JEUDI 15. JUILLET i8i> N.*56 TÉLÉGRAPHE OFFICIEL. INTÉRIEUR. Paris , l» z juillet. Sa Majeïté l'I mp^ratrice-Ikine »t Régente a reçu les nouvellr« suivants di la situation de l'armée au z% lom. Le 24, l'Empe reur a dîné che2 le roi de Saxe. Le W»ir la comédie française a donné sur le théâtre de la cour une représentation d'une piece de Molière , à laquelle LL. MM. ont assisté. Le roi de Westphalie est venu à Dreidt voir l'Empereur. Le 25, l'Empereur a parcouru les diiferens débouchés des forêts de Dresde, et a fut une vingtaine de lieues, S, M. pat t ie à cinq heures après midi, était de retour à dix heures du soir» Deux ponts ont été jetés sur l'Elbe, vis-à-vis la forteresse de Koenigstein. Le rocher de Silienslein qui €St sur !a rive droite, à une demi-portée de canori de Koenigstein , a été occi;pé et fortifié. Des magasins et autres établissemens militaires sont préparés dans cette interessante position. Un camp de 60 , 000 hommes appuyé ainsi à la forteresse d. Koenigstein et pouvant manoeuvrer sur les deux ri ves , serait inat taquable par quelque force que ce fût. Le roi de Baviere a établi autour de Nymplunbourg , près de Munich, un camp de 25, 000 hommes. L'Empereur a donne au duc de Castiglione le com- mandement du corps d'observation de Bavière. Cette armée se réunit à Wurubourg. Elle est composée de six divisions d'infanterie et de deux de cavalîrie. Le vice-roi réunit entre la Piave et l'Adige l'armée d'Italie, composée de trois corps. Le général Grenier en commande un. Le nouveau corps qui vient d'être formé à Magde-Wourg , sous le coir mandement du général Vandamme, compte déjà 40 bataillons et 80 pieces d'artillerie. Le prince d'Eclctnùhl est à Hambourg. Son corps a ' té renforcé par des troupes venant de France et de Hollande ; de sorte que sur ce point il y a plus de troupes qu'il n'y en a jamais eu. La diviiion danoise qui est reunie au corps du prince d'Eckmiihl est dej5,oo» hommes. Le 2.e corps que commande le duc de, Bellune, n'avait qu'une division pendant la campagne qui vient de fi.iir; ce corps a été completté , et le duc de Bellune commande aujourd'hui les trois divisions. Les circonstances étaient si urgentes au comrsenee-ment de la campagne , que les bataillons d'un même régiment se trouvaient disséminés dans différens corps. Tout a été régularisé, et chaque régiment a réuni ses bataillons. Chaque jour il arrivt une grande quantité de bataillons de marche qui passent l'Elbe à Magde-bourg, à "VJ/ittemberg , à Torgau, à Dresde. S. M. passe tous les jours la revue de ceux qui arrivent par Dresde. Les équipages militaires de l'armée ont aujourd'hui ITATÏSTIQUE DE DAIMATIJÎ. Comttimes des Mor/aqueg. Il est reconnu qu'il n'y a point d'institutions plus durables , et en général, point de civilisations plus vivaces fue telle dont le le'gisUteur , la Religion , ou d'autres circonstances propre* et locales «nt heureusement borné le« progrès. L-j perfectionnement de la civilisation, au delà de certaines limites que le législateur a seul le droit et le pouvoir de déterminer, est une maladie d'exubérance qui finit par tuer le corps politique. Toutes les belies théorie* dqs idéologue*, tous les plans de perfectibilité prônés par les philosophes n'ont abouti qu'a enne.)ir ia liste des malheurs de.l'espèce humaine de quelques nouvelles calamités. Cette perfectibilité si vantée est la pierre philosophale de législation. Aussi tous les sages qui ont établi les fonde- mene des gouvernemens anciens ont évité l'invasion de ce système avec autant de soin que la barbarie. i>ans la législation de Charondas, on ne pouvoit revenir sur les lois antiques qu'en offrant sa tête pour garant de la ne'eessité de l'innovation. Les loix de Lycurgue ont vécu longtemps, quoique pressées de toutes parts par les institutions dépravées de la Grece et de l'Orient, mais ces loix étoient devenues une espèce de religion, il en est de même dans la Chine où la stabilité de la forme du gouvernement tient bien évidemment à une juste et habile répression de cette folle curiosité de l'homme qui le porte incessamment ver» une amélioration impossible. Il faut des C-anfucius aux lettrés et des Focs au vulgaire, mais de telle manière que l'on considéré l'ensemble de l'état, il faut que le gouvernement soit un culte pour tout le monde. Sans cette noble et touchante superstition ( j'accorde le m^t sauf à le discuter ), sans cette dévotion aveugle qui attache indissoluble- Soit en caissons d'ancien modele, soit en caissons fla nouveau modele ( dit ncm. 2 ) , soit en voitures à la Comtoise , de quoi transporter des vivres pour tonte l'armée pour un mois. S. M. a reconnu que les voitures à la Comtoise, ainsi que les caissons d'ancien modele, ont des incoivéniens , et elle a prescrit que désormais les équipages, au fur et à mesure des rempla-cemens, f ssent établis sur le modele des caissons n. 2, attelés de 4 chevau*, et qui poitent facilement 20 • . \ / 1 quintaux. L'armée est pourvue de moulins portatifs pesant 16 livres, et faisant chaque jour cinq quintau.-s de farine. On a distribué trois de ces moulins par bataillon. On travaille avec la plus grande activité à augmenter les fortifications de Glogau. On travaille également à augmenter les fortifications de \7ittt rnberg. S. M. veut faire de cette ville une place régulière , et comme le tracé en est défectueux , elle a ordonn» qu'on la fit couvrir par trois couronnes en suivant à peu-prés la me'ihode que le s -nateur comte Chasseloup-Laubat a mise ea pratique à Alexandrie. . Torgau est en bon état. On travaille aussi avec une grande activité à fortifier à Hambourg. Le généiaî du genie Haxo s'y est rendu pour tracer la citadelle et les ouvrages à établir dans les îles pour lier Harbourg avec Hambourg. Les ingénieurs des ponts et chaussées y construisent deux pants volans dans le même système que ceux d'Anvers; un pour la marée montante, l'autre pour la marée descendante. Une nouvelle place sur l'Elbe a été tracée par le génfral Haxo, du côté de Vsfden, à l'embouchure de 1 a Havel. Les fotts de Cuxhaven , qui étaient en état de soutenir un siège, mais qu'on avait abandonnés sans raison , et que l'ennemi avait rasés, se rétablissent. On y travaille avec activité; ce ne seront plus de simples batteries formées, mais un fort , qui comme le fort impérial de i Escaut , protégera l'arsenal de construction et le bassin, dont l'établissement est proj-fé sur l'Elbe, depuis que l'ingénieur Beaupré, qui a employé deuxans à sonder ce fleuve , a reconnu qu'il avait les mêmes propriétés que l'Escaut, et que les plus g'an.îes escadres pouvaient y être construits tt rcunies oans ses rades. La 3.e division de la j ur.e garde, que commande le général Laborde officier d'un m-'rite consommé, e»t campée dans les bois en avant de Dresde, sur la rive droite de l'Elbe. La 4.e division de la jeune garde, que commande le général Priant , d. bouche p^r Wurubourg. Des régimens de cette division ont d ja d< pas>é cette ville, et se portent sur Dresde. La cavalerie de la garde compte déjà plus de 9 000 chevaux. L'artillerie a de'ja plus de 200 pieces de canon. L'infanterie forme cinq divisions, dont quatre de la jeune garde et une de 1a vieille. Le 7.e coips que commande le gomral Reynier, composé de la division Djruite, qui est une division française, et de deux divisions saxonnes, reçoit son complément. Ce corps est campé en avant de Goerlitz, Toute la cavalerie légere saxonne y est reunie et va être également complettée. Le roi de Saxe porte aussi ses deux beaux régi mens de cuirassiers à leur complet. S. M. a été extrêmement satisfaite des rois et des grands-ducs de la confédération. Le roi de Wurtemberg s'est particulièrement distingue'. {1 a fait , proportion gardée , des efforts égaux à ceux de 1 a France i et son armée, infanterie, cavalerie et artillerie a «-te po. tée au grand complet. Le prince Emile de H;sse-Darmstad t , qui commande le contingent de Hcsse-Darmstadt, s'est constamment fait distinguer dans la campagne passée et dans celle-ci par beaucoup de, sang-froid et beaucoup d'intrépidité. C'est un jeune prince u'esp rance , que i'Err» pereur affectionne beaucoup. Les seuls princes de Saxe sont en arriéré pour leur contingent. Non-seulement la citadelle d'Erfjrt est en bon état et parfaitement approvisionnée, mais les fortificai ion» I de la ville ont été relevées j elles sent couvertes par des ment chaque citoyen aux institutions sous lesquelles il est né» il n'y a plus ni repos pour le présent , ni garantie pour l'avenir, ni cette pieuse vénération pour les ayeux. qui est une des plus belles vertus de l'homme en société comme une des plus belle vertus de l'homme en famille, ni «et instinct d'espérance qui nou? fait revivre au loin dans «ne postérité semblable à imus (*). La nature de l'homme »'admet de peifection en aucun genre ; et si j'en juge par •toutes les tentatives qui ont été faites jusqu'ici pour éie-»ver ce perfectionnement a son apogèi possible, j'insiste â (*), Le système du savant qui nous fait descendre d'un •animalcule infiniment plus imparfait que l'huitre , et celui du philosophe qui'espeie que nos petits neveux n'auront p<-ebque rien à envier aux anges, ne fussent-ils pas tous les deux ttës ridicule«', seroient du moins tou» les deux très antisociaux, puisqu'en détruisant l'unité de l'espece , ils prudent tau! à Ix fois la société actuelle de souvenir et d e but, c*e«t— à-dite de tous le» gxiocijpea sur lequel» sa moralité repose. penser qu'une civilisation mixte et proportionnée aux fa» cultes de l'espece prise en général et toutes les forces coni» pensées, doit être celle qui lui convient le mieux. Cette idée est en contradiction directe ave- celles de la plupart des législateurs en spéculation qui ont réglé le monde du fond de leurs cabinets, et qji ont rêvé des constitutions impraticables pour des peuples imaginaires, mais elle est parfaitement justifiée par une autorité qui vaut au moins la leur er> matière de gouvernement, celle d'une expérience qui n'a guéres moins de soixante siecîes. Elle ne manquerait même pas de cautions parmi les hefs- de» écoles phi» losophiques. Platon, qui avoit tant d'obligation aux muses, les chassolt toutefois de sa république , de crainte sans doute que le perf efionnement dea arts n'amenât les esprit» au dangereux désir de perfectionner les institutions. Rousseau, qui joignait comme Platon les charmes d'une divine éloquence à une raison sublime dont il s'est joué trop «ou- onvr?g?ç avancés , et désormais Effurt sera une place forte de premiere importane*« Le congrès n'est pas encore réuni ; on espere pourtant qu'il le sera sous quelques jours. Si on a perilu un mois, la fiute n'en est paš a la France. L'Angleterre , qui n'a pas d'argent, n'a pu en fournir aux coalisas; mais elle vient d'imaginer t-** expé-dient nouveau. Un traité a et? conclu eriîre l'Angle,ter-re, la Russie et la Prusse, moyennant lequel il sera crée pour plusieurs centaines de millions d'un no * rau papier garanti par les trois puissances. C'est sur cette ressource que l'on compte pour faire f \ La garnison de Modlin est en bon état. Les fortifications sont augmentées. On déchiffrait au quartier-général les rapports des gouverneurs de Modlin et de Za-mosc. Les garnisons de ces deux places sont restees maîtresses du pays k une lieue autour d'elles, ks troupes qui les bloquaient n'étant que des milices mal armées et mal équipées. * • L'Lmp^reur a pris à sa soHe l'arméedu prince Po-niatoWsfei , «.t lui a donne une nouvelle organisation1,-Des ateliers sont établis pour fournir à ses besoins. Avant vingt jours elle sera t quipee à netf et remise en bon état. v Quelque brillante q'e soit cette situation , et quoi'~ que S. M. ait réellement plus de puissance militaire que jamais, elle n'en desire la paix qu'avec plus d'ardeur. L'administration a fait acheter une grande quantité de riz , afin que p;n îant toute la grande chaleur, cette denrée enti e pour un quart dans les rations du soldat. 2. juillet. Le Moniteur contient quatre long rapports du gêné- i ral Comte Rapp , gouverneur de Dantzick , adressés au prince de Neufchatel. Le premier en date du 20 janvier 1813 rend compte de^diverses attaques tentées par l'ennemi depuis le 13 jusqu'au 18 , contre les positions externes de Dantzick et dans lesquelles la garnison eût constamment I avantage. Le 18, le général s'étoit déterminé a faire rentrer dans la place et dans les forts la division qui avoit été employée à ces différentes expéditions. Ln agissant de cette maniere il cédoit aux observations des généraux divisionnaires qui lui faisoient sentir la nécessité de soustraire k l'extrême rigueur du froid des troupes qui avoient déjà souff.rt tant de fatigues et de privations. Par le second rapport en date du 29 du même mois, le général Rapp annonce que le maréchal duc de Tarente lui avoit, depuis le 13, remis le commandement du 10.e corps; que la place et les forts intérieurs étoient dans un état formidable de défense ; que l'ennemi n'avoit pu obtenir aucun succès dans aucune de ses attaques ; que nos soldats continuoient à se distinguer, et que la st ptieme division qui étoit Pâme de la garnison, electri-îoit toutes les autres troupes qué le froid avoit engourdies et stupéfiées. Le bel ordre qui regnoit dans les opérations etoit du au général Gran.ljean ; le général Bachelu avoit rendu de très importans services. vent, Rousseau qui paroissoit croire à la perfectibilité sociale, et dont les paradoxes ont servi de prétexte a tant de folies, avoit cependant combattu dans un de ses plus solides écrits, la théorie presqu'universelle de l'heureuse influence des beaux arts sur la civilisation U n'avoit pas craint de dire que l'état de l'homme en société aeroit d autant meilleur qu'il se rapprocherott davantage de son ttat naturel ; ce qui étoit une erreur fort grave mise a la place d'une autre, dans ie système de Rousseau qui supposoit que l'état de société n'etoit pas l'état naturel de l'espèce'; car, dans cette dernière hypothèse, qu/ l'homme a été tréé pour la société, et que la premiere famille en a été l'ébauche, il n'y a rien de plus vrai que son principe. Montaigne qui ne vìvoit pas dans un temps fort heureux, comme l'on sait, mais dont le profond jugement percevoit encore des malheurs so.iaux inconnus à son siecle, pensait Hu'il étoit temps, dés lors de fixes les progrès toujours croissans de la civilisation, et d'en prévenir le raffinement toujours mortel ,, Nos moeurs sont extrêmement corrom— ,, pues , disoit il, et penchent d'une merveilleuse inclina» t, tion 1 ers l'empirement de nos loix et usages- Il y en a „ plusieurs de barbares et monstrueuses; toutefois pour ,, la difficulté de nous mettre en meilleur état, et le danger ,, de ce croulement, si je" pouvois planter u:ie cheville à no-,, stre roue et l'arrêter en ce poinct, je le ferois de bon coeur.,f Une autorité bien plus ancienne que toutes celle-là,, une autorité très respectable, même à ne la considérer qutf sous des rapports purement humains , c'est eeîle qui résulter de la sublime-allégorie contenue au commencement del» Genèse. Il semble que l'esprit de? Dieu ait voulu figurer dans cette premiere scène de lat vie de l'homme fous secrets de la sexiété naissante jusqu'à sa consommation* et renfermer tout l'ensemble de cette grande histoire datas guelijue» lignes px&phé tiques, C'est e» efït't l'en v i« inssn« Le 3.e rapport en date du 15 février, informe le prince de Neufchatel des expéditio»s qui ont eu lieu contre l'ennemi depuis le 29 janvier. Dans toutes ces rencontres les russes ont eu le desavantage le plus marqué. Le 4.e enfin qui est daté du 10 mars et qui renferme des détails infiniment honorables à la garnison de Dantzick, doit inspirer le plus grande tranquillité sur cette ville. Nous regrettons que les bornes de cette feuille ne nous en permettent pas l'insertion. le 5 juillet. 3. M. rimpératrice-Beine et Régente a reçu les nouvelles suivantes de l'armée: Le comte de Aîetternich , ministre d'état et des conférences de S. M. l'Empereur d'Autriche, est arrive à Dresde et a d Digitalna knjižnica Slovenije - dLib.si
NAPAKA - STRAN NI BILA NAJDENA


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