TELEGRAPHE OFFICIEL. Laybach, jeudi 25. février 18*3' I N T ERI EUR. EMPIRE français. , Paris, le 13 février. S. A. S. le prince archi-chançeliet de l'Empire s'est rendu, aourd'hui samedi t* février, au sénat, par orire ie S. M. l'Empereur et Roi , pour pre'sider la se'ance. S. A. S. ayant été reçue avec le cérémonial d'usage, a fait donner lecture par l'un de MM. les secrétaires du Concordat signé à Fontainebleau le 25 janvier 1813. entre S. M. l'Empereur et Roi, et S. S. Pie VII. „ S. M. l'Empereur et Roi et Sa Sainteté voulant mettre un terme aux différends qui se sont élevés entre eux et () pourvoir aux difficultés survenues sur plusieurs affaires » de l'Eglise, sont convenus des articles suivans, comme „ devant sei vir de base à un arrangement définitif. „ Art. i.er. Sa Sainteté exercera le pontificat en France „ et dans le roya ume d'Italie, de-la même maniere et „avec les mêmes formes, que ses prédécesseurs. „2. Les ambassadeurs, ministres, chargés d'affaires des „ puissances près le Saint-Pere, et les ambassadeurs, ministres, ou chargés d'affaires que le Pape pourrait avoir „ près des puissances étrangères , jouiront des immunités „ et privilèges dont jouissent les membres du corps diplo-j, matique. „3. Les domaines que le Saint-Pere possédait, et qui „ ne sont pas aliénés, seront exempts de toute espèce „ d'impôts s ils seroht administrés par ses agens ou chargés „ d'affaires. Ceux qui seraient aliénés, seront remplacés ,, jusqu'à Ja concurrence de deux millions de francs de re-„ venus. „4- Dans les six mois qui suivront la notification d'u-„ sage de la nomination par l'Empereur aux archevêchés „et évêchés de l'Empire et du royaume d'Italie, le Pape „ donnera l'institution canonique, conformément aux concordats, et en vertu du présent induit. L'information „ préalable sera faite par le métropolitain. Les six mois „ expirés, sans que le Pape ait accordé l'institution, Je »métropolitain, et à son défaut, ou s'il s'agit du métropolitain, l'^vêque le plus ancien de la province procédera à l'institution de l'évêque nommé, de maniere » qu'un siège ne soit jamais vacant plus d'une année. „ 5. Le Pape nommera, soit en France, soit dans le » royaume d'Italie à dix évêchés qui seront ultérieurement „ désignés de concert. „ 6.-Les six évêchés suburbicaires seront rétablis. Us »seront à la nomination du Pape. Les biens actuellement existans seront restitués, et il sera pris des mesures pour »les biens vendus. A la mort des evêq»es d'Anagm et »de Rieti, leurs dioctses seront réunis auxdifs six évê-„ches, conformément au concert qui aura lien entre S. »M. et le Saint-Pere. „ Sna Maestà l'Imperatore e Re, e Sua Santità volendo 5,porre un fine alle vertenze, che sono state fra loro, e „ prov^dere alle difficoltà sopravenute circa molti affari „ delle Chiesa, sono convenuti negli articoli seguenti, come „dovendo servir di base ad un aggiustamento definitivo.,, „ Articolo i.* Sua Santità eserciterà il Pontificato in ,, Francia, e nel regno d'Italia nell'istessa maniera, e col-,, le medesime forme , che i suoi predecessori. „2." Gii Ambasciatori, Ministri, Incaricati d'affari „ del lu potenze presso il S. Padre, e gli Ambasciatori» „ Min tri, o Incaricati d'affari che il Papa potrebbe avere )} prer la potenze estere, goderanno delle immunità e ,, privilegi, de* quali godnndï 1 «*.smt*ri dei corpo dipjo-,, matico.,, „3.° I domanj, o beni stabili, che il S. Padre posse-„ deva , e che non sono alienati, saranno esenti da ogni specie d'imposizioni j saranao ammaestrati da'suoi agenti ,,0 incaricati d'affari. Quelli che si trovassero alienati, ,, saranno rimpiazzati sino alla somma di due milioni di 3, franchi di rendita.,, „4.® Dentro li sei mesi, che seguirann» le notificazio-„ ni , secondo l'uso della nomina dell' Imperatore agli ,, arcivescovati e vescovati dell'impero e del regno d'I talin« a, il Papa darà l'instituzione canonica conformemente ai „ Concordati e in virtù del presente indulto. La previa ,, informazione sarà fatta dal metropolitano. Sp.rati i sei „ mesi senza che il Papa abbia accordata l'institua ione, ,, il metropolitano, e in di lui mancanza, ove si tratta ,, del metropolitano , il vescovo più an2Ìano della provin-,, eia procederà all' instituzione del vescovo nominato; di j, modo che una sede non resti mai più di un anno vacante. 5.0 Il Papa nominerà sia in Francia, sia nel régno „ d'Italia* a dieci vescovati, quali saranno ulteriormente „ stipulati di concerto.,, „6.® 1 sei vescovati subuibicari saranno ristabiliti; sa* ,, ra.-no di nomina del Papa. I beni attualmente esistenti ,, saranno-restituiti, e si prenderanno delle misure per i ,, beni venduti. Alla morte dei vescovi di Anagni e di „ Rieti, le loro diocesi saranno riunite ai detti sei vescovati, in conformità dell'accorda, che avrà luogo tra p Sua Maestà e il S. Padre.,, ' 61 „ 7. A l'égard des évèques des Etats romains absens de „ leurs dioceses par les circonstances, le Saint-Pere pourra „ exercer en leur faveur son droit de donner des évêchés „ in partibus. Il leur .sera fait une pension égale au revenu dont ils jouissaient, et ils Pourront être remplacés ,„aux sièges vacans, soit de l'Empire, soit du royaume j, d'Italie. „ 8. Sa Majesté et sa Sainteté se concerteront en tems „ opportun sur la réduction à faire, s'il y a lieu, aix ,, évêchés de la Toscane et du pays de Gênes, ainsi que' ,,pour les évêchés à établir en Hollande et dans les dé-j, partemens anséatiques. „9. La propagande, la pénitencerie, les archi ves seront j, établies dans le lieu du séjour du Saint-Pere. „10. Sa Majesté rend ses bonnes grâces aux cardinaux, „évêques, prêtres, laies, qui ont encouru sa disgrâce par j, suite des événemens actuels. s, li. Le Saint-Pere se porte aux dispositions ci-dessus 3, par considération de l'état actuel de l'Eglise, et dans „ la confiance qure lui a inspirée Sa Majesté qu'elle accor-„dera sa puissante protection aux besoins si nombreux 3iqu'a la religion dans le tems où nous vivons.,, NAPOLÉON. Fontainebleau , le 25 janvier 1S13. le 14 février. Aujourd'hui dimanche 14 février, Sa Majesté l'Empe-seur et Roi est .parti à une heure du palais des Tuileries «n grand cortège , pour se rendre au palais du Corps-Législatif. Des salves d'artiilerie ont annoncé le départ de S. M. des Tuileries , et son arrivée au Corps-Législatif. Le cortège a traversé le jardin des Tuileries, la place, je pont de la Concorde, et S. M. est descendue de voiture au perron de la nouvelle façade du palais du Corps-Législatif. JVT, le président du Corps-Législatif et vingt-cinq députés ont reçu S. M. au bas du perron et l'ont conduite à Fappartemsnt qui avait été préparé pour la recevoir. La députation du Sénat et le Conseil-d'Etat se sont placés , l'une sur les chaises dans le parquet en face du Irène, et l'autre sur les deux premiers rangs de banquettes, avant l'arrivée de S. M. S. M. l'Impératrice était dans la tribune , en face du irône de l'Empereur , accompagnée-de S, M. la reine Hor-iense, et entourée des officiers de sa maison. Le corps diplomatique occupait une tribune à droite. L'Empereur, après s'être reposé dans son appartement, s'est rendu dans la salle du Corps-Législatif, précédé de son cortège* A l'arrivée de S. M.j tous les députés se sont levés. S. M. s'est placée sur son trône. Les princes grands-dignitaires â les ministres, les grands-«fficiers de l'Empire et de la Couronne, les grands aigles de la Légion d'honneur et les officiers qui formaient le cortège de S. M., ont occupé leurs places accoutumées autour du trône ; les princes grands-dignitaires à droite et à gauche > suivant leurs rangs. L'Empereur étant assis, le grand-maître des céfémonies a pris les ordres de S. M. pour ouvrir la l-«mce. „7.* Riguardo ai vescovi dei Stati romani assenti dal-,, le loro diocesi per le circostanze, il S. Padre potrà ,, esercitare in loro favore il suo diritto di dare delli vescovati in partibus. Si farà loro una pensione uguale ,,al!a rendita di cui godevano; e potranno essere rimessi „ nelle sedi vacanti sia dell'Impero, sia del regno d'Italia. ,, 8.* Sua Maestà e Sua Santità si concerteranno in „ tempo opportuno su la riduzione da farsi , se vi è luogo, „ ai vescovati della Toscana e del paese di Genova , l'istes-„ so per i Vescovati da stabilirsi in Olanda, o nei dipar-„ timenti anseatici. ,, j; 9.* La propaganda, la penitenrieria, gli archivi £a-,, ranno stabiliti nel luogo del seggiorno del S. Padre. „ io.® Sua Maestà rimette nella sua grazia i cardinali, vescovi, i preti, i laici, che hanno incorsa la sua „ disgrazia per ragione degli avvenimenti attuali. n.' U S. Padre s'induce alle disposizioni sudette in »considerazione dello stato attuale della Chiesa, e nella »fiducia ispiratagli da Sua Maestà , ch'essa accorderà la „ sua potente protezione ai numerosi bisogni, che ha la ,, religione nei tempi in cui viviamo. „ Plus P.P. VII. .v 'm Le prince vice-grand-électeur, prévenu par le grand-maître a demandé à S. M. Ja permission de lui présenter les membres du Corps - Législatif nouvellement élus et de les admettre à prêter serment. L'un des questeurs a fait l'appel nominal, et le serment a été prêté. L'appel éiant terminé, l'Empsreur a prononcé le discours suivant: „ Messieurs les députés des départemens au Corps-Législatif y „ La guerre rallumé dans le nord de l'Europe, offrait ,, une occasion favorable aux projets des Anglais sur la „ péninsule. Ils ont fait de grands efforts. Toutes leur» ,, espérances ont été deçues...... Leur armée a échoué „ devant la citadelle de Burgos, et a dû , après avoir es-„ suyé de grandes pertes , évacuer le territoire de toutes ,, les Espagnes. „ Je suis moi-même entré en Russie. Les armes fran-,, çaises ont été constamment victorieuses aux champs „ d'Ostrowno, de Polotzk, de Mohilow, de Smolensk, de la Moscoua, de Maloïaroslawetz. Nulle part les ar-,, mées russes n'ont pu tenir devant nos aigles, Mosqou ,, est tombé en notre pouvoir. ,, Lorsq je les barrières de la Russi? ont é é forcées et ,, que l'impuissance de ses armes a é é reconnue, un es-», saim de tartares ont tourné leurs mains parricides con-„ tre les plus belles provinces de ce vaste Empire, qu'ils ,, avaient éié appelés à défendre. Ils ont en peu de se-^ maines, malgré les larrpes et le désespoir des infortunés ., Moscovites, incendié plus de quatre mille de leurs plus „ beaux villages, plus de cinquante de leurs plus belles ,, villes, assouvissant ainsi leur ancienne haine, et sous j, le prétexte de retarder notre marche en nous environ» ,, nant d'un désert, nous avons triomphé de tous ces ob" ti bstacles! L incendie même de Moscou, où, en quatre ,, jours , ils ont anéanti le fruit des travaux et des épar-„ gnes de quarante g^é/ations* n'avait rien changé à l'éiat pròspere de mes affaires.....Mais la rigueur excessive et prématurée de l'hiver a fait peser sur mon arIïlée une affreuse calamité. En peu de nuits j'ai vu tout changer. J'ai fait de grandes pertes. Elles auraient brisé mon ame , si, dans ces grandes circonstances, j'avais dû être accessible à d'autres sentimens qu'à l'intérêt , à la gloire et à l'avenir de mes peuples. A la vue des maux qui ont pesé sur nous, la joie de l'Angleterre a été grande, ses espérances n'ont pas eu de bornes. Elle offrait nos plus belles provinces pour lécompense à la trahison. Elle mettait pour condition à la paix le déchirement de ce bel Empire; c'était, sous d'autres termes, proclamer la guerre perpetuelle. L'énergie de mes peuples , dans ces grandes circonstances, leur attachement à l'intégrité de l'Empire, l'a-'mour qu'ils m'ont montré, ont dissipé toutes ces chi-j'mères, et ramené nos ennemis à un sentiment plas juste des choses. "„ Les malheurs qu'a produits la rigueur des frimatsont fait ressortir dans toute leur étendue la grandeur et la solidité de cet Empire, fondé sur les efforts et l'amour „ de cinquante millions de citoyens, et sur les ressources territoriales des plus belles contrées du monde. „ C'est avec une vive satisfaction que nous avons vu nos peuples du royaume d'Italie, ceux de l'ancienne Hollande et des départemens réunis , rivaliser avec les anciens Français , et sentir qu'il n'y a pour eux d'espérance, d'avenir et de bien que dans la consolidation et le triomphe du grand Empire. „ Les agens de l'Angleterre propagent chez tons nos voisins l'esprit de involte contre les souverains. L'Angleterre voudrait voir le Continent entier en proie à la guerre civile, et à toutes les fureurs de l'anarchie mais la providence l'a elle-même désigné- pour être la premiere victime de l'anarchie et de la guerre civile. }J J'ai signé directement avec le Pape un Concordat qui termine tous les différends qui s'étaient malheureusement élevés dans l'Eglise. La dynastie française règne et régnera en Espagne. Je suis satisfait de la conduite de tous mes alliés. Je n'en abandonnerai rucun ; je maintiendrai l'intégrité de leurs Eta ts. Les Russes ren-, treront dans leur affreux climat. „ Je desire la paix : elle est nécessaire au monde. Qua. , tre fois depuis la rupture qui a suivi le traité d'Amiens, , je l'ai proposée dans des démarches solennelles. Je ne , ferai jamais qu'une paix honorable et conforme aux in-, t é! ê t s et à la grandeur de mon Empire. Ma politique , n'est point mystérieuse: j'ai fait connaître les sacrifices , que je pouvais faire. j, Tant que cette guerre maritime durera , mes peuples ,doivent se tenir prêts à toutes espèces de sacrifices; , car une mauvaise paix nous ferait tout perdre, jusqu'à i l'espérance, et tout serait compromis, même la prospérité de nos neveux. „ L'Amérique a recouru aux armes pour faire respecter la souveraineté de son pavillon. Les vœux du monde ! l'accompagnent dans cette glorieuse lutte. Si elle la termine en obligeant les ennemis du Continent à reconnaître le principe que le pavillon couvre la marchandise et l'éqaipage, et que les neutres ne doivent pas ,, être soumis à des blocus sur le papier, le tout confor-,„ moment aux stipulations du traité d'Utrecht, l'Améri-„ que aura mérité de tous les peuples. La postérité dira „ que l'ancien Monde avait perdu ses droits, et que le ,, nouveau les a reconquis. ,, Mon ministre de l'intérieur vous fera connaître dans „ l'exposé de la situation de l'Empire, l'état prospère de „ l'agriculture, des manufactures et de notre commerce ,, intérieur, ainsi que l'accroissement toujours constant de ., notre population. Dans aucun siècle , l'agriculture et les „ manufactures n'ont été en France à un plus haut degt* ,,de prospérité. „J'ai besoin de grandes ressources pour faire face à tourtes les dépenses qu'exigent les circonstances, mais œo» „ yennant différentes mesures que vous proposera mon „ ministre des finances, je ne devrai imposer aucune nou-„ velie charge à mes peuples. ,, Après le discours, la iéince terminée, S. M. s'est levé; au milieu des acclamations. S. M. est retournés au palais des Tuileries avec son cortègeen suivant le même chemin qu'elle avait pris pour se rendre au Corps-Législatif. Les salves d'artillerie ont éié répétées au départ de S. M. du palais du Corps-Législatif, et à son arrivée au palais des Tuileri.s. PROVINCES ILLY RIENNE S. Laybach , 24. février, La commune de Pirano a offert deux cavaliers montés et équipés: le canton de Pirano, un cavalier monté et équipé; la commune de Capo-d'Istrie deux cavaliers mon-iés et équipés; le canton de Capo-d'Istrie, deux cavaliers monté, et équipé?; le canton de Montfalcon , deux cavaliers montés et équipé,-; le canton de Duino, un cavalier monté et éq dpé ; la commune de Gorice, cinq cavaliers montés et équipés;' la ville et le canton de Rovigno, cinq cavaliers montée et équipés; le canton de Pinguente, un cavalier monté et équipé; ]y[. l'Intendant de l'Istrie, MM. les subdélégués de Gorice , de Rovigno , de Capo «l'Istrie et le secrétaire général de l'Intendance offrent quatre chevaux équipés. M. de Milly, avocat à Laybach vient d'être nommé"1 aux fonctions de Conseil de l'Administration de l'enregistrement et des domaines d'Ulyrie près l'Intendance générale. Mémoires pour servir a l histoire de la Dalmatie , Par Mr. G. Kbegliamovich ALBINONI de Zara. (Deux volumes in S.vo) Dédiés à S. A. S. le Prince F ice-Roi d'Italie. ( Article Second. ) Parmi plusieurs considérations sur l'état progressif de la civilisation et de la politique en Dalmatie, on ne doit pas passer sous silence le développement donnée par l'au»« teur à un projet d'amélioration qu'il «roit d'un avantage incalculable pour cette province» C'est à l'autorité supérieure de déterminer le dégré d'in-fhence que l'exécution de ce projet pourrait avoir sur le bonheur général des habitans des provinces illyriennes, et shr celui de la Dalmatie en particulier. Nous nous bornerons seulement à faire connoître les bâses sur lesquelles il est appuyé. En décrivant les routes qui facilitèrent le commerce de la Dalmatie dans le moyen âge, l'auteur cite particulièrement celles qui conduisaient de Zara en Hongrie. C'est sur le rétablissement de cette communication qu'il fonde la prospérité de cette ville; alors, dit-il, les produits de la Basse - Hongrie , du Bannat de Temis-war , de la Servie et de l'EscIavonie , continuant feur vo. yage par le Danube et la Save , entrent dans l'Unaz, et arrivent, toujours par eau, jusqu'à Vacup d'Ostrovizza ; delà ils se rendent en 14 heures à Qbrovazzo sur la Zer-magna , d'où quelque temps après ils sont transportés par terre , ou par mer à Zara. 11 suffirait, dit l'auteur, pour recueillir de si grands avantages que la France disposât de cette petite portion de territoire de la Croatie arrosée par l'Unaz, et qu'elle ordonnât quelques travaux pour rendre cette rivière navigable. Â ces facilités que le commerce rencontrerait, l'auteur oppose les inconvéniens qui résultent de la route qu'il fait aujourd'hui. Les marchandises embarquées sur le Danube arrivent h Carlstadt sur la Save et IaKulpa, elles descendent ensuite à Segna par la route Josephine, ou à Fiume par la route Caroline. Elles employent donc avant n'arriver au port 3 ou 4, jours d'un voyage difficile par {erre, en outre de celui qu'elles ont été obligées d? faire par eau, toujours contre le courant, pour arriver à Carlstadt. Celui qui sait de quel poids est dans la balance du commerce la dépense occasionnée par un seul jour de chemin par terre de plus qu'il ne faudrait, surtout lorsque les articles transportés sont d'un poids ou d'un volume considérables , mais d'une valeur qui n'y est pas proportionnée, sentira tout l'avantage de l'exécution d'un projet qui activerait nos rapports de commerce avec des pays vastes et riches en produits nécessaires à la France, à l'Italie, et à d'autres pays de l'Europe. Si l'on considéré ensuite que ces produits (concentrés dans un port avantageusement situé au milieu de l'Adriatique et accessible dans tous les tems) , transportés à Zara su^r des bàtimens des côtes d'Italie et de la Méditerannêe, seraient échangé*- contre des deniées nécessaires aux peuples du continent supérieur à la rive droite du Danube , on ne peut effectivement douter de la prospérité de la •ville qui se trouverait être le centre d'un commerce aussi considérable. A cet essai préliminaire succède le mémoire historique divisé en 12 époques , dans chacune desquelles l'auteur fait l'examen des principaux événemens qu' elle comprend. Des observations générales sur tout ce qui concourt à 1'histoire des nations; des réflexions critiques, cù l'auteur relève çà et là les erreurs des historiens vénitiens, en déterminant les époques précises de faits importais qu'ils ont omis ou confondus , augmentent l'intérêt de Ja narration et l'utilité de l'ouvrage. Parmi les heureux rapprochemens que fait l'auteur, on voit avec intérêt se renouveler à 4 époques différentes les relations de la Dalmatie avec les français. La première remonte â l'invasion des Gots en Illyrie, si\ siècles avant l'ere vulgaire, lorsque, sous la conduite <>e Bellovese, ils vinrent y fonder la fameuse monarchie Gallo-rllyrique , dont la conquête a oouté tant de sang aux Romains. La eut lieu au 9.« siècle en 806. Paul duc de Zara et Donato évêque de cette ville, se rendent à Aix - la Chapelle, où Ckariemagne tenoit sa cour, p9«r fair leurs soumissions au nouvel Empereur d'occident. La 3^e époque commence au XIII. siècle. Thibaut con» te de Champagne , et Louis comte de Blois arrivent 1 Venise, à la tête des premiers barons de l'Isle de Franc et de Picardie et de $u#ooo croisés qu'ils conduisent e Palestine. Un traité conclu avec la république assure leu 1 passage moyennant 8j,ooo Ecus d'or. Le Doge Henri Dan dolo ajoute à l'expédition $0 galères pour la protéger sous la condition que les conquêtes se partageront entri les deux nations. Mais avant de s'embarquer il fallait pa yer la s«mme stipulée au traité , et ces bons chevalier richement équipés, couverts d'armes brillantes, de cas ques ombragés de panaches, étoient fort légers d'argent Le marquis de Montferrat, le comte de Flandres engagen leurs effets les plus précieux. Malgré ces généreux sacri fi ces , il manque encore 30 miile ducats. Le Doge qui ni se paye pas de bonnes raisons s'oppose au départ , et l'ex-péditien reste suspendue. Le rusé vénitien jouit pendant quelque tems de l'embarras des croisés et lorsqu'il les croit bien convaincus de leur triste position, il leur propose itne transaction, où l'on remarque plutôt l'esprit de calcul qui dirigea toujours ces souverains commerçants, que la magnanimité qu'in pire le rang suprême . Zara s'était soustraite à la domination vénitienne, pour se donner au roi de Hongrie , prince croisé. Le doge pro pose d'attaquer cette ville, de s'en rendre maitre, et di la livrer à 1 a République pour prix du passage qu'elli accorde aux français. Ce fut alors que ces pieux chevaliers firent preuve di l'honneur et de la loyauté qui caractérisèrent toujours Je militaire français, en refusant d'employer contre un prince chrétien des armes qu'ils avaient juré de ne tourner que contre les infidèles. Le doge obligé de respecter de si nobles sentimens, ne renonça pourtant point à son projet. Agé de plus de 80 ans, il s'embarque avec les croisés, force le port de Zara, arrive devant cette ville, harangue les chevaliers et menace d'attaquer la place si elle ne lui ouvre aussitôt ses portes. Le comte de Montfort répond au Doge ; il retrace avec franchise et énergie toute .l'injustice de cette entreprise, qu'il appelle un abus de la force contre les droits les plus saerés. Les parfis sont près d'en venir aux mains , lorsque l'abbé Deraux fend la foule, pénètre dans le conseil et s'adressant aux princes et aux chevaliers: ,, Princes , dit-il , Zara appartient aux chréîicns et vous êtes croisés» ,,ou renoncez à l'attaquer., ou dès cet instant je vons ex-„ communie au nom du Pape.,, Ces paroles, adressées par un ministre de la religion h des guerriers armés pour sa défense, firent rompre le conseil , mais ne sauvèrent pas Zara. Les français virent avec indignation abattre les murailles et les palais de cette ville, et, loin de proléger Ja haine vénitienne, des débris de ses murs renversé; ils ï éleverent l'église cathéjrale qui en est aujourd'hui le plus bel ornement. Enfin la 4.e et la plus heureuse époque est celle où les députés de la Dalmatie portèrent au pied du tiône de l'Empereur Napoléon ces hommages de fidélité que 10 siècles auparavant, ils avaient jurés à son illustre prédécesseur. boynest, Secrétaire général de n*tendanc*\ de Dalmatie, il ' ==1—-L : .............................1' LAYBACH, de l'Imprimerie du Gouvernement.