Trimestre I. PROVINCES ILLYRIENNES. N. 20. télégraphe officiel. Laybachy samedi 8 décembre 1810. ANGLETERRE. Londres a5 novembre . — L'Irlande continue d'être en proie aux plus orageuses discussions sur la nécessité de faire révoquer l'acte d'union . Il y a des cantons , comme celui de Kerry , où ces discussions dégénèrent en mutineries , et où les mutins ont pris les armes pour conquérir des partisans , et chasser de leurs propriétés ceux qui ne pensent pas cofnme eux . Journal de Paris . DANEMARCK. te , ia novembre . S. M. vient d'ordonner que trchandises anglaises que l'on tenteroit d'in-a Altona ou dans le Holstein , seront saisies et brûlées . ( Journ. de VEmp. ) Corsoer , 7 novembre . Avant-hier , cinq du courrent , un parlementaire a annoncé la levée du blocus du Sund . Il continuera seulement pour le port d'Elseneur . Le même jour, à neuf heures et demie du matin , le grand pavillon Anglais a été arboré sur le vaisseau amiral , et les troupes rengées en parade sur le pont de tous les bâti-mens , où elles ont fait plusieurs décharges . Aussitôt après les deux vaisseaux de ligne et la frégate qui étoient stationnés dans le Belt , ont levé l'ancre . Aujourd'hui il a passé un convoi , qui étoit escorté , entr'autres bâtimens , de trois vaisseaux de ligne et d'une frégate , et qui s'est dirigé vers le Nord . ( Gaz. d'Hambourg ) SUÈDE. Stockholm , 7 novembre . La journée du 5 finit par un grand opéra , auquel avoient été invités les grands officiers de la couronne , les généraux , plusieurs membres de la diète et les anciens de la capitale . On donnoit Gustave Vasa , et on n'avoit rien négligé pour la magnificence du spectacle . Il y a une scène où Gustave ier ^ endormi , est caressé par des songes aimables qui lui montrent un avenir brillant. Tout-à-coup le jour s'obscurcit , et Cette riaate perspective est remplacée par une nuit sombre et désastreuse . Uue étoile paroi t (le prince Charles-Auguste), mais la lumière ne dure qu'un instant enfin un astre bienfaisant «e lève , dissipe les ténèbres , répand le jour et la vie : les deux lettres C. J. composent son chiffre. Le génie tutélaire de la Suède explique l'alléjorie et annonce aux Suédois que leurs vœux seront comblés , et qu'ils peuvent se livrer aux plus douces espérances . Cette scène a été applaudie avec le plus vif enthousiasme . Hier , à onze heures du matin, les ordres du royaume, ensuite les différens corps , ont eu l'honneur d'être présentés à S. A. R. Cette présentation s'est faite dans le grand cabinet du prince par les orateurs de la diète et par les chefs des différens corps . Les orateurs et les chefs avoient été présentés eux-mêmes par le grand-chambellan du roi.. A 6 heures il v a eu cour chez S. A. R. pour les «ÊLames et les gentilshommes . Les dames ont été présentées par la grande-maîtresse de la princesse héréditaire . On avoit quitté le deuil pour ce jour-là . L'illumination du 3 étoit magnifique et favorisée par le plus beau tems . Elle a commencé à six heures et a duré fort avant dans la nuit. Tous les clochers étoient illuminés et pleins de musiciens qui faisoient entendre le bruit des timbales et des trompettes. Partout où le prince pas-soit , l'air retentiasoit de hurras, la foule étoit immense . S. A, R. étoit à cheval et n'a presque pas quitté la voiture du roi . Une escorte de cavalerie accompagnoit et le prince . Des troupes étoient distribuées sur touJ|s Tèfc places . ( Gazette de Fra§cj?r J AUTRICHE. Vienne, a^ Novembre. La Gazette de la Cour a pub la convention suivante conclue entre Mr. le Duc de Cadore et M. le Comte de Mettermeli , plénipotentiaires respectivement nommés par S. M. l'Empereur des Français et S. M. l'Empereur d'Autriche . Art. i. En exécution du traité de Vienne, S.. M. l'Empereur d'Autriche et les souveraine de la confédération du Rhin donneront, ainsi que cela s'est fait en France, main levée des séquestres mis de part et d'autre, avant et pendant la guerre dernière et à raison de cette guerre sur des biens possédés à titre particulier. Les propriétaires quels qu'ils soient, seront, dans le délai de deux mois , après l'échange des ratifications du présent acte , réintégrés dans la jouissance de ces biens , lesquels seront rendus , sans exception ni réserve , dans l'état où ile étoient avant le séquestre . a. S. M. l'Empereur des Français, Roi d'Italie, voulant faire une ehose agréable à S. M. l'Empereur d'Autriche , déclare qu'il révoque son décret du 24 avril 1809 , portant confiscation des biens des ci-devant princes et comtes del'Empire germanique et des membres de l'ordre Equestre ayant contrevenu aux articles 7 et 3i de l'acte de confédération • 3. S. M. l'Empereur, oornme protecteur de la confédération du Rhin 5 préviendra tous les états confédérés de la révocation prononcée par l'article ci-dessus , afin que tous les séquestres soient levés, et que les ci-devant princes et comtes de l'empire germanique, ou membres de l'ordre équestre , soient réintégrés sans délai dans la possession de leurs biens, qui leur seront tous rendus, sans aucune exception et sous la garantie que leur accorde l'acte de confédération du Rhin . 4. Chacun c-s princes , comtes et membres susdits devra , avant le 1er. juillet 3811 , déclarer s'il reste soumis au régime établi par l'acte de -confédération , et sujet du souverain que cet acte lui donne . .5. Dans le cas où ils voudroient devenir sujets de l'Autriche , ce qu'ils devront pareillement déclarer avant le 1er. juillet 18.11 , les biens ci-devant immédiats qu'ils po«- sèdent da»s le territoire da la confédération , seront par -eux cèdes à un membre de leur famille , lequel sera aussi sujet de la confédération , ou échangés contre d'autres situés en Autriche ou vendus . 6. La cession , de quelque manière q , ' elle ait lieu , devra être consommée dans le délai de six ans, à compter du ier. janvier 1810. 7. Conformément à l'art. 27. de l'acte de la confédération du Rhin , ces princes , comtes ou Etats du ci-devant empire germanique ne pourront vendre leurs biens à un prix quelconque , sans en avoir préalablement fait l'offre, au même prix , aux souverains, sous la domination desquels ils sont placés ; et si, dans le délai da, six mois , 1' offre »'est pas acceptée , les princes , comtes ou Etats susdits pourront disposer à leur gré de leurs propriétés , aux conditions sous lesquelles ils les auroient offertes . 8. Les princes , comtes ou états de l'Empire , devenus sujets de l'Autriche , continueront de jouir , mais seulement à titre de sujets autrichiens , des droits que la loi du pays accorde aux étrangers, d'acquérir par achats ' successions et donations entre vifs et à cause de mort , des biens immeubles dans les Etats de la confédération du Rhin . 9. La présente convention sera ratifiée et les ratifications en seront échangées à Paris dans le délai d'un mois, ou plus tôt si Faire se peut . Fait à Paris, le 3o août 1810. \ Signé Champagnt, duc de Cadore', comte de Metterwich. Cette convention a été ratifiée à Saint Cloud , le 6 septembre , et à Eisen-Erz en Styrie , le ai. Les deux ratifications ont été échangées à Fontainebleau le 2 octobre . En conséquence , S. M. a donné des ordres pour lever les séquestres mis sur les biens susmentionnés , et cela en représailles des mêmes ordres qui ont été donnés chez les princes confédérés . ( Gazette de Paris ) BAVIÈRE. Augsbourg , ao novembre . Il règne dans ce moment un grand mouvement parmi les négocians de Vienne , pour prendre diverses mesures tendantes à mettre fin à l'agiotage et à relever la valeur des billets de banque . Ces mesures ont été soumises à l'approbation du gouvernement. Le comte de Wallis , ministre des finances , a eu plusieurs conférences avec les principaux négocians . Une banque d*it être établie à Vienne. La vente des domaines désignés commencera sous peu . ( Gazette de France ) EMPIRE FRANÇAIS Paris 24 Novembre. Le général de brigade Foy est arrivé aujourd'hui à Paris . Il étoit parti du quartier-général du prince d'Essling le 4 novembre . Il a traversé le Portugal avec une escorte de 200 chevaux . Il donne des nouvelles satisfaisantes de la situation de notre armée . Il contredit entièrement les faux bruits de toute espèce que les Anglais se plaisent à répandre sous toutes les formes . Notre armée est abondamment pourvue . Le pain , la viande, le riz^, le vi», le rhum, et même le sucre et le café , étoient en grande abondance . On avoit trouvé sur le Tage toutes sortes de provisions de bouche , du jriz arrivé d'Amérique, des denrées coloniales et une grande quantité de bled. L'ennemi avoit brisé tous les moulins , ce qui dans les premiers jours , a obligé l'année à se nourrir de riz et de haricots blancs; mais dès le 20 octobre, les moulins étoient rétablis en nombre snffissant pour moudre trois fois plus de farine qu'il n'en faut pour la consommation de l'armée . On a trouvé aussi beaucoup de bestiaux . D' après les renseignemens que donne le général Foy , la conduite des Anglais dans le pays est inconcevable . Ils ont entièrement dévasté , brillé , détruit soixante dix liaues de terrain ; ce qui fait voir au continent le sort qu' il éprouveroit s'ils parvenoient jamais à y obtenir quelqu'in--fluence . Le Portugal a été traité , comme le Bengale ,. à. l'indienne . Du reste , les Anglais occupent, aux portes 'de Lisbonne , une forte position couverte de redoutes , darfs. lesquel-les ils ont réuni les canons de toute espèce qu'ils ont pu se procurer. Le prince d'Essling les avoit poussés l'épée dans les reins depuis Almeida jusqu'à la capitale , c'est-à-dire pendant 80 lieues . Aucun obstacle n'a retardé sa marche. C'est à cette rapidité qu'il doit d'avoir conservé intacte la belle vallée du Tage , qu'il n'a pas laissé à l'ennemi le temps de ravager et d'incendier, et qui assure ses subsistances pour quatre ou cinq mois. Le prince d'Essling a fait jeter un pont sur le Zezerer avec deux têtes de pont inexpugnables . Il a aussi réuni ses magasins dans la ville de Santarem , qu'on fortifie , et désigné les postes à mettre à l'abri d'un coup de main , afin d'assurer ses communications avec ses places fortes. L'armée anglaise a beaucoup de malades . On remarque aussi beaucoup de déserteurs de nation anglaise , tandis qu'il n'y a aucun déserteur dans l'armée française. Tout ce qui a été publié par les papiers anglais sur ce sujet et sur une prétendue famine , qui , à les en croire y duroit depuis deux mois, sont autant de balivernes inventées pour faire diversion aux alarmes que le peuple de Londres a conçues sur le sort de l'armée anglaise . On avoit eu dix jours de pluie; mais le temps est ensuite devenu très-beau. Notre armée a très-peu de malades ; notre cavalerie se nourrit principalement de maïs, qui est très-abondant; les chevaux sont en bon état. Le camp retranché des Anglais devant Lisbonne rend^ leur position respectable; mais il faut qu'il soit occupé par 40 ou 5o,ooo hommes de troupes anglaises . ■ \ La flotte anglaise est mouillée dans le Tage, aiasi qu'un nombre immense de transports . La population de tout le nord du Portugal est réunie à Lisbonne ; ce qui forme un encombrement considérable , et donne lieu à un grand désordre et à une affreuse disette . Le général de brigade Lacroix , se promenant avec u» de ses amis sur les bords du Tage , à Villa-Franca , a été coupé en deux par un boulet de canon. Ce jeune officier-général promettoit beaucoup , et sa perte est très-sensible . On a échangé de part et d'autre les prisonniers . Lettre dû -maréchal prince^ d'Essling , à 3. À. S. le major-général . Au quartier-général