UDK 821.163.6-193.3.09Capuder A. ET LE POUCE, OÙ EST-IL, QUI MONTRERA VERS LE CIEL? (SONNET XXXII) Miha Pintaric Résumé L'article soumet à une brève analyse les Sonnets romains d'Andrej Capuder, homme de politique, diplomate, professeur d'université, écrivain, traducteur et poète. Le passé et le souvenir mélancolique de l'amour de jeunesse, l'avenir et la rencontre prochaine avec Dieu, entre l'un et l'autre, tant de choses si terrestres, tantôt jugées avec sévérité, tantôt tolérées et tantôt même rendues complices. Mots-clés: sonnet, tradition, Cantique des cantiques, ruines, Rome, temps, Dieu, maison On considère Andrej Capuder premièrement comme homme de politique et diplomate, ancien Ministre de Culture et Ambassadeur de Slovénie à Paris et à Rome, puis comme professeur de littérature française à la Faculté de Lettres à Ljubljana, ensuite comme traducteur et écrivain, à la fin peut-être, on pense au poète. Il était cependant poète tout le temps, non uniquement traducteur de la poésie et de la prose à l'œuvre importante, et même si sa voie de poète se déployait à l'ombre de tout le reste. Ses Rimski soneti32 (»Sonnets romains«) l'ont finalement mis sur la carte de la poésie slovène, d'un geste décidé caractéristique de son personnage et qui a d'un coup découvert une histoire poétique méconnue, la sienne. Lahko bi te opeval, večno mesto, Je pourrais te chanter, la ville éternelle, kot marsikdo slovitejših pred mano, comme tant de plus fameux que moi, a rajši sedem v sonce pred fontano, mais je préfère le soleil à la fontaine in čakam kot mladenič na nevesto. où j'attends comme un jeune homme sa bien aimée. In gledam s kamni tlakovano cesto, En regardant la rue pavée de pierres, kot ta, ki se napotil je v neznano, je suis comme celui qui s'est rendu vers l'inconnu, kot tisti, ki zakriva srčno rano, comme celui qui cache un cœur blessé, kot oni, ki svoj križ prenaša zvesto. comme celui qui fidèlement porte sa croix. 32 Il n'y a d'autre pagination dans le recueil que les chiffres romains de la numérotation des sonnets qui ont du coup la valeur de la pagination. Iz množice bi rad dobil človeka, Je voudrais voir un homme tiré de la presse, ne kakor del, iztrgan iz celote, non une partie, arrachée du tout, ne kot pospešek, ki za sabo teka non comme une hâte se poursuivant elle-même in v sebi poteptal je klic lepote: ayant foulé l'appel de la beauté: a kamor zrem, me draži preobleka où que tourne mon regard, m'agaçent, accoutrés, teles, ki ven ne morejo iz gmote. (VII) les corps trop faibles pour quitter la masse. Ce poème, et il n'est pas le seul, présente son identité poétique. Il se place ou replace dans la tradition (kot marsikdo); le Cantique des cantiques est un thème très chère au poète et très fréquent dans sa poésie (kot mladenič na nevesto; cf. XXVI etc.); la fuite, mystique, comme celle de Tristan (v neznano) ou celle de Prešeren, »impossible« (srčno rano); ou encore l'acceptation de sa croix et de son destin; parallèle de la multitude et de l'individu au détriment de la première (où se fait sentir l'influence de la pensée bergsonienne), sans oublier la beauté omniprésente, capturée dans les corps à la manière platonicienne et qui sont peut-être ceux-là mêmes qui s'enchevêtrent dans le nœud infernal dantesque. Lahko bi ... a rajši (»Je pourrais ... mais je préfère«) est, avec ses variantes, une structure chère au poète qui compare, non la multitude mentionnée sinon une pluralité, celle des poètes qui chantent le centre du monde chrétien depuis l'antiquité tardive ou le moyen âge naissant. Andrej Capuder n'étant pas de cette pluralité, sans doute a-t-il eu des expériences comme autrefois J. Du Bellay, il refuse cette tradition cependant à la manière de - Montaigne. Le temps est venu où il n'y a que l'expérience personnelle qui compte. Non ce que quelqu'un, grâcieusement, nous donne, mais telle exactement que nous possédons hic et nunc, sans interventions venant d'ailleurs, qu'elles soient socialement consensuelles, (provenant) des institutions médiatrices, ou métaphysiques en apparence. Dans l'œuvre de Monaigne, on tombe fréquemment sur un refus de suivre la voie commune, »les autres font comme cela, moi, à rebours ...). Du Bellay, présent sans être mentionné puisque ses thèmes étaient devenus, depuis le 16e siècle, éternels, généraux, appartenant à chacun. Les ruines de Rome, tout d'abord simples ruines, ensuite symbolisant le temps qui mange tout sans laisser de traces. Ni les romantiques, amoureux des ruines encore plus que de l'»éternel féminin« (qui peut être une »ruine« aussi), ni les modernes, amoureux d'un je ne sais quoi, ne pouvait rien ajouter d'essentiel à ce thème. Ce qui reste de Rome »où toute ruine/ rappelle les générations qui ne sont plus« (XIV), possède la valeur dans la mesure où cela représente les dernières et, en elles-mêmes passagères traces d'une ancienne gloire. Celles-ci sont d'autant plus importantes puisqu'elles pourvoient l'individu d'une aune pour mesurer sa vie en la comparant à l'éternité. Au bout de l'aune faut le drap, dit un proverbe médiéval, et peu importe si l'homme s'imagine l'aune immense. Aujourd'hui, cinq siècles après ces poètes humanistes et leur admiration de la ville éternelle, cela tient plus que jamais, et c'est peut-être la raison même de la perte d'intérêt dans la ville et dans ce qu'elle représente. Ostala sva in zrla v ruševine, En demeurant, nous contemplions les ruines ki v njih preživel se je vek Avgusta, où s'est survécu l'âge d'Auguste, nekoč bel marmor, zdaj opeka pusta, le marbre blanc d'alors, changé en briques secs ki divje jo prepredajo rastline. (VIII) sauvagement enchevêtrés par les plantes. * Le stoïcisme chrétien a également laissé des traces dans la poésie d'Andrej Capuder, tout comme il a été caractéristique de la poésie de la renaissance, et encore plus de la prose, chrétienne peu ou prou. Du Bellay, Érasme, Montaigne ...Ne jokati, ne tarnati, ne kleti ... Ne vem, kako naj siromak se brani ... Edino Bog lahko nas potolaži ... (»Ne pas pleurer ou geindre ou blasphémer ... Je ne sais comment se défendra le pauvre ... Dieu seul saura nous soulager ... «). Dans ces trois premiers vers des trois strophes du neuvième sonnet, le poète accepte le défi chrétien, avec quelque résignation, il est vrai, pour lui soumettre son attitude face au monde qui demeure quelque peu stoïque sans être »stoïcienne«. De l'autre côté du diapason existentiel, il y a le printemps, »doba ljubezniva« (X), celle des troubadours ou du dolce stil nuovo, et qui est supposée par la forme même de sonnet. Les rues sont pleines, il n'y a que »pesnik, [ki] v sobi sanja nad soneti« (dans sa chambre, le poète rêve à ses sonnets) (X). Les autres font comme cela, le poète, 'à rebours' ... Les thèmes et les sujets s'enchevêtrent dans la poésie d'Andrej Capuder comme dans la vie. La satire n'en est pas absente, et faut-il répéter que c'est Du Bellay qui, le premier, a utilisé le sonnet pour traduire sa verve satirique? C'est dans cette tradition qu'Andrej Capuder écrit dans le trézième sonnet (cf. XXXVI etc.)33: Med njimi, ki se drenjajo v ogradi, Parmi ceux qui se pressent dans l'enclos, na daleč tam zagledam siromaka, de loin, je vois une pauvre hère, ki ne spuste naprej ga močeradi. retenue par les salamandres. Pred helebardami stoji in čaka, Debout devant les hallebardes, il attend pred njimi, ki pozabijo preradi, devant ceux qui oublient trop vite de Kristus za na križ ni rabil fraka. que le Christ n'a pas porté la cravate à la croix. La métaphore désignant la garde suisse est très aimable en comparaison de celle, satirique, ironique, mordante où la connaissance de quelques détails est indispensable si l'on veut éviter d'être relegué dans le coin sourd du triangle ironique. Ce qui ne vaut pas uniquement pour celui qui ne sait pas, cela s'applique aussi, et surtout, à celui qui a oublié, sans doute aux hommes en couleurs »violette et rouge« sinon même à celui »qui se couvre du blanc« (XIII). Le quinzième sonnet est une actualisation raffinée d'un thème antique à la pointe ironique, le marbre sous lequel il y a du sang à flots et où le cas correct sauve le rapprochement: » ... da videza sijajnega ne umaže,/ ki v njem ječi demon cesarja Tita« (... pour ne pas souiller l'apparence brillante/ où gît et geint le démon de l'empereur Titus/ Tito ). Cela est assez explicite, sapienti sat, et cela rappelle la »prédiction«, Prerokba de Drago Jančar. Dans la poésie de Capuder, les temps ne se mélangent pas uniquement de façon thématique - ironique ou non - , ils le font parfois de façon explicite et analytique, comme par exemple dans le sonnet seize, où l'on revient à l'approfondissement bergsonien d'ailleurs assez obscurci à l'œil du non-initié pour que l'on puisse lire le poème comme de la première main, ce qu'elle est, sans doute, du poin de vue de l'expérience. Dans la rue, devant le poète, le son du saxophone réveille en lui les temps et les lieux qui en dansant se confondent avec les différentes odeurs des souvenirs et entraînent le poète dans un monde parallèle, celui 33 Ailleurs, le poète est parfois explicitement défavorable à l'»ironie« et à la moquerie. (cf. LXV). de la mémoire (dans son jeune âge, Andrej Capuder jouait lui-même cet instrument), tout en le laissant d'un pied, fermement, dans la réalité du monde qui est le nôtre, où il réfléchit sur ce qui lui arrive. La beauté vient de la mémoire, »proustienne« plutôt que mathématique, du moment que l'on pense à la beauté intérieure, qui est lumière avant tout le reste. Cette beauté nous fascine et remplit d'un rayonnement irrésistible qui s'avérera peut-être celui de Dieu, à la fin, et nous aura entraîné là où nous ne voulions initialement même pas aller, Il s'agit peut-être d'un seul instant qui dure dans l'âme plus longtemps que la vie elle-même, du moins cette intervalle est ressentie comme telle, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une »éternité subjective«, qui termine avec la fin de la musique et la main tendu vers le poète, Monsieur, c'est pas gratuit, l'éternité. L'éternité, certes; cependant, il y a des images déformées de l'éternité, telle dans le sonnet XX, où il cherche, dans la Fontaine de Trevi, la trace de la monnaie qu'il y a jetée autrefois, »ko se prihodnost zdela je velika« (quandl'avenir semblait encore grand). L'avenir, la meilleure image de l'éternité que l'homme a à sa disposition, cette pensée kierkegaardienne pourrait être complétée d'une réserve, à savoir, que c'est pour cela qu'elle s'avère la plus trompeuse face à l'homme, y compris celle, peut-être hérétique, de Joachim de Flore, divisant le temps terrestre en trois âges, celui du Père, celui du Fils et celui du Saint-Esprit, et qui sont traversés par l'esprit de l'homme, où se cherche sa pensée sans s'y trouver, c'est pourquoi, constate le poète dans son sonnet XXIII, elle revient comme »colère et contrition«. Elle ne saurait se trouver, d'ailleurs, puisqu'elle est en quête du mammon, de l'argent et du pouvoir. Le temps, image mouvante de l'éternité d'après Platon, est l'histoire, certes, tout en étant bien plus que cela (XXXVII-XXXVIII). Fides quaerens intellectum, oui, toutefois, l'inverse n'est pas moins vrai, »la pensée en quête du sens« et de la fin, cette fin qui est en partie dans l'histoire tandis qu'en partie, elle la transcende puisque »iz božjega prihaja vera,/ ki nam poveže misli in dejanja« (Dieu nous donne la foi qui relie nos pensées et nos actes) (LXXXV). La science, sûrement, est païenne et impitoyable dans l'impassibilié de son déterminisme, tandis que la pitié et le sentiment humain appartiennent au christianisme et à Dieu lui-même (LXIV). Dies irae, toutefois, que le poète n'accepte que difficilement comme une donnée fondamentale et sans doute la plus générale, n'est pas de ce monde-ci et encore moins de la science (LXV). Car »je Bog, ki te pokliče, kadar hoče« (il y a Dieu qui t'appelle quand Il veut) (L). Zato prihajam k vam, o ruševine: Ainsi, je viens à vous, oh, ruines: ob starem zidu naj se človek vadi, que le vieux mûr soit notre polygone kako bo stal ob uri, ko premine, pour apprendre notre posture à l'heure du trépas, ko pride zima in ne bo pomladi, quand l'hiver remplacera le printemps ko se zapre nam knjiga zgodovine et le livre de l'histoire se fermera sur nous na strani, ki jo beremo neradi. (LVI) à la page que personne ne lit que contre son gré. Vraiment, le soin principal du poète est le moment de sa rencontre future avec Dieu, »kjer padejo kulise,/ in Bog človeka milostno odveže« (où les coulisses tombent et la grâce de Dieu descend sur l'homme pour l'absoudre) (LVIII)34, ce qui est un thème fréquent dans la poésie de Capuder et le choix de cette citation a pu être faite par hasard. Ceci est l'essentiel de l'avenir du poète, tout comme l'essentiel de son passé sont les amours de jeunesse dont le cœur a toujours soif. L'amour et la mort, eros thanatos, la beauté et le temps. Conçu avec l'amour et dans l'amour, la beauté s'écoule dans la mort, et dans le meilleur des cas, le fruit de sa durée dans le temps est aussi son abri le plus haut et le plus sûr, la poésie, »žar resnice« (le rayonnement de la vérité) (LXXV) que, du moins, elle devrait être. Une telle lumière, rayonnant du centre comme un soleil, éclaire le planètes plus petites qui plus ou moins misérablement existent sur la circonférence comme une multitude de »vérités«, nommées de la sorte »ko Bog se nam izbrisal je iz ekrana« (lorsqu'on a perdu Dieu de notre écran) (LXXVII). Et le poète d'écrire, »v telesu starem bodi duša mlada,/ ki večje vidi sonce, ko zahaja« (dans un corps vieux, soit jeune, âme, qui verras le soleil plus grand au coucher) (LXXXI). On revient à Du Bellay, nostalgique de son pays à ce point qu'aucun soleil ne lui luisait comme celui d'Anjou que même le crachin le plus persistant ne lave jamais. »Gnezdo milo«, écrit Capuder, fort probablement pensant à sa chère vallée de Vreme, et qu'il supporte par l'un des vers les plus émouvants de la littérature française, le vers que Villon met dans la bouche de sa simple mère qui ne sait ni lire ni écrire, (»tako v ta kraj prihaja moja duša/) v njem hotel bi živeti in umreti,/ kot reka, ki je ne pobere suša« (c'est dans ce lieu que rentre mon âme/ dans ce lieu je veux vivre et mourir/ comme un fleuve qui sous la sécheresse ne se pâme) (LXXXII; cf. LXXXVII, XCIX, C). *** La fin du recueil aussi fait penser à Du Bellay puisque le plus grand nombre de derniers dix sonnets présentent une satire au compte des circonstances politiques dans la patrie, et que, par la suite de notre incompétence, nous n'aborderons pas ici. La situation est critique, cela vaut pour Rome et pour l'Église romaine, surtout, mais fort probablement ce sentiment possède une valeur générale. Il y a des choses qui, dans un demi millénaire, n'ont pas changé. Certaines ont changé, non, malheureusement, pour s'améliorer. Il y a cinq cent ans, le pape était le seul maître de Rome. Aujourd'hui, la ville est italienne. Genius loci, le même. De Du Bellay à Capuder, rien n'a changé, ni même l'illusion de la patrie, la »douceur angevine« ou »gnezdo milo«, qui est en fait digne de Rome. La France de la renaissance et la jeune Slovénie grandie trop vite, mais laissons tomber. Les Sonnets romains sont un recueil exceptionnel d'Andrej Capuder, poète depuis longtemps, et méconnu, où abondent les vers qui commandent une citation. Il y a, là, qu'on le veuille ou non, un parallèle avec Joachim Du Bellay et ses deux recueils, Les Antiquités de Rome et Les Regrets puisque la thématique (les ruines et leur sens, histoire, temps, individu et ses questions existentielles, Dieu et la foi et, à la fin, la politique) et, en partie, le style (ironie) rappellent ce poète du 16e siècle. Chez Du Bellay, l'amour fait pratiquement défaut, ce qui est une exception intéressante. Dans le poèmes de Capuder, on retrouve de tems en temps quelque référence ou influence bergsonienne 34 Cf. s. LXVI: »Zato naj človek zbira, ne raztresa,/ saj rojen je na svet, da moleduje,/ ne za svobodo, temveč za nebesa.« Sonet LXXI: » ... kdaj mož zares poljubil boš razpelo?/ Odgovor da, kdor dal ti je vprašanje,/ in v tebi pustil je priprta vrata,/ki se odprô, ko boš potrkal nanje.« ou kierkegaardienne, moins, d'ailleurs, de ce à quoi l'on aurait pu s'attendre, ce qui naturellement accroît la valeur des sonnets et leur authenticité. Tout homme porte en lui entière humaine condition, disait Montaigne. Là s'esquisse une affinité avec Capuder, même si Montaigne n'a jamias écrit de la poésie. C'est cela, chez Capuder, l'aperçu le plus profond, et que le poète tourne et retourne des manières variées, et à juste titre. L'homme est un hologramme de Dieu. Qui va le défaire, qui peut le désunir? Ni le diabolos ni lui-même. Toujours, même dans la plus profonde perversité, il restera être humain et même si son âme se contemplera dans les milliers de miroitantes images du monde, elle demeurera une et entière puisque c'est telle qu'elle est sortie des mains de Dieu, dont le doigt, l'index levée d'avertissement, deviendra le pouce qui montre vers le haut. Université de Ljubljana, Slovénie BIBLIOGRAPHIE Bellay, J. Du, Œuvres poétiques, maisons d'édition variées, Paris, 1912-1989. (dans le texte DuB) (surtout »Les Antiquités de Rome«, Œuvres poétiques, 2. zv., M. Didier, Pariz, 1961.) 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Preteklost, obarvana nostalgično, v kateri prevladuje spomin na mladostno ljubezen, prihodnost, s katero se bliža trenutek srečanja s Stvarnikom, vmes pa še toliko drugih reči, tako zemeljskih, na katere pesnik bodisi gleda z asketsko strogostjo bodisi jih dopušča in je do njih strpen, ali pa iz njih celo naredi nepogrešljive življenjske sopotnike. UDK 821.131.1-2.09Claudel P. James Dauphiné LA CÈNE D'OUVERTURE V SATENASTEM ČEVELJCU (I, 1) Kritika in eksegeza, ki sta se lotevali opredeljevanja mnogostranega opusa pesnika, dramatika, esejista in preučevalca Biblije, Paula Claudela, še posebej njegovega središčnega dela, Satenastega čeveljca, sta velikokrat ostali pred vrati dejanske strukture umetnine. To se je večidel dogajalo zato, ker ne ena ne druga nista bili zmožni videti njene geneze v tipičnem teološkem kontekstu konca časov, trpljenja, predvsem pa zakramentalnega delovanja. V tem smislu študija opozarja na evharistično lastnost zadnje večerje v prvem prizoru prvega dejanja drame. Šele ob pritegnitvi eshatološkega aparata in pomembnih ekleziološko-eksegetskih prvin (učenja patra Pia, npr.) se začne pravilno razodevati metafizični ustroj Claudelove stvaritve, pač v luči quantum ad statum viae pertinet. 821.163.6-31.091Levstik V.:821.131.1-31.091Balzac H. Florence Gacoin-Marks FRANCOSKO-SLOVENSKI LITERARNI STIKI MED VOJNAMA. HILARIJ PERNAT VLADIMIRJA LEVSTIKA IN BALZACOV STRIČEK PONS Avtorica članka poskuša pokazati, zakaj lahko utemeljeno domnevamo, da se je slovenski pisatelj in veliki prevajalec francoske proze 19. stoletja Vladimir Levstik v svojem romanu Hilarij Pernat zgledoval po francoskem pisatelju Honoreju de Balzacu,