dans les environs. Il eft difficile de déterminer de quoi il fe nourrit : fuivant toute apparence, c'eft un oifeau granivore, & le feul de cette efpèce qu'on trouve dans ces climats ; mais il n'eft pas aifé de deviner comment il peut, quoique feul, trouver de la nourriture dans un pays qui produit fi peu de végétaux, AMPHIBIE. Cyclopterus Liparis. Linn. Syft. Nat. 414. 3. Sea Snail. Penn. Brit. Zool.lll. p. ioy. Le Serpent marin. Nous n'en avons pris que deux au filet,, près de la baye des Sept Ifles. POISSONS. Gadus carbonarius. Linn. Syft. Nat. 438. p. The Coal Fish. Penn. Brit. Zooi. III. p. 152. C'eft une efpèce de gros Merlan noir. Quoique nous ayons donné plufieurs coups de feine ou de filets, à diver-fes reprifes, fur la côte feptentrionale du Spitfberg, & que les Matelots aient fouvent effayé de pêcher à l'hameçon ôc à la ligne, nous n'avons rien pu prendre que quelques-uns de ces Merlans. INSECTES. Cancer. Squilla. Linn. Syft. Nat. i o? i. 66. The Prawn. Merr. Pin. 192. Le Langouftin. Nous l'avons trouvé dans Feftomac d'un Veau marin, pris près de la côte du Spitfberg. Cancer Eoreas, macrounis, thorace carinato aculeato y rnanibus lœvïhus, pollice fubidato incinvo. Tab. XII. Fig. 1. Cette finguliere efpèce d'Ecreviffe, qui n'avoit pas encore été décrite , a été trouvée , ainfi que la première , dans reftomac d'un Veau marin. Sa place, dans le Syftema Na-tura} paroît être immédiatement après le Cancer Norzvegicus. Description. Thorax ovatus, tricarinatus : Carindc latérales tuberculofe , antice fpina acuta terminât^ ; Carina dorfalh fpïhîs tribus vel quatuor validis armata ; antice producla in roftrum pêr-re£tum , acutum, brève, thorace quintuple brevius ; prêter fpinas carinarum, anguli latérales thoracis antice in fpi-nas terminantur. Antennœ duœ , thorace fere triplo breviores , birîdae t R^w«/«s7â^rîVcrafîiufculus,fîliformis, obttifusî ïnferwr gra-cilis, fubulatus. Palpi duo, duplicati ; Ramus fiperior foliatus, feu expia-natus in laminam ovaîem, obtufarn, longitudine antenna-rum, intus & antice villis ciiiatam ; Ramus intenor antenrw-formis, fubulatus ; multi-articulacus , antennis triplo loa-gior. Tarafiaùdes decem, anteriores parvi ; poftremi magni, pediformes articulo ultimo explanato in laminam ovali-oblongam. Pedes decem, duo primores ohelifert, carpis incraflatîs J reliqui (implices; pares fecundi & tertiï filiformes, graciles ; quarti & quinti crafiîufcuii. Cauda thorace longior , fex-articulata ; articulis quinque anterioribus carinatis, carinis fpina antrorfum vergente atmatis; articulus fextus fupra hicarinatus, muticus, termi-natus foliotis quinque , articulis caudac longioribus ; inter-medio lanceolato , acuto , porre&o, craffo , fupra planiuf-culo, quadricarinato carinis interioribus obfoletis , fubtus concavo ; lateralibus ovali-oblongis, obtufis. Neuftevi decem ( nulli fub articulo ultimo ) cuplicati : Foliolis lanceolatîs, ciliatis. Obf. Specimina magnitudine variant, alia triuncialia, alia feptem uncias longa. Cancer Ampulla, macrourtts > aniculaxis, corpore ova!i> ibus qnatuordecim fimplïcibus, laminis femorttm poftici paris èvato-fubrotundis. Tab. XII. Fig. 3. Ce fingulier animal a été pris aufli dans l'eftomâc du môme Veau marin, où l'on trouva les deux premiers. Sa place j dans le Syflcma Natura, femble être après le Cancer Pulex, le Pou marin. Description. Infeûum ex ovali-oblongum, glabrum , punclulatum, articulis quatuordecim compofitum, quorum pnmus capï-tis eft, feptem thoracem mentiuntur, & fex caudam te-gunt. Capitts clypeus antice înter antennas in proceiTum coni-cum, acutum defcendit. Antennce quatuor, fubulatœ, articulatx , fimplices, cor-pore .decuplo breviores. Pedes quatuordecim , fimplices , unguiculati ; femora pof-tremi paris poftice acuta, lamina dimidiato-fubrotunda, intégra , magna, quatuor lineas longa. Cauda foliata> foliolo unico brevi bifîdo : Laciniœ lancco-latae, acutae. Nettfîeri duodecim , duplicati , fubulati, pilis longis cilia-tî, pofteriores retrorfum porrecli. Obf. Specimina magnitudine variant, uncialia ôc biuncia-îia erant. Cancer nugax, macrourus, anicularis , pedtbus quatuor* decim fimplicibus , laminis femorum fex pojîeriorum dilatatis Jubrotundo-cordath. Tab. XII, Fig, 2. Cet animal, qui jufqu'à préfent n'avoit pas encore été décrit, devroit être placé, dans le Syftema Naturœ, près du Cancer Pulex il fut pris à la feine, près de l'ifle Moffen. Description. Infe&um oblongum , comprefïurn , dorfo rotundatum ; glabrum, fefquiunciale, articulis quatuordecim compofitum, quorum De. U ûarJsfc Sculp > / quorum primus capitis eft, feptem thoracem raentiuntur, & fex caudam efficiunt. Capitis ciypms finu obtufo antice prc* antennis emargi* natus. Antenne quatuor, fubulatx , multiarticulatae ; fuperiores corpore fextuplo breviores , bîfida? : articulo bafeos cofh* muni, magno ; Kamulus interior exteriori duplo brevior. Infer'wes iimplices , fuperioribus duplo longiores. Pedes quatuordecim, fimp lices , unguiculati , unguibus parum incurvis. Femora fex pofteriora poftice autta. Lamina foliacea, fubrotundo-cordata, dimidiata, margîn& intégra, magna, {très lineas longa. ) Cauda apice foliata. Toïioiis* duobus > oblongisy obtulis-* parvis. Neufleri duodecim , duplicati, lineari-Ianceoîati, pofte-riores retrorfum porrecU, ut facile pro appendicibus caudas funiantur. Cancer Pulex. Linn. Syft* Nat. p. 10;;. 8 i. Ce Pou marin fut pris à la feine avec le premier,. FERS. S1 pu n C U l U s Len d 1 x, corpore nudo cylîndracro, apertura? fîibterminali.Tdb.Xlll. Fig. 1... Le Syphon. On l'a trouvé adhérent, par fa petite tronif ge, à l'intérieur des inteftins d'un Eider. M. Hunter qui, à % îp8 " VOYAGE ma prière , a bien voulu le difféquer, m'a appris qu'il avoit vu un animal de la même efpèce adhérent aux intérims des Baleines. Description. Corpus croceum , fubcylindraceum , très lineas longum, craflrtie pennae pafferinae , utraque extremitate parum atte-nuatum , apice terminatum in Roftrum anguftum corpore quintuplo brevius, quo tunicis internis inteftinorum fefe affigit ; propè alteram extremitatem Apertura fimplex, pro lubitu extenfibilis. A. Une partie de l'inteftin, avec les animaux qui y font attachés. B. Un des animaux aggrandis. C. Le même ouvert. Ascidia GELatinosa. Linn. Syft. Nat. p. 1087. 2. Téthie gélatineufe. Ce Ver fut pris à la feine, fur la côte feptentrionale du Spitfberg. Ascidia rustica. Linn. Syft. Nat. p. 1087. y. Il fut prîs de même à la feine, fur la côte feptentrionale du Spitfberg, LERNEA BRANCHIalis- Linn. Syft. Nat. p. lopa. I. On fa trouvé dans les ouies du Serpent de mer, dont nous avons parlé plus haut. Clio helicina nuda corpore fpiraîi. Voyez la Defcription du Spitjberg par Marten, p. 141. t. Q. fig. e. Serpent de mer glaireux. On en trouve des quantités innombrables dans les mers Arctiques. Description* Corpus magnitudine pift, in fpiram ad inftar helicis învo* ïutum. Alt£ ovatae, obtufe, expanfx, corpore majores. Clio l i m a c 1 n a nuda, corpore obconico. Voyez la Dsfr - cription du Spirjberg par Marten, p. 169. Tab. P. f. j. Le Hanneton marin. Ce petit animal fe trouve dans les mêmes endroits que le dernier ôc en aufTi grande abondance ? Ôc il peuple, pour ainfi dire, cet Océan prefque inhabité. Marten dit que ces infectes font la principale nourriture de la Baleine commune ; ôc les Pêcheurs Anglois qui les appellent IFhale-food > l'aliment de la Baleine, font dis même avis. JYÏ e l> u s a c a p il l at a. Linn. Syft. Nat. 107p. 6\ L'Ortie de mer. Ce petit animal fut pris au filet en revenant en Angleterre, vers le foixante-cinquiéme degré de latitude. A s t e r 1 a s p a p p 0 s a. Linn. Syft. Nat. ropSv 2. Celui-ci fut pris à la feine, fur la cote feptentrionale du Spitfberg. Aster ï as rubens. Linn. Syft. Nat. i opp, $« L'Étoile de mer. Il fut pris aulfi à la feine, fur la cote feptentrionale du Spitfberg. Asterias Ophiura. Linn. Syft. Nat. 1100. 11. Nous avons pareillement pris cet animal à la feine, fur la côte feptentrionale du Spitfberg. Asterias pectinata. Linn. Syft. Nat. 11 o i. 14. Celui-ci, ainfi que les autres de ce genre , a "été pris à la feine , fur la côte feptentrionale du Spitfberg. C h i t o n R u b e r. Linn. Syft. Nat. 1107. 7. Il fut aufli pris à la feine, fur la côte feptentrionale du Spitfberg. Lepas Tintinnabulum. Linn. Syft. Nat. 1158. 2.' Le Gland de mer. Ce Coquillage a été recueilli fur la grève du havre de Smeerenberg ; mais comme il eft fort ufé Ôc brifé, il n'eft pas poffible de favoîr certainement s'il eft indigène ou habitant de ces mers, ou s'il y a été tranfporté par hafard. MYA TRUncata. Linn. Syft. Nat. 1112. 26. Il fut trouvé aufli fur la grève dans le havre de Smeerenberg. Mytilus r u g o s u s. Linn. Syfi. Nat» 11$9* 249. On l'a trouvé avec le premier fur la grève à Smeeren-j foerg. BucciNUM carinatum, te fia oblongo conica tranfverftm Jîriata ; anfraclibus fuperioribus oblique ohtufeque multangulis $ inferioribus unicarinatis. Tab. XIIL Fig. 2. On a trouvé cette forte de Buccin fur la grève au havre de Smeerenberg. N. B. Le Coquillage a été renverfé par une méprife du Graveur, Turbo helicinus, tefia umbiUcata convexa obtufa : anfraclibus quatuor lavibm. Il a été P^s \ k ^eme > fur la c°te Septentrionale du Spitfberg. Ser^ula spirorbis. Linn. Syft. Nat. 126$. 724. Nous en avons trouvé une grande abondance, attachés aux pierres 6c aux Coquillages morts, dans le havre de Smeerenberg. Serpula triquetra, Linn. Syfi. Nat. 126$. 79s* On l'a trouvée, avec la dernière efpèce, adhérente aux Coquillages morts. Sabella frustulosa, tefta foJitaria libéra ftmplici cur- vata : fragmcntis conchaceïs fabuloftfque. Ce Coquillage fut pris à la feine, fur la côte feptentrionale èy. Spitfberg. Description. Vagina fpithamea vel longior, crafTitie pennae anferinae > undique tecla fragmmtis conchaceis fcpè magnitudine un-guis ? & fabulis magnitudine feminum cannabis. M i l l e f O ra p O l y m O r p H a. Linn. Syft. Nat. 128;. y y# Varie tas rubra. Petit Corail. Ellis, Hift. des Corall'mcs, p. p 1. Pl. 27. n°. 10. On en a trouvé plufieurs répandus fur îa grève au havre de Smeerenberg. CellepORA PUMICOSa. Linn. Syft. Nat. 12s6. jrj0 Ellis > Hift. des Corallines, p. 5p. Pl. 27. n°. 2p. Coralline tubuleufe à double dîvifion, trouvée fur la grève à Smeerenberg. Synoicum turgens. Planche XIIL Fig. 3, C'eft une efpèce & Alcyonium marin. Il a été pris à la feine , fur la côte feptentrionale du Spitfberg. Cet animal eft abfolument inconnu aux Naturaliftes, Se fi différent des Zoophytes qui ont été décrits jufqu'à pré- fent qu'on peut le regarder comme appartenant à un genre particulier, dont voici les marques caraâériftiques : Animaiia nonnulla , ex apice ilnguli ftirpis fefe ape-rientia. Stirpes plures, radicata:, carncfo-ftupofœ, è bafi communi erectx, cylindraceae, apice regulariter pro animalibus per-tuLx. On doit le ranger après Y Aicyonhim, auquel il reflemble à quelques égards ; mais dont il diffère effentiellement, en ce que les ouvertures pour les animaux ne font qu'au fommet , 6c que les animaux ne reffortent pas comme les Polypes, ce qui arrive dans V Alcyoritum. Description. Stirpes plures , radîcatsc , carnofo-ftupofae , digitiformes , c.ylindraceac, fuperne paulo crafîiores, obtufe, magnitudine digiti infantis, fuberectae, apice orificiis nonnullis perforatac, interne dilatatae feu explanatae in bafin communem lapidibus adhccrentem. Orificia fex ad novem, ordine circulari plerumque difpo-fita ; fub fmgulo orificio cavitas longitudinal, forfitan fin-gulo animali propria, in qua i°. Faux angufta, b revis: 20. hteftinum inftar ftomachi dilatatum, oblongo-ovatum^ \i\kme foraminitws duobus pertufum ; inter illa foramina aliud defcendit inteftinum, valdè anguftum, filiforme, arcum bre-vem formans. 204 VOYAGE Cavitas, qux per totam ftirpem longitudînaîîter pro (in-gulo animali deorfum tendit, fuperne ab inteftinis vix dif-tincta, infra illa autem cylindrum. exhibet granulis parvis, (forfitan ovulis) repletam. A. Montre les animaux adhérans à une pierre.. B. Un des animaux détachés, un peu aggrandL C. Le même ouvert & coupé en long. D. Le même ouvert 6c coupé en travers. Flustra pilosa. Linn. Syft. Nat. 1301. 3. Ellis, Hiftl des Corallmes, p. 8 8. Pl. 31. fig. a. A. Coralline à feuilles, fpongieufe Ôc irréguliere. On la trou* ve ordinairement adhérente à des pierres, dans le havre de Smeerenberg. Flustra m e m b r a n a c e a. Linn. Syft'. Nat. 1301. 5". On l'a aufÏÏ trouvée avec les efpèces dont on vient de . parler*. PLANTES, Agrostis al g ida paniwla mutica contracta > calycibm brevijjimis inœqualibus. €ette petite Plante que, jufqu'à préfent, les Botaniftes n'ont pas connue, peut être placée parmi les différentes,efpèces à'Agroftis, après le Minima. s' D e S C R l P *' 1 0 Ni pi.m. AU PÔLE BORÉAL. 205 Description» Gramen in caefpitibus nafcens.-Radix fibrofa, perennis. Folia plurima radicalia, pauciiTima cauîina , glabra, fa-tiufcula, longicudine culmi, patula, bafi dilatata in vaginas laxas. Culmi adfeendentes, glabri, fefquiunciales* Panicula lineari-oblonga, contracta, ftricta3 multiflora. Caïkis Glumce membranacea:, albidae, glabre, muticar," inacquales : exterior minutiiTima, ovata, obtufa ; interior oblon-ga, acutaj corolla quintuplo brevior. Corolla Glumœ oblongœ , acutx , carînatœ, mutiez, gla* brx, femilineares : exterior paulo longior. Stamina tria. Stigmata duo* Semen unicum > oblongum, utrînque acuminaturn, à'cô* rolla liberum. T 1 l l M a a q. u a t i c a. Linn. Spec. Plant. 18 6, 2, Juncus campestris. Linn. Spec, Plant. 468. 17. Saxifraga oppositifolîa, Linn, Spec. Plant.$75, ig0 A 3 Saxifraga cernua. Linn. Spec. Plant. 26. Saxifraga rivularis, Linn. Spec. Plant. 57 7. 2S. Saxifraga c^spitosa. Linn. Spec. Plant. 578.34* Cerastium alpinum. Linn. Spec. Plant. 62%. 8, Ranunculus sulphureus, calycibus hirfutîs, eau-le fubbifloro, petalis rotundatis, integerrimis, foliîs inferioribus fublobatis, fupremis multipartitis. Ranunculus quartus. Martens, Défi, du Spitjberg y p. 58. T. T. F. d. Obf. Primo intuitu Ranunculo glaciali fimillimus , differt autem, quod Petala rotundata, integerrima, intenfe lutea , fulgida ; & Folia minus fubdivifa ; fuperiora fifla 9 laciniis oblongo-lanceolatis integerrimis ; inferiora caulina lata, plana, leviter triloba vel quadriioba. Cette Plante nouvelle devroit être placée après le Ranunculus glacialis. Cochlearia Danïca. Linn. Spec. Plant. 903. 3. €ochljbaria Groenlandica. Linn. Spec. Plant. 904. 4- Salix herbage a. Linn. Spec. Plant. 14,45-, l& Polytrichum commune. Linn. Spec. Plant. i$1f? u B r y u m H y p n o ï d e s. Linn. Spec. Plant, ï $ 84. 21. Outre celui-ci, il y a deux autres fortes de Bryum, dont on n'a pas pu déterminer l'efpèce faute de fruit ; l'une ref-fembloit au Bryttm trichoïdes Icete virens, ôtc. Dill. Mufc, 3p 1 » T. y o, f. 61 ; & l'autre relTembloit au Bryum hypnoïdes pen-dulum, DHL Mufc. 394. T. 5*0, F. 64, C. Hypnum a d u' n c u m, Linn. Spec, Plant. 15; p2v 23. Jungerman nia julacea. Linn. Spec. Plant. 1601. 20, Nous avons aufli trouvé une autre efpèce de Jungerman* nia y mais fans fruit : celle-ci n'eft pas fort différente du Lichenaftrum ramqfius foliis trifidis. Dill. Mufc. 48P r T. 70 ? f. .y. " LlCHEN ERICETORUm.. Linn. Spec. Plant. 15o8r 12.. Lichen ï s l a n d 1 c u s. Linn. Spec. Plant. 1611.29, Lichen n 1 v a l 1 s. Linn. Spec. Plant. 1 &i 2, 30. Lichen c a n i N u s. Linn. Spec. Plant. 1616. 48,; Lichen p o l y r r h 1 z o s. Linn. Spec. Plant. 1618, $ j,* Lichen p y x i d a t u s. Litm. Spec. Plant. 1619. 60» Lichen cornutus. Linn. Spec. Plant, 1620. 6±± Lichen rangiferinus. Linn. Spec. fiant. i6*20. 66. Lichen g lo b i fer us. Linn. Mant. 133. Lichen pasch-alis. Linn. Spec. Plant. 1621. 6p. Lichen c h a l y b e i f o r m i s. Linn. Spec. Plant. 1623. 77- PL ix. J)e /a ûtir dette J'ctdv ■ B5$6377B 3757 DESCR1PTI0Nde la méthode du Dotteur IaviKG}pour dejjaler l'eau de la mer par dipillation. La Marine Royale a adopté en 1771 la méthode du Codeur Irving, pour delTaler l'eau de la mer par diftillation : nous l'avons pratiquée dans ce voyage ; & comme cette découverte, qui eft de la plus grande importance pour tous les Navigateurs , n'a pas jufqu'à préfent été universellement connue, je vais rapporter ici une defcription com-plette de fes principes, de fon appareil ôc de fes avantages , telle qu'elle m'a été donnée par le Dodeur Irving lui-même. v> Avant de décrire cette nouvelle méthode de delTa-r> 1er l'eau de la mer par diftillation, il ne fera pas inutile *> de rapporter en abrégé les expériences qu'on avoit faites » avant moi fur cette matière, ôc d'indiquer en même tems »> plufieurs inconvéniens de ces anciens procédés ôc les cau-» fes générales qui ont empêché qu'elles n'obtinllent le fuc-» ces qu'en attendoient les Marins. *> Sans remonter aux premières expériences, il fuffira de » jetter un coup-d'œil fur celles qui ont été faites avec le » plus d'attention depuis quarante ans. » On trouve d'abord le procédé de M. Appleby, publié » par ordre des Lords de l'Amirauté dans la Gazette du 22 » Juin 1734. D'après ce qu'on y lit, il paroît que M. Ap- » pleby mêloît, avec l'eau de la mer qu'on vouloit diftilîer 9 » une quantité confidérable de pierre à cautère Ôc d'os cal-» cinés : l'eau qu'on en droit étoit extrêmement défagréa-» ble ; il étoit d'ailleurs fort difficile, pour ne pas dire im-« poffible , de mettre en pratique cette méthode ; ce qui la *> fit abandonner, » Le Docteur Butler publia enfuite un autre procédé pour *> rendre potable l'eau de la mer. Il propofa de fe fervir de » la lefïive des Savonniers, au lieu de pierre à cautère ôc » d'os calcinés ; mais quoiqu'il eut un peu varié les ingré-» diens, U n'obtint pas une eau meilleure, ôc d'ailleurs fa » méthode étoit fujette aux mêmes inconvéniens que celle » de M. Appleby. Le Docteur Haies employa de la craye » réduite en poudre, ôc il introduifit la ventilation en infpi-» rant, au moyen d'un double foufflet, un courant d'air » dans l'eau qu'on diftilloit. On trouva que la quantité d'eau » douce, que donnoit ainfi l'appareil dans un tems déter-» miné, étoit un peu plus grande que celle qu'on en tiroir. » en fuivant le procédé de M. Appleby. Cette invention » étoit cependant fujette à beaucoup d'inconvéniens. Le *> foufflet ôc la craye qui étoient au fond de l'alambic 9 » arrêtaient l'action du feu fur l'eau, en même tems que la » ventilation diminuoit la chaleur bouillante de cette eau ; » de forte que pour produire le même effet, il falloit plus » du double de matières combuifibles qu'on n'en confom-» moit auparavant j d'ailleurs cette méthode ne changeoit » rien au mauvais goût de l'eau. » Le favant Docteur Lind, de Portfmouth, fut le pre- * mier qui fît de nouvelles expériences après celles-ci. Il v> diftilla l'eau de la mer, fans y faire entrer aucun ingré-» dient ; mais comme il fît fes expériences dans un vafe qui » ne contenoit que deux quartes ( de s'en fervir, lorfque le vaiffeau éprouvoit quelque roulis •» confidérable. L'eau qu'on en droit avoit également tou-•» tes les mauvaifes qualités que nous avons reprochées à cel-*> le des méthodes précédentes. » Vers le même tems, on fit des expériences avec un » alambic ordinaire & un ingrédient de M. Dove. Cette ~ méthode n'eut aucun avantage fur celles qu'on avoit em-» ployées jufqu'alors 5 l'eau diftillée étoit fort déîagréable, » & la groffeur énorme de l'appareil qui occupoit un efpace *> de treize pieds fept pouces de long fur fix pieds un » pouce de largeur & fix pieds cinq pouces de hauteur, la ( s ) La quarte angloue répond à une petite mefure de France. 212 V O Y A G E » rendoït impraticable fur l'es vaifleaux. On fît bientôt après *> un elfai avec, le même alambic fans aucun ingrédient ; mais on n'en tira jamais qu'une eau de fort mauvais » goût. * M. Poiifonnier , Médecin de Paris , introduisît aufli =" il y a quelques années dans la Marine de France , un » alambic de trois pieds fix pouces de long, de deux pieds *> de large, & de dix-huit pouces de profondeur. Une partie » de la cheminée de la cuifine du vaiffeau paffoit à travers » la partie fupérieure de l'alambic , à-peu-près comme dans « celui de M. Hoffman : ces Meilleurs ont cru épargner » par-là du bois ou du charbon. L'orifice de l'a&mbic » de M. Poiffonnier a treize pouces de large , & on place » deffus une plaque d'étain , criblée ( comme l'eft une paf-» foire) par trente-fept trous de fix lignes de diamètre cha-» cun ; on adapte à ces trous des tuyaux d'étain, dont l'ori-• fice a le même diamètre , lefquels ont fept pouces de long., *> & qui aboutiffent dans le chapiteau de l'alambic. On a » inventé ces tuyaux & ces trous, afin que l'eau qui eft -dans l'alambic ne paffe pas dans le ferpentin, lorfque le » vaiffeau éprouve un roulis confidérable.. » M. Poiffonnier emploie d'ailleurs un chapiteau , un » ferpentin & fa cuve , avec leur appareil ordinaire, ôc il » mêle fix onces d alkali foflile avec l'eau de la mer » à chaque diftillation , afin d'empêcher l'acide dis fel de » magnéiie , de monter avec la vapeur , lorfque le fel x commence à fe former au fond de l'alambic. Il eft pro-» bable que dans l'alambic de M. Poiffonnier, qui a encore » moins * moins de profondeur que celui de M. Hoffman > une » partie de l'eau peut être jettée vers le ferpentin, ôc dans » ce cas la plaque trouée ôc garnie de tuyaux peut fervir à *> changer la direction de l'eau. Mais le tube du Docteur » Irving remédie abfolument à cet inconvénient; on en a » fait l'expérience dans un voyage aux Ifles Falkland, pensa dant lequel tems on s'en eft fervi chaque jour pour la » diftillation , ainfi que dans plufieurs voyages aux Indes » Orientales ôc dans celui-ci, comme on le rapporte dans » le Journal. » M. Poiffonnier en corrigeant ce défaut dans la conf-« trucfion de fon alambic , en a introduit un autre plus *> eflentiel en diftillation ; car, au moyen des tuyaux de la » paflbire, la vapeur éprouvera plus de réfiftance pour s'éle- * ver, ce qui retardera excefïîvement le progrès de la diftii--33 lation ôc augmentera Vcmpyreume. » Il réfulte de toutes les expériences dont on vient de » parler, que les méthodes découvertes jufqua préfent pour » deffaler l'eau de la mer ont toutes des inconvéniens qui yy Jes rendent à peiné fufceptibles de quelque utilité. » Voici les principaux chefs auxquels on peut réduire les » inconvéniens de ces diverfes méthodes. » i°. La petite quantité d'eau produite par les méthodes » ordinaires de diftillation avec un chapiteau d'afombic ôc » un ferpentin , ne pourra jamais fufTire aux befoins des » équipages , lors même qu'on feroit un ufage continuel Bb » de la machine ; ôc d'ailleurs cette manière de diftiller « demande une quantité de matières combuftibles qui cau-« feroient dans le vaiiTeau plus d'encombrement que l'eau » douce qu'on auroit pu embarquer. 9* 2°. L'eau que donne cette méthode de diftillation a » toujours un goût â'empyreume ; elle eft très - défagréable i •» elle échauffe, ôc excite la foif lorfqu'on en boit peu de » tems après qu'elle a été diftillée. » 3°. On ignore abfolument le tems où il faut arrêter la *> diftillation ; on laiffe le fel fe former au fond de la cucur-» bite , ce qui brûle ôc ronge le cuivre, décompofe le fel » de nitre fit les fels de magnéfie , fait monter leurs acides « avec la vapeur, agit fur le chapiteau de l'alambic & fur » le bec y ôc imprègne l'eau de fels métalliques de la plus . » pernicieufe qualité. *» 40. L'alambic, le chapiteau ôc le ferpentin occupent *> un fi grand efpace, que le plus fouvent il eft impoffible *> de s'en fervir à bord des vaiffeaux. En outre, ils s'ufent » très-promtement, par les caufes que nous avons rapporta tées plus haut. L'appareil exige de grandes dépenfes : on •» craint toujours que le chapiteau ne foit enlevé, ce qui » entraîneroit beaucoup d'inconvéniens. H $°* Quoiqu'on ait omis l'ufage des ingrédiens dans >s quelques expériences faites en petit, cependant on les a » regardé fauffement comme effentiels pour deffaler ôc ren-» dre potable l'eau de la mer par diftillation(a). ( « ) On a traduit très-exadement ce paragraphe qui n'eft pas trop clair. » 6°. L'incommodité ôc l'embarras d'un appareil qui n eft » deftiné qu'à fervir par hafard dans une difette imprévue *> d'eau, ôc qui cependant occupe toujours fur un vaiiTeau « beaucoup trop de place, pour qu'on puiiTe l'y mettre fans » fe gêner. » Après avoir indiqué les principaux inconvéniens des » différentes méthodes qu'on a propofées jufqu'ici pour » rendre potable l'eau de la mer, nous allons examiner en » peu de mots les principes de la diftillation en général Ôc » l'analyfe chymique de l'eau de la mer, ôc nous développe-• rons enfuite les avantages qu'on peut tirer du procédé du » Docteur Irving. » L'eau, dans un récipient purgé d'air , s'évapore plus « abondamment à 80 degrés du Thermomètre de Fahren-» heit, qu'en plein air, à 212 degrés, point que l'on peut » regarder comme celui de l'eau bouillante, » Il s'enfuit donc que toute compreffion fur le fluide » bouillant, empêche la vapeur de monter ôc diminue par « conféquent la quantité d'eau qu'on en obtient. Ceci f* » démontre clairement par la machine à feu, où la con-» fommation d'eau qui fe fait dans la chaudière eft très peu » confidérable, en comparaifon de ce qu'elle feroit, fi on » fupprimoit la compreffion caufée par la chute de l'eau « froide ôc la foupape de cette machine, Ôc qu'on y admît « feulement la preffion de l'atmofphere. ?*Iais par la réfif-» tance de cette foupape , la vapeur devient plus chaude <, » ôc Ta raréfaction ôc fon élaûicité augmentent. Ces effees B bij » font importans au but qu'on fe propofe dans l'ufage de « cette machine ; mais ils font le contraire de ceux qui doi-j » vent avoir lieu dans une diftillation ordinaire. Car les *> colonnes de vapeur devroient être écartées du fluide *> bouillant, aufli promtement qu'elles montent, ôc fans » fouffrir aucune autre réfiftance que celle de l'atmofphere, » ce qu'on ne peut pas empêcher dans la diftillation ordi-« naire. x En comparant le procédé ordinaire de la diflillatioa w avec les principes Ôc les faits cidefîus, on reconnoîtra évi-» demment combien il eft défectueux. » Pans le procédé ordinaire de la diftillation , toute la « colonne de vapeur qui s'élève d'un alambic de quelque » grandeur qu'il foit, après avoir monté au chapiteau, doit » non-feulèment s'ouvrir un palTage à travers un tuyau d'un » pouce ôc demi de diamètre, mais encore contre les loix n de fa gravité fpécifique } defcendre en circonvolutions fpi-» raies à travers un air qui eft quinze fois moins pefant » qu'elle : cette direction eft A diamétralement oppofée à » celle d'une vapeur élaftique, que fouvent cette vapeur , » échauffée de plus en plus ôc arrêtée par une barrière, ren-« verfe le chapiteau avec une violence incroyable. Sur ces » entrefaites, la furface extérieure du tuyau communique » de la chaleur à l'eau du réfrigèrent, ôc la rend peu propre *» à condenfer la vapeur qui eft dans le ferpentin ; on apper-» cevra mieux encore la vérité de ce que j'avance, fi Ton * fait attention que la fubftance du tuyau eft au moins d'un v> quart de pouce d'épaifTeur. k D'après ce que je viens de dire , il eft clair que la quaiv » tité d'eau diftillée diminuera en proportion de la réfiftan-» ce qu'éprouve la vapeur pour monter en même tems que *> la condenfation devient plus difficile par la chaleur ôc » félafticité plus grandes qu'acquiert la vapeur. Ces incon-» véniens fur Ja manière de diftiller font très-confidérables ; » mais il y en a un autre encore plus important : le fluide » diftillé a un goût nuiftble de brûlé ou Ûempyreume, ce qui » provient de la vapeur qui, étant excefïïvement échauffée, » paffe , avant que d'arriver dans le récipient , fur un fi » grand nombre de furfaces métalliques, fur celles du cha-» piteau, du bec ôc d'un tuyau de fix ou fept pieds de Ion-» gueur. » A la fuite de cette difcuffion , fur la diftillation elle-» même, nous allons parler de l'analyfe chymique de l'eau » de la mer. » L'eau de la mer renferme principalement un fel neu-»tre, compofé d'alkali fofTile Ôc d'acide marin. Elle con-» tjent aufïï'un fel qui a la magnéfie pour bafe ôc le même » acide. Ces deux fels font mêlés enfemble dans le fel ordi-*> naire d'Angleterre qui fe prépare en faifant bouillir prônv » tement l'eau de la mer. Mais lorfqu on fait le fel au fo-«leil, ou qu'on emploie pour cela une chaleur lente, ces » deux fels peuvent fe recueillir féparément ; celui qui a » Talkali foffile pour bafe fe cryftallife le premier, ôc il eft *> d'une qualité fort fupérieure aux autres pour conferver » les viandes , Ôc pour toutes les opérations de cuifine. *» L'eau-raere qui refte alors étant évaporée, donne un fel » vitriolique à bafe de magnéfie, qu'on fabrique en grande » quantité en Angleterre fous le nom de fel d'epfom. » Outre ces fels qui font un objet de commerce a l'eau » de la mer contient encore de la félénite, un peu du véri-*. table fel de glauber, fouvent un peu de nître , Ôc tou-« jours beaucoup de terre gypfeufe fufpendue au moyen de * l'air fixe. » La gravité fpécifique de l'eau de la mer à celle de l'eau » pure diftillée eft à Nore, comme 1000 à* 1024, 6 ; dans x> l'Océan feptentrional, comme 1000 à 1028, 02. » On trouve dans la première partie de cet Appendice » une Table de la quantité de fel qu'on obtient en faifant » bouillir l'eau de la mer à différentes latitudes % depuis le » 5 1 d 301 jufqu'au 80 d 43 ' N. » On fépare difficilement l'eau douce de l'eau de la mer : » lorfqu'on fait bouillir celle-ci jufqu'à ce qu'elle forme une » forte faumure > la diftillation fe fait plus lentement, à » mefure que la faumure augmente ; de forte qu'on con-» fomme une plus grande quantité de charbon ou de bois » pour fe procurer une plus petite portion d'eau ôc même » qui eft de mauvaife qualité. C'eft pour cela qu'il eft nécef-» faire d'ôter la faumure par le robinet de la cucurbite ^ » lorfque la diftillation eft avancée à un certain degré, Ôc » d'y ajouter de l'eau de la mer, s'il en eft befoin, pour con-» tinuer la diftillation. *> Nous venons d'indiquer les inconvéniens des différen-» tes méthodes qu'on a propofées pour deiTaler l'eau de la *> mer : nous avons expofé les principes généraux de la » diftillation ôc examiné par l'analyfe chymique les parties » conftitutives de cette même eau. Il faut développer à pré-» fent les avantages de la méthode qu'a trouvé le Dodeur » Irving ; on peut les réduire à ceux-ci : •> \ °. Cette méthode rend inutiles tous les alambics, les » chapiteaux, les ferpentins ôc leurs cuvettes qui occupent » un fi grand efpace, que tout cet attirail eft abfolument *> incompatible avec les autres meubles néçeflaires au vaif-*> feau. On fe fervira en place de ces inftrumens de la chau-» diere ou de la marmite de l'équipage, au fommet de la-» quelle on adaptera un fimple tuyau, que l'on pourra faire » aifément en mer, en employant pour cela du fer battu , » des douves de tonneaux, ou des feuilles d'étain ; de forte *> que dans toutes les fituations poiTibles où fera le vaiffeau, » on aura des moyens de diftiller de l'eau de la mer. * 2°. D'après les principes dont on a parlé plus haut fur » îa diftillation, le Docteur Irving a découvert la manière la « plus fimple d'obtenir la plus grande quantité poflible » d'eau diftillée, en faifant le tube affez large pour recevoir » toute la colonne de vapeur, & en la plaçant dans une » diredion prefque horifontale, afin d'empêcher la com-» prefÏÏon qu'éprouve le fluide dans le ferpentin ordinaire. 50 3°. On adopte la méthode la plus fimple Ôc la plus » efficace de condenfer la vapeur ; car dans la diftillation, il » faut fur tout tenir la furface du tuyau toujours mouillé; » pour cela, un homme place près de lui un feau d'eau , !» dans lequel il humecte un linge qu'il paiTe fur la furface » extérieure-du tuyau. Par cette opération, la vapeur con-» tenue dans le tube fe condenfe avec toute la rapidité ima- * ginable ; car, en appliquant le linge mouillé, les lames » d'eau fe répandent d'une manière uniforme ôc s'attachent » méchaniquement à la furface du tube chaud. Cette pre- miere eau, convertie en vapeurs, fait place à celle que *> l'on y répand enfuite, & c'eft ainfi que, par l'évaporation » de l'eau froide qu'on applique continuellement fur le y tuyau, on vient à bout de diffiper plus efficacement la * chaleur qu'en fuivant aucune des méthodes connues juf-■> qu'à préfent* » 4°. La diftillation fe fait fans aucun ingrédient ; une » analyfe chymique fort exacte de l'eau de la mer nous a » convaincu combien ces ingrédiens font inutiles, ou pour » empêcher un acide de s'exhaler avec la vapeur, ou pour » détruire l'huile bitumineufe qu'on fuppofe exifter dans » l'eau de la mer, ou enfin pour ôter à l'eau diftillée ce » goût acre ôc mauvais qu'ont toutes les eaux tirées des » alambics par les autres procédés. » On détermine îa quantité d'eau de mer qu'il faut » diftiller, ôc par-là on empêche que feau ne contracte une m qualité nuifible en s'imprégnant de fels métalliques, ôc que « le vafe ne foit rongé ou endommagé de quelque autre *> manière par les fels qui s'entaffent au fond. • 6°. On » 6°. On fe procure une eau douce & faine, très-agréable * au goût, & en allez grande quantité pour fuffire à tous les » befoins des équipages.- 09 70. On profite de la préparation des alimens de l'é-» quipage , pour diftiller une grande quantité d'eau , au » moyen de la vapeur qui feroit perdue fans cela ; ôc il n'eft » pas néceffaire d'augmenter le feu. « Voici en peu de mots la récapitulation des avantages m de cette méthode. -» On fe fert d'un fimple tube de la conftruûion la plu3 => aifée, & qui eft applicable à la chaudière de tous les vaif- féaux. On ne fait ufage d'aucun ingrédient. On détermine » la quantité d'eau qu'il faut diftiller ; on épargne des ma -» tieres combuftibles, ôc on conferve les chaudières ordinaires. L'eau douce qu'on en tire eft faine, agréable 6c »> fuffiifante pour les befoins des équipages; on profite de la; » vapeur qui monte dans la chaudière, pendant qu'on fait » cuire l'es provifions du vaiiTeau. « Pour fe procurer tous ces avantages, il ne faut quajou* «-ter aux chaudières ordinaires des équipages le fimple » tuyau dont on vient de parler. Mais le Docteur Irving pro* » pofe deux autres moyens de perfecTionner fon invention. » Premièrement, il veut employer un foyer ou poëîe as conftruit de manière que Je feu qu'on entretient tout le-*> jour pour le iervice du vaiffeau, ferve aufti à la diftiiia^ C G m » tion, & à l'aide de cette nouvelle machine, on fe procurera aifez d'eau pour les équipages, f»ns faire prefque •> aucune augmentation de dépenfes fur l'article du bois ôc » du charbon. » Secondement, il a le projet de fubftituer même fur les » plus gros vailTeaux, des chaudières de fer battu, d'une « conftruction nouvelle, en place de celles de cuivre. Manière de diftiller F eau de mer. » Dès qu'on aura mis l'eau de la mer dans la chaudière, •» on adaptera le tuyau au fommet ou à l'un des bords, ôc » (s'il en eft befoin ) on appliquera un morceau de toile y> mouillée tout autour, afin qu'il ne refte aucun intervalle » entre ce tube ôc la bouche du vaiffeau ; il fera inutile de le » luter , parce que c'eft alors une efpèce d'entonnoir qui *» fuffit pour conduire la vapeur. y» Lorfque l'eau commence à bouillir, on doit laiffer paf-» fer librement la vapeur l'efpace d'une minute, afin de bien » nettoyer le tube ôc la partie fupérieure de la chaudière ; »» on aura foin enfuite de tenir le tube toujours mouillé, en » frottant fa furface extérieure avec un linge plongé dans » de l'eau de la mer. On peut conduire, où 1 on voudra, *> l'eau qui découle du linge, en plaçant fous le tuyau une •» rigole en forme d'auget. » On continuera la diftillation, jufqu a ce que les trois » quarts de l'eau foient évaporés, ôc pas plus loin. 11 fe** » facile de déterminer cette quantité, en plongeant une jau-» ge dans la chaudière, ou en mefurant l'eau diftillée. On » en t ire alors la faumure. « On diftillera, fi l'on veut, de Feau de la même manière^ » pendant qu'on fait cuire les provifions. » Si l'on fait, avant de s'embarquer, le tuyau dont on a » befoin pour cette diftillation-, des plaques de cuivre bien » minces font la meilleure fubftance qu'on puiffe employer *> pour cela, parce qu'elles font plus durables dans les longs *> voyages que les plaques d'étain. *» Au lieu de mouiller le tube avec le linge , on fera, au » befoin, une caiffe de cuivre ou efpèce de réfrigèrent affez » grand de diamètre, pour que de l'eau froide puiffe circuler « entre fes parois Ôc le tuyau, au moyen d'un filet de cuivre „ en fpirale : cette caifTe aura, à chacune de fes extrémités, » un tuyau d'un pouce de diamètre ; l'un fera deftiné à rece-=> voir l'eau froide, ôc. l'autre à la faire fortir quand elle eft: » échauffée. *> Lorfqu on a peu de place pour îa diftillation, on peut' w fubftituer à l'appareil que je viens de décrire, la machine » ( fig. 2. de la Planche XIV ) qui n'a que vingt-fept pouces *> de long, ainfi que nous l'avons fait dans ce voyage. Cette *> machine cependant eft particulièrement deftinée à diftiller » du Rum Ôc d'autres liqueurs: nous l'avons toujours em-30 ployée, avec le plus grand fuccès, pour prévenir Ytmpy-» renme ou le goût de feu. C G rj; kXPLlCATlO N de la Planche XIV. » La figure première repréfente en perfpecTive une fec-« tion de deux chaudières. On voit dans la partie poftérieure » à D & E des ouvertures pour les robinets. Il y a au fommet » un tube diftillant A, B, C, de cinq pouces de diamètre « en A, ôc dont la groïTeur diminue jufqu'à trois pouces en 30 C ; la longueur de B à C eft de cinq pic ds. Près de C eft » un rebord, afin d'empêcher l'eau qu'on applique à la fur-» face, de fe mêler avec l'eau diftillée. Il y a dans l'intérieur » du tube, au-defTous de B , une lèvre ou un rebord, afin *> que le roulis du vaiiTeau ne fafTe pas rentrer dans la chau-?o diere l'eau diftillée. « Dans la figure 2 , a, h, c, d, représentent une feclion » verticale d'une caiffe de cuivre, qui a vingt-fept pouces de long, fept de large, onze de hauteur, ôc dont Tinté-*> rieur eft étamé. On voit au fond/, une ouverture qui a » environ fix pouces de diamètre, ôc un anneau pour y plaie cet l'alambic ou la chaudière. Les lignes indiquées, qui oo s'étendent prefque horifontalement , font des vaiffeaux minces de cuivre, étamés en dehors , de deux pieds de » long, de fept pouces de large, & de trois quarts de pou-» ce de profondeur. Il y a en g, un entonnoir pour rece-00 voir l'eau froide , répandue dans les vaiffeaux par les » tuyaux de communication, qui font difpofés de façon que » l'eau circule d'une manière rapide Ôc complette dans toute » leur étendue. Lorfque l'eau eft échauffée par l'action de ?o la vapeur, elle s'écoule en a, par le conduit horifontal : e, eft un conduit par où pafTent l'eau ou les efprits qu'où *> diftille, & fa forme eft telle que la liqueur qui en fort » fait les fonctions d'une foupape , ôc empêche la vapeur de *> s'échapper de ce côté. Au fommet de la canTe en h, il y a » une foupape de sûreté qui prévient les accidens que pour-« roient occaiionner les vapeurs qui fe feroient trop accu-» mules 9 parce qu'on auroit manqué d'y verfer de l'eau » froide pour les condenfer. « RÉ SU LT AT des Obfervations agronomiques & des Obferva~ tiens fur les Garde-tems, faites pendant ce voyage par M. Lyon s. » L e s Obfervations, pour trouver le tems en mer, ont » été faites par moi avec un fextant conftruit d'après les » principes de Hadley l'inftrument a été fabriqué par Dol-*> lond ; il eft de cuivre, & il a dix-huit pouces de rayon. » Quelquefois les obfervations ont été faites par le Capi-» taine Phipps avec un fextant conftruit par Pvamfden, ôc « dont le rayon étoit plus petit de quatre pouces. Celui-ci *> s'accordoit ordinairement à une minute près avec le mien, » Pour connoître l'erreur du fextant, on obfervoit com-*> munément le diamètre du Soleil ; s'il étoit double du *> demi-diametre marqué dans TAlmanach nautique, on en » concLuoit que l'inftrument étoit parfaitement rectifié ; s'il *> y avoit quelque différence , cette différence étoit l'erreur » du fextant. Comme il importoit de fixer d'une manière » très-précife l'erreur qu'il pouvoit y avoir dans la pofition » refpective des miroirs, je répétois plufieurs fois Tobferva-» tion du diamètre du Soleil ôc le réfultat moyen me don-» noit Terreur du fextant. Cette erreur affectant également *> toutes les obfervations faites à-peu-près dans le même » tems, on ne pourra pas Tappercevoir, en comparant en-» tr'elles plufieurs de ces obfervations. Sous l'équateur, une y> erreur d'une minute dans la hauteur , près du premier » vertical, ne produit qu'une erreur de quatre fécondes » dans le tems vrai j mais, par quatre*vingt degrés de lati- » tude, elle en occafionneroit une de vingttrois fécondes. *> Nous avons fait d'ordinaire plufieurs obfervations de fui-» te, & par conféquent toutes les erreurs d'une obfervation « particulière feront en général indépendantes des autres ; » ôc comme j'ai calculé chaque obfervation féparément, on » jugera qu'elles font celles où il y a de l'erreur, en voyant » celles c\ui différent beaucoup du réfultat moyen de toutes » les obfervations, parce que ce réfultat doit approcher du *> véritable. » Dans le calcul de ces obfervations, j'ai eu égard aux *> progrès que nous avions faits dans ce fens de la latitude, » depuis la dernière époque où elle avoit été déterminée » par obfervation ; ôc pour évaluer ces progrès , j'ai fait ufa-*» ge de l'eftime du chemin indiquée par le lok. Quelquefois *> lorfque nous faifions une obfervation à l'inftant du midi, ÔC à la fuite de celles qui nous fervoient à connoître l'heu-» re, nous en réduirions la latitude du vaiffeau pour l'inf-» tant des hauteurs. Comme la plupart de nos hauteurs ont » £t£ prifes lorfque le Soleil étoit près du premier vertical, » une petite erreur en latitude ne produira aucun change-»> ment confidérable dan* le tems, & même lorfque l'aflre *> a été obfervé dans le premier vertical f l'erreur devient » nulle. *> Pour trouver la longitude par ces obfervations ; il faux p s'y prendre de la manière fuivante. Au tems vrai, trouvé 99 par le calcul, appliquez l'équation du tems fuivant fon fî-p gne, vous aurez le tems moyen ; alors la différence qui fe p trouve entre ce tems moyen ôc celui qu'indique la mon* » tre marine, fera la quantité dont la montre eft en avance » ou en retard fur le tems moyen du lieu de I'obfervation. « Lorfque la montre de pocfie du Capitaine Phipps, faite » par M. Arnold, fut comparée le 26 Mai avec l'horloge » aftronomique de Greenwich , la montre étoit en retard » fur l'horloge de vingt-quatre fécondes ; on trouva qu'alors » le mouvement journalier de la montre retardoit de douze » fécondes ôc un quart fur le mouvement moyen- du Soleil; » D'après ces deux données , il étoit aifé de conclure à « tous les inftans quelle heure la montre indiquoit pour Ici >• méridien de Greenwich. » Chaque jour, vers midi, on a comparé cette montre » avec les deux Garde-tems faits par Meffieurs Arnold ôc » Kendal ; d'après cette comparaifon , d'après la marche *> journalière des Garde-tems déterminée antérieurement à *> Greenwich, Ôc d'après la connoiiTance que j'avois de corn* » bien ils différoient du tems moyen à Greenwich avant » notre départ, j'ai calculé laTable qui fait voir quel étoit, <» fuivant chaque Garde tems, le tems moyen de Greenwich> » lorfque Ja montre marquoit douze heures, « Avec le fecours de cette Table, on peut aifément con* » noître la longitude du vaiffeau, telle qu'elle eft déduite du «mouvement de chaque Garde-tems. Après avoir trouvé » de combien la montre eft en avance ou en retard fur le » tems moyen du vaiffeau, on fait quel eft le tems moyen » du vaiiTeau lorfque la montre marine marque deux heures ; » & par la Table, on peut voir qu'il eft au même inftant =» le tems moyen de Greenwich, en fuppofant que chaque » Garde-tems a confervé le même mouvement qu'il avoit *> avant notre départ ; la différence de ces tems moyens »■ donnera la longitude du vaiffeau. « Par exemple, le 19 Juin après-midi, la montre étoit" » en retard de 1 ' 247 ' fur le tems moyen, à l'endroit où » nous obfervâmes ; donc , lorfque la montre marquoir » douze heures, il étoit en cet endroit 12 heures 1 ' 241 '. * Je trouve par la Table que, fuivant le Garde-tems de? » Kendal , le tems «moyen à Greenwich étoit alors de » 12 heures 21 -}"\ fi on en fouftrait 12 heures 1 ' 24- " y *> tems moyen du vaiffeau, le refte o' 43 " eft la différence » des méridiens, laquelle, convertie en parties de féqua-» teur, donne, félon le Garde-tems de Kendal, o d 10 ' 4; a» pour la longitude occidentale du vaiffeau , parce que le> » tems moyen du vaiffeau eft moindre que celui de Green-» wich* *> Quand nous étions à terre, les obfervations fefaifoient » avec un quart de cercle aftronomique, de dix-huit pou-»> ces de rayon, divifé par Ramfden & placé fur un pied yy folide de marbre ; nous avons vérifié la pofition de la lu-» nette par la méthode du renverfement, & en faifant ufage «■ d'un niveau à bulle d'air pour ajufter l'inftrument. » Le tems ne nous a pas permis de prendre des hauteurs 0> correfpondantes du Soleil, de forte que nous avons em* D d » ployé les hauteurs abfolues du bord de Taftre , pour en » déduire le tems vrai par le calcul. Nous déterminions » d'avance la latitude du lieu de 4'obfervation par les hau-» teurs méridiennes des bords du Soleil prifes avec le même « infiniment. » Les latitudes du vaiiTeau ont été déterminées le plus •> communément par la hauteur méridienne du bord infé-» rieur du Soleil ; il nous eft arrivé quelquefois, mais rare-» ment, de faire Tobfervation au bord fupérieur, lorfque » l'inférieur n'étoit pas bien terminé, ou qu'il étoit caché » par les nuages. L'élévation de l'oeil au-deffus du niveau « de la mer, dans toutes ces obfervations , étoit de feize » pieds. Lorfque nous ne pouvions pas faire une obferva-» tion à midi, nous employions la méthode expliquée dans » le Nautical Aimanach pour Tannée 1771, qui confifte à pren-« dre deux hauteurs 3 à intervalles égaux de temps, aux en-•» virons de midi. » Il eft arrivé quefquefois que nous n'avons pu prendre * des hauteurs du Soleil que dans le voiilnage du méridien : « lorfqu'il nous a été poftible d'en prendre quelques-unes *> près du premier vertical, elles nous ont fervi à détermi-» ner la quantité dont la montre étoit en avance ou en » retard fur le tems vrai, ôc conféquemment de combien le » tems où nous avions pris ces hauteurs étoit diftant de » midi : dans ce cas, il ne reftoit plus qu'à trouver de corn» » bien ces hauteurs différoient de la hauteur méridienne, Ôc » Ton en vient aifément à bout, en fe conformant à la régie » fuivante. » Au logarithme de la diftance au midi pris dans les Ta-» Mes du N amical Almanach de 1771, ajoutez le eomplé-« ment arithmétique du logarithme du colin us de la hauteur » méridienne fuppofée (le caractériftique étant augmentée de » cinq), fouftrayez de cette fomme le logarithme ratio (a), que » vous trouverez par les régies qui font données dans les « Ephémérides dont on vient de parler ï le refte eft le loga* « rithme finus du changement en hauteur. EXEMPLE Ier. » Le 2» Juin, l'a hauteur obfervée du centre du Soleil » étoit de 46 d 6f,9 à 0 h. 1614J 1 'après le midi vrai ; la lati- » tude fuppofée étoit de 6*7 d 15*y ; la déclinaifon du Soleil » étant alors de 23 d 28 ' N. la hauteur méridienne fuppofée » étoit de 46 d 11 k <: » Lat. fup. 67 d i77 Co. Ar. Gof. 0,413 x% Dîfh du midi, \6 ' 45 .. - 1,41*43; »-Decl.duSol..ï-J 2-8 Co.Ar. Cof. 0,03749 Co. Ar.Cof.dela h. nvfup.0,15967 7,58610 wLogar. Ratio, 0^0 71 • * • • •» 0,4 $ 071 d t o> Le changement en hauteur eft -f- O ? . • iînus Wysi9 » Hauteur obfervée 4* 6 ^ Hauteur méridienne . . . . 4* ] I ^ Hauteur de l'Equateur . . . îi 4î » Latitude....... 67 17 N> (<*) Au complément arithmétique du logarithme, cofînus de la-longitude obfervéftj, ajoutez, le complément arithmétique du logarithme coiînus de ladcclinailôn du Soleil j, Jeur fomme donnera ce qu'onappelie ici tyarithmt ratio, D dii, » Comme les hauteurs qui ont fervi à déterminer la dîffé-*> rence du tems de la montre au tems vrai , ont été prifes » près du premier vertical, une grande erreur dans la lati-« tude fuppofée produira un changement très-peu fenfible » dans le tems vrai, & il n'en réfultera pas une différence » confidérable dans le changement que la hauteur prife dans « je voifmage du méridien , doit éprouver en un tems don-y> né : on peut s'en convaincre par le calcul fuivant. *> Suppofons que la latitude eftimée foit de 58 d 17', c'eft-9* à-dire d'un degré plus grande que dans l'exemple précé-» dent. 9>Lat. fup. 68 d 17 ' Co.Ar.Cof. 0,43178 Dîft. du rrndï\6' 4% " ~, . 2,42643 m Déclin. 23 28--0,03749 h. mer. fùp. 4j 11 co. ar. cof.o,i j 191 » Logar. Ratio0,46$27 0,46927 d / // » Le changement dansla hauteur du Soleil eft o 4 2c ... finus* 7>10907 ai Hauteur obfervée. ... 46 6 »»Hauteur méridienne . . . 46 10 2f 93Déclinaifon . * • . • 23 2$ «Hauteur de l'Equateur . . 22 41 3î Latitude.......67 17 3 y , ce qui ne diffère que de W trente-cinq fécondes de la Latitude vraie que nous avons trouvée auparavant. EXEMPLE IL » Le 20 Juin, la hauteur obfervée du centre du Soleil « à o h. 28 ' 38 " après minuit, étoit de i d 13 & notre la->•> tjtude eftimée de 6y d 40; N. 1 »Lat.fup.6'7d4o/Co.ar.du<:o.oJ4zo2a Diiî. du midi t8 ' 38 n. ; . 2,8938a «Déclin, 23 28--> 0,03745 hau.mer. fup, 1 d 8 ' co. ar.cof. 0,00001 Logar, Ratio,^ 0,45771 • . . ï ; . ; ; ; ; 0,45:771 « Changement dans la hauteur ..09 ; . . iînus 7,43610 » Hauteur obfervée ..... 1 13 95 Hauteur méridienne ••••14 » Comp. de Déclinaifon . , , , 66 3» m Latitude . . ... • • ; , 67 36 » Le Bureau des Longitudes nous avoit donné deux m Garde-tems pour en faire l'eflai ; l'un conftruit par M. » Kendal, d'après les principes de M. Harrifon, ôc l'autre » par M. Arnold : ce dernier étoit balancé fur la fuipenfiort » qui le portoit ; mais celui de M. Kendal étoit placé entre s» deux couiïinets qui remplifïoient entièrement la caiffe. » On les a tenus l'un Ôc l'autre enfermés dans des caiffes m attachées à vis fur le plancher de la chambre du Capital *> ne, ôc garnies chacune de trois ferrures ; M. Phipps gar-» doit une des clefs > fon Lieutenant en avoit une féconde , » & j'avois la troifiéme : on les remontoit tous les jours un » inftant après midi , ôc on les comparoit entre eux ôc avec » la montre du Capitaine Phipps. Ils fe font arrêtés deux fois pendant le voyage , parce que les deux poids fe font » trouvés à bas ; on les remit en mouvement, & comme » chaque jour on les avoit comparés les uns aux autres, il *>fut aifé de connoître, d'après les autres Garde-tems qui « marchèrent fans interruption, combien de tems les pre-» miers avoient été arrêtés. On en tient compte dans la • Table du tems moyen de Greenwich indiqué par chaque »» Garde-tems. » Lorfque nous étions à terre fur rifle, où nous fîmes » des obfervations le i$ Juillet, nous reconnûmes que la w montre étoit fort en retard fur le tems moyen. Lorfque » nous débarquâmes au Smeerenberg ,, en revenant des gla-» ces, ôc que nous comparâmes de nouveau le tems de la » montre avec le tems moyen , en tenant compte de la » petite différence des méridiens entre l'ifle Ôc Smeerenberg, « nous reconnûmes que fon mouvement étoit à très-peu » près le même que lorfque nous en fîmes la vérification à *> Greenwich ; de forte que fa marche journalière a été pref-» que la même pendant notre traverfée d7Angleterre à Tille,. *> pendant notre traverfée de cette Ifle aux glaces ôc des. » glaces au Smeerenberg, ôc pendant la troifiéme traverfée » du Smeerenberg en Angleterre , comme nous l'avons re-» connu à notre retour. Ainfînous fbmmes portés à donner » la préférence à la montre, ôc à conclure que la longitude *> qu'elle a. déterminée n'étoit pas fort différente de la véri-» table.. » Voici lès principes fur lefquels cette montre a été' » conftruite, ainfr que je l'ai appris de M. Arnold lui-même r. » le balancier ne communique point avec le rouage, ex^ y> cepté dans le tems qu'il reçoit Timpulfion qui fert à entre-» tenir fon mouvement, ce qui ne dure que pendant qu'il: parcourt dix degrés des trois cents quatre - vi ngt, qui font » l'étendue entière de fa vibration ; ôc pendant ce tems, qui » eft très-court, le frottement qu'il éprouve eft fort petit> » Ôc peut être confidéré comme nul, puifqu'il ne fe fait que *> fur des pivots qui roulent dans des trous de rubis ôc qui » font portés fur des diamans : il n'a qu'une pallette qui eft » une furface plane formée d'un rubis, ôc l'échappement * n'exige point d'huile. » Les montres ainfi conftruites ne ceffent pas de rnar-*> cher pendant qu'on les remonte ; elles confervent^ un *» mouvement uniforme dans toutes les pofltions, ôc elles ne » font pas affectées des variations qu'éprouve la force du » reffort. On pourroit abfolument, fi on levouloit, adapter * une compenfation pour le froid ôc le chaud. » Les Garde tems de cette grandeur font, pour plufieurs » raifons , plus commodes que ceux qui font plus gros. Ils » font aufli portatifs qu'une montre de poche, & lorfqu'ils » font tenus dans une température à-peu-près uniforme, les » variations du tems les affectent très-peu, fi même elle let * affectent. » Cette montre nous a été extrêmement utile dans les y> obfervations que nous avons faites à terre, parce qu'on » ne pouvoit pas déplacer & tranfporter avec sûreté les au-» très Garde-tems : d'ailleurs, comme ceux ci nous avoient » été donnés dans le deffein de les faire éprouver pendant » ce voyage, leur déplacement auroit été contraire au mo~ » tif pour lequel on les avoit embarqués, ôc nous ne de-*> vions pas les expofer à des accidens qui puffent affecter ■ beaucoup leur marche journalière. %l6 V O Y A G E » Dans la traverfée du Spitfberg en Angleterre, les l'onv » gitudes données par le plus gros Garde-tems de M. Ar-» nold, différent confidérablement de celles qui ont été dé-» terminées par la montre : la différence provenoit proba-» blement de ce que le reffort du balancier s'étoit rouillé7 * ainfi que nous nous en fommes apperçus , lorfqiTà notre » retour on la ouvert à l'Obfervatoire Royal de Green- wich. » Les longitudes, déterminées par les méthodes lunaires, » ont été déduites des diftances de la Lune aux bords du » Soleil ou aux Etoiles* prifes avec le fextant ; pendant que =» les hauteurs de la Lune, du Soleil ou de l'Etoile étoient » prifes par deux autres Obfervateurs., « Dans cette occafion, le 26 Juin, toutes lès obfervations » de diftances 6c de hauteurs furent faites fucceffivement » par un même Obfervateur (par le Capitaine Phipps) avec » le petit fextant ; 6c pour rapporter les hauteurs de la Lune =0 Ôc du Soleil à l'inftant où les diftances avoient été obfer-*> vées , on eut égard, dans le calcul, aux changemens » qu'avoient dû éprouver ces hauteurs dans l'intervalle des » obfervations. » J'ai calculé la longitude d'après lé réfultat particulier » de chaque obfervation, afin de montrer jufqu'où elles » font d'accord entr'elles , & quel degré de précifion on* » peut en attendre en pareils cas. m Les obfervations des diftances de la Lune au Soleil t» peuvent » peuvent fervir à nous faire connoître fi les Garde-tems » ont éprouvé quelque variation confidérable dans leur mar-» che journalière. Car fi la longitude déduite des diftances » diffère de plus de deux degrés de celle qu'on a trouvée » par les montres, il eft raifonnable de penfer que cette » différence provient de quelque erreur de îa part de la « montre , puifqu'H eft très-difficile que la longitude trouvée « par les obfervations de la Lune diffère de la véritable de » toute cette quantité : mais fi la différence eft beaucoup » moindre, d'environ un demi-degré , par exemple , il eft » plus que probable que la montre marine a raifon, parce *> qu'une petite erreur dans la diftance doit produire une » différence de cette quantité, » On obferve les diftances- de la Lune à Jupiter, parce » que Jupiter eft un objet très-apparent, ôc les obfervations *> font alors plus aifées ôc moins fujettes à erreur ( en parti* « culier celle de la hauteur ) que I'obfervation d'une Etoile » fixe dont la lumière eft beaucoup plus foible. Cette rné-» thode cependant demande une forme de calcul différente » de celle de la diftance obfervée de la Lune à une Etoile » fixe , pour lefquelles on trouve les diftances calculées de « trois en trois heures dans le N amical /îlmanac. La prin-* cipale difficulté du calcul confifte à déduire la longitude » de la Lune de I'obfervation de la diftance ; j'ai tâché de 30 rendre cette opération facile par le Problème fuivant, qu'on peut appliquer à toutes les Etoiles du Zodiaque, ôç ys qui fervira lorfqu'on ne pourra pas obferver l'Etoile dont *> la diftance eft donnée dans les EphérnéridesY E s PROBLEME. » La diftance de deux objets qui font dans le voifïnage de « l'écliptique 6c leurs latitudes étant donnés, trouver leur * différence de longitude. SOLUTION. » Trouvez un arc A, dont le logarithme - finus foit la » fomme des logarithmes - finus des deux latitudes ôc du »> logarithme-tangente de la moitié de la fomme, après avoir » retranché vingt de la caraftériftîque de cette fomme. » Trouvez un arc B, dont le logarithme finus foit la » fomme du logarithme-finus-verfe de la différence des lati-*> tudes ôc du logarithme - cotangente de la diftance, après m avoir retranché dix de la cara&ériftique de la fomme. » Enfuite, ajoutez l'arc A à la diftance obfervée ; fouftrayez » l'arc B de cette fomme, vous aurez la différence de lon-» gitude. » Si une des latitudes étoit Sud ôc l'autre Nord, la fomme » des deux arcs A ôc B fouftraites de la diftance, donneroit w la différence de longitude. EXEMPLE. » Le 31 Août, la diftance obfervée du centre de la Lune » à Jupiter, corrigée de l'effet de la réfraction & de la parai- » Iaxe, étoit de 32d 35: ' $2 la latitude de la Lune étant » de 1d 45 ' N. ôc celle de Jupiter de 1d 36 ' S. » Latitude 3) id 47' finus 8,4930 différence de latitude 3 d ij ' fînus verfê 7,1413 » Latitude 36''' finus 8,44*9 » demie difL \6 18 tang. 9^660 diftance 32 d 36' Cotang. - 10,1941 » Arc A o ' y z "-. fînus 26,4049 Arc B 9' 2 y ' '-Sinus#7,43 5 4 » La fomme de ces arcs — 1 o/ 17 ' ' fôuflraits » de la diflance- 3 % d 3 y ' y 2 ' ' » donne 3 i d 2 y ' 3 5" " différence de longitude entre la Lune & Jupiter, » ConnoiiTant par les Ephémérides la longitude de Jupiter » & la différence de cette longitude à celle de la Lune, on » peut déduire de I'obfervation la longitude de la Lune ; ôc » en la comparant aux longitudes marquées pour midi ôc minuit de chaque jour dans le Namical Aïmanac+ on pourra yt en conclure quel étoit le tems vrai à Greenwich, à l'inf-*> tant ou la Lune avoit la longitude qu'on a déduite : le » tems vrai de Greenwich, comparé au tems vrai du vaif-a© feau, donnera la différence des méridiens. « E. • e i) APPENDICE. Table qui indique quel eft, fuivant chaque garde-tems, le tems moyen ae vjxc i"V./v - i ■1 _____ j____r^o^ M At-nnlH . maraue 12 heures. de Greenwich, Jours du mois. Juin. Jiifl, % 3 4 5 7 9 ïo 11 il M 16 '7 18 i? 20 21 22 *3 24 »6 27 28 «9 3° I 2 3 4 5 6 7 8 9 ïo H 12 *3 >4 15 16 Ï7 ï8 ai ,*3 24 15 26 Garde-tems d'Arnold. 38 i 16 36 5° 6 S 50 3 1 1 16 4 10 16 19 6 5 J4 2 57 43 13 2 P 24 f i? 5* 5i? 44 59 26 59 il S8 55 58 45 58 29 5 « 20 58 14 57 50 57 42 57 26 5 7 20 S* 59 56 47 56 13 55 33 • a . . 55 ao 35 5 54 5 6 54 21 54 1 53 39 53 M 52 ?o 52 15 ïi 48 51 ÎO Garde-tems de Kendal. h ' " 1 59 5* o 14 O o o I T O i T I Montre. Jours du mois. 1 5 45 55 10 ic 53 5 28 34 28 38 48 35 48 51 7 3 5 3 3° 39 17 5* 4 2 3 59 7 10 21 31 39 47 59 1 o 25 33 45 45 58 44 .. 34 î2 18 2 2 3* 59 18 32 47 9 16 49 2 15 27 39 51 4 16 28 3 4° 3 53 5 17 1-9 4* 54 9 9 9 9 10 ' 10 13 ïo 2 y 10 38 jo 50 11 1 il 14 11 27 n 39 11 $ 1 12 4 12 16 12 28. 12 40 53 juii. Août ïept. 27 28 2 9 30 31 1 3 4 5 6 12 *3 14 16 17 18 19 20 21 22 *3 *4 ^5 .26 27 28 29 30 3l 1 2 3 4 5 6 7 9 11 13 H 15 16 17 18 19 20 21 13 24 25 26 27 Garde-tems Garde-tems d'Arnold. de Kendal. h 1 h / / 11 5° 34 i 2 5 27 11 49 55> i 2 5 48 11 49 3; 12 6 i ! 11 48 57 12 6 40 11 4S 9 12 6 51 11 47 24 il 7 0 11 46 34 1 2 7 12 11 45 5° j % 7 3* n 44 if 11 7 34 11 43 43 1 2 7 38 11 42 3< i 2 7 31 11 58 7 11 5^ 3* 11 55 16 I 2 5 2 1 11 54 3 I 2 38 11 Si 46 i 2 5 53 11 5i 27 I l 6 10 11 50 8 C 2 6 33 f 1 48 4i i 2 6 38 11 47 7 i 2 6 51 11 45 *3 i 2 6 58 11 43 34 i 2 6 47 11 41 5' t 2 6 55 11 39 5* i 2 6 58 11 37 5* r 2 6 56 1 1 35 56 1 2 6 58 11 34 7 ! 2 7 15 : 1 31 17 I 2 7 32 u 3° 17 I 2 7 32 11 28 9 i 2 7 43 11 26 14 I 2 7 57 11 24 5 12 8 13 11 21 46 I 2 8 13 11 19 43 r 2 8 38 11 17 29 r 2 8 53 1 r 14 59 12 9 4 11 12 22 i 2 9 22 11 9 38 1 2 9 22 11 3 53 I 2 9 44 10 57 i 10 31 10 42 31 I 2 10 47 10 39 36 1 2 11 4 10 35 59 f • 11 31 10 3' 53 2 2 ii 47 10 27 11 I 2 11 S* 10 23 0 I 2 12 i5 10 18 38 ! 2 12 40 10 8 54 I 2 13 39 10 4 13 i 2 14 10 9 58 51 1 2 14 37 9 53 54 T 2 14 59 9 48 8 i 2 15 35 h // 12 >3 5 12 '3 17 12 13 29 12, iî 42 12 54 12 «4 6 12 14 19 12 H 31 lz «4 43 ! 2 14 55 I i 15 8 I 2 16 45 t 2 t6 58 I 2 17 10 I 2 17 13 I 2 17 35 I 2 17 47 1 2 18 0 1 2 18 12 1 2 18 24 I 2 18 3* I 2 18 49 I 2 i9. 1 12 19 13 I 2 19 25 I 2 J9 38 12 19 5° I 2 20 2 1 2 20 15 r 2 20 27 12 20 39 12 20 5' Ti 21 4 II 21 16 12 2 I 28 I 2 2 I 40 T2 22 5 I 2 22 30 I 2 22 54 I 2 6 12 23 19 I X *3 31 I 2 *3 45 1 a 23 5* [ i 24 8 1 2 24 20 I 2 24 32 1 i 24 57 1 2 25 9 1 2 15 il I 2 25 34 12 25 46 Observations pour trouver la Longitude par les Garde-tems. 30 Mai foir, par le travers de Sheernefs. Tems de la Montre. h. ' " s 48 44 5 ÇI 12 1 53 1* Hauteur du bord inférieur du Soleil. d / 17 46 17 14 16 57 Hauteur du centre du Soleil. 17 y? o 17 13 o 17 60 Tems vrai. h. ' " 1 53 47 1 17 1$ 1 19 ïo Tems moyen. Equation du Tems. z' — yo" h. ' " r " Par un milieu 1 10 $7 2 xi entre les deux 5 54 3 5 3 l3 dern. obferv. J %6 zo 3 8 j' iy A izh. delà MontreleTemsmoyenduVaifTeauétoit 12 h 3/ ly".....lah 3' 1 y" . . • • . nh 3' 15' Tems moyen de Greenwich, fuivant la Montre, iz 1 13 SaLr.AnwU.it o 17 Suiv. Kendal. 11 y? 49 Retard de la Montre. Différence des Méridiens, Longitude du VaiiTeau , Oit o* 30' 30" O. 2 48. 41' 0326 od yi' 30'"' 4 Juin M. Tems de la Montre. h. ' » 9 44 M 9 47 3° 9 Jo o Hauteur du bord inférieur du Soleil. yi 47 3° ya 8 o yz 17 3° Hauteur du centre |Temsvrai. du Soleil. yi 16 30 yz 17 o yz 36 30 Tems moyen. 22 11 9 Par un milieu, ê' 9" Equation du Tems. z ' — 7" h. ' "1 h 9 yi 44 9 yo 37 36 9 40 31 5? 45 13 Tems moyen. Tems m. du Vaiffeau à îoh. du G.-temsd'Arn. Tems moyen de Greenwich fuiv. la Monrre. Différence des Méridiens. Longitude du Vaiffeau. h ' » 9 5! 53 9 39 0 9 40 o 9 4i 55 9 45 37 h 7 " ïo 3 31 Retard du garde-tems d'Arnold. 2 42 4 2 3 ï5 4 15 3 35 Parun milieu» ï 3i" Latit. 6z 43 3° Decl. 23 M 20 Eq. du tems. o-f-i4 10 4 yo fuiv. Arn. 10 h ' " h 10 3 31 10 2 2 fuiv. Kend. 10 3 31 1 44 o 1 19 od 19' 45;/0. 22' 1 y 29 » E. o 1 47 od %6' 45//Ë« 18 Juin S. Tems de la Montre Hauteur dubordinf. du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. Tems vrai. Tems moyen. Retard de la Montre. l / u d / " d ' " h ' " h 3 32 41 3? y8 30 36 9 10 3 33 5 3 33 45 3 34 24 35 50 o 3*5 0 40 3 34 5 3 35 1S 3 37 38 35 29 o 3y 39 40 3 38 15 3 38 55 h ' " Tems moyen du Vaiffeau à 12 h. de la Montre. 12 1 4 Tems moyen de Greenwich fuiv. la Montre. Différence des Méridiens. 042 Longitude du Vaiffeau. 1 d o' 3o// O. / // 1 4 0 yi 1 17 Par un milieu, i' 41" 12 y é fuiv. Arn. ï2 12 h 4 » « • • y fuiv. Ken. Latit. (Jy 2y 0 Decl. 23 2* ï0 Eq. du tems.0+40 h ' " I 4 r y-i 12 12 o 1 1 od iy ' iy o o 47 ,d it' 45 Observations pour trouver la Longitude par tes Garde-Tems. i6 8 y<5 ir 8 J7 27 9 o j7 9 2 12 A 12 heures de la Montre marine, h ' " Retard de la Montre. *3 27 50 Par un milieu des deux prem, 3' 15 %■ d / n Latit. 67 3y o Decl. 23 17 y y Eq, du tems i-i-iy " h ' " h' " Tems moyen du Vaiffeau. n 3 if 1* 3 2y ..... 12 3 zy Temsmoyen de Greenwich fuiv.la Montre. 12 y 43 fuiv. Arnold 12 1 57 fuiv. Kendal, 1 2 z y Différence des Méridiens. 2 18 Longitude du VaiiTeau. 0 34 30 O. o d / O 22 1 28 / // o 0 20 oE. Observations pour trouver la Longitude par les Garde-Tems. 2.$ Juin M. Tems du garde-tems d'Arnold. Hauteur du bord inférieur du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. Tems vrai. Tems moyen. Retard du garde-tems d'Arnold. b ' * d / // d / // h ' 11 h / " / // d / " 7 Jl 17 8 0 40 3 1 58 8 * V-8 4 58 8 i 4* 31 31 0 32 16 ly 32 4i 30 3* 4* 15 32 yo 30 31 54 0 32 41 30 32 46' 45 32 53 0 32 $6 45 33 1 0 33 4 30 8 34 25 8 35 56 8 37 41 8 39 28 8 40 0 8 41 0 8 3* 3* 8 38 3 8 39 48 8 41 5 5 8 42 7 8 43 7 38 5 37 23 30" yo 37 53 37 9 37 2y Par un milieu. 37 ' 3*" Latit. 73 57 0 Decl. 23 24 >5 Eq. du tems *-H A 8 heures du Garde-tems d'Arnold, Tems moy Tems moj en du Vaifleau. en de Greenwich fuiv. la Montre , h ' * 8 37 35 ..... 8 836 fuiY. Arnold h ' " h ' " 8 » 28 fuiv. Kendal 8 321 Différence des Méridiens 0 29 0 0 3y 8 0 34 15 Longitude du VaifTeau. 7d y' 0" E. 8d 47' 0" 8d 33/ 4f" 35 Juin S, Tems de la Montre. Hauteur dubordinf. du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. Tems vrai. Tems moyen. h ' " A. 1 il t 1 11 h ' " h ' » 3 3i 3* 29 17 0 29 27 iy 4 10 2y 4 12 49 3 34 yo 29 î 0 29 13 r5 4 14 10 4 M 34 3 35 31 z8 y p. 30 29 8 4y 4 15 21 4 17 45 3 3^ 55 28 y y 0 29 y iy 4 î6 52 4 19 16 3 38 "4 28 49 0 28 59 15 4 17 y2 4 10 16 3 39 10 28 44 30 28 54 45 4 19 6 421 30 Retard de la Montre. Par un milieu, 42' 14" Latit. 74 *5 Decl. 23 ii 5° Eq.du tems. i-f-24 A 12 heures de la Montre, h ' " 12 42 14 h 12 42 r4 Tem« moyen du Vaiffeau. Tems moyen de Greenwich fuÎY. la montre. 12 6 44 fuiv. Arnold > 11 yj y 2 fuiv, Kendal i 11 DirTérence des Méridiens. d f a d f f à Longitude du Vaiffeau. 8 51 30 E. I0 >< Xo to ï8 4* Observations pour trouver la Longitude par les Garde - tems. 1 28 Juin S. Tems de la Montre. Haut urdu bord infer. du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. Tems vrai. Tems moyen. Retard de la Montre. h. ' " d / // d / // h ' " h 1 " tu d / H y %6 yo 5 5°" 40 5 5° 2 20 45* 0 20 4 i O 20 40 O 20 y.4 }0 20 y 1 30 20 49 30 6 33 21 6 34 18 6 34 55 6 36 y * 57 1 * 37 39 39 15 38 22 : 38 37 { Par un milieu. 3*' *4 1 Latit. 77 30 0 Décl. 23 16 10 Eq.duTenis.2-4-44 TemsmoyenduVaiffeau ành.delaMontre, ïîh 38'25>" »... 121138' 2$" .... J2h38/ 29" Tems moyen de Greenwich fuiv. la Montre j 12 7 51 fuiv. Arn. 12 yo 16 fuiv. Kend. 12 1 2 Différence des Méridiens, O 3 T 20 0 39 3 0 37 27 Longitude orientale du Vaiffeau , 7d 50 ' o'' E. 9d 45' 4 5" 9d 21' 4y" 20 Juin S. Tems de la montre Hauteur du bord infer. du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. Tems vrai. Tems moyen. Retard de \z Montre. d / // d / // h l " li i A' / // 27 29 0 27 39 IO 42241 4 2y 41 44 4 27 ?.o 0 27 30 IO 4 2 y 1 4 28 1 44 36 Par un milie 27 11 0 27 21 10 4 28 47 4 31 47 45 17 45' **? 27 6 ro 27 16 10 4 3° 28 4 33 2-8 45 44 17 10 10 27 10 10 4 31 36 4 35 3^ 4^ 43 27 7 ro 17 7 10 4 33 2? 4 3<» 29 46 y h 3 4i 37 3 43 M 3 4^ 3° 3 47 44 3 48 yj 3 50 24 Temsmoyendu Vaiffeau à 12 h. de la Montre, uh+tf 25' Latit. 98 1 40 Décl. 23 13 iy E^.duTems. 3-4-0 12 h 4.5' zy,y . . . . rx h 4y' srf Tems moyen de Greenwich fuiv. la Montre, 12 7 11 fuiv. Arn, 11 yp 11 fuiv. Kend. 12 j 3 Différence des Méridiens, Longitude du Vaiffeau, 9d 31' o" E. o 46 14 nd 33' 30' o 44 2 2 ,.,d 5 3° 30 Juin S. Tems de la Montre. h ' " 5 58 43 604 6 T 37 6 1 28 Hauteurdu bord infer. du Soleil. Al// 20 2,7 0 20 20 o 20 iy 30 ïo 14 iy Hauteur du centre du Soleil. 20 36 25 20 19 2.y 20 24 5. y 20 23 40 Tems vrai h .' " 6 40 T 6 42 2 1 * 43 52 * 44 17 Tems moyen. h ' " * 43 14 6" 47 5 6 47 30 Retard de la Montre, 44 31 45 30 4J 28 45 2 Par un milieu. 4-5' 29" iih4^/ -9' Latit. 78 71 15 Décl. 23 9 20 Eq. du Tems. 3-4-13 Tih^y' 29" Tems moyen du Vaiffeau à 12 h. de la Montre» 121145'29" . . . . Tem3moyCn de Greenwich fuiv. la Montre, 12 7 34 fuiv. Arn. t\ 58 syfuiv.Kend.it o y9 différence des Méridiens, Longitude du Vaifleau, 0 37 55 ïd 28' 45//E.. o 46 34 ud 38/ 30/' 11 o 44 3° d / 30" t'tl). Observations pour trouver la Longitude par les Garde-tems. 2 Juillet S. Tems de la Montre. 5 4* 4 5 47 44 5 49 19 5 52 57 î n 11 1 54 49 1 16 35 Hauteur dubordinf. du Soleil. 20 ff ïo fl ïo 47 ro 41 ro 37 20 35 io 30 30 Hauteur du centre du Soleil. d / // il 430 zi 130 20 56 30 10 50 30 10 46 30 20 44 30 20 40 o Tems vrai, h e? 6 6 6 6 6 6 28 19 1? 19 31 41 33 4 7 35 i* 35 47 37 20 Tems moyen. Tems moyen du Vaiffeau à 12 h. de la montre. Tems moyen de Greenwieh fuiv. la montre. Différence des Méridiens. Longitude du Vaiffeau. 3* 34 3 3 34 35 16 37 22 38 46 39 22 6 40 55 h ' * 12 44 32 Retard de la Montre, 46 30 45 50 45 17 44 25 44 51 44 33 44 10 Milieu. \ W 58" (des quatre dern 44' 3* ' Latit. 78 23 5° Decl. 23 o 5°i Ecj. du tems. 3-4-35 12 44 32 • . . . . I2 44 31 12 7 58 fuiv. Arn. 11 58 29 fuiv. Ken. îa_i_ 10 o 36 34 9d 8' 30" E. o 4* 3 11 30' 45 o 43 22 J 50' 30" 6 Juillet S. Tems de la montre. 6 32 12 6 36 o « 38 35 6 39 23 tî 40 57 Hauteur du bord inf. du Soleil. 19 16 o 19 18 o 19 13 o 1990 19 1 3° Hauteur du centre du Soleil. 19 3 40 18 55 40 18 50 40 18 46 43 18 43 10 Tems vrai. 7 15 19 7 19 19 7 21 24 7 23 4 7 24 20 Tems moyen. 48 4 47 36 47 6 47 58 47 40 Par un milieu. 47' 4i" Latit. 79 57 ol Decl. 22 28 20 Eq. du tems. 4-r-*7 h ' " 7 20 16 7 23 36 7 25 4i 7 27 21 7 28 37 h ' " h ' * h ' " Tems moyen du Vaiffeau à 11 h. de la montre. 12 47 41 .... 12 47 4* • • • • • 11 47 41 Tems moyen de Greenwich fuiv. la montre. 12 8 47 fuiv. Arn. 11 57 50 fuiv. Ken. 12 i 47 Différence des Méridiens. Retard de la montre, Longitude du Vaiffeau. o 38 54 d 43 ' 3° E. o 49 f\ Ï2<- 27' 4f 11 o 45 54 d x8' 30 11 Juillet. Tems du garde-tems d'Arnold. 3 32 22 3 3.8 48 Hauteur dubordinf» du SoleiL Hauteur du centre du Soleil. 17 39 20 17 54 3° Tem s vrai. h ' " 4 19 49 4 26 31 Tems moyen. h ' " 4 24 45 4 31 27 Retard du garde-tems d'Arnold. 52 23 52 39 Milieu. Si' 31' Temsmoy.duVaiC à 3 h. du garde-tems d'Arn. 35231.... 35131 Tems moyen de Greenwich fuiv. la montre. Différence des Méridiens. J Longitude du Vaiffeau. d ' Latit. 80 4 Decl. 12 7 * Eq. du tems. 4-H 3 52 31 3 i(5 23 fuiv. Arn. 3 E. o 36 8 3 21 fuiv. Ken. _J_JLi£-o 43 »*, iod 48' 0 o 4° 10 d 17' 30" Observations pour trouver la Longitude par les Garde-Tems. 12 Juillet S. Correction pour l'erreur du Sextant.— 4' 30'' Tems de la Montre Hautcurdu bord infer. du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. h ' " Al// d / // Jj / // ^ 7 26 zy 16 5 o 16 9 IO 8 if o 8 zo 1 7 17 58 16 3 o ïo" 7 10 8 iff 8 8 ii 17 7 28 44 16 il) !« «15 S itf 30 8 zi 30 7 29 48 if 19 P Itf 3 u 8 19 3 8 z4 iz Tems moyen duVaifTeau â izh.de la Montre, u y 3 38 Tems vrai. Tems moyen, Retard de laMontre. 53 53 53 19 54 *4 Parun milieu. 53' 38" Latit. 80 4 o Décl. zi y 3 ïo Eq.dutems. y-4-9 h ' " h ' " _ •* ïj j».....12 y3 38 . . . . i» J3 38 Tems moyen de Greenwich fuiv. la Montre, 1» 10 1 fuiv. Arnold. 11 y* 1 y fuiv. Kend. 1 z » 4f Différence des Méridiens. 0 43 37 Longitude du Vaiffeau. iod 41' 15" E, o y7 ij I4d 18' iy" o 50 53 lid 43' 15' A terre fur une Ifle près de VogeUSang, par 75? d. jo' de lattitude. Correction pour Terreur du Quart de cercle aftronomique, -f- 7". Jours du mois. 15 Juillet S. M. 16 S. 17 S. {18 M. Tems de la montre. 30 <3 31 57 34 22 9 yo 5 55 *5 5 59 o 5 31 45 8 28 3 Hauteur dubordinf. du Soleil. zy zt zy 17 50 o zy 13 10 ï5 39 47 18 yy 12 18 46 10 19 46 40 13 8 10 Hauteur du centre du Soleil. *5 35 29 zy 30 39 iy z<î y9 15 52 6 1988 18 59 6 19 59 43 13 20 o Tems vrai, Tems m. de i'Ifle le 16 Juil. à 12 h. de la montre. Tems moyen de Greenwich fuiv. la Montre. DirTérence des Méridiens. Longitude de l'ifle. h ' " 4 16 31 4 18 23 4 l9 52 3 54 59 6 41 1 6 44 zy 6 17 17 8 52 53 h ' " 12 yi o 12 10 yo o 40 10 *' io"JE. Equat. du tems. Tems moyen. Retard de la montre / it h ' " / u y -f- 29 4 11 0 51 7 4 23 yi 5° 55 4 25 21 50 59 5 -4-31 4 0 30 50 40 5-4-35 6 46 36 51 n 6 50 0 51 0 5-+-40 6 21 57 51 il 5*4-41 8 58 34 yo 31 h ' " • • • • 12 fi O Milieu. Compl, déclin. d / *8 3j $8 37 39 tf8 43 44 68 54 o 68 55 o 1i ' " . 11 yi o fuiv. Arn. n y y 10 fuiv. Kend. 11 z 3 + o yy 40 13 d SS o"E. o 48 16 I2d 6' 30" Observations pour trouver la Longitude par les Garde-tems, 26 Juillet S. Tems de la Montre. h ' " 3 19 2f 3 31 H 3 33 35 3 35 34 3 36 50 3 33 47 Hauteur dubordinf. du Soleil d / // il 46 O 11 41 O 12 36 O 12 33 30 22 31 O 1119 o Hauteur du centre du Soleil. 11 55 40 12 51 40 il 4? 40 11 43 10 ii 40 40 22 38 40 Tems vrai. h ' " 4 if 41 4 27 23 4 29 53 431 4 4 31 59 4 3* 5' Tems moyen. Retard de la Montre. Par un milieu, ih 2' 16," Latît. 80 20 0 Comp. de decl. 70 40 4° Eq.dutems. 6-r-1 h ' 4 31 43 1 1 4 33 *5 1 2 4 35 55 1 2 20 4 37 6 1 1 32 4 38 1 1 1 u 4 38 53 106 Tems moyen du Vaifleau , à 12 h. de la montre, ih. 2/i6" .... Tems moyen de Greenwich fuiv. la Montre. 11 12 53 fuiv» Arn. it 51 10 fuiv. Kend. it 5 Différence des Méridiens. o 49 23 1 11 6 ° ^ ,° „ Longitude du VaiiTeau. nd 20' 45"E. i7d 4*' 3°" l*«.....1 h %' 161 I4d T5 27 Jullet S. Terps de la Montre. Hauteur dubordinf. du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. Tems vrai Tems moyen. d / " Latit. 80 23 o Comp. de déclin. 70 55 4f Eq. du tems. J 6*4* i h. / h d / // d / // h. ' " fa. ' " h 5 51 i<5 i<5 15 o 16 23 45 <5 j8 31 7 4 32 1 *3 T(î 5 53 2i 16" 1 o 30 16 19 15 7 o 24 7 6 25 r 13 3 Parunmiheu. 5 55 26 16 5 45 16 14 30 7 2 24 7 8 25 1 12 59 1 h. 13' 3 5 58 3î t< 58 o 16 5 45 7 5 4o 7 n 4i 1 !3 6 6 o 56 15 53 o 16 I 45 7 7 47 7 M 48 1 5: Tems moyen du Vaiffeau, à 12h.de la Montre. 1 h 13' 3"......1 h 13" 3// . . . . . in 13 ï Tems moyen de Greenwich fuivant la Montre. 1 2 13 5 fuiv. Arnold, 11 5° 34 fuiv.Kend.j_2_5_J_7 Différence des Méridiens, o j? j8 1 22 29 1 7 3^ Longitude du Vaiffeau, T4d 59' $0" E. 2od 37' 15" 54' Retard de la Montre. 28 Juillet S. Tems de la Montre. h. > " ï 22 34 5 28 58 Hauteur dubordinf du Soleil. 17 10 o 16 54 3° Hauteur du centre du Soleil. d / // 17 ï8 50 17 3 20 Temsvrai. h. ' " 6 30 46 * 37 34 Tems moyen. h. ' " 6 16 46 6 43 34 Tems moyen du Vaiffeau à 12 h. de la Montre. Tems moyen de Greenwich fuivant la Montre. Différence des Méridiens. Longitude du Vaiffeau. Retard de la Montre. h ' « i 14 12 i 14 36 Par un milieu, ih 14' x4" Latit. 8odz8' \° Comp. de déclin-71 9 ,0 Eq.du tems. 6H-° -h.14' 24"......là 147 24" 1213 17 fuiv. Kendal. 12 5 48 1 1 7 I5d i*' 4 5" E. 8 36" I7d 9' o' Observations pour trouver la Longitude par les Garde-tems. 30 Juillet S. Tems de la Montre. Hauteur du bordinf du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. Tems vrai. Tems moyen. Retard de la Montre. h. ' 11 A. t u à. 1 II h. ' " h. ' " h ' " 3 14 40 21 17 o 21 26* 30 4 37 24 4 43 î0 1 28 40 3 22 6 20 59 0 2ï 8 30 4 45 1 4 5° 57 1 28 51 3 16 34 20 48 45 20 58 ij 4 49 21 4 55 17 1 28 43 3 29 11 20 41 3° 20 ji 0 4 52 21 4 58 17 1 29 6 3 3° 54 20 37 3° 20 47 0 4 54 1 4 5? 57 1 29 3 3 32 45 20 33 ?o 20 43 0 4 55 33 ï 1 29 1 28 44 3 34 43 20 28 0 20 37 30 4 57 59 5 3 55 1 29 12 Par un milieu, ih. 28' $4" Latît. 80 33 o Comp. de de'clin.| 7i 38 50 Eq.du tems, 5-4-5 (5 Tems moyen du VaiiTeau à 12 h. de la Montre marine. Tems moyen de Greenwich , fuivant la Montre» DirTérence des Méridiens» Longitude du Vaiffeau, 1 h 28'54"....... 1 h 28' 54" 12 13 42 fuiv. Kendal. 12 6 40 1 15 12 18 d 48' o" E. 20 x 22 14 d 33' 30" 51 Juillet S. Tems de la Montre. Hauteur dubordinf du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. Tems vrai. Tems moyen. Retard de la Montre. h ' " d t u d / // h // h ' " h. ' " 3 n 30 19 z6 0 19 35 10 5 18 7 5 »4 1 1 jo 31 3 55 46 19 21 30 19 30 40 5 19 55 5 25 49 1 30 3 3 58 30 i? 17 0 19 26 10 5 21 45 5 27 39 1 29 9 402 19 12 30 19 21 4° 5 13 29 5 *9 *3 1 29 21 4 0 50 19 8 0 19 17 10 5 15 28 5 3* 11 x 30 32 4 1 57 19 7 0 19 16 10 5 26 29 5 3* *3 i 30 26 4 2 50 19 lo 20 22 56 $7 59 20 26 35 46 6 8 19 9 12 10 23 11 34 11 43 13 45 20 42 il 56 24 1 27 25 57 8 o 1 1 3 57 6 II 7 20 11 51 31 46 51 6 1 5 16 32 17 39 19 5° 20 55 22 4 24 24 25 35 17 43 18 55 Hauteur lu bordinf du Soleil. 12 12 11 11 11 11 11 11 11 11 10 10 24 o 24 2 1 15 1 2 9 6 3 o 48 45 10 41 3^ 6 12 2 1 24 27 33 3 55 46 5 58 29 56 3 5 59 40 56 5 c, 0 52 Î* 6 6 3 z 55 56 6 4 9 5 V 50 6 5 11 56 9 6 6 28 56 5 6 7 38 56 4 6 8 46 5* 3 6 9 f3 5^ 4 6 16 41 55 59 6 18 ?6 5<* 0 6 IO 2 5* 0 6 23 25 5^ 0 5 54 '9 57 11 5 57 41 57 10 5 58 4P 57 3 5 S9 57 57 6 » 3 57 6 6 3' 19 57 8 6 4 30 : 57 10 6 9 3 57 1 1 6 10 10 57 4 6 12 28 57 «3 6 13 36 57 4 6 14 43 57 4 6 16 57 57 7 6 >8 5 57 10 6 19 16 57 I 2r 6 21 3 1 57 7 G 22 39 57 4 6 24 57 57 14 6 26 4 i 57 9 10 3 4- 57 3-t- 28 Compl. de_ dtcUnalfon- 75 5o 3° 75 50 5° 7 5 1* 75 59 10 75 59 3° 75 59 4° 76 56 30 76 57 79 57 10 Observations pour trouver la Longitude par les Garde-tems. Jours du mois. Tems Hauteur Hauteur Tems Retard de laMontre. dubordinf du Soleil. du centre du Soleil. Tems vrai. moyen. de ^ la montre. h n d // d / // h h 1 // // Août 18. 5 14 3 0 »4 14 40 6 31 44 6 35 11 57 13 M. 5 41 *3 14 ii 0 j4 23 40 6 35 44 6 39 11 57 4S 5 41 18 *4 15 0 14 16 40 6 36 19 6 39 46 57 18 5 45 39 14 18 0 14 29 40 6 37 27 6 40 54 57 15 5 45 49 14 24 0 14 35 40 6 39 1 6 42 28 56 39 5 47 -4 14 27 0 14 3« 40 6 40 4P 6 44 té 57 12 5 48 14 30 0 14 41 4o 6 42 1 6 45 28 57 5 4? i r 14 33 0 14 44 40 6 43 9 6 46 3^ 57 15 5 59 39 15 0 0 1 1 5o 6 53 27 6 5* 54 57 15 6 0 53 15 3 0 .15 14 5° 6 54 37 6 58 4 57 11 6 1 5S 15 6 0 15 17 50 6 55 45 6 5.9 12 57 14 6 3 8 «5 9 0 15 20 5o 6 56 53 7 0 ;o 57 11 6 4 17 15 12 0 15 23 5o 6 58 3 7 I 30 57 :3 6 5 **; 15 0 15 26 50 6 59 12 7 2 39 57 10 6 3^ 15 18 0 15 29 50 7 0 14 7 3 5* 57 M I 6 7 42 15 21 0 15 32 5° 7 1 33 7 5 0 57 18 j 6 11 19 15 3o 0 15 41 50 7 5 i 7 8 28 57 1 6 *3 32 15 36 0 15 47 5° 7 7 19 7 10 46 57 14 6 M 49 15 39 0 « 1 î 1 0 7 9 5> 7 J z. 0 5 7 11 1 6 16 1 15 42 0 15 54 0 7 9 43 7 13 10 57 9 I 18 S. 5 10 49 I 2 13 0 T 1 29 0 6 4 2i 6 7 42 56 53 5 5 5 11 55 I 2 1 a 0 1 2 23 0 6 6 35 6 9 5* ?7 1 i 14 6 11 9 0 l 2 20 0 6 7 43 6 11 4 56 58 15 14 J 1 6 0 I 2 17 0 6 8 51 6 1 2 11 5* 58 5 16 16 I 2 3 0 11 14 0 9 58 6 19 57 3 5 17 11 1 2 0 0 I 2 I L 0 6 11 5 6 14 26 57 4 iS 40 I I 57 0 I 2 8 0 6 12 23 6 15 34 56 54 19 35 I I 54 0 1 2 5 0 6 13 21 6 16 42 57 7 S 10 4S I I 51 0 I 2 1 50 6 14 27 6 17 48 57 0 5 z 1 5i 11 48 0 I I 58 5° 6 15 40 6 19 1 57 10 Equation du Tems. 3'-+-27/ 3-4-21 Compl. .de. déclinaifon. 76 57 20 76 57 3° 76 f7 40 76 57 t° Pe. Août 14. S. A 12 h, de la montre Tems \ ,a n 2" moyen à Smeerenberg, 3 Tems moyen de Greenwich,1 u 16 45 fuivant la montre, Ç--- DirTérence des Méridiens, o 39 17 Longitude de Smeerenberg, K9A 49' 1S /; Milieu de la irc. zf. & 4e. obfervations» IIe. Août 15. M, 11 h 56' o' Ï2 16 45 IIIe. Août 18. M. 11 h 57' 11 '■' 35 17 o 9d d 49 39 15 4S/ 45 "■ ' 40 " o 3? 36-9d 54'' o" Milieu de toutes, IV1. Août 10. S. 11 h y?' iy'' 12 17 35 o 39 26 9d 51' 3o/7 9d 50' 45//F. A 1 2 h ..de la montre, Tems moyen à Smeerenberg, 12!1 56' x Tems moyen de Greenv. fuiv. le garde-tems de Kend. 12 5 z 1 Différence des Méridiens, Longitude de Smeerenberg, i ih j 6' o 12 ? 21 o 50 39 12' 12 57' 6 11' 31 57' 12 .6 o 50 40 d o 50 41 A 40' 15" I2d 39' 45:' 7. iu 40 • Milieu. i2d 39' 35" E. * En comparant la première obfervation avec la troifiéme, la montre perd en un jour, Avec la quatrième..................... Avec la deuxième & la troifiéme........■ Avec la quatrième..... •....... • • • ■•• ■ • ■ • ° Milieu dès quatre Réfultats...... o 50 28 d3/o^ 19' 14 2 3 T7 IS 9 HHMMMWI Observations pour trouver la Longitude par les Garde-Tems. 31 Août S. Tems de la Montre u 1 54 4 3» h. 6 6 6 6 10 6 7 40 6 10 t 6 II 33 Hauteur dubordinf du Soleil. 4 35 4 23 4 10 4 2 3 51 3 44 Hauteur du centre du Soleil. 36 10 13 yo 10 30 1 10 5° 5° 43 3° Tems vrai. h ' " 6 35 43 6 38 1 6 4° 3 3 6 41 7 6 44 16 6 45 39 Tems moyen, h ' " 635 31 6" 37 49 64021 6 41 55 6 44 4 6 45 27 Retard de la Montre, Tems moyen du Vaiffeau à 12 heures de la Montre, Te ms rnoven de Greenwich fuivant la Montre « Différence des Méridiens, o Longitude du VaiiTeau, 3 A 24' o 33 37 33 18 34 1 34 15 34 3 3 3 54 ish 33' 51' 12 îo 15 Par un milieu. 33' 51" Latit. 68 46 o C.dedéc. 81371° Eq. du tems 0-4-12 Suiv. Kendal. 13 2.6 11 h 33' 12 7 57 ~25 54 3 Septembre S. Te ni s Hauteur Hauteur Tems Retard de dubordinf. du centre Tems vrai. de la Montre. dy Soleil. du Soleil, moyen. la Montre. h ' " d / // d / // d / // h ' »' d / Il 5 T4 0 7 50 0 7 55 lo 5 46 31 5 45 25 31 25 Latit. 67 3 5 0 5 16 30 7 3° 0 7 35 20 5 4o 52 5 47 46 31 16 C.dedcc. 82 41 20 5 17 7 7 24 30 7 29 3° 5 49 34 5 «S 28 31 21 Milieu. .Eq.dutems 1-4-6 )' iS 20 7 20 0 i 7 25 0 5 5° 5 5 48 59 30 39 3o/ 41 " 5 18 55 7 16 30 1 7 21 30 5 5° 30 5 49 M 30 2.9 5 19 40 7 13 0 : 7 i3 0 5 50 55 5 49 49 30 9 5 20 50 7 4 30 i 7 9 20 5 52 16 5 51 10 30 20 5 11 50 6 .5 8 0 7 2 50 5 52 43 5 51 37 29 47 Tems moyert du Vaiffeau à 12 heures de la Montre > Tems moyen de Greenwich fuivant la Montre» Différence des Méridiens, ô 9" Longitude du Vaiffeau, i.d 27' 30 12 h 30'' 4\" ..... . 12 h 30' 4I' 12 20 51 Suiv. Kendal. 12 8 38 50 7E. on 3 d ,«/ 45 5 a 30' 6 Septembre M. Tems de îa Montre. n auteur dubordinf. du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. Tems vrai. Tems moyen. Retard de la Montre. d 1 11 26500 ,26 58 0 d l II 27 0 10 27 8 10 h ' " 9 22 57 9 24 36 h ' " 9 20 59 9 22 38 / // 24 34 ?4 il Milieu. 247 22" Latit. 6id5o/ 0" C.dedec.83 41 30 Eq. du tems. 1—58 h ' " 8 56 15 8 58 *7 Tems rnoy.cn du VaiiTeau à 12 heures de la Montre, Tems moyen de Greenwich fuiyant la Montre, Différence des Méridiens, Longitude du VaiiTeau, o 12 h 14' ii 21 2 2' 28 Suiv. Kendal, o 43' 2 54 30" E. I 2 h 24/ n' is .9**. o 15 £ Observations pour trouver la Longitude par les Garde-Terns. 6 Septembre M, Tems Hauteur du Hauteur J Tems Retard de bord infer. du centre Tems vrai. de la Montre du Soleil. du Soleil. moyen. la Montr h ' " d / // d / // h. ' h ' " / 'f, 4 44 14 îo 35 0 10 42 IO 5 15 17 5 13 *4 19 0 4 45 54 10 16 0 10 53 0 5 35 5 '4 32 28 38 4 47 29 10 130 10 20 0 5 iS 27 5 16 24 28 55 4 43 59 10 40 10 10 50 5 ï9 45 5 *7 41 28 43 4 50 0 9 <,(> o 10 150 521 2 5 r» 59 28 59 4 52 36 9 39 0 9 45 40 5 13 2© 5 21 17 2S 41 d / // Latit. 61 57 o Parun milieu. C.de déc. 83 49 o 28' 49;" Eq. dutems. 1—3 Tems moyen du VaiiTeau à 12 heures de la Montre, 12I1 28' 49" ...... 12 h 28' 49 Tems moyen de Greenwich fuivant la Montre, 12 ri t8 Suiv. Kendal. 12 9 ^1 Différence des Méridiens, o 7 21 Longitude du Vaiffeau, id 5o/ iî^E. o 19 27 d 51' 45" 14 Septembre S. Teins de la montre. 2 54 41 2 55 40 2 56 34 2 57 41 2 58 52 3 2 24 Hauteur du bordinf. du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. 12 39 o 22 36 o 21 29 o 22 18 o 22 10 o 21 43 O 22 48 50 [21 4 5 5° 22 38 50 22 27 50 22 19 50 22 51 5O Tems vrai. Tems h ' " 3 3° 55 3 31 21 3 32 i7 3 3 3 4* 3 34 52 3 38 5i I 3 33 44 h ' " 3 z6 8 3 26 34 3 27 30 3 29 1 3 3° 5 Retard de la montre. 31 27 3° 54 3° 56 31 20 31 *3 31 20 Tems moyen duVaifTeau à 12 heures de la Montre, iih 3i/ 12' Par un milieu. 31' iz" • . . • d / // Latit. 55 320 C.de d.'c. 86 50 o Eq du tems,4—47 Tems moyen de Greenwich fuivant la Montre, Différence des Méridiens, Longitude du VaiiTeau , ïih 31' 12 1223 6 Suiv. Kendal, n 10 31 o H 6 30 " E. o 20 41 ïo'' iSf* z5 Septembre, dans Ja baye Hofeley. Tems de la montre. h " 9 21 47 9 24 17 Hauteur dubord inf. du Soleil. Hauteur du centre du Soleil. Tems vrai. Tems moven. 30 54 o 31 5 o 31 41 40 31 15 40 h ' » 9 58 47 10 o 19 h / n 9 50 17 9 52 19 Retard de la Montre. / // 28 30 28 2 Tems. moyen du VaiiTeau à ti heures de la Montre, 16 Tems moyen de Greenwich fuivant la Montre > n 25 21 Différence des Méridiens, ~ 1 $J Longitude du VaiiTeau, o d 43 ' 45 " E* Milieu. Latit. 52d s' ilt. viaic du centre de Ja Lune & d'Aldebar. d t a 39 57 5 Tems vrai à* Greenwic h ' « 11 3° 43 Tems vtai au Vaiffeau. h ' " 11 55 47 Différence des Méridiens. 2f 4 Longitude du Vaiffeau. d t " 6 16 oE Observations de la Lune ôc de Jupiter. 31 Août S, Tems de la montre. h ' " 8 fi tj 9 3 l? 9 3* 45 ? r 54 to 38 15 il 43 t8 T 3> 37 Hauteur de Jupiter. Hauteur du bord inf. de la Lune. Diftance de Jupiter, 3c du bord le plus éloigné de la Lune. Diflance vraie des centres. Diff.rence entre les diftances & la différence de Longitude. Différence de Longitude. Longitude de Jupiter. L Ja atitude de Lune. Latitude de Jupiter. Longitude de la Lune par obfervation. d 1 d 1 d / n A 1 il 1 u 5 d 1 H s d / // d d 1 s 10 15 9 0 0 3* 5 5 0 3'- 3 5 52 — 10 17 1 2 15 £5 0 7 29 0 I 47 N. 1 3* s. 11 5 3 n 10 59 9 36 0 3* 47 0 3a *7 47 — IO IO 1 2 17 37 r 1 5 11 23 13 19 ïo 55 0 32 19 0 32 7 33 '- IO TO 1 I 57 23 «**... . ... • * • . 11 5 3* 37 14 40 u 36 0 31 12 0 31 59 18 — IO IO t I 49 8 I 43 .... 11 5 39 52 17 45 12 49 0 31 58 0 31 31 27 "- IO 10 I 1 21 17 0 730 0 ri 6 7 43 20 52 13 6 0 31 28 0 30 57 14. - IO IO I 0 47 H 11 6 41 46 15 45 9 55 0 30 33 0 29 54 38 - IO IO O 29 44 1.8 r 38 .... 11 7 44 31 Longitude de la Lune par les Ephémér. à 6 h. 11 3 39 54 à 9 11 il 55 17 57 à 11 H* 11 6 55 45 DirTérence de Longitude. à 6 h. d / " 1 23 19 1 31 19 à 9 h. o 13 4° o 21 55 0 49 46 1 23 49 à 12 h. o 48 17 Tems urai à Greenwich h ' " 8 3 3 22 8 4S 10 9 *ï 7 9 40 17 ro 31 29 n 3° 34 15 29 4° Tems vrai an Vaiffeau. h ' " 9 25 37 9 37 31 10 6 49 10 25 58 11 ît 29 12 17 22 14 9 4i Différence des méridiens. 52 15 49 21 41 41 45 41 41 o 46 48 40 1 Longitude du VaiiTeau. T3 3 45 12 20 15 to 25 30 ir 15 15 10 15 o 11 42 o 10 o 15 Milieu. 11 • rj ' E. Septembre S. Tems de la montre. 11 59 20 il 16 14 Hauteur de Jupiter. Hauteur du bord inf. de la Lune. Diftance de Jupiter , & du bord le plus éloigné de la Lune. Diiïance vraie des centres. Différence entre U diftance & la différence de Longitude. Différence de Longitude. Longitude de Jupiter. Latitude de la Lune. Latitude de Jupiter. Longitude de la Lune par obfervatiom Longitude de la Lune par les i Ephémétidcs à minuit. Différence de Longit. à minuit. Tems vrai a Greenwich. Tems vrai au Vaifleau. Différence des méridiens. Longitude du Vaiffeau. d 11 55 12 8 d ' a 17 8 0 T7 8 0 A 1 II 1880 18 4 o d / // 17 38 il 17 33 56 / // - Il I s à 1 11 0 17 z6 zi 0 17 21 S1 s d ' 0 7 23 30 1 4 N- d / 1 36 S. s * * " 11 19 57 9 11 21 1 35 , d / " II 19 48 53 d ' a 0 8 16 0 13 2 h ' " 2 15 39 11 24 40 h ' " 12 16 49 11 53 43 21 10 29 3 d l II 5 17 30 7 15 45 3 Septembre S. avec le Ne'gametre, correction pour Terreur d'ajuftemenu -4- 2' " Tems de la montre. Hauteur du bord inférieur le la Lune Hauteur de Jupiter. lJiltance de Jupiter, 8c du bord occidental de la Lune. Diflance vraie des centres. Parallaxe en Longitude. Parallaxe en Latitude. Parallaxe en hauteur. Latitude de la Lune, Latitude vraie de la Lune Différence entre la diftance & la différence . de Longitude. Différence de Longitude, Longitude apparente de la Lune. longitude de 1»Lune, corrigée par le parallaxe. Tems vrai au VaiiTeau. Tems vrai à Greenwich Différence des mèridieni1. h ' " 9 3° 53 9 45 10 10 1 4 10 26 7 10 40 54 d ' " 15 27 ° ir5 47 O 18 6 0 10 14 0 11 30 0 d / »5 33 \6 50 18 7 20 il 21 54 d / // 6 40 0 6 51 44 7 1 10 7 8 4 7 lo' 10 A 1 11 6 57 58 7 10 41 7 19 S 7 26" 2 7 34 8 — 10 37 — 11 48 — 13 9 — 15 16 — 10 51 — 59 9 — 51 31 — 5° 44 — 49 29 — 48 30 ' // 5* 13 51 51 51 28 V 47 51 21 d / 1 7 1 8 r 8 1 9 I 9 d i' 1 59 S. 1 59 1 59 1 S3 1 58 11 •--22 '- 12 1- z I — 21 —- 21 d 1 11 6 57 3°" 7 10 20 7 18 47 7 25 41 7 33 47 s à 1 " 014 1 36 0 14 14 20 0 14 22 47 0 14 29 41 0 14 37 47 s A 1 a 0 10 50 59 0 14 2 32 0 14 9 38 0 j4 14 29 0 14 10 56 h / " 10 et 5 10 231 10 36 io* 11 I 19 Il 16 6 h- ' " 10 8 43 10 31 14 10 45 4 10 54 24 11 7 13 2 38 O. 13 41 8 48 6 55 E. 8 53 1 d / Latit. de Jupiter. 1 37 S. Longitude O. 7 4 Retard de la ") montre fur Je >jf 12 tems vrai. ) Elémens du calcul ci-delTus, Tems vrai. Afcenfion droite du milieu du Ciel. Longitude du milieu du Ciel. Déclinaifon du milieu du Ciel» h 10 0 11 0 1.2 0 d / 3i3 *' 328 4 343 d 1 11 10 10 35 10 25 48 11 11 40 d ' 17 3^$. 11 56 7 12 Hauteur du point culminant, Angle entre le mérid. SiTéclyptique. d / 7 4 11 44 17 18 d / 15 46 19 45 22 23 Hauteur du Nonagéfîme. Longitude du Non âgé f. d i 17 4 21 5 18 7 3 d ' 8 5 4 8 17 ii 9 ii 14 Longitude de la Lune, o 13 47 o 14 17 o 14 48 Dillance de la Lune, & du Nonagéfîme. s ' " 4 8 43 4 16 55 4 n 34 1 F I JV»